Rougo ni Sonaete Isekai de 8-manmai no Kinka wo Tamemasu – Tome 2 – Chapitre 19 – Partie 3

***

Chapitre 19 : Être vicomtesse pour les nuls

Partie 3

Un mois s’était écoulé depuis la première réunion. Pendant ce temps, les citoyens du comté de Yamano avaient construit le magasin et l’atelier. Presque aucun d’entre eux n’avait d’expérience, et Mitsuha n’avait pas engagé de professionnels de la capitale, ils avaient donc choisi l’option la plus sûre : construire des bâtiments à un étage. Les parcelles étaient cependant spacieuses, les constructeurs les avaient donc rendues suffisamment larges pour remplir leurs fonctions.

Le métallurgiste, Randy, avait déjà apporté le strict nécessaire pour travailler le métal, il avait donc commencé à installer le four et tout le reste. Il y avait encore certaines choses dont il avait besoin, et Mitsuha devrait les commander.

C’est de toute façon comme ça que ça se passe officiellement. En fait, je vais juste les transférer ici avec mon pouvoir. Les charges lourdes prennent beaucoup trop de temps à transporter.

« Randy, j’ai apporté quelques matériaux. J’espère que cela va être bon pour vous. », demanda Mitsuha en faisant irruption dans l’atelier avec un paquet.

Randy était un peu déconcerté par son apparition soudaine.

Eh bien, je suis la personne responsable ici. Personne ne s’attendrait à ce que quelqu’un d’aussi important que moi vienne dans un endroit comme celui-ci toute seul, sans parler de porter quelque chose de lourd.

Bien que Randy ne soit pas le crayon le plus pointu de la boîte, il avait assez de bon sens et de décence pour se lever et m’aider.

« Euh, je vais le tenir ! S’il vous plaît, permettez-moi ! »

Il prit la charge des mains de Mitsuha et les mit loin d’elle. C’était cependant plus lourd que ce à quoi il s’attendait. Ses genoux avaient plié sous le poids. Et bien que cela semblait exercer une réelle pression sur son dos, il s’en sortait.

« Ce sont des matériaux de mon pays. Faites-moi savoir si vous voulez quelque chose. Vous pouvez demander quelque chose de plus dur ou de plus souple, ce ne sont pas les seuls que je peux obtenir pour vous », expliqua Mitsuha.

Randy ouvrit le paquet et trouva divers lingots de métal à l’intérieur. Ils servaient juste de référence, donc ils n’étaient pas très grands, et un code de différenciation était écrit sur chacun d’eux. Il en avait sorti quelques-uns et les avait examinés de près. Obnubilé par le métal, il n’avait même pas réalisé qu’il avait laissé Mitsuha se tenir là et l’attendre.

« Huh ? C’est étrange. Qu’est-ce que c’est ? Ces lingots se ressemblent, mais ils sont complètement différents. D’après la sensation qu’ils procurent lorsqu’on les frappe, ils ont chacun leur propre degré de dureté, mais ils sont tous assez durs. Et puis il y a ce métal inhabituellement léger. C’est du métal, non ? Attendez, j’ai besoin de plus de temps pour les examiner et… »

Randy était perdu dans son propre monde.

Il ne semblait pas qu’il aurait bientôt fini, alors Mitsuha était sortie. Elle avait espéré qu’il pourrait faire quelque chose pour elle tout de suite, mais elle avait décidé de revenir plus tard. Ayant autrefois partagé une maison avec son père et son frère, elle savait que si les hommes se mettaient dans cet état, il leur faudrait du temps pour s’en sortir. Randy paniquerait sûrement une fois qu’il l’aurait fait, mais c’était sa propre faute.

La ferme de sel était toujours en cours de réalisation. Il s’agissait d’une ferme verticale qui utiliserait des supports, de sorte qu’elle nécessiterait peu de main-d’œuvre pour fonctionner, prendrait peu de place par rapport aux autres méthodes, et ne serait pas affectée par les changements de saison ou le mauvais temps. Il n’y avait tout simplement aucun inconvénient à la structure. Mitsuha voulait entrer dans l’industrie du sel en tant que concurrent des producteurs de sel gemme, mais d’abord, elle se concentrerait sur la diffusion du sel parmi son peuple et le démarrage de l’industrie locale des aliments marinés. Rien que cela aurait un effet important sur l’économie du comté, car ce territoire n’en avait jamais vu prospérer.

