Strike the Blood – Tome 1 – Chapitre 1 – Partie 2

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Chapitre 1 : Le Sanctuaire des Démons

Partie 2

L’Île d’Itogami se trouvait être une île artificielle flottant au milieu du Pacifique, à quelque trois cent trente kilomètres au sud de Tokyo. Il s’agissait d’une ville entièrement artificielle, construite à partir d’une série liée de constructions géantes flottantes et interconnectées connues sous le nom de mégaflotteurs.

Sa superficie totale était d’environ cent quatre-vingts kilomètres carrés. La population totale était d’environ cinq cent soixante mille habitants. Du point de vue administratif, elle s’appelait la Ville d’Itogami et faisait partie de la grande métropole de Tokyo, mais en réalité, c’était un district administratif spécial avec une structure politique indépendante.

Grâce à l’influence d’un courant chaud, le climat était doux, avec des températures moyennes supérieures à vingt degrés Celsius mêmes au milieu de l’hiver. Elle était située sous les tropiques : une île d’été éternel.

Cependant, la principale industrie de l’île n’était nullement le tourisme.

En premier lieu, il y avait des inspections rigoureuses de tous ceux qui entraient et sortaient de l’île. Aucun simple touriste ne visiterait un tel lieu.

La ville d’Itogami était une ville universitaire. Des représentants des principales industries japonaises, telles que les produits pharmaceutiques, les machines de précision, la fabrication de matériaux de haute technologie, et ainsi de suite, ainsi que des organismes de recherche d’universités renommées, s’étaient entassés les uns sur les autres sur cette île.

La raison était qu’un champ de recherche n’était autorisé que sur une île artificielle, loin du continent japonais.

« Sanctuaire des démons. »

Il s’agissait de l’autre nom que la ville d’Itogami avait reçu.

Hommes-bêtes, esprits, demi-démons, formes de vie artificielles et vampires..., sur cette île, ces races démoniaques, dont le nombre était réduit au point où ils étaient au bord de l’extinction en raison des effets de la dévastation de l’environnement et de la lutte contre la race humaine, avaient été officiellement reconnues et protégées. Leur constitution physique et leurs pouvoirs spéciaux avaient été analysés et utilisés en science et développement dans plusieurs domaines de l’industrie.

La ville d’Itogami était une ville artificielle construite précisément dans ce but.

La majorité des habitants de l’île étaient soit des démons, soit des chercheurs, soit des personnes ayant des pouvoirs spéciaux reconnus par la ville.

Les démons qui avaient fait l’objet de recherches avaient bien sûr été inclus dans le lot. Les races démoniaques qui coopéraient avec les dirigeants de ce district spécial se voyaient à leur tour accorder des droits résidentiels, les mêmes que les êtres humains, et étaient autorisées à étudier, travailler et vivre leur vie.

La ville d’Itogami était une ville modèle d’existence communautaire entre les races démoniaques et l’humanité...

Ou, peut-être, un laboratoire géant en cage.

« ... Merde, j’aimerais qu’ils fassent au moins quelque chose pour la chaleur, » Kojou avait pesté alors qu’il portait le capuchon de son parka bas sur ses yeux, résistant de toutes ses forces aux rayons du soleil.

Sur cette île chaude et humide, le corps ressentait la chaleur bien plus que le niveau indiqué par le thermomètre. Dans un certain sens, le vent chauffé par la surface de l’océan au milieu de l’été était plus difficile à supporter que les vents chauds du désert. Peu importe que les vampires soient faibles face au soleil... il s’agissait d’un environnement assez dur même pour les humains ordinaires.

La maison de Kojou était à une quinzaine de minutes par monorail du restaurant familial. Cependant, le peu d’argent présent dans le portefeuille de Kojou signifiait qu’il n’avait pas d’autre choix que d’y aller à pied. Baigné par le soleil couchant, et tout en ayant l’impression que sa peau allait brûler jusqu’à devenir croustillante, il s’était déplacé le long du centre commercial au bord de la mer.

Et, en regardant derrière lui d’un mouvement décontracté, il avait grogné sans sembler être amusé. « On me suit... n’est-ce pas ? »

Une fille toute seule marchait à une cinquantaine de mètres derrière Kojou. Il s’agissait de la fille avec l’étui de guitare basse sur son épaule qu’il avait déjà vu quand il avait quitté le restaurant familial.

