Chapitre 3 : Elle pleure
Table des matières
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Chapitre 3 : Elle pleure
Partie 1
Le lendemain, la mystérieuse explosion qui s’était produite dans la Ville d’Itogami avait été couverte dans les médias.
Les journaux avaient placé à la une des photographies du quartier des entrepôts démoli, les chaînes de télévision et les sites de vidéo avaient organisé des entrevues avec les survivants en continu.
La soixantaine de bâtiments endommagés étaient tous des entrepôts appartenant à un grand conglomérat alimentaire. Environ vingt mille ménages avaient perdu l’électricité, dont la moitié n’avait pas de date prévue pour la restauration, mais cela pouvait commencer à partir de ce matin-là. La voie de monorail reliant l’Île Est à l’Île Sud avait été détruite, les dommages directs étaient estimés à 7 milliards de yens. Si l’on incluait les dommages indirects, le chiffre était passé à cinquante milliards de yens. La seule grâce salvatrice avait été l’absence totale de décès.
« Wôw, effrayant. Et la cause reste inconnue, disaient-ils, » portant un tablier sur son uniforme scolaire, Nagisa avait parlé de façon décontractée pendant qu’elle nettoyait après le petit déjeuner.
« Ça pourrait être un incendie d’entrepôt déclenché par la foudre, tu sais ? » buvant du café afin de se réveiller, Kojou avait répondu avec une certaine nervosité dans sa voix. Son visage semblait indiquer qu’il était fatigué parce qu’il n’avait pas dormi la nuit précédente.
En s’échappant de la scène de l’incident avec Yukina, en donnant un tuyau anonyme à la police et en transportant le vampire au bord de la mort à l’hôpital, la nuit s’était transformée en aube à un moment donné.
« Personne ne croira que c’était un coup de foudre. Tout le monde dit des choses, comme s’il s’agissait d’un attentat terroriste ou d’un accident causé par une cargaison de carburant de fusée, mais je soupçonne qu’il s’agissait d’une attaque de météore. Tu sais, comme le cratère de Tunguska ? M. Sudo a dit qu’un gros incident qui s’est produit en Russie il y a longtemps ressemblait beaucoup à cela, » déclara Nagisa.
« Météorite, hein... C’est la bonne version, je suppose…, » Kojou avait regardé au loin tout en se murmurant ça à lui-même.
D’après ce qu’il avait vu aux nouvelles, le fait que la dévastation généralisée d’hier soir soit l’œuvre de Kojou n’avait pas été dévoilé. L’ampleur des dégâts était telle que personne ne pouvait croire que l’incident avait été causé par un seul vampire.
Cependant, il ne pouvait pas être optimiste que cela continue.
Il y avait sûrement eu beaucoup de témoins qui avaient vu le Vassal Bestial courir à toute allure juste avant l’incident. Il ne serait pas surprenant que quelqu’un en déduise l’existence de Kojou. Il était également possible que Yukina révèle tout avant que quelqu’un puisse le faire, il n’avait pas envie de dormir avec cela à l’esprit.
50 milliards de yens de dégâts. Impossible de me rattraper, pensa Kojou.
D’ailleurs, la personne nommée Sudo dont Nagisa avait parlé était un acteur et une personnalité de la radio locale de la ville d’Itogami. Ça n’avait pas vraiment d’importance.
« J’ai une réunion du Club des pom-pom girls, alors j’y vais, » Nagisa avait parlé alors qu’elle sortait de la pièce en courant.
Kojou avait répondu d’une manière vague. « À plus tard. »
« Ferme la porte après moi, d’accord ? Et ne sois pas en retard, Kojou. Nettoie la tasse et range-le quand tu auras fini de boire ton café. Assure-toi que les lumières sont éteintes avant de sortir... Ah, c’est vrai, j’ai mis de nouveaux mouchoirs dans le couloir…, » déclara Nagisa.
« Va-t’en ! » déclara Kojou.
« Ouaiiiisss ! » cria Nagisa.
Après s’être assuré que Nagisa, bruyante jusqu’au bout, était partie, Kojou avait poussé un lourd soupir.
Nous étions le 1er septembre. Son premier jour d’école depuis la fin des vacances d’été.
Comme l’Académie Saikai avait deux semestres, il n’y avait pas de cérémonie spéciale de rentrée. Après une longue séance en classe, les cours normaux devraient commencer. Même s’il avait l’impression de ne pas avoir eu de répit, ses devoirs étaient loin d’être terminés, et l’incident d’hier soir ne pouvait que s’y ajouter. Il voulait juste sécher les cours et partir en voyage loin, très loin de là.
Mais au moment où Kojou commençait à y penser afin de se distraire, le carillon de l’entrée s’était soudainement fait entendre. Sur le moniteur de l’interphone, Yukina, en uniforme scolaire, avec l’étui de guitare sur le dos était présente.
« Himeragi... ? Qu’est-ce que tu fais ici à un moment pareil ? » demanda Kojou, soupçonnant que c’était un mauvais présage.
« Je suis venue pour toi. Nous serons en retard si nous n’y allons pas maintenant, Senpai, » répondit Yukina sur son ton serein habituel.
« Pour moi... ? Quoi, tu veux aller à l’école avec moi ? » demanda Kojou.
« Ça ne me dérange pas si cela ne te convient pas que nous y allions ensemble, alors je vais te regarder à couvert si c’est ce que tu préfères, » répondit Yukina.
« Donc je serais surveillé de toute façon, hein... ? D’accord, attends-moi une seconde, » répondit Kojou.
Kojou avait ensuite coupé l’interphone et s’était dirigé vers l’entrée avec son sac d’école habituel.
Quand il avait ouvert la porte et était sorti, Yukina se tenait dans le couloir, baissant la tête avec une politesse appropriée.
« Bonjour, Senpai, » déclara Yukina.
« Ouais, » répondit juste Kojou.
Même si, comme Kojou, elle avait probablement à peine dormi, il ne pouvait voir le moindre signe de fatigue à cause de son apparence parfaitement mise en place par Yukina. Sans doute, son physique bien entraîné était au travail, ça, ou bien c’était la jeunesse à l’état pur. Cependant, même elle ne pouvait pas cacher son expression emplie d’une certaine fatigue.
« Tu as été un peu excessif hier soir, le sais-tu ? » Se taisant jusqu’à ce qu’ils soient montés dans l’ascenseur, Yukina avait parlé avec une colère apparente incluse dans son ton.
Arg, se dit Kojou, en détournant les yeux. Apparemment, le véritable objectif de Yukina en étant venu le chercher ce matin était de le lui faire des reproches sur le chemin de l’école.
« On dit que le total des dommages est de cinquante milliards de yens, » déclara Yukina.
« Arg. »
« Comme tu es un vampire immortel, Senpai, tu pourrais être en mesure de rembourser cela dans environ cinq siècles. Il te faudrait quand même rembourser cent millions chaque année. Après tout, les intérêts s’additionnent, » déclara Yukina.
« ... Par hasard, as-tu déjà fait un rapport sur la nuit dernière à tes supérieurs de l’Organisation du Roi Lion ? » demanda Kojou.
« Je dois vraiment leur en faire rapport, mais j’hésite un peu, » répondit Yukina.
« Hésite ? » demanda Kojou.
Kojou avait été surpris d’entendre ce mot venant des lèvres de la jeune fille bien trop sérieuse à son goût.
Yukina avait baissé le visage alors qu’elle semblait dans un conflit intérieur. « Oui. Après tout, je partage la responsabilité de l’incident d’hier soir, je pense que ce n’était absolument pas ta seule faute, Senpai... et après tout, tu m’as sauvée... Hum, merci beaucoup pour ça. »
Elle avait transmis la dernière phrase d’une voix si faible qu’on aurait dite qu’elle disparaîtrait.
« Je... Je vois. Eh bien... quand on y pense, c’était de la légitime défense. Je n’avais pas d’autre choix que de prendre des mesures pour me protéger, alors, c’est de l’autodéfense, n’est-ce pas ? » Kojou avait involontairement mis une grande fermeté dans les paroles qu’il avait prononcées.
Yukina avait fait un signe de déception en secouant la tête en le regardant. « Cependant, il n’y a aucune preuve de cela. »
« Une preuve ? » demanda Kojou.
« Oui. Bien sûr, j’en témoignerai, mais pour ce qui est de savoir si l’on croirait à ça…, » répondit Yukina. « En premier lieu, la police et l’Organisation du Roi Lion sont en mauvais termes. Ma présence sur la scène pourrait faire plus mal qu’elle n’aide. »
« Si c’est, ah, alors... ? » demanda Kojou.
Après avoir reconfirmé la situation difficile dans laquelle il se trouvait, Kojou s’était senti déprimé. Il ne savait pas exactement où se trouvaient les lignes de faille, mais les ministères au sein du gouvernement responsable de toutes les questions de contre-mesures démoniaques avaient apparemment mené diverses guerres de territoire. Quand il y pensait, Yukina n’était encore qu’une lycéenne de toute façon, il pouvait comprendre son témoignage qui n’avait pas beaucoup de poids. Bien sûr, il était peu probable qu’ils puissent faire témoigner l’homme de la « Vieille Garde » au bord de la mort pour lequel Kojou s’était engagé dans une défense légitime.
L’atmosphère étouffante planait sur eux alors qu’ils continuaient à marcher, montant finalement à bord du monorail qui se dirigeait vers l’académie.
Le quartier des entrepôts dévasté était très visible depuis la fenêtre du train. Il y avait aussi la vue nette de la séparation à mi-chemin le long du pont reliant les gigaflotteurs.
Le chaos plus grand que d’habitude à l’intérieur du monorail était sans aucun doute dû à l’enchevêtrement des itinéraires de voyage. Ceci, aussi, avait été causé par l’incident de la nuit dernière. Comme il était en partie responsable, Kojou n’avait pas le droit de se plaindre. Alors qu’ils se pressaient à bord du train serré, Yukina, elle aussi, avait fait une tête plutôt maussade.
« L’essentiel, c’est que tu en as trop fait, Senpai. Certes, c’était une situation dangereuse, mais c’était clairement une défense excessive. Tu n’avais sûrement pas besoin d’aller aussi loin. »
« Ce n’est pas comme si je l’avais fait parce que je voulais, tu sais, » marmonnait sombrement Kojou comme s’il boudait.
Peut-être en prenant cela comme une excuse désespérée, Yukina avait levé les sourcils et avait regardé Kojou.
« Alors pourquoi as-tu ordonné à ton Vassal Bestial de s’engager dans une telle destruction excessive ? » demanda Yukina.
« Je ne lui ai rien ordonné du tout. De toute façon, ce n’est pas comme si ce truc était vraiment mon Vassal Bestial, » répondit Kojou.
« Pourquoi me racontes-tu un mensonge si évident ? » demanda Yukina. Yukina avait ensuite soupiré, faisant une expression comme si elle avait affaire à un enfant égaré.
Elle avait alors expliqué. « Le quatrième Primogéniteur, “Kaleid Blood”, possède douze puissants Vassaux Bestiales, chacun rivalisant avec les monstres des mythes et des légendes. Ne me dis surtout pas que ce n’était pas le cas, étant donné les dommages qui se sont réellement produits, non ? »
« Non, ce n’est pas comme si j’essayais de le nier ou quelque chose comme ça, » répondit Kojou.
La voix de Kojou avait été déchirée par son actuel ressentiment.
« C’est simplement qu’ils n’écoutent pas du tout mes ordres. Maintenant, si j’avais pu utiliser ces choses comme je le voulais, c’est une histoire totalement différente, » déclara Kojou.
« Qu’entends-tu par là ? » demanda Yukina.
Elle avait dû sentir que les mots de Kojou n’étaient pas simplement inventés au hasard. Consciente de la gravité de la situation, l’expression de Yukina était devenue très sobre.
Kojou donnait l’impression que ce n’était pas facile pour lui d’en parler. « Ils ne me considèrent pas comme leur maître. Oui, j’ai hérité de douze Vassaux Bestiales d’Avlora, mais ils ne l’acceptent pas et en font qu’à leur tête. »
« Avlora... c’est-à-dire le précédent quatrième Primogéniteur dont tu as parlé plus tôt, Senpai ? » demanda Yukina.
