Saikyou Mahoushi no Inton Keikaku LN – Tome 2 – Chapitre 9 – Partie 7

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Chapitre 9 : Fomenter les ténèbres

Partie 7

De retour dans sa chambre, sa colocataire lui manquant, Alice était tombée sur le lit.

« Qu’est-ce qui s’est passé avec moi ? » Elle s’était sentie gênée. Son visage était devenu rouge rien que d’y penser.

En même temps, elle se sentait mélancolique. Elle avait des flash-back sur le passé qu’elle aurait dû laisser derrière elle il y a longtemps. Peut-être qu’elle n’avait toujours pas réussi à s’en sortir.

Pensant qu’elle ne pouvait pas s’enfuir, elle sentait une frustration qu’elle ne pouvait pas exprimer avec des mots.

Elle voulait devenir forte comme lui.

Alice avait supposé à tort qu’elle était assez forte. Cependant, elle avait été mise au courant de son erreur quand sa confiance passagère avait été si facilement détruite.

Je n’ai jamais surmonté mon passé.

Mais elle avait tort… ce n’était pas de surmonter son passé. Elle n’avait fait que le couvrir. Tout ce qu’elle avait fait, c’était mettre un couvercle dessus, recouvert d’un tissu fin.

C’est pourquoi sa blessure avait été si facilement exposée. Non, si seulement elle avait été exposée, elle n’aurait eu aucune raison de paniquer autant.

À l’époque, tout avait été expliqué à la jeune Alice. Ce qui avait été fait dans cet établissement, ce qui lui était arrivé et comment ses parents étaient morts. Elle avait tout compris, mais elle ne pouvait pas l’accepter.

Sa haine pour la personne qui en était la cause était restée.

C’était une émotion sombre qu’elle cachait à côté de ses souvenirs.

Et quand elle l’avait reconnu.

« Je ne pourrais jamais être libre tant qu’il est encore en vie, » s’était confiée Alice dans la pièce sombre.

On ne pouvait pas oublier le passé. Et elle ne voulait pas non plus l’oublier.

En même temps, elle était frustrée de ne pouvoir rien faire. C’est pourquoi elle commencerait par affronter son passé.

Après avoir décidé cela, ses paupières s’étaient finalement refermées à cause de sa fatigue. Elle avait soudain eu l’impression d’avoir oublié quelque chose, mais n’avait pas pu lutter contre sa somnolence et était tombée dans un profond sommeil.

Alice faisait un rêve. Avant de s’endormir, les souvenirs dont elle ne se souvenait pas étaient, comme prévu, liés à son passé. Mais la vérité était que son passé n’était pas seulement rempli de mauvais souvenirs. Et les maigres souvenirs de joie et de bonheur étaient dus au fait qu’elle vivait dans un monde de rêve.

Les fragments clignotants de ses souvenirs l’invitaient à entrevoir une vieille vision.

Alice n’était pas la seule dans ce centre de recherche militaire. Dès qu’elle se souvint que dans son rêve, un groupe d’enfants se présenta devant elle en transe. Leurs âges étaient variés, mais ils étaient encore des enfants.

Son séjour dans l’établissement avait été si long, si sombre et si misérable que l’idée de retrouver ses parents n’avait pas suffi à le surmonter. C’est pourquoi il devait y en avoir plus.

D’autres avaient surmonté les expériences douloureuses à ses côtés. Des amis qui l’avaient soutenue… il devait y avoir…

Pendant qu’elle rêvait, des larmes coulèrent des yeux d’Alice, le long de ses joues et elles tombèrent sur son oreiller.

Quand elle se réveillerait de son rêve, Alice comprendrait sûrement pourquoi elle l’avait oublié. Elle avait caché tous ses souvenirs douloureux du passé, ainsi que les quelques jours de plaisir et les liens qu’elle avait tissés.

Ses souvenirs avaient commencé à refaire surface après ce qui s’était passé aujourd’hui.

« … Melissa. »

Les lèvres d’Alice bougeaient, tandis qu’elle parlait doucement dans son sommeil. Le nom qui n’appartenait à personne sortit de sa bouche, et disparut dans la pièce silencieuse.

Le lendemain, Alice était arrivée au laboratoire plus tôt que d’habitude, ou plutôt trop tôt. Il y avait très peu de gens qui se promenaient à l’extérieur à cette heure.

« C’est rapide ! »

« Hee hee hee... Je me suis endormie tôt hier, alors je me suis réveillée tôt aussi. » Alice sortit la langue comme si de rien n’était, et Alus ne cacha pas à quel point cela lui était pénible, comme toujours. Il ne parlait pas seulement de l’heure de la journée, mais plutôt du fait qu’elle avait été émotionnellement dévastée hier encore.

