Chapitre 9 : Pause légèrement turbulente des Guerriers
Partie 4
Comme les boutiques étaient en pleine effervescence, le contenu des expositions était très varié, allant des vêtements décontractés aux robes de soirée en passant par les tenues de cérémonie et même les costumes autochtones. Trois étages du grand magasin étaient utilisés pour exposer les vêtements féminins, du classique au moderne, de l’Est à l’Ouest. Les principales marchandises avaient été exposées sur des mannequins attirant l’attention, poussant les tendances et les marques de l’été.
Une pièce unique de couleur laiteuse et douce. Une jupe évasée rayée rafraîchissante. Le simple fait de les voir les avait mis dans une humeur joyeuse. Et pourtant…
« C’est mignon, mais…, » murmura Stella.
Ils ne sont pas assez bons, pensa Stella. Sans compter que son adversaire avait Arisuin, qui avait fait apparaître Shizuku trois fois plus mignonne la dernière fois qu’il avait sérieusement habillé la fille. Étant donné que Sara ne s’était jamais souciée de son apparence, elle pourrait avoir encore plus de potentiel.
Les tenues traditionnelles que Stella tenait dans ses mains… tout simplement, elles étaient ordinaires. Elle était un peu inquiète… mais être trop peu classique serait aussi dangereux.
« Oh ? » s’exclama Stella.
À ce moment, une Stella pensive fut attirée par un coin de l’exposition. Ce qu’elle avait vu dans cette section était « Détente ! Exposition d’été de Yukata ! (Vous pouvez les essayer) » écrit sur une brochure.
C’était un coin spécialement conçu pour les yukatas.
« C’est peut-être bon ! » murmura Stella.
Bien qu’il s’agisse d’un choix courant, il s’agirait aussi d’un choix hautement inattendu. Non seulement c’était approprié pour la saison, mais elle n’avait pas à s’inquiéter de s’opposer à Sara, qui choisirait des vêtements avec une facilité de mouvement en tête pour son match. Et comme Stella n’avait pas un seul ensemble de kimonos, c’était une bonne occasion d’en acheter. Stella s’était décidée et s’était dirigée vers le coin, et après avoir parcouru la belle marchandise, elle en avait finalement choisi un. C’était un yukata rouge et blanc qui correspondait à ses cheveux.
Stella avait relâché le Voile de Flamme alors qu’elle le prenait dans ses mains, puis s’était dirigée vers la vendeuse.
« Excusez-moi. Je veux essayer ça, » déclara Stella.
« Bienvenue. Voulez-vous l’essayer ? Alors par ici… !? » l’expression sur la femme d’âge moyen s’était figée en la reconnaissant. « V-V-V-V-V-Vous êtes peut-être la princesse Stella du Vermillion. Q-Qu’est-ce que vous faites là ? »
« Comme je l’ai dit… hum, je veux essayer ça, » répondit Stella.
« A-Ahhh ! C’est vrai ! C’est ce que vous avez dit ! Notre boutique a ce service ! Je l’avais oublié alors que j’étais en état de choc ! Alors s’il vous plaît, attendez un moment ! Je vais préparer du thé et des gâteaux ! Saitou-san ! S’il vous plaît, allez acheter des gâteaux à thé et du thé de première qualité ! Les plus chères ! » déclara la vendeuse.
« Non, vous n’avez pas à le faire ! Ce n’est pas la peine, laissez-moi essayer ça ! » Stella avait arrêté la femme d’âge moyen qui essayait de sortir un portefeuille pour le donner à son collègue à proximité.
« Je suis venue avec mes amis aujourd’hui, donc je ne peux pas rester longtemps. Mais j’apprécie votre offre, » déclara Stella.
« D-Désolée pour mon impolitesse. Nous n’avons aucune expérience dans l’accueil d’invités d’État, donc je suis devenue un peu surexcité… Hahaha, » déclara la femme.
« Je ne suis qu’une étudiante maintenant. S’il vous plaît, ne vous en faites pas, » déclara Stella.
