Strike the Blood – Tome 3 – Chapitre 5 – Partie 4

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Chapitre 5 : L’Amphisbaena

Partie 4

« Gwa... ! »

Kojou s’était réveillé avec une douleur féroce, comme si chaque cellule de tout son corps était déchirée.

Il avait déjà éprouvé cette douleur auparavant. Elle était caractéristique d’avoir repris vie après avoir subi des blessures suffisamment graves pour causer une mort instantanée.

« Kojou, êtes-vous réveillé ? »

Tandis que Kojou gémissait d’angoisse, il ouvrit les yeux, La Folia le regardait d’un air calme et ses yeux se croisèrent. Il vit les traits gracieux de son visage, comme ceux d’une statue sereine, et ses cheveux argentés. Sur le fond d’un mur de glace transparent, sa beauté semblait irréelle, il avait l’impression de voir encore un rêve.

« La Folia ? Où suis-je ? Donc je suis toujours… en vie… ? » demanda Kojou.

Kojou était perplexe devant le goût sucré et persistant du sang dans sa bouche et la sensation douce et chaude qu’il ressentait contre sa chair alors qu’il s’asseyait maladroitement.

Il sentit quelque chose d’étrange à cause de son bras gauche légèrement engourdi.

Il y avait un poids souple qui était agréable, comme la sensation de bercer un chaton dans vos bras.

Il sentait une peau lisse, alors qu’un parfum charmant lui emplissait les narines. Il y avait quelque chose de magnétique dans cette belle souplesse. Les cheveux soyeux qui se frottaient légèrement contre lui le chatouillaient d’une manière agréable. Oui, c’était les cheveux de Yukina se blottissant contre…

« … Attendez, qu’est-ce que c’est que ça !? » demanda Kojou.

Cette fois, la prise de conscience quant au fait que Yukina dormait dans ses bras avait réveillé Kojou pour de bon. Il avait été choqué au-delà des mots. Kojou n’avait aucune idée de quand, mais ses vêtements avaient été enlevés, il était actuellement nu à partir de la taille.

Avec Kojou ainsi, voici Yukina, dormant profondément dans ses bras. Son visage endormi semblait encore plus jeune que d’habitude, ce qui la rendait mignonne à un degré vraiment étonnant. Elle était aussi jolie qu’une fleur en fleuraison.

Mais ce n’est pas quelque chose que Kojou était en mesure d’apprécier.

« H-Himeragi !? Pourquoi est-elle ainsi !? » demanda Kojou.

« Calmez-vous, Kojou. » La Folia parla comme si elle était exaspérée de voir Kojou devenir si bouleversé.

« Euh, non ! Vous pouvez me dire de me calmer autant que vous le voulez, mais je ne me souviens pas avoir fait quelque chose comme…, » commença Kojou.

« Je sais, je sais. Yukina vous a donné son propre sang pour vous ranimer. Si elle ne l’avait pas fait, vous auriez déjà été annihilé par le pouvoir de Faux Ange, » répondit La Folia.

« Himeragi… a fait ça pour moi… ? » demanda Kojou.

Kojou avait encore une fois tourné les yeux vers Yukina, qui dormait encore. Même maintenant, il y avait encore des marques de crocs sur le cou pâle de Yukina. Il ne voyait rien, Kojou lui avait infligé cette blessure.

Kojou toucha le creux de son propre estomac et expira lourdement.

Il pensait que c’était étrange d’avoir revécu si facilement après avoir subi cette attaque de Faux Ange, mais cela n’avait pas du tout été le cas, en effet, Yukina l’avait sauvé une fois de plus.

Kojou n’arrivait pas à exprimer la gratitude qu’il ressentait envers la petite fille dans ses bras.

Bien qu’il hésitait à se séparer de l’agréable chaleur contre sa chair, Kojou coucha doucement Yukina sur le sol. Il avait détourné les yeux de son uniforme ouvert.

« Quoi qu’il en soit, pourriez-vous habiller Yukina ? Même vous, vous ne pouvez pas la laisser comme ça, » déclara Kojou.

La Folia fit un sourire agréable en hochant la tête. « Je comprends… Bien qu’il soit un peu tard pour de tels sentiments après une rencontre aussi intense et intime, hee-hee. »

« Qu’est-ce que vous racontez !? » s’exclama Kojou.

