Strike the Blood – Tome 8 – Chapitre 2 – Partie 3

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Chapitre 2 : Avrora, la Douzième

Partie 3

En y réfléchissant, Kojou secoua la tête avant de se tourner vers son père. « Vel a dit qu’elle pouvait sauver Nagisa, mais… »

Lorsque Kojou désigna Avrora, ses yeux s’étaient écarquillés comme si elle était surprise. Pour commencer, ce sont les paroles de la vampire qui avaient motivé Kojou à protéger Avrora. Veldiana avait dit que seule Avrora pouvait sauver la vie de Nagisa Akatsuki.

« Tu ne vas pas me dire un truc stupide, comme la faire mourir une fois pour aussi la ramener à la vie ? »

Kojou lança à Gajou un regard dubitatif. Ramener une Nagisa affaiblie à la vie en tant que servante de sang de vampire — un père sain d’esprit n’aurait jamais pensé à une telle solution, mais il ne pouvait pas en douter venant de Gajou.

Cependant, Gajou avait froncé les sourcils, montrant clairement son mécontentement.

« Oh ? Ne sois pas stupide. Tu es une autre histoire, mais je ne vais pas laisser Nagisa mourir. »

« Mais c’est bon si je le fais !? »

« Tout d’abord, faire tout ce que je peux pour tuer Nagisa n’aurait aucun sens. La cause de son affaiblissement est son propre pouvoir spirituel qui se déchaîne. »

« Le pouvoir spirituel… qui se déchaîne ? »

La bouche de Kojou s’était ouverte en faisant écho à ces mots.

Certes, Nagisa était une prêtresse. Son don de médium spirituel était un héritage de sa grand-mère paternelle, mélangé à la psychométrie qu’elle avait héritée de sa mère, faisant d’elle une hybride exceptionnellement rare — jusqu’à il y a trois ans.

« Ce n’est pas possible. Nagisa a perdu son pouvoir à cause de cet incident. »

Quand Kojou n’était pas d’accord, Gajou lui lança un regard féroce.

« C’est l’inverse, morveux. Tu vois, Nagisa a utilisé son pouvoir spirituel non-stop ces trois dernières années. »

« … Quoi ? »

« Eh bien, c’est comme ça. Elle est possédée par le Quatrième Primogéniteur, même en ce moment. »

« Possédée par... le Quatrième Primogéniteur… dis-tu ? »

« C’est vrai, » déclara Gajou avec un hochement de tête grave.

« Il y a trois ans, nous avons appelé Nagisa à Gozo pour nous aider à réveiller le douzième Sang de Kaleid, car les pouvoirs de prêtresse de Nagisa étaient vraiment étonnants à l’époque. Sa compatibilité avec le Sang de Kaleid, un héritage des Devas, était vraiment bonne. Trop bonne. »

Gajou déplaça son regard vers Avrora. La vampire blonde avait tressailli. Son corps entier, dont la stature ressemblait beaucoup à celle de Nagisa, semblait rétrécir.

« Comme prévu, Nagisa a réussi à entrer en contact avec Dodekatos, qui dormait dans le cercueil de la fée — autrement dit, la fille assise juste à côté de toi. Si ça avait été tout, nous aurions pu prendre notre temps pour réveiller Avrora tranquillement. Mais… » — Gajou s’était versé une bière amère dans la gorge avant de continuer — « ... ce jour-là, les ruines ont été attaquées. L’agresseur était le Front de l’Empereur de la Mort Noire — un groupe terroriste suprémaciste d’hommes-bêtes. Le résultat final a été la destruction de l’équipe d’examen des ruines. Environ la moitié des inspecteurs ont été tués, et l’équipe de gardes de la corporation militaire privée a été anéantie. Mlle Liana Caruana a été tuée alors qu’elle vous protégeait. »

Les souvenirs soi-disant perdus de Kojou avaient réagi au nom de Liana Caruana. Soudain, une intense tristesse s’était accumulée en lui, écrasant sa poitrine, bien qu’il ne comprenne toujours pas pourquoi.

