Un nouveau jeu dans les profondeurs de la captivité! – Tome 2 – Chapitre 1

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Chapitre 1 : L’oiseau de couleur cendrée

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Chapitre 1 : L’oiseau de couleur cendrée

Partie 1

« Uaaaah ! Je suis fatiguée ! » Kunon avait brisé le silence du bureau de Suzuran tout en agitant les bras en l’air.

Karin avait alors levé son visage tout en laissant ses cheveux noirs et soyeux se balancer derrière elle.

« Si tu ne commences pas à travailler, ça ne finira jamais, tu sais ? » déclara Karin.

« Je sais ! Mais je ne suis pas douée pour ça ! » s’écria Kunon. En faisant ça, elle avait fait gonfler ses joues et avait tapoté sa plume à plusieurs reprises avec son index.

Sur le bureau devant elles se trouvaient une montagne de papiers... ou plutôt, deux ou trois énormes piles de papiers n’étaient pas une vraie « montagne », mais cela faisait tout de même beaucoup.

Même l’elfe diligente lâcha un soupir empli de tristesse face à cette vue.

« On ne peut pas y faire grand-chose. Gaitsu gère l’entreprise, mais nous devons encore choisir les nouvelles routes et les nouveaux clients pour nos transactions, » déclara Karin.

Un mois auparavant, une grande entreprise s’était effondrée.

Les gardes avaient pris d’assaut l’une de ses propriétés où les paris illégaux étaient effectués en secret et avaient arrêté le cerveau derrière lui et tous les nobles qui s’y rattachaient.

C’était ainsi qu’Amberg s’était effondré. Après ça, il avait été absorbé et remplacé par Valeria, aujourd’hui nommé Suzuran, dont Takumi et les autres étaient membres.

« Takumiii... ! Allons manger quelque chose... ! » Kunon plaida en larmes tout en déplaçant son regard sur lui.

« Bon, très bien. Allons chez Lilia quand on aura fini, » répondit-il.

« Ce n’est pas bien ! Je veux manger maintenant quelque chose ! » s’écria Kunon.

« Si tu veux ça, tu n’as qu’à apposer un sceau sur ces choses et cela sera fini. Je sais que tu n’es pas habituée à ce genre de travail, mais regarde ce à quoi je dois faire face, » répliqua Takumi.

La tasse de thé noir froid tremblait tandis que Takumi se déplaçait pour prendre quelques papiers, faisant flotter ceux qui se trouvaient à proximité. Il lui montra les documents dont il parlait.

Karin les regarda aussi et elle se souvint alors de quelque chose. « N’est-ce pas... Le rapport de Gaitsu ? » demanda-t-elle.

« Ouais. Un gros bonnet s’est plaint de la réorganisation de l’installation située dans la zone supérieure, » répondit Takumi.

« Un gros bonnet... ? Lux n’est-il pas en train de tenir les nobles à distance ? » demanda Karin.

« Exactement ! Mais il ne peut pas faire ça avec tout le monde, » répondit Takumi.

En regardant le nom sur ces papiers, Takumi avait fait une expression aigre.

« Kiad Fortesea…, » murmura-t-il alors.

« Fortesea... ? Est-ce l’un des trois seigneurs supérieurs ? » demanda Karin.

« Oui. Mais même Lux ne peut rien faire contre eux, » répondit Takumi.

La famille royale de Listina, et plus précisément la reine, avait la plus forte influence dans la capitale, mais la politique nationale était entre les mains de ceux qu’on appelait « trois seigneurs supérieurs ».

Le vertueux Fairstadt, qui régnait sur la justice, l’harmonieux Administrer, qui gérait l’administration, et le vaillant Fortesea, qui régnait sur la guerre.

Ces trois-là n’étaient pas seulement les trois ducs du royaume, mais aussi les délégués de la magie de Richtert.

Dans le Royaume saint de Richtert, le culte de la magie en tant que don du ciel était une coutume nationale. Les nobles privilégiés avaient été sélectionnés afin d’apprendre la magie particulière de Richtert.

Les plus forts étaient un pas au-dessus des autres, même sur le plan social, et parmi eux se trouvaient les seigneurs susmentionnés.

Ils faisaient partie d’un groupe supérieur aux autres aristocrates.

« Mais... nous avons seulement changé notre installation. De quoi ce Fortesea se plaint ? » demanda Karin.

« Te souviens-tu des outils de magie défensive que j’ai retirés des installations de l’ancien Amberg ? On dirait que nous devrions les ramener parce qu’il y a un problème à ce niveau-là, » répondit Takumi.

« Eh bien... se plaindre n’aidera pas, hein ? Mais nous sommes aussi une grande entreprise qui participe à la gestion de l’État, donc se faire voler ou agresser serait troublant pour nous, » répondit Karin.

Les manoirs des nobles et les sièges sociaux des grandes entreprises étaient des installations importantes pour la politique nationale, de sorte qu’un grand nombre d’objets magiques avaient été créés pour les défendre.

Mais comme Takumi n’était pas autorisé à les enlever et à les réutiliser comme il le voulait, il était naturel que les Fortesea, qui portaient la défense nationale sur leurs épaules, se plaignent de ce qu’il faisait.

Le marchand d’esclaves avait placé une main sur son menton tout en regardant les papiers.

« Les bas quartiers sont une chose, mais les vols et les agressions sont rares dans la partie supérieure, » déclara Takumi. « Je comprendrais cette tournure des événements si nous étions en pleine guerre, mais il n’y a pas eu de grands conflits depuis trente ans. Pourtant, le lendemain après que nous les ayons démantelés, nous avons reçu le rapport de Gaitsu concernant leurs plaintes. »

Takumi avait tapoté sur ses tempes avec son index à plusieurs reprises.

« Voyons voir, que devrions-nous faire à ce sujet…, » murmura Takumi

« ... Est-ce que tu planifies encore quelque chose ? » demanda l’elfe.

« Bien sûr. Ma philosophie est d’utiliser n’importe quoi tant que cela peut être utilisé, » répondit Takumi.

« Quoi qu’il en soit, il suffit de me dire à l’avance ce que tu as trouvé comme solution, puisque je dois répondre à tes demandes impossibles. Sinon, je n’aurai pas assez de temps pour les remplir, » demanda Karin.

« Tu seras la première à le savoir, » annonça-t-il. « De plus, ton aide sera essentielle à l’exécution de mon plan. Après tout, tu es la seule qui peut comprendre ce que je vise à obtenir. »

« ... Alors je suppose que c’est bon ainsi, » déclara Karin.

En ce moment, elle boudait, alors elle avait tourné la tête afin de cacher son embarras, mais ses oreilles l’avaient trahie alors qu’elles commençaient à rougir.

« Commençons par dire à Gaitsu de se débarrasser de ces objets magiques, » déclara Takumi.

« Je ne pense pas que tu devrais... Les gens tueraient pour eux, » déclara Karin.

Les objets magiques, comme leur nom l’indique, étaient des objets enchantés par la magie.

On pouvait utiliser la magie lorsqu’ils étaient activés, et leur facilité d’utilisation en faisait des appareils idéaux pour les militaires, les colporteurs et les voleurs, qui n’en avaient jamais assez.

Pourtant, ces objets n’avaient pas seulement été créés à partir de matériaux rares, mais ils avaient aussi besoin de la « formule d’accès », qui était la formule magique qui composait leur noyau.

Seuls les mages compétents, c’est-à-dire ceux qui comprenaient la bonne méthode pour écrire ces formules, pouvaient les concevoir, de sorte que la distribution des objets magiques était déficitaire par rapport à la demande.

« De plus, si ces objets sont bien ceux d’Amberg, ils devraient être fabriqués par l’archevêque de Crest. Savais-tu qu’ils sont les meilleurs de toute la capitale ? » demanda Karin.

« Crest... ? Ceux qui ont complètement changé les objets magiques utilisés par les mages il y a deux ans ? » demanda Takumi.

« Exactement. Celui qui a également créé la Magie de la Saisie pour les gardes, et les barrières défensives dont tu veux te débarrasser, ainsi que pratiquement tous les objets magiques que tu peux trouver dans la partie supérieure de la capitale. Tous ces objets ont été faits par le même archevêque, » répondit Karin.

« Wôw... Que savons-nous de celui-ci ? » demanda-t-il.

« Presque rien. Il n’apparaît que dans le château royal ou dans la cathédrale. Même nos esclaves n’ont pas le droit d’entrer dans ces endroits, » répondit l’elfe.

Elle voulait bien entendu parler du réseau d’esclaves qu’ils avaient créé au cours de toutes ces années.

Grâce à eux, Takumi avait pu acquérir toutes sortes d’informations.

Mais ils étaient limités à leurs employeurs et à leurs proches. Il était assez difficile de recueillir des informations sur les structures importantes de la partie supérieure, en particulier le château et la cathédrale.

Lux pouvait leur donner un coup de main, mais étant donné sa personnalité et sa position en tant que l’un des trois seigneurs, le niveau de confiance était différent de ce que Takumi avait avec ses informateurs.

« Si les esclaves ne peuvent pas accéder à ces endroits, je dois penser à une autre façon de recueillir de l’information à partir de là, » déclara Takumi.

« Je suis d’accord avec toi, » répondit Karin. « J’aimerais mieux utiliser Gaitsu, mais la hiérarchie de la branche de la société dans la partie supérieure n’est pas encore prête, alors il faut donc attendre un peu de temps... »

« Ça doit être amusant de se parler pendant que je meurs de faim, hein ? » commenta Kunon en regardant les deux autres personnes dans la pièce. « Surtout toi, Karin. Tu as l’air plus heureuse que d’habitude quand tu lui parles. »

« Plus heureuse... ? Je ne pense pas que cela soit vrai, non ? » demanda Karin.

« C’est un mensonge ! Tu souries d’un bout à l’autre de ton visage ! » s’exclama Kunon.

« Qu... !? Je ne souris nullement ! » répliqua Karin.

Karin avait immédiatement commencé à toucher ses joues afin de le confirmer.

« Tu vois !? Je ne le fais pas ! Je suis la même que d’habitude ! » confirma-t-elle après ça.

« OK, arrêtez vous deux. Karin, tu as l’air détendue, et c’est normal que tu souries de temps en temps, n’est-ce pas ? » demanda Takumi.

« Combien de fois dois-je me répéter ? » demanda Karin, gênée par la tournure des événements.

« Takumiii ! Donne-moi à manger, s’il te plaît ! » cria Kunon.

Tandis que les filles perdaient complètement leur concentration, Takumi avait agité la main puis il avait soupiré.

« Très bien. Je dois de toute façon entendre le rapport de Killfer, alors terminons un peu plus tôt aujourd’hui, » annonça-t-il.

« Vraiment !? Yaaay ! » cria Kunon.

En entendant la grande nouvelle, les yeux de Kunon avaient commencé à scintiller et ses oreilles à se contracter, et un large sourire s’étaient formés sur le visage de Karin.

« J’ai entendu son rapport avant de venir ici. Il m’a demandé de te dire que le texte pour le Saint-Texte a été diffusé et que tout le monde l’a bien reçu, » annonça l’elfe.

« Oh, c’est bon à entendre. Eh bien, dans ce cas, il n’y a aucune raison d’y aller, » déclara Takumi.

