Chapitre 9 : Pause légèrement turbulente des Guerriers
Partie 3
Après être entrés tous les cinq dans le centre commercial le plus proche, ils avaient pris des escaliers mécaniques jusqu’au sixième étage où les vêtements des femmes étaient vendus. Coïncidence, une exposition de mode de « Summer Lady » se tenait, de sorte que certaines cloisons de l’étage en entier avaient été temporairement enlevées.
« Ohh. Il y a une grande variété de magasins, » déclara Stella.
« On dirait aussi qu’ils exposent des marques étrangères pendant cette exposition, » déclara Shizuku.
Shizuku avait complété l’impression de Stella après avoir regardé un dépliant distribué à l’entrée de l’étage. La foule d’amateurs du magasinage pendant le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée était bien plus nombreuse que d’habitude. Quel meilleur moment pour faire des ventes ? Il était évident que les magasins donneraient le meilleur d’eux-mêmes lors d’un tel événement.
« S’il y a une telle variété de vêtements, tu en trouveras certainement un qui te plaira ! Maintenant, dépêchons-nous de regarder autour de nous ! » déclara Stella.
Mais malgré l’énergie de Stella, l’expression de Sara ne semblait pas indiquer la motivation, car elle avait saisi au hasard un vêtement voisin.
« … C’est très bien, » déclara Sara.
« Hein ? As-tu déjà décidé ? Quoi ? C’est un déshabillé ! C’est ce que tu portes pour dormir ! » s’écria Stella.
« C’est bon si je peux le porter, » déclara Sara.
« Ce n’est pas bon ! C’est plutôt transparent ! On ne peut même pas diffuser le match si tu portes ça ! Ne choisis pas au hasard, et choisis bien ! » déclara Stella.
Sara grogna. « … Alors ça. »
« Quoi ? Maintenant, ce ne sont même plus des vêtements ! C’est une ceinture ! Juste une ceinture ! » s’écria Stella.
« Elle couverait mes seins si je l’enroule autour de moi, » déclara Sara.
« Ça ne te donnerait-il pas l’air d’avoir un fétiche unique ? Choisis des vêtements, seulement des vêtements ! » répliqua Stella.
« Compris. Je choisirai correctement après avoir regardé… voilà, c’est fait, » déclara Sara.
« Alors à la fin, un tablier !? Es-tu maudite que tu ne peux porter que des tabliers nus ? » demanda Stella.
« C’est rapide à mettre et à enlever, et ça fait du bien. Logiquement, c’est le meilleur choix, » déclara Sara.
« … Je me demande si c’est ce que ça fait d’épouser un mari qui ne s’intéresse pas à la nourriture, » déclara Stella.
« En effet, » à côté de Stella qui tenait sa tête, Arisuin marmonna son accord avec sa main sur son menton. « C’est encore plus grave que ce à quoi je m’attendais. »
Elle portait des vêtements par obligation. L’intéresser à la mode serait un vrai défi. Cependant…
« Peux-tu comprendre ça d’une façon ou d’une autre ? » demanda Stella.
« Eh bien, laisse-moi faire, » déclara Arisuin.
Arisuin croyait qu’il devait y avoir une méthode. Si elle n’avait aucune raison, il lui suffit d’en créer une.
« Hé, Lily. Pourquoi la mode ne t’intéresse-t-elle pas ? » demanda Arisuin.
« … Je n’ai pas besoin de me décorer moi-même. Je n’ai personne pour qui m’habiller, » déclara Sara.
« Mais tu veux avoir Ikki comme modèle nu, non ? » demanda Arisuin.
« Et alors ? » demanda Sara.
« Alors n’est-ce pas une raison ? » demanda Arisuin.
Tandis que Sara inclinait la tête dans la confusion, Arisuin s’approcha de son oreille et lui murmura quelque chose avec un sourire diabolique. « Fais-toi mignonne… Tu as juste besoin de le faire tomber amoureux de toi. »
« Quoi, A-Alice !? » s’écria Ikki.
