Strike the Blood – Tome 6 – Chapitre 4 – Partie 8

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Chapitre 4 : Les victimes sacrifiées

Partie 8

« Qu’est-ce que c’est ? Un… dirigeable ? »

Kojou avait levé les yeux vers le splendide vaisseau, un peu hors de lui alors qu’il parlait.

En regardant le dirigeable de plus près, sa taille semblait incompréhensible. S’il ne planait pas légèrement au-dessus du sol, on pourrait le comparer à un château orné.

Alors que le vampire restait sur place, il entendit une voix amusée et élégante provenant d’un haut-parleur situé à proximité. Il connaissait cette voix, et son ton aristocratique qui projetait sans effort la classe — .

« Voici le dirigeable blindé Böðvildr, la fierté du royaume d’Aldegia. »

« Cette voix… !? La Folia !? »

« Je suis heureuse que tu te souviennes de moi. Ça fait longtemps, Kojou. »

Un grand écran suspendu au dirigeable affichait une belle fille aux cheveux argentés. Elle ressemblait beaucoup à Kanon Kanase, mais elle portait une majesté écrasante que Kanon n’avait tout simplement pas.

La princesse La Folia Rihavein portait un blazer brodé d’or qui ressemblait à un uniforme militaire de cérémonie. Elle était la princesse du royaume d’Aldegia — « La seconde venue de Freya. »

Même une image envoyée par signal satellite n’avait pas réussi à diminuer sa présence. Elle était dotée d’une aura irrésistible que seuls les meilleurs artistes pouvaient rendre justice.

Et le simple fait de se frotter à cette aura avait donné des sueurs froides à Kojou.

Secrètement, il avait beaucoup de mal à traiter avec la princesse sage et intelligente. Elle était très maligne, et Kojou ne savait jamais ce qu’elle pouvait bien penser. D’une manière différente de Natsuki, le monde semblait tourner autour d’elle.

Et avec La Folia attirant une telle attention, il y avait trois personnes descendues du bateau qui se tenaient dans son ombre. C’était un groupe de trois femmes qui ne lui étaient pas familières, portant des blazers comme celui de La Folia, mais sans broderie aussi extravagante que celle de la princesse. Il s’agissait d’uniformes militaires ordinaires et pratiques, et les cheveux argentés coupés court des femmes ajoutaient à l’impression qu’elles étaient des soldats compétents.

« Et vous êtes… »

« Je suis le Chevalier Intercepteur Kataya Justina des Chevaliers Aldegian du Second Avènement. Je protège, Son Altesse, la sœur royale par ordre de la princesse La Folia. »

« La sœur royale ? »

Pendant un moment, Kojou n’était pas sûr de qui elle parlait, mais il s’en était souvenu après avoir réfléchi un peu. Kanon Kanase était une enfant illégitime de l’ancien roi d’Aldegia. En d’autres termes, elle était la demi-sœur du roi actuel d’Aldegia. Cela faisait d’elle la tante de la princesse La Folia.

« Protéger Kanon, hein ? Attends, est-ce pour ça que tu es ici sur l’île… ? »

La voix de la princesse avait un peu baissé. Apparemment, le haut-parleur du dirigeable était directionnel, ce qui signifie que Kojou et les autres étaient les seuls à entendre sa voix.

« Même si elle a abandonné sa place dans la ligne de succession royale, Kanon fait toujours partie de la famille royale d’Aldegian. Il n’y avait aucune garantie que quelqu’un ne surgisse pas pour utiliser sa position et ses capacités à mauvais escient. »

Kojou plissa les sourcils. « Pourtant Kanon n’a pas dit un mot à ce sujet, non ? »

Même quand Kanon était à l’école, il n’y avait aucun signe d’un chevalier qui la protégeait. C’était le contraire de la façon dont Yukina planait sur la vie de Kojou 24 heures sur 24.

« Justina est un talentueux Chevalier intercepteur. Elle est là pour éliminer discrètement les menaces qui pèsent sur Kanon, dans l’ombre, et non pour interférer dans sa vie quotidienne. La famille de Justina est japonaise et elle est plutôt une grande fan des ninjas. »

« … Des ninjas ? »

Quand Kojou avait jeté un regard dubitatif à Justina, elle avait calmement pressé ses deux paumes de mains devant elle. Elle avait baissé la tête comme on le fait quand on fait une demande sérieuse.