« Nooon ! Karin, espèce d’idiote ! » cria Kunon en constatant que son repas s’éloignait d’elle.

« C’est ce qu’on obtient quand on dit des trucs bizarres ! » affirma l’elfe avec son visage rougi et ses lèvres repliées dans un sourire enfantin.

La fille-bête avait alors commencé à la frapper légèrement quand ses rêves s’étaient brisés.

Pendant ce temps, Takumi avait commencé à ranger le lieu de travail, car il ne semblait pas que les choses allaient aller plus loin pour aujourd’hui. À ce moment-là, quelqu’un avait frappé à la porte et l’avait ouverte après ça.

« Takumi, as-tu une minute ? » demanda une voix féminine.

Une jeune fille était entrée dans la pièce et ses cheveux de platine se balançaient derrière elle.

« Mirta, quoi de neuf ? J’allais justement faire une pause, » déclara Takumi.

« Tu as une invitée... Les filles, que s’est-il passé ? » demanda Mirta.

Elle avait baissé la tête, regardant une Karin rouge et une Kunon désespérée qui se trouvait au bord des larmes.

« Rien, juste un coup de timidité et une polyphagie. Quelqu’un veut me voir ? » demanda Takumi.

Il était un peu tard pour les visites, puisqu’il était presque minuit, mais une autre personne était entrée dans la pièce. Il s’agissait d’une fille aux longs cheveux rouges flamboyants, attachée à une queue de cheval et portant un uniforme blanc comme neige.

En la voyant, Karin avait laissé échapper une voix surprise. « Elsa ? C’est étrange que tu passes si tard le soir. »

« Mon service vient de se terminer, c’est pour ça que je suis en retard, » répondit Elsa.

« Quoi !? Es-tu venue ici à cette heure pour t’assurer que je ne cause pas d’ennuis ? » demanda Takumi.

« ... Franchement, même moi, je ne serais pas aussi effrontée, d’accord ? » demanda Elsa.

Actuellement, Suzuran et les gardes de la ville basse collaboraient étroitement.

Bien qu’ils avaient été une compagnie illégale avant ça, ils étaient maintenant l’une des compagnies majeures choisies par le Royaume saint de Richtert afin de gérer les affaires publiques, et leur siège social actuel résidait dans un bureau avec une quantité surréaliste de paperasse.

C’est pourquoi ils n’avaient pas seulement gardé le contact les uns avec les autres, mais un service de sécurité composé de garde compétent avait été chargé de les défendre.

Avant, les gardes évitaient de passer autant que possible, mais maintenant, ils entraient et sortaient effrontément de là.

« Donc tu es venue ici parce qu’il y a quelque chose d’urgent dont tu as besoin ? » demanda Takumi.

« Non, rien d’urgent... attends, qu'est-ce qui est arrivé à cette fille-loup ? » demanda Elsa.

« *Pleure*... Capitainnnneee... ! Donne-moi de la nourriture s’il te plaît... ! » Kunon s’était lamentée.

Kunon marchait de manière instable vers son nouvel espoir avec une expression étrange bien visible.

« Oh, tu as faim ? C’est une bonne chose. Je me demandais s’il n’était pas trop tard... car ils m’ont donné beaucoup d’extra au bar, alors…, » déclara Elsa.

Elle avait offert à Kunon un sac en papier, et l’instant d’après, la force revint dans son petit corps. Les yeux de la fille-louve avaient commencé à scintiller, et elle avait serré dans ses bras la garde.

« Yaaay ! Capitaine, tu es... une déesse ! » s’écria Kunon.

« Wôw, calme-toi ! Tiens, mange ça ! Descends de là... Ne bave pas ! Tu vas tacher mon uniforme ! Lâche-moi ! Marchand d’esclaves, arrête de regarder avec ce sourire et viens m’aider ! » Elsa avait crié en essayant de repousser Kunon.

 

 

Les trois témoins hochèrent la tête avec sympathie.

« C’est paisible. »

« Paisible, en effet. »

« Comme c’est paisible, n’est-ce pas ? »

« Arrêtez d’avoir l’air si calme et aidez-moi ! » s’écria Elsa.

Kunon avait finalement pris sa nourriture et s’était jetée sur le contenu du sac en papier pendant qu’Elsa s’asseyait sur un fauteuil se trouvant à proximité.

« Aujourd’hui, je ne suis pas ici en tant que garde en patrouille, mais en tant que messager. Mon frère Lux me l’a demandé, » déclara Elsa.

Takumi avait alors affiché une expression emplie de doute, tandis qu’Elsa avait sorti une lettre de sa poche de poitrine.

« Dans trois jours se tiendra le buffet royal pour célébrer votre promotion. La famille royale, les trois seigneurs supérieurs, les quatre grandes compagnies et tous les nobles influents qui ont le droit de parler seront présents... il y aura beaucoup de monde, » annonça Elsa.

« Je vois. Tu es venue nous avertir de ça, » déclara Takumi.

« Votre invitation a été écrite par Sa Majesté la reine elle-même. En fait, cela aurait dû avoir lieu dans un avenir proche, mais une certaine grande entreprise a fait tout changer et c’est arrivé plus tôt que prévu, » elle avait continué à parler après avoir fait asseoir Kunon sur ses genoux.

« Mais à la place que cela soit une véritable fête, c’est plus qu’ils veulent vous rappeler votre position, » continua Elsa. « La politique nationale est discutée dans les congrès, mais comme il s’agit ici d’un rassemblement formel, il sera difficile de saisir l’attitude des autres. Ce buffet sert exactement à partager des informations et à échanger des idées. »

« Merci de me l’avoir expliqué, » répondit Takumi. « Je n’ai pas beaucoup d’informations sur la partie supérieure de Listina, donc accepter cette invitation pourrait m’aider à en rassembler. »

Takumi avait souri avec joie, et la garde l’avait à son tour regardé d’un regard empli de doute.

« N’essaye pas de faire quelque chose d’étrange là-bas, d’accord ? » demanda Elsa. « Si tu fais quelque chose, la famille Fairstadt, c’est-à-dire Lux et moi, qui t’avons recommandé, aura des ennuis. As-tu bien compris ? »

« Pourquoi ferais-je quelque chose d’étrange ? » demanda Takumi.

« Parce que c’est ce que tu fais toujours !? Arg, mon estomac…, » elle avait commencé à caresser son estomac avec une expression affichant le fait qu’elle était mal à l’aise.

Cela arrivait chaque fois qu’elle essayait d’interagir avec Takumi.

« Mirta... Je compte sur toi. Tiens-le à distance, » demanda Elza.

« Hein ? Suis-je également invitée ? » demanda Mirta.

« Bien sûr que oui, » répondit Elsa. « Il est naturel que le dirigeant d’une grande entreprise soit invité, non ? De plus, toi, tu sais comment te comporter correctement et avoir les bonnes manières pour participer, n’est-ce pas ? »

« J’ai en effet beaucoup appris de l’époque où nous pratiquions l’étiquette ensemble à ta résidence, mais…, » commença Mirta.

Elle n’avait pas seulement trop réfléchi à ce qui allait arriver, mais elle avait aussi imaginé participer à un rassemblement où la famille royale et les trois seigneurs seraient présents et tout cela l’avait rendue si nerveuse que son regard avait commencé à errer sans but dans toute la pièce.

« Mirta, pourquoi n’es-tu pas plus confiante ? » demanda Takumi.

« Je suis confiante ! » s’exclama Mirta.

En la voyant gonfler la poitrine, Takumi avait hoché la tête d’un air satisfait.

« C’est bien ainsi, » continua Takumi. « Peu importe l’endroit ou l’adversaire, tu dois continuer à bien paraître. Prépare-toi à regarder de haut les trois seigneurs, la famille royale et même les dieux si nécessaire. »

« Qu’est-ce que c’était... ? Pourquoi peux-tu dire tout cela si facilement ? » demanda Mirta.

« Parce que je le ferais même si une déesse décidait d’aller contre moi, » déclara Takumi.

« Écoute... si quelqu’un t’entend dire ça, ce ne serait pas étrange que l’inquisition t’attrape, tu sais ? Les gens adorent la déesse Filia ici, alors ne l’oublie jamais, » répliqua Elsa.

Il avait été réprimandé par une Elsa dégoûtée, mais comme il traitait déjà la déesse de la Réincarnation avec insolence, il ne faisait que dire la vérité.

« Quoi qu’il en soit, veille attentivement à ton apparence. De plus, elle est plus ou moins la sœur de l’un des seigneurs supérieurs. Si tu te sens mal à l’aise, exerce-toi devant elle, » déclara Takumi en pointant du doigt Elsa.

« Je suis sa vraie sœur ! Mais il a raison, Mirta. Si tu as besoin de moi, je t’aiderai, » déclara Elza.

« Je devrais considérer Elsa comme une ennemie... ? Euh... Comme si cela pouvait être une bonne chose ? » demanda Mirta.

Le chef de Suzuran avait ajusté son expression et avait mis en avant sa poitrine d’un air assuré tout en regardant directement son amie, qui l’avait de son côté regardée avec un air satisfait... puis elle avait raidi son visage.

« Comment le dire... Tu as vraiment grandi…, » déclara Elza.

« Quoi... ? » demanda Mirta.

« Haha... De penser que nous les avions à un moment donné de même taille…, » murmura Elza.

« Où regardes-tu !? Elza, où diable regardes-tu en ce moment !? » s’écria Mirta.

Mirta avait commencé à la frapper pendant qu’elle rougissait, et la garde avait tremblé sous l’assaut de son amie tout en la regardant d’un air distrait. Elles étaient comme des sœurs, si bien que des sentiments contradictoires faisaient probablement rage en elles en ce moment même.

« Eh bien, ce n’est pas comme si tu étais sans rien de ce côté-là. Allez, mets-toi un peu plus en avant ! » déclara Takumi.

« Hahahaha... Takumi, tu as vraiment besoin de quelques leçons pour comprendre comment traiter les questions délicates des femmes, » répliqua Elza.

« N’est-il pas un peu tard pour dire ça ? » demanda Takumi.

« C’est moi qui devrais dire ça ! » déclara Mirta.

Puis, Karin avait légèrement levé la main. « En y réfléchissant, Elsa, est-ce que Kunon et moi pouvons aussi venir au buffet ? »

« Mh ? Oui, pas de problème. Les gardes et les accompagnateurs sont également invités... comme c’est curieux. Je croyais que tu détestais ce genre de choses, » répondit Elza.

« Je déteste les nobles, mais mon maître a dit qu’il irait là-bas, donc je ne peux pas ne pas le rejoindre, ne le penses-tu pas ? » demanda Karin.

« ... C’est vrai. Ce sera rassurant d’avoir ma grande secrétaire avec moi, » déclara Takumi.

L’elfe avait alors répondu en hochant la tête en restant silencieuse.

Ils avaient finalement eu l’occasion parfaite afin de recueillir des informations, et Karin avait la capacité la plus utile pour mener à bien cette tâche. Elle pouvait lire l’esprit des gens en les regardant dans les yeux, ce qui signifiait qu’ils pouvaient sauter beaucoup d’étapes pour obtenir ce qu’ils voulaient.