Quant à l’école, elle était déjà en activité. Comme la population locale était petite, le nombre d’enfants l’était aussi, une pièce dans la résidence de Mitsuha était donc plus que suffisante pour leur enseigner à tous. De plus, il était facile de gérer leurs déjeuners. L’endroit s’était également avéré bénéfique parce que Colette et les autres enfants n’étaient pas les seuls à apprendre — il y avait des domestiques et d’autres adultes qui s’étaient joints volontairement. Les serviteurs illettrés étaient très embarrassés par leur incapacité à lire et à écrire, et tout le monde était déterminé à y remédier.

Les cours étaient dispensés par Miriam, Rachel, d’autres personnes sachant lire et écrire, et Mitsuha elle-même. Cette dernière donnait des cours très appréciés sur l’argent et les moyens d’écraser ses ennemis. L’une de ses leçons, qui incorporait un kit d’expérience scientifique qu’elle avait acheté dans un grand magasin japonais populaire, était particulièrement populaire. Même son majordome était venu regarder.

Peut-être que certaines des choses que j’enseigne ne sont pas bonnes pour les enfants, mais peu importe !

Aucun des enfants n’eut peur d’aller à l’école. C’était en fait plutôt le contraire. Ils aimaient pouvoir s’amuser avec d’autres enfants de leur âge tout en apprenant des choses dont ils pensaient avoir besoin dans la vie. De plus, ils pouvaient manger des plats délicieux à la fin de chaque journée d’école. Beaucoup s’étaient même plaints que « une fois tous les deux jours » n’était pas suffisant.

Ensuite, il y avait le magasin. Sa superficie totale était plusieurs fois supérieure à celle du magasin général de Mitsuha dans la capitale. On y trouvait les mêmes types de produits que dans le magasin local précédent : gibier sauvage, plantes fourragères, fruits de mer, légumes, céréales, tissus, outils agricoles en métal et autres produits de première nécessité.

En plus de vendre tous ces produits, il achetait également du poisson. Ce n’était pas le cas avant la construction du nouveau magasin. Le poisson pourrissait rapidement, aussi l’ancien commerçant, qui voulait éviter de gaspiller de l’argent, n’effectuait-il que des paiements différés pour les poissons qu’il finissait par vendre et rendait tous ceux qu’il ne vendait pas.

S’il n’avait pas fait cela, son seul moyen d’éviter de lourdes pertes aurait été de n’acheter que des quantités minuscules de poissons, et personne ne pouvait vraiment lui en vouloir. La consignation lui avait permis de stocker autant de poissons que possible, et si la chance était de son côté, il aurait pu en vendre beaucoup. Sinon, les pêcheurs recevaient de maigres paiements, et ils ramenaient le poisson pour le manger avant qu’il ne se détériore. Le commerçant n’avait jamais fait de remise sur le poisson, même vers la fin de sa durée de vie. S’il l’avait fait, personne n’aurait acheté de poisson avant la dernière minute.

Le nouveau magasin, en revanche, achetait tous les poissons. Ainsi, contrairement à l’ancien magasin, ils pouvaient le vendre à bas prix. Le personnel du magasin cuisinait également le poisson sur place, augmentant ainsi sa valeur marchande et son taux de profit en ciblant les célibataires qui ne pouvaient pas prendre la peine de cuisiner eux-mêmes. L’ébullition et la friture retardaient également la date d’expiration du poisson, ce qui en faisait un nouveau produit.

Le poisson frais qui n’était pas vendu était séché ou mariné juste après la fermeture du magasin. C’était tout ce qu’il fallait pour que l’achat du poisson soit rentable, et les pêcheurs étaient très motivés par le fait que chaque poisson pêché signifiait plus d’argent dans leurs poches.

Le magasin vendait également des filets de pêche japonais et des outils de pêche à la ligne. Mitsuha avait déjà montré à tout le monde à quel point ils étaient efficaces. Elle s’était même rendue dans un village de pêcheurs japonais et avait demandé à un ancien choisi au hasard comment lancer correctement un filet.

J’ai certainement attiré l’attention de beaucoup de personnes âgées. Ugh, j’ai jeté ce truc tellement de fois que j’ai cru que mes bras allaient tomber.

Mitsuha avait aussi préparé un endroit pour sécher les algues et les crustacés. En plus du varech standard, ils avaient également ramassé de la laitue de mer et d’autres variétés locales d’algues comestibles. Les femmes et les enfants avaient également pris part au processus, allant même jusqu’à pêcher autour des zones rocheuses, contribuant au revenu local tout autant que les hommes.

Tous les habitants du village de pêcheurs étaient plus enthousiastes que jamais. Pendant ce temps, les habitants des villages agricoles savaient très bien que l’agriculture était un processus plus long que la pêche, mais en voyant les effets du travail de leur nouveau seigneur sur le village de pêcheurs, ils ne pouvaient pas s’empêcher d’être enthousiastes quant aux résultats de leurs expériences et aux récoltes qui suivraient. Et Mitsuha, incapable de regarder les visages sombres des habitants du village de montagne, leur avait offert tout un lot de haches japonaises.

