Rougo ni Sonaete Isekai de 8-manmai no Kinka wo Tamemasu – Tome 1 – Chapitre 5 – Partie 3

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Chapitre 5 : Si les perles sont une arme, Mitsuha est une Arme de Destruction Massive!

Partie 3

Après que tout le monde se soit calmé et que la salle soit redevenue paisible, les trois enfants, qui n’avaient pu se résoudre à parler au nom de leur père ou de leur mère enragée, avaient finalement rejoint la conversation. Ils mouraient d’envie de parler à Mitsuha.

« Mitsuha, tes beaux cheveux noirs, tes yeux sombres et mystificateurs… », dit l’aîné.

« Ce doivent être des cadeaux d’une déesse, qui t’a été accordée à toi seule… »

« Ah, la plupart des gens de mon pays ressemblent à ça. »

Alexis, le premier-né avait atteint l’âge de dix-sept ans quand il fut été abattu en quelques secondes. Dites une prière pour lui, si vous le voulez bien.

« Mitsuha, ce couteau polyvalent que tu as donné à papa est tout simplement incroyable. As-tu apporté autre chose de ton pays ? », demanda Théodore.

C’était le benjamin, il était âgé de quinze ans. On pouvait dire qu’il était prudent rien qu’en regardant son visage. Dans un RPG, il serait sans aucun doute un mage.

« Oh, j’ai aussi un couteau pliant ordinaire », dit Mitsuha avant de soulever sa robe, afin de retirer le couteau d’une ceinture de cuisse et de le poser sur la table.

« Le voilà. »

« M,Mitsuha ! »

Béatrice pleurait, tandis qu’Alexis et Théodore rougissaient comme des betteraves. Hein ? Ai-je fait quelque chose ?

« C’est pointu, alors fais attention. »

Mitsuha déplia le couteau et le tendit à Théodore.

« Wow », il avait sursauté. Le tranchant et la beauté de la lame, le détail de la poignée, la portabilité et la sécurité de la lame grâce à sa pliabilité… Tout cela était réuni et l’avait laissé stupéfait.

« Ah, veux-tu l’avoir ? », lui demanda Mitsuha.

« Hein ? »

« Je le garde pour ma protection, mais j’en ai un autre. Veux-tu l’acheter pour une pièce d’or ? »

« Oui, s’il te plaît ! »

Il n’avait pas hésité un instant.

Les conversations pendant le dîner avaient donné à Mitsuha une idée assez correcte de la valeur de la monnaie locale. Elle en avait aussi parlé aux villageois, mais elle ne se sentait pas entièrement confiante dans leur sensibilité fiscale. Sans vouloir vous offenser, bien sûr.

Bref, elle avait estimé qu’une pièce d’or valait environ 100 000 yens japonais (810 euros). J’ai juste vendu ce couteau pour un peu moins de dix fois sa valeur d’origine, alors je dirais que je suis assez généreuse ici, s’exclama-t-elle, satisfaite. Du moins selon les standards de mon magasin. Je suis sûre que de toute façon une pièce d’or n’est pas grand-chose pour un garçon noble. Considère ça comme un rabais pour mon premier client, fiston.

Attendez une seconde, j’ai apporté une arme au dîner d’une noble famille ! Ai-je merdé ? Elle avait rapidement scanné son entourage. Oh, eh bien, ils n’ont pas l’air si dérangés que ça. Bien que Mitsuha n’y avait pas prêté beaucoup d’attention, on pouvait objectivement dire que c’était une très mauvaise décision. Sa grâce salvatrice, c’était que cela s’était passé dans ce foyer particulier. Tout le monde ici pensait que Mitsuha était une jolie petite fille, mais fragile. Quelqu’un comme elle avait sûrement besoin d’une arme pour se défendre, non ? C’était ainsi que raisonnaient les Bozes, mais si d’autres nobles avaient été là, ils n’auraient pas été aussi cléments.

La lueur dans les yeux de son frère avait dû rendre Alexis jaloux. Il s’était approché de Mitsuha et lui avait demandé la chose suivante :

« Hé, as-tu d’autres choses !? As-tu d’autres trucs !? »

« Hrmm... »

Rien ne m’était venu à l’esprit au début.

« Je ne peux vraiment pas vendre l’autre, car j’en ai besoin pour me défendre pendant mon voyage. S’il y a autre chose de mon pays dont je peux me débarrasser, ce sont mes sous-vêtements de rechange ! »

« VENDU ! », cria-t-il en réfléchissant.

Il avait immédiatement été confronté à plusieurs regards glaciaux.

« Alexis… », dit Dame Iris en le fixant.

« Cher frère… », Béatrice s’était jointe à elle.

La froideur de leur réaction combinée avait gelé Alexis en place. Il valait peut-être la peine de noter que le comte Bozes avait ouvert la bouche et presque dit exactement la même chose que son fils aîné, mais qu’il soupirait maintenant de soulagement de ne pas l’avoir fait. Il y a des limites que vous ne pouvez pas franchir, comte !, pensa Mitsuha en le regardant. De toute façon…

« Ça fera cinq pièces d’argent, s’il te plaît. »

« Vous les vendez vraiment !? », s’exclamèrent les Bozes à l’unisson. Théodore était la seule exception.

« Je paierais une petite pièce d’or », avait-il dit, augmentant le prix comme s’il s’agissait d’une vente aux enchères.

Eh bien, il est certain que personne ne l’avait vu venir celle-là, pensa Mitsuha. Cependant, grâce à l’intervention de Lady Iris, la vente n’avait jamais eu lieu, elle n’avait donc pas reçu sa petite pièce d’or. Ça aurait fait environ 10 000 yens (81 euros)… C’est vraiment dommage. Sachez que les sous-vêtements n’ont pas été utilisés !