Elsa n’était pas au courant, alors elle avait hoché la tête sans avoir trop de soupçons.

« Quoi qu’il en soit, n’hésite pas à venir avec Kunon. Venez tous à la résidence de Fairstadt le jour fixé, et je vous y conduirai moi-même, » déclara Elza.

Alors qu’elle essayait de se lever, elle s’était soudainement arrêtée.

« ... Hé, fille-louve. Descends de là. Je dois y aller, » demanda Elza.

« Nnnh... Tzzz nuit~ ? » Kunon s’était endormie pendant que les autres parlaient et elle marmonnait maintenant quelque chose d’incompréhensible.

Elsa avait apprécié cette scène avant de commencer à la gifler sur ses joues.

« Allez, réveille-toi. Dormir juste après avoir mangé n’est pas bon pour la santé ! » s’écria Elza.

« J-Je ne dors pas maintenant... m-ma nourriture est toujours là…, » balbutia Kunon.

Quand son visage avait commencé à être touché, elle avait commencé à se tortiller sans cesse.

« Hehehehe… miam, du pudding pour le dessert…, » murmura Kunon, encore toute endormie.

« Hé, ne me touche pas là ! Non, arrête de baver ! S’il te plaît, arrête, pour le bien de Filia ! Si tu trempes mon manteau, il fait froid dehors ! Nooon ! » cria Elsa.

Elsa avait essayé de l’arracher de ses genoux, mais en regardant son visage innocent et endormi, elle avait hésité un instant, et... l’instant d’après, son manteau était devenu complètement baveux.

Tout le monde pouvait voir le profond chagrin d’Elsa pendant qu’elle marchait sur la route dans la nuit froide avec son manteau à la main.

***

Partie 2

S’ils n’étaient pas autorisés, même les nobles ne pouvaient pas entrer dans le niveau supérieur de Listina, où les gardes patrouillaient toujours.

Le château du Royaume Saint de Richtert était blanc comme neige, et les individus priaient dans la cathédrale de la déesse Filia, qu’ils adoraient.

C’était le territoire d’entités importantes comme la famille royale, un endroit que les habitants des quartiers pauvres, comme Takumi et ses camarades, ne pouvaient visiter que lorsque les étoiles s’alignaient.

Si une personne pieuse était autorisée à entrer, elle commencerait sûrement à pleurer de joie.

Mais pour les membres de Suzuran, qui marchaient dans le couloir du château rempli d’une atmosphère lugubre, ce n’était pas le cas.

« ... Aaah... »

« Uuuah... Totalement troublant... ! »

Karin et Kunon étaient indifférentes devant la cathédrale et le château royal, et marchaient vers l’avant avec un regard déprimé et tourné vers le sol.

« ... Hé, vous deux. Nous sommes sur le point d’arriver, alors restez ensemble, » déclara Elsa.

« Elsa a raison. C’est toujours une sorte de buffet public, vous savez  ? » déclara Mirta.

Le capitaine de la garde des bas quartiers et Mirta les avaient réprimandés, alors que de leurs côtés, elles avaient répondu avec tiédeur, alors Elsa avait décidé de demander à Takumi.

« Tu es leur maître, n’est-ce pas ? Dis-leur quelque chose. »

« Je ne peux pas y faire grand-chose... Les filles, pourquoi êtes-vous comme ça ? » demanda Takumi.

« Ne sais-tu pas déjà... ? » Karin grogna avec des yeux baissés, ses lèvres pressées en une fine ligne.

Une longue fente sur sa robe de couleur bordeaux affichait clairement son décolleté, et comme elle avait l’habitude de cacher beaucoup de peau, cette tenue la rendait terriblement mal à l’aise.

« J’ai dit que je viendrais aussi, mais je n’ai jamais accepté de porter une robe, » déclara Karin.

« On n’y peut rien, Karin, » déclara Takumi. « On est peut-être des types sans goût des bas quartiers, mais on ne peut pas venir ici en tenue décontractée. Il y a un code vestimentaire à respecter pour ce genre d’occasion. »

Elsa était vêtue de ses vêtements de travail habituels, car elle était là en tant que garde, et Mirta portait la même tenue, manteau inclus, qu’elle avait quand elle avait prononcé son discours pour devenir la dirigeante de Suzuran.

« Mais tu es toujours vêtu comme d’habitude, » répliqua Karin.

« D’habitude, je soigne mon apparence. Et aussi, à part le fait que je suis un marchand d’esclaves, je gagnerais l’antipathie des nobles si j’étais habillé de façon trop voyante, » répondit Takumi.

L’apparence était essentielle pour les personnes ayant un certain statut social.

Si l’on devait s’habiller plus pompeusement que quelqu’un d’un statut supérieur, on l’aurait automatiquement repoussé, mais si le contraire s’était produit, les nobles deviendraient contents. Ou plutôt, les choses auraient été plus faciles à traiter avec eux.

« Je comprends, mais... Il n’était pas nécessaire de montrer ma poitrine et mes jambes. Si je devais porter une robe, est-ce que la tenue de Mirta ne me conviendrait pas ? » demanda Karin.

« Vu son rôle, ce genre de choses lui va plutôt bien, » répondit Takumi.

« Son rôle... ? » demanda Karin.

« Tout à fait, » répondit Takumi. « Elle ne manque pas de féminité, et ce n’est pas comme si elle flirtera avec les hommes. Même si elle est une femme, elle devrait quand même s’habiller comme la dirigeante d’une grande entreprise... C’est pourquoi j’ai dit “son rôle”. »

La fille dont ils parlaient marchait fermement devant eux, le dos droit.

« Il y a beaucoup de chauvinisme dans les tendances de Richtert sous de nombreux aspects, » continua à expliquer Takumi. « Ils vont s’inquiéter du fait qu’une femme devra s’occuper des finances publiques. »

Les hommes ne faisaient normalement pas de discrimination à l’égard des femmes, mais les femmes avaient généralement une position sociale inférieure.

Pourtant, la plus haute autorité de Richtert était la reine. Elle avait été traitée comme une exception parce qu’elle était censée être une descendante de la déesse.

En outre, elle était le symbole du Royaume Saint. Elle avait un pouvoir de décision, mais la plus grande partie du pouvoir réel était entre les mains des trois Seigneurs, de sorte qu’elle n’était pas particulièrement impliquée dans la politique nationale.

« Si nous continuons d’apporter de bons résultats, les individus auront une meilleure impression des femmes et d’autres possibilités de carrière s’ouvriront à elles, » expliqua Takumi.

Il ne pensait pas seulement au présent, mais aussi à l’avenir. Après que Takumi avait expliqué tout cela...

« Ne parlait-on pas de ma robe ? » demanda Karin.

« Écoute-moi. J’aime celle-là, d’accord ? Je voulais pouvoir me vanter de toi devant les nobles, » déclara Takumi.

« Ne peux-tu pas garder cette idée pour toi... !? » s’écria Karin.

Il avait commencé à siffler et l’avait ignorée pendant qu’elle essayait de se contracter dans sa robe tentatrice.

« Ça ne te tuera pas de t’habiller comme ça de temps en temps. Si tu te sens trop embarrassée, reste tranquille derrière moi ou Mirta, » déclara Takumi.

« Souviens-toi, Takumi. Je vais te faire payer pour ça, » annonça Karin.

« J’ai hâte d’y être, » répondit-il.

Il avait souri face à son regard rancunier, puis regarda celle qui était à ses côtés.

Kunon était déguisée en apprentie d’un marchand d’esclaves et portait un chapeau pour couvrir ses oreilles. Elle marmonnait son mécontentement avec ses joues gonflées. « Takumi, je n’ai jamais accepté de venir ici ! »

« Voilà ce qui arrive quand on s’endort, » déclara Takumi.

« C’est parce que les genoux de la capitaine sont confortables et accueillants ! De plus, je déteste les rassemblements formels ! » se plaignit Kunon.

« Tu n’as qu’à agir comme d’habitude comme notre garde du corps, et tu n’as pas à te soucier de ton comportement, alors va manger quelque chose si tu t’ennuies, » déclara Takumi.

« Oh, je peux ? Alors, tout va bien ! » annonça-t-elle.

Elle avait levé le pouce et était revenue à son état normal. Merci, Filia, elle est facile à manipuler.

« As-tu fini ta conversation ? Nous sommes arrivés, alors essaie de ne pas causer de problèmes, » Elsa était intervenue, et après avoir donné des ordres à quelques gardes, la porte massive devant eux s’était ouverte.

Il y avait beaucoup de meubles extravagants alignés dans la vaste pièce.

Le tissu des rideaux était brodé de fils d’or et d’argent, et le beau marbre poli qui composait le sol et les murs n’était pas seulement un spectacle pour les yeux douloureux, mais reflétait parfaitement la lumière, améliorant ainsi la visibilité dans la pièce.

« Wôw... alors c’est un buffet, hein ? » s’exclama Kunon.

Beaucoup de gens bavardaient entre eux avec un verre à la main, mais un sentiment de traîtrise et de noirceur dérivait dans l’air.

Par exemple, les nobles entouraient les plus influents individus, qui n’avaient de cesse de montrer leur pouvoir et leur dignité en accumulant de plus en plus de gens dans leurs petits rassemblements tout en essayant de montrer leurs talents d’orateur.

Ceux qui formaient la foule leur faisaient face avec des sourires flatteurs.

Mais les bergers étaient ambitieux, alors non seulement ils s’assuraient de garder le contrôle de leur troupeau de moutons, mais aussi de saisir toutes les occasions de voler davantage aux autres.

Ceux qui essayaient de faire du commerce parlaient de sujets liés aux affaires.

Ils avaient tous soigneusement choisi leurs mots tout en jouant avec le boulier des affaires dans leur esprit pour réaliser le plus grand profit possible.

Il s’agissait du mensonge et de la méfiance qui étaient mélangés à cet endroit.

« Je ne peux pas vous guider plus loin, car je dois retourner avec les autres gardes pour patrouiller dans le périmètre. S’il vous plaît, n’oubliez pas d’être courtois envers les autres..., » déclara Elsa.

« Elsa, nous avons déjà un problème, » Takumi l’avait interrompue, puis avait montré du doigt son côté. « Kunon a senti quelque chose de bon et a disparu. »

« ... Franchement, pourquoi as-tu laissé cette fille-louve irresponsable libre... »

D’une voix légèrement larmoyante, Elsa haussa les épaules et commença à chercher l’enfant perdue. Elle grognait souvent, mais à la fin, la gentille garde s’occupait sincèrement d’eux.

« Eh bien, il est temps de..., » commença Takumi.

Au moment où Takumi ouvrit la bouche, une voix les atteignit. « Ne sont-ils pas de la nouvelle entreprise ? »

Ces mots avaient été prononcés si fort qu’ils avaient résonné dans toute la pièce.

« En tant que peuple révoltant des taudis, ils ont quand même eu le courage de se montrer ici ? »

« N’est-ce pas exactement parce qu’ils viennent des bidonvilles ? »

« Oui, probablement. Le manque d’intelligence et de grâce les a amenés à un endroit auquel ils n’appartiennent pas. »

« En effet. Ils rendront cet endroit puant avec leurs eaux noires. »

« Les Fairstadt les soutiennent, n’est-ce pas ? J’avais quelques attentes à l’égard du Seigneur Lux malgré son jeune âge, mais maintenant je vais changer d’avis sur lui. »

Dès qu’ils étaient entrés, beaucoup d’individus avaient commencé à se moquer d’eux l’un après l’autre.