Yukina avait levé les yeux vers Kojou pour confirmer. Kojou avait fait un signe de tête affirmatif.
« C’est pourquoi je ne peux pas les contrôler. D’habitude, je les garde sous contrôle d’une manière ou d’une autre, mais quand j’ai été attaqué par d’autres de ces créatures, c’est un peu trop et l’un d’eux est automatiquement sorti après que j’ai été blessé, » déclara Kojou.
« Et vont-ils... devenir fous comme la nuit dernière ? » demanda Yukina.
« Eh bien, peut-être. Je pense que ce n’est que parce que j’ai été blessé qu’ils sont sortis. Ce n’est pas comme si j’avais tenté le coup de ma propre volonté, » déclara Kojou.
« C’est une question de bon sens. Ne le teste pas, s’il te plaît, » Yukina avait parlé avec ce qui semblait être une colère maussade. « Mais, si ce que tu me dis en ce moment est la vérité, tu es en effet un être plus dangereux que je ne le pensais, Senpai. Si tu ne parviens pas, d’une manière ou d’une autre, à contrôler correctement tes familiers... »
Tandis que Yukina murmurait, elle s’était enfoncée profondément dans ses pensées.
Kojou l’avait regardé silencieusement pendant un certain temps.
Sans réfléchir, il avait dit ce qu’il pensait vraiment. « Himeragi, tu es un peu bizarre. »
« Hein ? ... Vraiment ? » demanda Yukina.
Les yeux de Yukina s’étaient écarquillés comme si elle avait été complètement prise au dépourvu.
Elle avait alors demandé. « Bien que je ne veuille pas entendre cela de ta bouche, Senpai, qu’est-ce qui est étrange chez moi ? »
« Je veux dire... ce n’est pas ce à quoi la plupart des personnes penseraient si elles m’entendaient parler tout à l’heure. Elles ne penseraient pas plus loin qu’un vampire qui ne peut pas contrôler son Vassal Bestial est dangereux, mieux vaut rester loin de lui, ou peut-être le détruire plus tôt que plus tard ! Des trucs comme ça que je me suis dits. » Kojou avait parlé avec un sourire mélangé à de la douleur.
Yukina avait posé une main sur sa propre poitrine comme si elle y réfléchissait. « Est-ce que c’est le cas ? Maintenant que tu en parles, je me sens aussi comme ça, mais... Je veux dire, c’est toi, Senpai. »
« Qu’est-ce que tu veux dire ? » demanda Kojou.
« Il n’y a pas de sens profond derrière ce que je dis. C’est juste que je ne pense pas que tu es un si mauvais vampire. Un peu négligé, parfois obscène, mais c’est tout, » répondit Yukina.
Les yeux de Yukina s’étaient plissés alors qu’elle en parlait, comme si elle rejouait ses souvenirs depuis le moment où ils s’étaient rencontrés. Elle ne parlait pas sur un ton de plaisanterie. Apparemment, c’était vraiment ce qu’elle pensait de lui.
Comme toute réfutation ne ferait que créer plus d’ennuis, Kojou s’était tordu les lèvres sans un mot.
Le monorail était finalement arrivé devant l’académie, et des étudiants portant les mêmes uniformes que Kojou et Yukina étaient descendus du train. Yukina avait sorti sa carte de train.
« Mais, si tu as hérité du pouvoir du quatrième Primogéniteur, Senpai, pourquoi ne peux-tu pas contrôler les Bêtes Vassales, je me le demande ? » demanda Yukina.
« C’est probablement parce que je suis un vierge en ce qui concerne le fait de boire du sang, » répondit Kojou.
Yukina avait incliné la tête et avait regardé Kojou. « Boire du sang... vierge ? Qu’entends-tu par vierge ? »
Est-ce qu’elle vient de me demander ça sérieusement ? pensa Kojou, regardant attentivement Yukina. Cependant, Yukina avait simplement cligné des yeux d’un regard mystifié. Kojou s’était souvenu qu’elle avait été élevée dans une école de filles quelque part, et en plus, elle avait été formée comme Chamane Épéiste de l’aube jusqu’au crépuscule.
« En d’autres termes, je n’ai aucune expérience. Je n’ai jamais bu le sang d’une autre personne, » expliqua Kojou, en choisissant les mots les moins offensants qu’il pouvait trouver.
En fait, le fait qu’à côté de ses Vassaux Bestiales, Kojou ne pouvait pas utiliser un seul pouvoir vampirique propre était sans aucun doute lié à cela. Cela ne l’avait pas particulièrement dérangé jusqu’à présent.
« Ah, alors c’est ce que tu voulais dire par vierge... eh ? Tu ne l’as jamais fait ? » demanda Yukina, apparemment surprise. L’aveu de Kojou selon lequel il n’avait jamais bu de sang était apparemment difficile pour elle de le connecter à son image du vampire Primogéniteur.
« Pas d’expérience, Senpai... ? Est-ce que c’est si... ? » demanda Yukina.
« Franchement, cela ne peut pas être si étrange. Je veux dire, j’étais un être humain normal jusqu’à récemment, » répondit Kojou.
« Eh bien... c’est peut-être ainsi... mais…, » balbutia Yukina.
Bien que perplexe, Yukina avait semblé vaguement satisfaite pour une raison quelconque. Pour sa part, l’expression de Kojou s’était tordue de déplaisir.
« Quoi qu’il en soit, pourrais-tu arrêter de dire que je n’ai pas d’expérience et que je ne l’ai pas fait avec tant de force dans un endroit comme celui-ci ? » demanda Kojou.
« Eh, pourquoi ? Tu as toi-même dit ces choses, Senpai…, » répondit Yukina.
« Euh, eh bien, c’est parce que, euh…, » balbutia Kojou.
Alors qu’il avait des pensées angoissées sur la façon dont il devrait expliquer cela, Kojou avait déplacé son visage près de l’oreille de Yukina. Et un instant plus tard...
« Salut, Kojou. » Un impact soudain avait touché Kojou depuis l’arrière. Un bras très familier s’était enroulé autour du cou de Kojou alors qu’une voix tout aussi familière lui parlait.
« Ne dis pas des mots suggestifs à une fille dès le matin comme ça, mec, » continua la voix.
« Y-Yaze ? » demanda Kojou.
La voix qui avait parlé sur ce ton joyeux et énergique dès le matin appartenait à un étudiant de sexe masculin avec des cheveux courts et des écouteurs placé autour du cou. Il semblait utiliser le même monorail.
Yaze avait traversé le tourniquet, toujours aux prises avec les épaules de Kojou.
« Heya... Attends, ce n’est pas Nagisa-chan. C’est qui ça ? On avait une fille comme ça au collège ? » demanda Yaze.
Remarquant Yukina marchant à côté d’eux, il avait regardé le visage de Kojou dans ce qui semblait être de la surprise.
Kojou avait simplement repoussé la question d’Yaze. « Étudiante de transfert. Elle est dans la classe de Nagisa. »
« Ohh, je vois, je vois... Alors, Kojou, pourquoi vas-tu à l’école avec la petite transférée ici ? » demanda Yaze.
« Je l’ai croisée sur le chemin parce qu’elle vit près de chez nous. C’est normal de parler un peu, bon sang, » répondit Kojou tout en gardant son sang-froid. Ce n’était pas comme s’il mentait. Il l’avait peut-être rencontrée en quittant l’entrée de son appartement, mais c’était techniquement quand même sur le chemin de l’école.
« Je m’appelle Yukina Himeragi. Et êtes-vous Yaze Motoki ? » demanda-t-elle.
Yukina avait parlé tout en baissant la tête en signe de parfaite courtoisie. Yaze avait soudain fait une expression très agréable.
« Oh, qu’est-ce que c’est ? Alors, il a parlé de moi ? » demanda Yaze.
« Non, il y avait des informations sur vous dans le dossier d’Akatsuki-senpai, » répondit Yukina.
« Ah ? Un dossier ? » demanda Yaze.
En regardant le point d’interrogation présente dans l’expression de Yaze, Yukina avait apparemment réalisé son erreur. Son expression vide s’était légèrement plissée lorsqu’elle avait secoué la tête.
« Non, ce n’est rien du tout. Je plaisante, je plaisante, » déclara Yukina.
« À d’accord. Enchanté de te rencontrer, » Yaze avait fait un visage amical et avait souri tout en lui faisant un pouce vers le haut.
« Alors, tu es musicienne ? Quel genre de musique fais-tu ? » demanda Yaze.
« Musicien... Ah oui. En fait, je ne connais pas très bien la musique, » répondit Yukina.
« Hein ? Ah, je veux dire, c’est une guitare sur ton dos, non ? Peut-être une basse ? » demanda Yaze.
« Ah... oui. Vous avez raison, » répondit Yukina.
Se souvenant qu’elle avait un « étui à guitare » sur le dos, Yukina avait essayé en toute hâte de l’oublier.
Et, lorsque Yaze avait froncé les sourcils de façon suspecte, elle avait détourné les yeux de façon maladroite.
« Je suis désolée, Senpai. Je dois maintenant y aller, » déclara-t-elle.
« D’accord. À plus tard, Himeragi, » répondit Kojou.
Kojou avait fait signe de la main alors que Yukina s’était enfuie ainsi vers le campus du collège.
Yaze l’avait regardée silencieusement, l’observant pendant un moment comme ça.
« Hé, Kojou. Cette fille, elle est plutôt mystérieuse, n’est-ce pas ? » demanda Yaze.
« Non, elle vient d’être transférée, elle est juste un peu embrouillée sur un tas de choses, » répondit Kojou.
« Est-ce que c’est si... Hmm. Si cela ne devient pas un problème, alors c’est génial », murmura Yaze d’un ton étrangement sérieux.
Kojou avait regardé son ami avec un regard empli de doutes en réponse. « Des problèmes ? »
« Ouais. Assure-toi de bien faire les choses, Kojou, pour ton bien et pour ne pas gâcher ma vie scolaire paisible et vivante. Je veux dire, tu es un peu mon précieux ami d’enfance et tout ça, » déclara Yaze.
Qu’est-ce qu’il raconte ? pensa Kojou, déplaçant son regard vers Yaze avec une perplexité.
Yaze avait regardé le campus du lycée, la salle de classe de Kojou et Yaze au deuxième étage. Asagi, assise à la fenêtre, agitait la main, les voyant arriver à l’école.
***
Partie 2
Nous nous trouvions dans la salle de classe, juste avant le début des cours.
« Bonjour, Kojou. Tu as vraiment l’air tellement décontracté dès la première heure du matin. Eh bien, c’est toujours le cas, » tandis que Kojou était assis à sa place, Asagi, assise juste devant, lui avait parlé.
Comme d’habitude, elle était habillée d’une manière magnifique avec une coiffure assortie, mais aujourd’hui, sa vivacité habituelle lui avait servi à dissimuler une ombre, comme si une aura d’ennui pendait sur elle d’une manière ou d’une autre.
Kojou avait fait un signe de la main avec la même expression apathique. « Mince, merci. Hé, tu as toi aussi l’air fatiguée. »
« Je le suis. À cause de ça, mon maquillage est vraiment mauvais... As-tu vu l’explosion d’hier aux infos, n’est-ce pas ? » Asagi avait parlé en regardant les imperfections sous ses yeux avec un miroir à main.
*Déglutition*. Kojou était quelque peu suspicieux lorsqu’il avait répondu. « O-Oui. Un petit peu. »
« Juste après ça, un gros bonnet de la Corporation de Gestion du Megaflotteur a pleuré au téléphone. Leur ordinateur central pour les mesures de lutte contre les catastrophes a été détruit, et ils ont dû mettre en place un système de remplacement à partir de zéro. C’est ce qui se produit lorsque vous achetez votre matériel au plus bas soumissionnaire. Il n’était pas du tout bien en harmonie dans le système, et son filtrage des entrées/sorties est comme une passoire. »
« Je ne suis pas vraiment, mais... ça ressemble à un grand désordre... Désolé, » déclara Kojou.
Alors Kojou avait ignoré à juste titre le technoblabla d’Asagi, il avait été torturé par un sentiment de culpabilité. C’était à la pensée que même des personnes aussi proches de lui avaient été touchées par l’incident d’hier.