« Qu-Qu’est-ce que tu dis ? » demanda Stella.
Face aux paroles troublantes d’Alice, les expressions d’Ikki et de Stella avaient changé. L’ami qui connaissait leur relation essayait de créer la discorde, donc cette réaction était naturelle.
Mais Sara connaissait aussi leur relation.
« … C’est impossible. Le roi de l’épée sans couronne a déjà la princesse cramoisie comme amoureuse. Il ne tombera pas amoureux de moi, » déclara Sara.
Ses yeux se rétrécirent avec désapprobation face à la suggestion d’Arisuin. Cependant…
« Hahahaha. Ce n’est pas tout à fait vrai, tu sais ? Un homme est une créature qui dit “Je n’aimerai que toi pour toute ma vie”, mais qui peut facilement avoir une liaison. En tant que peintre célèbre, tu devrais le savoir, non ? Si Zeus lui-même était comme ça, à quel point Ikki, un simple humain, est-il certain qu’il n’aura pas de liaison ? Sans parler du dicton absurde de ce pays : “les aventures sont la preuve de la valeur d’un mari.”, » déclara Arisuin.
« … Vraiment ? » demanda Sara.
« Ça l’est. Tu as juste besoin de travailler dur et de te faire belle, puis d’enlever Ikki, tu vois ? Et tu pourras le peindre autant que tu le veux après ça ? » déclara Arisuin.
Arisuin ressemblait au serpent tentant Ève, la guidant peu à peu vers le tabou. Stella ne pouvait plus se taire et interrompit les deux.
« A-Alice ! Ne lui apprends pas des choses bizarres ! Et Sara, ne fait pas cette tête, j’essaierai peut-être de travailler un peu plus dur ! Ikki est mon petit ami, compris !? La S-Séduction est immorale, ce n’est absolument pas permis ! » s’écria Stella.
Mais Arisuin n’avait fait qu’un sourire provocateur.
« Oh, mon Dieu, oh mon Dieu ~ ? Cette opinion n’est-elle pas vraiment différente de la tienne, Stella-chan ? » demanda Arisuin.
« Qu’est-ce que tu veux dire ? » demanda Stella.
« Crois-tu avoir gagné après être devenu un couple ? Je pensais que Stella-chan dirait quelque chose comme : “Je vais garder le cœur d’Ikki avec mon charme, alors essaie de l’enlever si tu peux !”, » déclara Arisuin.
« Guh… ! » grogna Stella.
Stella hésita légèrement lors de la provocation d’Arisuin. Shizuku, qui l’observait jusque-là, se glissa dans le bras d’Ikki, le serra dans ses bras comme un lierre enchevêtré et lui donna un autre coup.
« Il n’y a rien de plus insupportable à regarder que la complaisance, » déclara Shizuku. « Une femme devrait courir après un homme plus charmant, et un homme devrait courir après une femme plus charmante, mais même avec cette loi naturelle qui n’est pas sans rappeler la survie du plus fort, pour que tu revendiques la moralité et tu accroches aux concepts humains arbitraires… tu es une femme tellement ennuyeuse. Onii-sama, fais attention. Les femmes tombent dans la dépravation comme ça. Il vaut mieux que tu l’abandonnes maintenant, avant qu’elle ne cesse de faire le ménage, et qu’elle passe sa journée à regarder des dramas pendant que son mari travaille, gaspillant toutes les économies familiales à jouer à la bourse. Bien sûr, Shizuku ne deviendra pas quelqu’un comme ça. »
« Grr… ! » grogna Stella.
« Bon sang, Alice et Shizuku, n’intimidez pas autant Stella, » déclara Ikki.