C’était tout à fait naturel, car ceux qui venaient des bas quartiers étaient les plus bas de la hiérarchie sociale.

Normalement, les nobles ne les auraient même pas regardés, mais maintenant que les gardes avaient accepté leur aide et qu’ils étaient même devenus une grande compagnie, les nobles avaient affiché leur vraie nature.

Pour ceux qui ne pensaient qu’à leur autorité personnelle, les habitants des bas quartiers n’étaient que des ordures inesthétiques.

Mais Takumi avait souri. « Frannnnnnchement ! Je suis si ravi qu’ils nous aient insultés ! »

« Hahahaha... Tu sais que tu ne devrais pas être heureux d’être méprisé ? » demanda Mirta.

« Ma sensibilité est plutôt déformée. De toute façon, je ne m’attendais pas à ce que tu restes calme, » déclara Takumi.

D’habitude, Mirta aurait été découragée si quelqu’un s’était moqué de sa compagnie, mais elle souriait maintenant.

« Je suis ici en tant que dirigeante de Suzuran, donc je ne peux laisser personne voir un côté honteux de ma personne, ne le penses-tu pas ? » demanda Mirta.

Elle n’apparaissait pas comme une fille simple, mais comme une véritable dirigeante se tenant au-dessus des autres, et Takumi avait fait un sourire satisfait face à cette vue.

« Jolie réponse. On se présente ? » demanda Takumi.

Elle hocha lentement la tête et commença à marcher vers les nobles qui se moquaient d’eux jusqu’à présent.

Elle avait ignoré les voix qui s’agitaient autour d’elle, et s’était arrêtée devant un homme d’âge moyen, puis s’était inclinée poliment devant lui tout en tenant l’ourlet de sa robe.

« Il s’agit de la première fois que nous nous rencontrons. Je suis la dirigeante de Suzuran, Mirta Famille. Vous êtes le comte de Lingen, Alfas Hilbert, n’est-ce pas ? » demanda Mirta.

« Oui, oui... en effet. J’apprécie votre politesse, » répondit Alfas.

« Aujourd’hui, je ne me tiens pas devant vous uniquement parce que nous avons reçu l’invitation, mais surtout pour le grand honneur de me présenter à vous, monsieur, » enchaîna Mirta.

Elle avait parlé avec un sourire doux, et l’expression de l’homme s’était déformée dans l’embarras, mais ce n’était pas parce qu’elle pouvait parler si poliment, même en tant que simple résident des bas quartiers.

« ... Famille, vous dites ? Pardonnez mon impolitesse, mais que diriez-vous de vous présenter à quelqu’un de plus important que moi ? » demanda Alfas.

Il n’avait pas prononcé ces mots humblement, même si, comparé à d’autres ducs, il n’était qu’un jeune homme vivant dans un entrepôt, et une goutte d’eau dans la mer par rapport aux seigneurs et aux princes qui assistaient au buffet.

Pourtant, Mirta lui avait montré une expression gracieuse.

« Je vous suis reconnaissante pour votre suggestion, Sire Alfas, mais en tant qu’habitant des bas quartiers, je considère tous les hommes ici présents comme égaux, » déclara-t-elle.

« ... je vois. Votre attitude est louable, » répondit Alfas.

Il avait été légèrement choqué par son comportement.

Elle avait tout simplement montré à tout le monde que peu importe la puissance de l’autre, ils allaient tous être considérés avec le même respect.

Après cela, la dérision et l’hostilité présente dans l’air s’étaient estompées.

« Madame Famille, c’est surprenant de voir quelqu’un d’aussi jeune comme dirigeant d’une entreprise, et c’est incroyable qu’elle le soit devenue si importante en raison de l’accident imprévu de l’autre jour, » déclara Alfas.

« Mon titre est réel, mais aussi une sorte de décoration. Cet homme, Takumi, a été le premier à me soutenir, et beaucoup d’autres ont suivi son exemple pour me faire atteindre cette position, » déclara-t-elle.

Le jeune homme qui se tenait derrière elle avait fait un pas en avant.

« Très honoré de faire votre connaissance, Sire Alfas. Je suis un marchand d’esclaves et un membre de Suzuran. Je m’appelle Takumi, » se présenta-t-il.

Au lieu d’agir avec arrogance comme d’habitude, il inclinait la tête et parlait avec élégance. Pourtant, le visage du noble s’était déformé de dégoût lorsqu’il avait entendu son occupation et l’avait regardé d’un air agacé.

« Un marchand d’esclaves... ? Beaucoup de membres d’autres sociétés essaient de faire des profits lors de ces événements, mais c’est la première fois qu’une personne aussi vile y assiste, » déclara Alfas.

Les marchands d’esclaves échangeaient des vies humaines et demie humaines, de sorte qu’Alfas ne pouvait pas retenir son dégoût.

Non seulement les nobles et les citoyens normaux essayaient d’éviter tout contact avec eux, mais aussi les autres commerçants se moquaient d’eux derrière leur dos.

Mais Takumi avait souri. « Vous avez tout à fait raison... mais chaque personne autorisée à participer à ce buffet, y compris vous, possède de grandes capacités. »

« Insinuez-vous qu’il en va de même pour vous ? » demanda Alfas.

Le visage de l’homme commença à rougir de colère, mais le marchand d’esclaves continuait à parler.

« Sire Alfas, puis-je vous demander comment vous voyez l’elfe qui nous regarde ? » demanda Takumi.

« Elfe... ? » demanda Alfas.

Une dame comme Karin, qui se tenait derrière Takumi, déplaça son regard vers le bas alors que l’expression de l’homme se déformait.

« Je n’arrive pas à croire que vous ayez amené un demi-homme avec vous..., » déclara Alfas.

« Pourquoi cela ? Voyez-vous cette elfe comme un simple demi-homme ? » demanda Takumi.

« Qu’est-ce que vous dites ? À quoi d’autres pourrait-elle ressembler ? » demanda Alfas.

Sans saisir le sens de ses mots, le noble le regarda d’un air perplexe.

« Les esclaves sont comme du minerai. Ils ont le potentiel de devenir des joyaux s’ils sont polis et raffinés correctement. Les elfes sont considérés comme des jouets sexuels dégoûtants, mais comme vous pouvez le voir chez cette magnifique jeune fille, en déclarant qu’elle n’est pas différente des autres, cela pourrait représenter un sérieux manque de sens esthétique de votre part, » déclara Takumi.

En regardant la jeune fille gracieuse qui n’avait pas encore levé son regard du sol, Alphas était à court de mots, et Takumi en avait profité pour continuer.

« Mais parfois, j’apprécie mes produits bien plus que de simples pierres précieuses, » déclara Takumi.

« Leur accordez-vous plus de valeur que les pierres précieuses ? C’est tout à fait scandaleux de dire cela, » l’homme haussa les épaules en riant, mais Takumi était imperturbable.

« Permettez-moi de vous donner un exemple, » déclara Takumi. « Dix employeurs embauchés remplissent chacun un sac de cuir de minerai, mais un seul demi-homme peut trouver instantanément où sont cachées les pierres les plus précieuses. Dans un tel cas, une seule personne pourrait faire le travail, n’est-ce pas ? »

« La prochaine étape de votre vantardise sera-t-elle une illusion ? » demanda Alfas.

« Non, puisque ce genre de demi-homme existe. J’en connais beaucoup étant donné mon travail, et je comprends donc très bien le poids de mes paroles, » déclara Takumi.

Le regard latéral du noble révélait un léger intérêt caché.

Takumi gloussa dans son cœur et continua à parler. « Avec un tel demi-homme, le processus de travail s’accélérerait considérablement et deviendrait plus rapide que si ces dix employeurs s’en occupaient... Cela signifierait que pour vous, Sire Alfas, et beaucoup d’autres voudraient engager des demi-hommes, car cela serait bien évidemment mieux pour eux. »

« Si vous dites la vérité, je dirais presque que je suis d’accord avec vous. La valeur serait en effet plus grande qu’une gemme, » déclara Alfas.

« Merci de votre compréhension, » déclara Takumi. « J’essaie de saisir les capacités de mes articles afin d’offrir à mes clients ce dont ils ont besoin. Voici le genre de marchand d’esclaves que je suis. »

Alfas avait apporté une main à son menton avec intérêt.

« Il y a beaucoup de demi-hommes avec des capacités utiles. Par exemple, les dragonides sont de grands mineurs, puisqu’ils peuvent survivre si le site s’effondre grâce à leurs solides écailles. Un homme-oiseau pourrait lire le courant de vent dans le tunnel et creuser un trou pour laisser l’air empoisonné s’éloigner. En y réfléchissant, avez-vous déjà entendu dire que le nombre de mineurs qui meurent dans ces circonstances diminue ? » demanda Takumi.

« ... C’est suffisant, je comprends à quel point vous êtes doué, » déclara Alfas. « J’ai déjà examiné les antécédents des habitants des régions éloignées. »

« Oh, s’il vous plaît, je ne parlais que d’un accident courant dans les mines, » déclara Takumi.

Le noble avait souri ironiquement face au sourire éclatant de Takumi.

Il y avait eu beaucoup de victimes parmi les mineurs à cause de gaz toxiques ou d’autres accidents, et il y a quelques années, certains s’étaient même produits sur le territoire d’Alfas.

Sa mine était actuellement fermée à cause du gaz, et les travaux n’avaient pas pu aller de l’avant.

C’est pourquoi son rang de noblesse avait décliné.

« Si vous êtes intéressé par les services des esclaves, n’hésitez pas à parler à Suzuran, notre société. J’organiserai notre rencontre bien en avance, » déclara Takumi.

« Je viendrai quand je trouverai du temps libre. Malgré ma haine pour les marchands d’esclaves, je peux au moins faire confiance à quelqu’un de compétent comme vous, » déclara Alfas.

Après cela, le noble avait souri amicalement avant de s’en aller.

« C’est fait, j’ai un nouveau client. Je vais continuer de la même manière, » déclara Takumi.

« ... Franchement, tu es comme un escroc. Tu n’arrêtes jamais de parler, » déclara Karin.

« Tu ne peux pas vendre si tu ne sais pas parler, Karin. Merci de m’avoir aidé, » déclara Takumi.

« Tu voulais m’utiliser comme ça depuis le début, hein ? Si me tenir tranquillement est tout ce que j’ai besoin de faire, je me sens un peu mieux, » déclara Karin.

Elle avait poussé un léger soupir mêlé de gratitude et de choc.

« Il reste six autres clients potentiels. Commençons par ceux de rang inférieur et voyons si nous pouvons nous rapprocher des subordonnés des leaders... Hmm ? » demanda Takumi.

Tandis que Takumi réorganisait ses pensées, il avait senti quelqu’un saisir sa manche, et une fois qu’il tourna la tête, il trouva une petite fille qui le regardait. Elle avait l’air très petite, peut-être qu’elle n’avait même pas dix ans.