Asagi avait effectué sur Kojou d’un regard empli de doute alors qu’il s’enfonçait dans le silence.
« Pourquoi t’excuses-tu ? » demanda Asagi.
« Euh... sans raison. Bref Asagi, tu as ainsi aidé toutes les personnes sur l’île, non ? » demanda Kojou.
« Mais ce n’est pas si énorme que ça, » Asagi avait rapidement parlé, semblant rougir un peu. Puis son rictus habituel orgueilleux était apparu.
« Mais tu devrais quand même peut-être me remercier. Il y a un restaurant à Porte de la Clef de Voûte qui a un buffet de gâteaux…, » déclara Asagi en s’imaginant déjà ce qu’elle pourrait y manger.
« Oui, un jour ou l’autre, c’est d’accord. J’y penserai quand j’aurai réglé mes devoirs des vacances d’été, » répondit Kojou.
Kojou avait essayé de tout écrire. La Porte de la Clef de Voûte était la section où les quatre gigaflotteurs étaient reliés — le bâtiment géant littéralement au centre de l’île Itogami. C’était l’endroit le plus à la mode de l’île, débordant de marques haut de gamme et de magasins spécialisés. Et ce restaurant était juste là. C’est cher, sans aucun doute.
« Des devoirs, hein ? » Tandis qu’Asagi avait posé son menton sur ses mains, elle marmonnait d’un ton indifférent, apparemment exprès. Pour une raison inconnue, elle avait jeté des coups d’œil de côté à Kojou par intermittence. « Au fait, Kojou, j’ai un truc que je dois te demander... Que s’est-il passé après ça ? »
« Après ça ? » demanda Kojou.
« Tu sais, hier, la fille avec qui tu étais à la gare. Le camarade de classe de Nagisa-chan, n’est-ce pas ce que tu as dit ? » demanda Asagi.
Alors qu’il ne répondait pas, elle avait continué. « De toute façon, cela n’a pas d’importance pour moi. »
« Oh ça, » déclara-t-il.
Quelque chose comme ça s’est aussi passé, n’est-ce pas ? se souvient Kojou. Grâce à l’intensité de la perturbation qui avait suivi, il avait eu l’impression que c’était déjà quelque chose dans un passé lointain.
« Oh, on est rentré chez nous, c’est tout, » répondit Kojou.
« C’est... et après ? » demanda Asagi.
« Rien que ça, je l’aidais juste à porter les affaires qu’elle avait achetées, » déclara Kojou.
« Qu’est-ce que c’est ? Hmm... Je vois, » l’expression d’Asagi semblait s’être illuminée lorsqu’elle avait soulevé son visage.
Juste à ce moment-là, dans un coin de la classe, il y avait une petite agitation ponctuée par des « oohs ». Plusieurs garçons s’étaient rassemblés dans le coin autour d’un seul téléphone cellulaire surélevé.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? » demanda Kojou.
Kojou avait regardé ses camarades de classe excités comme s’il avait repéré quelque chose de désagréable dans les toilettes d’une gare.
Asagi avait appelé Rin Tsukishima, une de ses amies qui passait avec désinvolture. « Hé, Rin. Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi les gars s’excitent-ils autant ? »
« Ah, ça ? On dirait qu’une fille a été transférée au collège, » répondit Rin.
Rin Tsukishima était la représentante de la classe. C’était une étudiante dont la taille et le style la faisaient paraître très adulte.
Elle n’était pas vraiment bonne en ce qui concerne de longues interactions sociales et était une fille de peu de mots, mais il y avait étonnamment beaucoup de garçons qui lui courait après. Parmi les garçons de première année du lycée, elle était numéro un dans le classement « La fille qu’on voudrait qu’elle nous marche dessus » par une marge plutôt écrasante. Elle avait apparemment été plutôt choquée d’apprendre ce résultat.
« Une collégienne transférée... ? » Le visage de Kojou avait un peu grimacé en faisant un murmure.
« Bon sang, » murmura Rin, regardant les garçons avec exaspération.
« Apparemment, la rumeur dit qu’elle est extrêmement mignonne, alors ils ont ordonné aux juniors de leurs clubs de leur envoyer des photos, » déclara Rin.
Tandis que le front d’Asagi se plissait, elle plaça son visage près de Kojou. « Hé ! Cette étudiante transférée, est-ce celle de la classe de Nagisa-chan ? »
« Oui, probablement. » Kojou avait acquiescé d’un signe de tête avec une expression douloureuse. C’était à coup sûr Yukina.
Rin avait regardé l’échange entre Kojou et Asagi avec un léger amusement. « Ne vas-tu pas aller voir, Akatsuki ? »
« Non, pas intéressé, » répondit-il.
Après que Kojou ait lancé sa réponse, Rin lui avait dit : « Je vois », hochant la tête avec une apparente satisfaction. « C’est normal. Après tout, tu as déjà Asagi, Akatsuki. »
« Hein ? » Kojou avait levé les yeux en raison de la surprise. Il avait rencontré les yeux très proches d’Asagi, et les deux s’étaient détournés en même temps.
Asagi, même avec ses joues rougissantes, avait maintenu son attitude cool en levant les yeux vers Rin.
« Tu recommences, Rin... Kojou et moi ne sommes pas ainsi. Nous sommes juste des amis du collège. N’est-ce pas ? » demanda Asagi.
« Tout à fait. Asagi traîne beaucoup avec Yaze et moi. C’est tout simplement naturel, » répondit Kojou.
Kojou, lui aussi, l’avait fait passer pour la vérité. Pour une raison inconnue, Rin avait affiché un visage déçu en les écoutant.
« Donc, en fin de compte, aucun progrès cet été non plus ? Même si Yaze semble s’en sortir bien avec une petite amie plus âgée ? » demanda Rin.
« C’est parce que Yaze et sa petite amie sont tous les deux bizarres. » Kojou l’avait affirmé avec nonchalance comme s’il n’était pas commode d’être comparé à l’un ou l’autre.
Certes, malgré les apparences, c’était un fait que Yaze avait une petite amie. Dès qu’il avait obtenu son diplôme du collège en avril, il était tombé amoureux dès le premier regard d’une séniore de troisième année. Après un certain nombre d’approches passionnées tout droit sorties d’une comédie romantique, ils étaient finalement devenus un couple juste avant les vacances d’été.
Rin était d’accord, regardant Kojou avec une expression significative.
« Certes, je pense aussi qu’elle est un peu excentrique, mais, Akatsuki-kun, je ne pense pas que je veuille t’entendre appeler quelqu’un d’étrange. J’ai l’impression que tu as aussi des secrets très intéressants, » déclara Rin.
« Je ne sais pas de quoi tu parles, Tsukishima, » répliqua Kojou.
« Hehe — hehe. » Pendant que Rin regardait Kojou feindre l’ignorance, semblant bouder, elle avait plissé les yeux et avait ri.
Son grand-père était un célèbre spécialiste de l’écologie du monde des démons. Peut-être à cause de cela, Rin était très instruite sur les caractéristiques des différents démons, et parfois, elle agissait comme si elle avait réalisé que Kojou n’était pas un être humain normal.
Cependant, Rin ne considérait pas Kojou avec inimitié, elle semblait de toute façon peu encline à faire des histoires spéciales. On aurait dit qu’elle observait Kojou simplement parce qu’elle le trouvait intéressant. Ici, dans la Cité d’Itogami, où il y avait beaucoup plus de démons, etc. que de résidents étrangers, ce n’était pas grand-chose.
L’Académie Saikai avait après tout un certain nombre d’élèves démoniaques, ils n’étaient pas regardés d’une manière spéciale, assez pour qu’une belle fille qui est transférée au collège attire beaucoup plus d’attentions qu’eux.
Cela dit, même Rin serait sûrement surprise de savoir que Kojou était en fait le quatrième Primogéniteur.
« Oh oui, Kojou. J’ai apporté le rapport sur l’histoire du monde que j’ai mentionné hier... Veux-tu le regarder ? » Asagi, dont l’humeur s’était légèrement améliorée à un moment donné, avait parlé alors qu’elle sortait une pile de papier de son sac.
Kojou avait hoché la tête en un clin d’œil. « Ouais. Bien sûr. »
« Alors ! Buffet de gâteaux à Porte de la Clef de Voûte ! » déclara Asagi.
« Argh... d’accord…, » répondit Kojou.
Il venait d’avoir son cœur brisé, mais Kojou avait quand même hoché la tête. C’était une question de priorités, il s’inquiétait plus de la façon dont il allait faire ses devoirs se trouvant devant lui que de l’état de son portefeuille.
« Bien, bien, » répondit Asagi, en hochant la tête avec un visage souriant tout en remettant le papier à Kojou.
« Ah ? Je me demande ce qu’il y a avec Natsuki-chan ? » À ce moment, Rin avait murmuré.
Il était trop tôt pour la séance d’accueil, mais l’enseignante de la classe, vêtue d’une robe noire et étouffante, était entrée dans la salle de classe avec une expression de déplaisir.
« Kojou Akatsuki, êtes-vous là ? »
Sa charismatique maîtresse de classe, assez petite pour ressembler à une petite fille, avait appelé Kojou à l’entrée de la classe avec l’aura d’une divinité féroce. Kojou avait un mauvais pressentiment à ce sujet alors qu’il faisait des signes de la main.
« ... Quoi de neuf ? » demanda Kojou.
« Venez à la salle d’orientation des élèves à midi. J’ai besoin de vous parler, » Natsuki avait fait une déclaration glaciale.
D’ailleurs, sa tenue de ce jour-là était une robe et des chaussettes en mini-jupe de style loli gothique avec des bordures noir et blanc. C’était complètement étouffant comme d’habitude, mais ça avait l’air sympa et cool comparé à la plupart des vêtements qu’elle portait habituellement.
La froideur et la soif de sang de la menace implicite de Natsuki avaient fait frissonner Kojou.
« Hein ? N’aviez-vous pas dit que j’avais jusqu’au premier cours du dernier jour de la semaine pour rendre ce devoir d’anglais... ? » demanda Kojou.
« Et aussi, amenez cet élève du collège avec vous, » continua Natsuki.
« Himeragi... ? Pourquoi ? » demanda Kojou.
La voix de Kojou avait involontairement augmenté en volume.
Les murmures parmi les étudiants s’étaient propagés au fur et à mesure que le nom de l’étudiante transférée, qui avait fait l’objet de nombreuses rumeurs, émergeait de ses lèvres.
« Comprendriez-vous si je disais que cela a rapport à l’incident d’hier soir ? » demanda Natsuki.
« Euh, ah... Aucune idée de ce dont vous parlez..., » répondit Kojou.
« Ne faites pas l’imbécile avec moi. Je vais vous parler en détail de ce que vous faisiez tous les deux après avoir quitté le centre de jeu tard dans la nuit, » déclara Natsuki.
Natsuki avait laissé ce monologue derrière elle avant de partir sans attendre la réponse de Kojou. Après cela, Kojou avait transpiré à grosses gouttes tandis que des étincelles remplies de rages venant des étudiants masculins se déversaient sur lui. Et puis...
« Akatsuki... De quoi parlait-elle tout à l’heure ? Pourrais-tu nous expliquer en détail ? » Rin se tenait à côté de Kojou assise, le regardant alors qu’elle lui demandait ça. Elle était si calme normalement, mais dans des moments comme celui-ci, elle était impressionnante d’intimidation.
« T-Tsukishima... Euh, Asagi ? » Kojou avait spontanément appelé à l’aide. Cependant, Asagi, qui aurait dû être assise à ce moment-là, avait disparu à un moment donné.
« Si tu veux voir Asagi, elle est là-bas, » déclara Rin.
Rin avait pointé du doigt vers l’arrière de la classe avec un visage sérieux.
Pour une raison inconnue, Asagi se tenait juste à côté de la poubelle, déchirant le tas de papier dans ses mains encore et encore.
Geh ! Tandis que les feuilles se transformaient en lambeaux, Kojou avait retenu son souffle lorsqu’il s’était rendu compte de ce qu’était la pile de papier.
« A-Attends. Ce ne serait pas le rapport sur l’histoire du monde que je t’ai demandé, n’est-ce pas... ? » demanda Kojou.