Pourtant, alors qu’Alice entrait à nouveau dans le laboratoire, apparemment sans ménagement, son expression devint sérieuse lorsqu’elle regarda Alus.

« Attends un peu…, » Alus éteignit le moniteur virtuel alors qu’il travaillait déjà, et jeta un coup d’œil sur Loki qui était en train de préparer son petit déjeuner. « Loki, sors un instant… »

Alice avait alors dit. « Attends, je veux que Loki entende ça aussi. »

« … Je vois. »

Loki arrêta ses préparatifs avec un regard surpris. À la fin, elle avait fait du thé pour trois et ils s’étaient assis autour de la table.

Après avoir pris une grande respiration, Alice avait posé sa main sur sa poitrine. Je vais bien, se dit-elle, avant de commencer à parler.

« C’est arrivé quand j’avais sept ans…, » commença Alice.

***

Alice avait raconté son dur passé, se vidant le cœur, s’arrêtant de temps en temps.

Alus l’écouta attentivement, son expression ne changeant pas. Loki était également restée sans expression, mais lorsque le nom de ce chercheur a été mentionné, ses yeux s’étaient ouverts en grand. Heureusement, Alice n’avait pas eu le courage de le remarquer.

Pendant ce temps, après avoir fini de tout leur raconter, Alice avait eu l’impression qu’un poids s’était détaché de sa poitrine.

« Je vois. Je commence à comprendre, » dit Alus.

« Oui. Je pense que mon mana a commencé à devenir bizarre à cause des expériences de l’époque, » déclara Alice. Ayant appris la vérité, elle avait décidé d’accepter les résultats. Et le fait qu’elle avait révélé son passé à Alus et Loki était peut-être une preuve de sa résolution.

« Le projet de séparation des facteurs d’éléments, est-ce que c’est... Je ne sais pas à quoi cela servirait, » dit Alice.

« Oui, mais quand même, je suis surpris que tu aies accepté de participer à ses recherches. » Alus jeta un coup d’œil sur Loki qui venait de parler et il changea de sujet.

Loki comprit sa dérive et ferma la bouche. Mais quand même… s’était-elle dite, en regardant la fille devant elle. Bien que les recherches d’Alus lui seraient bénéfiques, c’était impressionnant qu’elle y ait consenti.

« Je pensais que j’avais tout arrangé… mais on dirait que je ne peux pas gérer tout ça… en plus, participer aux expériences était le seul moyen de voir mes parents. En y repensant, je n’y étais peut-être pas si opposée que ça… Oh, mais ce n’était pas si mal. J’avais même un ami dans l’établissement. » Finalement, Alice avait forcé un sourire.

« Je vois, » déclara Alus.

Alice avait laissé échapper de faux rires à la déclaration murmurée d’Alus.

Alus ne connaissait pas la chaleur d’avoir des parents. Il n’avait jamais vu leurs visages. C’est pourquoi il ne comprenait pas jusqu’où un enfant pouvait aller pour ses parents. Donc pour lui, c’était une émotion difficile à saisir.

Cependant, Loki avait connu des circonstances similaires. Elle fixa silencieusement Alice, qui avait retrouvé son calme. Alors que Loki n’avait pas été manipulée par le destin comme Alice l’avait été, elle avait été exposée au monde irrationnel et injuste, tout comme Alice.

Elle ne sympathisait pas avec elle. Mais elle pouvait ressentir une faible empathie et de la camaraderie. Loki avait pu vivre grâce à Alus. Elle s’était dit qu’Alice avait aussi dû être soutenue dans la vie. Et cette rousse qui n’était pas là maintenant était sûrement une existence importante pour elle aussi. Mais Loki n’était pas prête à reconnaître que Tesfia valait tant que ça.

C’est alors qu’Alus avait jeté un coup d’œil, la ramenant à la réalité. Elle lui rendit son regard en nature.

En entendant le récit d’Alice, Loki avait également réalisé que la cible d’élimination qu’Alus avait reçue, Godma Barhong, était liée à l’histoire d’Alice.

Le regard d’Alus avait fait taire Loki, au cas où.

Pendant ce temps, Alus pensait aussi à quelque chose de différent. Ils n’allaient pas dire à Alice que Barhong avait une cible sur le dos. Il ne pouvait pas non plus révéler des secrets militaires de son propre chef.

Alors qu’Alice avait dit qu’elle avait réglé ses émotions de son passé, ses sentiments envers Barhong lui-même étaient une autre affaire.

Même si elle voulait se venger, c’était le boulot d’Alus.

« Alice, ton défaut n’a probablement pas été planifié, » déclara Alus.

