Saikyou Mahoushi no Inton Keikaku LN – Tome 2 – Chapitre 8

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Chapitre 8 : Souvenirs brisés

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Chapitre 8 : Souvenirs brisés

Partie 1

Quand est-ce que c’était… ?

Non, en y pensant maintenant, cela avait commencé avant qu’elle ne prenne conscience de ce qui l’entourait.

Le projet de séparation des facteurs d’éléments avait été une étape importante dans sa vie. Les souvenirs de la jeune Alice étaient presque tous dans ces lieux de recherche.

Ses parents venaient lui rendre visite tous les jours. Son père était un homme agréable, sa mère belle et douce, et bien qu’ils ne se rencontraient que pour un petit moment chaque jour, le temps s’était passé avec des sourires joyeux.

Tous les souvenirs qu’elle avait étaient pleins de ces sourires, ou étaient censés l’être.

Quand le temps était écoulé, ils disaient toujours. « Nous vous reverrons certainement demain, » lui faisant signe de la main alors que leur visite touchait à sa fin.

C’était tout naturel pour Alice. C’est pourquoi elle n’était pas très bouleversée et attendait simplement de revoir ses parents.

Née dans une famille pauvre de roturiers, Alice avait quand même apporté le bonheur à ses parents. La famille de trois individus n’était pas à l’aise, mais ils étaient heureux.

Mais peu après l’âge de sept ans, Alice était tombée malade lors d’une épidémie et avait subi des tests détaillés à l’hôpital. Cette dépense, loin d’être bon marché, était devenue un fardeau majeur pour la famille Tilake, qui avait peu de marge dans ses finances.

Bien sûr, les parents d’Alice n’avaient pas regretté leur décision. Mais s’il y avait un problème, ce serait que l’établissement où Alice avait été emmenée n’était pas un grand hôpital géré par le gouvernement.

C’était beaucoup trop cruel pour appeler ça le destin.

Les résultats des essais détaillés avaient révélé qu’Alice avait une affinité rare pour un élément. Elle s’était également avérée être un sujet d’essai idéal pour le nouveau plan du pays. Il y en avait très peu avec une affinité pour les éléments, et à l’époque il y avait l’espoir qu’ils détiendraient un grand pouvoir pour s’opposer aux mamonos et devenir un symbole pour l’humanité.

Peu de temps après, le pays avait demandé à ses parents de prendre la garde d’Alice pour le bien de la nation et de l’humanité.

Il était clair comme de l’eau de roche qui leur avait divulgué les résultats des tests.

Alice s’était rapidement remise de l’épidémie grâce à un remède miracle, mais ce remède s’était avéré très coûteux. Comme il ne pouvait pas être produit en série, le coût était quelque chose qu’une famille pauvre ne pourrait jamais espérer payer. Il s’agissait d’une dépense extraordinaire, qui dépassait de loin le prix général du marché. Cette situation urgente ne pouvait être imputée à personne.

« Ne vous inquiétez pas, s’il vous plaît. Nous ne ferons qu’un examen détaillé du corps de la jeune fille et de ses talents particuliers, tel que les longueurs d’onde de son mana, » avait déclaré un fonctionnaire du gouvernement, après avoir reçu des nouvelles d’Alice de l’hôpital. Ses mots désinvoltes et bien entraînés étaient des phrases courantes que lui et ses collègues utilisaient pour persuader les parents.

Les parents d’Alice avaient reçu une grosse somme d’argent en échange de leur coopération à la recherche. Cela suffirait de payer les frais d’hospitalisation étonnamment élevés et pour avoir encore de l’argent de côté. Assez pour que ses parents n’aient plus jamais à travailler.

Cependant, l’offre avait laissé sa mère sans voix, et son père s’était fâché en frappant son poing contre la table devant lui. « Ce n’est pas une question d’argent ! »

Le fonctionnaire du gouvernement avait poursuivi calmement, écartant la colère du père. « Ce n’est pas comme si nous étions des marchands d’esclaves. Vous avez raison. Ce n’est pas une question d’argent, c’est une question d’avenir pour l’humanité. Votre coopération pourrait aider à sauver l’humanité. La disposition de la fille est peut-être ce qu’il faut pour nous sauver de notre situation difficile. Si vous acceptez notre proposition, nous pouvons lui garantir un avenir en tant que magiciens, même si les résultats des examens ne sont pas ceux que nous recherchons. »

Même les parents d’Alice n’avaient pas pu s’y opposer tout de suite. À cette époque, l’humanité avait réussi à arrêter l’avance des mamonos, mais elle était encore faible, et il y avait un risque d’une autre offensive majeure.

Seuls quelques magiciens accomplis existaient, et en tant que tels, le chemin pour devenir l’une des élites renommées de la nation s’était ouvert. Alpha était déjà en train de former de nouveaux magiciens et d’établir un système national.

En fait, avec les qualités d’Alice, les chances qu’elle grandisse et qu’elle ne soit pas impliquée avec les magiciens étaient proches de zéro.

« La période ne sera que de trois ans, et je peux vous garantir des droits de visite d’une heure par jour, » déclara le fonctionnaire du gouvernement, déposant un paquet de documents sur la table pleine de données qui détaillent le projet en question.

Les parents d’Alice avaient lu désespérément les documents sans même connaître la terminologie technique, dans un effort pour tout comprendre. En réalité, cependant, dès l’arrivée d’un représentant du gouvernement chez eux, ils n’avaient probablement aucun moyen de refuser.

Après une semaine d’angoisse, leur période de grâce, ils s’étaient finalement décidés et avaient pris une décision douloureuse.

Les parents d’Alice avaient serré la main de ce fonctionnaire satisfait et le contrat avait été signé.

En même temps, ils avaient reçu une grosse somme d’argent. Mais ils n’avaient pas quitté leur emploi. Ils n’avaient utilisé que le strict minimum pour couvrir leurs dépenses, laissant le reste intact.

Cependant, n’étant pas des gens sophistiqués, ils ne savaient pas comment était le monde. Un groupe de recherche comme celui-ci avait utilisé des méthodes inhumaines dans le passé. Si le système qui avait permis ces abus était désormais régi par des règles strictes, il était vrai que la recherche sur les mamonos n’était pas aussi stricte sur le plan éthique à l’époque qu’elle ne l’était aujourd’hui. Sous prétexte de la menace imminente des mamonos, les organisations qui franchissaient la ligne de démarcation étaient souvent négligées.

Même en utilisant des méthodes pratiquement illégales, le centre de recherche avait été créé dans le but de sauver l’humanité, et l’on s’attendait à ce qu’il obtienne de grands résultats.

Inconsciente de cette obscurité, Alice avait passé une année entière dans l’établissement.

La recherche sur le projet de séparation des facteurs d’éléments, dont l’objectif était de reproduire le facteur d’élément, était dans une impasse. L’ensemble du projet risquait de s’effondrer. Toute la magie — qui dépassait le niveau de ce qui pouvait être considéré comme humain — qu’ils avaient essayée sur le nombre limité de sujets d’essai s’était soldée par un échec.

Mais lorsque les freins éthiques avaient été retirés « juste cette fois-ci », sous prétexte que c’était pour le bien de l’humanité, ils avaient été facilement retirés à maintes reprises.

Les expériences s’étaient graduellement intensifiées, et les cicatrices qu’elles portaient étaient clairement restées sur le corps d’Alice. Heureusement, aucune n’avait causé de dommages internes, mais ces expériences ne pouvaient en aucun cas être qualifiées d’éthiques.

Quand le chercheur en chef regardait Alice couchée dans son lit, il chuchotait toujours : « Ne vous inquiétez pas, ce sera bientôt fini » dans son oreille, car l’anesthésie avait été administrée. Son visage mince et malsain criait pratiquement « Chercheur ».

Un esprit débridé et curieux résidait dans les yeux aiguisés de cet homme et des autres chercheurs, donnant à Alice l’impression qu’ils l’ignoraient tout en la regardant droit dans son corps. Elle avait l’impression qu’on ne la considérait que comme une matière d’expérimentation et, avec un ordre strict de silence en place, elle ne pouvait agir avec courage que devant ses parents. Comme les droits de visite de ses parents lui étaient tenus au-dessus de sa tête, elle ne pouvait qu’obéir.

« Maman, quand est-ce qu’on pourra vivre à nouveau ensemble ? » demanda Alice.

« Très bientôt, ma chérie. Juste un peu plus d’endurance. Maman attend aussi le jour où nous pourrons vivre ensemble, » dit sa mère en souriant.

« Elle a raison, tu sais. Tu seras tellement surprise quand tu rentreras à la maison. Il y a tellement d’animaux en peluche de cette taille là-dedans. » Son père, les bras écartés, essaya de lui remonter le moral.

Mais en réalité, elle ne pouvait plus se rappeler à quoi ressemblait leur maison ni où elle se trouvait exactement, comme si ces souvenirs avaient été effacés.

Alice avait souri, essayant de compter sur cette heure merveilleuse chaque jour. Elle ne se souvenait pas des jouets qu’elle avait à la maison, mais ce n’était pas un problème. Qu’elle rentre chez elle un jour, et qu’ils vivent tous les trois à nouveau ensemble, était son seul soutien.

Cependant… Ses parents, qui venaient lui rendre visite tous les jours, avaient soudain cessé de venir peu après.

Le personnel de l’établissement lui avait dit qu’ils étaient occupés au travail.

Comme Alice était une enfant, elle ne pouvait pas l’accepter, mais elle pouvait au moins comprendre. Ou plutôt, elle avait fait semblant de comprendre. Si elle disait quelque chose d’égoïste, ses parents seraient sûrement troublés.

Sa mère pourrait se fâcher. Et puis son père qui l’aimait bien se rangerait de son côté, mais en fin de compte, on l’aurait traité de surprotecteur et forcé de s’asseoir avec Alice dans leur cuisine exiguë alors que sa mère les grondait tous les deux.

Se disant que si elle endurait la douleur et la solitude un peu plus longtemps, elle pourrait vivre de nouveau avec ses parents, Alice avait pu tout garder pour elle.

Une certaine fille lui avait appris l’espoir et comment vraiment supporter la situation.

La façon dont les enfants étaient gérés dans l’établissement était que chacun avait sa propre chambre. Bien qu’une chambre puisse sembler agréable, pour les enfants, il ne s’agissait pas d’un espace personnel, mais plutôt d’une cellule de prison.

Il n’y avait qu’une heure pour les visiteurs.

Après cela, c’était la période de la prise de sang et de l’examen de chaque partie de leur corps à l’aide d’une sorte de machine.

Les examens s’étaient progressivement intensifiés jusqu’à ce que les enfants commencent soudainement à recevoir des injections et à se réveiller dans leur propre chambre. La peur s’était emparée d’eux alors que des choses étranges arrivaient à leur corps et que leurs souvenirs commençaient à s’effondrer. Une fois les anesthésiques disparus, ils avaient ressenti de la douleur et des nausées.

Ils avaient reçu des traitements magiques de guérison, mais pour Alice, c’était comme un enfer personnel.

Un jour, Alice s’était réveillée de la douleur et avait senti une cicatrice fraîche à l’arrière du cou. La cicatrice était une fine ligne verticale rouge, et quand elle appuyait dessus avec sa petite paume, elle devait retenir l’envie de vomir.

« Ça fait mal… ça fait tellement mal…, » déclara Alice.

C’était la douleur qu’elle pouvait endurer. Cependant, voir cette cicatrice effrayante lui faisait peur et exacerbait son sens de la douleur. Elle réprima ses sentiments de malaise, laissant échapper un sanglot silencieux.

 

 

Une semaine plus tard, les choses avaient recommencé à changer.

Le centre de recherche avait été un endroit cruel, mais maintenant une salle de jeux avait été aménagée. La fille qu’Alice avait rencontrée là était un peu volontaire, mais elle avait appelé la couleur de cheveux d’Alice belle et merveilleuse. Elle se préoccupait constamment d’Alice.

Alice avait réussi à traverser ses journées dans l’établissement grâce à sa présence constante avec cette fille. Tout comme le temps passé avec ses parents, rester à ses côtés était devenu un pilier de soutien pour l’esprit d’Alice. Pour la jeune Alice, cette fille était la seule sur qui elle pouvait compter, comme une grande sœur. Au moins, c’était quelqu’un avec qui Alice pouvait partager sa douleur et sa solitude.

Après ça, Alice avait pu sourire un peu.

Cependant, ces jours-là s’étaient terminés plus tôt que prévu.

L’un des sujets d’essai était décédé.

Il était clair que c’était le résultat des expériences. Consciente de cela, la nation avait envoyé une équipe d’inspection pour visiter l’installation. La vérité s’était révélée et le projet de séparation des facteurs d’éléments avait été annulé avant la fin de son mandat prévu de trois ans.

Alice avait été arrêtée par l’armée, mais en raison du choc de tout ce qui s’était passé, elle ne se souvenait pas de grand-chose de ce qui s’était passé pendant cette période… Cela dit, elle se souvient clairement des premiers mots du soldat qui l’avait mise en garde à vue.

« Tes parents sont décédés, » déclara-t-il.

Elle ne comprenait pas encore le concept de la mort, mais elle avait compris qu’elle ne reverrait jamais ses parents.

C’est à ce moment que quelque chose s’était brisé en elle.

Les couleurs avaient disparu de la scène devant elle, et la voix de l’homme s’était déformée, comme si lui et son entourage n’étaient même pas du même monde.

Elle avait l’impression que tout ce qui était important dans son cœur avait été arraché. Son cœur lui semblait creux, son visage devenant blanc comme du papier. Non, c’était peut-être le monde qui lui semblait maintenant creux.

Tentant de calmer Alice, le soldat passa beaucoup de temps à lui raconter toute l’histoire. Ce qu’elle avait appris de ce qu’il avait dit, c’est qu’un homme s’était introduit de force dans la maison de ses parents et les avait poignardés avec un couteau. Son objectif était la somme d’argent considérable que l’on disait qu’ils avaient reçue.

Le coupable avait déjà été attrapé, mais la plus grande partie de l’argent avait disparu, ayant été gaspillée dans les jeux de hasard et autres, ne laissant presque plus aucun argent.

Alice avait laissé passer les mots de l’homme d’une oreille et de l’autre, indifférente. Une fois qu’il avait terminé, des traces des larmes qu’elle avait inconsciemment versées étaient restées sur ses joues. Elle avait gardé les yeux baissés sur la table tout le temps, sans même regarder le soldat.