La fille portait, comme Asagi, l’uniforme d’une fille de l’Académie Saiga. Le fait qu’elle avait un ruban autour du cou au lieu d’une cravate lui avait indiqué qu’elle était là en tant qu’élève du collège.

Il ne pouvait pas vraiment saisir son visage. Alors qu’elle était jolie, elle dégageait une aura comme celle d’un chat errant qui n’avait pas l’habitude d’avoir des gens autour d’elle. Peut-être n’était-elle pas habituée à la jupe courte, car de temps en temps, ses mouvements brusques menaçaient de laisser les autres contempler sans sa protection ce qui se trouvait dessous.

La jeune fille se tenait à une distance constante de Kojou, marchant à un rythme qui correspondait au sien. Quand Kojou s’était arrêté, elle s’était aussi arrêtée, se cachant derrière un arbre au bord de la route. Pourtant, elle ne montrait aucun signe de vouloir venir lui parler.

Il était clair qu’elle le suivait. De plus, elle n’avait apparemment pas voulu que Kojou s’en aperçoive.

« ... C’est peut-être une amie de Nagisa ? » murmura-t-il.

Kojou avait réfléchi aux différentes possibilités et en était arrivé à une conclusion.

Akatsuki Nagisa, la sœur cadette de Kojou d’un an, était également étudiante à l’Académie Saiga. Une élève du collège qu’il n’avait jamais vu avant s’intéressant à lui était plus susceptible d’avoir un lien de cause à effet avec sa petite sœur.

Mais il n’avait aucune idée qui lui aurait permis de savoir pourquoi elle ne lui parlait pas si c’était le cas. Suivre quelqu’un sous ce soleil brûlant ne pourrait pas être une chose amusante à faire.

Non, pour être franc, il y avait en effet une autre raison pour laquelle quelqu’un que Kojou ne connaissait pas pouvait le suivre partout. Mais il ne voulait pas penser à la possibilité.

« Je suppose qu’au moins, je ferais mieux de vérifier…, » murmura-t-il.

Après avoir dit ça, Kojou était entré dans un centre commercial qu’il avait remarqué du coin de l’œil. Sa destination était une salle de jeux vidéo près de l’entrée du centre commercial. Il ne savait pas pourquoi la fille avec l’étui de guitare le suivait, mais Kojou se demandait ce qu’elle ferait s’il entrait dans un magasin.

Et il s’était avéré que la fille avait été clairement déconcertée par la tournure des événements. Elle avait oublié de se cacher et s’était arrêtée juste à l’extérieur du magasin, semblant s’être égarée.

Elle ne voulait pas perdre Kojou, mais si elle allait elle-même dans le magasin, les chances de se retrouver face à face avec lui étaient assez élevées. Et cela, ce n’était pas bon non plus. Elle avait ainsi été prise entre deux intérêts contradictoires.

Non, plus exactement, c’était plus simple que ça, cet endroit étrange et inconnu appelé « arcade » l’avait mise sur ses gardes. C’était à ça que cela ressemblait.

La vue de la jeune fille debout toute seule devant un centre commercial frappé par le coucher du soleil avait donné à Kojou un sentiment vaguement misérable. Alors qu’il l’observait de l’autre côté d’un jeu de grue, Kojou avait été saisi par la culpabilité, comme s’il lui avait causé du tort d’une manière horrible.

« ... »

Poussant un long soupir, Kojou était reparti à contrecœur dans la rue. Ce n’était pas comme s’il pouvait rester caché pour toujours, alors il s’était dit qu’il essaierait plutôt de lui parler.

Mais, malheureusement, il semblait que la fille à l’étui de guitare avait pensé à la même chose de son côté.

À l’instant où Kojou avait essayé de sortir, la jeune fille était entrée dans le magasin avec un regard déterminé, ce qui fit qu’elle le rencontra juste à l’entrée.

Pendant quelques instants, leurs regards s’étaient croisés sans qu’un mot soit prononcé. D’une façon ou d’une autre, il s’agissait de la fille à la guitare qui avait réagi en premier.