Tandis que Kojou se hâtait de se lever, Asagi le regardait, les yeux à moitié fermés et remplis d’une rage silencieuse. Sans dire un mot...
« Pfff ! »
... elle avait fait un dur rejet, jetant le papier complètement déchiqueté dans la poubelle.
***
Partie 3
Dès que l’heure de la pause déjeuner avait commencé, Kojou avait quitté la salle de classe et avait rejoint Yukina dans le couloir devant la salle du personnel.
À la fin des cours du matin, Kojou était assez fatigué pour être capable de s’effondrer, mais Yukina avait aussi semblé considérablement affaiblie, au point qu’elle avait oublié d’apporter son étui de guitare. Ayant vu l’excitation de ses camarades de classe, Kojou avait pu largement imaginer ce qui s’était passé, mais le fait d’être au centre de l’attention de l’école semblait avoir été une épreuve pour elle.
Comme Yukina n’avait pas de téléphone cellulaire, Kojou avait dû passer par Nagisa pour l’appeler. Grâce à cela, Nagisa les avait interrogés avec insistance sur ceci et cela, ajoutant une raison de plus qui les avait amenés à cet état d’épuisement.
D’une manière ou d’une autre, Kojou et Yukina étaient finalement arrivés ensemble à la salle d’orientation des étudiants.
Quand Kojou et Yukina avaient frappé et étaient entrés, Natsuki était déjà assise sur le canapé, les attendant.
« Alors vous êtes venu, Akatsuki, » Natsuki avait parlé alors qu’elle s’était inclinée avec les jambes croisées comme si elle était une sorte de princesse. Huh. Et, alors qu’elle remarquait que Yukina se tenait derrière Kojou, les coins de ses lèvres s’étaient plissés vers le haut.
« Donc vous êtes l’élève transférée dans la classe de Misaki, » déclara Natsuki.
« Oui... Himeragi, au collège, troisième année, » alors qu’elle était restée sans voix pendant un instant en voyant la beauté de Natsuki, qui ressemblait à une poupée, elle répondit d’un ton trop sérieux.
Natsuki, avec son comportement rempli de charisme, avait semblé satisfaite quand elle avait regardé Yukina.
« Bienvenue à l’Académie Saikai. C’est un plaisir de vous avoir, surtout si vous ne causez pas d’ennuis inutiles, » déclara Natsuki.
« O-Oui, » répondit Yukina.
La réponse hésitante de Yukina était probablement due au fait qu’elle se souvenait des graves problèmes qui s’étaient produits la veille. Le quartier des entrepôts avait été détruit, 50 milliards de yens de dégâts. Ce n’était pas le niveau de problème pour lequel votre professeur vous aurait appelé ainsi. Et donc...
« Maintenant, tous les deux. Vous êtes au courant des incendies qui ont eu lieu hier sur l’Île Est, n’est-ce pas ? » demanda Natsuki.
« Eh bien, euh, oui, bien sûr, » répondit Kojou.
Kojou avait hoché la tête avec un sentiment de malaise alors que la question de Natsuki allait droit au but. Les sueurs froides qui humidifiaient son dos rendaient sa chemise d’uniforme inconfortablement accrochée.
« En fait, un vampire a été arrêté près de la scène de crime. Il a été grièvement blessé et était sur le point de mourir, mais quelqu’un a apparemment donné un tuyau anonyme aux pompiers. Cette information n’a pas encore été rendue publique. Est-ce que ça vous dit quelque chose ? » demanda Natsuki.
Alors qu’il ressentait des frissons, Kojou secoua fortement la tête. À côté de lui, Yukina était comme une statue, pétrifiée.
« Cet aîné était un dirigeant d’une société commerciale à la surface, mais la police semble soupçonner depuis longtemps qu’il fait partie de la direction d’un réseau de contrebande, » déclara Natsuki. « Il semblerait qu’hier, il se trouvait dans le quartier des entrepôts à un endroit où il avait fait beaucoup d’affaires dans le passé. Les sous-fifres disent apparemment qu’ils ne savent rien sur l’autre partie pour cette affaire. »
« ... D’accord, » répondit Kojou.
Kojou regardait en ce moment Natsuki avec une expression indiquant qu’il était sur ses gardes. Il était assez intéressé par cette information, mais il ne savait pourquoi Natsuki disait cela à Yukina et à lui.
« Peu de temps avant l’explosion, des témoins ont vu un Vassal Bestial se déchaîner dans la zone, » déclara Natsuki. « En d’autres termes, l’homme presque mort qui a été trouvé avait combattu quelqu’un, un ennemi qui pouvait pousser un vampire de la “Vieille Garde” à un état comateux. Je crois qu’il est extrêmement probable que cette personne a été impliquée dans l’explosion... Je me demande qui c'est ? »
« Qu-Qui sait ? » demanda Kojou.
Tandis que Kojou avait penché la tête d’un air interrogateur, apparemment exprès, il se rappelait d’« Eustache », l’apôtre arméothargien, et l’homoncule qu’il avait avec lui. Qui ils étaient, pourquoi ils se battaient et ce qu’ils désiraient restaient des mystères pour Kojou et Yukina ?
Semblant trouver leurs deux réactions intéressantes à regarder, Natsuki avait continué sur un ton brutal. « En effet... En fait, hier, ce n’était pas la première fois qu’un vampire a été trouvé sur cette île au bord de la mort. »
« Eh... ? » demanda Kojou.
« Au cours des deux derniers mois, la police a constaté qu’au moins six incidents similaires se sont produits. C’est la septième fois, mais, bien sûr, c’est la première fois qu’un aîné est impliqué, » alors que Natsuki avait dit tout cela, elle avait jeté une épaisse pile de dossiers sur la table.
Il ne voulait pas savoir comment elle avait obtenu tout cela, mais ils semblaient être des copies de dossiers d’enquête de la police. Il y avait une photo dentelée ci-jointe, une image agrandie tirée d’une caméra de surveillance de la ville.
« Attends... ! Natsuki, qu’est-ce que c’est ? » demanda Kojou.
L’expression de Kojou s’était durcie lorsqu’il avait regardé les hommes représentés sur la photo. La charismatique enseignante de la classe de Kojou, regardant d’un air mécontent d’avoir été appeler par son prénom.
« Voici la liste des démons agressés à ce jour. Ceux qui sont exposés ici sont des victimes du sixième incident. Ils ont été trouvés il y a deux jours, mais... les connaissez-vous, Kojou Akatsuki ? » demanda Natsuki.
« Non, je ne les connais pas... mais…, » balbutia Kojou.
Les lèvres de Kojou se tordaient désagréablement. Quand il avait fait un rapide regard à Yukina à côté de lui, le visage de Yukina était pâle alors qu’elle serrait les poings sans un mot.
Les hommes représentés sur la photo étaient le duo d’homme-bête et de vampire. Les hommes que Yukina avait rejetés alors qu’ils avaient tenté de flirter avec elle le jour où elle et lui s’étaient rencontrés pour la première fois. À un moment donné, après avoir fui Kojou et Yukina, quelqu’un les avait agressés et infligés des blessures presque fatales.
Si cela était en quelque sorte lié au combat dans le district des entrepôts la nuit précédente, il y avait de très fortes chances qu’Eustache soit celui qui les avait agressés tous les deux. Quoi qu’il en soit, Kojou et Yukina s’étaient impliqués plus profondément dans cet incident sans jamais s’en rendre compte.
« Alors, qu’est-il arrivé à toutes ces personnes ? » demanda Kojou.
« Ils ont été hospitalisés. Ils ne sont pas en danger de mort, mais aucun n’a encore repris connaissance. Je ne sais pas ce que je pourrais faire à un chien avec une force vitale puissante et une chauve-souris non vieillissante, » déclara Natsuki.
Natsuki avait reposé élégamment son menton sur ses mains alors qu’elle fixait Kojou d’un regard tranchant.
« C’est pourquoi je vous ai appelés tous les deux ici, » déclara Natsuki.
« Hein ? »
« Je ne sais pas dans quel but, mais celui qui a chassé des démons sans discernement reste en liberté. En d’autres termes, Kojou Akatsuki, il est possible que vous aussi soyez agressé, » déclara Natsuki.
« A-ah... Je vois. Supposons que oui, » répondit Kojou.
Ayant peu conscience de son statut de vampire, il ne s’en était pas rendu compte jusqu’à ce que Natsuki le dise, mais elle avait raison.
Eustache savait déjà que Kojou était le quatrième Primogéniteur. Si son objectif était vraiment de chasser les démons sans discernement, Kojou pourrait bien être sa prochaine cible.
En fait, quand Eustache avait rencontré Kojou, il l’avait dit.
Qu’il n’était pas encore temps de combattre un Primogéniteur — .
« Les démons travaillant dans des sociétés et leurs familles ont apparemment déjà été avertis de se méfier de la chasse aux démons. Je suis sûr que vous ne connaissez personne d’aussi haut placé, alors je vous préviens. Vous devriez me remercier, » déclara Natsuki à Kojou.
« Uh-huh. Eh bien, merci, » répondit-il.
« Alors pour cette raison, ne jouez plus la nuit comme vous l’avez fait hier. Au moins jusqu’à ce que cette question soit résolue, » déclara Natsuki.
« D…, » commença Kojou.
Le ton de Natsuki avait été si nonchalant que Kojou avait presque involontairement répondu, « D’accord », et était sur le point de hocher la tête. Cependant, juste avant de le faire, il avait remarqué le regard plein de reproches de Yukina et s’était rendu compte qu’il avait été pris en flagrant délit.
« Euh, ah, qu’est-ce que vous voulez dire, jouer la nuit ? » demanda Kojou.
« ... Hmph, très bien. Quoi qu’il en soit, vous avez été averti, » déclara Natsuki.
Natsuki avait parlé comme si elle s’ennuyait de tout cela, puis elle les avait renvoyés d’un geste de la main.
Kojou et Yukina avaient fait ce qu’elle avait indiqué, se levant et quittant ensemble la salle d’orientation des étudiants.
« Ah, c’est vrai. Attendez un moment, vous l’étudiante transférée, » à ce moment-là, Natsuki avait soudainement appelé Yukina.
Hein ? Yukina s’était retournée et elle avait regardé Natsuki en étant apparemment sur ses gardes.
Natsuki avait retiré quelque chose de la poche de sa robe noire et l’avait balancé à Yukina.
C’était une petite poupée-mascotte, assez petite pour tenir dans la paume de la main de Yukina. Elle l’avait attrapée par réflexe, en prononçant involontairement le nom de la poupée. « ... Nekoma-tan... »
*Gloups !* en regardant comment Yukina s’était couvert la bouche, Natsuki avait fait un large sourire.
« Vous aviez oublié ça. C’est le vôtre, n’est-ce pas ? » demanda Natsuki.
Yukina n’avait rien dit en réponse à la question de Natsuki. Une expression perplexe s’était emparée de Kojou alors qu’il regardait Natsuki et Yukina se fixer l’une et l’autre, avec la présence d’une tension suspendue dans l’air pour une raison insondable.
Finalement, Yukina avait fait un signe de tête poli et avait quitté la pièce.
Puis, regardant Yukina partir jusqu’à la toute fin, Natsuki avait semblé très satisfaite d’elle-même pour une raison inconnue.
***
Partie 4
« Donc Mme Minamiya savait, » Yukina avait parlé alors qu’elle marchait le long d’un angle du passage, comme pour se cacher des regards indiscrets.
La façon étrangement heureuse dont elle regardait la poupée qu’elle avait reçue de Natsuki lui donnait vraiment l’air d’une lycéenne ordinaire.
« Je suppose que oui... On a vraiment dérapé en laissant la poupée comme ça, » Kojou avait répondu avec une expression sérieuse.
Il avait eu l’intention de faire une fuite réussie la veille au soir, mais Natsuki semblait en effet savoir que c’était lui dès le début. Maintenant, elle a quelque chose d’autre sur moi, pensa-t-il, se sentant quelque peu déprimée.
Yukina avait fait un soupir quelque peu exaspéré en regardant Kojou. « Non. Pas ça. À propos de l’adversaire que nous avons combattu la nuit dernière. »
« Hein ? Ce vieil homme, Eustache, ou un nom dans le genre ? » demanda Kojou.
