Rakudai Kishi no Cavalry – Tome 8 – Entracte 2

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Entracte 2 : Arrivée tardive

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Entracte 2 : Arrivée tardive

Partie 1

 

Arisuin avait appelé les médecins et Ikki avait été immédiatement transporté à l’hôpital le plus proche pour une réanimation d’urgence. Là, les proches d’Ikki et Kurono Shinguuji de l’Académie Hagun attendaient des nouvelles devant la salle d’opération. Deux heures après l’arrivée d’Ikki, l’un des médecins était sorti, même si le panneau de l’opération en cours était toujours allumé. Shizuku, qui se tenait debout les mains jointes, courut vers lui.

« Mon frère ! Comment va-t-il !? » demanda Shizuku.

Le médecin répondit d’une voix lourde. « Nous… ne pouvons toujours pas le dire. »

« Q-Quoi !? Pourquoi ça !? » demanda Shizuku.

« Nous ne savons pas ce qui cause le problème central. On le maintient sous ventilation artificielle, mais quand on a vérifié ses blessures, on n’en a trouvé aucune. Son rythme cardiaque était irrégulier et nous l’avons défibrillé, mais son cerveau a commencé à enfler, alors nous avons utilisé l’hypothermie protectrice pour soulager la pression. Mais un autre problème a surgi, et ainsi de suite. C’est comme si son corps essayait de trouver d’autres moyens de mourir, » répondit le médecin.

C’était comme si la mort s’accrochait à son corps. La première chose qui lui était venue à l’esprit était la capacité de l’adversaire d’Ikki, Amane, mais — .

« Mais Onii-sama n’a-t-il pas esquivé ses attaques !? » demanda Shizuku.

En effet, Shizuku pensait qu’Ikki n’avait reçu aucune blessure dans ce combat. C’est Kurono qui lui avait dit le contraire.

« Non, vous pouvez voir dans les images enregistrées qu’il a été effleuré par la main lorsqu’il a protégé l’arbitre. C’est comme ça qu’il a été touché, très probablement, » déclara Kurono.

« Comment est-ce possible… !? » s’écria Shizuku.

La terrible prise de conscience avait donné le vertige à Shizuku, mais avec la vie de son frère en question, elle ne pouvait pas se laisser aller. Sa prochaine pensée immédiate, naturellement, avait été d’en supprimer la cause.

« Alors si on tue… ! » s’écria Shizuku.

« Calme-toi. » Son père Itsuki la réprimandait pour l’idée imprudente. Shizuku lui répondit avec agressivité, mais il continua avec sa froide rationalité. « Si l’effet persiste après la perte de conscience de la Malchance, sa mort ne fera probablement plus de différence. »

Elle n’avait pas pu réfuter ce raisonnement. Amane s’était évanoui à la fin du match, mais l’effet de son pouvoir était resté, ce qui signifie qu’une fois que le pouvoir d’Amane s’était installé, il allait continuer sans son intention active. Itsuki se tourna vers Kurono.

« Directrice Shinguuji, votre contrôle temporel peut-il revenir à mon fils avant le match ? » demanda Itsuki.

Kurono secoua la tête. « Malheureusement, c’est impossible. Un retour dans le temps de plus de quelques dizaines de secondes tout au plus est trop long pour un corps humain, et le cœur de Kurogane a été arrêté pendant plusieurs minutes avant qu’il n’entre en chirurgie. Mon pouvoir ne va pas… »

« Je… vois, » déclara Itsuki.

« Alors vous dites qu’il n’y a rien d’autre qu’on puisse faire !? Non, je n’accepterai pas ça ! » déclara Shizuku.

En entendant la réponse de Kurono, Shizuku trembla, puis, incapable d’endurer, elle se précipita vers la salle d’opération.

« Shizuku ! »

« Vous ne pouvez pas entrer dans une pièce stérile ! »

Itsuki et le médecin l’avaient arrêtée, mais Shizuku était à moitié folle et elle avait essayé de s’en débarrasser.