« Q... Quatrième Primogéniteur ! » Alors que la jeune fille criait d’une voix nerveuse, elle avait adopté une position avec un centre de gravité plus bas.

De près, elle ressemblait encore à une jolie fille, mais Kojou se sentait encore plus déprimé.

Avec cette simple phrase, il savait très bien pourquoi elle l’avait suivi. Elle cherchait le vampire connu sous le nom de Quatrième Primogéniteur. Elle ne semblait pas être un démon en voulant après la vie d’un Primogéniteur, ou une sorte de chasseur de primes, mais il n’y avait aucun doute qu’elle était une adversaire gênante. Personne de sain d’esprit ne faisait partie d’un groupe qui s’adresserait à Kojou comme « Quatrième Primogéniteur ».

Pendant un moment seulement, Kojou avait réfléchi silencieusement à ce qu’il fallait faire. « Oh ! Mi dispiace ! Auguri ! »

Et soudain, il étendit les deux bras dans un geste exagéré.

Comme Kojou déclarait des mots étrangers dont il se souvenait à peine, la fille de l’étui à guitare l’avait regardé, stupéfaite.

« Hein ? »

« Je suis... un Italien de passage. Je ne connais pas très bien le japonais. Ciao ! Arrivederci ! Grazie ! Grazie ! » Tout en criant de telles choses rapidement, Kojou s’était échappé de la zone. Il avait glissé sur le côté de la fille et avait quitté le magasin. Un moment plus tard...

« Qu... ?! Attendez, Kojou Akatsuki ! » Soudain, reprenant ses esprits, la jeune fille avait crié haut et fort le nom de Kojou.

Ennuyé, Kojou regarda par-dessus son épaule en affichant une grimace. Il avait hérité du titre de vampire le plus puissant du monde trois mois auparavant. Puisqu’il avait travaillé dur pour le cacher, seul un très petit nombre de personnes le savait.

Dans tous les cas, ici dans la ville d’Itogami, une seule personne en dehors de Kojou lui-même aurait dû savoir que Kojou Akatsuki était le Quatrième Primogéniteur.

« Qui êtes-vous ? » Kojou fixa la jeune fille afin de montrer sa méfiance alors qu’il demandait ça.

La jeune fille avait retourné le regard de Kojou avec des yeux sérieux, répondant d’une voix dure et un peu adulte. « Je suis une Chamane Épéiste de l’Organisation du Roi Lion. Par ordre des Trois Saints de l’Organisation du Roi Lion, je suis venue en mission pour veiller sur le Quatrième Primogéniteur. »

Ha, pensa Kojou, en écoutant les paroles de la jeune fille avec un visage intrigué. Il n’avait aucune idée de ce que la fille disait. Organisation du Roi Lion. Chamane Épéiste. Il n’avait jamais entendu parler de ces termes auparavant.

La seule chose qui lui avait été transmise à ce moment-là était que sa prémonition, qu’il s’agissait d’un problème, était vraie.

Alors qu’il était totalement perplexe sur la façon d’y faire face, Kojou avait finalement décidé de faire comme s’il n’avait rien entendu. « Ah... Désolé. Vous vous trompez de personne. Allez essayer ça avec quelqu’un d’autre. »

« Hein ? N’est-ce pas la bonne personne ? Hein... ? » Le regard de la jeune fille errait, l’air confus. Kojou venait d’inventer le scénario du mauvais gars à la volée, mais elle semblait l’avoir gobé.

Peut-être qu’elle avait juste une personnalité exceptionnellement franche.

Kojou avait décidé de saisir cette occasion. Tandis qu’il tournait le dos afin de s’enfuir, la jeune fille l’appelait en toute hâte. « Attendez, s’il vous plaît ! N’ai-je vraiment pas localisé la bonne personne !? »

« Non, vous faites le guet, mais cela n’a rien à voir avec moi. Je suis occupé, alors... ! » Kojou avait lâché une vague réponse bâclée en quittant l’endroit dans l’urgence.