Elle essayait désespérément de garder le visage de ses parents frais dans son esprit.

Elle avait brûlé ses souvenirs d’eux dans son esprit, tout en se sentant comme si elle allait se noyer dans son flot confus d’émotions.

Le soldat lui avait dit toutes sortes de choses qui étaient en fait des secrets militaires d’une manière détournée, par pitié, pour qu’elle puisse continuer sans que son esprit se brise. Il avait dû ressentir la même douleur qu’elle avec chaque mot qu’il avait prononcé.

Mais même à ce moment-là, en tant que laissée-pour-compte, Alice avait dû continuer à lutter contre ce monde déraisonnable.

C’est pourquoi le soldat avait continué à parler, comme pour porter sa douleur, se sentant coupable et regrettant de ne pas pouvoir la sauver de sa situation difficile.

Alice, 10 ans.

Elle n’avait pas de famille, et seulement une petite somme d’argent laissée par ses parents.

Mais comme elle était trop jeune pour vivre seule, la nation l’avait placée dans un orphelinat public.

L’argent laissé par ses parents avait été utilisé pour son logement et sa pension, et un montant avait été mis dans des économies pour son avenir. Cependant, cette garantie d’un avenir qu’elle ne pouvait pas voir ne l’aiderait jamais à la soutenir.

Elle s’était habituée à un monde où il n’y avait personne. Il y avait des enfants de son âge à l’orphelinat, mais leur existence n’avait pas été captée par elle.

Ce qui l’avait changée, c’était ses retrouvailles avec la fille qui s’était occupée d’elle au centre de recherche.

Alice n’avait qu’un vague souvenir de la fille, ne se souvenant même pas de son nom. Mais elle semblait se rappeler que son nom ressemblait à une fleur. La jeune fille en avait parlé dans le jardin du centre de recherche.

Leurs retrouvailles avaient eu lieu à l’orphelinat, et elles n’avaient été ensemble que peu de temps, car la jeune fille avait quitté l’orphelinat peu après. Alice avait dû entendre la fille lui dire qu’elle partait, et la fille avait fait une promesse après ça…

Cependant, tout cela s’était passé quand Alice errait à la frontière entre son propre monde incolore et le monde réel, qui commençait enfin à retrouver ses couleurs… et quand elle avait essayé de s’en souvenir, la scène disparaissait dans une brume de couleur sépia.

La jeune fille était assise avec Alice sur le banc dans le jardin de l’orphelinat, et elle lui déclara quelque chose avant de l’enlacer.

Mais Alice ne se souvenait que du son du cœur de la jeune fille alors qu’elle était étreinte pour ce qui semblait être une éternité. C’était comme si l’affection de sa mère et la gentillesse de son père l’enveloppaient. En même temps, cela lui avait rappelé qu’elle avait vraiment vécu ces moments heureux avec ses parents.

Enlacée par la jeune fille, Alice avait laissé échapper ce qu’elle avait enduré pendant si longtemps, et avait crié à voix haute.

Par la suite, Alice avait eu l’impression qu’un poids lourd était tombé de ses épaules, et elle était tombée dans un profond sommeil, toujours dans les bras de la fille.

C’était sûrement un travail préparatoire pour transformer sa douleur en souvenirs, pour la ranger dans une boîte précieuse au fond de son cœur.

Quand Alice s’était réveillée, la fille avait déjà quitté l’orphelinat.

Quelques années s’étaient écoulées depuis.

En fin de compte, Alice s’efforçant de devenir une magicienne était inévitable. Son affinité était désagréable et haineuse, mais c’était la seule chose qu’il lui restait que ses parents lui avaient donnée. Cela l’avait beaucoup plus soutenue que son héritage, qui avait beaucoup diminué pendant qu’elle était à l’orphelinat.

De plus, c’était une nécessité pour elle de réussir dans la nation magique d’Alpha. C’est pourquoi elle n’avait pas hésité.

Alice avait été transférée dans un orphelinat près d’une base militaire. Cela était également dû en partie à l’influence du soldat qui l’avait informée du décès de ses parents. Étant une base militaire, elle possédait également un centre de formation artistique militaire appelé dojo. Et c’est là qu’on lui avait enseigné la technique de la maîtrise de la lance pour la première fois.

Au début, elle avait voulu pratiquer la magie, mais elle était rapidement tombée dans le piège de la maîtrise de la lance. Quand elle avait pris position et s’était concentrée sur sa lance, tout en empêchant son corps de bouger, le temps avait filé à toute allure.

Elle n’avait aucun idéal comme celui de protéger l’humanité en tant que magicien. Elle était d’accord pour utiliser ses pouvoirs et vivre seule.

Alice avait rencontré Tesfia quand elle avait douze ans, quand elle était dans le dojo militaire. Tesfia était éblouissante selon elle, alors qu’elle marchait sur son propre chemin sans dévier, comme pour inspirer Alice.

Peu de temps après, elles se réunirent de nouveau, dans une école privée de formation pour ceux qui cherchent à devenir magiciens.

Être de nouveau avec Tesfia changerait grandement la vie d’Alice. Elle avait fait ressortir le tendre sourire qu’elle avait hérité de sa mère et l’avait aidée à retrouver sa gentillesse d’origine.

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Partie 2

« Seras-tu vraiment capable de dire quelque chose avec ça ? »

C’était après l’école, dans le laboratoire de recherche d’Alus. Une semaine s’était écoulée depuis la leçon parascolaire. Et quand Alice vit l’appareil devant elle, elle avait posé la question à Alus avec une expression incrédule.

« Oui, tant que tu ne bouges pas. » La réponse d’Alus était simpliste.

En ce moment, Alice portait une mince blouse d’hôpital et s’allongeait sur le dessus rembourré de la machine. Elle tenait, bien sûr, le tissu pour que cela ne se détache pas… sur une certaine partie abondante de son corps. N’importe quel élément de fixation ferait échouer les résultats de la recherche, ou du moins Alus l’avait dit, de façon inconsidérée.

« Ne t’inquiète pas, Alice. Si Al essaie quoi que ce soit, je le punirai, » dit Tesfia brusquement, assise sur une chaise et montrant son katana.

« Fia… » 

« Ne veux-tu pas dire que tu seras punie ? » Dès qu’Alus avait dit ça, il avait senti la pression du regard fixe de Tesfia sur son dos. Il haussa les épaules, avant de fixer le moniteur à cristaux liquides devant la machine qui affichait le statut du candidat.

Les nouvelles recherches d’Alus ne faisaient que commencer. Il s’agissait de l’attribut de lumière qu’Alice avait, et c'était distinctement différent de sa formation. Cela dit, Alus n’était pas particulièrement enthousiaste à ce sujet, pensant qu’il pourrait au mieux être utile pour la recherche ou pour créer de nouveaux sorts.

Ceux qui avaient une affinité pour les éléments étaient rares, et peu de recherches avaient été faites sur eux, ce qui en fait un sujet de recherche relativement important.

« Les mesures sont faites, donc ça suffit, » déclara Alus.

Après qu’Alice se soit lentement levée, Tesfia et elle avaient jeté un coup d’œil à l’écran.

« Vas-tu pouvoir trouver quelque chose avec ça ? » demanda Alice à Alus.

« Seras-tu au moins capable de le comprendre ? » Tesfia le demanda d’une façon odieuse.

Lorsqu’il s’agit de cette rousse, au moment où Alus était allé jusqu’à lui enseigner les bases de la structure de Mistlotein, son attitude avait changé. Elle était parfois étrangement docile… mais même en tenant compte de son souci pour sa meilleure amie, elle était assez insolente.

Ainsi, Alus avait complètement ignoré Tesfia et s’était adressé à Alice. « Ce que j’examine, c’est le mana de ton corps, et ton affinité avec lui, ainsi que l’état de ton qualia. Ou peut-être qu’il serait plus facile de l’appeler sa synchronisation et ses tendances. »

Des points d’interrogation apparurent dans les expressions des deux filles.

Puisqu’il parlait à ces deux-là, Alus avait résumé la situation. « En d’autres termes, j’analyse les informations que contient ton mana. Le mana ne se contente pas de contenir tes expériences et tes tendances, mais inclut beaucoup plus. Donc d’abord, j’ai besoin de bien comprendre cela. »

Tesfia soupira, tandis qu’elle analysait son explication.

« Je vois ! » Alice s’exclama, mais il était clair qu’elle faisait semblant en disant qu’elle comprenait. Peut-être qu’elle se sentait mal d’avoir pris de son temps parce qu’elle ne l’avait vraiment pas compris.

« Le thé est prêt, » annonça Loki.

« Ah, bien, » déclara Alus.

Le thé que Loki préparait seule avec des feuilles de thé était maintenant le préféré d’Alus. C’était un bon moment pour faire une pause et changer de rythme, mais c’était surtout parce qu’il était fatigué parce qu’il était exaspéré par le manque d’études des deux filles sur la magie.

« Je te remercie, » déclara Tesfia.

« Merci, Loki chérie, » déclara Alice.

Aujourd’hui, Loki en avait aussi suffisamment préparé pour ces deux-là. Dernièrement, il semblerait que son antagonisme à leur égard ait diminué.

L’instant d’après, Tesfia plissa les sourcils en prenant une gorgée, et elle criait. « C’est si amer ! »

« Est-ce ce que tu crois ? » demanda Alice, d’un air perplexe.

Derrière Alice, Tesfia pouvait voir Loki sourire. Elle avait fait son thé très fort.

J’espère juste que ça restera à ce niveau, pensa Alus.

Jetant un coup d’œil à Tesfia qui sortait la langue en raison de l’amertume d’un thé Loki spécial, Alus prit une gorgée de son propre thé et ferma lentement les yeux. « Maintenant que nous avons fait une pause, passons à l’entraînement. » Arrêter pour aujourd’hui, juste après l’examen, ce serait faire reculer leurs priorités. D’autant plus que seul Alus pouvait analyser les données recueillies.

« Alors je vais aller me changer, » déclara Alice en entrant dans la chambre et en fermant la porte derrière elle.

Alice s’était beaucoup développée, mais elle ne s’améliorait pas aussi rapidement qu’au cours de la première phase de leur entraînement. Elle était faible pour contrôler la direction, mais c’était quelque chose qu’elle n’avait qu’à passer du temps afin de le résoudre. Pour ce qui est de la difficulté, c’était comme avoir des conversations différentes avec plusieurs personnes en même temps. Comme répondre avec des réponses appropriées à chaque sujet, elle devait se concentrer sur l’ensemble de son mana et faire plusieurs ajustements simultanément.

Une fois qu’Alice avait repris son uniforme habituel, Alus avait murmuré. « Ensuite, je suppose que nous allons l’essayer sur le terrain d’entraînement. » La raison en était simplement qu’il avait conclu que, à leur rythme actuel, elles ne termineraient pas leur formation avant la fin de la première année.

Des expressions de joie apparurent sur les visages des deux filles. Elles devaient avoir des choses en tête depuis qu’elles s’étaient battues avec les mamonos pendant la leçon extrascolaire.

De plus, Alus avait pu voir à quel point elles semblaient impatientes de devoir poursuivre leur formation sur le contrôle du mana. Il semblerait qu’elles avaient accumulé beaucoup de frustration, et bien qu’elles s’en tiendraient au planning d’entraînement habituel pour aujourd’hui, il avait pensé qu’elles pourraient essayer quelques batailles simulées pour qu’elles puissent bouger leur corps.

Quelque temps plus tard…

Après avoir terminé leur entraînement avec le bâton, les deux filles avaient commencé à rentrer chez elles, car il commençait à faire nuit dehors. C’était toujours la même chose… cependant…

« Hé, pourquoi laissez-vous ça derrière vous ? » demanda Alus.

« Hein ? »

« Hm ? »

Ramener les bâtons d’entraînement avec elles était une chose, mais pourquoi laissaient-elles les sacs de l’Institut derrière elles ?

C’était quelque chose qu’Alus pensait depuis trois jours. Il y avait, bien sûr, une méthode sournoise chez les élèves, connue sous le nom de « laisser ses manuels scolaires derrière soi », mais il était difficile d’imaginer les deux étoiles les plus brillantes de la première année faire quelque chose comme ça.

Bien sûr, Alus aurait dû en parler quand il l’avait remarqué il y a trois jours.

« Eh bien… il y a beaucoup de leçons demain, n’est-ce pas ? » dit Tesfia.

« Elle a raison, » s’exclama Alice.

Laissons-les donc derrière nous, Tesfia semblait l’insinuer.

Alus voulait juste le confirmer avec elles, et n’avait pas l’intention d’aller plus loin. Laisser leurs sacs derrière elles, mais emporter les bâtons d’entraînement avait démontré à quel point elles étaient passionnées par l’entraînement. Et cela en dit long sur le fait qu’elles s’entraînent seules dans le dortoir des filles.

« Ça ne me dérange pas que vous soyez si impatientes de vous entraîner, mais il y a un test qui arrive. » Il se référait, bien sûr, à l’examen du premier semestre. Non pas qu’il s’en souciait particulièrement.

« … ! » « … ! »

Tout d’un coup, des expressions horrifiées étaient apparues sur les visages des deux filles. Elles avaient été stupéfaites, Tesfia étant allée jusqu’à lâcher son bâton d’entraînement.

« Hé, j’ai dit que ces choses sont extrêmement rares…, » déclara Alus.

« Qu’est-ce que je vais faire ? Ma mère sera tellement en colère. » Ignorant apparemment l’avertissement d’Alus, Tesfia avait l’air étonnée.

D’une manière assez choquante, Alice et Tesfia avaient travaillé d’arrache-pied à leur entraînement sur le contrôle du mana et avaient complètement oublié le test.

Alus s’était empêché de répliquer, « Alors c’est déjà sans espoir, hein, » et il avait décidé de les aider avec un peu d’information. « Alors vous avez oublié. Mais il reste encore deux semaines. »

Mais Tesfia avait baissé la tête en entendant ça. « Tu veux dire seulement deux semaines… ! Que vais-je faire si j’obtiens une mauvaise note… si j’obtiens une mauvaise note… ! » marmonna-t-elle, comme si elle jetait une malédiction avec son visage lugubre.

Mais la façon dont elle avait rapidement changé de rythme lorsqu’elle avait mis au point une méthode pour échapper à sa situation difficile était bien appropriée venant d’elle. « Alice ! S’il te plaît, apprends-moi ! » Tesfia avait tourné ses yeux vers sa meilleure amie.