« Je comprends. Alors, attendez dans cette loge. Je vais vous aider à le mettre tout de suite, » déclara la vendeuse.
Stella avait été guidée vers l’espace cloisonné au milieu de la zone de kimono, d’une superficie d’environ dix-huit mètres carrés. Elle avait traversé le rideau accroché à l’entrée et s’était dirigée vers le centre. Et puis, elle avait vu une silhouette familière.
« Shizuku ? Qu’est-ce que tu fais là ? » demanda Stella.
« Y a-t-il d’autres raisons que d’essayer des vêtements ? Comme c’est une chance si rare que Stella-san elle-même laisse les autres tenter Onii-sama, je pensais lui montrer mon apparition en yukata après si longtemps, » déclara Shizuku.
« Grr…, » grogna Stella.
Stella fronça les sourcils devant la réponse attendue. Même si elle avait délibérément choisi quelque chose qui ne se chevaucherait pas avec Sara, elle avait fini par se heurter à l’autre adversaire. Mais comme elle avait déjà choisi le kimono, Stella n’allait pas battre en retraite.
« Je ne me souviens pas que tu aies été prise en considération… Hmph. Eh bien, fais ce que tu veux. C’est bon tant que je gagne le cœur d’Ikki, » déclara Stella.
En entendant la déclaration de Stella, Shizuku avait fait un sourire significatif.
« Ha… je devrai t’en féliciter, hein ? » demanda Shizuku.
« Hmm ? Qu’est-ce que tu veux dire ? » demanda Stella.
« Même si j’ai choisi un yukata, tu vas faire pareil. Es-tu sûre que c’est bon ? Tu n’auras aucune chance, tu sais ? » déclara Shizuku.
« Je ne saurai pas si je n’essaie pas d’abord ! » déclara Stella.
« Pfft. Eh bien, c’est vrai. Tu le sauras quand tu l’auras essayé, » déclara Shizuku.
Qu-Qu’est-ce qu’elle a de trop sûr d’elle… ? Se demanda Stella.
Stella savait bien à quel point Shizuku était concurrentielle, mais cette fois-ci, plutôt que concurrentielle, elle avait la certitude en elle.
Eh bien, je ne perdrai pas ! pensa Stella.
Malgré un moment d’insécurité, Stella avait quand même accepté le yukata de la préposée de la boutique qui, comme prévu pour une employée affectée à la période de vente, n’avait presque pas pris de temps pour finir d’aider Stella à porter le vêtement.
« Voilà, c’est fait. Comment ça va, Stella-sama ? » demanda la femme.
« Wah ~ ! » en voyant son allure, Stella fit entendre une voix excitée. Le yukata qu’elle avait choisi avait des chardons rouge vif avec une teinte de jaune décoré sur un fond blanc. Ses chaussures avaient été transformées en geta, et elle tenait un sac à main avec une ficelle. Son obi était d’un rouge plus foncé que celui des chardons, noué autour de sa taille.
« C’est si mignon, comme un poisson rouge…, » déclara Stella.
Elle s’était retournée une fois, le gros nœud se balançait comme la queue d’un poisson rouge. Stella aimait beaucoup ça. Elle se démarquerait probablement si elle portait ça en flânant dans un festival. Et, à ce moment-là…
« Ohh ? Ça te va plutôt bien, Stella-san, » déclara Shizuku.
Shizuku avait fini de s’habiller presque au même moment. Sa tenue était un yukata, tout comme Stella, dont le tissu bleu présentait des fleurs d’iris blanc et des ondulations d’eau dessinées dessus. Contrairement au ton vif de Stella, la sienne était d’une couleur calme. Il y avait une synergie avec les cheveux pâles et la peau pâle de Shizuku, montrant un certain niveau de fraîcheur. Peut-être à cause de cela…
H-Hein ? D’une façon ou d’une autre…, pensa Stella.
En voyant Shizuku, Stella sentit l’insécurité grandir dans son cœur, et elle confirma de nouveau son apparence en panique. Bien qu’elle n’en connaissait toujours pas la raison, elle l’avait certainement ressentie.