« Oui. Et aussi cette fille homoncule... Apparemment, la police savait déjà qu’ils se livraient à la chasse aux démons, » Kojou avait hoché la tête en se souvenant de la photo que Natsuki possédait.
Si les démons agressés avaient été filmés, ce ne serait pas une surprise si la même caméra de surveillance avait filmé Eustache et la fille. Donc, la police était sans doute au courant.
« Cependant, il semble qu’ils ne connaissent pas encore leur identité, » déclara Yukina.
« Identités ? » demanda Kojou.
« Le fait que l’auteur des crimes soit un apôtre arméothargien, » répondit Yukina.
« Je vois... Elle a dit que les gars qui ont été attaqués sont toujours inconscients…, » déclara Kojou.
« Oui. Il semblerait que nous soyons les seuls à les avoir combattus directement et a être sortis indemne, » déclara Yukina calmement.
À ce moment-là, Eustache avait facilement révélé son nom et son titre parce qu’il était confiant dans la certitude qu’il allait vaincre Yukina à ce moment-là. Lorsque l’on considérait la capacité de combat de la jeune fille Astarte, on ne pouvait pas dire qu’il s’agissait d’un excès de confiance. Cependant, Kojou s’était inséré dans la situation et, par conséquent, Yukina avait été saine et sauve. Pour eux deux, il s’agissait sans aucun doute d’une grave erreur de calcul.
« Pourquoi ne pas l’avoir dit à Natsuki plus tôt ? Au-delà des apparences, elle est titulaire d’une carte C. Elle a sa licence de Mage d’Attaque Anti-Démon. De plus, elle semble bien connaître la police, » demanda Kojou.
« Senpai... es-tu sérieux ? » demanda Yukina.
« Hein ? » s’exclama Kojou.
Yukina l’avait regardé les yeux à moitié fermés, faisant que Kojou avait reculé. Elle semblait en colère pour une raison inconnue.
« J’ai aussi une carte C, de plus pourquoi une personne de l’Organisation du Roi Lion doit-elle aller pleurer auprès de la police ? » demanda Yukina.
« Euh, ce n’est pas vraiment en raison du “pourquoi”, mais…, » commença à répondre Kojou.
En y repensant, Natsuki a dit que l’Organisation du Roi Lion et les flics ne s’entendent pas, se souvient Kojou. Cela explique peut-être la tension étrange dans l’air entre Yukina et Natsuki.
Yukina avait poussé un profond soupir. « Une simple affaire de tueur en série est un travail pour la police, mais comme il ne s’agit de rien de moins que quelqu’un de l’Église orthodoxe lothargienne, un apôtre armé, il s’agit donc d’un crime de sorcellerie international. C’est dans notre juridiction. »
« O-Oh. Ce n’est donc pas seulement une question de territoire, » déclara Kojou.
« Bien sûr que non. Et aussi, Senpai, as-tu oublié ? » demanda Yukina.
« Hein ? Oublié quoi ? » demanda Kojou.
« Sur la façon d’obtenir que ce que tu as fait soit reconnu comme une défense légitime, » répondit Yukina.
« Ah... Et sur le fait qu’il n’y a pas de preuve. Euh. Et tu as dit que ton témoignage ne suffira pas, Himeragi... Ah ! » C’était alors que Kojou avait finalement compris ce que Yukina avait en tête. « Himeragi, tu ne peux pas dire... »
« Oui. Cet opposant est l’auteur de la chasse aux démons et il a même vaincu un vampire de la “Vieille Garde”. N’importe qui reconnaîtrait le danger qu’il pose, donc si tu veux prouver qu’il t’a attaqué, je pense qu’on peut faire quelque chose quant à ton propre crime, Senpai. Après tout, tu es techniquement un Primogéniteur, » répondit Yukina.
« L’essentiel, c’est que si nous pouvons attraper l’apôtre armé et sa fille, tout ira bien... ? » demanda Kojou.
Oh, mon Dieu, Kojou avait poussé un soupir. Donc capturer Eustache annulerait son propre crime. L’inverse était également vrai : Jusqu’à ce qu’ils soient capturés, il ne pouvait pas demander l’aide de la police.
Si Kojou avait expliqué à la police ce qui s’était passé hier soir, il y avait de fortes chances qu’il soit détenu sur place, et qu’il ne puisse plus se déplacer librement. Cela révélerait aussi à Nagisa le fait qu’il était un vampire.
« Quoi qu’il en soit, la police n’est pas équipée pour s’occuper de cet apôtre arméothargien. Je crois que cela ne ferait qu’augmenter le nombre de victimes, » déclara Yukina.
Yukina, qui détenait la carte maîtresse appelée « Sekkaro », l’avait clairement fait véhiculer, sans aucune exaltation. Son ton signifiait qu’il s’agissait simplement de son analyse calme des faits en tant que Mage d’Attaque Anti-Démon.
Fatigué de tout cela, Kojou avait regardé dans ses yeux. « Si on ne trouve pas le vieux et la fille avant les flics, on ne peut rien faire, hein ? »
« Je ne crois pas que ce soit impossible. Nous sommes les seuls à savoir que le coupable est un apôtre arméothargien. Et étant donné leur apparence distinctive, les endroits où il peut se cacher sont limités, » répondit Yukina.
« Eh bien, tu as raison à ce sujet... de l’imaginer marcher dans la ville en étant habillé comme ça, » Commença Kojou, mais à ce moment-là, il s’était rendu compte de quelque chose.
C’était un homme d’âge moyen, mesurant près de deux mètres de haut, avec une fille à moitié nue. C’était presque un crime en soi. On pouvait se faire arrêter à tout moment comme ça.
« En fait, en pensant de cette façon, j’ai reçu des données ce matin, » déclara Yukina.
« Des données ? » demanda Kojou.
« Une liste des installations de l’Église de l’Europe de l’Ouest sur cette île, » répondit Yukina.
Pendant que Yukina parlait, elle avait sorti un bloc-notes de sa poche. C’était un bloc-notes fantaisie avec Nekoma-tan dessiné dessus. Cependant, il y avait une liste lugubre de noms d’églises et d’adresses de rues.
« Il n’y a qu’une seule église lothargienne orthodoxe. Il existe également sept établissements appartenant à d’autres sectes. Nul doute qu’il se cache dans l’un d’eux avec son associé, » déclara Yukina.
« ... Je me le demande, » marmonnait Kojou.
Yukina avait cligné des yeux en affichant sa surprise. Elle n’aurait jamais imaginé qu’il la contredise.
« Y a-t-il une erreur ? » demanda Yukina.
« Non, ce n’est pas cela, mais je me demande simplement si nous devrions nous y prendre d’une manière si simple, » déclara Kojou.
« Hmm ? » Les lèvres de Yukina se plissèrent dans ce qui ressemblait à une petite moue.
Le visage de Kojou avait quant à lui grimacé. « Ce que je veux dire, c’est que même si la police ne sait pas qu’ils sont lothargiens, je pense qu’elle sait au moins à quoi ressemblent ces deux-là. Cela inclut le vieil homme qui porte ce vêtement. »
« Je vois... Tu as peut-être raison..., » répondit Yukina.
« Si c’est le cas, la police n’aurait-elle pas déjà enquêté sur l’Église d’Europe occidentale ? »
« Ah..., » Yukina avait légèrement inhalé en entendant ça. Elle avait secoué la tête, semblant légèrement confuse. « Mais si c’est le cas, où sont-ils maintenant ? »
« Ouais... Hmm, peut-être une succursale étrangère ? » demanda Kojou.
Comme il essayait de penser à l’endroit où Eustache pouvait marcher en plein jour sans que personne ne se méfie, il avait dit la première chose à laquelle il pouvait penser.
« Quoi ? » s’exclama Yukina.
« Ce que j’entends par là, c’est que ce n’est pas parce qu’il est un apôtre armé qu’il ne peut pas être ailleurs qu’à l’église. Tout d’abord, nous ne savons pas si le vieil homme est un véritable apôtre armé. Il aurait pu prétendre en être un. »
« Je vois..., » une expression perplexe était apparue sur Yukina alors qu’elle concédait poliment ce point.
Peu importe sa grande capacité de combat, elle était encore une apprentie mage inexpérimentée. Dotée d’une personnalité aussi franche au départ, elle aurait pu être particulièrement vulnérable à la diffusion malicieuse de fausses informations.
« Cela dit, je ne pense pas qu’il puisse vraiment se cacher avec une telle apparence. Je pense qu’il doit avoir une sorte de piège. L’endroit le plus facile pour qu’un Lothargien puisse éviter les soupçons est au milieu des autres Lothargiens, par exemple, un endroit comme une ambassade des Lothargiens... Il n’y en a probablement pas en ville, » expliqua Kojou.
« Donc, une succursale dont le siège social se trouve à Lotharingia... ou autre ? » demanda Yukina.
« C’est bien ça. C’est ce que je veux dire, » Kojou avait hoché la tête. Il avait l’impression que cela avait du sens, mais l’idée n’avait pas la moindre preuve à l’appui. Si quelqu’un le lui avait demandé, il n’était pas assez confiant pour dire qu’il était absolument sûr.
Mais Yukina avait une expression sérieuse lorsqu’elle pensait à quelque chose. « Senpai... Je suis impressionnée. »
« Hein ? » s’exclama Kojou.
« Je suis assez surprise. Je n’aurais jamais pensé que même toi serais capable d’une pensée logique comme celle-ci, Senpai, » elle avait levé les yeux vers Kojou avec des étincelles dans les yeux alors qu’elle disait ça.
Sans réfléchir, Kojou avait détourné son visage de ce regard radieux. « Est-ce que c’est si... Je n’ai pas l’impression que cela soit un compliment, mais... »
« Cependant, s’il s’agit d’une succursale à l’intérieur de la ville d’Itogami dont le siège social se trouve ailleurs, comment devrions-nous enquêter, je me le demande ? » Yukina avait parlé en reprenant immédiatement une expression sérieuse.
« Ouais, ça m’a rendu perplexe, aussi... La Corporation de Gestion du Mégaflotteur devrait avoir des données sur toutes ces entités commerciales, mais ils ne les donneront pas à n’importe qui, après tout…, » déclara Yukina.
« Attends un peu, » avait murmuré Kojou en se souvenant de quelque chose. « La Corporation de Gestion du Mégaflotteur, hein ? »
Dans les pensées de Kojou, le visage d’une camarade de classe très bien connue avait émergé.
***
Partie 5
Nous nous trouvions maintenant justes avant la fin de la pause déjeuner. Kojou, avec une respiration difficile, était alors retourné en classe, se précipitant jusqu’au siège d’Asagi.
Depuis l’incident de ce matin-là, Asagi était clairement de mauvaise humeur pour une raison inconnue, mais en voyant que Kojou semblait sérieux pour une fois, elle avait levé le visage à contrecœur. Apparemment, ils étaient au moins en bons termes. Et puis...
« ... Des sociétés lothargiennes ? Pourquoi veux-tu le savoir ? » Quand Asagi avait fini d’écouter Kojou exposer l’essentiel, elle avait demandé d’un ton empli de doute.
« Euh, c’est... Ce n’est pas grand-chose, mais…, » Kojou avait balbutié un peu n’importe quoi, car il ne pouvait pas dire : je suis à la recherche d’un gars qui chasse les démons sans discernement. Asagi avait fusillé du regard un Kojou.
« Ce n’est pas... quelque chose que la fille Himeragi t’a demandé de faire, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle avec une certaine colère en elle.
« Qu’est-ce que c’est ? Non, ce serait ridicule. Non, non, » répondit Kojou.
« ... »
« Ce n’est vraiment pas ça ! Je fais des recherches personnelles sur Lotharingia pour les devoirs des vacances d’été, » répondit Kojou.
« Ah ? Des recherches personnelles ? » demanda Asagi.
Existe-t-il une telle chose ? Asagi se demandait ça, en penchant la tête, mais c’était un fait que Kojou avait manqué beaucoup de cours, et donc il avait reçu une énorme pile de devoirs supplémentaires que les autres n’avaient pas du faire. Comme si elle avait renoncé à appuyer davantage sur le point, Asagi avait attrapé son téléphone et elle l’avait mis en marche en poussant un soupir.