« Je ne suis pas sûr de pouvoir, » répondit Alice.

« Impossible…, » s’exclama Tesfia.

En entendant les deux filles se plaindre, Alus avait dit. « Je pensais que vous deux étiez censées être des étudiantes d’honneur. » Il s’était convaincu qu’elles étaient capables dans tous les domaines. Elles semblaient écouter les cours comme les autres étudiants et, contrairement à Alus, elles assistaient aux cours. Elles en avaient sûrement fait assez pour obtenir leurs crédits maintenant. Et si elles visaient des notes élevées, un score élevé au test serait nécessaire.

« Hah, donc vous avez de l’ambition, mais votre tête ne peut pas suivre, » dit Alus en riant.

Tesfia répliqua. « Mais qui sait si tu obtiendras les crédits, même si tu obtiens un bon score ! »

« … » Alus se tut, car il calculait rapidement dans sa tête toutes les conditions pour obtenir des crédits. Il était finalement arrivé à la conclusion qu’il se trouvait également dans une situation risquée.

Cependant… « Tu crois que j’échouerais ? Je suis le seul à avoir autant contribué à l’Institut. Ne sous-estime pas le pouvoir de la directrice. Ancienne ou pas, c’était une femme à un chiffre. »

Tout en admettant le fait qu’il était pathétique de compter sur les autres pour réussir, tout ce qu’Alus voulait vraiment de l’Institut était du temps à consacrer à ses recherches. De plus, Cisty lui devait de l’aide pour son travail sur la leçon parascolaire, donc elle aurait au moins dû l’aider pour quelque chose comme ça.

« C’est injuste ! Personne ne s’attend à ce qu’un magicien de haut rang soit habile à négocier et à faire des tours de passe-passe ! Ne détruis pas les rêves des gens en utilisant des connexions pour faire des affaires louches ! » s’exclama Tesfia.

« Hmph… Qui se soucie de ce que pense quelqu’un qui doit étudier pour un test de bas niveau ? » demanda Alus.

Voyant Tesfia fumante et Alus se vantant, Alice décida d’essayer de changer de sujet. « Je me demande ce qui va se passer avec Loki. »

« Ne sera-t-elle pas simplement exemptée pour ce mandat ? » demanda Tesfia.

« Non, quand je me suis inscrite, on m’a dit que les résultats de mon test serviraient de base à mes crédits, » déclara Loki, l’air assez tranquille.

« Tu as l’air bien calme…, » Tesfia dite, incapable de cacher son malaise.

Il semblerait que Loki ait été la première à abandonner le groupe imaginaire que Tesfia tentait de créer et qui se battait contre le groupe « étudiant contre le test ».

« J’ai déjà tout étudié jusque là, y compris le programme de troisième année, » déclara Loki.

« Qu’est-ce que… !? »

« Oh, Loki chérie, tu es si intelligente ! » Alice tapota Loki sur la tête d’une manière élogieuse. Loki serra ses mains, plissant ses sourcils comme pour dire qu’elle n’était pas une enfant.

Mais pour une raison quelconque, elle avait dirigé sa colère vers Tesfia au lieu d’Alice. Elle avait souri froidement à Tesfia. « C’est pourquoi je me fiche de ce que pense quelqu’un qui se débat avec un programme de première année. »

« Argh… !! »

☆☆☆

Partie 3

Alus était intervenu et avait mis fin à l’échange improductif de Tesfia et Loki. « Argk. Si vous comprenez, allez étudier. Je réduirai le nombre de jours de formation d’ici là. »

« Eh, tu ne vas pas les annuler… !? » s’exclama Tesfia.

« Je pourrais si tu es d’accord de voir tout ton entraînement jusqu’à présent être gâché. Quand il s’agit de contrôle de mana, si tu sautes l’entraînement pendant plusieurs jours juste avant de t’y habituer, c’est du gaspillage, » déclara Alus.

« … !! »

« Je plaisantais… c’était juste une blague, » déclara Alus.

Tesfia avait l’air perplexe, tandis qu’Alice hochait la tête à plusieurs reprises. 

Alus avait peut-être exagéré, mais le contrôle du mana était une technique délicate qu’il était facile de perdre à ce stade de leur entraînement. Même si elles n’avaient pas à recommencer à zéro, il leur faudrait un certain temps pour se remettre en forme après deux semaines d’arrêt.

« Alors ça peut paraître étrange, mais… peux-tu nous apprendre, Al ? » demanda Alice.

« Bien joué, Alice ! » Tesfia avait remercié Alice d’avoir soulevé ce sujet embarrassant.

Ce n’était certainement pas agréable, et la situation évoluait dans une direction étrange. C’était probablement un stratagème pour l’empêcher de réduire le temps qu’il y consacrait, mais franchement, Alus avait senti qu’elles étaient trop effrontées.

« Est-ce que vous deux…, » Loki, ne pouvant plus le supporter, éleva la voix, mais elle n’en avait pas besoin.

« Je refuse ! Je suis occupé, vous voyez. J’ai promis de vous aider à apprendre comment vaincre les mamonos et à vous entraîner… mais comme je l’ai déjà dit plusieurs fois, je ne passerai pas plus de temps que ça sur vous, » déclara Alus.

Il n’avait dit que la vérité, mais le découragement se voyait clairement dans les yeux d’Alice. « De plus, même si je vous apprends la magie, si vous êtes stupide, vous ne pourrez même pas utiliser les sorts que vous apprenez. En fin de compte, vous n’aurez plus qu’à faire le travail vous-mêmes. » Alus avait voulu que ce soit encourageant, mais ses paroles maladroites avaient suscité des malentendus.

« C’est vrai…, » l’atmosphère autour d’Alice s’était immédiatement assombrie.

« Alice…, » même Tesfia, en tapotant sur le dos d’Alice pour lui remonter le moral, avait un sentiment de tristesse pour elle.

Alus s’était retrouvé en train de grogner alors que les trois mots, « Faisons cela ensemble » furent dites avec un ton grave qu’il n’avait jamais entendu auparavant.

« Ce n’était qu’un petit peu. Ce n’était pas comme si je te demandais de m’aider à obtenir des notes parfaites… Je voulais juste que tu nous apprennes les trucs pour étudier ce que le test couvrirait… mais il est déjà trop tard pour ça, d’accord… alors, ne t’inquiète pas pour nous. » Essuyant ses larmes, Tesfia enlaça Alice et Alice la serra dans ses bras.

« Ces filles… » La joue d’Alus frémit en voyant cette farce ridicule.

Tesfia étant si coincée qu’elle avait besoin d’aller aussi loin, c’était la vérité. Cependant, voyant que son histoire sanglotante n’avait pas eu l’effet désiré, une idée brillante (pour elle) lui était venue à l’esprit et elle avait commencé à renégocier d’un point de vue différent.

« Maintenant que j’y pense, tu as dit que tu nous enseignerais comment vaincre les mamonos, mais selon cette logique, la connaissance n’est-elle pas aussi nécessaire ? Je dirais qu’au sens large, étudier pour un test fait partie de l’apprentissage pour vaincre les mamonos, » déclara Tesfia.

Alus avait en effet accepté d’aider les deux filles tout en ne précisant pas les détails. La technique seule n’était pas suffisante pour tuer les mamonos, mais cela dit, les connaissances enseignées à l’Institut seul ne l’étaient pas non plus. En fait, il suffisait d’apprendre des sorts pour avoir une bonne dose de connaissances. Il était nécessaire de pouvoir démonter les sorts à l’étape de leur construction, car il était important de bien comprendre les formules magiques.

Bien sûr, il y avait une grande différence entre le niveau d’apprentissage demandé par Alus et ce que l’Institut demandait.

« Alors, s’il te plaît ? » dit Tesfia, faisant un argument juste et pressant ses mains ensemble comme si elle priait. Rien qu’en regardant son apparence discrète, on ne pouvait pas reprocher à un garçon faible devant les beautés de tomber amoureux d’elle, mais selon Alus qui savait comment elle était normalement, elle était terriblement astucieuse.

« … »

Loki ressentit la même chose qu’Alus et réagit légèrement, mais il l’arrêta d’un regard.

Eh bien, c’était tout à fait normal pour le cours. Alus pressa son pouce et son index contre son front, soupirant alors qu’il se penchait pour la supplier. « Bien. Mais je ne vous apprendrai que des choses sur le mana et les mamonos, » dit-il, pensant que cela pourrait être utile pour leur formation. Mais s’il était honnête, il espérait qu’elle dirait qu’elle savait déjà tout ça.

Loki avait été surprise, mais n’avait rien dit pour l’arrêter.

« Merci !! » Alice le lui avait dit avec un beau sourire, son attitude d’avant avait complètement changé.

« Prends soin de nous, P-r-o-f. » Tesfia avait l’air très heureuse, et elle s’inclina légèrement, timidement.

Alus aurait aimé se plaindre un peu, car il avait l’impression d’avoir été manipulé. Mais pour une raison ou une autre, il ne se sentait pas trop mal à ce sujet.

Eh bien, je suppose que je peux l’ignorer aujourd’hui, pensa-t-il, pendant que les deux filles souriaient et se serraient la main.

Alus ferma les yeux et prit une gorgée de thé. Il poussa instinctivement un soupir en sentant le riche parfum, se sentant un peu mélancolique.

« C’est plutôt doux. »

« Je pensais que c’était fort. »

Entendant la réplique à l’esprit vif d’Alus, Loki bouda et se tut, tandis qu’elle gardait les yeux sur lui. « … Tu es trop gentil, » murmura-t-elle, portant ses sentiments sur ses mots, mais Alus l’entendit.

Avec un sourire amer, il était sur le point de répondre quand il avait soudain hésité. Dans le passé, il n’aurait pas agi comme ça.

Une fois Tesfia et Alice partit… le laboratoire était toujours calme, mais l’atmosphère n’avait jamais été aussi incertaine.

Face à Loki, qui avait encore cette atmosphère lugubre, Alus déclara. « … C’est vrai. » Il avait dû admettre qu’il était trop doux et trop gentil. Si sa réponse avait été retardée, c’est parce qu’il était lui-même confus.

Mais l’habile Loki comprit rapidement et lui demanda. « Sire Alus, as-tu des attentes à l’égard de ces deux-là ? »

« Je me le demande…, » répondit-il.

Il était un peu secoué. Ce n’était pas comme si elle avait mis le doigt dans le mile, mais quand il avait regardé ces deux-là… Bien que cela ressemblait à des excuses… « Au moins, elles ont l’aptitude pour ça, donc ce n’est pas un gâchis complet. Mais, eh bien, ça pourrait prendre du temps. Et c’est à elles de décider si j’investis plus de temps en elles. »

Ne pouvant toujours pas accepter cela, Loki ouvrit la bouche, mais Alus était encore plus rapide. « Quoi qu’il en soit, en pensant que c’est le prix à payer pendant que je suis à l’Institut, ce n’est pas si élevé que ça. De plus, tant qu’il ne s’agit pas d’un effort inutile, ce n’est pas une façon terrible de passer du temps. »

« Mais même alors… je… »

Loki n’étant pas capable d’exprimer ce qu’elle voulait dire, les sentiments vexants qu’elle ressentait à l’intérieur d’elle étaient apparus sur son visage. Au contraire, elle hésitait à dire quoi que ce soit d’inutile.

Elle était là pour Alus. Ce n’était pas seulement parce qu’elle était sa partenaire, mais pour qu’elle puisse lui donner toute sa vie et tout son temps. Elle savait qu’il avait accompli d’innombrables missions difficiles tout seul, et qu’il avait le pouvoir de le faire.

Quand elle avait appris qu’il s’inscrivait à l’Institut, elle s’était réjouie qu’il soit enfin libéré de cette vie quotidienne cruelle.

C’est pourquoi… elle était tellement convaincue qu’Alus avait le droit de donner la priorité à ce qu’il voulait faire ici. C’est pourquoi elle s’était heurtée émotionnellement à ces deux filles qui s’opposaient à ce souhait, et c’était aussi la raison pour laquelle elle n’était pas satisfaite qu’Alus l’accepte.

Loki savait que le dire à voix haute dépasserait ses limites. Mais ses émotions insupportables étaient visibles dans ses yeux.

« … ! ? » Soudain, elle sentit une main sur sa tête.

« Ne t’inquiète pas, ce n’est pas un mauvais pressentiment. Tu m’as traité de mou, mais je ne le sens pas du tout comme ça. En d’autres termes…, » Alus ferma lentement les yeux tandis qu’il cherchait à travers ses sentiments, se remémorant les jours chargés depuis qu’il était venu ici…

Peu de temps après, il ouvrit les yeux, voyant Loki devant lui, attendant sérieusement ce qu’il avait à dire. Et avec le sourire, il lui déclara. « Un nouvel environnement peut être étonnamment rafraîchissant. »

Il n’y avait pas eu beaucoup de surprise ou d’hésitation. Il n’était tout simplement pas encore habitué à la vie scolaire. Cela ne ressemblait à rien de ce qu’il avait vécu dans l’armée et qui pouvait parfois donner lieu à quelque chose d’inattendu. Les choses qui n’allaient pas dans son sens avaient eu un effet stimulant différent de celui des batailles avec les mamonos.

Contrairement au monde extérieur, sa vie n’était pas en jeu. Au lieu de cela, il y avait des opinions divergentes sur des choses insignifiantes qui avaient donné lieu à des sentiments incohérents au fil des jours. C’était comme entendre un léger grincement et sifflement d’engrenages finement assemblés. C’était déraisonnable et désagréable, mais aussi impossible de prédire ce qui arriverait ensuite.

« Cela dit, je ne veux pas perdre mon temps. Si elles s’avèrent inutiles, je les jetterai… C’est valable pour toi aussi, » déclara Alus.

Loki était incapable de dire s’il était sérieux ou s’il plaisantait avec son ton, mais c’était le genre de déclaration qu’elle pouvait attendre de lui.

« C’est pourquoi je vais passer un peu plus de temps sur elles. Assure-toi aussi de répondre à mes attentes. » Il lui frappa légèrement la tête avec un léger sourire.

« O-Oui. Je ne te décevrai pas. » Loki se dépêcha de baisser la tête, tout en se considérant chanceuse d’avoir pu cacher son visage rouge. Si c’est ce qu’Alus avait décidé, alors elle obéirait. Elle était déjà aussi heureuse que possible qu’il ait des attentes à son égard.

Bien qu’elle sache qu’elle était trop simpliste, son expression était dépassée par un bonheur irrésistible. Heureusement, Alus ne pouvait pas voir son sourire.

