Strike the Blood – Tome 13 – Chapitre 3 – Partie 7

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Chapitre 3 : Dans sa ligne de mire

Partie 7

« En plus, je n’arrive pas à me faire une raison. J’ai l’impression que s’il a suffi d’un petit attentat terroriste comme celui-ci pour le tuer, il aurait dû casser la pipe des dizaines de fois depuis longtemps. »

« Je n’en sais rien, mais il est important de ne pas perdre espoir, n’est-ce pas ? » Asagi acquiesça d’un air entendu. Après tout, la mort d’Akishige Yaze n’avait pas encore été confirmée. « Et puis, hé. Le fait que ta camarade de classe supérieure t’ait apporté des fruits signifie qu’elle pense toujours à toi. »

« Attends, pourquoi tu parles toujours comme si je m’étais déjà fait larguer par elle ? » réfuta-t-il en s’énervant.

L’affirmation de Yaze selon laquelle il sortait avec une camarade de classe de troisième année ne reposait que sur son témoignage; aucun témoin n’avait pu être trouvé pour le confirmer. À cause de cela, la théorie selon laquelle Yaze avait déjà été largué avait pris de l’ampleur, mais l’homme l’avait obstinément niée.

« Bon sang, Kojou et toi n’avez aucun respect pour moi. »

« En y réfléchissant, Kojou est en retard, n’est-ce pas ? Je lui ai dit d’aller te rendre visite. Il ne restera plus de melons pour lui. »

« Dois-tu vraiment manger tout ce foutu panier ?! » Yaze gémit, réalisant qu’Asagi avait dû mettre la main sur ces mêmes melons à un moment ou à un autre.

Un instant plus tard, l’expression de Yaze changea brusquement. Il tourna la tête vers quelque chose qui se trouvait derrière Asagi, comme s’il avait entendu un bruit sinistre, puis il se leva, le visage déformé par la peur.

« Asagi !!! »

« Hein… ?! »

Asagi fut soudainement envoyée au sol par Yaze et roula sur l’herbe. Le melon qu’elle était en train de manger roula sur le sol; elle fronça les sourcils à cause de la douleur qu’elle ressentait dans le dos.

« Qu… qu’est-ce que tu fais, idiot ?! Tu n’as pas besoin de t’énerver à ce point pour que je mange un stupide melon… »

« Ne lève pas la tête ! »

« Hein… ?! »

Yaze cria vers Asagi pratiquement au même moment où les fruits sur la table explosèrent. Le panier contenant les fruits avait même éclaté, dispersant des fragments tout autour.

Une volée de mouettes avait pris la fuite à cause d’un bruit discordant de déchirure provenant de quelque part au loin.

« Qu’est-ce que… ? »

Asagi était abasourdie, son regard se promenant de tous côtés. Yaze, qui maintenait toujours Asagi au sol pour la protéger, fit claquer sa langue en signe d’irritation.

« Tireur d’élite. Un salaud nous vise avec un fusil antichar. »

« Tireur d’élite… Tu ne veux pas dire que je suis la cible ?! »

La voix d’Asagi trembla. La voiture piégée de la veille lui revint à l’esprit. Quelqu’un avait essayé de la tuer — une idée idiote, mais la réalité venait de s’imposer.

« Tss… ! »

Asagi était figée, mais Yaze lui tira le bras.

Asagi sentit soudain quelque chose passer tout près de son oreille. La table de jardin explosa derrière elle, à peu près au même moment où elle entendit le bruit du coup de feu.

« Quelqu’un utilise des balles incendiaires en plein milieu d’une ville… ?! Ils sont fous ! »

Le visage de Yaze était devenu tout blanc.

Les balles incendiaires sont un type de munitions polyvalentes développées pour un usage militaire. Après l’impact, les explosifs qu’elles contiennent éclatent dans la zone environnante, causant de nombreux dégâts. Il est possible de les tirer avec des fusils de précision, mais leur puissance est telle que leur utilisation contre des êtres humains est interdite par le droit international.