Il avait pensé qu’elle était peut-être la fille d’un préposé au buffet.

 

 

« Oui ? Puis-je vous servir d’une façon ou d’une autre, jeune fille ? » demanda Takumi.

Takumi s’assurait de continuer à parler poliment pendant qu’il se penchait pour la regarder. Ses yeux de couleur cendre l’examinaient.

Elle hocha la tête, et sa double queue argentée, presque transparente, se balançait doucement. « Vous êtes un marchand d’esclaves de Suzuran, n’est-ce pas ? »

Elle parlait avec un léger zézaiement, mais son ton était dur et totalement inadapté à un enfant.

Takumi remarqua qu’elle était différente des individus autour d’eux, et il analysa ses vêtements. Cela lui rappelait les vêtements occidentaux.

Ils étaient bleus comme la mer et le ciel, et le blanc présent semblait ressembler à la pureté et à l’honnêteté.

Puis, la fille avait de nouveau ouvert la bouche. « Je suis Lise Crest... Archevêque de la sainte doctrine de Filia. »

Son regard s’aiguisait à mesure que son ton devenait plus lourd. « Au nom de Son Altesse la Reine... On m’a ordonné d’emmener Takumi, l’un des marchands d’esclaves de Suzuran, loin d’ici. »

***

Partie 3

Le dallage de la partie intérieure du château était composé de marbre blanc, pour représenter l’élégance de la meilleure portion de la capitale, et de pierre bleue, qui rappelait le lac Verna.

La famille royale l’appelait le « jardin d’aigue-marine ».

Ils l’utilisaient pour se détendre l’après-midi, car seule une poignée de personnes pouvait y accéder.

« Pardonnez-moi d’interrompre votre conversation, marchand d’esclaves au cœur tendre. »

Une femme lui avait manifesté un sourire gracieux alors qu’elle était assise sur une simple chaise.

Elle avait l’air d’être dans la première moitié de la vingtaine, et Takumi se souvient d’elle.

« C’est un honneur de vous revoir, Votre Majesté Eluria Richtert, » déclara-t-il.

Il s’inclina et s’agenouilla, et la femme lâcha un petit rire étouffé et doux.

« Oh, mon Dieu, cette politesse n’est qu’un signe de votre nature trompeuse, n’est-ce pas ? Je vous préférais la dernière fois, » déclara la reine.

« Alors, je suppose que je devrais être comme ça. Évitons tout discours détourné, » déclara Takumi.

Dès qu’il avait fini la phrase, quelqu’un avait frappé son dos.

Quand il s’était retourné pour voir qui l’avait fait, il avait trouvé une Lise extrêmement mécontente.

« ... Vous êtes en présence de Sa Majesté. Vous devez faire attention à votre langage et à votre attitude, » déclara Lise.

« Ne puis-je pas m’excuser pour ce que j’ai dit ? » demanda Takumi.

« Non. Poursuivez aussi longtemps que Sa Majesté le veut, » déclara Lise.

« D’accord, très bien. Ma Reine, puis-je être pardonné ? » demanda Takumi.

« Oui, bien sûr, bien sûr. Lise, ne dérange pas Takumi, » déclara la reine.

Lise avait baissé la tête avec des joues gonflées devant cette réprimande.

« Alors, pourquoi suis-je ici ? Il ne devrait pas y avoir de problèmes avec les esclaves que j’ai renvoyés chez eux ou avec quoi que ce soit d’autre, » demanda Takumi.

« En effet. L’opération s’est déroulée sans faille et nous n’avons pas reçu de dissensions de la part des pays voisins. Ce résultat est en réalité tout à fait idéal, » pendant qu’elle parlait, Eluria se tourna vers lui. « Permettez-moi d’exprimer à nouveau ma gratitude pour vos efforts. J’attends beaucoup de Suzuran. »

« Je suis heureux de vos paroles, mais utilisez les gardes pour m’appeler, s’il vous plaît, » déclara Takumi.

« Oh, Lise n’était-elle pas à votre goût ? » demanda la reine.

« Bien sûr que non. Qui serait heureux d’être traîné par un guerrier saint ? Pendant un moment, j’ai cru que c’était l’inquisition, » répondit Takumi.

Plusieurs ordres de membres du clergé agissaient au nom de Filia.

Les plus célèbres étaient les prêtres, qui répandaient Ses Paroles et faisaient des sermons, mais parmi eux se trouvaient aussi les membres de l’inquisition et des soldats, qui étaient compétents au combat, appelé guerriers saints.

Ils étaient semblables aux moines combattants, qui pratiquaient leur doctrine, protégeaient et instruisaient les gens, mais ils capturaient aussi les hérétiques et purifiaient les pécheurs.

« Toutefois... Je ne m’attendais pas à ce que le célèbre archevêque soit un enfant, » déclara Takumi.

« Ceux qui l’ont vue ont eu la même réaction, mais Lise est une véritable guerrière sainte qui a mérité ce titre, » déclara la reine.

« En effet. Mon titre est la preuve de ma grandeur, » déclara fièrement Lise.

Elle avait essayé de gonfler sa poitrine avec fierté, mais sans la matière première indispensable, on aurait dit qu’elle s’était quelque peu surmenée.

 

 

Il était maintenant clair quant à la raison pour laquelle l’archevêque de Crest n’était pas une figure publique.

« Eh bien ! À cet âge, il vaut mieux ne pas trop se promener, » déclara Takumi.

« Nous n’aimons pas l’exposer à un danger potentiel, et bien qu’elle soit le génie qui a écrit la formule de loi, Lise est encore une enfant. Pour cette raison, nous ne lui permettons de se déplacer que dans les endroits les plus sûrs, c’est-à-dire le château royal et la cathédrale, » déclara Eluria.

« ... Je pouvais me débrouiller seule, puisque je ne suis plus une enfant, » déclara Lise.

Elle avait l’air déprimée, mais Eluria souriait allègrement.

« Ce sera un problème si tu te perds, n’est-ce pas ? » demanda Eluria.

« Tout va bien tant que cela n’arrive pas, » répondit Lise.

« C’est vrai, mais étant donné à quel point tu es aimable, que se passerait-il si une brute te kidnappait ? » demanda Eluria.

« K-Kidnappe, moi... ? Cela sonne plutôt mal, » déclara Lise.

« C’est vrai, n’est-ce pas ? Alors pourquoi ne restes-tu pas ici et ne continues-tu pas à me parler ? » demanda Eluria.

Eluria avait étreint Lise, qui frissonnait maintenant, et lui avait tapoté sur la tête. Le manque de liberté de l’archevêque était probablement dû à l’inquiétude de la reine, plutôt qu’à sa propre volonté.

« Votre Majesté, vous avez l’air d’aimer l’archevêque de votre doctrine, » déclara Takumi.

« Hehehehe... En tant que réceptacle du sang de la déesse, j’aime ma doctrine et mes enfants, même si Lise n’a le droit d’être à mes côtés que temporairement, » déclara la reine.

« Voulez-vous dire officiellement ? » demanda Takumi.

« Oui. J’ai demandé au seigneur des Fortesea de laisser leur invité d’honneur venir me parler pendant son temps libre, » déclara Eluria.

Eluria avait affiché un sourire désolé pendant que le visage de l’archevêque s’obscurcissait. Takumi haussa les épaules et poussa un soupir.

« Quoi qu’il en soit, je suis désolé, mais être conduit ici par une enfant était une expérience douloureuse, » déclara Takumi.

« ... Je ne suis pas une enfant. J’ai toujours été bien plus distingué que vous, » Lise avait dit cela d’un ton plat et indifférent.

« Bon. Mais me confondre avec quelqu’un de l’inquisition devrait vous faire avoir honte de vous-même, » continua-t-elle.

« Je viens des bas-fonds, vous savez ? Il n’y a presque rien qui me fasse ressentir ça, » déclara Takumi.

« ... Votre Majesté, je souhaite que cet homme soit saisi par l’inquisition, » déclara Lise en se tournant vers la reine.

« Oh, mon Dieu, ce serait problématique, » déclara Eluria.

Lise le dévisageait comme un enfant qui dévisageait les ennemis de ses parents, et Eluria, qui aurait dû tenir ses rênes, laissait échapper un rire modéré.

« Pourquoi me regardez-vous comme ça ? Il s’agit de notre première rencontre, » déclara Takumi.

« ... Ce n’est pas le cas. J’étais à proximité de Sa Majesté lors de votre première audience, » expliqua Lise.

Maintenant qu’elle en parlait, Takumi se souvenait qu’un mois auparavant, lorsqu’il se tenait devant la reine, il avait remarqué que quelque chose d’argenté se déplaçant derrière le trône.

« ... Alors c’était donc vous, hein, » déclara Takumi.

« Que quoi ? C’est vraiment pire. Franchement, ne pas être aperçu est vraiment la pire chose. Je veux vous punir ici et maintenant au nom de Filia, » déclara Lise.

« Ce n’est pas ma faute si je ne pouvais pas vous voir d’ici. Vous êtes juste trop petite, » déclara Takumi.

« Je ne le suis pas. Je vous ferai savoir que vous regardez le plus grand de mes pairs, » déclara Lise.

« Vous êtes tous encore des enfants. Alors, quelle est la différence ? » demanda Takumi.

« J-Je suis quand même la plus grande ! » déclara Lise.

Elle avait fait cette remarque qui démontrait qu’elle était contrariée, mais la vérité était qu’elle ne mesurait même pas 1,4 m de haut et qu’il était encore plus inutile de se comparer à d’autres enfants de son âge.

« Je suis sûr que vous allez grandir suffisamment au cours de ces dix prochaines années, » déclara Takumi.

« Je vous ai dit que j’ai déjà assez grandi ! Et arrêtez de me caresser la tête ou je vais vraiment appeler l’inquisition, pour le bien de Filia ! » déclara Lise.

Tandis qu’il lui frottait la tête, Lise lui donna une claque pour la repousser.

Eluria, qui les observait attentivement, avait ouvert la bouche. « Pardonnez-moi, mais je vais aller pour sa défense. Je suis sûre qu’en étant témoin de votre échange avant, elle pense maintenant que vous êtes une mauvaise personne. »

« ... Non, Votre Majesté. Je crois qu’il est diabolique, » elle avait déclaré ça d’une manière impitoyable, poussant son index vers lui.

Elle avait alors continué. « Non seulement il a osé négocier avec Sa Majesté, qui a le sang de la déesse coulant dans ses veines, mais il s’est aussi comporté de façon grossière sans s’excuser ! Je peux percevoir la méchanceté dans son âme ! »

« Lise, tu connais beaucoup de mots compliqués pour ton âge... Tu mérites des éloges, » déclara Eluria.

« V-Votre Majesté, pourquoi me traitez-vous aussi comme une enfant... ? » demanda Lise.

Se sentant trahie par sa seule alliée, Lise se mit à trembler avec des larmes aux yeux, et la reine la regarda chaleureusement tout en se répétant à quel point elle était mignonne.

Peut-être qu’Eluria était la vraie méchante ici.

« Pourtant, on ne peut pas pleurer sur quelque chose comme ça. Je sais très bien à quel point tu es douée, Lise, » déclara Eluria.

« ... Vraiment ? » demanda Lise.