Mais quand elle avait levé la tête, Loki s’était clairement affirmée. « Cependant, je n’aime pas ces deux-là. »

Alus ouvrit en grand les yeux, surpris de cela. Alors que c’était quelque chose qu’il avait appris, l’entendre dire en face lui donnait une impression différente.

« D’accord. Je ne te forcerai pas à t’entendre avec elle. Mais essaie de te retenir, » déclara Alus, en essayant de garder Loki sous contrôle, sachant que parfois elle devenait trop émotive et créait des situations explosives.

Elle-même consciente de cela, Loki grogna un instant alors qu’elle était honteuse de sa propre immaturité, avant de lui donner une réponse affirmative. « Compris. »

Bien sûr, Loki ne pensait pas à donner à Alus des soucis inutiles sur quelque chose d’inutile. Elle n’avait pas l’intention de s’entendre avec ces deux-là, résolu qu’elle n’avait rien à se reprocher en cela, puisqu’elle reprenait son expression sans émotion habituelle.

Sentant que l’atmosphère s’était un peu adoucie, Alus eut soudain une idée et posa à Loki la même question qu’il avait posée à Tesfia et Alice. « Loki, ne dois-tu pas étudier ? »

Compte tenu du va-et-vient antérieur de Loki avec Tesfia, c’était peut-être une inquiétude superflue, mais il avait décidé de vérifier juste au cas où. Sa question n’était pas de savoir si elle parviendrait à obtenir les crédits nécessaires, mais plutôt si elle ne visait pas les meilleures notes. Mais peut-être même que c’était redondant.

« Ce n’est pas grave. T’aider est plus important, Sire Alus, » déclara Loki.

Comme prévu, sa partenaire s’était déjà transformée en femme au foyer. Encore une fois, ce n’était pas quelque chose qui venait de commencer, alors il n’y avait pas beaucoup réfléchi.

Cependant… « Alors, mets ce temps dans l’entraînement. »

« Mais…, » Loki craignait qu’en faisant cela après l’entraînement d’Alus, les deux filles ne finissent par manger encore plus du temps d’Alus.

« Ne t’inquiète pas. C’est une formation que tu peux faire par toi-même, une fois qu’elle a commencé. Et j’utiliserai ce temps libre pour mes recherches, » déclara Loki.

« Si c’est le cas, prends soin de moi. » Loki s’inclina profondément devant Alus avec reconnaissance.

Alus avait senti qu’elle exagérait, mais n’avait rien dit. C’était sa façon de lui rendre hommage. En même temps, il pouvait sentir un mur entre eux.

☆☆☆

Partie 4

L’entraînement de Loki était principalement axé sur l’augmentation de sa portée de détection.

Il y avait déjà des générateurs artificiels de mana installés à 50 mètres d’intervalle, à 1 km de l’Institut. La directrice avait déjà donné son accord, bien sûr.

Incidemment, l’humanité avait réussi à obtenir la génération artificielle du mana grâce à ses recherches. Malheureusement, le pouvoir de la science n’avait pu créer qu’une imitation du mana, et il n’avait pas été possible de l’utiliser comme énergie pour les sorts.

Au lieu de cela, le mana artificiel était utilisé dans les fonctions de la vie quotidienne. Même les lampadaires de l’Institut fonctionnaient au mana artificiel.

De plus, les dispositifs installés à l’extérieur de l’Institut étaient à l’origine destinés à cet usage et, à ce titre, le mana généré était autonome.

Après avoir fait quelques modifications aux appareils, Alus avait laissé le faible mana généré s’échapper à l’extérieur. « D’abord, essaie-le toute seule, » dit-il, en lançant une télécommande avec des douzaines de boutons à Loki.

« Je comprends. » Loki ferma les yeux et appuya sur un bouton.

Une méthode courante parmi les observateurs consistait à utiliser leur propre mana comme une forme de sonar, envoyant des vagues de mana pour détecter les emplacements ennemis. Il y avait beaucoup d’autres méthodes, mais le sonar à mana était la méthode de détection classique et était aussi la méthode utilisée par Loki.

Il y avait aussi des méthodes de vibration du sol pour déterminer le nombre d’individus, et il était également possible d’utiliser le son, ou la vibration de l’air.

Cela dit, l’utilisation du sonar de mana et l’identification de l’onde qui revenait après avoir contacté le mana d’un mamono étaient fiables, et il était également possible de détecter la classe du mamono, ce qui le rendait utile dans la plupart des cas. De plus, chaque praticien avait besoin d’une aptitude pour cela.

La magie de détection était utilisable, quel que soit l’attribut. Cela fonctionnait en transformant le mana en ondes et en analysant l’information réfléchie. À ce titre, une aptitude à utiliser des techniques pour prévenir la détérioration des informations, ainsi que des sens aiguisés, était nécessaire. On disait que maîtriser la magie de détection, c’était comme être capable de projeter ses propres sens.

Il y avait d’autres sorts qui ne reposaient pas sur des attributs, dont le plus grand exemple était la magie de guérison. C’était incorrectement étiqueté comme magique, mais en réalité, c’était une technique.

La magie de guérison allait fonctionner en appliquant le mana au niveau cellulaire, en activant les cellules et en favorisant les capacités régénératrices de l’individu. C’était une forme de contrôle du mana incroyablement détaillé, et les utilisateurs étaient très rares.

Cela mis à part, l’entraînement que Loki était en train de faire était d’utiliser la télécommande pour activer un appareil de génération de mana artificiel et ensuite le localiser avec précision.

Alus avait fait les préparatifs, mais après avoir ajusté la sortie et expliqué comment utiliser la télécommande, il n’avait rien à faire. Il pourrait laisser le reste à Loki. Elle n’allait pas couper les coins. Si elle avait pu localiser tous les appareils, elle aurait réussi.

Laissant Loki se concentrer sur la détection de toutes les machines, Alus avait repris ses recherches. Et pour la première fois depuis un moment, il s’y était consacré pendant un certain temps.

***

Lors de la construction d’un sort, les magiciens avaient besoin de passer par la formule magique dans leur esprit.

Plus précisément, ils devaient franchir chaque étape structurelle dans l’ordre. Ensuite, ils se fiaient à l’AAR et à leur propre pouvoir pour tracer le chemin à travers la construction, car le lanceur allait fournir le mana et garder une image claire du processus dans leur esprit. À ce titre, ils avaient besoin d’une bonne compréhension de la formule magique.

Par exemple, une personne n’avait pas besoin de bien comprendre comment fonctionne une formule utile pour pouvoir l’appliquer à un calcul complexe.

Les éléments principaux de la plupart des formules magiques consistaient en attributs, puissance, échelle, forme, direction et modifications, ainsi que le fait de mouler le sort et de convertir le mana.

En d’autres termes, pour devenir un magicien, il fallait avoir un minimum de connaissances.

« Combien de fois dois-je te l’expliquer pour que tu le retiennes ? » demanda Alus.

« Grrr… »

Elles étaient dans le laboratoire d’Alus. Tesfia et Alice n’étaient pas venues pour leur formation habituelle, mais pour étudier en vue du test. Les deux filles étaient assises à une table avec leurs matériaux étalés sur le dessus. De l’autre côté se trouvait Alus, le menton dans la main.

Derrière lui, Loki préparait respectueusement des rafraîchissements.

En ce moment, la tête d’Alus souffrait de la compréhension superficielle de Tesfia des formules magiques.

Il ne savait pas quel était le niveau standard pour une première année, mais si le test devait être dérivé des matériaux qu’il voyait exposer devant lui, Tesfia, qu’il était en train de gronder, était loin du niveau de compréhension nécessaire pour atteindre son idéal.

Elle possédait une quantité décente de connaissances, mais ne semblait pas avoir la confiance nécessaire pour passer à l’étape suivante et la mettre en pratique. Mais vu qu’Alus posait des questions sur des sujets plus avancés que leurs cours, ce n’était pas entièrement de sa faute.

« Le simple fait d’appeler ça étudier est impressionnant. Cela ne sert à rien de simplement mémoriser les chaînes de caractères des formules magiques, » déclara Alus.

« Pourquoi pas ? » demanda Tesfia. « Tu les répètes quand tu utilises la magie. »

« Le professeur a dit que les formules magiques de base étaient également importantes pour le test, » déclara Alice.

Après une courte pause, Alus déclara. « Je vois. Très bien, alors. Continuez. »

Il leur avait dit de continuer comme bon leur semblait, mais il semblait insinuer quelque chose de plus, ce qui les distrayait.

« S’il y a quelque chose que tu veux dire, pourquoi ne le dis-tu pas ? Pourquoi n’y a-t-il pas de raison ? » Tesfia se fâcha, fixant Alus, n’ayant plus de patience. En plus de sa compétitivité, elle avait une véritable soif de savoir.

« C’est parce que c’est inutile au combat. Loki, explique les inconvénients de tracer des formules magiques, » demanda Alus.

La question fut soudainement posée à Loki, mais après avoir été proche et à l’écoute, elle répondit sans perdre un instant.

« Même si vous vous souvenez de tout ce qui concerne une formule magique pour un sort, il y a une limite à ce dont vous pouvez vous souvenir. Un magicien avec une mémoire normale ne peut se souvenir que de quelques dizaines de sorts avancés, et pas plus. C’est inefficace. Bien que cela puisse être important pour incanter le sort, à notre époque où les AAR sont monnaie courante, la mémorisation complète d’une formule magique est une perte de temps. En fait, cela aide seulement à compléter la construction des modifications très faible. Tout le monde sait que le fait d’incanter le sort le rend plus clair, mais il suffit d’utiliser son nom. »

Loki avait plus ou moins raison. Même les formules magiques simples avaient plus de 50 caractères. Le problème était de comprendre les éléments de construction nécessaires dans une formule magique, et il n’était pas exagéré de dire que tout y était intégré.

Alus apporta son thé noir, versé par Loki, à sa bouche, et loua la réponse fluide de Loki. « C’est exact. De plus, comme l’AAR participe à la construction, tracer soi-même la formule n’est pas différent de l’incanter. »

« C’est vrai…, » dit Tesfia.

« Les AAR ne se sont répandus que récemment, de sorte que les enseignants actuels ont probablement étudié en mémorisant des formules, » déclara Alus.

Alice pencha la tête et demanda. « Alors, n’avons-nous pas à faire quoi que ce soit lorsque le sort se manifeste ? »

Si tel était le cas, les éléments essentiels à la construction d’un sort seraient manquants, même avec l’aide d’un AAR. Alors qu’on attendait des jeunes magiciens qu’ils aient une façon flexible de penser et qu’ils posent des questions audacieuses — à la différence des enseignants coincés dans les anciennes méthodes — cette question était suffisante pour étonner Alus. « Si c’était suffisant pour jeter des sorts, les choses seraient faciles. »

Le visage d’Alice devint rouge quand Alus lui jeta un regard exaspéré et un peu froid. « Dans le processus de construction d’un sort, les lanceurs doivent avoir une compréhension claire. C’est pourquoi, pendant que l’AAR fournit de l’aide, vous devez décider vous-même de la puissance, de l’échelle, etc. du sort que vous voulez utiliser, parallèlement au processus de construction en plusieurs étapes. »

C’était un peu comme un puzzle complexe. En échange de l’aide de l’AAR pour créer les pièces du puzzle, déterminer leur forme et leur couleur, le lanceur devait les mettre à leur place. Et une fois l’image mentale du sort remplie, on pouvait enfin l’utiliser.

« Si vous pouvez le faire, vous n’aurez même pas besoin d’une seconde pour passer de la construction à la manifestation. » C’était quelque chose qui décidait souvent de son destin dans le monde extérieur.

« Alors ce qu’on fait en ce moment est inutile ? Ça ne changera rien au combat en direct ? » Après s’être un peu perdue dans l’explication, Tesfia baissa les yeux vers son manuel.

« C’est pour ça que tu es stupide. Penses-y un peu, tu veux bien ? » Pour Alus, Tesfia était comme l’incarnation de ceux qui croyaient que la magie moderne n’était pas meilleure que l’ancienne. C’était la preuve qu’elle n’avait pas bien compris les bénédictions de l’AAR.

Peu importe à quel point la recherche d’Alus avait contribué au monde, si elle n’était pas utilisée correctement, elle serait perdue. Il avait l’impression de voir un sombre avenir où la situation de l’humanité ne s’améliorait pas du tout.

Quelle affaire troublante !

Cela dit, ni Tesfia ni Alice n’étaient sur la défensive ou en colère contre ses paroles. C’était des élèves sincères qui écoutaient la leçon avec enthousiasme et la bouche fermée.

« Je passe aussi à travers des formules magiques. Cependant, les composants de construction impliqués sont des combinaisons de composants existants. Tant que vous avez une idée de ce qui est généralement nécessaire, comme l’attribut, la forme, la puissance, la direction et la modification, l’assistance de votre AAR se chargera du reste. » Cela ne nécessitait pas la mémorisation des chaînes de caractères, mais la connaissance de la structure des formules magiques.

« Mais je ne comprends pas un seul caractère, » déclara Alice.

« Moi non plus…, » déclara Tesfia.

Le plus grand défaut était que le programme de l’Institut n’incluait pas de cours sur la façon de déchiffrer les formules magiques. Alus avait sérieusement envisagé de faire appel directement à Cisty. « Combien en saisis-tu, Loki ? »

« Je ne connais que mon propre attribut, » répondit Loki.

Elle avait probablement appris les schémas par la pratique répétée. En utilisant exactement le même sort, il était possible d’éliminer tout temps de latence en utilisant des réflexes. Cependant, l’apprentissage par la répétition avait l’inconvénient de ne pas être capable d’ajuster la puissance ou la forme selon la situation.

Si même Loki n’était qu’à ce niveau, la plupart des magiciens avaient probablement appris par répétition, mais en tant que partenaire d’Alus, elle ne pouvait être décrite que comme incomplète.

« Assois-toi là-bas aussi…, » déclara Alus.

Ainsi commença la conférence spéciale d’Alus, avec Loki parmi les étudiantes.

Cela n’avait rien à voir avec le test en cours, mais il avait déterminé qu’il était nécessaire que Tesfia et Alice s’efforcent de devenir magiciens, ainsi que Loki, qui avait besoin d’avoir des capacités de combat en tant que sa partenaire.

☆☆☆

Partie 5

Le temps de l’examen, qui déterminerait le résultat non seulement pour Tesfia et Alice, mais aussi pour tous les élèves, était arrivé en un clin d’œil.

