Strike the Blood – Tome 3 – Chapitre 3 – Partie 3

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Chapitre 3 : L’Île d’Exil

Partie 3

C’est un quart d’heure plus tard que Kojou était sorti de son état de choc.

Bien que la situation semblait désespérée, il était peut-être trop tôt pour le dire.

Même s’il avait gardé un espoir en tête, l’avion qui avait disparu au-dessus de l’horizon n’était pas revenu, il ne lui restait que les voix cruelles et moqueuses des oiseaux qui les entouraient. Ils avaient été abandonnés sur une île complètement inhabitée. Béatrice Basler les avait trompés.

Tandis que Yukina se tenait immobile en état de choc près de la falaise, Kojou l’appelait timidement. « Euh… Himeragi, vas-tu bien ? »

En réponse, Yukina avait regardé avec une expression pensive avant d’abaisser son visage dans l’abattement. Elle se sentait sans doute responsable de ne pas avoir vu le plan de Béatrice et Kirishima malgré la puissante capacité de sa vision spirituelle dont elle était fière, à juste titre, en tant que jeune fille de sanctuaire.

« Je suis désolée, Senpai. C’est de ma faute, » déclara Yukina.

« Tu n’as pas à t’excuser pour ça, Himeragi. Je me suis fait avoir, moi aussi, tout comme toi, » déclara Kojou.

« Non, j’ai été très imprudente, même si je m’attendais à ce que la Magus Craft soit impliquée dans l’incident du Masqué, » déclara Yukina.

« Eh bien, je ne suis pas sûr que ce soit de l’insouciance, mais plutôt… d’avoir été secouée par toute cette histoire d’avion…, » déclara Kojou.

« Ce n’est pas ça du tout ! J’ai été tout simplement imprudente ! » s’exclama Yukina.

Yukina avait continué à bluffer pour aller de l’avant même maintenant, incapable d’une manière ou d’une autre de faire cette concession. Eh bien, c’est très bien, pensa Kojou en utilisant le capuchon de son parka pour bloquer une partie des rayons du soleil.

« Donc ça veut dire que Béatrice est dans le coup avec le père de Kanase, hein… ? Merde. Aller à leur rencontre sans le dire à Natsuki s’est complètement retourné contre nous…, » déclara Kojou.

Réalisant sa propre erreur de jugement, Kojou ne pouvait que le regretter maintenant.

Natsuki et ses pairs n’étaient pas encore au courant du lien entre le Masqué et la Magus Craft Incorporated. Tout retard supplémentaire dans l’enquête ne ferait qu’aggraver la situation de Kanon.

Il ne savait pas à quoi Kensei Kanase voulait utiliser le corps de sa fille, mais maintenant il aurait encore plus de temps précieux pour mener son expérience.

« Je suppose que oui. Ils nous ont vraiment eus. Je n’aurais jamais imaginé que le quatrième Primogéniteur puisse être envoyé hors de l’île d’Itogami par de tels moyens, » déclara Yukina.

Yukina avait parlé d’un ton qui, d’une certaine façon, avait suinté des regrets. Elle était probablement choquée que Kojou, l’individu qu’on lui avait assigné de surveiller, puisse être rendu complètement impuissant avec une telle facilité. Kojou s’était senti un peu en conflit, alors qu’il s’opposait à ça en sortant son téléphone portable.

« … Hors de portée… des chiffres. Même si j’utilise le GPS, cette île ne sera sur aucune carte, n’est-ce pas ? Inutile, » grogna Kojou en coupant le courant. « Je suppose qu’on pourrait avoir de la chance et qu’un bateau passerait par là… Probablement pas, hein ? »

« En premier lieu, le passage des avions de passagers et des navires dans les eaux autour d’un sanctuaire de démons est limité par la loi, » Yukina l’avait calmement informé du fait désagréable.

Ce n’était pas comme si Kojou pensait que Béatrice et Kirishima les auraient jetés dans un endroit où le sauvetage était facile ou probable. Il valait mieux ne pas s’attendre à ce que l’aide arrive avant un certain temps.

« Nous devrons penser à comment quitter cette île plus tard. D’abord, examinons l’île. Nous devons d’abord obtenir de l’eau, » déclara Yukina.

« De l’eau ? » demanda Kojou.

« Oui. De la nourriture et un abri après cela, de préférence tant que nous avons encore de la lumière, » déclara Yukina.