« Absolument. Alors, arrête de pleurer, d’accord ? » demanda Eluria.

Avec un sourire aimable, la reine essuya ses yeux tristes.

Puis, après avoir réaffirmé à quel point l’archevêque était mignonne avec une expression quelque peu excitée, les deux autres avaient commencé à ignorer son comportement.

« Je suis content que vous reconnaissiez la valeur des autres. Il y a beaucoup de personnes qui peuvent être utilisées si vous considérez leurs capacités seules, » déclara Takumi.

« Je suis d’accord. En vérité, vous êtes l’un d’entre eux, et je suis prête à vous reconnaître seulement pour bénéficier de vos efforts, » déclara Eluria.

« ... Je vois. Mais je suis un marchand d’esclaves, donc je n’accepterais pas n’importe quel travail en dehors de mon domaine d’expertise, et cela se fera uniquement après quelques consultations, » déclara Takumi.

« C’est vrai... alors, laissez-moi vous assigner quelque chose d’approprié, » déclara Eluria.

Elle le regardait attentivement tout en affichant un sourire qui impliquait quelque chose de gênant, donnant à Takumi un fort sentiment de déjà vu...

« S’il vous plaît, ne dérangez pas Sa Majesté, » une Lise fronçant les sourcils commença à frapper le côté du marchand d’esclaves, mais il haussa les épaules.

« ... Très bien. Ça ne vous dérange pas si j’y retourne maintenant, n’est-ce pas ? C’est ma chance de rassembler plus de contacts parmi les nobles, » déclara Takumi.

« Oui, je vous y verrai. Lise, peux-tu l’accompagner au buffet ? » demanda la reine.

« ... Je n’en ai pas envie, mais je vais suivre votre ordre..., » déclara-t-elle d’un ton plus formel.

Avec des mots insatisfaits, la jeune fille s’inclina et saisit la main de Takumi avant de quitter le jardin.

Au début, aucun d’entre eux n’avait essayé d’entamer une conversation en marchant en silence sur le chemin de marbre, mais Lise avait été la première à briser la glace.

« Bon sang... Je ne comprends pas ce que Sa Majesté a vu en vous, » déclara Lise.

« Elle l’a déjà dit, n’est-ce pas ? J’ai du talent, » répondit Takumi.

« Il ne s’agit pas de votre talent, mais de votre chance. Vous avez eu vos contacts avec les gardes par chance. Les grandes entreprises se comportaient mal, et vous avez trouvé une solution... Je ne peux pas penser que c’est un talent ou une capacité, » déclara Lise.

Elle était fermement convaincue de ses paroles. On aurait dit qu’elle ne voulait pas reconnaître Takumi, qui secouait la tête dans le déni.

« J’avais des attentes compte tenu de votre rôle, mais je suppose que vous êtes encore qu’une enfant, » déclara Takumi.

« ... Vous êtes vraiment la pire personne. Je ne fermerai pas les yeux sur toute autre tentative de me traiter comme une enfant, » déclara Lise.

« Le pire, c’est que vous avez arrêté d’utiliser votre cerveau. Le concept même de chance est quelque chose que seuls les paresseux croient en ayant verrouillé leur cerveau. Ce n’est pas un mot qui peut être utilisé si facilement, » déclara Takumi.

Elle tourna la tête pour regarder son visage sans s’arrêter de marcher.

« Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? » demanda Lise.

« Oh, ne pouvez-vous pas répondre ? Alors, laissez-moi vous montrer ça avec un jeu, » déclara Takumi.

Il avait pris une pièce d’argent dans sa poche de poitrine.

« Essayons de tirer à pile ou face. Pensez-vous que si j’obtiens la bonne réponse avant qu’elle ne tombe, que cela ne serait qu’un coup de chance ? » demanda Takumi.

« ... Puis-je supposé qu’un côté n’est pas plus lourd que l’autre, de sorte qu’il n’y a aucune chance qu’il s’agisse d’une contrefaçon ? » demanda Lise.

« Bien deviné. Rassurez-vous, cette pièce est parfaitement équilibrée, donc je ne vous piégerai pas, » déclara Takumi.

« Alors vous devinerez la réponse en raison de la chance, » déclara Lise.

« Voyons voir. Essayez vous-même de la lancer, » déclara Takumi.

Elle s’arrêta de marcher et prit la pièce de monnaie dans sa main avec une expression perplexe, puis l’ajusta sur son doigt.

Un cliquetis avait retenti de son pouce. Et dès que la pièce avait commencé à tourner dans l’air...

« ... Pile, » déclara Takumi.

« Hein ? » s’exclama Lise.

Elle avait entendu ses paroles très clairement, et quand la pièce était tombée sur sa paume, c’était exactement comme Takumi l’avait dit.

« J’ai gagné. Croyez-vous que j’ai eu de la chance ? » demanda Takumi.

« ... Bien sûr. Ce n’était qu’une coïncidence, » déclara Lise.

« Et si je vous disais que je l’avais prédit ? » demanda Takumi.

Un sourire débordant de confiance s’était formé sur son visage.

« J’ai pris en compte la force que vous avez mise dans le lancement, le nombre de pirouettes, le temps qu’il aurait fallu pour atterrir, la surface qu’elle allait frapper, et j’ai deviné la bonne réponse. Pensez-vous que tout cela n’est que de la chance ? » demanda Takumi.

« Il n’est... pas possible de faire tout cela. Ça ne compte pas ! Vous m’avez piégé ! » Incapable de supporter ce résultat, elle avait commencé à tirer ses vêtements pendant qu’elle protestait.

« Non, j’ai juste considéré les facteurs primaires et calculé ce qui allait arriver. Si vous le qualifiez de chance, cela signifie que vous avez cessé d’utiliser votre cerveau, » déclara Takumi.

Elle l’avait regardé vers le haut afin de voir son visage de profil.

« Ce que les personnes appellent “chance” peut être désassemblé pour être analysé et être prédit, mais vous le niez maintenant. Alors, êtes-vous devenu archevêque par un coup de chance ? » demanda Takumi.

« Non... ! J’ai étudié dur et j’ai mérité mon rôle ! » déclara Lise.

« Dans ce cas, n’étiquetez pas tout comme de la chance. Tout le monde fait des efforts et travaille dur dans ce qu’il fait, il n’est donc pas juste de le considérer comme une simple “chance”, » déclara Takumi.

La fille déprimée avait baissé sa tête en raison de la honte qu’elle ressentait, et Takumi lui avait légèrement caressé les cheveux.

« Comprenez-vous maintenant ? » demanda Takumi.

« ... Oui. J’en ai trop dit. Désolée, » déclara Lise.

« Ne vous inquiétez pas. Alors, laissez-moi vous dire un petit secret, » déclara Takumi.

« ... Un secret ? » Elle dirigea sa tête vers lui et il lui sourit d’une oreille à l’autre.

« Ce que vous venez d’entendre était un tas d’absurdités. Je l’ai obtenu par chance, » déclara Takumi.

« ... Puis-je vous frapper avec force ? » demanda Lise.

« Je crois que maintenant, je comprends mieux la reine. C’est amusant de taquiner les enfants, » déclara Takumi.

« Vous êtes le pire ! Et arrêtez de me traiter comme un enfant, pour l’amour de Filia ! » cria Lise.

Il riait malicieusement pendant qu’elle le frappait à plusieurs reprises sur le côté du torse.

Puis, ses mains s’étaient arrêtées tout d’un coup.

« Alors, avez-vous vraiment de la chance ? » tandis qu’elle abaissait sa voix presque en un chuchotement, son regard se tourna vers le sien.

« Laissez-moi appliquer vos paroles à moi-même. J’ai de la chance d’être née, et c’est ainsi que j’ai grandi dans une famille noble et que j’ai été choisie par une personne riche. Ma capacité n’est pas une exception... alors est-ce que toute cette fortune est-elle bénie ou juste une erreur ? »

Elle avait demandé ça d’un ton clair et Takumi, voyant à travers ses questions, avait reniflé avec force comme s’il s’ennuyait.

« Désolé, je n’abandonnerais jamais et je ne douterais jamais de moi-même, alors je n’y ai jamais pensé, » répondit-il.

« ... Je vois, » elle avait encore baissé la tête pendant quelques instants, puis l’avait relevée.

« C’était un peu intéressant, » déclara Lise.

« Joli. Je vous taquinerai encore une fois quand j’en aurai l’occasion, » déclara Takumi.

« Je ne parlais pas de cette partie. J’appellerai l’inquisition si vous osez me taquiner à nouveau, » déclara Lise.

Elle le regarda d’un air tranchant et se tourna vers l’extérieur pour constater qu’il n’y avait plus personne.

Il sentait que quelque chose avait changé dans l’air, à mesure que cela devenait plus sombre et plus lourd.

Et c’est alors qu’un soudain cri avait retenti dans les lieux.

« Donnez-lui du repos ! »

L’instant d’après, une voix résonnait dans le château.

***

Partie 4

Le visage rougi et l’expression de colère de Mirta étaient au centre de l’attention.

« Enlevez vos mains de moi, Seigneur Kiad ! J’ai déjà dit que je refusais ! » s’écria Mirta.

« N’es-tu pas un peu trop froide avec moi ? Mon invitation devrait rendre heureuse une femme adulte comme toi. »

Elle avait regardé l’homme devant lui, qui non seulement appréciait la situation en tenant son bras, mais affichait aussi un sourire vulgaire après avoir reniflé ses cheveux blonds.

Il s’agissait de Kiad Fortesea, le seigneur supérieur qui administrait et maintenait le pouvoir militaire de la ville.

« Ce buffet est animé par Sa Majesté, et je ne vois pas comment..., » commença Elvis.

« Hmm... et alors ? Sa Majesté n’est toujours pas venue, et mon père Elvis ne pouvait pas assister à cette fête, alors ce serait un gaspillage de ne pas m’amuser, ne le penses-tu pas ? » demanda Kiad.

Elle s’était mordu la lèvre inférieure, dégoûtée par son comportement.

L’hôte était la reine Eluria elle-même, et ils se trouvaient maintenant dans le château royal, ce qui signifiait que toute conduite inappropriée serait interprétée comme une insulte envers la famille royale, mais Kiad ne semblait pas s’en soucier. Après tout, les seigneurs détenaient le vrai pouvoir à Richtert. Le prestige de la reine n’était qu’une simple décoration.

Ces pensées étaient évidentes sur son visage, et son harcèlement n’allait pas cesser de sitôt. Les seigneurs et princes voisins, ainsi que les gardes qui étaient attirés par le grabuge et qui voulaient vérifier ce qui se passait, regardaient la scène sans essayer de l’arrêter.

La famille Fortesea était si puissante que même les pays étrangers tremblaient de peur en entendant parler de leurs chevaliers magiques, et leur influence dans la ville était évidente.

Ils pourraient ruiner n’importe quelle famille noble s’ils le désiraient.

Leur leadership était basé sur la puissance et l’intimidation. C’est ainsi qu’ils avaient gagné le suffixe « vaillant ».

« J’aime les gens forts. Tu es venue jusqu’ici après avoir renversé Amberg alors que tu faisais partie d’une entreprise des bidonvilles, puis tu entres dans le jardin d’aigue-marine avec les nobles les plus influents de Richtert... J’apprécie beaucoup tes capacités, tu sais ? » déclara Kiad.