« Nin ! Le Ninja japonais, servant fidèlement son maître, se cachant dans l’ombre, ne cherchant ni gloire ni fortune, est l’essence même du chevalier. J’ai utilisé cette mission comme une opportunité d’étudier davantage afin d’accroître ma maîtrise de la chevalerie. »

« D-D’accord. Eh bien, c’est génial. »

Kojou, décontenancé par la ferveur de la femme, donna une réponse vague et superficielle. Il remarqua tardivement que l’image de La Folia affichée sur le moniteur donnait l’impression qu’elle s’efforçait de ne pas rire.

Elle a mis ça en place exprès, n’est-ce pas ? Kojou l’avait finalement réalisée. Cette princesse intrigante était sans doute en train de s’amuser de voir à quel point Justina prenait ça au sérieux… Et de toute façon, qui saluait les gens avec un nin dans la vraie vie… ?

Ramenant les choses à leur sujet, Kojou demanda, « Tu veux dire comme Amatsuka cette fois-ci… »

La Folia acquiesça. « J’ai compris la situation assez tôt. Je comptais sur le Mage d’attaque Minamiya pour protéger Kanon, car, malheureusement, nous ne pouvons pas intervenir en dehors du Sanctuaire des démons. »

Ces mots prononcés, la princesse avait baissé les yeux en signe de consternation. « Et donc, Kojou, je souhaite emprunter ta force. »

Kojou fit un petit heh et adressa un sourire à la princesse. « Je crois que c’est moi qui emprunte la tienne ? »

Mis à part les petits défauts de personnalité, le désir de La Folia de sauver Kanon était absolument sincère. Kojou était vraiment reconnaissant pour son aide dans son heure de besoin. Kojou avait continué. « Donc nous pouvons voyager sur ce dirigeable jusqu’à ce que nous atteignions Kanon et son groupe, non ? »

« Non. Le Böðvildr mettrait plus de quinze minutes pour arriver à leurs coordonnées actuelles. C’est trop lent, et nous n’avons pas un instant à perdre… Par conséquent, tu utiliseras ceci. »

« Ceci… ? » Kojou murmura avec un fort sentiment d’effroi.

Au moment où il regardait, le dirigeable avait ouvert un rack d’armes d’où émergeait une étrange pièce d’équipement. Il s’agissait d’une boîte blindée qui ressemblait beaucoup à un lanceur de missiles embarqué…

« Quand tu dis ça, tu ne veux pas dire… la chose qui est placée sur ce lanceur ? »

La princesse déclara d’un ton distant : « Voici le Floaty, un prototype d’avion des Chevaliers du Second Avènement. »

Kojou avait furieusement passé ses mains dans ses cheveux.

« Attends un peu. Ça ne ressemble pas à un avion selon moi ! C’est un missile de croisière ! »

La princesse avait souri fermement et elle déclara. « C’est un prototype d’avion. Normalement, il est utilisé comme un véhicule aérien sans pilote, mais nous avons retiré l’équipement de surveillance afin de pouvoir y embarquer… ah, une personne. Sa vitesse de croisière est de trois mille quatre cents kilomètres par heure. D’après nos calculs, il arrivera à destination en cent cinquante secondes avant impa… »

« Impact !? Tu as dit impact, n’est-ce pas !? Tu t’es reprise, mais tu as dit impact exprès !! »

La voix de Kojou avait explosé d’indignation. Trois mille quatre cents kilomètres par heure, c’est Mach 2.8. Il n’y avait pas beaucoup de chasseurs à réaction qui pouvaient atteindre ce genre de vitesse. C’était un véritable missile de croisière supersonique.

Alors que Kojou vacillait, Natsuki lui donna un coup dans le dos par-derrière, comme pour l’inciter à continuer. « Dépêche-toi, on n’a pas le temps. Vas-tu laisser la bonne volonté de la princesse se perdre ? »

« Je pense que tu confondes mauvaise volonté et bonne volonté, bon sang… ! »

Kojou avait serré les dents en signe d’agacement. L’ignorant, Nina s’extasia devant l’engin en disant : « Les avions modernes sont tout simplement incroyables ! » comme une vieille femme. Il ne fait aucun doute qu’une forme de vie en métal liquide immuable ne serait guère incommodée par le fait d’être entassée dans le missile. Kojou n’avait apparemment aucun autre recours que de durcir sa résolution.

À la toute fin, La Folia lui avait lancé un regard sérieux. « Kanon est entre tes mains, Kojou. »

Kojou offrit à ses yeux bleu pâle un sourire tendu, mais il répondit à ce regard par un hochement de tête fort et silencieux. Il se retourna et donna Asagi, qu’il tenait toujours dans ses bras, à Natsuki.

