Strike the Blood – Tome 2 – Chapitre 4 – Partie 4

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Chapitre 4 : Le Bicorne

Partie 4

« Merde… c’est aussi une impasse par là, hein ? »

La voix fatiguée de Kojou résonnait dans l’obscurité. Ils se trouvaient à l’intérieur de l’un des puits d’entretien étroits répartis dans l’ensemble du sous-flotteur.

Logiquement, le chemin continuerait jusqu’à la surface, mais ce n’était pas si simple en pratique. En plus d’être dans une structure telle un labyrinthe, diverses sections avaient été bloquées par les décombres. Après plusieurs allers-retours, Kojou et Sayaka avaient complètement perdu leur chemin.

Cependant, l’eau de mer continuait de s’écouler à leurs pieds. L’eau qui venait d’un peu partout avait déjà trempé Kojou et Sayaka de la tête aux pieds.

« Ce n’est pas bon. Le niveau de l’eau monte plus vite. À ce rythme, il ne restera pas plus de dix minutes avant de couler, » Sayaka envoya un regard haineux vers les décombres qui leur bloquait le chemin alors qu’elle murmurait.

Kojou s’était placé avec une poutre en acier à côté de ses pieds.

« … Ne puis-je pas tout faire disparaître avec Regulus Aurum, non ? » demanda Kojou.

Sayaka fixa Kojou du regard.

« Si vous appeliez une masse d’électricité dans un endroit aussi mouillé, je serais brûlé avec n’importe qui d’autre présent ici… Même vous, vous seriez très malmené, n’est-ce pas ? » demanda Sayaka.

« Ouais, supposons que c’est bien ce qui arrivera, » déclara Kojou.

Kojou affaissa ses épaules. Il avait déjà eu une vague idée de cela auparavant, mais il y avait trop de situations où les Vassaux Bestiales d’un vampire n’étaient d’aucune utilité. Même le rétroéclairage de son téléphone cellulaire était beaucoup plus utile comme lampe de poche que ce lion de foudre diabolique.

« La Frappe scintillante ne peut rien faire non plus face à un tas de débris de cette taille, » Sayaka avait parlé en tenant sa lourde épée avec sa main gauche.

Je suppose que c’est vrai aussi, pensa Kojou.

« Même si un maître épéiste peut couper un rocher en deux, on ne peut pas creuser un tunnel avec un katana, hein, » déclara Kojou.

« Ouais, » répondit Sayaka.

Faisant un faible sourire pendant qu’elle répondit, Sayaka éternua, et c’était étrangement charmant.

Kojou remarqua que ses épaules trempées tremblaient un peu.

« Il doit faire froid ici, tout mouillé comme ça, » murmurant cela alors qu’il laissait sortir des bouffées d’airs blancs, les yeux de Kojou tombèrent soudain sur les seins de Sayaka.

Son chemisier mouillé à col ouvert s’accrochait à sa peau, alors son soutien-gorge était facile à voir à travers lui. Le motif floral rose clair s’enroulait autour de deux collines généreuses séparées par une vallée d’une profondeur enchanteresse.

Selon la vision nocturne d’un vampire, c’était une image beaucoup plus vivante que nécessaire.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Sayaka.

Tandis que Kojou se tut soudain, Sayaka lui jeta un coup d’œil vers son visage, comme s’il y avait quelque chose de mystérieux là-dedans.

« D-D’accord, » déclara Kojou en détournant les yeux en toute hâte. Sayaka regarda carrément Kojou, avec un regard suspicieux bien visible sur son visage, et elle avait fini par haleter avant de couvrir ses seins.

« Kojou Akatsuki… ! » s’écria Sayaka.

« Je n’ai rien fait de mal ! J’ai juste pensé qu’il faisait froid, alors je me suis dit que je devrais peut-être vous prêter mon parka…, » déclara Kojou.

« Comme si j’accepterais de porter une parka trempée d’hormones ! Je tomberais enceinte ! » cria Sayaka.

« Bien sûr que si !! Croyez-vous vraiment que les vampires sont ainsi ? » Kojou avait crié avec force. Mais pour une raison inconnue, il n’avait pas entendu la réplique attendue de Sayaka. Elle avait penché la tête sur place et s’était mise à jouer avec ses doigts.