« Je suppose que je dois le faire. D’accord, je vais vérifier, » déclara Asagi.
« Oh, merci beaucoup, Asagi, » répondit Kojou.
« Tu vas devoir montrer ta gratitude. Des sociétés lothargiennes, hein ? ... Il n’y en a pas. Pas sur l’île. » En tapotant sur le clavier comme un pianiste de première classe, Asagi avait facilement extrait les informations confidentielles. Sa réponse avait déconcerté Kojou.
« Aucune ? Pas même une seule ? » demanda Kojou.
« Il y a un tas d’entreprises qui font affaire avec des sociétés lothargiennes dans le cadre d’accords de sous-traitance, mais tous les travailleurs sont japonais. En premier lieu, il n’y a aucune raison pour que les sociétés européennes aient des succursales sur l’Île d’Itogami. Il y a aussi des sanctuaires de démons là-bas. Comme la valeur du yen est élevée ces derniers temps, la plupart des personnes ne se seraient-elles pas retirées ici ? » déclara Asagi.
« ... retiré ? » demanda Kojou.
Une lumière s’était illuminée dans l’esprit de Kojou. Eustache était sûrement dans un tel lieu, car il n’avait pas besoin d’une société qui fut active. Le contraire était sans aucun doute d’autant mieux.
« Je vois... Asagi, peux-tu examiner ceux qui ont quitté l’île, mais avoir seulement ceux qui ont encore d’anciens bureaux non utilisés ? » demanda Kojou.
« Hmm, j’ai l’impression que si c’est dans les cinq ans dans le passé, il devrait toujours y avoir des dossiers sur ça, mais..., » déclara Asagi.
Asagi avait utilisé une fois de plus son clavier. Cette fois, il y avait eu une courte attente. C’était apparemment le temps qu’il fallait pour extraire les données. Finalement, l’écran avait changé et c’était des données détaillées qui le remplissent maintenant.
« Nous y voilà. Il n’y en a qu’un seul : le laboratoire pharmaceutique Sfelde. Le siège social se trouve à Lotharingia. Il s’agissait principalement de la recherche de nouveaux médicaments expérimentaux utilisés pour l’homoncule. Il y a deux ans, le laboratoire a été fermé, et c’est comme si l’immeuble a été saisi par les créanciers, mais qu’il est toujours inoccupé. »
« C’est ça, Asagi ! Où est-il ? » demanda Kojou.
Kojou s’était penché pour jeter un coup d’œil à l’écran du téléphone. Asagi avait un peu rougi devant l’innocence de Kojou qui s’approchait si près qu’ils pouvaient pratiquement se toucher.
« Euh, l’Île Nord, deuxième niveau, section B. C’est un quartier contenant uniquement des laboratoires d’entreprise, » répondit Asagi.
« J’ai compris. Merci, » pendant que Kojou parlait, il avait tourné le dos à Asagi tout à coup comme s’il allait partir.
« Attends un peu, Kojou. Où penses-tu aller ? » demanda Asagi.
« Quelque chose vient d’arriver. Je dois m’en aller ! » annonça Kojou.
« Euh !? Qu’est-ce que tu racontes ? Et les cours de l’après-midi ? » demanda Asagi.
« Trouve-moi une bonne excuse. S’il te plaît ! » Kojou avait fait une pose comme une demande de plaidoirie en penchant son buste, puis il laissa derrière lui que ces mots, car il avait vraiment quitté la salle de classe cette fois-ci.
En réalisant que Yukina attendait Kojou dans le couloir, Asagi avait donné un coup de pied dans la chaise de Kojou qui se trouvait devant elle.
« H-Hey vous deux... ! Qu’est-ce que c’est que ça !? Je vais vraiment te tuer ! Espèce d’abruti ! » cria Asagi.
Alors qu’Asagi criait en direction du couloir, ses camarades de classe craintifs s’étaient dépêchés de détourner les yeux. Alors c’est ainsi, le visage de Yaze semblait dire ça, après avoir tout regardé du début à la fin.
Et, sans que personne s’en aperçoive, Rin Tsukishima, la représentante de classe, avait poussé un doux soupir.
***
Partie 6
Sur l’Île Nord
Le district de Recherche et Developpement de l’Île Nord possédaient des laboratoires d’entreprise alignés les uns après les autres. Le site du laboratoire abandonné était resté là dans un coin du quartier futuriste qui avait une allure très artificielle, mais qui était très approprié sur cette île artificielle.
Il s’agissait en grande partie d’un bâtiment de quatre étages en forme de boîte.
Il n’avait pas de fenêtres, peut-être afin de protéger les secrets commerciaux. Pour cette raison, on n’avait pas vraiment l’impression que l’endroit avait été fermé. C’était un environnement idéal pour une cachette pour un criminel.
« Est-ce donc le laboratoire de l’entreprise pharmaceutique ? » en regardant depuis derrière l’ombre d’un arbre au bord de la route, Yukina avait demandé ça avec une expression indiquant qu’elle était sur ses gardes.
« Probablement, » avait répondu Kojou avec un signe de tête incertain. « La société mère s’est retirée, et le laboratoire était apparemment proche. Mais comme on dit que l’endroit a été saisi, je pense que les installations qui s’y trouvent sont encore intactes. Et cela inclut celui pour l’ajustement pour homoncule. »
« Une installation d’ajustement pour homoncule... C’est exactement ce dont ils ont besoin, n’est-ce pas ? » murmura Yukina en affichant une expression sérieuse.
Un homoncule était un titre donné à une forme de vie artificielle construite par la biotechnologie.
Bien qu’ils aient été conçus artificiellement jusqu’au niveau génétique, il y avait des différences fondamentales entre eux et les chimères.
La difficulté technologique était plus grande, mais le niveau de liberté dans la conception était également plus grand.
Les premières méthodes de production des homoncules auraient été établies au XVIe siècle. La recherche s’était longtemps poursuivie entre les mains d’une grande variété de personnes, soit pour produire une main-d’œuvre bon marché, soit pour développer un partenaire pour l’humanité.
Cependant, en fin de compte, l’utilisation généralisée de l’homoncule n’avait jamais eu lieu.
Il y avait deux raisons assez importantes que les personnes avaient citées pour cela.
Le premier était le problème éthique.
Il y avait une opposition profonde centrée sur les institutions religieuses contre la création de la vie, considérant que des comportements tels que les humains s’immisçaient dans le royaume du divin. En outre, un débat féroce avait fait rage sur la question de savoir si les homoncules devraient bénéficier des droits de l’homme, et le débat n’avait pas encore été réglé à ce jour.
Et l’autre raison était une simple question de coût de construction.
Les méthodes de production des homoncules coûtaient trop cher pour les utiliser pour le travail ou les envoyer sur les champs de bataille en tant que soldats. La technologie du clonage, etc., l’utilisation des êtres humains authentiques, était nettement moins chère.
Pour cette raison, la production d’homoncule était aujourd’hui rarement entreprise, et le nombre de scientifiques qui s’y consacraient avait considérablement diminué.
Cependant, même aujourd’hui, il y avait une exception : un domaine qui incorporait la recherche sur les homoncules. C’était l’utilisation de la technologie de l’homoncule dans le développement de produits pharmaceutiques. Les homoncules, dont la construction génétique pouvait être modifiée artificiellement, étaient optimaux pour les essais cliniques et la recherche sur les réponses immunitaires, et ainsi de suite. Les critiques s’étaient émoussées jusqu’à un certain point parce que c’était pour la juste cause de l’avancement de la médecine. Pour cette raison, la plupart des grandes entreprises pharmaceutiques avaient leurs propres installations pour la construction et la recherche d’homoncule.
Le laboratoire pharmaceutique Sfelde avait apparemment déjà été l’une de ces installations de recherche médicale.
« Nous ne pourrons jamais dire ce qu’il y a à l’intérieur de là, n’est-ce pas ? » Pendant que Yukina parlait, elle avait abaissé l’étui de guitare de son dos. Elle avait doucement retiré la lance d’argent, déployant les lames de la pointe de la lance.
« Je vais aller voir. Attends-moi ici, Senpai, » déclara Yukina.
« Hein ? Attends, Himeragi. N’as-tu pas l’intention d’y aller seule ? » demanda Kojou.
« Oui. C’est exactement ce que j’ai l’intention de faire, » Yukina avait répondu en levant les yeux vers Kojou.
« Pourquoi !? » demanda Kojou.
Oh mon Dieu. Alors que les yeux de Kojou s’élargissaient de surprise, Yukina avait poussé un grand soupir et secoua la tête.
« Et que feras-tu si tu viens avec moi, Senpai ? Tu ne ferais que me gêner, alors reste ici, » déclara Yukina.
« Euh, dans le chemin... ? Et si tu tombes à l’intérieur sur le vieil homme et la fille ? Vas-tu les combattre seule, Himeragi ? » demanda Kojou.
« B-Bien sûr. Et que ferais-tu si tu venais avec moi, Senpai ? » demanda Yukina.
« Arrête de parler comme si je pensais faire quelque chose de sale. Bon sang. » s’écria Kojou.
Kojou avait parlé avec un ton de déplaisir. Cependant, contrairement à Yukina, qui avait beaucoup d’entraînement en tant que Mage d’Attaque Anti-Démon, Kojou n’était qu’un amateur qui avait obtenu des pouvoirs de vampire. Même s’il s’appelait le quatrième Primogéniteur, il n’était même pas capable de contrôler un seul Vassal Bestial comme il le voulait. Compte tenu de cela, il ne pouvait s’empêcher d’être vu comme « sur le chemin ».
« Et que pourrais-tu faire en tant que vampire, Senpai ? Tu ne peux pas utiliser de Vassal Bestial, tu ne peux pas voler dans le ciel, tu ne peux même pas te transformer en brouillard ou autre, » répliqua Yukina.
« Seuls quelques vampires ont des pouvoirs spéciaux comme ça. Ce n’est pas comme si je ne pouvais rien faire, » déclara Kojou.
« Certes, ta force brute est considérable, mais tu ne peux pas l’utiliser en combat réel avec les mouvements d’un amateur. De plus, tu manques de prudence et de présence d’esprit, » continua à lâcher Yukina.
« U... gh... »
« Si tu le comprends vraiment, alors s’il te plaît, comporte-toi bien. Ne fais rien d’irréfléchi, » Yukina parlait d’un ton comme si elle le réprimandait.
Ce qu’elle avait dit était assez dur, mais elle n’était en aucun cas délibérément malveillante. Pour elle, elle ne faisait que souligner l’évidence pour que Kojou ne se mette pas en danger.
« Mais je m’inquiéterai pour toi, Himeragi ! » Kojou avait parlé d’un ton brutal et nerveux.
Ces mots avaient ouvert en grand les yeux de Yukina. Ses joues avaient un peu rougi.
« Qu’est-ce que tu dis... !? C’est moi qui m’inquiète pour toi, Senpai ! Si ton Vassal Bestial se déchaîne comme la nuit dernière au milieu de la ville, combien de dégâts penses-tu qu’il y aurait ? » demanda Yukina.
« Tu as raison, mais ce n’est pas juste que tout tombe sur tes épaules, Himeragi ! Je n’aime pas du tout ça. D’abord, ce n’est pas comme si je n’avais rien à voir avec tout ça, » déclara Kojou.
Kojou avait regardé Yukina avec un regard sérieux. Cette vigueur avait impressionné Yukina et cela l’avait rendue silencieuse pendant un moment.
« Je... Je comprends. Je pense que tu as raison, Senpai, » déclara Yukina.
Ahem. Avec un petit éclaircissement de sa gorge, Yukina avait fait une expression sérieuse.
« Eh bien, oui, » déclara Kojou en hochant la tête.
« Tant qu’il est possible que tu sois poursuivi en tant que vampire, tu as certainement quelque chose à voir avec cela, Senpai, » déclara Yukina.
« Attends, penses-tu que c’est le but que j’ai ? » demanda Kojou.
« En premier lieu, ma mission première est de veiller sur toi, je ne devrais vraiment pas te quitter des yeux, Senpai. Agissons ensemble autant que possible. Cependant, si nous rencontrons l’Apôtre Armé…, » déclara Yukina.