« Au fait, tu as dit que tu ouvrirais un magasin dans la capitale. Quel genre de magasin, très chère ? », demanda Béatrice.

Âgée de treize ans, elle était la plus jeune enfant et la seule fille. Ses cheveux dorés et ses yeux azur lui donnaient l’air d’une fille noble exemplaire, mais au lieu d’être du type « rose épineuse », elle était plutôt adorable.

Elle semble penser que je suis plus jeune qu’elle, et je ne peux pas lui en vouloir. Elle est à peu près aussi grande que moi, peut-être un peu plus grande, et elle a déjà au moins un bonnet C… Mitsuha pleurait tellement intérieurement qu’elle n’avait pas pu s’empêcher de pleurer. C’est dû à ma race, OK !? Elle est blanche, je suis asiatique ! Vous ne comparez pas les chihuahuas et les golden retrievers, n’est-ce pas !? C’est la même chose ! Ce n’est pas la peine ! Compris !? Ses pensées étaient si intenses qu’elle s’était mise à haleter. C,Calme-toi, Mitsuha ! Respire profondément ! Inspire… et expire ! Inspire… et expire !

« J’envisage d’ouvrir un magasin général », dit-elle.

« Un magasin général ? », Béatrice avait l’air perplexe.

« Oui. Je vendrais des bibelots, du maquillage, de jolis accessoires… Surtout des choses amusantes pour les filles, avec quelques articles pratiques en plus. J’aimerais aussi avoir un coin-conseil où je pourrais partager les connaissances de mon pays. »

« Wôw, ça a l’air génial ! Mais qu’entends-tu par “coin-conseil” ? »

« D’après ce que je peux voir, ce pays est très différent du mien. Donc, si les gens d’ici ont un problème sérieux qui a déjà été résolu dans mon pays, je pense que je pourrais les aider en leur donnant la solution. »

« C’est certainement intrigant », avait dit le comte Bozes.

Oh ? Est-ce qu’il serait possible qu’une affaire le tracasse ? pensa Mitsuha, avant de demander :

« Y a-t-il quelque chose qui vous tracasse, comte ? »

« Hmm, je dirais que oui. », répondit-il, apparemment perdu dans ses pensées.

Au bout d’un moment, il fit un sourire tendu et forcé.

« Pour aucune raison perceptible, les deux dernières récoltes dans notre région ont donné moins de blé qu’auparavant. Mais je doute qu’on puisse y faire quelque chose. »

« Hein ? N’est-ce pas juste des dégâts liés à la répétition des cultures et à un manque d’engrais ? »

« Quoi ? »

Il la dévisageait, stupéfait.

Mitsuha avait expliqué que cultiver sans cesse les mêmes cultures consommait les mêmes nutriments et épuisait le sol. Il devait utiliser quelques autres cultures et « tourner » entre elles. Il devait aussi fertiliser les champs en les utilisant comme pâturages, ou en les recouvrant d’une couche de compost ou d’humus. Elle n’avait donné aucun nom de culture et avait omis beaucoup de détails — cette information avait bien sûr un prix.

Le comte paya sans hésiter et posa question après question. Toutes les paroles avaient séché la gorge de Mitsuha, alors elle s’était mise à boire. Leur conversation avait pris une tangente et ils se mirent à traiter d’autres sujets.

« Vous devez développer une spécialité locale ! Vous avez deux options : soit vous faites quelque chose qui ne peut être fait que dans le comté de Bozes, soit vous faites quelque chose qui est bien meilleur que la concurrence ! Vous devez faire de votre nom une marque !

Augmentez les tarifs et vous gagnerez moins d’argent avec les impôts ! C’est du bon sens ! Accroître la demande intérieure ! Augmentez votre pouvoir d’achat ! Et attirer les marchands ! MARCHANDS !

Songez aux inventions ! Inventez quelque chose et produisez-le en masse ! Pensons à quelque chose tout de suite ! »

La fin de la conversation n’allait à première vue nulle part, et la voix de Mitsuha semblait se faire plus fort.

Il y a quelque chose qui cloche chez elle, pensa Iris, qui se rendit vite compte que Mitsuha ne tenait pas un verre de thé ou de jus, mais un verre de vin à la place. Cependant, incapable de nier la valeur des paroles de la jeune fille, elle feignait l’ignorance. C’était l’épouse d’un noble jusqu’à la moelle.

« Mitsuha, tu as une sacrée bonne descente ! » s’écria le comte Bozes, qui était aussi un peu ivre.

« Oh, allons donc Père ! Ah… », Mitsuha gela sur place.

Pourquoi ai-je dit ça ? Ma langue a-t-elle fourché ? Je m’amuse tellement, c’est comme si je me trouvais encore avec ma famille. Je n’avais pas pleuré quand c’était arrivé… J’avais pourtant tenu le coup assez bien. Et aussi pendant les funérailles. Et maintenant, je…

En un rien de temps, Mitsuha se mit à verse des larmes.

« C’est bon, ça ne me dérange pas si tu m’appelles “Père” », dit Klaus en l’embrassant doucement. Mitsuha s’agrippa à son torse virile et pleura comme un bébé jusqu’à ce qu’elle soit épuisée au point de s’endormir.

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Un commentaire :

  1. amateur_d_aeroplanes

    Merci pour le chapitre.

    J’ai une question sur la toute dernière phrase, c’est Klaus qui est épuisé ? Vu le contexte, je pense que c’est Mitsuha.

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