Comparé à Shizuku… ça ne me va pas vraiment…, pensa Stella.
« Pffft. Tu sembles l’avoir remarqué, Stella-san, » déclara Shizuku.
« Quoi ! Qu’est-ce que tu dis exactement ? » demanda Stella.
« Tu n’as pas à jouer l’idiote. Comparé à moi, ça ne semble pas te convenir, n’est-ce pas ce que tu ressens ? » demanda Shizuku.
« Ce n’est pas vrai ! Le mien est à tous les coups plus mignon ! » déclara Stella.
« Je vois. Alors, retournons auprès d’Onii-sama ensemble, » déclara Shizuku.
« Guh…, » grogna Stella.
Ce serait troublant. Elle ne pouvait pas se présenter devant Ikki alors qu’elle était si peu sûre d’elle. Mais pourquoi ne lui allait-il pas aussi bien qu’à Shizuku ? Elle se tenait devant le miroir intégral et s’examinait dans diverses poses, mais elle ne pouvait pas trouver la raison, alors Stella le demanda à la vendeuse.
« Entre Shizuku et moi, qui a l’air d’aller le mieux ? » demanda Stella.
« E-Euh…, » répondit la préposée.
Cette question était probablement troublante compte tenu de son point de vue. La vendeuse avait souri vaguement comme si elle esquivait la question. « Vous portez toutes les deux des vêtements merveilleux qui mettent en valeur la personnalité de chacune. Je pense qu’ils vont très bien ensemble. »
Cette réponse était sincère. D’une part, l’apparence de Stella était déjà remarquable, alors elle pouvait porter la plupart des vêtements et être belle. Mais la vendeuse avait remarqué un problème.
« C’est juste que la petite dame là-bas semble plus habituée à porter un kimono, » déclara la vendeuse.
« Tu as l’habitude…, » demanda Stella.
« Exactement, » Shizuku avait confirmé les paroles de la vendeuse.
« Je suis toujours membre d’une honorable famille de samouraïs, » continua Shizuku. « Comme je préfère personnellement les robes occidentales, je porte habituellement ce que je veux, mais j’ai eu beaucoup d’occasions de porter des kimonos dans le passé pour des événements familiaux. Et en même temps, on m’a apprise à me comporter quand je les porte. Je ne foutrais pas le bordel en marchant comme toi, Stella-san, et je ne regarderais pas directement une autre personne. »
Shizuku pointa du doigt l’ourlet du yukata de Stella, qui n’était pas à sa place, car Stella se déplaçait devant le miroir.
« Tu dois redresser le dos quand tu parles, mais montre un peu de réserve dans ton regard au lieu de regarder directement l’autre partie. La position de tes mains ne doit pas dépasser la ligne de tes épaules et doit être alignée à l’avant. Chacune de ses choses est une petite différence individuelle, mais ensemble, ils ont un plus grand impact sur l’apparence. Les kimonos sont différents des robes. Ce n’est pas bon d’être glamour. Ce n’est qu’en laissant briller ta beauté intérieure que tu peux évoquer leur beauté japonaise. En d’autres termes, ton corps et tes mouvements manquent de modestie ! » expliqua Shizuku.
« Hauu ! »
C’était exactement ça. En premier lieu, les kimonos étaient des vêtements fabriqués en combinant la culture et le physique japonais, ce qui signifiait que Shizuku avait un avantage comme elle venait d’ici. La différence était évidente, et il n’était pas difficile d’imaginer que chacune de leurs actions augmenterait l’écart. Le poids de l’entraînement accumulé se manifesterait dans chaque posture coudée et dans chaque action faite par réflexe. Stella, qui avait reçu une formation en étiquette pour porter une robe, comprenait bien que cela ne pouvait pas être imité facilement.
« … C’est certain, ça ne marchera pas, » déclara Stella.
« Ce n’est pas vrai du tout. Elle vous va aussi très bien, Stella-sama ! » déclara la vendeuse.