Cependant, les règlements internationaux n’ont aucun sens pour Tartarus Lapse, une organisation criminelle avant tout. Le tireur d’élite qui en voulait à la vie d’Asagi était tout simplement diabolique.

« Nous devons bouger, Asagi ! Le prochain tir arrive ! »

 

 

Asagi était pétrifiée lorsque Yaze se mit à courir, l’entraînant pratiquement avec elle.

Alors que cela semblait poursuivre le duo, une nouvelle salve de tirs fut entendue, faisant voler en éclats la clôture de l’immeuble d’habitation.

 

+++

« Pas bon, on ne peut pas passer… ! »

Kojou était déprimé alors qu’il pressait le téléphone portable contre son oreille.

Il avait essayé d’appeler encore et encore, mais à ce stade, il ne s’attendait pas à ce qu’Asagi réponde. Cela faisait déjà une heure que Logi avait rencontré Kojou et Yukina au parc, ce qui laissait largement le temps à December et Carly de commettre l’assassinat d’Asagi.

« Calme-toi, s’il te plaît, Senpai ! Tout va bien, on peut encore y arriver ! »

Yukina serra la main de Kojou qui tremblait violemment et tenta de le faire taire.

« Fais-le ! Mais December est déjà… »

« Aiba a dit qu’elle allait rendre visite à Yaze, oui ? »

« Ah… »

Les paroles sensées de Yukina avaient brusquement fait sortir Kojou du monde dans lequel il était plongé. Son champ de vision restreint était soudain devenu plus large et les rouages de son esprit avaient enfin commencé à tourner.

« J’ai compris. La pension de Yaze se trouve à l’ouest de l’île. Près d’ici… »

Kojou et Yukina s’échangèrent un signe de tête avant de quitter l’hôpital pour animaux.

Animée par un coup de tête, Asagi avait décidé de s’y rendre. L’école ayant été soudainement suspendue, elle n’était pas rentrée chez elle, préférant d’abord se rendre à la pension de Yaze. Il y avait plus qu’une faible chance que son action spontanée ait retardé le plan d’assassinat de December. Il ne pensait pas que même Tartarus Lapse ait repéré à l’avance l’immeuble à loyer modéré où logeait Yaze.

Le quartier résidentiel du centre-ville était rempli de maisons et trouver un perchoir pour un tireur d’élite prendrait du temps. Ils n’avaient pas encore réussi l’assassinat. Ce n’était pas le moment de paniquer.

« Merde… Si seulement Natsuki était là, dans un moment pareil… »

Kojou laissa échapper sa plainte involontairement alors qu’il courait dans les rues étroites.

Même s’ils se trouvaient dans le même quartier, la pension de Yaze était encore à deux bonnes stations de monorail. Même avec ses jambes de vampire, Kojou ne pourrait pas franchir cette distance en cinq minutes, ni même en dix.

De plus, le monorail venait de quitter la station la plus proche, ce qui n’arrangeait rien. Le train de couleur argentée passait cruellement au-dessus des têtes de Kojou et de Yukina, sur une voie surélevée.

Il faudrait probablement attendre dix minutes avant le prochain train. Ils n’avaient pas le temps d’attendre le suivant.

« Himeragi ! »

« Oui ? »

Lorsque Kojou se retourna soudain, Yukina, prise par surprise, s’arrêta. Il prit alors la petite fille dans ses bras sans lui demander son avis. Ce geste inattendu la laissa figée.

« S-Senpai… ?! »

« Wrooooooooagh !!! »

Et l’instant d’après, le duo fut frappé par la sensation étrange que le ciel et le sol avaient échangés leur place.

Avec une sensation de flottement, comme si elle était libérée des lois de la gravité, elle ressentit une accélération désagréable, comme si elle tombait d’un endroit élevé. Le corps de Kojou, avec Yukina toujours dans ses bras, décolla du sol et dansa dans le ciel de la ville.