« Laissez-moi y aller ! Si vous ne pouvez pas le sauver, je le ferai ! Je vais le sauver ! Ne vous mettez pas en travers de mon chemin ! Onii-sama ! Onii-samaaa ! » cria Shizuku.

À ce moment, une voix féminine teintée de colère gronda Shizuku. « Oh, quelle salle d’attente bruyante ! C’est un hôpital, alors baissez d’un ton s’il vous plaît. »

« Ah, vous êtes…, » s’exclama Shizuku.

Shizuku se souvint de cette voix, bien qu’elle n’ait entendu que quelques fois. Elle regarda vers l’entrée de la pièce et la femme aux cheveux verts dont elle se souvenait se tenait là.

Le médecin tenant Shizuku s’exclama en exaltation. « Docteur Kiriko ! »

La Chevalière Kiriko Yakushi, appelée le meilleur médecin du Japon, hocha la tête face à son appel.

« Le directeur Kurogane m’a informée de l’affaire. Je m’occupe de l’opération, » déclara Kiriko.

En disant cela, elle passa devant eux, et Shizuku demanda en sanglotant alors qu’elle franchissait la porte de la salle d’opération.

« Pouvez-vous le sauver… ? »

Le pourrait-elle ? Shizuku voulait une réponse, une assurance, mais les médecins qui tenaient la vie entre leurs mains ne devaient pas faire de vaines promesses. Ils devaient maintenir les patients et leur famille dans la bonne humeur, mais ne devaient pas créer de faux espoirs. Kiriko se retourna vers Shizuku.

« Petite sœur, doutez-vous de mon talent ? » demanda Kiriko.

Ses lèvres rouges étaient plissées dans un sourire éclatant.

« Quel genre de docteur ne peut pas chasser la Faucheuse une ou deux fois ? » demanda Kiriko.

***

Partie 2

Les nuages gris de midi avaient longtemps flotté vers l’ouest, laissant une nuit claire avec une belle lune argentée. Amane Shinomiya s’était assis sur son lit médical, regardant par la fenêtre et pensant aux mots qu’Ikki lui avait transmis.

La fenêtre s’était ouverte doucement.

« Oh, quoi ? Tu es déjà debout. Dommage. »

Une petite silhouette en kimono cramoisi, la Princesse Yaksha Nene Saikyou, était entrée. Elle affichait une moue pour s’être fait gâcher le plaisir alors qu’elle rangeait l’éventail présent dans sa main dans sa manche.

« J’allais faire une farce pour tous les ennuis que tu nous as causés, mais tu as plus de chance que jamais, » déclara Saikyou.

Chanceux ? peut-être, pensa Amane. Il avait quelque chose à demander.

« … Ikki-kun est-il toujours en vie ? » demanda Amane.

Saikyou semblait surprise par cette question. « Es-tu au courant ? »

« J’ai entendu des membres du personnel il y a quelque temps. Il est dans un état critique, non ? » demanda Amane.

« Je vois, » déclara Saikyou.

Saikyou hocha la tête. Elle venait tout juste d’être informée de la situation par Kurono au téléphone.

« Il va bien, pour le moment. Le Chevalier aux raies blanches s’est précipité et elle s’est occupée de tout, » déclara Saikyou.

« Oh, cette personne…, » déclara Amane.

Le nom était encore frais dans la mémoire d’Amane, appartenant à un chevalier qu’il avait vaincu avec sa méthode sournoise habituelle lors de la première manche du Festival.

« Je suis venue ici pour délivrer le message de Kiriko-chan, » déclara Saikyou.

« Pour moi ? » demanda Amane.

Amane ne pensait pas qu’ils se connaissaient assez bien pour que son adversaire veuille lui en envoyer un, mais il s’était préparé à recevoir la communication. Saikyou s’était un peu raffirmée, comme pour imiter le ton de Kiriko.

« C’est pour le premier round. C’est ma réplique. C’est tout, » déclara Saikyou.

« Hahahaha, donc en gros je ne peux même pas gagner mon premier match. Tout le monde est… si fort, » répliqua Amane.