« D’accord. Je vais tout de suite courir vers un terrain plus sûr. Je ne veux pas te gêner, Himeragi, » compléta Kojou.
« Bien. S’il te plaît, fais-le, » répondit Yukina.
Après avoir soupiré ces mots, Yukina s’était tenue devant lui en levant les yeux vers Kojou. Après un peu d’hésitation, elle avait parlé d’une voix si faible qu’elle était à peine audible. « Euh, Senpai... »
« Hmm ? »
« Je te remercie énormément, » déclara Yukina.
« Hein ? Pourquoi fais-tu ça ? » demanda Kojou avec un visage empli de doutes. Cependant, Yukina sourit doucement et secoua la tête.
« Non. Ce n’est rien du tout. Allons-y, » déclara Yukina.
Whoosh. Déplaçant d’un coup sa lance comme si elle coupait tous les doutes avec elle, elle s’était dirigée vers le bâtiment.
***
Partie 7
Cela allait de soi, mais le bâtiment du laboratoire était fermé à clé. Bien sûr, c’était le cas pour les portes vitrées de l’entrée principale, mais l’entrée de service était aussi bloquée avec un cadenas et des chaînes.
Le cadenas bon marché était rouge avec de la rouille, indiquant qu’il n’avait pas été utilisé depuis longtemps.
« N’est-ce pas l’endroit où le vieux et la fille se cachent... ? » Kojou avait parlé sur un ton découragé.
D’après ce qu’ils pouvaient voir, c’était la seule façon d’entrer dans le bâtiment. Ce n’était pas non plus le genre de bâtiment auquel on pouvait accéder par le toit ou par le sous-sol. Même la fille homoncule n’aurait pas pu entrer par les évents, sans parler d’Eustache, avec son énorme carrure.
Cela signifierait que l’hypothèse de Kojou et Yukina selon laquelle ils avaient utilisé le laboratoire comme cachette était fausse. Cependant, Yukina avait fait un sourire satisfait.
« Non, Senpai. Nous avions raison, » déclara-t-elle.
La lance d’argent avait soudainement touché la porte de service.
*Chingg !* à cet instant, avec un son métallique aigu, Kojou avait l’impression que le verre se brisait sous ses yeux. La chaîne et le cadenas qui auraient dû verrouiller l’entrée de service avaient disparu, la porte s’était lentement ouverte.
« Himeragi ? Qu’est-ce que... ? » demanda Kojou.
« Un sort d’illusion de niveau novice. Senpai..., tomber face à une magie aussi simple fait de toi un échec en tant que Primogéniteur, » déclara Yukina.
Yukina avait fait un soupir exaspéré. Kojou était resté silencieux. Son cœur murmura comme s’il l’excusait, ce n’est pas comme si je voulais une note de passage pour ça !
L’intérieur du bâtiment était sombre. Cependant, Yukina semblait sereine lorsqu’elle marchait à l’intérieur.
Elle semblait avoir une meilleure vision nocturne que le vampire Kojou. Peut-être que cela aussi, c’était le pouvoir spécial du Chamane Épéiste que Yukina avait appelé la vue spirituelle.
Certes, avec autant de pouvoir à la disposition de Yukina, Kojou pouvait comprendre pourquoi elle sentait qu’il était sur son chemin.
Cependant, cela avait rendu Kojou vaguement nerveux. C’était la vérité que Kojou était un vampire sans talent, mais il pensait que même ainsi, Yukina était tout simplement trop parfaite.
Il ne pensait pas que l’ampleur de la puissance offensive et des connaissances de Yukina était quelque chose qu’une fille de quatorze à quinze ans pouvait acquérir par n’importe quelle méthode saine d’esprit.
« ... »
Tandis que Kojou marchait, réfléchissant distraitement à ce sujet, Yukina s’était soudainement arrêtée. Kojou avait foncé par inadvertance contre Yukina, lui faisant lâcher un soupir silencieux.
« Qu’est-ce qu’il y a, Himeragi ? » demanda Kojou.
« Senpai... C’est..., » Yukina avait désigné du doigt la scène qui s’était répandue sous leurs yeux.
C’était une pièce avec un plafond haut, comme la chapelle d’une église.
Au lieu de vitraux, les murs étaient revêtus de cuves cylindriques.
Chacun d’eux mesurait environ un mètre de diamètre. Ils mesuraient probablement un peu moins de deux mètres de haut. Au total, vingt exemplaires étaient disposés de gauche à droite à intervalles réguliers.
Les cuves étaient remplies d’une solution visqueuse de couleur ambre.
La lumière émise par les panneaux illuminés faisait faiblement briller le liquide, mais la vue était loin de ce que l’on pourrait appeler belle.
C’était une simple salle de laboratoire. Des cuves abandonnées pour l’ajustement de l’homoncule. Mais...
« Est-ce... un homoncule... ? C’est... ? » s’exclama Kojou en levant les yeux vers les cuves. Sa voix tremblait légèrement de colère.
Des formes de vie bizarres de la taille d’un chiot étaient suspendues dans la solution de couleur ambre. Certains, on pouvait le deviner, étaient comme des bêtes démoniaques, d’autres, comme de belles fées. Quoi qu’il en soit, il s’agissait de formes de vie qui n’existaient pas dans la nature.
« Senpai... ? »
Yukina avait été surprise de voir Kojou faire preuve d’une si grande et féroce colère. Yukina voulait lui demander la raison de cette colère, mais elle lui avait plutôt tourné le dos. Elle avait posé sa lance d’argent et avait abaissé sa posture.
Elle avait remarqué la présence de quelqu’un qui émergeait de l’ombre d’une cuve.
C’était une petite fille aux cheveux indigo. Elle avait des yeux splendides, d’un bleu pâle, mais elle regardait sans expression la lance que Yukina pointait vers elle. C’était la fille homoncule appelée Astarte.
« C’est…, » s’exclama Yukina.
Remarquant la présence d’Astarte, Kojou se retourna aussi. Gasp ! Cependant, Yukina avait étendu sa paume gauche devant les yeux de Kojou.
« Ne regarde pas, Senpai ! » déclara Yukina.
« Hein ? Euh, mais…, » balbutia Kojou.
« Ne regarde pas. Ne tourne pas ta tête par là, s’il te plaît ! » demanda Yukina.
« Himeragi ? Qu’est-ce que tu es… ? » commença Kojou.
« Euh ! » Kojou s’exclama d’une voix basse en regardant l’allure d’Astarte au travers des interstices entre les doigts de Yukina.
La première chose sur laquelle son regard était tombé, c’était la peau si blanche qu’elle en était presque transparente.
Des gouttes transparentes étaient tombées aux pieds d’Astarte. La fille homoncule semblait sortir tout juste d’une cuve, son adaptation était terminée.
La seule chose qu’elle avait sur son corps était un tissu fin, comme une blouse chirurgicale. Ce tissu était tout aussi trempé, s’accrochant à sa chair nue. Elle était bien entendue nue.
« Senpai..., » tandis que Kojou continuait à fixer Astarte, Yukina le regardait dans les yeux, parlant à voix basse. L’expression de Kojou s’était raidie en secouant la tête.
« Non, tu te trompes... ! Je ne le suis pas, Himeragi ! » s’écria Kojou.
« Je me trompe à propos de quoi ? Bonté divine... Tu es vraiment pervers, » déclara Yukina.
En laissant échapper un seul soupir difforme, Yukina semblait en colère alors qu’elle regardait de l’autre côté.
Cependant, Kojou n’avait pas détourné son regard de la vue de la chair d’Astarte, facilement visible à travers le tissu. Car sous sa chair blanche et transparente, une ombre aux couleurs de l’arc-en-ciel scintillait.
Soudain, Astarte avait tranquillement ouvert la bouche. « ... Avertissement. Veuillez immédiatement quitter cet endroit. »
« Hein ? » s’exclama Kojou.
Les mots quelque peu inattendus de la jeune fille avaient fait revenir Kojou à la raison. Entre-temps, Yukina avait modifié la façon dont elle avait placé sa lance, passant à une posture à partir de laquelle elle pouvait attaquer de manière préventive sans avertissement.
Cependant, Astarte avait continué à parler, semblant toujours complètement sans défense. « Cette île va bientôt couler. Avant que cela ne se produise, veuillez fuir le plus loin possible... »
« L’île... couler !? Bon sang, ça veut dire... !? » stupéfait, Kojou s’exclama en sentant un frisson couler le long de sa colonne vertébrale. Peut-être que la voix robotique avec une faible inflexion avait rendu les mots d’Astarte plus dignes de confiance. Un homoncule comme elle n’avait aucune raison de mentir à Kojou ou Yukina.
« Cette île se trouve être une terre transitoire flottante où les lignes de dragon traversent la mer du sud. Sans son noyau, il s’effondrera tout simplement..., » continua à dire Astarte.
« Hein ? » Yukina avait laissé échapper une voix étonnée par les mots récités par l’homoncule.
Kojou ne pouvait pas suivre, mais le dialogue avec Astarte comprenait apparemment des informations qui semblaient choquer Yukina.
Puis, derrière Astarte, une énorme ombre était lentement apparue.
C’était un homme énorme portant un vêtement solennel sur sa combinaison blindée d’amélioration. L’apôtre arméothargien Rudolf Eustache.
Tandis qu’il regardait froidement la fille homoncule, elle se retourna, semblant effrayée.
« — En effet. Nous désirons le trésor le plus précieux et immuable qu’est le noyau. Et c’est grâce à vous, Chamane Épéiste de l’Organisation du Roi Lion, que nous avons le pouvoir de réaliser notre aspiration de longue date. »
Il avait tourné la lame de sa bardiche vers la Yukina qui tenait sa lance pendant qu’il parlait.
Les mots mordants de l’Apôtre armé avaient apporté un regard de confusion sur Yukina.
Cependant, ce n’était pas elle qui avait répondu à Eustache, mais Kojou. « J’ai gagné le pouvoir... vous avez dit... ? L’avez-vous mis dans le corps de cette fille ? »
« Senpai ? »
La colère étouffée dans la voix de Kojou avait clairement déconcerté Yukina.
Kojou avait marché devant Yukina, regardant Eustache avec des yeux remplis de colère. L’apôtre arméothargien fixa indifféremment Kojou.
« Alors vous avez remarqué. Je devrais dire, comme on peut s’attendre du quatrième Primogéniteur. Cependant, même vous n’êtes plus une menace pour nous. Nous sommes invincibles, » déclara Eustache.
« Ne jouez pas avec moi ! » Le grondement de tonnerre de Kojou avait secoué l’air dans le laboratoire anciennement calme. « Vieil homme, pourquoi, avez-vous mis un Vassal Bestial dans cette fille ? »
« Euh... !? » s’exclama Yukina.
En écoutant la voix en colère de Kojou, Yukina avait regardé le corps mince d’Astarte avec une surprise apparente. Puis elle avait regardé les formes de vie bizarres dans les cuves de culture à gauche et à droite d’Astarte.
Ils ressemblaient à des bêtes démoniaques et des fées, des formes de vie déformées qui ne devraient pas exister dans ce monde. Mais une forme de vie artificielle pourrait-elle devenir l’hôte d’un Vassal Bestial — ?
« C’est exactement ce que vous dites. » Eustache avait exprimé sa fierté par ses paroles. « Le seul sang qui coule dans ses veines est celui des vampires qui font des vassaux de ces bêtes. Grâce à l’implantation d’un Vassal Bestial avant qu’il n’éclose, j’ai réussi à créer un homoncule qui est l’hôte d’un Vassal Bestial — bien qu’Astarte soit mon seul succès. »
« La ferme !! » Kojou avait interrompu les paroles de l’évêque. « Ne me dites pas que vous ne savez pas pourquoi aucun démon autre que les vampires ne peut utiliser les Vassaux Bestiales !! Vous le saviez parfaitement et vous l’avez quand même fait... ? »
« Bien sûr que si. Quand un Vassal Bestial se matérialise, elle consomme la force vitale de son hôte à un rythme incroyable. Pensez-vous vraiment que seuls les vampires ayant une force vitale “négative” infinie peuvent les apprivoiser ? » demanda le prêtre.
« Alors cette fille…, » commença à parler Yukina.