« Qu’est-ce que tu veux dire ? » demanda Alice.

« Que ce n’était pas le but de l’expérience, mais le résultat de celle-ci. Un accident, en d’autres termes. Il a probablement été réalisé de façon négligée, mais même alors, il est probable que cela ne soit arrivé qu’à toi, » déclara Alus.

Alice devint pâle. Si c’était vrai, elle était plus que malchanceuse. « Pas possible… pourquoi juste moi ? »

Mais Alus continua, comme pour réprimer son agitation. « Tout d’abord, il est impossible de faire en sorte qu’un défaut affecte l’information du mana d’une personne. » C’était un changement assez important pour affecter les sphères de mana fournies par le cœur. Faire cela intentionnellement mettrait le corps d’une personne en danger de mort.

Alors, interférer avec le mana qui avait fait surgir des sphères de mana était possible. Mais, en réalité, c’était encore plus irréaliste. Essayer de réécrire les informations de mana à l’intérieur du corps aurait, au mieux, pour résultat l’effondrement de l’ego ou de la personnalité, mais il y avait aussi un risque élevé de rejet, ce qui faisait que le corps était incapable de soutenir la vie. Les informations de mana définissaient strictement une personne, par rapport à l’information physique.

Avant, Alus avait fourni son mana à Loki, mais il l’avait simplement versé dans un récipient vide, et n’avait pas perturbé la source d’approvisionnement. En tant que tel, à proprement parler, il n’écrasait pas l’information. Malgré cela, il craignait que son corps ne le rejette.

« Tu n’as pas eu de chance, mais tu peux aussi dire que tu as eu de la chance, » déclara Alus.

« — !! »

Alice fut stupéfaite et sans voix. Dans son esprit, elle pensait qu’il voulait dire qu’elle avait de la chance d’être en vie avec ce défaut.

Mais Alus continua comme s’il avait lu dans ses pensées. « Ce n’est pas tout ce que je veux dire par chance. »

Un regard perplexe apparut sur le visage d’Alice. Elle se demandait comment elle pouvait avoir de la chance, à part de ne pas mourir. En y pensant normalement, il n’y avait rien de positif du point de vue d’un magicien.

À la place d’Alice, qui ne pouvait pas parler, Loki demanda. « Que veux-tu dire exactement par chance ? »

« Eh bien. J’aimerais y réfléchir un peu plus avant de répondre, » déclara Alus.

« Hein !? » Alice était prête à s’accrocher à n’importe quoi. Si elle pouvait trouver une lueur d’espoir dans son passé malheureux… s’il y avait de la chance qui pourrait la mener vers un avenir meilleur, elle serait capable d’accepter son sort avec plus d’optimisme. Ce serait un grand pas en avant pour elle.

Mais ce qu’Alus avait dit était contradictoire. Quand elle avait accepté de devenir son sujet d’essai, il avait dit qu’il ne serait pas juste qu’il ne lui explique pas le processus de ses recherches.

« Peux-tu me dire pourquoi tu ne veux pas me le dire ? » demanda Alice.

« Bien sûr que oui. Mais si tu l’entends, tu pourrais être encore plus inquiète. Dans le pire des cas, il se peut que l’on te demande de redevenir sujet de test dans un autre projet. Si la nation le découvre, bien sûr, » déclara Alus.

Pour Alus, c’était une réponse évasive. Mais Alice avait compris sa dérive quand il avait mentionné les mots, « sujet d’essai ».

Il pensait à elle. Quand elle s’en était rendu compte, elle s’était sentie soulagée d’un poids.

« Mais c’est à toi de décider, Alice. C’est pourquoi… il y a quelque chose que je veux que tu essayes encore une fois, » déclara Alus.

« … OK. » Pas sûre de pouvoir se réjouir, Alice avait hésité. Mais l’option de ne pas le respecter avait déjà disparu de son esprit.

Si les paroles d’Alus étaient vraies, alors recevoir des informations plus détaillées serait formidable, mais elle était encore étudiante, et ce serait peut-être trop pour elle. Rien ne garantissait non plus que son traumatisme ne reviendrait pas. Comme elle était encore immature à bien des égards, Alice pourrait ne pas être capable d’accepter ou de comprendre ce qu’il lui dirait.

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3 commentaires :

  1. Ethan Nakamura

    Merci pour le chapitre.

  2. Je pense qu’il y a une erreur dans la partie :
    « Le projet de séparation des facteurs d’éléments, est-ce que c’est… Je ne sais pas à quoi cela servirait, » dit Alice.

    Car la suite du texte prouve que c’est Loki qui parle et non Alice.
    Sinon merci pour le chapitre ça fait plaisir. 😁

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