« Je ne sais pas ce qui s’est passé après ça, mais je peux le deviner. »

Gajou posa la bouteille maintenant vide. À ce moment-là, Kojou avait déjà compris pourquoi lui, et lui seul, avait été ramené à la vie en tant que serviteur de sang d’un vampire, tandis que Nagisa était à cheval entre la vie et la mort…

« Nagisa l’a obligée à me ramener à la vie. »

« Exactement. »

Un sourire d’autodérision se dessina sur Gajou tandis qu’il parlait. Tout comme Kojou regrettait son incapacité à protéger sa petite sœur, l’homme avait sans doute continué à se reprocher de ne pas avoir été capable de protéger ses propres enfants.

« Le quatrième Primogéniteur n’avait aucune raison de te secourir. C’est Nagisa qui lui a demandé de te ramener à la vie. Elle a probablement fait appel aux pouvoirs du Quatrième Primogéniteur pour te sauver. Puis elle a utilisé le Vassal Bestial du Primogéniteur pour écraser les terroristes. »

La gorge de Kojou se noua alors qu’il prononça d’une voix tremblante, « Et le prix à payer pour cela est maintenant la faiblesse de son corps… »

Un vassal bestial vampirique consommait la durée de vie de leurs hôtes comme prix de leur invocation, de sorte que seuls les vampires, possédant des forces vitales négatives infinies, pouvaient les employer.

Nagisa devait être une spiritualiste avec des pouvoirs hors normes. Cependant, sa chair et son sang étaient ceux d’une frêle humaine. Elle ne pouvait en aucun cas résister à l’invocation d’un Vassal Bestial de vampire, et encore moins à ceux du Quatrième Primogéniteur. Contrôler le Quatrième Primogéniteur lui-même était une impossibilité absolue. Pourtant, malgré cela, Nagisa avait forcé le Quatrième Primogéniteur à entrer dans son propre corps et à en prendre le contrôle — tout cela pour sauver son frère aîné, Kojou.

Kojou avait voulu protéger Nagisa, mais c’est lui qui avait été protégé. Nagisa avait mis sa vie en danger pour le sauver, et en échange, elle était confinée dans un hôpital.

Avec cette vérité désolante qui le poignardait, Kojou ne pouvait pas se perdre dans une colère ou crier en larmes. Tout ce qu’il pouvait faire était de rester assis là et serrer désespérément ses dents contre sa lèvre, perdu.

« La malédiction… de mon abominable péché originel… »

Ce n’est pas Kojou qui avait pleuré, mais plutôt la fille blonde à ses côtés.

Des gouttes claires s’échappaient des yeux bleus d’Avrora qui braillait comme une enfant. Même Gajou se raidit, choqué par sa réaction soudaine.

« Pourquoi pleures-tu ? Ce n’est pas quelque chose dont tu dois te sentir responsable, n’est-ce pas ? »

Alors qu’Avrora continuait à sangloter, Kojou n’avait pu s’empêcher d’essuyer son visage avec une serviette de table.

Certes, l’affaiblissement de Nagisa était peut-être dû à l’utilisation du pouvoir du Quatrième Primogéniteur, mais Avrora était irréprochable. Le fait d’avoir été arrachée de son sceau dans la ruine et transformée en sujet de recherche sur l’île d’Itogami faisait d’elle une véritable victime.

« Ahh, eh bien, c’est comme ça, » dit Gajou avec un air coupable, en se grattant la tête. « De plus, la raison pour laquelle la princesse a perdu la mémoire doit être liée à Nagisa et toi. »

Kojou avait regardé son père, quelque peu surpris.

« Tu savais depuis le début qu’Avrora avait perdu la mémoire ? »

« Oui. Ça ne s’emboîterait pas ensemble sinon. »

« … S’emboîterait ? »

« Réfléchis-y, petit. Si le quatrième Primogéniteur, censé être enfermé dans une ruine, possède Nagisa en ce moment même, qui est la princesse ici présente ? »

Son père l’avait apparemment testé avec cette question.

Kojou acquiesça. « Alors elle est juste une partie de la personnalité du quatrième Primogéniteur ? »

Gajou retroussa ses lèvres dans ce qui ressemblait à un sourire satisfait. « C’est probablement quelque chose comme ça. Si je voulais être méchant, j’appellerais ça “ce qu’il reste d’elle”. Ou peut-être les dernières gouttes qu’on a extraites d’elle. »

« Pourquoi veux-tu être méchant à ce sujet ? »

« Nagisa a beau être une bonne spiritualiste, elle n’a pas la capacité d’absorber la totalité du Quatrième Primogéniteur. C’est pourquoi il reste une partie de sa conscience dans son corps. » Gajou regarda Avrora, qui était encore légèrement en larmes.