Yukina avait sorti sa lance d’argent de l’étui de guitare se trouvant avant ça sur son dos. Il semblait qu’elle avait l’intention de l’utiliser pour couper des branches d’arbres afin de créer un chemin à travers la forêt.

« … Cela donne l’impression d’être comme des marins naufragés sur une île déserte, hein ? » Kojou parlait sans aucune tension dans sa voix.

Yukina soupira et regarda Kojou en réponse. « Nous n’en donnons pas l’impression, nous sommes vraiment sur une île déserte. »

« C-C’est vrai… Si personne ne nous sauve, dans le pire des cas, nous pourrions vivre ici ensemble pour le restant de nos jours. C’est comme une mauvaise blague…, » déclara Kojou.

Kojou s’agrippa à sa tête en regardant au-dessus de la petite île, complètement coupé de la civilisation. Pour un homme moderne choyé comme Kojou, l’idée de vivre sans dépanneurs, supermarchés, Internet, télévision, électricité et eau courante suffisait à le terrifier. Il était d’autant plus effrayé qu’alors que Yukina et lui étaient laissés dans un environnement aussi primitif, Kanon serait placé dans un danger encore plus grand. Il ne pouvait même pas former les mots pour décrire le pire des scénarios.

Cependant, pour une raison inconnue, Yukina avait un regard blessé dans les yeux lorsqu’elle fixait Kojou.

« Dans le pire des cas, dis-tu… Être seul avec moi est-il si négatif… n’est-ce pas ? » demanda Yukina.

« Hein ? » demanda Kojou.

« Non, ce n’est rien du tout, » répondit Yukina.

Se détournant vers lui pendant qu’elle parlait, Yukina se dirigea vers la forêt. Sa lance avait creusé un tronc d’arbre sous les yeux de Kojou avec ce qui ressemblait à une attaque déchaînée.

« Euh… Himeragi ? n’es-tu pas, euh, contrariée ? » demanda Kojou.

« Non. Je ne suis pas du tout contrariée. Je marque simplement le chemin pour que nous ne nous perdions pas, » déclara Yukina.

« Je… Je vois. C’est logique, » répondit Kojou.

Tandis qu’il prononçait ces mots, se sentant néanmoins comme s’il ne pouvait pas être tout à fait d’accord, Kojou marchait après Yukina, avançant dans la forêt.

Il était plus facile de marcher dans la forêt qu’il ne l’avait imaginé, probablement parce que le feuillage dense des arbres obstruait la lumière du soleil, empêchant l’herbe de pousser en dessous. La roche volcanique nue s’était transformée en une pente descendante douce qui s’était poursuivie jusqu’à une petite crique.

Dès le départ, la région autour de l’île d’Itogami était une zone tropicale avec une grande quantité de précipitations. Un ruisseau clair coulait entre les brèches de la roche exposée, transportant l’eau qui remontait des sources de l’île. Au moins, il semblait qu’ils n’auraient aucun problème pour obtenir de l’eau douce.

« … Himeragi ? » demanda Kojou.

Yukina qui avait continué à marcher sans même jeter un regard en arrière, s’était soudain arrêtée juste au moment où elle défrichait la forêt. Elle avait l’impression d’être en conflit lorsqu’elle regardait la pente d’une falaise voisine. Kojou suivit son regard, plissant ses yeux, et…

« Hé, est-ce… un bâtiment ? » demanda Kojou.

« Ah non… C’est…, » répondit Yukina.

Éveillée par la voix de Kojou, Yukina le regarda, semblant un peu incertaine sur la façon de présenter les choses.

Au milieu de la pente se trouvait un mur de béton noirci. La surface était fissurée, avec de la mousse qui poussait dessus, mais il n’y avait aucun doute que c’était de fabrication humaine.

« Alors quoi, il y a vraiment un centre de recherche de la Magus Craft ? Je ne m’attendais pas à ça, » déclara Kojou.

« Non, il ne devrait pas y avoir… Mais…, » déclara Yukina.

« Je ne peux rien dire d’ici, alors allons-y. Qui sait ! Peut-être que quelqu’un vit sur cette île et Kirishima et elle ne le savent pas, » déclara Kojou.

« Senpai !? Attends, s’il te plaît, c’est…, » cria Yukina.

Alors que Kojou courait vers l’avant, ignorant les efforts de Yukina pour l’arrêter, il s’approcha du bâtiment avec une approche frontale toute droite. Son esprit entrevoyait la possibilité de pièges posés par Kirishima et eux, mais c’était très loin de la réalité.

Mais alors qu’il s’approchait du mur, il s’était rendu compte de la raison pour laquelle Yukina avait essayé de l’arrêter.