Ikki s’était joint à la discussion, ne pouvant plus regarder ça. En fin de compte, s’il n’avait pas lui-même une telle intention, il n’y aurait pas de liaison, et Ikki était convaincu qu’une telle chose était impossible. C’était évident. Comment serait-il insatisfait d’une fille si merveilleuse à ses côtés, une fille dont il n’était pas digne ? C’est pourquoi Ikki avait dit ce qu’il pensait à haute voix.
« Stella, tu n’as pas besoin de les prendre au sérieux. Mes sentiments seront absolument —, » commença Ikki.
« Attends, Ikki, » déclara Stella.
« Mgh !? » Mais ces mots avaient été physiquement bloqués par la main de Stella.
« … Comme ils l’ont dit, j’avais tort, » déclara Stella.
« S-Stella ? » demanda Ikki.
« Je sais ce que tu vas dire, mais ces mots venant de toi, parce que je les ai forcés, ils sont complètement différents, » déclara Stella.
Stella s’était mise en garde dans son cœur. Devenir sa petite amie signifiait-elle qu’elle avait gagné ? C’était un excellent point. Elle était devenue trop complaisante au sujet de leur relation après qu’elle eut été révélée.
Alors, je ne suis pas capable de combattre toutes les filles rassemblées autour d’Ikki, se demanda Stella.
Bien sûr que oui. Ikki Kurogane était un homme aimé de nul autre que Stella Vermillion. C’était un homme si charmant. Dans un sens, il était évident que ceux qui connaissaient son histoire et recevaient sa gentillesse en viendraient à l’apprécier… De plus, ce n’était pas du tout élégant pour elle de faire des histoires avec chaque personne qui s’était approchée de lui avec « Je suis sa petite amie, voilà pourquoi ». Ce n’était pas charmant.
Si je me détends juste à cause de notre promesse, j’en aurai fini en tant qu’épouse… ! pensa Stella.
C’était le cœur, et non une promesse, qui liait les amants pour ainsi continuer à l’aimer et à être aimée de lui. Ce n’était qu’en s’efforçant ainsi qu’elle pourrait honnêtement accepter les paroles d’Ikki — !
« Bien ! Sara Bloodlily, fais comme tu veux si tu veux ! Je ne t’arrêterai pas ! Mais je ne te laisserai pas le voler ! Le cœur d’Ikki m’appartient à moi, Stella Vermillion ! » déclara Stella.
Avec un doigt en l’air telle une déclaration de guerre, Stella avait quitté le groupe et s’était dirigée vers l’exposition toute seule, ne voulant pas perdre un seul instant. Elle se demandait probablement comment gagner contre Sara, qui avait le soutien d’Arisuin dans le domaine de la mode.
« Comme c’est une chance rare pour moi aussi, Onii-sama, je te verrai plus tard, » déclara Shizuku.
Shizuku était partie seule, dans la même direction.
Le cerveau, voyant ces deux-là partir, avait permis à des rires joyeux de se répandre.
« Hehehehe. Ikki est vraiment aimé, » déclara Arisuin.
Et devant le regard d’Arisuin, Ikki s’écria. « … Aliiiiice. »
« Aww, ne fais pas cette tête. Tu gâches ta beauté, » déclara Arisuin.
« Comment ne pas être en colère ? Tu as provoqué Stella exprès, car tu sais qu’elle déteste perdre, » déclara Ikki.
« Que pouvais-je faire d’autre ? C’était la seule raison pour laquelle je pensais que Lily accepterait. Et je pense aussi tout ce que je leur ai dit. Ikki, tu ne veux pas aussi enchaîner Stella-chan avec une promesse, pas vraie ? » demanda Arisuin.
« … Eh bien, c’est vrai, » après avoir entendu l’explication, Ikki n’avait pas non plus pu le réfuter.
« Alors, je prendrai Lily. Veux-tu venir avec nous ? » demanda Arisuin.
« … Non, Shizuku semble avoir disparu, et comme j’ai quelque chose à acheter, je vais faire mes courses tout seul, » déclara Ikki.
« Je vois. Alors on se retrouve ici dans deux heures, » répondit Arisuin.