« Bien sûr. Cette Kiriko-chan est un monstre qui serait de Rang A si elle s’occupait plus de ses évaluations de chevalier. Elle ne serait pas mal à l’aise à côté de Stella-chan ou d’Ouma-chan. Bien au-delà de ce que tu peux affronter en ce moment, » déclara Saikyou.

Amane ne pouvait qu’être d’accord avec cette évaluation.

« Bref, est-ce tout ce que vous voulez ? » demanda Amane.

« Non, encore une chose. En raison de ton déchaînement, le comité et la Ligue ont décidé de porter un jugement sur toi dans deux jours. Tu seras sévèrement puni, bien sûr, même si cela n’a pas d’importance pour un terroriste, » déclara Saikyou.

« J’accepterai leur punition, » répondit Amane.

Ne s’attendant pas à une réponse aussi rapide, Saikyou cligna des yeux tandis qu’Amane poursuivait avec sa voix féminine.

« Alors Saikyou-sensei, ne voulez-vous pas tenir compte de ma repentance et alléger un peu ma sentence ? » demanda Amane.

En entendant les plaidoiries éhontées d’Amane, Saikyou soupira d’irritation.

« Espèce de sale gosse. Eh bien, je suis professeur maintenant, et si tu peux encore être racheté… Je suppose que je peux dire un mot gentil, » déclara Saikyou.

Elle avait quand même donné une réponse positive. La Ligue lui devait des faveurs. Mais elle ne voulait pas le faire gratuitement, alors Saikyou s’était mise à le regarder fixement et elle lui avait énoncé des conditions.

« En retour, pas d’ingérence dans la finale de demain, compris ? » demanda Saikyou.

La finale était le match entre Ikki et Stella. Même si ces deux-là n’étaient pas dérangés par l’ingérence d’Amane, ce n’était pas une excuse pour qu’il fasse ce qu’il voulait. Cela ruinerait définitivement l’ambiance du Festival, alors Saikyou avait offert cet échange contre la promesse d’Amane, qu’il avait donnée rapidement.

« Je le jure. Non pas que j’en aurais envie de toute façon, » déclara Amane.

Amane avait souri comme si les démons intérieurs avaient été bannis de son cœur. Il ne manquera probablement pas à sa parole, pensa Saikyou.

« D’accord, j’en ai fini maintenant, alors je m’en vais d’ici. Tu devrais maintenant dormir, » déclara Saikyou.

« Ouais, bonne nuit… et merci, » déclara Amane.

Amane avait exprimé sa gratitude en s’inclinant. Saikyou avait vu ça, puis elle avait légèrement souri avant de quitter la pièce en fermant la fenêtre derrière elle.

« Franchement, quel joli visage ! » murmura Saikyou.

Puis elle était rentrée dans l’immeuble par une autre fenêtre, se dirigeant droit vers la présence qu’elle avait détectée depuis un certain temps. Dans un certain couloir de l’autre côté de l’établissement, elle avait agité sa manche de kimono et avait crié d’une voix sensuelle.

 

 

« Comme c’est inhabituel de vous voir dans le coin, Tsukikage-sensei. Qu’est-ce que vous faites à cette heure-ci ? » demanda Saikyou.

Le pas du Premier ministre Tsukikage s’était arrêté, et il avait souri face à cette salutation sarcastique.

« Avec l’un de mes élèves dans une chambre de soins, est-ce bizarre pour moi d’y aller ? » demanda Tsukikage.

« Haha, en parlez-vous encore ? Tous les membres de l’Académie Akatsuki ont perdu, » déclara Saikyou.

Comme Saikyou l’avait dit, la défaite d’Amane signifiait que chaque pion d’Akatsuki avait été balayé du plateau. Le plan de Tsukikage avec son académie nationale avait échoué. Mais — .

« Tout cela est certainement dommage. J’espérais que le pouvoir de l’Académie Akatsuki serait suffisant pour assurer l’avenir de ce pays, » déclara Tsukikage.

— Le Premier ministre ne semblait pas particulièrement vexé, se contentant de hausser les épaules devant le résultat. Non, il avait l’air tout le contraire d’être déçu. Même Saikyou ne pouvait discerner ses pensées.