C’était un bâtiment très étrange. Il était à peu près aussi grand qu’un immeuble d’appartements de deux étages. Bien qu’encastrés dans du béton épais, les trous dans le mur n’avaient même pas de fenêtres en verre. En regardant à l’intérieur, la structure n’avait pas de meubles, ni même d’ampoules. Ça ne ressemblait en rien à ce dans quoi quelqu’un vivrait vraiment.

« C’est… une casemate, » Yukina, ayant rattrapé Kojou, murmura en levant les yeux vers le bâtiment.

« Casemate ? » demanda Kojou.

« Une structure défensive construite pour empêcher l’approche des forces ennemies en temps de guerre. C’est comme un fort, » expliqua Yukina.

« Les gens ont fait la guerre même sur une île comme celle-ci ? » demanda Kojou.

« Je n’en sais rien. Cependant, ce n’est pas une structure particulièrement ancienne, » répondit Yukina.

Après avoir dit ces mots, Yukina était entrée dans la sombre casemate sans hésitation. Tandis que Kojou la suivait, son visage s’était renfrogné devant la sensation qui lui avait été transférée à travers les semelles de ses chaussures. Des cylindres de métal faiblement scintillants étaient éparpillés sous leurs pieds comme des branches tombées d’un arbre. C’était des douilles de mitrailleuses.

« Il semblerait que… cela soit des signes d’une fusillade…, » Yukina parla avec un soupir apparent dans sa voix.

En regardant tout autour, il y avait d’innombrables cavités et fissures apparemment laissées par des coups de feu partout sur les murs de la casemate. D’après la saleté en surface, les marques de balles n’étaient pas vieilles. Tout au plus, ils avaient été faits ici ces dernières années. Cependant, ils n’avaient aucune idée de qui avait attaqué cette île, ni dans quel but. Après tout, ils n’avaient jamais entendu parler de pirates opérant dans les mers autour de l’île d’Itogami. Même s’il y avait des pirates, ils n’avaient aucune raison de se donner la peine de débarquer sur une île déserte comme celle-ci et de jouer à la guerre.

« Je ne vois pas non plus de cadavres, » regardant à l’intérieur de la casemate déserte, Yukina murmura cela.

Certes, contrairement au grand nombre de douilles de balles, il n’y a eu aucun signe de morts. Même les sens améliorés de vampire de Kojou ne pouvaient localiser aucune trace de sang versé.

« Ouais, maintenant que tu le dis. Honnêtement, c’est mieux pour nous, » répondit Kojou.

« On a de la chance que le toit soit intact. Cela réduit la main d’œuvre nécessaire à l’installation du campement, » annonça Yukina.

« Attends, n’as-tu quand même pas l’intention de dormir ici ? » demanda Kojou.

Tandis que Kojou faisait une expression consternée, Yukina lui avait jeté un regard qui semblait lui demander : « Y a-t-il un problème ?

« J’ai… un peu peur qu’un fantôme puisse sortir ou… quelque chose… quelque chose…, » balbutia Kojou.

« … Senpai, pourquoi as-tu peur de quelque chose comme un fantôme ? Tu es un vampire, n’est-ce pas ? » Yukina semblait sur le point de craquer.

Kojou se tordait les lèvres dans un regard boudeur. « Même toi, tu as peur des avions, Himeragi. »

« Ce n’est pas vrai ! Je n’ai pas du tout peur d’eux ! » s’écria Yukina.

Le visage de Yukina était rouge alors qu’elle faisait sa réplique. Kojou soupira un peu et leva les yeux vers le toit de la casemate.

« Mais ils ne nous ont rien laissé pour tenir le coup. J’aurais aimé qu’ils aient au moins laissé une radio derrière eux, » déclara Kojou.

« … Ce n’est peut-être pas très… drôle… Mais maintenant que nous ne pouvons pas partir par nos propres moyens, nous n’avons d’autre choix que d’attendre les secours ensemble… Même si c’est… le pire des cas, » déclara Yukina.

Pour une raison ou une autre, Yukina était revenue à son ton boudeur dans sa voix quand elle parlait, se penchant en avant là où elle se tenait.

« Sauvetage… Secours, hein… ? » demanda Kojou.

Kojou poussa un doux soupir alors qu’il regardait par le port à mitrailleuse vers l’horizon.

Le soupir de Kojou ne pouvait pas atteindre l’île d’Itogami, qui était maintenant très très lointaine.

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Claramiel

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