Rougo ni Sonaete Isekai de 8-manmai no Kinka wo Tamemasu – Tome 2 – Chapitre 14 – Partie 1

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Chapitre 14 : La marche de l’archiprêtresse

Partie 1

Quand Alexis s’était réveillé, Mitsuha lui avait dit qu’il était dans son pays. La technologie médicale y était très avancée, et il serait en voie de guérison tant qu’il obéirait aux gestes du médecin. Elle ajouta qu’elle serait de retour dans quelques jours, et qu’ils reviendraient dans le royaume une fois qu’il serait guéri.

Soulagé, il se rendormit.

Mitsuha elle-même avait déjà fait retirer le carreau de son épaule et recoudre la blessure. Selon le personnel médical, celle-ci se remettrait complètement sans laisser de cicatrice. Elle avait été ravie de l’entendre.

Tous les mercenaires avaient été convoqués d’urgence, même ceux qui étaient en vacances. Mitsuha leur avait assuré qu’ils avaient la possibilité de se retirer de ce travail, mais elle se demandait encore combien des 59 membres participeraient.

En ce jour, tout le monde se préparait au combat. Certains vérifiaient l’état des armes et des véhicules, d’autres s’efforçaient d’obtenir davantage de munitions. Il y avait une quantité décente en réserve, mais compte tenu de la quantité de travail que cette mission exigeait, ils avaient décidé d’en acheter plus, juste pour être sûrs.

Mitsuha trouva le temps d’expliquer le type de forces auxquelles ils seraient confrontés. Elle mentionna que les orcs étaient probablement trop coriaces pour être abattus avec une seule balle d’arme de poing, et que les ogres et au-delà survivraient probablement aux salves de tirs des armes de poing, des SMG, et peut-être même des fusils d’assaut de 5,56 mm.

Je n’en avais pas combattu moi-même, c’est donc juste une supposition basée sur ce que le groupe de Sven m’a dit.

Les mercenaires savaient qu’ils se rendaient dans un autre monde. Les visites et le comportement de Mitsuha jusqu’à présent étaient assez étranges, mais la façon dont elle s’était montrée cette fois-ci ne laissait aucune place au doute. La plupart d’entre eux l’avaient accepté sans hésiter, et personne ne l’avait vraiment interrogée à ce sujet.

Tout comme Sven et son groupe, ils respectent la vie privée de leur employeur. Ce doit être un truc de mercenaires.

◇ ◇ ◇

À cinq heures du matin, environ un jour et demi après l’apparition de Mitsuha dans la salle de jeux, 57 mercenaires s’étaient mis en formation devant les garages de véhicules.

Devant eux se tenait Mitsuha, vêtue d’une robe blanche et d’une ceinture de fusil. Il y avait un 93R sur son côté droit, et comme son bras gauche était encore paralysé, elle n’avait pas sa dague et son revolver habituels. Elle portait à la place plusieurs chargeurs de rechange. Bien que son bras gauche soit attaché dans une écharpe, elle pouvait toujours bouger sa main et l’utiliser pour recharger.

Elle leva alors sa main droite. Tout le monde se tut et attendit.

« Messieurs, c’est l’heure de la guerre ! Ils sont vingt mille et nous sommes cinquante-huit ! Il ne fait aucun doute que cette mission sera dangereuse. Cependant, vos récompenses seront l’or, l’honneur, la reconnaissance et la gratitude éternelle du peuple.

Dans la guerre, chaque camp prétend être dans le droit, mais ils sont tous les mêmes. Il n’y a pas de justice. Ils se battent pour l’argent et le pouvoir, et ceux qui souffrent sont toujours les petites gens. Mais pas cette fois-ci ! Notre mission est de défendre les innocents de la capitale contre un ennemi qui, non seulement, a violé un traité, mais a aussi envahi le pays avec une horde de monstres ! »

Elle s’était arrêtée. Ses yeux avaient balayé leurs visages avant de continuer ainsi.

« Je dis que dans ce combat, nous SOMMES la vraie justice ! »

« YEEEAAAAAHHH ! »

Le rugissement des mercenaires était assourdissant.

« Je vais m’éloigner pendant dix minutes. Ceux qui ne veulent pas se battre, partez maintenant. Ceux qui restent vont venir avec moi sur le champ de bataille. J’ai confiance en votre courage. »

Mitsuha était alors descendue de la plate-forme et entra dans un bâtiment voisin.

Dix minutes plus tard, les 57 mercenaires étaient toujours alignés et prêts à partir. Deux personnes étaient restées absentes du groupe, mais seulement parce qu’elles étaient en vacances loin, très loin.

« Aux véhicules ! », cria Mitsuha.

« Vous êtes vraiment quelqu’un, madame », remarqua le capitaine à bout de souffle.

Le début de son discours n’était qu’une reformulation de l’annonce de l’expédition subantarctique d’Ernest Shackleton, mais le capitaine, inconscient de ce fait, était ému par son don pour le leadership.