« Vous ne montrez jamais vos vraies intentions, » déclara Saikyou.

Mettons ça de côté pour l’instant, Saikyou avait changé de sujet.

« Eh bien, c’est bien qu’on se soit rencontrés. J’ai une question pour vous, » déclara Saikyou.

« Oh ? Qu’est-ce que c’est ? » demanda Tsukikage.

« Kuro-bou a dit que vous pensiez qu’Ama-chan se retirerait, et vous lui avez dit de forcer le match. Mais dites-moi honnêtement. L’avez-vous vraiment fait parce que vous vouliez qu’Ama-chan gagne ? » demanda Saikyou.

L’histoire n’était pas convaincante. Il y avait tellement de moyens plus fiables de le faire que de confier le secret d’Amane à Ikki. Du moins, c’est ce que Saikyou pensait.

« Sensei, vous voulez que Kuro-bou sauve Ama-chan, n’est-ce pas ? » demanda Saikyou.

Tsukikage était resté silencieux, mais une ride était apparue sur les bords de ses lèvres. Hier soir, lorsqu’il avait parlé à Ikki Kurogane, le garçon avait aussi posé une question.

« S’il vous plaît, répondez à une chose. Est-ce Amane-kun que vous essayez de mettre en place ? Ou… moi ? » demanda Tsukikage.

Les deux questions étaient les mêmes, donc Tsukikage avait répondu de la même façon.

« Mon travail est plein de manque de sincérité. Après tant d’années, je me demande aussi ce que j’ai vraiment l’intention de faire, » déclara Tsukikage.

C’était une réponse vague, à peine une réponse réelle. La réponse de Saikyou était indifférente, et comme Tsukikage ne voulait pas lui dire, elle avait rapidement abandonné ses questions.

« Huh. Alors, une autre chose, » déclara Saikyou.

« N’aviez-vous pas qu’une question ? » demanda Tsukikage.

« Un homme ne devrait pas être si difficile, » déclara Saikyou.

Saikyou avait fait un pas de plus vers Tsukikage.

« Ce qui est intéressant, c’est que vous en saviez tant sur le passé d’Ama-chan, Sensei. Je doute qu’Ama-chan en parle, étant donné sa réaction, et la Gloire sans Nom aurait dû faire en sorte que les informations qu’il ne voulait pas que l’on sache soient impossibles à divulguer. Il faudrait une capacité d’interférence de causalité encore plus forte pour que cela soit possible. Maintenant, je n’ai jamais pu découvrir ce que sont vos Arts Nobles, mais peut-être que l’alliance avec des terroristes est liée à votre pouvoir ? » demanda Saikyou.

Le ton de Saikyou était enjoué, mais ses yeux étaient perçants. Elle ne lui permettait pas de faire l’imbécile ici. Ce qu’elle ne savait pas, c’est que Tsukikage avait abandonné l’idée de jouer les idiots dès la défaite de son Académie Akatsuki. Mais ce n’était pas le bon moment pour révéler la vérité.

« Ma réponse viendra bien assez tôt, » répondit Tsukikage.

Pas maintenant, mais sur une scène plus appropriée, devant des acteurs plus appropriés.

***

Partie 3

Ikki se réveilla lentement. La lumière s’infiltra à travers ses paupières, et quand il les ouvrit, tout ce qu’il voyait était un motif inconnu au plafond.

« Hmm… où suis-je ? » murmura-t-il.

Assis et baignant dans la clarté, il regarda autour de lui et vit une salle blanche propre avec des décorations simples. Il était allongé sur un lit, dans une salle médicale. C’était une conclusion assez facile, mais il était sûr qu’il devrait être dans… une salle d’attente pour les candidats à la place.

Et pourquoi mon corps est-il si lourd… ? Se demanda Ikki.

Son corps était lourd, sa tête était terne. L’obscurité de la pièce lui avait dit qu’il faisait nuit, mais il ne pouvait pas dire l’heure exacte. Ikki avait vu son uniforme plié proprement à côté de son oreiller, et son terminal étudiant sur le dessus. Il avait pris le terminal et avait allumé l’écran.