C’était aujourd’hui le troisième jour de l’examen semestriel auquel tout le monde de la première à la troisième année avait participé. C’était aussi le dernier jour de l’examen, avec un examen académique le matin suivi d’un examen pratique l’après-midi.

Il ne serait pas exagéré de dire que la plus grande partie du poids avait été accordée à l’examen pratique. En fait, les leçons pratiques avaient lieu six fois par semaine, et trois fois plus de crédit leur était accordé.

C’est pourquoi l’examen pratique aurait un impact considérable sur le fait qu’un étudiant ait progressé ou non dans ses notes.

Soit dit en passant, c’était aussi l’examen auquel Alus avait le plus de difficulté à se préparer, la raison étant que l’examinateur cette fois-ci n’était pas Cisty. Mais c’était probablement inévitable, vu l’irrégularité des résultats du dernier examen pratique d’Alus.

Quant à la retenue, c’était l’une des choses avec lesquelles Alus avait du mal quand il n’utilisait pas son AAR ou s’en remettait à ses propres sorts sans attributs.

L’affinité d’Alus était sans attributs, et s’il pouvait utiliser des sorts avancés d’autres attributs, c’était grâce à son AAR.

Quoi qu’il en soit, Alus était capable d’utiliser la magie à un haut niveau, mais ne pouvait tout simplement pas faire de subtils ajustements.

Ce n’était pas qu’il était faible. Il avait supposé qu’il avait commis une faute en ne faisant pas preuve d’attributs. En raison de sa situation, la majorité du mana d’Alus avait une certaine caractéristique anormale. C’est pourquoi il n’avait pas d’attributs, et il avait son AAR pour compenser son manque de contrôle sur la magie.

Toutefois, il était réticent à apporter son AAR à l’examen. Un AAR allait attirer l’attention, et la forme du Brouillard de nuit allait susciter des regards curieux. Ce serait pénible s’il suscitait des questions de la part des spectateurs.

Cela dit, ce n’était pas une excuse pour faire exploser un appareil de mesure, et il ne pouvait pas non plus se retenir jusqu’au point où le sort allait mal tourner et perdre des crédits. Après tout, il n’avait pas assez de jours de présence.

Cet examen pratique n’avait pas la même répartition que la dernière fois. C’était probablement parce que chaque personne pouvait utiliser n’importe quel sort qu’elle voulait. L’intensité, la puissance et la précision des sorts, même de premier rang, dépendaient des capacités d’une personne. En tant que tel, l’aptitude à la magie avait également été incluse dans le score, causant à Alus des soucis supplémentaires.

« Je suis perplexe. » En fin de compte, Alus n’avait pas pu trouver de contre-mesures. L’examen avait déjà commencé, et au fur et à mesure que les élèves avançaient les uns après les autres, il n’avait toujours pas eu d’idées brillantes. L’absence inattendue de cloisonnement sur les lieux de l’examen n’avait fait que le pousser davantage.

D’ailleurs, Alus n’avait réalisé la gravité de la situation qu’il y a un instant.

« Qu’est-ce que tu vas faire ? » demanda Loki, après être apparue à côté de lui à un moment donné. Son propre examen pratique devait avoir lieu juste avant le sien.

« Je parie que les AAR ici ne peuvent pas gérer la sortie. » Les AAR alignés contre le mur étaient pour la plupart classiques, et sans particularités étranges, leurs spécifications étaient faibles.

De plus, les seules formules gravées étaient celles des attributs de base, et pour Alus, ces AAR n’avaient pas la capacité nécessaire. Il jeta un coup d’œil sur les innombrables AAR d’entraînement et se gratta la tête.

« Veux-tu utiliser mon AAR ? »

« Hmm, l’attribut foudre, hein… il pourrait probablement gérer la sortie, mais le contrôle est une autre affaire. »

Voyant Alus manquer de confiance en lui, l’expression de Loki s’était calmée.

« Quoi ? » demanda Alus.

« Je pensais juste qu’il y a des choses que même Sire Alus ne peut pas faire, » déclara Loki.

« Bien sûr que oui. Vu à qui j’avais affaire, je ne m’attendais pas à cette situation, » déclara Alus.

« C’est vrai, » dit Loki d’une voix joyeuse, avec un sourire espiègle et les mains derrière le dos, tandis qu’elle regardait l’expression perplexe d’Alus. Avec ces gestes, elle n’avait pas l’air inquiète. Bien qu’Alus n’ait pas eu la place de s’en soucier.

Cependant, la vue de Loki souriante attirait tous les yeux des élèves, hommes ou femmes. Au lieu de son visage habituel sans expression, l’abordabilité de son sourire était exceptionnelle.

Les étudiants masculins en particulier semblaient complètement dépouillés de leurs sens.

Les élèves n’avaient repris leurs esprits que lorsque la prochaine personne appelée à l’examen, Tesfia, s’était présentée.

Tesfia avait utilisé sa spécialité, l’Épée de Glace. Peut-être en raison du cours qu’elle avait eux après la leçon parascolaire, ou peut-être à cause de son entraînement quotidien, l’apparence vivante du sort, maintenant plus vive que jamais auparavant, avaient suscité de vives acclamations.

« Elle adore vraiment se démarquer, » dit Alus avec désintéressement, ce à quoi Loki jeta un coup d’œil à Tesfia et aux étudiants qui l’acclamaient avant de se tourner vers lui.

Pendant qu’Alus réfléchissait encore, le tour de Loki arriva enfin. Une fois qu’elle s’était levée, tous les élèves avaient dégluti, comme ils l’avaient fait avec Tesfia, et avaient observé chacun de ses mouvements.

« “Eclair” »

Si elle avait prononcé le nom du sort à haute voix, c’est parce que l’examen l’exigeait.

Bien sûr, comme le nom seul était une incantation, cela avait eu pour effet de renforcer le processus de moulage, donc ce n’était pas un effort inutile.

Si l’élève utilisait un sort d’attaque, on lui demandait de viser le mannequin d’entraînement en forme de sac de sable devant lui.

L’éclair de Loki avait manipulé une sphère de foudre. Répondant à sa voix, trois sphères apparurent, suspendues dans l’air autour d’elle. Balançant son couteau comme s’il s’agissait d’un bâton de chef d’orchestre, elle avait fixé la cible sur le mannequin.

Les sphères avaient été envoyées en vol à grande vitesse et, peu de temps après, elles avaient créé des champs électriques formant un filet d’éclairs.

Lorsque l’attaque avait frappé le mannequin, un coup de tonnerre avait retenti tandis qu’une décharge électrique suffisamment vit pour éblouir une personne le regardant.

Le mannequin était noir carbonisé, tandis que Loki prenait une belle pose.

Une atmosphère d’étonnement muet régnait dans la salle, la seule personne capable de parler étant la femme examinatrice. « Bien jouer, Mlle Loki. »

« Je vous remercie beaucoup, » répondit Loki.

En termes de classement, Loki était au-dessus de l’examinateur, mais leur classement était différent dans l’Institut. Loki, fidèle à l’ordre et aux règlements, était bien consciente de la relation entre l’enseignant et l’élève, et gardait les apparences avec ses remerciements.

« Incroyable ! »

« En un instant !! »

« Un mamono va instantanément mourir s’il était frappé par quelque chose comme ça ! »

Les étudiants avaient poussé des voix d’étonnement, et les terrains d’entraînement avaient été dans un tumulte pendant un certain temps.

Loki revint fièrement avec un visage content, gonflant sa poitrine. Finalement, elle était revenue à Alus et l’avait regardé avec des yeux qui indiquaient qu’elle attendait quelque chose.

« Tu as l’air stable. Je vois que tu t’es améliorée. » Sentant ce qu’elle voulait, Alus lui fit des compliments. Mais à l’intérieur, il soupira d’exaspération.

Peu de temps après, son visage était plein de joie… son expression normalement sans émotion n’avait changé que pour lui. « Merci beaucoup. »

 

 

Après qu’elle l’eut remercié par un salut vraiment heureux, le nom d’Alus fut appelé. À la fin, son tour était venu sans qu’il ait réussi à trouver une contre-mesure.

Ses camarades de classe lui avaient fait toutes sortes de regards. La plupart d’entre eux semblaient évaluer sa force, mais certains des élèves de sexe masculin le regardaient avec mépris, convaincus qu’il ne serait pas capable de faire quelque chose d’impressionnant.

Conscient de ces regards ou non, Alus avait appelé la fille aux cheveux argentés avant de s’avancer. « Loki, je peux t’emprunter l’un de tes couteaux ? »

« Bien sûr que oui. » Sans perdre un instant, elle s’agrippa à sa poitrine et en un instant, plus de dix couteaux furent tendus devant Alus. « Utilisons celle-ci. Oui, celui-ci fera l’affaire. C’est le seul. » Elle avait spécialement choisi l’un des couteaux.

Pour Alus, les couteaux n’avaient pas l’air si différents, mais Loki semblait avoir des critères clairs en tête que seule elle comprenait.

« Ouais, merci. » Prenant le couteau, Alus s’était déplacé à l’endroit désigné.

Le mannequin que Loki avait carbonisé avait déjà été échangé contre un nouveau. « Vous pouvez commencer, » déclara l’examinateur d’une voix majestueuse.

Alus utilisait normalement la magie de façon décontractée, mais cette fois-ci, il commençait à devenir étrangement nerveux. Tant que je trace lentement et doucement à travers la formule, il n’y aura pas de problèmes.

Il avait saisi sans grande force le couteau, son index reposant sur l’épine dorsale de la lame. Alors qu’il y versait du mana, la formule avait commencé à briller.

Alus passa lentement par les étapes pour construire un sort de premier rang dans son esprit. En passant par le pouvoir, la forme, la directionnalité… une fois que tout avait été fait, il avait activé le sort. Cela avait pris une fraction de seconde.

« Flèche de foudre. »

Le sort qu’il prononça à haute voix sans hésitation était le plus élémentaire des sorts de base de l’attribut foudre.

En entendant cela, ses camarades de classe avaient ricané et toute tension qu’ils avaient ressentie avait disparu. Alus était un inconnu dans la classe, mais maintenant son évaluation avait été décidée.

Cependant…

En raison d’une surabondance de mana, la flèche de foudre d’Alus avait comprimé le mana à sa limite et avait plané dans l’air dans un état instable.

« Ah…, » Alus lança une exclamation qui sonnait comme un oups, alors que la puissance et la propulsion accumulées dans la Flèche de Foudre s’étaient relâchées, et disparaissent en un instant. En même temps, une odeur de brûlé flottait dans l’air.

Un instant plus tard, tout le monde avait tourné les yeux vers le mannequin.

Un grand trou s’était ouvert au milieu. Le bord du trou était complètement carbonisé.

Au-delà du mannequin se trouvait un mur qui portait maintenant les marques de la Flèche de Foudre, mais heureusement il n’avait pas été sérieusement endommagé. Étant le mur des terrains d’entraînement, il avait été construit pour être très robuste.

Alus haussa les épaules sans mot. Le couteau qu’il tenait à la main était encore étincelant après avoir subi le sort. « Je suis désolée. J’ai merdé. J’ai honte de ne pas être capable de gérer un sort à ce niveau, » dit-il en se retournant, comme pour souligner qu’il s’agissait d’un accident fortuit causé par sa propre incompétence.

« C’est… C’est vrai. C’était un peu instable. »

Une fois que l’examinatrice avait dit cela, Alus s’était incliné devant elle et avait quitté le terrain d’entraînement.

Il savait qu’il n’y avait aucun moyen de le dissimuler comme un accident. Si l’examinatrice prenait le temps d’y réfléchir calmement, elle pourrait être en mesure de comprendre ce qui se cachait derrière ce qui venait de se passer.

Mais pour l’instant, on pouvait dire qu’Alus avait réussi. Probablement.

Pendant ce temps, quant à ses camarades de classe… Certains élèves disaient. « Il a échoué comme je le pensais. »

Si seulement tout le monde était aussi simple.

« Mais pouvez-vous lancer le sort si vous avez échoué… ? En fait, pouvez-vous même appeler ça un échec ? » Il y avait d’autres étudiants qui n’avaient toujours pas traité ce qui s’était passé avant eux.

En fin de compte, il semblerait que l’évaluation d’Alus s’était temporairement arrêtée sur une conclusion de, je ne comprends pas, mais il est bizarre et avait été mis de côté pour le moment. Ou plutôt, c’était plus à cause de la façon dont c’était troublant.

Pour les étudiants, un échec signifiait que la magie ne se manifestait pas. Dans le cas d’Alus, cependant, le sort s’était manifesté, mais il n’avait pas pu le contrôler, et il avait beaucoup plus de pouvoir que les sorts de premier rang dont les étudiants avaient connaissance.

Après cela, l’examen s’était poursuivi comme si de rien n’était, et les étudiants avaient été appelés l’un après l’autre jusqu’à ce que ce soit finalement le tour de la dernière personne — Alice.

Le problème, c’est qu’Alice avait utilisé l’attribut de Flèche de Feu pour son examen. C’était probablement parce qu’il n’y avait pas de sort de flèche parmi les sorts de premier rang dans l’attribut de lumière. Mais parce qu’elle n’avait pas d’affinité, le sort d’Alice était faible et son contrôle n’était pas bon.

L’examinatrice semblait en être consciente, puisqu’elle avait simplement fait à Alice un « bon travail » et l’avait laissée sur place.

Le visage d’Alice était pâle en quittant l’examen, les épaules affaissées. C’était évident, car le sort qu’elle avait utilisé était encore plus faible que celui d’un magicien à cinq chiffres.

Cela dit, l’examen physique avait été excitant malgré la tension, comparativement à l’examen écrit.

☆☆☆

Partie 6

Après l’examen, il y a eu les vacances, aussi appelées la pause des examens. Bien qu’ils aient eu quelques jours de congé, cela signifiait seulement qu’il n’y avait pas de cours, et les étudiants étudiaient souvent de leur propre chef.

D’ailleurs, pendant la période où les examens étaient examinés et notés, le bâtiment principal était interdit pendant les vacances.

Aujourd’hui, Alus avait visité les terrains d’entraînement avec Tesfia, Alice et Loki. Comme ils avaient fait la réservation hier, ils avaient pu s’entraîner à partir du matin.

Le planning de formation d’aujourd’hui était un menu pratique, axé sur l’application de la magie.