Wolfgang était en possession d’un grand nombre de véhicules : des véhicules blindés légers, des jeeps avec mitrailleuses montées, des camions bâchés… et « Dieu. »

« Dieu » était la seule chose en laquelle Wolfgang avait une foi inébranlable.

Une fois, alors que leur groupe était encore petit et sans nom, ils avaient été engagés pour combattre. Leur employeur — un militaire du gouvernement — les avait utilisés comme arrière-garde. Ils n’avaient ni le pouvoir ni la position pour protester, mais ils savaient que personne ne sacrifierait leurs troupes pour couvrir quelques mercenaires. Les soldats les avaient toujours regardés de haut. Après tout, même s’ils avaient choisi de se battre et de se sacrifier pour leur pays, les mercenaires ne prêtaient allégeance qu’à leurs salaires… du moins c’était ce que croyaient les soldats.

Du point de vue des soldats, il était tout à fait possible que ces chiens déshonorants se retournent rapidement et deviennent leurs ennemis si l’opposition leur offrait de meilleurs salaires. Mais tant qu’ils restaient alliés, les mercenaires ne se battaient pas contre les soldats. Ils n’avaient pas non plus à se soucier de la mort des mercenaires. En fait, les mercenaires auraient dû être honorés de mourir en tant que boucliers des soldats — ils étaient après tout en grande mission. C’était ce genre de mentalité qui avait conduit les militaires à utiliser les mercenaires comme appât et comme chair à canon pendant qu’ils battaient en retraite.

Sans camions de transport ni même de véhicules blindés légers, les mercenaires avaient été rapidement pourchassés par les soldats rebelles. Mais juste au moment où ils avaient accepté leur mort imminente, « Dieu » était descendu sur eux.

C’était un semi-chenillé qui avait été abandonné après avoir été consigné au sommet d’un gros rocher. Le véhicule était équipé d’un autocanon de 20 mm périmé. Les mercenaires désespérés l’avaient examiné et avaient vite découvert qu’ils pouvaient allumer le moteur en bricolant les systèmes électriques. Il s’était avéré que l’artillerie était encore pleinement fonctionnelle.

Ils avaient démantelé le semi-chenillé, l’avaient caché derrière le rocher et avaient tendu une embuscade aux soldats rebelles qui les poursuivaient. Le canon automatique de 20 mm avait rugi de façon féroce alors qu’il infligeait son châtiment divin. Même les camions ou les VBL n’avaient pas pu résister à la colère des obus de 20 mm qui explosaient.

En fin de compte, les mercenaires avaient survécu. Ils avaient alors dépensé beaucoup d’argent et d’efforts pour ressusciter la bête. Cette bête avait écrasé et dévoré ses ennemis. C’était l’incarnation métallique du grand loup. Elle leur avait servi de crocs de loup et était devenue l’homonyme de leur troupe, « Wolfgang ». Ces événements s’étaient produits il y a si longtemps que le capitaine actuel n’était pas encore connu sous le nom de « Capitaine », mais plutôt de « Jeunot ».

Cela faisait un moment que nous n’avions pas eu l’occasion d’utiliser Dieu, pensait le capitaine. Son regard s’était ensuite porté sur Mitsuha. Et cette fois, nous avons même un de ses anges. Il était certain de leur victoire.

Quelques secondes plus tard, les gens dans la cour disparurent, et une légère brise combla le vide.

◇ ◇ ◇

Comme il en avait reçu l’ordre, un soldat surveillait la cour intérieure du palais royal. Il avait perdu la notion du temps.

À quoi bon surveiller cet endroit ? pensa-t-il, les paupières tombantes. Les ennemis sont en dehors de la capitale, n’est-ce pas ? Ce sera le matin… bientôt…

Juste avant que le sommeil ne le rattrape, il y eut un changement rapide dans l’air. Il ouvrit les yeux, et devant lui se tenait une grande meute de bêtes étranges et anguleuses. Une fille en robe blanche montait sur l’un d’eux.

« Wolfgang est là ! »

Sa voix résonna dans tout le palais.

En apprenant la nouvelle, le marquis Eiblinger et les autres nobles officiers se précipitèrent dans la cour intérieure. Ils regardèrent Mitsuha avec admiration. Elle était passée de l’écoutille d’un VBL à l’agenouillement sur le dessus.

Mitsuha fit la grimace. C’est dur pour mes genoux.

« Tout le monde, prenez position ! Nous allons traverser la porte principale de la capitale à l’aube et détruire l’ennemi. Seigneur Eiblinger, vous restez dans la ville et protégez les portes. Je vous enverrai du soutien. »

« Hein ?! »

Laissant les nobles abasourdis derrière eux, les loups s’étaient rendus à leurs postes. Dans le cadre de ce plan, un groupe de six mercenaires avait été envoyé à trois des quatre portes de la ville, à l’exception de la porte principale au sud. Ils avaient fait le tour pour fournir aux forces de chaque porte du matériel, des mitrailleuses et des lance-grenades.