En plus de vendre une grande partie du même stock que le magasin précédent, le nouveau magasin vendait également des choses que Mitsuha avait achetées à Petz ou ramenées du Japon. Il s’agissait de produits qu’elle avait vendus dans la capitale, comme du shampoing deux en un, des briquets jetables, des CalorieMates ou des ramen en sachets, mais aussi de conserves ultra bon marché, des snacks longue durée, du matériel agricole en fer, de la vaisselle, de lampes de poche LED, des fournitures d’écriture et d’autres articles utiles.

Les habitants avaient désormais un pouvoir d’achat suffisant pour s’offrir de telles choses, mais Mitsuha avait les yeux rivés sur les clients des comtés voisins. Son but n’était pas seulement de vendre des choses, mais aussi de créer un afflux de personnes venant dans le comté de Yamano, ce qui créerait un flux régulier de produits et d’argent. Les produits destinés à ces voyageurs ne se vendraient pas avant un certain temps, mais aucun d’entre eux ne se périmait rapidement, il n’y avait donc pas de quoi s’inquiéter.

◇ ◇ ◇

Les rumeurs avaient rapidement commencé à se répandre dans les régions voisines.

« Vous avez entendu parler de ce magasin dans le comté de Yamano ? »

« L’archiprêtresse de la foudre elle-même vend des produits de son pays. »

« Il y a plus de choses que dans son magasin de la Capitale, et en plus c’est moins cher ! »

« Si vous avez de la chance, vous pouvez même rencontrer l’archiprêtresse elle-même. »

« Il y a même un type qui a acheté quelque chose à l’archiprêtresse elle-même et il a même touché son doigt ! »

Le comté de Yamano était un territoire en bord de mer, il n’était donc pas étrange que les produits « amenés de son pays par bateau » y soient moins chers que dans la capitale intérieure.

Mitsuha s’était préparée à l’augmentation progressive de la clientèle en réaménageant l’auberge et le restaurant. Elle avait changé les heures d’ouverture pour qu’il soit toujours ouvert, en embauchant suffisamment d’employés pour soutenir ce changement. Pour couronner le tout, elle avait même installé une salle de bain.

Le fils des propriétaires du restaurant avait été rappelé du comté de Bozes. Mitsuha lui avait appris à faire la cuisine Yamano et avait créé un menu modérément cher.

Le développement de mon comté se passe bien… si on ignore les villages de montagne.

N’ayant pas beaucoup d’options, Mitsuha apporta du mycélium de shiitake du Japon. Elle avait ordonné aux villageois de créer de nombreux petits trous dans des troncs d’arbres non traités, de mélanger le mycélium avec de la sciure humide et de les remplir avec ça. Elle avait ensuite fait fondre de la cire sur une éponge et l’avait utilisée pour sceller les trous. Cela empêchait le mélange mycélium-sciure de sécher et les insectes de pénétrer. Il ne restait plus qu’à les aligner dans un endroit sombre et humide.

La sagesse populaire de la culture des champignons !

Les shiitakes pouvaient être frits, bouillis, utilisés comme bouillon de soupe et bien d’autres choses encore. S’ils étaient séchés, ils seraient même moins lourds et dureraient plus longtemps. Mitsuha avait l’intention de laisser les nouveaux visiteurs les essayer, après quoi ils ne manqueraient pas de le faire savoir. Le shiitake serait la spécialité du comté de Yamano, et ils en auraient le monopole.

Je devrais peut-être aussi prendre des pousses de bambou ? Elles durent longtemps. Attends, non… il y a des petits bosquets de bambou dans chaque comté. Pareil pour les ignames, les noix et les fruits. Je suppose que je n’ai pas grand-chose d’autre à part le charbon de bois et la production de métal. Je vais donc commencer à rassembler le sable de fer. Attendez, vous avez besoin d’aimants pour ça, non ? Je vais devoir en acheter au néodyme. Je veux voir comment le « sommet des aimants permanents » est vraiment fort !

Mitsuha avait ensuite dû décider si elle allait chercher des gisements alluvionnaires sur la côte, dans la rivière, ou chercher des veines de sable ferreux dans la montagne. Elle s’était dit que cela pourrait être un bon moyen pour les enfants de gagner un peu d’argent supplémentaire, même si cet argent allait probablement à leurs familles. Les villageois n’avaient pas encore la vie facile, car les bienfaits de la réduction d’impôts ne se feront sentir qu’après la prochaine récolte.

Pour l’instant, je vais juste prendre ces aimants.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

Laisser un commentaire