Kojou avait finalement compris l’objectif de son père — sa raison de coopérer avec Veldiana pour faire revivre Avrora, et pourquoi il protégeait secrètement Avrora maintenant.

« Je vois…, » murmura Kojou en regardant fixement la jeune fille. « Alors il suffit de faire sortir la conscience du Quatrième Primogéniteur de Nagisa et de la ramener dans son vrai corps… Si elle retrouve ses souvenirs et ses pouvoirs de vampire, nous pourrons sauver Nagisa ? »

Avrora ne semblait pas comprendre. Elle semblait quelque peu troublée en regardant Kojou.

« Eh bien, je suppose que oui, » dit Gajou. « Au moins, si nous contrôlons son pouvoir, nous pouvons l’empêcher de perdre encore plus d’énergie physique. Cela pourrait prendre un certain temps, mais l’état de Nagisa serait beaucoup plus stable qu’il ne l’est maintenant. Enfin, probablement, » ajouta-t-il en rejetant ses responsabilités.

« C’est donc pour ça que tu as réveillé Avrora ? »

Kojou poussa un long soupir. Pendant tout ce temps, Gajou avait probablement cherché un moyen de sauver Nagisa. Cela signifiait courir dans le monde entier, bien loin de sa famille. Dans le processus, il avait rencontré Veldiana et avait appris l’existence de la Clé du cercueil.

Peut-être que Mimori était dans le coup. Maintenant qu’il y pense, il n’est pas naturel que l’assistante de Mimori, Tooyama, ait donné ce laissez-passer à Kojou au moment le plus opportun.

Gajou avait rétréci ses yeux dans une expression douloureuse alors qu’il ébouriffait vigoureusement les cheveux de Kojou.

« Je suppose que oui… Eh bien, c’est aussi ça. »

« Que veux-tu dire ? »

Kojou leva les sourcils avec méfiance, mais Gajou n’avait pas répondu. Ses yeux s’étaient de nouveau rétrécis brusquement, fixant la jetée dans l’obscurité de la nuit.

« Bon sang… ils sont déjà là. Plus vite que je ne le pensais. »

Gajou vida les dernières gouttes de sa bière et se leva sans hâte. Il ramassa un fusil de style bullpup. C’était clairement une arme à feu illégale, mais Kojou ne s’en souciait pas assez à ce moment-là pour le faire remarquer.

C’est alors que, pour une raison inconnue, le corps de la fille vampire blonde avait frémi comme un lapin en s’accroupissant contre le bras de Kojou. Il regarda la fille, déconcerté.

« … Avrora ? »

Hiu, Avrora avait couiné, le son sortant faiblement alors que son corps devenait rigide.

Puis, Kojou remarqua ce qui l’avait effrayée.

Avrora fixait une silhouette inconnue qui se tenait sur la digue de la marina. C’était un grand homme d’âge moyen en costume, flanqué de deux types habillés en noir qui ressemblaient à ses gardes du corps. Ils étaient sans doute des camarades du groupe qui avait essayé d’enlever Avrora plus tôt.

Cependant, le regard de Kojou n’avait pas été attiré par les hommes effrayants en vêtements noirs, mais par la vue d’une personne différente se tenant derrière eux. C’était une petite silhouette qui n’atteignait même pas leurs épaules.

« Tu es… Pourquoi es-tu… ? », déclara Kojou, complètement choqué.

La petite fille de treize ou quatorze ans qui se tenait derrière les hommes en noir portait une combinaison de protection sans ornement, faite de fibres renforcées, qui ressemblait à une combinaison de cuir de motard. Sa surface était marquée d’un chiffre romain à l’aspect sec, donnant à Kojou l’impression qu’il avait devant lui un prototype d’arme.

La fille regarda Kojou et les autres sans émotion. Ses cheveux étaient blonds. Ses yeux dégageaient un éclat bleu pâle, comme celui d’une flamme. Sa beauté fugace et féerique ressemblait beaucoup à la fille vampire qui tremblait aux côtés de Kojou.

Comme des images miroirs.

« Pourquoi y a-t-il… deux Avroras… ? »

Le murmure de Kojou était mort dans le vent.

Sans émotion, la fille avec le même visage qu’Avrora continua à fixer Kojou.

***

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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