Strike the Blood – Tome 6 – Chapitre 3 – Partie 1

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Chapitre 3 : Le retour de l’alchimiste

Partie 1

Peu de temps après, une grande unité de la garde de l’île avait envahi l’abbaye en ruines. Kojou et les deux filles s’étaient cachés dans l’ombre d’un distributeur automatique en attendant que le convoi passe.

Ce n’était pas par aversion pour la garde de l’île. Le combat avec Amatsuka était de la légitime défense, et Asagi était une simple victime de l’incident.

Cela dit, il ne faisait aucun doute qu’être trouvé là causerait beaucoup de problèmes à Kojou, un vampire non enregistré, et à Yukina, son observatrice. De plus, Asagi venait juste de revenir à la vie, et tout son corps était encore couvert de sang. S’ils avaient été capturés dans cette situation, Kojou ne pensait pas qu’ils seraient libérés de sitôt. La seule façon de s’en sortir serait de se prosterner devant Natsuki et de la supplier d’éclaircir les choses.

Heureusement, leur présence n’avait pas été remarquée, les trois étudiants avaient même réussi à retourner dans l’enceinte de l’école. La ville était alors enveloppée dans l’obscurité du soir, et les vêtements en lambeaux d’Asagi n’étaient pas trop visibles.

« Alors, à propos de cet alchimiste à carreaux rouges et blancs ? » demanda Kojou.

Pendant qu’elles marchaient, Asagi s’inquiétait de la façon dont le sang séché se mêlait à ses cheveux. Elle répondit. « Ah… C’était un alchimiste ? Je pensais que c’était un acteur délabré ou quelque chose comme ça. Après ça, il y avait une sorte de monstre suintant qui ressemblait à du vif-argent… Je me demande où il est allé. »

« Euh, ah, peut-être qu’un vampire et son observateur de passage lui ont botté le cul… »

« Hein ? »

La réponse sceptique d’Asagi avait complètement déstabilisé Kojou.

Un léger doute s’était insinué dans sa tête alors même qu’il essayait furieusement de trouver une excuse appropriée. S’il pouvait prendre les paroles d’Asagi pour argent comptant, elle croyait que le monstre de vif-argent qu’elle avait vu et Amatsuka, vaincu par Kojou, étaient complètement séparés — ?

Voyant que Kojou ne savait pas quoi dire, Yukina lui lança une bouée de sauvetage. « Les choses étaient comme ça quand nous sommes arrivés, donc nous ne savons rien des détails. »

« … C’est vrai. On pourrait penser que la garde de l’île serait en train de faire le ménage en ce moment même… »

Comme on pouvait s’y attendre, Asagi avait accepté sans hésiter son explication, car elle n’avait aucune idée que Kojou était devenu un vampire. Ce n’était pas qu’elle était stupide, mais l’état de Kojou était juste tellement tiré par les cheveux. Après tout, un être humain normal devenant soudainement un vampire primogéniteur aurait dû être complètement impossible, la longue amitié d’Asagi avec Kojou lui avait probablement donné un angle mort en ce qui concerne ce changement.

Kojou regarda de travers le visage d’Asagi et il demanda. « Plus important encore, il n’y a vraiment rien qui cloche chez toi ? »

Elle n’avait pas de grosses blessures externes qu’il pouvait voir. Même la coupure sur le bout de son doigt avait apparemment guéri. Cela avait déconcerté Kojou et Yukina d’autant plus, car ils étaient certains que les éclaboussures de sang frais tout autour d’Asagi étaient les siennes.

Un vampire comme Kojou n’aurait jamais pu se tromper sur l’odeur de son sang. Et pourtant…

« Bien sûr qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez moi !! Regarde, ce n’est pas seulement mes vêtements, mon soutien-gorge a été coupé en deux… Je retire ce que j’ai dit, ne regarde pas !! »

Asagi, qui avait montré les dégâts sur ses propres vêtements, avait atteint la masse critique en fanfare.

Elle ressemblait vraiment à Asagi en temps normal. Ce n’est pas comme ça qu’on aurait pensé que quelqu’un qui était mort un peu plus tôt se comporterait.

Se sentant comme un idiot de s’être inquiété, Kojou avait marmonné pour lui-même. « Elle semble aller bien. »

Yukina hocha la tête en signe d’accord. « Il semblerait que oui. Mais pour être sûr, je pense qu’il serait préférable qu’elle soit examinée dans un hôpital. »

« Je le pense aussi, mais comment diable expliquer cela à un médecin ? »

Asagi avait effilé ses lèvres en signe de mécontentement. « Attendez un peu. Je ne peux qu’imaginer les problèmes que cela pourrait causer. Peut-être que vous avez mal vu et que je n’étais pas vraiment en danger ? »

Elle n’avait aucune notion du fait qu’elle venait de revenir à la vie, aussi son désir d’éviter les désagréments prenait-il le dessus. Mais Kojou était particulièrement résolu.

« Tu t’es évanouie, alors il vaut mieux qu’un médecin t’examine. Les trucs post-commotion peuvent être méchants. Et si je demandais à ma mère de jeter un coup d’œil ? »

« … Ah oui, c’est vrai, ta mère est au labo MAR… »

L’attitude d’Asagi s’était un peu adoucie. Elle avait croisé les bras, en y réfléchissant.