Quant à Tesfia, elle essayait désespérément d’activer le Mistlotein. Elle n’allait pas y consacrer tout son temps d’entraînement, mais on ne savait toujours pas si ses efforts seraient récompensés.

Pendant ce temps, l’Alice stable et la Loki logique se battaient à tour de rôle avec Alus.

Contrairement à l’examen de l’autre jour, les cloisons étaient de retour. Mais sans aucune restriction quant aux personnes autorisées à entrer, Tesfia et Loki seraient normalement observées par des spectateurs curieux. Cependant, les circonstances spéciales de Loki leur avaient permis d’obscurcir la partition pour empêcher quiconque de voir à l’intérieur.

La raison en était que les magiciens à trois chiffres et plus avaient été autorisés à dissimuler leur entraînement aux sorts. Compte tenu de la concurrence féroce entre les magiciens de haut rang, très peu d’entre eux avaient choisi d’exposer leurs talents.

En revanche, la magie des magiciens à quatre chiffres et moins était surtout bien connue, et il était une règle tacite qu’il n’était pas nécessaire de la cacher.

« Haaaaaa !! »

Face à l’attaque d’Alice, Alus avait donné un coup de pied dans le manche de son naginata, lui envoyant l’arme hors de ses mains.

« Ah !! »

Cela avait créé une ouverture qu’Alus avait utilisée pour lui donner un coup de pied circulaire dans l’abdomen. Alice avait été envoyée à reculons, mais avait réussi à récupérer en l’air et à atterrir sur un genou.

« N’arrête pas de bouger juste parce que tu as perdu ton arme, » déclara Alus.

« Oui ! » Un soupçon de frustration s’était mêlé à la réponse énergique d’Alice. Contre Alus, même sa Réflexion n’avait pas beaucoup de sens. Avec l’écart de compétences qui les séparait, Alus avait ciblé avec précision les ouvertures mineures dans son naginata, là où sa réflexion ne l’aiderait pas.

Alice était contrariée, pensant qu’elle serait capable de mieux se battre et d’utiliser des tactiques plus variées si elle connaissait plus de sorts.

« Suivante. Loki. »

Sans même un signal pour commencer, Loki était partie en courant.

Mettant à profit sa vitesse, ses mains traînant derrière elle, elle zigzaguait librement pour tenter de confondre Alus avec ses mouvements erratiques.

Cependant, il avait facilement esquivé le couteau jeté de son angle mort sans même regarder. L’AAR qu’Alus utilisait actuellement était une arme d’entraînement de qualité inférieure, mais c’était plus que suffisant puisqu’il n’allait pas utiliser la magie pour de vrai.

Utilisant le mur comme base, Loki avait sauté très haut au-dessus d’Alus.

L’instant d’après, cinq couteaux poignardèrent le sol autour de lui. Un cercle magique était apparu avec lui en son centre, la foudre l’entourant.

Fixant Loki en l’air, Alus lâcha l’épée dans sa main.

Bien sûr, elle n’était pas visée. Sa cible était le bord du cercle magique, frappant le couteau dans le sol avec l’épée et annulant le cercle.

« — ! » Loki fut secouée un instant, mais jeta rapidement d’autres couteaux en l’air.

Alus les avait facilement attrapés entre ses doigts et les avait jetés en réponse comme il l’avait fait auparavant.

« — ! ! »

Et bien sûr, n’ayant aucun moyen de s’échapper dans les airs, Loki n’avait pas d’autre choix que de les bloquer. Elle n’avait pas non plus pu le faire en restant indemne, bien que les dommages subis aient été transformés en dommages mentaux par le système des terrains d’entraînement.

Loki avait atterri sur le mur de l’autre côté, et son visage s’était déformé de douleur à cause des dommages causés par la conversion. Avec sa position brisée par Alus, elle n’avait pas pu s’éloigner du mur, et avait atterri sur le sol.

Et au même moment, elle avait atterri —

« Ne saute pas pour rien. Tu aurais dû faire trois pas en avant, » déclara une voix calme derrière elle.

« J’abandonne. »

En un rien de temps, Alus avait récupéré l’épée qu’il avait lancée et la pointait maintenant vers elle par-derrière.

« Mais c’est quand même un nombre à trois chiffres, » dit Alice avec admiration, après s’être remise de sa fatigue.

« Non. Je ne suis toujours pas assez forte pour être la partenaire de Sire Alus, » déclara Loki.

« Eh bien, tu ne seras pas assez forte aussi vite, » dit Alus, mais c’était plus dirigé vers Alice que vers Loki.

« C’est vrai…, » sachant qu’il lui manquait quelque chose, les yeux d’Alice vacillaient un instant.

« Ce n’est pas bon d’être trop orienté vers la magie… comme elle, » déclara Alus avec exaspération, montrant du doigt le côté des terrains d’entraînement.

Là-bas, Tesfia tirait à plusieurs reprises de la magie sur le mur. Cependant, elle perdait simplement son temps, car elle ne voyait aucune amélioration.

Alice sourit amèrement, tandis que Loki ne se donnait même pas la peine de regarder Tesfia.

« Dans le monde extérieur, manquer de mana mène à la mort. Mais, malheureusement, c’est quelque chose qui arrive. C’est pourquoi, en fin de compte, l’endurance et les aptitudes au combat rapproché peuvent avoir le dernier mot dans les situations critiques. » C’était la vérité toute simple, et Alus ne voulait pas que ce soit un réconfort.

« Oui… »

« Mais la magie change complètement les situations. La façon dont tu es en ce moment… Je suis sûr que je n’ai même pas besoin de le dire, n’est-ce pas ? » demanda Alus.

Alice leva la tête, avec un sourire amer sur son visage, mais elle avait l’air de se sentir coincée.

« Ne t’en veux pas pour ça. J’ai dit que je le ferais pour que tu puisses combattre des mamonos. Je veillerai sur toi, y compris tes sorts. » Peut-être par habitude, Alus avait mis la main sur la tête d’Alice.

Quand les yeux d’Alice étaient devenus humides, Alus avait réalisé ce qu’il avait fait. « Oh, désolé. C’est juste une habitude, » dit-il en retirant sa main. C’est dans ces moments-là qu’Alus pensait qu’il devenait trop facilement ému. Il avait trouvé qu’il était plus facile de traiter avec un mamono géant que lorsqu’une personne aussi joyeuse qu’Alice avait les larmes aux yeux.

« Non, ce n’est pas cela…, » Alice avait utilisé un doigt pour essuyer la larme, mais ses larmes n’avaient pas cessé de couler. « C’est étrange… pourquoi ne s’arrêtent-ils pas ? C’est tellement… »

Mais après avoir dit ça, Alice avait compris pourquoi. Elle avait eu un flash-back de quand elle était jeune. Pourtant, même si elle le savait, les vagues d’émotions qui s’approchaient ne s’arrêtaient pas, ce qui la faisait se sentir étrange, même si elle s’était déjà habituée à cette époque.

« Hé ! Qu’est-ce que tu as fait à Alice !? » Voyant ces larmes, Tesfia s’avança et se glissa entre Alice et Alus.

Le fait qu’une tierce partie qui était occupée à lancer des sorts qui interprétait mal la situation était contrariant, alors Alus avait pris les précautions nécessaires. « Je n’ai rien fait du tout. »

« Oui. Ce n’est pas la faute d’Al. Je ne comprends pas vraiment non plus… Désolée, mais je vais faire une petite pause, » déclara Alice.

« C’est une bonne idée. Va te calmer, » dit Alus.

Voyant Alice qui avait ses émotions hors de contrôle en raison de quelque chose, Alus eut une idée inattendue. Parce que c’était quelqu’un qui en avait plus qu’assez, il commençait à peine à réaliser la vérité du monde — il devait oublier quelque chose.

Ceux qui en avaient beaucoup étaient inconscients des difficultés de ceux qui n’en avaient pas.

Cela provoqua un gros malentendu, mais personne, à part Alice, ne savait qu’il y avait une autre raison à ses larmes.

« Je me demande ce qui s’est passé, » murmura Tesfia, alors qu’Alice quittait le terrain d’entraînement pour prendre sa pause. Bien qu’elle ait cessé de soupçonner Alus grâce au témoignage d’Alice, elle s’inquiétait toujours pour elle à sa façon.

« Elle semble s’en faire aussi… Eh bien, le chemin devrait s’ouvrir tant qu’elle essaiera. Je vais aussi devoir faire mes propres recherches pour comprendre son étrange affinité. »

« Dire que tu t’occupes des autres, Al. J’étais sûre que tu étais indifférent à Alice et moi, » déclara Tesfia.

« Je me fiche de ce que tu penses, mais j’ai dit que j’allais prendre soin de vous, donc je ne peux pas vous abandonner, » déclara Alus.

Tesfia avait intentionnellement ouvert les yeux comme pour montrer sa surprise. « Je vois. Tu es donc inquiet… Bien ! »

Alus la regarda avec des sourcils plissés comme pour demander ce que cela voulait dire, mais elle répondit avec une expression heureuse.

Et comme si elle avait trouvé quelque chose, les bords des lèvres de Tesfia s’étaient recourbés. « Alors, pendant que tu es encore gentil, apprends-moi à utiliser Mistlotein… s’il te plaît ! » dit Tesfia en mendiant, les mains jointes devant son visage, et en sortant un peu sa langue d’une manière mignonne.

Soudain, un bruit sourd et rapide retentit sur la tête de Tesfia.

« Ow. »

« Je t’ai dit qu’il est encore trop tôt pour toi, » dit Alus, d’une manière aussi digne que possible, après avoir fait une frappe du tranchant de la main sur elle.

Mistlotein était à peu près au même niveau de difficulté que Niflheim, la version perfectionnée de Freeze. Et le fait qu’on lui ait demandé de l’aider à s’en servir tout d’un coup n’était rien de moins qu’imprudent.

« Si tu ne prends pas les bonnes mesures, tu ne pourras jamais l’utiliser, » déclara Alus.

« Pas possible… »

Loki hocha la tête derrière une Tesfia à l’air déçu, à laquelle Alus poussa un soupir et commença à expliquer. « Très bien, essaie de lancer Gèle. »

Tesfia avait fait ce qu’on lui avait dit et avait enfoncé son katana dans le sol, après s’être un peu éloignée. Elle avait pu le faire sans incantation, mais pour améliorer l’effet du sort, elle avait crié son nom.

« Gèle !! »

« C’était horrible…, » déclara Alus, complètement par réflexe, en voyant le sort.

« Je me suis beaucoup améliorée, tu sais, » déclara Tesfia sur un ton malheureux en tirant son katana du sol, en défaisant le sort et en le transformant de nouveau en mana.

« Ton réglage de la portée effective est trop naïf. Je suis étonné que tu penses être capable d’atteindre les sommets de Mistlotein avec ce genre de compétences. Franchement, c’est risible, » déclara Alus.

« Quoi — ! Ne sais-tu pas que c’est une question de bon sens d’encourager quelqu’un par des éloges de nos jours ? … J’ai aussi fait de mon mieux…, » déclara Tesfia.

Eh bien, compte tenu du fait qu’elle était encore étudiante, c’était bien fait, mais elle était beaucoup trop insouciante si elle pensait pouvoir utiliser Mistlotein avec cela. L’entendant faiblement s’éteindre à la fin de sa plainte, Alus soupira et lui répondit. « Bon sang ! Eh bien, je te l’accorde, tu as essayé… Je suis sûr que tu es mieux. Mais tu es encore loin de pouvoir utiliser Mistlotein. »

Les épaules de Tesfia s’étaient affaissées. Où est passée sa compétitivité habituelle ? pensa Alus. Mais il avait l’impression qu’elle avait grandi, et il le lui avait aussi transmis bien que le fait qu’elle était inadéquate soit resté inchangé. En lui disant cela, elle avait enfin pu commencer son voyage.

Alus n’avait pas l’intention de la réconforter en disant qu’elle pourrait le faire un jour, selon ses efforts. Au mieux, elle avait une possibilité si elle suivait la bonne procédure. Cela dépendait aussi des talents et des sens de Tesfia, mais tout l’entraînement qu’elle avait fait jusqu’à présent dépendait du contrôle du mana. Et c’était la première fois qu’il lui enseignait l’utilisation de la magie elle-même.

☆☆☆

Partie 7

« … Si tu veux toujours apprendre, tu devrais commencer par maîtriser Gêle. »

« … !! » Une lueur d’espoir se mit à brûler dans les yeux de Tesfia, comme si elle s’était sortie du puits du désespoir. Son regard découragé s’en alla, et une passion s’enflamma en elle. À la fin, elle le poussa à continuer.

Alus négligeait maintenant régulièrement les changements de rythme fulgurants de Tesfia. Mais en même temps, il s’était rendu compte à quel point elle était facile à gérer.

« Tu devrais aussi penser à le faire par étapes. Si tu peux geler plus de cibles simultanément, ta portée effective augmentera naturellement, et une fois que tu seras capable de le faire, tu seras enfin sur la ligne de départ, » déclara Alus.

« Hmm, je vois. »

« … »

Elle avait l’air de pouvoir sortir un carnet d’un moment à l’autre. C’était bien d’être passionné et tout, mais quand Alus avait pensé qu’il devait s’occuper de tout, il avait soudain commencé à en avoir assez. « Dans tous les cas, je vais faire de vous deux des magiciens de premier ordre capables de combattre les mamonos. Pour commencer, je vais vérifier les résultats de ton entraînement, alors prépare-toi. »

« … ! ? Uhmm. » Surprise, les yeux de Tesfia s’ouvrirent et elle ne regarda nulle part. Elle avait dû voir Loki et Alice se battre contre Alus, et se faire tabasser. Elle n’avait pas tant peur de perdre la face qu’elle était timide.

« Ne t’inquiète pas. Je vais me retenir. » Il se dirigea vers le centre du champ, se retournant alors que les bords de ses lèvres se recourbaient en un sourire.

« Bien sûr que si !! » Tesfia, qui le suivait, cria nerveusement en retour. Dans son esprit se trouvaient les souvenirs de son regard froid quand elle l’avait vu sur le toit, et de ses combats féroces dans le monde extérieur.

Ce garçon aux yeux froids souriait maintenant à ses sarcasmes, mais d’une manière ou d’une autre joyeusement.

Quel était son vrai visage ? En y repensant, sa poitrine était douloureusement serrée.

« Qu’est-ce qu’il y a ? Le temps n’attendra pas que tu te décides, » déclara Alus.