L’heure indiquée était 22 h 30, presque le lendemain. Dormait-il de midi à minuit ? Cela expliquerait son manque de vigueur ─ .

« … Ah ? » s’exclama Ikki.

Le visage d’Ikki s’était figé. Écrit là à côté de l’heure, il y avait la date, le 10 août. C’était le lendemain de la demi-finale.

C’était le jour de la finale. Le jour de son match avec Stella.

Des souvenirs surgirent dans sa tête comme des pétards, avec le sentiment bizarre de faiblesse qu’il éprouvait en arrivant dans la salle d’attente. Ce n’était pas le contrecoup habituel d’Ittou Shura. C’était le désespoir et la caresse de la mort. Il l’avait senti quand il avait sauvé l’arbitre, mais à ce moment-là c’était trop soudain, et il avait été effleuré sans pouvoir s’attarder sur ce sentiment. Par la suite, il s’était rendu compte que ce serait mauvais, mais le sentiment de perte lui avait volé la force de faire même un son, et il était tombé inconscient. Quelqu’un avait dû le porter ici.

Non, ce n’était pas important ! Avait-il mal interprété la date ? Si ce n’est pas le cas…

Des sueurs froides imbibèrent son corps, mais Ikki regarda quand même, espérant qu’il se trompait.

M-Message… ! pensa Ikki.

Ikki avait vu l’icône dans le coin de l’écran. L’expéditeur était… Stella ! Il l’ouvrit comme s’il était possédé. Il n’y avait pas de titre, juste une phrase.

« Je t’attends sur le ring. »

Voyant cela, Ikki s’était précipité hors du lit.

***

Partie 4

« Hah... haa... ! »

Sans se changer, alors qu’il portait encore sa chemise d’hôpital, ni même prendre des chaussures, Ikki avait couru jusqu’au Bay Dôme pieds nus dans la nuit. Il était passé devant le comptoir d’accueil vide, s’était précipité dans la salle d’attente des candidats et avait poussé la porte de l’entrée de la scène. Alors qu’il franchissait la porte d’entrée du Festival au clair de lune, le ring — avait solennellement attiré son attention. Une belle fille se tenait debout, les cheveux roux flottant dans la brise nocturne.

Il s’avança sans prendre le temps de reprendre son souffle en lambeau, et dans ses pupilles pourpres, brillantes de tristesse, il se vit s’approcher.

« … Stella ? » déclara Ikki.

« Tu as mis si longtemps à te réveiller, Ikki. J’ai attendu toute la journée. Tout ce temps, » déclara Stella.

Les mots étaient si déchirants qu’il avait l’impression qu’il allait s’effondrer. Il n’avait pas mal vu la date. Le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée était déjà terminé. Il avait dormi comme un idiot, alors même que Stella attendait ici qu’il tienne sa promesse. Comment était-ce arrivé ? Il se devait de s’excuser, mais même s’il pensait cela, ce qui sortait de la gorge d’Ikki était un gémissement larmoyant. Les coins de ses yeux brûlaient. Il ne pouvait pas s’excuser. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était…

« Merde… ! »

… il avait fait sortir une malédiction alors qu’il était en colère. Ce n’était pas envers Amane, mais envers lui-même. Même après être arrivé jusqu’ici, il ne restait plus qu’un pas à franchir ! Mais il n’avait pas fait ce dernier pas. Il n’avait pas la ténacité de le faire, et maintenant tout était perdu et gaspillé. Dans sa déception, il n’avait même pas pu dire le mot « désolé ».

Voyant le tremblement d’Ikki, Stella avait parlé.

« Et c’est ce que je voulais entendre, » déclara Stella.

Était-ce de déception ? Pas des excuses ? Ikki se sentait encore plus perdu par la réponse de Stella, mais quand il leva les yeux, son visage était si joyeux qu’il pensait qu’elle pourrait éclater en larmes de bonheur.

« Ste... lla... ? » demanda Ikki.

Que voulait-elle dire ? Avant qu’il n’ait pu demander, Stella tourna son regard ailleurs, et cria avec ses cheveux ondulant comme une flamme.