Il avait prononcé ces mots avec un soupçon de mépris dans sa voix, et l’avait regardée avec une passion ardente brûlant profondément dans ses yeux, comme une bête regardant sa proie.

« Je ne peux pas m’empêcher de désirer une dame magnifique qui a accompli un tel exploit, » déclara Kiad.

« En tant que leader de Suzuran, je suis très occupée, donc je ne changerai pas d’avis ! Je refuse humblement votre invitation ! » déclara Mirta.

« Est-ce que c’est le cas ? Refuses-tu même si passer une seule nuit avec moi, l’héritier de Fortesea, accordait la protection de ma famille à toi et à ton organisation ? » demanda Kiad.

Mirta ne pouvait plus cacher sa répugnance et montrait ouvertement ses émotions.

« Je sais déjà à quel point mes hommes sont doués, donc aucun d’entre nous n’en a besoin, » déclara Mirta.

« Hahahaha, bien dit ! Peut-être que cette elfe nous a approchés pour profiter de mon parrainage ? » demanda Kiad.

Il avait éclaté de rire tout en levant les yeux vers Karin, et Mirta avait perdu son sang-froid.

« Cette elfe joue un rôle clé dans notre entreprise, et c’est l’une de mes amies les plus importantes ! Retirez ce que vous venez de dire ! » s’écria Mirta.

« Une amie ? Penses-tu que les demi-hommes sont à ton niveau ? C’est gentil de dire ça ! Habituellement, ils sont utilisés comme pièces jetables, et les elfes ne sont particulièrement séduisantes que comme jouets ! » déclara Kiad.

Poussée hors de ses limites, Mirta avait libéré sa main et l’avait levée pour le gifler, mais Karin l’avait arrêtée depuis derrière elle.

 

 

« Calme-toi, Mirta, » déclara Karin.

« Pas question ! Il a osé t’insulter, toi et notre organisation alors... ! » commença Mirta.

« J’apprécie ton inquiétude, mais ne te fâche pas maintenant, » déclara Karin.

Karin avait souri tendrement à son amie. Puis, un son sec et tonitruant avait fait écho, et d’autres gardes étaient venus en courant pour voir ce qui se passait.

Kiad s’était retourné pour faire face à la source de ce coup possédant un éclat aigu, et avait vu un homme calme et insouciant s’approcher d’eux pendant que l’odeur de la poudre à canon flottait dans l’air.

« Bonjour. Je vous ai vu inviter mon chef avec enthousiasme, mais... pouvez-vous comprendre que la coercition que vous affichez n’a pas l’air cool ? » demanda Takumi.

Takumi souriait vivement tandis que le noble devenait pâle et déplaçait une main à l’épée courte attachée à ses hanches.

« ... As-tu fait ce bruit ? » demanda Kiad.

« Oh non ! Comment pourrais-je le faire ? Ce bruit m’a fait penser à un fusil... pensez-vous que j’en ai un en ce moment ? » demanda Takumi.

Le marchand d’esclaves l’avait provoqué en montrant ses mains vides.

« Maintenant, essayer de forcer des filles au hasard à entrer dans votre chambre est une chose, mais malheureusement cette fois vous avez choisi Mirta, le leader de Suzuran, et Karin, l’une de ses importantes employées. Pourriez-vous retirer ce que vous venez de dire et vous excuser, s’il vous plaît ? » demanda Takumi.

« Comment oses-tu me parler ainsi... ? Tu n’as aucune idée de qui je suis ! » s’écria Kiad.

« Vraiment, seigneur Kiad Fortesea ? Je ne pense pas qu’il y a quelqu’un dans tout Richtert qui ne vous connaîsse pas, » déclara Takumi.

« Haha ! Donc, tu sais à qui tu parles ! Je suppose cependant que tu n’as pas saisi le sens de mon commentaire, » répliqua le noble tandis qu’un sourire triomphant se répandait sur son visage.

« Est-ce que c’est... et alors ? » demanda Takumi.

Takumi ne pouvait plus contenir ses rires. Cela avait l’air étrange, mais c’était différent de celui d’un fou. Tout cela avait une signification profonde.

« En tant que propriétaire des chevaliers magiques, vous détenez l’influence et le leadership pour contrôler les gens... Vos capacités conviennent à un seigneur supérieur..., » continua Takumi.

Takumi avait courbé ses lèvres en un sourire sûr de lui.

« Mais c’est tout, » annonça Takumi.

Pendant un instant, aucune des personnes présentes ne pouvait comprendre ce qu’il voulait dire par là.

Même la bouche de Kiad était restée fermée pendant que tout son corps se raidissait.

Personne ne pourrait concevoir que quelqu’un puisse dire au symbole du Saint Royaume, Fortesea, « C’est tout. »

« Suzuran est une entreprise, et je suis responsable de la vente de ses produits. Je m’intéresse aux choses de valeur, mais... ceux qui abusent de leur pouvoir ne valent rien, » déclara Takumi.

« Essaies-tu d’insulter Fortesea !? » s’écria Kiad.

Kiad était revenu à la raison et avait vigoureusement dégainé son épée.

« Ça ne m’a jamais traversé l’esprit. En tant que commerçant, dire que quelque chose d’inutile vaut vraiment quelque chose ne ferait que ruiner ma réputation, » déclara Takumi.

L’instant d’après, la soif de sang avait jailli du noble, qui s’était précipité et avait balancé son épée sur Takumi, mais la lame s’était arrêtée en plein vol.

« Ce n’est pas bon..., » déclara une voix féminine.

Une fille blonde et joyeuse l’avait bloqué avec l’un de ses poignards noirs.

« Tu dois me dire quand les choses deviennent épicées, Takumi, » déclara Kunon.

La férocité brûlait dans les pupilles de Kunon alors qu’elle affichait son sourire habituel.

L’homme avait essayé de se calmer, mais quand il avait vu les oreilles sur la tête de la jeune fille, il s’était montré ouvertement agacé.

« Tu as beaucoup de courage pour même amener ici une sale renarde..., » s’écria Kiad.

« Je suis une louve, pas une renarde ! Je vous tuerai si vous vous trompez encore ! » répliqua Kunon.

Elle répondit d’un ton joyeux, mais ses yeux dorés étaient très sérieux, et l’intention meurtrière débordait d’elle. Le corps de Kiad s’était figé, mais son arrogance n’avait pas disparu.

« Quelle grande gueule que tu as là, malgré ton impuissance devant notre magie ! » déclara Kiad.

La magie était largement répandue dans le monde, et même les pays insulaires lointains le savaient, mais tout le monde reconnaissait que les magiciens de Richtert étaient extraordinaires.

Il y a trente ans, Richtert avait fait la guerre contre Dämmerung, connu pour utiliser des demi-humains pour vaincre les soldats humains, mais Richtert avait été victorieux malgré le fait qu’il n’avait que quelques centaines d’unités de mages.

Elvis Fortesea avait fait des magiciens la partie clé de leurs batailles.

Ils avaient fait des recherches sur la magie depuis les temps anciens, de sorte qu’ils avaient les compétences, les équipements et la puissance nécessaires pour atteindre ce résultat dans une situation aussi désastreuse.

Pourtant, Takumi avait montré un sourire endiablé.

« Pensez-vous vraiment que notre garde du corps perdrait contre les magiciens dont vous êtes si fiers ? » demanda Takumi.

« Il n’y a qu’un moyen de le savoir ! » s’exclama Kiad.

Kiad avait fusillé du regard Kunon, lorsqu’une voix les avait rejoints.

« Rengainez votre arme ! »

Tout le monde s’était tu lorsqu’ils avaient reconnu le propriétaire de cette voix. Après un moment, une personne avait traversé la foule.

« Qu’est-ce qui pourrait perturber le calme de mon buffet ? » déclara Eluria.

Les paroles d’Eluria étaient graves, et Elsa, qui était à ses côtés, avait fait un pas en avant.

« Sa Majesté a donné un ordre. Tout autre acte hostile de l’une ou l’autre des parties entraînera leur arrestation, » déclara Elsa.

« Pff. Occupe-toi de tes affaires, garçon manqué des Fairstadt, » déclara Kiad.

« Silence, fils indiscipliné des Fortesea. On dirait que vous prenez de l’avance sur vous-même pendant l’absence de votre père, mais allez-vous vraiment continuer votre mauvaise conduite devant Sa Majesté ? » demanda Elsa.

Malgré le fait qu’ils étaient tous deux des seigneurs supérieurs, ils ne semblaient pas s’entendre, car ils se regardaient l’un l’autre avec des poignards dans les yeux.

« C’est ce ruffian de marchand d’esclaves qui a commencé, et je n’ai agi que pour lui donner une leçon, » déclara Kiad.

« Si c’est vrai, il sera sévèrement puni... mais nous entendrons d’abord sa version des faits. Marchand d’esclaves de Suzuran, qu’avez-vous à dire ? » demanda Eluria.

« J’ai montré mon mépris pour l’oisiveté des Fortesea, et j’ai aussi critiqué la puissance de la magie, » déclara Takumi.

Eluria avait regardé Takumi, qui avait calmement prononcé ces mots, et avait hoché la tête.

« Donc, êtes-vous en train de dire qu’il y avait une divergence entre vos opinions ? Cela ne change rien au fait que vous avez dérangé les autres nobles rassemblés ici avec votre comportement, » déclara Eluria.

Elle s’était ensuite arrêtée un moment avant de commencer à leur parler à tous les deux.

« Par conséquent... en tant qu’autorité principale de ce royaume, je propose de mettre en place un lieu pour dissiper leur malaise, » déclara Eluria.

« Oh... ? Qu’est-ce que ça veut dire ? » s’écria Kiad.

« C’est simple, Kiad. Notre Reine vous a dit de conclure un accord digne du titre de chevalier magique que vous avez gagné dans le passé, » déclara Elsa.

« Précisément. Vous réglerez votre différend avec un match et la famille royale le supervisera personnellement. Nous fixerons une date et il se tiendra en présence de vos entreprises et de tous les nobles présents. Est-ce bon pour vous ? » demanda Eluria.

« Absolument. Je ne voulais plus jamais les rencontrer, mais je suppose que je dois leur apprendre de quoi sont faits les chevaliers magiques... même si je ne pense pas qu’ils dureront assez longtemps, » déclara Kiad en regardant avec mépris le marchand, qui de son côté ne lui avait pas prêté attention.

« Votre Majesté, comme le Seigneur Kiad l’a dit il y a un instant, il est impensable que ce soit un combat équitable. Pour avoir une chance de gagner, puis-je fournir une liste de handicaps dont nous devrions tenir compte ? » demanda Takumi.

« ... Je vois. En effet, les chevaliers magiques de Richtert sont..., » commença Eluria.

« Permettez-moi de clarifier mes paroles : mon organisation devrait avoir ces handicaps, sinon les Fortesea n’auront aucune chance de gagner, » déclara Takumi.

L’aura solennelle d’Eluria s’était dissipée alors qu’elle le regardait avec émerveillement. Puis, elle essaya timidement de confirmer ce qu’elle venait d’entendre.