Une fois que tout le monde était suffisamment armé, les véhicules avaient convergé vers les portes du palais, traversèrent et s’arrêtèrent à la porte principale. Leurs bruits réveillèrent les habitants de la ville, qui sortirent en courant pour voir ce qui se passait.

« Coupez les moteurs ! », cria Mitsuha une fois qu’ils étaient arrivés, microphone sans fil à la main. Sa voix retentissante fut bientôt le seul son dans la capitale.

« À tout le monde ! J’aime ce pays ! »

Aucune des personnes du groupe Wolfgang ne connaissait la langue locale, ils n’avaient donc aucune idée de ce qu’elle disait. Elle leur en était reconnaissante.

« Je vous le dis, j’aime ce pays. J’aime cette ville ! J’aime les gens qui y vivent ! Pour vous protéger tous, je vais me souiller les mains avec le sang de nos ennemis. »

« Wolfgang, avançons ! »

La dernière partie étant en anglais, les mercenaires avaient donc remis les moteurs en marche et avaient repris leur progression.

« Ouvrez la porte ! », ordonna-t-elle.

Les gardes pouvaient difficilement refuser, ils avaient donc rapidement fait ce qu’elle leur avait dit. L’armée de véhicules passa lentement par la porte et quitta la ville. La robe blanche de Mitsuha dansait dans le vent.

« Ohh, bonté divine ! C’est la marche de l’archiprêtresse de la foudre ! », s’émerveilla quelqu’un.

« Vous la connaissez, vieux Leiden ? ! », lui demanda un jeune homme.

« Oui… Quand la troisième princesse a été attaquée par des crapules dans une ruelle, cette fille leur a envoyé la foudre ! Elle a dit qu’elle s’appelait “l’archiprêtresse de la foudre” ! J’ai tout vu de derrière un mur ! »

« Une archiprêtresse ? »

« Archiprêtresse de la foudre… »

« L’archiprêtresse de la foudre va se battre pour nous ! »

Les murmures s’étaient intensifiés, et la nouvelle s’était répandue. Bientôt, cela se transforma en cris de joie.

« Louez l’archiprêtresse ! »

« Saluez tous l’archiprêtresse de la foudre ! »

« On ne voit rien d’ici ! Grimpons sur le mur ! »

Je crois que j’entends quelque chose de dérangeant derrière moi, pensa Mitsuha, en ressentant un picotement inconfortable dans sa colonne vertébrale. C’est mon imagination, hein ? Oui, cela doit être ça. Je ne peux pas vous entendre ! Lalala !

Elle essaya de se couvrir les oreilles, mais malheureusement, elle n’avait pas pu lever son bras gauche.

Au moins, personne du groupe Wolfgang ne comprenait et ne se souciait des ragots.

Ouf, même ce nuage a un bon côté !

◇ ◇ ◇

L’ennemi — l’armée impériale — avait installé un quartier général de fortune en première ligne en vue de la capitale. À l’aube, le commandant suprême de l’invasion se mit à ordonner le début de l’attaque. Cependant, il perdit immédiatement son sang-froid en voyant ce qui se passait en bas.

« Ils ouvrent la porte principale ? »

Leur opération était censée être un siège. L’armée impériale avait déjà revu les plans à plusieurs reprises ; les forces de la capitale n’auraient pas dû avoir d’autre choix que d’essayer de tenir leur position jusqu’à l’arrivée des renforts quelques jours plus tard. Le royaume n’avait aucune connaissance de l’arme secrète de l’Empire, ils pensaient donc probablement qu’ils survivraient à l’assaut.

Ils ne sont certainement pas assez stupides pour essayer de nous combattre au grand jour, n’est-ce pas ? se demanda le commandant.

Une telle stratégie aurait pu être possible si un agent du royaume avait assassiné le commandant, mais c’était impossible autrement. Alors qu’il contemplait leurs intentions, une série de formes franchirent les portes, avançant sur une courte distance avant de s’arrêter aussitôt. Puis, les portes se refermèrent à nouveau.

« Mais qu’est-ce que c’est que ça ? »

Ce qui avait émergé des portes ressemblait vaguement à des voitures sans chevaux.

Sont-ils poussés par des gens ? Ou bien sont-ils simplement jetés pour gagner du temps ? L’ennemi est-il là pour négocier ? Je n’ai pas l’intention de les laisser nous faire perdre notre temps, mais il est de bon ton de faire une tentative.

« C’est une négociation. Allez-y. Et faites vite », ordonna-t-il.

« Comme vous voulez ! » Le noble responsable de ces questions se prépara rapidement, monta sur son cheval et partit au galop.

« Attention, quelqu’un arrive. Tireurs d’élite, préparez-vous à tirer. Votre cible est le soldat ennemi à cheval. », dit Mitsuha.

Elle avait envoyé l’ordre à travers un microphone attaché à sa gorge, qui avait été transmis aux snipers qui attendaient sur les murs.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. amateur_d_aeroplanes

    The Gate, version mercenaires ☢️

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