La jeune fille avec l’étui de guitare sur son dos se tenait debout là où elle était, affichant encore une expression stupéfaite et déconcertante. Que son affirmation d’identité erronée ait fait l’affaire ou non, elle semblait avoir renoncé à le suivre. Même ainsi, il n’avait toujours aucune idée de ce qu’elle était vraiment, de sorte que la question restait fondamentalement non résolue, mais c’était toujours mieux que d’être aspiré dans quelque chose de gênant la veille d’un examen de rattrapage.

Arrivé à l’entrée du centre commercial, il avait regardé en arrière une fois de plus pour s’assurer que la fille ne le suivait pas. La scène qui était apparue devant ses yeux l’avait surpris.

Deux garçons qu’il ne connaissait pas se tenaient ensemble devant la fille à l’étui de guitare de tout à l’heure, obstruant son chemin.

Ils avaient l’air d’avoir plus ou moins vingt ans. Ils avaient de longs cheveux teints de façon extravagante et des costumes noirs de style gigolo qui ne leur convenaient pas très bien. Ils semblaient être des hommes frivoles et il était facile à comprendre leurs intentions.

« ... Hé, toi là, bébé. Qu’est-ce qui ne va pas ? La chasse aux mecs n’a pas marché ? »

« Si tu t’ennuies, pourquoi ne pas venir jouer avec nous ? On vient d’être payé, donc on est plein aux as... »

Il avait entendu des bribes de conversation venant des voix d’hommes. Ils semblaient draguer la fille dont il s’était éloigné.

La jeune fille scruta les hommes avec une attitude froide, mais cela ne semblait que rendre l’atmosphère plus tumultueuse. L’un des hommes lui avait alors crié dessus d’une voix rude. Kojou avait vu la fille répondre avec une expression tranchante.

« ... Les gars, un peu vieux pour poser un doigt sur une lycéenne, n’est-ce pas ? »

La couleur s’était estompée du visage de Kojou. Il savait qu’il devrait laisser faire, mais la jeune fille connaissait l’existence du Quatrième Primogéniteur et l’avait suivi partout. Si, par hasard, cela devenait un problème d’application de la loi, il n’y avait aucune garantie que cela ne mènerait pas directement jusqu’à Kojou.

Et Kojou avait une autre raison de s’inquiéter : les bracelets métalliques autour des poignets des deux hommes. Il s’agissait d’Identificateur Démoniaque, avec des biocapteurs, des capteurs magiques, des transmetteurs, etc. à l’intérieur. Ceux qui les portaient n’étaient pas humains. Ils étaient des citoyens spéciaux enregistrés du Sanctuaire des Démons. En d’autres termes, des inhumains. Les « monstres »... c’est comme ça qu’on les appelait parfois.

Ce n’était pas souvent que les démons enregistrés portant un bracelet causaient du tort aux êtres humains. S’il le faisait, les agents du Contre-Démon de la Garde de l’île les auraient poursuivis en force. Par conséquent, la jeune fille n’était pas en danger immédiat.

Le problème était qu’il était possible que le fait qu’il soit le Quatrième Primogéniteur puisse glisser hors des lèvres de la jeune fille.

Si cela se produisait, le nom de Kojou Akatsuki serait sur toutes les lèvres des démons en un rien de temps. Et bien sûr, il y aurait sans doute ceux qui voulaient faire de Kojou un allié, ceux qui voulaient l’utiliser comme cobaye, et peut-être même ceux qui voulaient le tuer pour augmenter leur notoriété. De toute façon, ça annoncerait la fin de la vie paisible de Kojou. Il devait arranger les choses avant que ça n’arrive.

Avec un profond soupir, Kojou avait commencé à courir vers la fille à l’étui à guitare.

L’instant d’après, la jupe de l’uniforme de la fille avait été soulevée.

L’un des hommes, après avoir retourné la jupe de la fille, avait craché une remarque insouciante qui ressemblait à « Eh bien, n’es-tu pas un peu hautaine ? »  Kojou se raidit involontairement, les couleurs pastel à carreaux qui étaient apparues remplissant son champ de vision. Puis...

« Petit Tonnerre ! »

Les beaux sourcils de la jeune fille s’étaient plissés, elle avait chanté un sort, et à l’instant d’après, le corps de l’homme qui avait posé sa main sur sa jupe avait été soufflé avec assez de force pour faire basculer un camion.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre !

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