La voix l’avait ramenée à la raison. Il avait raison, elle n’avait pas de temps à perdre. Elle avait décidé d’aller au bout des choses. Alors elle monta lentement les escaliers se trouvant devant elle.

Parvenant à sa résolution, elle secoua la tête pour se vider l’esprit et entra dans le centre du champ de combat avec des yeux sérieux.

Le combat s’était poursuivi jusqu’à la fermeture des terrains d’entraînement pour la journée.

À mi-chemin, Alice s’était rétablie et était revenue, et ils avaient eu toutes sortes de batailles fictives, y compris des batailles à deux contre un et à trois contre un.

Une fois qu’ils avaient quitté leur espace cloisonné, Alus et les trois autres étudiants étaient les seuls présents.

Alus marchait dans la rue sombre, quelques pas derrière Tesfia et Alice. Loki était aussi avec lui, mais aujourd’hui il les escortait jusqu’au dortoir des filles, ce qui était surprenant. C’était inhabituel, mais c’était surtout parce qu’il n’en avait généralement pas l’occasion.

« Fia, vas-tu rentrer chez toi pour les vacances d’été ? » demanda Alice.

« C’est vrai… j’apporte mon bulletin scolaire chez moi, » déclara Tesfia avec un sourire amer. Les deux bonnes amies bavardèrent en marchant devant Alus et Loki.

Après l’examen semestriel et la pause d’examen, il y avait les vacances d’été. Pendant ce temps, de nombreux étudiants allaient profiter de l’occasion pour rentrer chez eux, tandis que les autres étudiants allaient rester à l’Institut et y passaient leurs vacances.

Normalement, les vacances d’été étaient quelque chose à attendre avec impatience, mais les étudiants n’étaient pas trop excités. C’était comme les autres jours de congé, c’est-à-dire qu’ils étudiaient seuls, puisqu’il n’y avait pas de cours.

D’ailleurs, Alice attendait les vacances d’été avec impatience afin de profiter au maximum de l’ensemble de son temps. Alors que tout le monde ne rentrait pas chez lui, beaucoup le faisaient, et l’Institut serait beaucoup plus calme. Surtout avec le départ de Tesfia.

« Je vois. J’aurai enfin le temps de me concentrer sur mes recherches. »

« Uhm, Al ? Je serai toujours là. » Comme il avait l’air si heureux, Alice s’était sentie un peu mal à l’aise d’annoncer son intention de rester.

« C’est très bien. Je suis sûr que je pourrai faire des progrès quand la plus bruyante sera partie. De plus, je ne voudrais pas que mon sujet d’examen aille quelque part pendant le temps précieux dont je dispose pour la recherche, » déclara Alus.

« Urgh... »

Alors que des larmes apparurent dans les yeux d’Alice, la rousse qui marchait à côté d’elle commença à s’agiter. Elle s’était retournée sur place et avait crié, en montrant Alus du doigt. « Qu’est-ce que c’est censé vouloir dire ? Sache que si tu te sers de tes recherches comme excuse pour faire des choses étranges à Alice, tu payeras pour ça ! »

« C’est aussi pour Alice. Eh bien, en partie. En outre, elle a une affinité intéressante qui a beaucoup de possibilités. J’aimerais prendre d’autres mesures et échantillons si possible. » Quand Alus déclara ça, son regard était tombé sur la poitrine de Tesfia. Ses yeux aiguisés n’avaient vu que de la saleté qui s’était retrouvée sous le clair de lune.

« … !! » « … !! »

Cependant, le moment était très mal choisi.

Une courte pause s’était produite, comme le calme avant la tempête.

« C’est du courage que tu as là. » Les mains de Tesfia s’étaient automatiquement dirigées vers le katana à sa taille. « Espèce de pervers de magicien ! » La lame qui sortait de son fourreau scintillait au clair de lune.

Mais avant que l’épée précieuse de la famille Fable puisse être tirée, une autre bombe avait explosé, gelant Tesfia.

« Sire Alus… s’il y a quelque chose qui ne vous satisfait pas… vous pouvez me le dire…, » déclara Loki.

« Hein !? » Malgré le faible éclairage, les joues de Loki étaient si rouges que même Tesfia pouvait le voir.

Mais Alus avait incliné la tête comme d’habitude. « Non, je pense que tu en fais assez. »

« Je-Je vois…, » les mots de Loki s’affaiblirent peu à peu.

« … ! »

« Ne me dis pas que tu as fait quelque chose à Loki…, » déclara Tesfia.

Qui sait ce qu’elles imaginaient, mais Alice avait le visage rouge, et Tesfia avait l’air sévère comme si elle regardait un criminel.

Peu de temps après, elles s’étaient rapidement éloignées d’Alus. Alice était même allée jusqu’à attraper Loki et la serrer contre elle, comme si elle la protégeait de quelque chose.

Alus n’était pas sûr de ce à quoi elle était censée se référer, mais il s’était vaguement rendu compte qu’un malentendu faisait place à d’autres malentendus, et les choses allaient dans une direction inquiétante. « Pour votre information, je ne prendrai que des mesures d’affinité et des échantillons de sang. Quant à Loki, je suis satisfaite de son travail quotidien. »

« Il vaudrait mieux que ce soit vrai. » Tesfia était toujours sur ses gardes et, suivant son exemple, les filles s’étaient éloignées de lui et avaient continué à bouger en se blottissant entre elles. Loki jetait de temps en temps un coup d’œil en arrière, mais Tesfia l’exhortait à passer à autre chose.

Pendant tout ce temps, Alice regarda son chemin, comme pour dire qu’elle voulait le croire, et Tesfia la regarda droit dans les yeux.

Alus s’était dirigé vers le dortoir des filles, se disant qu’être traité comme un suspect allait probablement continuer pendant un certain temps. Il se demanda si ce genre de conversation était considéré comme normal pour les élèves.

Fatigué de leur étrange traitement, Alus s’était mis derrière les filles.

Cependant…

« D’accord, c’est bon. Je peux supporter le fait d’être la remplaçante de Loki…, » dit Alice, après avoir pris sa décision après avoir réfléchi à quelque chose.

Alors que cette remarque n’avait fait qu’aggraver la situation, l’humeur étrange allait durer un peu plus longtemps.

☆☆☆

Partie 8

La pause des examens avait duré trois jours et cela avait repris le quatrième jour. Cela dit, il n’y avait pas eu de leçons. C’était juste pour annoncer les résultats de l’examen.

L’information sur les meilleurs scores pour chaque sujet était affichée sur les écrans partout dans l’Institut.

Les bulletins du semestre n’avaient pas été distribués par les professeurs. Au lieu de cela, ils avaient été distribués lorsque vous aviez placé votre licence sur un appareil. Plus précisément, deux feuilles de papier avaient été imprimées avec l’information.

Les élèves faisaient la queue dans le couloir, en attendant leur tour. Les appareils avaient été installés dans trois salles de classe. Les élèves entraient dans la salle de classe de façon ordonnée, obtenaient leurs résultats et repartaient.

Dans le couloir, des élèves applaudissaient leurs résultats et des élèves avaient affaissé leurs épaules.

Alus feignait le calme, comme s’il n’était pas inquiet du tout, en s’emparant de ses résultats.

Il passait à peine.

L’examen écrit mis à part, avec son examen pratique douteux et sa faible participation, il était en fait nerveux. Au moins, il était soulagé de voir qu’il avait obtenu des crédits pour toutes les matières. Pour être honnête, il trouvait pathétique qu’il n’ait fait que passer de peu. Afin de ne pas attirer l’attention, il avait passé l’examen tout en ajustant son score. Bien qu’il ait fait une erreur inattendue pendant l’examen pratique, il avait quand même réussi.

Suivant la foule dans le couloir, il avait été accueilli par une Loki animée. « Comment ça s’est passé, Sire Alus ? »

« J’ai réussi. » Il n’avait pas demandé comment cela s’était passé pour elle. Si elle avait obtenu tous les crédits, il était difficile d’imaginer que Loki laisserait tomber.

Mais Loki aurait quand même voulu qu’il demande. Elle tenait déjà les papiers montrant les scores parfaits contre sa poitrine.

Alors qu’Alus donnait à Loki, déçu, un regard perplexe, les écrans dans les couloirs et les salles de classe avaient changé. Les écrans qui montraient les meilleurs résultats sonnèrent tous en fanfare. Après avoir attiré l’attention des élèves, un avis était apparu que les 10 meilleurs étudiants allaient être annoncés de nouveau.

Les noms des élèves ayant obtenu les meilleurs résultats avaient commencé à être affichés de bas en haut.

Alus n’était pas très intéressé et avait commencé à marcher avec Loki. Mais avec tant d’écrans dans l’Institut, ils avaient attiré son attention où qu’ils aillent.

La troisième place avait été attribuée à Alice Tilake. La deuxième était Tesfia Fable. La différence était probablement due à leurs examens pratiques, ce qui signifiait qu’Alice avait probablement obtenu une note supérieure à Tesfia dans la partie écrite. Alus le savait, car il leur avait enseigné lui-même. Il avait deviné que le résultat était dû au fait qu’Alice connaissait peu de sorts offensifs, puisqu’il n’y avait aucune différence réelle dans leurs capacités.

Cela mis à part, c’était surprenant de voir qu’elles n’étaient que deuxièmes et troisièmes. Elles auraient dû être au sommet de leur classe.

Il y avait donc quelqu’un d’encore mieux qu’elles.

Les écrans avaient changé à nouveau, affichant les mots MEILLEUR RÉSULTAT en gros caractères, et le nom Loki Leevahl était écrit ci-dessous.

« … !! » Comme pour son propre test, Alus s’était convaincu qu’il n’était pas particulièrement intéressé par le test de Loki. Il s’était donc instinctivement arrêté en voyant ça.

Elle ne s’amuse pas, se dit-il, réalisant pourquoi elle s’était comportée si bizarrement avant. Elle avait été capable de dire qu’elle était la première en regardant son propre rapport. C’est pour ça qu’elle avait une expression étrange quand il avait ignoré ses résultats.

« C’est impressionnant. » Ce n’est que maintenant qu’il s’était retourné pour mettre la main sur la tête de Loki.

« Je vous remercie beaucoup. » L’expression sombre de son visage avait disparu et avait été remplacée par un sourire.

En réagissant de la sorte, Alus pensa qu’il lui était difficile de la féliciter, mais il ne trouva pas cela si ennuyeux.

Mais en y réfléchissant, son action attirerait clairement l’attention. La meilleure élève de l’Institut se faisait caresser la tête par un type qui n’était même pas dans la liste des meilleurs scores. De plus, avec la timide joie de Loki, les regards méfiants et les expressions d’indignation étaient apparus à cause de leur manque de compréhension.

Les deux individus s’étaient déplacés, sans être dérangés par les regards, jusqu’à ce que quelqu’un s’écrie.

« Qu’est-ce que t’en dis !! » déclara la voix, juste au moment où ils recommençaient à marcher.

Depuis qu’Alus avait vu l’annonce, il avait ses appréhensions. Cependant, il ne pouvait s’empêcher de se plaindre dans ce monde grossier où ces attentes s’étaient si facilement réalisées.

Tesfia tenait un bulletin de notes sous les yeux d’Alus avec un regard et une pose triomphants. Comme elle était plus petite, on la tenait légèrement au-dessus de sa tête.

Même Alice, qui tenait son bulletin de notes contre sa poitrine, avait souri avec fierté.

Le fait d’avoir terminé deuxième et troisième de leur classe avait été un résultat digne d’éloges. Peut-être qu’après avoir accepté le fait que Loki soit en première était inévitable, elles avaient des expressions brillantes, mais quelque peu attendues.

À la suite de l’acte de Loki, Alus avait eu envie de dire une chose ou deux cyniques. « Bon sang, les filles… Que voulez-vous que je vous dise ? »

« Tu peux nous féliciter d’avoir bien réussi, » lui dit Tesfia, un peu gênée… mais le fait d’avoir réussir à retenir sa conscience de soi était un signe d’amélioration. Sa fixation sur ses notes avant l’examen était en partie dû à sa fierté en tant que noble. Quoi qu’il en soit, elle était probablement excitée à l’idée de sortir de l’examen — son plus grand souci — avec le deuxième meilleur résultat. Comme on pouvait le voir sur ses joues qui étaient plus rouges que d’habitude.

Pour lui rafraîchir la tête, Alus avait dit avec sarcasme. « C’est merveilleux. Donc tu peux le faire si tu essaies, » et lui tapota sur la tête comme il l’avait fait avec Loki. Il était sûr qu’elle s’opposerait à ce traitement.

L’expression de Tesfia s’était un peu relâchée. Cependant, avec la réaction des élèves qui l’entouraient, elle était revenue à la raison. Son visage s’était mis à rougir d’un coup, elle avait repoussé la main d’Alus et s’était éloignée de lui. Mais l’absence de ses cris d’abus habituels la rendait choquante.

Elle n’a pas l’habitude d’être félicitée, n’est-ce pas… Bien qu’exaspéré, Alus sourit comme s’il avait trouvé un jouet amusant.

Pendant ce temps, Tesfia posa sa main sur sa tête en état de choc, comme pour confirmer la sensation. Elle avait ensuite regardé Alus avec un visage rouge. À côté d’elle, Alice tenait toujours son bulletin, comme si elle faisait la queue.

« Ne… ne t’emporte pas… pour qui te prends-tu ? » demanda Tesfia.

« Et tu te prends pour qui ? En plus, c’est toi qui en as parlé. » En utilisant un argument solide, il avait fait taire Tesfia.

C’est alors qu’Alus entendit que leur environnement devenait encore plus bruyant.

Avec les trois meilleures étudiantes réunies en un seul endroit, les élèves commençaient naturellement à se rassembler autour d’eux. Il y avait Loki, la magicienne à trois chiffres, l’étoile montante de la première année, ainsi que Tesfia et Alice, deux objets d’envie.

Et avec un étudiant de sexe masculin non motivé qui s’était à peine présenté en classe… le fait que tous les étudiants le regarderaient était inévitable.

Alus s’était mis à marcher, essayant de s’éloigner de là. Pendant qu’il avait Loki avec lui, il faisait ce qu’il voulait, mais les deux autres filles l’avaient suivie sans rien dire.

Alice semblait pleine d’attentes, comme pour dire qu’elle n’avait pas encore eu son tour, mais malheureusement pour elle cela n’allait pas arriver.