« Bon alors. Natsuki, désolé, mais peux-tu la ramener chez elle ? »

La femme avait pris Asagi dans ses bras, son beau visage se tordant de consternation. « Bonté divine. Tu as beaucoup de cran pour présenter ton compagnon d’infortune à ton professeur comme ça. »

Ensuite, Kojou s’était dirigé vers le prototype d’avion. Monter dans un missile n’était pas son premier choix, mais c’était mieux que de laisser Yukina et les autres mourir sous ses yeux.

Puis, alors que Kojou était sur le point de poser son pied sur la passerelle du dirigeable, une voix inattendue l’interpella. C’était la voix d’un chat — le familier du maître de Yukina qui était à la boutique d’antiquités.

« Professeur Kitty !? » Kojou avait déplacé son regard dans la direction de la voix.

Une fille portant le visage de Sayaka Kirasaka sortait de la navette qui l’avait amenée sur la place de parking. Elle portait cette tenue de soubrette ridiculement exposée, avec le chat noir assis sur son épaule…

Et un étui à guitare noir accroché à son dos.

« Oh, Professeur Kitty, as-tu aussi réparé ton shikigami ? C’était rapide. » Kojou s’était approché sans prévenir et avait voulu toucher l’épaule de la jeune fille. Mais au moment où il l’avait fait, elle avait frissonné et avait reculé. En conséquence, la main de Kojou avait glissé au-delà de la cible prévue, s’emparant à la place du sein le plus proche de la fille.

« Hya !? »

« Eh !? »

Kojou s’était immédiatement figé. Le cri, et le rebondissement de sa chair semblaient trop réels pour être un shikigami. Le visage de la fille semblait devenir plus rouge à chaque instant. En effet, avec ses sourcils élevés, la soif de sang et la rage tourbillonnaient dans ses yeux…

« Combien de temps vas-tu me toucher ? Espèce d’agresseur ! Pervers ! Pervogéniteur ! »

Avec un uppercut croisé, elle frappa le menton de Kojou, lui brouillant le cerveau. Kojou avait gémi en raison d’une douleur aiguë en titubant en arrière. « Kirasaka !? Attends, c’est donc la vraie !? »

« Quelque chose ne va pas avec ça !? »

Sayaka avait des larmes dans les yeux alors qu’elle continuait à frapper Kojou. Il avait pensé que c’était le shikigami qui ressemblait à Sayaka, mais cette fois la vraie Sayaka était présente.

Donc, quand le professeur Kitty avait déclaré que recréer le shikigami prendrait un certain temps, ce qu’elle voulait dire, c’est qu’au lieu d’envoyer un shikigami du continent, elle envoyait la vraie. Tu aurais dû être plus précis, avait pensé Kojou, en regardant le chat.

Mais le chat noir n’avait fait que regarder le chahut. « Oh, calme-toi, Sayaka. Ça n’a rien fait de mal. Pourquoi s’énerver pour qu’on te caresse les seins ? Tu l’as laissé les sucer avant, n’est-ce pas ? »

« Je ne l’ai pas laissé les sucer ! »

« Hé, ne dis pas des trucs qui vont être mal pris, espèce d’égarée ! »

Sayaka et Kojou avaient objecté d’une manière étrangement similaire. Puis, lorsque Sayaka s’était enfin calmée et avait retrouvé ses esprits, elle avait fait glisser l’étui à guitare de son dos et l’avait tendu à Kojou.

« Et voilà. »

Les yeux de Kojou avaient brillé lorsqu’il avait senti le poids familier de la mallette. « Loup de la Dérive des Neiges… ! »

Le chat noir aux yeux d’or avait fixé Kojou. « S’il te plaît, donne ça à Yukina. »

Kojou avait silencieusement hoché la tête en réponse, puis avait changé d’attention. « Nina ! »

« Voilà. »

Kojou, emmenant la Grande Alchimiste de Yore, était monté à bord du dirigeable blindé.

Le missile de croisière verrouillé dans le lanceur était dirigé vers l’horizon bleu et scintillant. Sans doute Yukina et son groupe se battaient-ils en ce moment même sur le ferry au-delà de cet horizon.

Kojou avait rampé dans la tête du missile de croisière.

« On compte sur toi, Justina ! »

En signe apparent de respect pour Kojou, le chevalier aux cheveux d’argent avait joint les paumes de ses mains, murmurant un seul mot en réponse.

« Nin ! »

***

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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