« … Merci, mais…, » déclara Stella.
« Très bien » n’était pas suffisant. Elle devait gagner. C’était une bataille avec sa fierté en tant que petite amie d’Ikki en jeu. Et il y avait toujours Sara, soutenue par Arisuin. Elle ne pouvait pas se permettre de perdre contre Shizuku ici. Mieux valait abandonner le kimono, mais qu’est-ce qu’elle choisirait d’autre ? Stella était troublée, et puis… Shizuku s’approcha gracieusement de Stella et lui murmura quelque chose à l’oreille.
« Si ça ne te dérange pas, pourquoi ne pas me laisser t’habiller ? » demanda Shizuku.
« Toi ? » demanda Stella.
« Avec Alice aidant l’adversaire, ça ne devrait pas être un problème, non ? » demanda Shizuku.
Cependant, Stella ne regarda Shizuku qu’avec suspicion.
« … Tu es toujours emplie de mensonges. C’est impossible pour toi de m’aider. Tu penses sûrement à une blague diabolique. Je ne me laisserai pas avoir, » déclara Stella.
Considérant leur relation apparentée à celle de la mariée et de la belle-sœur, cette réponse était tout à fait naturelle, mais Shizuku avait l’air plutôt déprimée à l’entendre.
« Suis-je si vile… même si je t’ai accepté jusqu’à un certain point ? » demanda Shizuku.
« … Vraiment ? » demanda Stella.
« C’est exact. Sinon, je ne t’aurais jamais laissé être avec Onii-sama. J’utiliserais tous les moyens légaux ou illégaux pour poursuivre une telle femme jusqu’au bout du monde et l’éliminer. Stella-san, tu devrais savoir que je suis ce genre de femme, non ? » demanda Shizuku. « Mais puisque c’est toi… pour la première fois, j’ai reconnu une autre femme. C’est pourquoi je suis très mécontente de cette paysanne qui bourdonne autour d’Onii-sama, et qui vise même son corps. Je ne laisserai pas celle que j’ai reconnu perdre contre quelqu’un comme ça. »
« Shizuku… toi…, » déclara Stella.
« Ne me laisses-tu pas t’aider ? … Onee-sama, » demanda Shizuku.
Shizuku avait tenu les mains de Stella dans les siennes. Elle avait appelé Stella avec un terme qu’elle n’avait jamais utilisé auparavant, et les yeux de Stella s’étaient élargis de joie en l’entendant. Stella ne savait pas qu’elle avait été si bien accueillie par Shizuku, et elle avait donc saisi les mains de Shizuku et avait répondu avec un sourire éclatant.
« Je suis désolée de t’avoir soupçonnée ! Chassons cette femme ensemble ! » déclara Stella.
« Oui… ! » déclara Shizuku.
« Alors, écoutons ton opinion tout de suite ! Quelle est la tenue qui fera de moi la plus mignonne ? » demanda Stella.
« C’est simple, Stella-san… Tes cheveux roux semblent être en feu, et ce corps féminin ne peut être caché par un kimono. Tu n’as pas du tout besoin de te déguiser. Tu es déjà très charmante dans ta tenue habituelle, » déclara Shizuku.
« C’est si… hehe. D’une façon ou d’une autre, entendre ces mots de ta bouche me rend heureuse, » déclara Stella.
« En d’autres termes, Stella-san, tu n’as qu’à utiliser les armes avec lesquelles tu es née. Et le meilleur choix pour le faire, c’est ceci ! » déclara Shizuku.
« Cette tenue est… !? » s’exclama Stella.
« Puisqu’il s’agit d’un festival, divers vêtements seront exposés. Je me suis procuré ça pour toi, Stella-san. Une femme comme toi peut porter ça parfaitement. Et en plus, si on le pimente… tu pourras attraper le cœur d’Onii-sama ! » déclara Shizuku.
« Pour moi… ! Merci, Shizuku ! J’ai l’impression que ça fera l’affaire ! D’accord ! Laisse-moi me changer rapidement ! » déclara Stella.