Kojou avait été ébranlé une fois de plus par l’idée qu’il avait commis de mauvaises actions alors qu’il était inconscient. Le fait qu’il ne s’en souvienne pas le rendait encore plus mal à l’aise. Qu’est-ce que Yukina et lui avaient fait sous les yeux de la princesse ? Son pantalon à moitié baissé et l’uniforme de Yukina étaient ouverts comme ça. Pourquoi… ?

L’expression de Kojou était soudainement devenue grave, car il avait remarqué que Kanon dormait dans les glaces, alors qu’il la regardait sans le vouloir.

« Kanase… ! » murmura Kojou.

Le soleil de midi brillait tout droit à travers la colonne de glace transparente en spirale. Kanon était recroquevillé dans cette lumière dorée.

Les ailes de son dos étaient repliées, sans la moindre trace de ces affreux globes oculaires. Peut-être qu’eux aussi dormaient.

« Juste après qu’elle vous a empalé, elle a perdu le contrôle d’elle-même et est devenue folle, » La Folia s’était tenue à côté de Kojou et avait expliqué.

En entendant cela, Kojou haleta en jetant un coup d’œil sur le côté de son visage.

« Kanase est-elle toujours là-dedans ? » demanda Kojou.

« Oui. Cependant, cet état instable ne peut certainement pas durer longtemps. À ce rythme, sa conscience finira par se dissiper, » répondit La Folia.

« … Il faut donc la sauver avant que ça n’arrive, » déclara Kojou.

Kojou avait gémi. En le regardant, La Folia rétrécit les yeux dans une joie apparente.

Kanon Kanase était un adversaire qui avait déjà essayé de le tuer. Malgré cela, Kojou ne pensait qu’à la sauver — comme si c’était parfaitement naturel. « Hmph, » dit la princesse, ses lèvres formant un large sourire quand elle s’approcha du visage de Kojou.

Voyant la princesse s’approcher bizarrement, le cœur de Kojou s’était mis à battre plus fort alors qu’il reculait.

Pendant que Kojou le faisait, La Folia avait saisi ses deux bras et s’approcha encore plus. C’est alors que Kojou avait finalement réalisé que la princesse n’avait qu’une mince chemise sur elle.

Comment les choses en sont-elles arrivées là ? pensa Kojou en panique. La Folia était complètement calme alors qu’elle le regardait.

« … Même après une telle conduite passionnée, je ne sens toujours pas un nouvel éveil de Vassal Bestial…, » déclara La Folia.

« Oui, c’est vrai, maintenant que j’y pense, » déclara Kojou.

Maintenant que vous en parlez, pensa Kojou en penchant un peu la tête. Mettant de côté son sens des responsabilités pour ce qui s’était passé, Kojou ressentait certainement les séquelles de la succion du sang de Yukina. Cependant, il n’avait pas l’impression d’avoir pris le contrôle d’un troisième Vassal Bestial.

Donc sucer le sang du même humain ne réveillera pas un autre Vassal Bestial… ? pensa Kojou, saisi par le doute.

« Ce Vassal Bestial… Je vois, alors c’est comme ça ? » déclara La Folia.

Pour une raison ou une autre, La Folia avait fait un sourire agréable, car elle semblait saisir quelque chose de par la situation. Puis, elle s’était brusquement mise sur la pointe des pieds et avait touché ses propres lèvres sur la joue de Kojou. C’était un baiser léger, comme un bec d’un petit oiseau…

« Quoi… !? »

Kojou avait été ébranlé par l’assaut inattendu.

Regardant la réaction innocente de Kojou, La Folia s’était mise à rire et à sourire. Le sourire restait sur son visage alors qu’elle tenait une main sur sa chemise et commençait à détacher les boutons restants.

Kojou se hâta de lever la main pour l’arrêter.

« Mais qu’est-ce que vous foutez !? Avez-vous perdu la tête !? » demanda Kojou.

« Pourquoi êtes-vous nerveux ? Vous m’avez déjà vu une fois, n’est-ce pas ? » demanda La Folia.

« Ce n’est pas la question ! Et il y avait de la brume partout à l’époque… ! » Kojou s’excusa désespérément quand La Folia leva les yeux, les lèvres faisant une moue.