« … Ça me fait de la peine pour Yukina, » déclara Sayaka.

« Ah ? Yukina n’a rien à voir avec ça. Tenez, commencez par mettre ça, » déclara Kojou.

Kojou avait placé de force sa propre parka sur les épaules de la fille. Elle était encore trempée, mais la chaleur du corps de Kojou l’aiderait sûrement un tout petit peu.

Comme si elle goûtait cette chaleur corporelle pour elle-même, Sayaka avait rapproché le col du parka contre elle.

« Hé, Kojou Akatsuki ? » demanda Sayaka.

« Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? » demanda Kojou.

« Croyez-vous que ça marcherait si vous utilisiez un autre Vassal Bestial ? » demanda Sayaka.

« Eh bien… dans cette situation, je suppose que oui, » répondit Kojou après y avoir réfléchi.

Kojou fronça les sourcils en se souvenant que quelqu’un lui avait posé une question très semblable il n’y a pas si longtemps.

Kojou avait hérité des douze Vassaux Bestiales du quatrième Primogéniteur. L’un d’entre eux pourrait certainement faire exploser les débris en morceaux dans cette situation, peut-être celui qui avait été sur le point de pulvériser le toit de l’école.

« … Mais quand Regulus Aurum est venu contre ma volonté, il a brûlé une partie de l’Île Est. Si une telle chose se produisait ici, une île artificielle à bout de souffle comme celle-ci coulerait directement au fond de la mer, » déclara Kojou.

Après avoir dit cela, Kojou poussa un soupir. Pourquoi les Vassaux Bestiales du Quatrième Primogéniteur devaient-ils être si difficiles à utiliser ?

Mais Sayaka continua à regarder Kojou.

« Si vous pouvez le contrôler, c’est bon, non ? Yukina vous a laissé sucer son sang pour que vous puissiez le faire, non ? » demanda Sayaka.

« Kirasaka ? » demanda Kojou.

Kojou avait plissé les sourcils devant Sayaka qui faisant comme si elle réfléchissait a quelque chose.

Pour une raison inconnue, les joues de Sayaka étaient rouges, alors que son regard vagabondait.

« Euh, ah, vous savez, je suis vraiment… grande, n’est-ce pas ? »

Alors qu’elle posait sa question abrupte, la réponse de Kojou s’était prise dans sa gorge. Son regard s’était déplacé inconsciemment vers la façon dont ses seins sortaient des coutures du parka.

« Vous n’êtes certainement pas petite comparée à Himeragi, » répondit Kojou.

« Je suppose que non, et pas mignonne du tout, » Sayaka avait parlé avec un sourire d’autodérision.

Qu’est-ce qu’elle veut dire par là ? Kojou se posa cette question, perplexe. Peut-être qu’elle ne pouvait pas porter de jolis soutiens-gorge parce que ses seins étaient trop gros ou quelque chose comme ça ? On pourrait certainement dire que le corps de Sayaka était trop courbé pour ça. Mais…

« Il n’y a rien dont vous deviez vous inquiéter, » déclara Kojou.

« Hein ? » s’exclama Sayaka.

« Beaucoup de mecs aiment quand c’est ainsi, non ? Plus féminine. » Kojou parlait pendant que sa tête palpitait en se souvenant de son meilleur ami.

Mais Sayaka inclina la tête avec un regard perplexe.

« Plus féminine ? Plus petit n’est-ce pas plus mignon ? » demanda Sayaka.

« Il y a certainement des individus qui aiment ça aussi. Les gens ont des goûts différents à ce sujet. Par contre, cela peut être dur sur les épaules d’une fille, » déclara Kojou.

« … Dur sur les épaules ? Qu’est-ce que vous voulez dire ? » demanda Sayaka.

Sayaka avait cligné des yeux à plusieurs reprises. Kojou inclina un peu la tête, tout comme elle.

« Euh ? N’est-ce pas ainsi ? J’ai cru voir une gravure idol en parler une fois…, » déclara Kojou.

« Une gravure idol ? » demanda Sayaka.

Le visage de Sayaka devint sérieux, alors que l’air de confusion s’évanouissait. Finalement, ses épaules commencèrent à trembler lentement et furieusement pendant qu’elle parlait.