Après être sorti de l’immeuble, Alus avait un peu ralenti son rythme et avait parlé à Tesfia. « Quand pars-tu ? »

« Ne peux-tu pas dire ça comme si tu voulais que je parte le plus vite possible ? » demanda Tesfia.

C’était précisément l’intention d’Alus, mais le reformuler serait pénible, et il n’avait aucune raison de l’énerver. « Ça ne me dérange pas que tu partes quand tu veux, mais assure-toi de ne pas perdre ton entraînement. »

« Je le sais, je le sais, » répondit Tesfia.

« C’est dans une semaine à partir de demain, n’est-ce pas ? » dit Alice en donnant un coup de main à Tesfia.

« Ouais. C’est le plan… mais…, » l’expression de Tesfia s’était soudain obscurcie, et elle avait détourné les yeux. Elle semblait faire allusion à la possibilité que son plan de retour à la maison s’effondre.

« La mère de Fia est très stricte, » déclara Alice.

Tesfia soupira. « C’est vrai… » Son énergie d’avant avait disparu.

Voyant cela, Alus réalisa une fois de plus à quel point ses expressions changeaient toujours de façon dramatique. « Tu la connais, Alice ? »

« Oui. J’ai visité leur maison plusieurs fois. » Ces mots avaient dû faire en sorte qu’Alice se souvienne d’une chose qu’elle ne voulait pas, car son visage se tortillait et ses yeux s’éloignaient comme ceux de Tesfia.

« Je suis désolée pour l’heure. » Les excuses soudaines de Tesfia étaient probablement parce qu’elle se sentait encore redevable de quelque chose.

« Ah… en fait, c’est bon, ça a fini par être bénéfique, » répondit Alice avec un sourire amer, mais Alus n’avait honnêtement aucune idée de ce dont ils parlaient.

« Que s’est-il passé ? » demanda Alus instinctivement. Loki, qui marchait à côté de lui baissa les yeux et feignant l’ignorance, elle jeta un regard significatif vers lui.

« Je suis allée jouer… mais la mère de Fia m’a vraiment battue. » Ce sourire amer était probablement tout ce qu’Alice pouvait rassembler. Elle avait choisi de ne pas entrer dans les détails, mais Loki semblait l’avoir tout de suite compris, et Alus sourit sèchement aussi.

La mère de Tesfia devait être une vraie femme de la famille Fable. Toutes les deux avaient dû recevoir des conseils assez stricts.

« Elle a l’air d’une mère volontaire, » dit Alus.

« Quand ma mère était active, elle était conseillère pédagogique. Même maintenant qu’elle est à la retraite, elle semble encore avoir une certaine influence dans l’armée, » déclara Tesfia.

En d’autres termes, c’était une ancienne militaire. Et avec son statut de noble, elle devait avoir une position élevée. En entendant cela, Alus avait l’impression d’avoir entendu le gouverneur général mentionner le nom de Fable, mais il ne se souvenait plus quand.

« Je vois, donc quand tu rentres à la maison, ta mère va te faire travailler, » déclara Alus.

« Argh… » Les attentes et le malaise étaient soudain apparus sur le visage de Tesfia, alors qu’elle avait dû se souvenir de quelques souvenirs désagréables.

☆☆☆

Partie 9

Cependant, elle n’avait pas vraiment eu de résistance à recevoir des conseils. Comme c’était quelque chose qu’elle recevait depuis son enfance, elle y était habituée. Et son résultat en tant que deuxième dans son année scolaire était probablement suffisant pour être reconnu.

En fait, Tesfia n’espérait pas que sa mère la féliciterait pour ses résultats, mais au moins elle ne se fâcherait pas contre elle… probablement.

Elle craignait que ses talents magiques ne soient mis à l’épreuve lorsqu’elle rentrerait chez elle, ce qui l’avait rendue déprimée. Les notes, c’est une chose, mais je suis sûre qu’elle va se fâcher pour ça. Tesfia était consciente que même si elle s’améliorait, sa mère ne serait jamais satisfaite. Quand elle avait maîtrisé l’Épée de Glace, sa mère lui avait dit que c’était quelque chose que n’importe qui dans la famille Fable devrait être capable de faire.

Après son deuxième soupir, Tesfia avait trouvé sa détermination, sachant qu’elle ne pouvait l’éviter de toute façon. « Je dois faire mes valises pour demain, alors commencez sans moi. » En disant cela, elle avait commencé à courir vers le dortoir comme pour dissiper ses doutes.

« À tout à l’heure. » Alice fit au revoir à Tesfia, qui n’avait certainement pas l’air joyeuse quand elle s’était mise à courir. Mais il y avait une pointe d’envie dans son expression. Contre la volonté de sa famille, Tesfia avait fréquenté l’Institut en tant qu’étudiante autonome, et elle avait ses propres difficultés, mais Alice n’avait même pas d’endroit où retourner chez elle.

Alus fixa le dos de Tesfia qui disparaissait au loin et murmura. « Te préparer, tu dis ? »

Comme aucune leçon n’était prévue, la journée était terminée une fois qu’ils avaient reçu leur bulletin scolaire, et il n’était même pas encore midi.

Alus, ainsi que Loki et Alice se dirigèrent vers le laboratoire. Retardant l’entraînement jusqu’au retour de Tesfia, il prendrait le temps jusque-là d’utiliser Alice comme cobaye.

Il l’avait fait changer en blouse d’hôpital, puis avait préparé l’équipement de pointe qu’il avait commandé à l’armée. Et avec Loki comme assistante, l’examen s’était bien déroulé.

Enfin, quand il allait lui faire une prise de sang…

« A-Attendez…, » Alice les avait soudainement arrêtés.

Alus pensait qu’elle avait peur des aiguilles, mais son visage était anormalement pâle. « Est-ce que ça va ? »

« Je suis désolée… Je me sens juste un peu malade. » Elle n’avait pas l’air de quelque chose d’aussi fragile. Le visage d’Alice était pratiquement blanc, comme si elle allait s’évanouir à tout moment.

Sur le plan de la recherche, le liquide céphalorachidien était plus certain, mais ce laboratoire ne disposait pas de l’équipement à grande échelle nécessaire pour cela. Dernièrement, un simple test sanguin avait suffi pour obtenir des données détaillées, alors Alus s’en était servi.

Quoi qu’il en soit, un échantillon de sang était inévitable, mais voyant la réaction d’Alice, il n’avait pas l’intention de la forcer. « Ça te fait-il mal quelque part ? Je peux demander à un magicien guérisseur de l’armée de venir. »

« Tu n’es pas obligé de faire cela…, » Alice secoua la tête. Soit elle était traumatisée par les aiguilles, soit elle avait peur des examens en eux-mêmes.

« Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? Veux-tu arrêter ? Tu as l’air plus mal en point, » avant, il avait traité Alice de cobaye en plaisantant, mais il n’allait pas la forcer à faire quelque chose qu’elle ne voulait pas faire.

Mais Alice répondit fermement. « Je vais bien. Continue, s’il te plaît. » Mais rien qu’en regardant son teint, elle avait l’air de pouvoir s’effondrer d’une minute à l’autre.

« Alors c’est ce que je vais faire… Loki, mets ta main sur ses yeux, » déclara Alus.

« Compris, » déclara Loki.

« Hein ? » s’exclama Alice.

« Tu ferais mieux de ne pas voir ton sang être prélevé. Et avoir quelqu’un d’autre pour te couvrir les yeux devrait être plus facile que de les fermer toi-même, » expliqua Alus.

« Ah !? »

La main de Loki couvrit les yeux d’Alice d’un flux de mana calme. Le mana ne couvrait que la surface, mais il transmettait la chaleur de Loki à travers sa main. Elle avait décidé que sa chaleur corporelle aiderait à apaiser la peur d’Alice.

Cela dit, en raison de leurs différents types de mana se rejetant mutuellement, Loki ne pouvait pas le verser directement dans le corps d’Alice. Ça n’avait pas eu d’effet médical, mais ça lui avait donné la tranquillité d’esprit.

Et puis — « C’est fait. »

« Vraiment ? »

Le temps que la main de Loki lui couvre les yeux, l’aiguille avait déjà été planté en elle.

Alus avait poursuivi l’examen d’une manière familière.

Après midi, l’examen avait été fait, et seule l’analyse des résultats était attendue.

« J’ai tout ce dont j’ai besoin, alors je m’occupe du reste », déclara Alus à Alice, alors qu’ils étaient assis à table. Loki était en train de préparer le déjeuner. Alice avait proposé de l’aider, mais Alus l’en avait empêchée, la faisant asseoir pour qu’il puisse lui expliquer les choses.

« Juste pour ton information, les informations qui peuvent être extraites de ton mana sont liées à la structure de ton facteur mana. Ne t’inquiète donc pas si des renseignements personnels sont connus de mon côté. »

« D’accord, c’est bon. »

C’était Alus qui avait fait preuve de considération pour éviter tout problème d’éthique. « Et les différentes données seront stockées en toute sécurité. En plus de cela, je limiterai mes recherches à tes affinités et j’aiderai à améliorer les sorts d’attributs de lumière. Une fois cet objectif atteint, les données recueillies seront effacées. Il en va de même pour toi, si tu veux t’arrêter à un moment donné. »

« … » Alice l’avait regardé, la mâchoire tombante.

« Quoi ? Si ça ne te dérange pas, signe ça, » Alus avait déjà préparé un document avec une liste de contrôle et l’endroit où le signer, et il l’avait poussé avec désinvolture vers Alice.

« … Je comprends, mais n’est-ce pas un peu formel… ? » demanda Alice.

« Qu’est-ce que tu racontes ? Ceci n’est normal que pour la recherche magique avec des sujets testés, » déclara Alus.

Alice semblait impressionnée et souriait.

La technologie magique faisait des progrès dans toutes sortes de domaines, y compris dans le domaine médical, et grâce à ces progrès, de nombreux traitements médicaux s’étaient améliorés. Mais même dans ce cas, certains traitements ou recherches expérimentales ne pourraient être effectués sans le consentement du sujet. Il y en avait qui opéraient illégalement sans un tel consentement, et la fuite de renseignements personnels obtenus grâce à la recherche était passible de sanctions en vertu de la loi, en raison du fait que les lois s’adaptaient aux progrès réalisés.

Bien que le respect strict de ces lignes directrices dépendait du chercheur, il était courant de tracer une ligne de démarcation claire en ce qui avait trait à la violation de l’éthique professionnelle. Quant à Alus, il avait été excessivement minutieux.

Lorsque Loki avait fini de préparer la nourriture, Tesfia en avait fini avec ses bagages et s’était jointe à eux pour le déjeuner. Elle s’était réjouie de son timing et avait savouré la cuisine de Loki avant qu’il ne soit temps de s’entraîner l’après-midi.

Grâce à leur formation continue, les deux filles commençaient enfin à avoir une bonne maîtrise quand au contrôle du mana. Cela dit, comme il y avait encore des fuites de mana, elles avaient besoin de faire des pauses régulières.

De plus, Loki s’entraînait elle-même, l’objectif étant d’étendre sa portée de détection. Elle n’obtenait pas de résultats substantiels, mais l’entraînement de détection était un peu spécial, et Alus ne s’attendait à aucune amélioration dès le départ.

Alus analysait les données qu’il avait reçues en testant Alice. Normalement, Loki l’aiderait, mais comme la vie privée d’Alice était un sujet de préoccupation, il ne pouvait pas lui demander de l’aider.

Quand il avait jeté un coup d’œil sur Loki, il avait vu que ses yeux étaient fermés, concentrés sur son entraînement. Au début, elle avait une expression calme, mais plus elle se concentrait, plus elle semblait fatiguée.

« Loki, toi aussi, fais une pause. » Voyant sa chance, Alus ordonna à Loki de se reposer. S’il lui donnait le choix, elle choisirait de continuer. Mais l’entraînement n’aurait pas de sens s’il se poursuivait par la force sous l’effet de l’épuisement.

« Oui. » Avec un ordre, Loki n’avait pas d’autre choix que de hocher la tête. Alus avait également profité de l’occasion pour lui-même faire une pause.

Même s’il lui avait dit de se reposer, Loki faisait fidèlement du thé. Puisqu’elle n’écouterait probablement pas même s’il l’arrêtait, Alus l’avait laissée faire ce qu’elle voulait. Et vu qu’elle apportait des tasses pour Tesfia et Alice, son attitude envers elles avait dû aussi se calmer.

Conscientes de ce changement ou non, Tesfia et Alice avaient bu leur thé chaud. Alus remercia également Loki et apporta sa coupe sur les lèvres. Après l’avoir confirmé, Loki avait finalement suivi son exemple.

C’était un moment de détente. Dans le coin de l’œil, Alus avait vu le programme automatisé qu’il avait mis en place pour analyser les données d’Alice s’achever. Ça ne prendra que quelques minutes. Et comme prévu, peu de temps après, l’écran était rempli de caractères montrant le résultat.

Posant sa tasse, Alus avait fait défiler le texte et l’avait parcouru.

Le facteur mana dans sa génétique en est probablement la cause. C’est la raison pour laquelle l’affinité pour l’élément de lumière est innée, hein.

La conjecture d’Alus n’était rien de moins qu’une confirmation. Selon des recherches antérieures, une affinité pour l’attribut de lumière s’était formée dans le processus de mélange de l’ADN des deux parents chez l’enfant.

Cependant, les conditions pour cela étaient inconnues, et personne ne connaissait le déclencheur pour donner naissance à quelqu’un avec l’affinité pour la lumière. Bien qu’il y ait eu des théories, il n’y avait pas eu assez de recherches pour les considérer comme fiables.

Ensuite, Alus avait analysé les données de mana qu’il avait obtenues à partir de l’échantillon de sang d’Alice. Le mana provient de particules dans le sang connu sous le nom de sphères de mana. Contrairement aux globules rouges, c’est le cœur humain qui allait créer ces sphères de mana, le cœur étant bien sûr un organe extrêmement vital qui maintient la personne en vie.

Ironiquement, cela avait fonctionné de la même façon que les mamonos et leurs noyaux. C’était aussi la raison pour laquelle certaines personnes avaient agi négativement face à la magie, la critiquant comme quelque étant chose de mal.

Je suppose que je devrais essayer de comprendre pourquoi son mana a réagi à la magie sans attribut, pensa Alus, et s’était mis au travail.

Ainsi, la brève pause avait pris fin. Alus s’était consacré à ses recherches, Tesfia et Alice avaient travaillé sur leur formation, et Loki s’était formée avec son propre entraînement. Une journée typique au laboratoire.

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