L’image de la princesse qui se baignait dans la source avait surgi du fond de son esprit, ravivant la puissance insistante de ses dents canines. C’était un très mauvais signe que ses pulsions vampiriques revenaient comme une vengeance.

« Ne suis-je pas aussi charmante que Yukina ? » demanda La Folia.

La Folia parla comme si des pensées désespérées lui venaient soudain à l’esprit. C’était un regard complètement inadapté à sa personnalité habituelle, débordant de confiance.

« Non, ce n’est pas du tout le cas, mais… attendez, qu’est-ce que ça peut vous faire, de toute façon ? » demanda Kojou.

La princesse sourit avec charme, semblant très satisfaite quand elle leva les yeux vers Kojou alors qu’il s’opposait avec un mystérieux sentiment de culpabilité.

« Vraiment ? Alors, je suis plutôt soulagée, » déclara La Folia.

« À propos de quoi !? » Kojou répondit par une question, car cela augmentait considérablement son malaise.

La princesse baissa timidement les yeux alors qu’elle faisait un sourire douloureux et fugace.

« Je ne sais rien de tout ça. J’ai pensé que ce serait l’occasion d’apprendre les principes de base sur la façon de se comporter dans une telle situation si mon mariage est arrangé en tant que membre de la famille royale. Mais grâce à mon père qui a insisté sur le fait qu’il ne laissera personne m’épouser…, » déclara La Folia.

« Il ne vous laisserait pas épouser… Il doit beaucoup vous aimer. Il a l’air d’être un bon père, » déclara Kojou.

Kojou parlait en se grattant maladroitement le visage. Kojou, qui s’était largement trompé en croyant à tort que quelqu’un avait confessé son amour à sa petite sœur, n’était pas en mesure de juger ce père.

Et pour une princesse comme La Folia, qui pouvait être emballée et envoyée dans un mariage politique dès le premier faux pas, sûrement en ce sens, la seule façon dont il pouvait voir ça était quelque chose qui s’appellerait de la bonté envers elle.

Mais La Folia avait effilé ses lèvres dans une moue.

« Mon père a déclaré qu’un homme assez insolent pour mettre la main sur sa fille devrait être prêt à ce que tous les chevaliers et l’armée l’écrasent dans la boue, » déclara La Folia.

« … Désolé, puis-je retirer ce que j’ai dit ? » demanda Kojou.

En voyant les lèvres de Kojou se tordre, La Folia avait ri et avait souri à nouveau.

« Vous dirigez votre propre Dominion sans un seul parent… Peut-être pourriez-vous tenir tête à mon père…, » la princesse aux cheveux argentés mit doucement une main autour de l’épaule de Kojou en chuchotant. Qu’est-ce que vous dites ? se demanda Kojou avec un froncement de sourcils.

En regardant Kojou d’une distance si courte que le bout de leur nez pouvait se toucher, elle ordonna d’un ton clair. « Au nom de la fille aînée de la maison royale d’Aldegia, La Folia Rihavein, je vous ordonne, Quatrième Primogéniteur, Kojou Akatsuki : Buvez mon sang. »

Alors que Kojou voulait lui dire, « quel genre d’absurdité dites-vous… ? » Il avait soudainement remarqué l’expression sur le visage de la princesse. Ses yeux bleus, semblables à des pierres précieuses, présentaient une lumière sincère en eux, comme si elle priait. Elle ne plaisantait pas.

« C’est quelque chose qu’on doit faire pour sauver Kanase, non ? » demanda Kojou à l’oreille de la princesse.

« Bien sûr que oui, » répondit-elle d’un soupir.

Avec un son délicat, Kojou toucha La Folia de sa main et exposa son cou blanc. La princesse ferma doucement les yeux. Ses épaules minces produisaient un léger frisson.

« Je m’occupe de votre père. Vous feriez mieux de ne pas le regretter, La Folia…, » déclara Kojou.

« Bien sûr que non. Prouvez-moi que je n’ai pas perdu la raison, Kojou Akatsuki, » déclara La Folia.

D’après le ton avec lequel elle avait fait sa déclaration, la princesse semblait amusée. Kojou enlaça son corps mince.

Sous la lumière qui brillait à travers la colonne de glace, leurs respirations convergèrent et ils ne firent plus qu’un.

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Claramiel

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