« … Qui parle de seins ici !? Je parle de la taille, simplement de la taille ! » déclara Sayaka.

« Ah ? Pourquoi parlez-vous de la taille tout d’un coup ? » demanda Kojou.

« J’en parle depuis le début ! » s’écria Sayaka.

Sayaka grogna comme un chien féroce.

Kojou affichait un regard léthargique en regardant Sayaka de haut en bas.

« Kirasaka, de toute façon, ce n’est pas comme si vous étiez si grande. À peu près, cent soixante-six ou sept, non ? C’est tout à fait normal selon moi, » déclara Kojou.

En tant qu’ancien joueur de basket-ball, Kojou trouvait que la hauteur de Sayaka était tout à fait normale. Il pensait même que le niveau de ses yeux la rendait plus facile à approcher de près.

Peut-être que la dernière phrase avait été bien comprise, car l’humeur de Sayaka s’était légèrement améliorée.

« Malgré tout, j’étais la plus grande fille de toute mon école ! À cause de cela, j’ai continué à recevoir le traitement d’une princesse royale…, » déclara Sayaka.

« Le traitement d’une princesse royale… ? » demanda Kojou.

Kojou se souvint qu’elle avait crié désespérément : « Ça ne compte pas. » Et elle avait l’air étrangement énervée, mais pour Sayaka, qui était si sensible à sa taille, c’était une grosse affaire.

« C’est pour ça que je suis un peu heureuse. Cela ne m’était jamais arrivé avant. » Sayaka avait parlé, alors que le rouge de betterave montait jusqu’au bout des oreilles. « C’est juste que c’est vraiment bien. Ce n’est pas que je rêvais d’avoir un jour une rencontre fatidique avec un homme qui me fait tomber amoureuse de lui ou quoi que ce soit d’autre… ! »

« D-D’accord, » répondit Kojou.

Kojou était un peu soulagé que Sayaka ne soit pas en colère.

En ce moment, elle ressemblait à une lycéenne ordinaire, tout comme les camarades de classe de Kojou. On ne croirait pas qu’elle et le danseur de guerre qui avait combattu si vaillamment le Nalakuvera étaient une seule et même personne. C’était probablement la Sayaka que Yukina avait toujours considérée comme sa colocataire. Il pouvait même être d’accord avec l’idée qu’elle était mignonne.

Sayaka avait alors saisi l’uniforme de Kojou au niveau de son estomac et lui fit une légère traction. En faisant ça, elle s’était rapprochée de Kojou. Avant que Kojou ne s’en rende compte, les deux individus étaient assez proches pour que leurs respirations se mélangent.

« Alors… gardez ça secret vis-à-vis de Yukina, OK ? »

La voix de Sayaka tremblait alors qu’elle lui murmurait. C’était sans doute à cause du froid et de la peur.

Mais semblant avoir pris sa décision, son tremblement cessa dès qu’elle se pencha complètement sur lui.

« Je pense vous laisser sucer mon sang pour vous remercier, juste une fois. Ou peut-être que je ne suis pas assez bien pour vous ? » demanda Sayaka.

Kojou fut ému par la vue des yeux larmoyants de Sayaka qui le regardait ainsi.

« Non, rien de tout ça, mais ça ne vous dérange pas, Kirasaka… ? » demanda Kojou.

Sayaka avait répondu à la question de Kojou en bougeant doucement ses mains afin d’entourer le dos de Kojou.

Les corps de Kojou et Sayaka étaient encore froids et humides. Cependant, leur peau, pressée ainsi, transmettait une douce chaleur à l’autre.

 

 

« Je n’ai… pas peur de vous. C’est étrange, n’est-ce pas… ? Vous êtes le vampire le plus puissant du monde et malgré ça…, » murmura Sayaka.

Alors que Sayaka le disait, elle toucha doucement la bouche de Kojou, et les crocs pointus et effilés de Kojou…

L’écoulement de l’eau dans le couloir avait augmenté en vigueur, c’était assez fort pour qu’ils puissent être emportés s’ils ne se tenaient pas si fortement l’un contre l’autre. Enfin, leurs deux silhouettes s’étaient confondues en une seule, avec les minuscules échos de Sayaka se rependant à la surface de l’eau.

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Claramiel

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