« TOUT LE MONDE A-T-IL AUSSI ENTENDU ÇA ? » demanda Stella.

« YEEEAAAAHHHHHHHH !! »

Une lumière éblouissante dissipa les ténèbres, et les applaudissements de quarante mille spectateurs frappèrent Ikki comme une onde de choc. Les places qu’il n’avait pas regardées en se concentrant sur Stella étaient entièrement occupées, même si le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée devrait déjà être terminé. Et tous ceux qui étaient assis à ces places le regardaient en faisant des encouragements et des applaudissements.

« Ça, qu’est-ce qui se passe… ? » demanda Ikki.

En état de choc, il n’avait rien trouvé d’autre à dire. La réponse était venue de la personne qui se tenait là où le regard de Stella était dirigé, un vieil homme chauve au visage sévère, debout juste en dessous de l’écran du stade. C’était le président du comité organisateur du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée, Yuuzou Kaieda.

« Tout le monde ici attend que vous vous réveilliez, mon garçon, » déclara Kaieda.

« Président Kaieda… ! Mais le match final est déjà…, » commença Ikki.

« Terminé ? Je ne crois pas, non. Qu’en pensez-vous tous ? » demanda Kaieda.

Il avait posé la question à l’auditoire, et leur réponse avait été forte et immédiate.

« Pas question ! »

« On attendait ça avec impatience ! »

« Le festival de l’épée n’est pas terminé tant qu’on n’a pas vu la princesse cramoisie et le roi de l’épée sans couronne s’affronter ! »

Tout le monde criait pour la fin qu’il voulait. Et parmi eux…

« ONII-SAMAAA ! GAGNE… TU DOIS ABSOLUMENT GAGNER ! »

« Kurogane-kun ! Stella-san ! Combattez bien, tous les deux ! »

… il y avait Shizuku aux yeux rouges et gonflés, et Arisuin à côté d’elle. Touka et Kanata les saluaient. Les autres rivaux de Moroboshi et d’Ikki pour la finale étaient aussi là.

« Ne vous inquiétez de rien d’autre, et battez-vous à votre guise ! »

Le match qu’Ikki voulait tant était ce qu’ils voulaient tous.

« Tout le monde…, » murmura Ikki.

Kaieda avait repris la parole alors qu’Ikki bénéficiait d’un soutien écrasant.

« Le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée se termine par la bataille entre vous deux. Tant qu’ils ne le verront pas, personne ne sera satisfait. Soyez fier de ça, » déclara Kaieda.

Et en même temps, Stella regarda de nouveau Ikki, et elle déplaça son Lævateinn en le dirigeant pointé droit sur lui. Elle regarda Ikki de son regard ardent.

« Il ne reste que toi, Ikki, » déclara Stella.

En voyant tout le monde l’encourager, non pas par bonté ou sympathie, mais par attente de son prochain match, Ikki avait senti un gémissement se lever dans sa gorge, et les coins de ses yeux brûlés, mais cette fois sans se lamenter.

Oui, il en serait fier. Sa réponse avait été longtemps décidée, et il n’y avait pas besoin de mots. Ikki s’essuya les yeux, et frappa son Intetsu de toutes ses forces sur le Lævateinn de Stella. L’acier s’était bloqué sur l’acier et des étincelles s’étaient fait voir, mais Lævateinn n’avait pas bougé à la suite de l’impact. Il avait l’impression de frapper un pilier, et Ikki trembla devant ce signe démontrant la force de la jeune fille.

 

 

Mais c’est comme ça que ça devrait être… ! pensa Ikki.

Dans toutes les batailles qu’il avait livrées, et tous les adversaires qu’il avait vaincus, elle était spéciale. Il ne pouvait pas laisser ce rêve se terminer sans la combattre, et la vaincre !

« Avec cela, les deux prétendants affirment leur intention de se battre. Par l’autorité du président du comité organisateur, j’approuve le match final du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée ! L’événement aura lieu demain, 19 h ! Préparez-vous bien et vous aurez ainsi un match que vous ne regretterez pas ! » déclara Kaieda.

« « NOUS LE FERONS !! » »

***

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