« Eh bien, il vaudrait mieux que ce soit elle qui m’examine plutôt que quelqu’un d’autre. De plus, cela fait longtemps que je n’ai pas vu Mimori. »

« OK, faisons ça. Je vais t’emmener jusqu’au laboratoire. »

Ayant réussi à persuader Asagi, Kojou avait expiré dans un soulagement épuisé. Maintenant, ils étaient presque à une intersection menant à la station.

Alors que Kojou et Asagi attendaient que les lumières changent, Yukina avait incliné sa tête avec une parfaite politesse. « Eh bien, si vous voulez bien m’excuser, je dois partir. »

« Dois-tu retourner à la boutique d’antiquités ? »

Yukina avait baissé sa voix jusqu’à un murmure pour qu’Asagi ne puisse pas entendre. « Oui. Je dois faire un rapport à Maître Shike et lui demander d’entrer en contact avec la garde de l’île. De plus, il y a le petit fait que le shikigami qu’ elle nous a prêté a été détruit. »

Désolé, avait offert Kojou en la saluant. Après tout, la cause de la destruction du shikigami du sosie de Sayaka était que Kojou avait perdu le contrôle de lui-même, laissant son pouvoir démoniaque se déchaîner. Il y avait de fortes chances que le professeur de Yukina soit mécontent d’avoir vu son shikigami complexe détruit.

« Désolé, et merci. Je, hum, j’espère qu’elle ne te fera pas subir cette merde d’humiliation. »

Le visage de Yukina avait tressailli, puis elle avait hâtivement secoué la tête. « Je n’en ai aucune idée. Elle est plutôt, ah, emplie de caprices. »

Bien que Kojou ait été celui qui avait directement détruit le shikigami, Yukina pourrait bien avoir une responsabilité indirecte sur ça. Sans aucun doute, elle s’imaginait porter une tenue embarrassante à ce moment précis.

« Senpai… Hum, vas-tu bien ? »

« Eh ? »

« Senpai, si tu n’avais pas anéanti Kou Amatsuka… non, ce monstre, j’aurais probablement été tuée, alors… »

Kojou avait regardé l’expression inquiète de Yukina et lui avait souri.

Même si c’était de l’autodéfense légitime, le fait est que Kojou avait tué Amatsuka. C’était une pilule amère à avaler, le cœur de Kojou était aussi lourd que du plomb fondu. Sans doute Yukina avait-elle remarqué l’agitation interne de Kojou.

Mais Kojou avait été surpris de voir à quel point il était calme à propos de tout ça.

« Oui, je sais. Ne t’inquiète pas pour ça. » Kojou avait doucement posé sa main sur la tête de Yukina.

Pendant un instant, l’image d’une fille avait surgi du fond de son esprit. Je vois, pensa Kojou, comprenant soudainement. C’était une fille avec des cheveux aux couleurs de l’arc-en-ciel comme une flamme jaillissante, et des yeux comme un feu ardent. C’était la fille que Kojou avait autrefois consommée, lui prenant le pouvoir du Quatrième Primogéniteur.

Ce n’était pas la première fois que Kojou avait tué quelqu’un. Peut-être que ça explique son calme.

Alors qu’elles regardaient Yukina s’éloigner, Asagi semblait hors d’elle en disant. « … Tu sais, c’est bien d’aller voir Mimori, mais ne me dis pas que tu veux que je monte dans le monorail habillé comme ça ? Je ferais mieux de rentrer chez moi d’abord. »

Asagi était restée immobile, Kojou l’avait regardée et avait murmuré. « Ah, oui. Tu marques un point là. »

Kojou pouvait cacher son uniforme en lambeaux en lui donnant sa veste, mais il ne pouvait rien faire pour cacher ses cheveux et sa jupe trempés de sang. Quelqu’un appellerait la police si elle prenait le monorail habillé comme ça.

Kojou avait levé les yeux sur la carte routière à proximité. « C’est un peu loin, mais pourquoi ne pas marcher jusqu’à chez moi ? Je peux au moins y trouver des vêtements de rechange. »

La résidence de Kojou, située sur l’Île Sud tout comme leur école, était probablement une quarantaine de minutes à pied. Bien qu’ennuyeux, ce n’était pas une grande distance.

« Je suppose que c’est la meilleure option. Bon sang, pourquoi il fallait que ça se passe comme ça ? » Asagi grommela en tripotant son oreille droite. Même si elle avait failli mourir plus tôt, elle était apparemment préoccupée par sa boucle d’oreille.

En la regardant comme ça, Kojou avait soupiré lourdement.

« … Quoi ? »

« Eh bien, euh, je pensais juste que je suis heureux que tu sois en vie. »

Alors que Kojou marmonnait et détournait le regard, Asagi avait cligné des yeux rapidement, mystifiée. Mais alors, une lueur impétueuse était apparue sur son visage.

« As-tu pleuré ? »

« Je ne l’ai pas fait. »

« Désolée. Je vais te donner un mouchoir. »

« J’ai dit que je n’avais pas pleuré. »

La réponse familière de Kojou avait fait rire Asagi.

Ils avaient donc commencé à marcher vers la maison de Kojou, la distance qui les séparait étant toujours la même.

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Claramiel

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