« Êtes-vous... sûr de votre décision ? » demanda Eluria.

« Oui. Sinon, ce match serait ennuyeux. Nos participants seront notre elfe Karin, la demi-humaine la plus impuissante, et Kunon, qui aura les yeux bandés et les mains menottées... Est-ce que ce sera juste ainsi ? » demanda Takumi.

Eluria était déconcertée, et Kiad, d’autre part, atteignait les limites de sa patience.

« Combien de temps vas-tu te moquer des chevaliers magiques ? » demanda Kiad.

« Qu’est-ce que vous voulez dire ? Si je voulais vous ridiculiser, n’irais-je pas avec tout ce que j’ai sans handicap ? » demanda Takumi.

Puis, Takumi l’avait affronté en portant un sourire railleur.

« Échec et mat, jeune maître des Fortesea, » déclara Takumi.

Les iris du marchand d’esclaves étaient noirs comme des fosses sans fond.

Son regard sûr de lui se détachait encore plus sur son sourire ferme, et la pression globale qu’il exsudait produisait pour la première fois une distorsion dans l’expression de Kiad.

« ... Très bien. Sois témoin de ta défaite, » déclara Kiad.

En faisant claquer sa langue, un Kiad ennuyé avait quitté l’endroit. Maintenant que l’agitation était terminée, les nobles curieux avaient recommencé à se parler, et la reine Eluria, qui semblait jouir de la paix qu’elle avait restaurée, avait souri tout en levant la main sur sa joue.

« Oh, mon Dieu, ce sera un mal de tête pour Lux, » déclara la reine.

« J’essayais de répondre à vos attentes, Votre Majesté, » déclara Takumi.

« Dans ce cas, j’attends avec impatience votre épreuve de force, » répondit Eluria.

Avec cela, la reine tourna le dos et se dirigea vers les nobles perplexes, tandis qu’une aura dense d’envie meurtrière amena Takumi à faire face à quelqu’un dont les veines jaillissaient de son front en raison de la colère.

« N’es-tu pas satisfait tant que tu n’as pas créé autant de désordre ? » s’écria Elsa.

« Le bang que tu as entendu tout à l’heure venait de ça, » déclara Takumi.

« Où !? Et où est le type qui s’est battu avec Fortesea ? » s’exclama Elsa.

« Devant toi ! » répondit Takumi.

« QUI SE SOUCIE DE TOI ! » s’écria Elsa.

Elsa avait commencé à le frapper avec force sur l’épaule, mais après quelques instants, elle s’était arrêtée et avait poussé un bref gémissement en tombant à genoux à cause d’un terrible mal de ventre.

« Merci d’avoir appelé la reine, » déclara Takumi.

« Euh... ? Va remercier l’archevêque de Crest, et non pas moi. Je saluais Sa Majesté quand elle nous a appelées en toute hâte, » elle avait répondu et avait déplacé son regard vers Lise, qui suivait la reine tout en les regardant pour confirmer leur état.

« Le gars que tu cherches est déjà parti. Oh ! Désolé, mais pourrais-tu m’apporter Kunon ? Elle a encore disparu, » demanda Takumi.

« Quoi !? N’était-elle pas là il y a une minute ? » demanda Elsa.

« Comme elle ne pouvait pas se battre quand la reine est apparue, elle s’est ennuyée et est allée chercher plus de nourriture, » répondit Takumi.

« Et pourquoi ne l’as-tu pas arrêtée ? Et tu prévois de m’obliger à m’occuper d’elle à nouveau !? Tu es son maître, ne devrais-tu pas prendre tes responsabilités ?? Aaah, pour l’amour de Filia ! Peu importe les problèmes qu’elle causera, de toute façon, ils me blâmeront ! » s’écria Elsa.

Takumi se retourna et Elsa s’éloigna en criant pour ramener Kunon. Peu importe ce qui s’était passé, la capitaine des gardes était très diligente.

« Mirta, vas-tu bien ? » demanda Takumi.

« O-Oui. Mon bras ne me fait qu’un petit peu mal... Désolée, il m’a interrompue pendant que je parlais, et les choses ont dégénéré de cette manière. Maintenant, nos plans sont ruinés, et je ne peux pas simplement essayer de nous présenter à des entreprises influentes..., » déclara Mirta.

Réalisant qu’elle ne pouvait pas accomplir son devoir, ses yeux avaient été emplis de larmes, la culpabilité la rongeant de l’intérieur.

« Maintenant que j’ai enfin pu agir comme un vrai leader... comment les choses ont-elles pu tourner de cette façon... ? », demanda Mirta.

« Ne sois pas triste, Mirta. Tu as fait exactement ce que tu devais faire. Notre chef ne mépriserait pas ses camarades, que tu les as fermement protégés. C’était ton vrai devoir, » déclara Takumi.

En lui caressant la tête, il avait déplacé son regard vers Karin.

« Et aussi, cela nous a rapprochés de notre véritable but... n’est-ce pas ? » demanda Takumi.

« J’ai recueilli beaucoup d’informations, et nous avons choisi un combat comme nous l’avions prévu, donc tout était parfait, » répliqua Karin.

Ils s’étaient souri l’un à l’autre, tandis que Mirta avait levé sa tête, perplexe.

« Notre... vrai but ? » demanda Mirta.

« On voulait se battre avec cet imbécile de Kiad. Nous avions besoin d’un prétexte pour l’attirer dans ça, et même si ce n'est pas moi qui ai commencé, j’ai réussi à arranger une belle table pour ce jeu, » répondit Takumi.

En tapotant sur sa tempe, il n’arrêtait pas de parler.

« La magie est le fondement de Richtert et l’influence grandement. Les nobles et les classes privilégiées l’utilisent pour contrôler les autres pays et pour se moquer des demi-hommes, » déclara Takumi.

Les demi-hommes manquaient généralement de pouvoir magique. Seuls les elfes pouvaient battre les humains, mais leurs connaissances n’étaient transmises qu’à leurs descendants, et ils continuaient à vivre dans des régions isolées... ou du moins, selon Karin.

Même si un demi-homme avait appris la magie, il ne pouvait pas seulement vivre de batailles. Comme la magie était considérée comme « sacrée » pour la doctrine de Richtert, les nobles voulaient que les demi-hommes, qui ne pouvaient pas l’utiliser, résident dans le pire endroit possible : la ville basse, ou bidonvilles dit d’une manière plus vulgaire.

Grâce à cette vision tordue, les citoyens avaient commencé à penser que les demi-hommes étaient simplement inférieurs aux humains et avaient développé des préjugés non fondés à leur sujet.

« Je veux détruire cette idée stupide d’omnipotence, » déclara Takumi.

La magie était le pouvoir ultime, donc les chevaliers magiques étaient imbattables.

Bientôt, ils auraient su la différence énorme entre eux et les demi-hommes.

« Ne penses-tu pas que ce sera très amusant ? » demanda Takumi.

Il avait imaginé cette scène dans son esprit, et avait souri tout en fixant ce qui se trouvait devant lui.

Karin n’avait pas pu s’empêcher de lui donner un coup de poing dans le dos.

« Ce sera amusant pour toi et Kunon, mais ne m’entraîne pas là-dedans, s’il te plaît, » déclara Mirta.

« Je suis d’accord ! Kunon est une chose, mais Karin ne peut pas se battre ! » s’écria Elvis.

« En fait, je suis d’accord pour me battre, » déclara Mirta.

« C’est vrai !? » s’écria Elvis.

« En tant qu’ancienne esclave, je m’y suis habituée. Cependant, je ne peux pas utiliser l’arme à laquelle je me suis habituée, » déclara Karin.

Elle s’entraînait plus que quiconque avec l’arme que Takumi avait construite pour elle, mais elle ne pouvait pas l’apporter dans un match avec autant de personnes.

Les armes modernes devraient faire l’objet de recherches et être développées sur une longue période. Sinon, l’équilibre du monde aurait été facilement détruit.

« Alors, Maître, me donneras-tu une grande récompense pour m’avoir fait combattre ? » demanda Karin.

« Une récompense, hein... ? Que penses-tu de ça ? » demanda Takumi.

Il avait fait face à Karin avec un sourire complaisant.

« Si tu gagnes ce match, je ferai tout ce que tu veux à l’occasion d’un seul souhait, » déclara Takumi.

« ... Es-tu sérieux ? » demanda Karin.

« Oui. Tout va bien tant que c’est possible, » déclara Takumi.

« N’importe quoi... Il a vraiment dit ça... ! » Elle murmura quelque chose d’une voix mignonne, puis hocha la tête légèrement. « Nous gagnerons, et tu sentiras sur ta peau la honte de porter une robe ! »

« Karin... détestes-tu tant que ça les robes ? » demanda Mirta.

« Bien sûr, Mirta ! Je veux seulement rentrer chez moi et me changer en vêtements normaux..., » répondit Karin.

Alors qu’elle se souvenait que beaucoup de gens l’avaient déjà vue, elle avait rougi furieusement et se serra dans ses bras pour cacher son corps.

« Takumi, ce sera ma première bataille magique, » déclara Karin.

« Je connais quelques personnes qui pourraient nous aider, alors ne t’inquiètes pas de ça, » déclara Takumi.

« Connais-tu un expert en batailles de magies ? » demanda Karin.

« Tout à fait. Elle devrait bientôt venir ici, » répondit Takumi.

Karin affichait une expression emplie de doute alors que des pas s’approchaient d’elle venant de derrière.

« Capitaine ! Ne me tiens pas comme si j’étais un sac de patates ou un autre truc dans le genre ! » s’écria Kunon.

« Tu t’échapperais encore si je te prenais dans mes bras d’une autre manière ! » s’écria Elsa.

Elsa tenait Kunon sous l’aisselle, et une fois que la garde avait vu Takumi, elle s’était dirigée vers lui.

« Voici ton chien de compagnie perdu, marchand d’esclaves ! Et n’ose pas partir sans moi ! Tu m’en dois une pour ça, tu as entendu !? » s’écria Elsa.

« Oh, bon travail, Elsa. Au fait..., » commença Takumi.

« ... Quoi ? Je suis tout ouïe pour tes excuses, » déclara Elsa.

« Désolé, mais pourrais-tu être notre instructeur pour gagner la bataille de magies ? » demanda Takumi.

« ... J’ai dû mal entendre ça. Peux-tu répéter ? » lui demanda Elsa.

« Seigneur Supérieur Fairstadt, pourriez-vous, s’il vous plaît, être notre instructeur ? » demanda Takumi.

« Oooh. Tu vois, en tant que membre de la famille Fairstadt, je suis très occupée, » répondit Elsa.

« Oh, voyons. Tout le monde dans la ville basse te connaît comme “le garde en charge du marchand d’esclaves”. Nous sommes amis, donc tu nous aideras en ces temps difficiles, n’est-ce pas ? » demanda Takumi.

« Je voudrais presque te voir saluer et crier “ma sauveuse” pendant que je m’en vais ! » répliqua Elsa.

Tandis qu’elle faisait sortir un rire sec, Takumi posa une main sur son épaule.

« Nous comptons sur toi, » déclara Takumi.

Il va sans dire qu’Elsa était tombée par terre à cause d’un autre horrible mal de ventre ô combien soudain !

***

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Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre.

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