« Aucun doute, tant que Rhodaktylos réside en elle, sa durée de vie restante ne sera pas longue. Elle pourrait tenir encore deux semaines ou un peu plus. Et cela a été grandement allongé par la consommation des démons que nous avons vaincus... Cependant, c’est suffisant pour atteindre notre objectif, » Eustache avait parlé sur un ton qui n’avait pas un seul soupçon d’angoisse ou de culpabilité.
Kojou était tellement en colère qu’il n’arrivait pas à trouver les mots.
Yukina avait ouvert la bouche à sa place. Elle avait saisi sa lance comme si elle était secouée par l’image. « Consommer les... démons... ? Vous ne voulez pas dire que vous attaquiez des démons sur cette île pour... »
« Oui. Tout d’abord, leur énergie magique a servi d’appât vivant pour le Vassal Bestial. Et la deuxième raison, pour compléter la technique infusée dans Astarte... Chamane Épéiste de l’Organisation du Roi Lion, la bataille avec vous et la lance que vous tenez ont fourni des données splendides et précieuses à cette fin, » déclara Eustache.
Les épaules de Yukina tremblaient alors qu’il s’adressait à elle par son titre.
« Pour ça... vous avez élevé cette fille dans ce seul but !? C’est comme si vous l’utilisiez comme un outil ! » s’écria Yukina.
Eustache avait regardé Yukina manifester sa colère avec ce qui semblait être un amusement.
« Pourquoi êtes-vous indignée, Chamane Épéiste ? L’Organisation du Roi Lion ne vous a-t-il pas élevé pour que vous soyez également un outil ? » demanda Eustache.
« ... C’est... ! » commença à répondre Yukina.
« Acheter les enfants non désirés, leur inculquer uniquement des compétences pour s’opposer aux démons, et les envoyé au combat comme un outil jetable — c’est la voie de l’Organisation du Roi Lion, n’est-ce pas ? Chamane Épéiste, pour obtenir des techniques de contre-détonique avec une telle maîtrise, vous avez dû sacrifier quelque chose, n’est-ce pas ? » demanda Eustache.
Alors qu’Eustache lui avait fait remarquer cela calmement, tout le corps de Yukina s’était figé. Elle s’était mordu la lèvre inférieure sans dire mot alors que ses joues perdent leur couleur, devenant pâles.
« La ferme, vieil homme... » murmura Kojou comme pour protéger Yukina. Cependant, l’expression d’Eustache n’avait pas varié.
« J’utilise comme outil ce que j’ai créé pour être un outil, on prend ceux qui sont nés avec la bénédiction de Dieu et on les dégrade en outils. Je me demande à qui appartient le péché ? » demanda Eustache.
« Je vous ai dit de la fermer, sale prêtre pourri ! » cria Kojou.
Pendant que Kojou rugissait, tout son corps était enveloppé d’éclairs pâles. Des éclairs éblouissants émanaient du poing droit de Kojou. Kojou aurait dû apparaître comme un lycéen moyen, mais grâce à l’énergie magique dense qu’il dégageait, son Vassal Bestial s’était partiellement matérialisé, utilisant sa propre chair comme médium.
« Senpai... !? » Yukina avait fait une faible exclamation, comme si elle était complètement submergée par la densité de l’énergie magique qu’il dégageait.
Le visage d’Eustache, en équilibre sur sa hache de combat, s’était un peu étonné.
« Mon Dieu. Ainsi, l’énergie magique d’un Vassal Bestial répond à la colère de son hôte... C’est donc le pouvoir du quatrième Primogéniteur. Très bien Astarte ! Accordez-leur la pitié ! » déclara Eustache.
« Ordre accepté. » Obéissant aux ordres de son maître et créateur, la fille homoncule s’était mise au travers du chemin de Kojou.
De son petit corps, un Vassal Bestial géant et brumeux avait émergé.
C’était un géant translucide, scintillant des couleurs de l’arc-en-ciel. Ce n’était plus seulement des bras, mais un corps presque complet qui émergeait. C’était un géant de quatre à cinq mètres de haut. C’était un golem sans visage avec une épaisse armure de chair sur tout le corps.
Le Vassal Bestial humanoïde avait pris la fille qui était son hôte en elle pendant qu’elle hurlait.
« Ne fais pas ce qu’il dit ! » Kojou s’était déplacé pour frapper le golem avec son poing infusé d’éclairs.
Même s’il ne s’agissait que d’une petite frappe, cette attaque éclair avait la puissance d’un Vassal Bestial du Quatrième Primogéniteur. Certes, il pourrait surpasser celui d’un Vassal Bestial d’un vampire ordinaire. Cependant — .
« Senpai, non ! » Au moment où Yukina avait vu la scène, elle avait spontanément crié.
L’instant d’après, c’était Kojou, enveloppé de lumière, qui était envoyé en vol plané.
« Gu... aaa !! »
Tandis que Kojou poussait un grand cri, son corps volait en arrière comme un morceau de tissu en lambeaux.
Au moment où Kojou semblait avoir frappé le Vassal Bestial d’Astarte, une importante explosion avait éclaté, le faisant reculer de près de dix mètres.
Tout le corps du Kojou tombé était enveloppé d’une vapeur blanche qui avait en elle la puanteur de la chair brûlée.
C’était comme s’il avait été frappé par la foudre, comme si l’énergie magique du corps de Kojou s’était retournée contre lui.
« Senpai !! »
Yukina avait déplacé sa lance et avait chargé vers Astarte, apparemment pour protéger Kojou.
De concert avec l’énergie rituelle de Yukina, la pointe de lance argentée était enveloppée d’un éclat blanc pâle.
C’était la lumière sainte et purificatrice qui pouvait détruire même le Vassal Bestial d’un Primogéniteur. Aucune capacité que les démons possédaient ne pouvait résister à ce coup. Cela n’aurait pas dû pouvoir être bloqué. Cependant...
« Mon arme... a été arrêtée !? » Yukina s’exclama en réponse à l’étrange résistance qu’elle ressentait à travers la lance.
La lame de sa lance s’était arrêtée un tout petit peu avant de toucher le Vassal Bestial qui enveloppait Astarte. La lance, capable de pénétrer n’importe quelle chair démoniaque, avait été stoppée net.
Dans leur bataille précédente, Yukina avait ressenti une résistance similaire, mais maintenant elle en comprenait parfaitement la raison.
La surface du Vassal Bestial d’Astarte, « Rhododactylos », était entourée de la même lumière blanche que sa lance. En effet, par le même rayonnement sacré et purifiant.
« Résonance... !? Ce pouvoir est... ! » s’exclama Yukina.
« Vous avez raison, Chamane Épéiste. L’effet de l’Oscillation Divine — le pouvoir de neutraliser l’énergie magique et de déchirer n’importe quelle chair, mise en œuvre avec succès uniquement par l’Organisation du Roi Lion, son atout pour le combat anti-démon. En utilisant vos données de combat comme référence, j’ai finalement pu compléter les miennes, » déclara Eustache.
Eustache avait fait un sourire satisfait.
Sévèrement secouée, Yukina avait à peine réussi à continuer à repousser les contre-attaques d’Astarte.
Eustache avait dit qu’il s’était engagé dans des combats répétés avec des démons pour perfectionner sa technique incomplète.
C’était l’« Effet de l’Oscillation Divine », le pouvoir de neutraliser complètement toute attaque par l’énergie magique, le rituel secret déclaré comme étant la technique ultime de combat contre-démon, qu’il avait cherché.
Et puis ils avaient rencontré Yukina.
« Et ainsi, une Chamane Épéiste est venue sur l’île avec un Sekkaro, l’arme secrète de l’Organisation du Roi Lion, la seule mise en œuvre réussie au monde de “l’Effet de l’Oscillation Divine”. »
« Pas possible... C’est de ma faute si…, » balbutia Yukina.
Yukina, ayant perdu sa volonté de se battre, était submergée par Astarte.
Même incomplet, le EOD d’Astarte utilisait une technologie très similaire, en combinant les données obtenues de la lance, il était finalement devenu assez complet pour faire rebondir l’énergie magique de Kojou Akatsuki, le quatrième Primogéniteur. Les actions de Yukina les avaient donc aidés à l’achever.
Eustache avait obtenu le pouvoir qu’il désirait. Kojou avait été blessé et était au sol. Tout ça parce que Yukina était venue sur l’Île d’Itogami.
Alors qu’une expression creuse était arrivée sur Yukina, Eustache avait placé sa hache de combat devant elle.
« ... ! »
Yukina, avec sa concentration mentale perturbée, avait remarqué l’attaque de l’apôtre armé bien trop tard. Au moment où elle avait réagi, la lame massive de la hache de combat était déjà sous ses yeux.
Percevant qu’il ne lui était pas possible d’éviter ou de bloquer l’attaque, Yukina s’était instantanément résignée. Un impact avait secoué Yukina, et tout son corps avait été trempé par du sang tiède.
Cependant, cela n’avait pas fait mal comme elle s’y attendait.
À la place de ça, Yukina avait senti la chaleur l’envelopper partout, ainsi qu’une légère lourdeur.
« Koff... ! » Kojou avait légèrement toussé dans l’oreille de Yukina. Il y avait beaucoup de sang frais qui coulait de ses lèvres.
Déjà lourdement blessé dans la bataille contre Astarte, Kojou avait repoussé Yukina pour la protéger, encaissant l’attaque d’Eustache à sa place.
« S... Senpai... !? »
La voix de Yukina était tremblante. Elle avait soutenu Kojou alors qu’il s’effondrait.
Le corps de Kojou était exceptionnellement léger. De son bras, qui semblait enlacer désespérément Yukina, son torse déchiqueté avait glissé vers le bas.
Un seul coup de hache venant du haut avait brisé les côtes et la colonne vertébrale de Kojou, transformant le torse de Kojou en une scène abominable avec de petits morceaux de viande qui se détachait de là. Les os brisés étaient tombés sur le sol sous forme de fragments ensanglantés.
Avec un son sec et déchirant, ses vaisseaux sanguins et ses muscles endommagés s’étaient également déchirés en raison de la puissance de l’attaque.
Le sang frais et jaillissant de partout avait formé une mare de sang aux pieds de Yukina.
Le dernier morceau de peau reliant la tête de Kojou à son torse, incapable de supporter le poids du corps, s’était déchiré avec un son comme une fine déchirure de papier. Tout ce qui restait entre les mains de Yukina était la tête coupée de Kojou, avec ses yeux ouverts et vacants.
Le corps de Kojou s’était écrasé sur le sol. Sa colonne vertébrale, ses poumons, son cœur, tout s’était brisé et déchiré en morceaux méconnaissables en raison de la technique utilisée par l’Apôtre.
Les vampires étaient des êtres immortels et extrêmement solides. Cependant, un seul coup de l’Apôtre armé avait détruit son cœur, la source de ce pouvoir, son sang, le fondement de son énergie magique, et maintenant tout cela s’était simplement déversé en vain sur le sol...
« Senpai... Pourquoi... Oh non... non... Aaaaaaaaaaah... ! » cria Yukina.
La lance était tombée des mains de Yukina. Elle tenait désespérément Kojou, maintenant réduit à sa tête, avec ses deux bras. Cependant, Kojou n’avait bien sûr pas répondu.
Eustache avait regardé cette scène avec une expression neutre, abaissant sa hache de combat.
Il ne fait aucun doute qu’il avait jugé que Yukina n’avait plus la force de continuer le combat. Ayant maintenant perfectionné sa technique, Eustache n’avait plus aucune raison de combattre Yukina.
« Allons-y, Astarte... Allons reprendre notre trésor le plus précieux, » déclara Eustache.
« Acceptez, » murmura Astarte avec une expression neutre, enveloppée par le Vassal Bestial humanoïde.
Les bras géants du Vassal Bestial libérèrent une lumière pâle, détruisant le mur extérieur du laboratoire en produisant une explosion. Yukina avait tourné son dos pour protéger la tête coupée de Kojou de la poussière et des débris dansant dans le vent violent, penché sur lui comme la Vierge Marie.
Pendant un seul et dernier instant, le golem sans visage qui servait l’apôtre armé était resté accroupi, regardant Yukina.
Semblant triste d’une manière ou d’une autre, son regard semblait communiquer désespérément, fuyez rapidement de là.