« Ce pouvoir est… ?! » Yukina murmura avec étonnement en s’accrochant au cou de Kojou.

Après s’être éloignés de la surface du sol avec une force incroyable, ils s’en rapprochèrent doucement. Il s’agissait d’une capacité de saut impossible à effectuer normalement. Tout le corps de Kojou était enveloppé d’un tourbillon noir de particules d’énergie démoniaque.

Kojou connaissait cette énergie démoniaque. C’était celle du vassal bestial numéro sept, l’arme intelligente Kiffa Ater. C’était la même énergie démoniaque qui enveloppait cette énorme épée, avec la capacité de contrôler la gravité.

« Le pouvoir de ce vassal bestial… Tu peux le contrôler maintenant ?! »

« Contrôler ? »

Lorsqu’une Yukina surprise lui posa cette question, Kojou pencha la tête, perplexe.

« Euh, je ne comprends pas vraiment, mais j’avais l’impression que ça allait marcher ! »

« T-Tu ne peux pas agir de façon irresponsable… »

Le toit d’un immeuble approchait sous les yeux ébahis de Yukina. Tandis qu’il la tenait toujours dans ses bras, Kojou sautait à des distances dépassant les trente mètres. Un grand cratère se forma au sommet de l’immeuble sous l’impact de l’atterrissage. Plus le Vassal Bestial utilisait son énergie démoniaque pour protéger Kojou et Yukina, plus les dégâts se propageaient autour d’eux.

Mais ils n’avaient pas le temps de s’en préoccuper. Sans se soucier du béton qui se brisait sous ses pieds, Kojou bondit à nouveau. Il atterrit sur le toit d’un wagon du monorail en marche.

Il atterrit sur le toit en alliage d’aluminium du monorail, qui se retrouva lourdement cabossé. Le choc en lui-même fit grincer le train. Un faux pas et la tragédie aurait été inévitable.

Yukina, sur le point de le lui reprocher, le regarda alors qu’il se reposait sur un genou. Puis, inquiète, elle s’exclama : « Senpai… ! »

« Ça va aller… Ça va aller… »

Kojou respirait difficilement et ses yeux brillaient d’une flamme bleue. Les particules noires qui tourbillonnaient autour de son corps se déployèrent sous la forme d’une paire d’ailes difformes. Il est évident qu’il ne se trouvait pas dans un état normal. C’était le prix à payer pour extraire l’énergie démoniaque d’un Vassal Bestial tout en restant sous forme humaine. Son corps ressemblait de plus en plus à celui d’un vampire.

« Après avoir sauvé Asagi, je refuse de refaire quelque chose d’aussi fatigant, même si tu me supplies. »

Alors que Yukina pâlissait, Kojou lui adressa un faible sourire.

L’observatrice du quatrième Primogéniteur s’approcha de lui. Ses épaules étroites tremblaient, comme celles d’un enfant craignant d’être abandonné.

« Oui… je te le promets… »

« Himeragi, calme-toi… Nous nous touchons un peu partout. »

La douce sensation de son corps contre le sien l’avait suffisamment troublé pour qu’il oublie sa fatigue.

C’est alors qu’une petite lumière apparut dans le coin de sa vision. Après une seconde d’attente, une cour résidentielle s’enflamma. Il jurait avoir entendu un faible coup de feu par-dessus le bruit du monorail en marche.

« Senpai, tout à l’heure… ?! »

« Ça vient de l’immeuble de Yaze ! »

Comprenant qu’il s’était passé quelque chose, Kojou se leva, tenant toujours Yukina. C’était un fusil antimatériel tirant à longue distance. Le tireur de Tartarus Lapse avait visé Asagi.

« S’il te plaît, Senpai. Vas-y ! » cria Yukina.

« On y va ! »

Encouragé par la voix de Yukina, Kojou sauta du toit du monorail.

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Claramiel

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