Chapitre 10 : Le Troisième Tour du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée — Début
Table des matières
- Chapitre 10 : Le Troisième Tour du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée — Début – Partie 1
- Chapitre 10 : Le Troisième Tour du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée — Début – Partie 2
- Chapitre 10 : Le Troisième Tour du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée — Début – Partie 3
- Chapitre 10 : Le Troisième Tour du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée — Début – Partie 4
- Chapitre 10 : Le Troisième Tour du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée — Début – Partie 5
- Chapitre 10 : Le Troisième Tour du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée — Début – Partie 6
- Chapitre 10 : Le Troisième Tour du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée — Début – Partie 7
- Chapitre 10 : Le Troisième Tour du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée — Début – Partie 8
- Chapitre 10 : Le Troisième Tour du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée — Début – Partie 9
- Chapitre 10 : Le Troisième Tour du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée — Début – Partie 10
- Chapitre 10 : Le Troisième Tour du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée — Début – Partie 11
- Chapitre 10 : Le Troisième Tour du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée — Début – Partie 12
- Chapitre 10 : Le Troisième Tour du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée — Début – Partie 13
- Chapitre 10 : Le Troisième Tour du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée — Début – Partie 14
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Chapitre 10 : Le Troisième Tour du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée — Début
Partie 1
« Il est maintenant 18 heures, et cet événement vous est transmis grâce à la compagnie publique Nippon Telegraph. »
*Pi. Pi. Pi.* une alarme spéciale avait retenti dans les haut-parleurs, et des lumières avaient éclairé le dôme le soir d’été.
« Merci à tous d’avoir attendu ! Je vous annonce que la troisième manche du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée est sur le point de commencer ! »
Face à cette annonce, l’auditoire avait effectué des acclamations de leur siège, ce qui avait fait trembler la terre.
« Les quarts de finalistes de cette épreuve s’affronteront au troisième tour. L’énergie ressentie ici a déjà surgi en prévision de ces batailles féroces ! Moi, Iida, et Yaotome-pro, continuons en tant que commentatrices, et sans plus attendre, accueillons la première paire de combattants ! D’abord de la porte bleue entre le concurrent Renji Kaga ! » déclara Iida.
En réponse à cet appel, un corps massif était apparu de la porte bleue vers la scène éblouissante. Brillamment éclairé par les projecteurs, c’était celui d’un immense homme en forme de rocher dont la hauteur dépassait deux mètres.
« Oohhhh ! C’est moi, Kaga ! Kaga est venu ! » déclara Kaga.
« Comme toujours, il est si granddddd ! »
C’était le héros d’Hokkaido, Renji Kaga.
« Venant de la terre du nord, de l’Académie Rokuson, c’est Panzer Grizzly ! Sa caractéristique la plus frappante est un corps énorme digne de ce surnom ! 236 centimètres de haut ! 370 kilogrammes ! Avec une force herculéenne semblable à celle d’un ours brun, il est l’un des combattants les plus forts du Japon. Les prétendants de l’an dernier ont été éliminés les uns après les autres, et il ne reste plus qu’un quart de finaliste pour accéder au troisième tour ! Va-t-il montrer l’esprit des aînés à nos nouveaux arrivants ? » demanda Iida.
« Le concurrent Kaga est un combattant équilibré avec une attaque et une défense de très haut niveau, » expliqua Yaotome. « Son excellent physique lui permet d’exercer une force de bras semblable à celle d’un bulldozer, et sa capacité de Blazer, Peau d’Acier, est originale. Il est simplement fort et solide, et en tant que tel, ni la situation ni les capacités de son adversaire n’importe contre sa force brute. Dans cet événement avec beaucoup de capacités uniques, c’est seulement contre lui qu’ils peuvent montrer leur vraie valeur. »
Kaga était monté sur le ring au milieu des acclamations du public — à cet instant, il avait fait quelque chose qu’on n’avait jamais fait auparavant. Saisissant ses propres vêtements d’une seule main, il les avait déchirés et les avait jetés.
« Wooo — aah !? L’adversaire Kaga a arraché son uniforme de taille spéciale, ne lui laissant qu’un pagne ! Qu’est-ce que c’est que cette performance ? » s’écria Iida.
Iida et le public étaient confus, mais la commentatrice Yaotome est intervenue.
« Semblable à une bague, un bracelet ou des lunettes, un Dispositif du Blaser n’a pas besoin d’apparaître comme une arme. Le Dispositif Raiden du concurrent Kaga est ce pagne — ce mawashi. Il est habituellement placé sous ses vêtements donc il n’est pas vu, mais… maintenant, il se tient sur scène et jette ses vêtements pour se battre avec seulement son Dispositif. Il considère probablement que le résultat de ce match est si important que ça, alors il montre son esprit combatif de cette façon, » expliqua Yaotome.
L’explication de Yaotome était parfaite. C’était la façon dont Kaga se préparait à la victoire. Après s’être déshabillé, Kaga avait fléchi les genoux et s’était accroupi. Soulevant une jambe vers le ciel, il l’avait écrasée sur le ring, enfonçant le côté gauche de l’arène avec son pas. Les yeux de chaque personne dans le dôme s’étaient écarquillés en raison du choc.
« F-Fantastique ! Au moment où le Concurrent Kaga terminait sa course, le ring de cent mètres de diamètre s’est incliné et s’est enfoncé dans le sol ! Et puis il lève aussi la jambe droite ! » déclara Iida.
Le ring avait encore tremblé lorsque le côté droit s’était enfoncé dans le sol comme pour le côté gauche.
« Le ring incliné est de retour à l’horizontale après le deuxième coup, mais il est clairement enfoncé d’une dizaine de centimètres dans le sol ! Quelle force ! » déclara Iida.
« C’est aussi assez impressionnant, mais regardez ses pieds, » déclara Yaotome.
« Les pieds, c’est ça ? Qu’est-ce que c’est ! » demanda Iida.
Tous les yeux s’étaient dirigés vers les pieds de Kaga.
« Des empreintes de pas ! Le ring est fait de béton spécial pour les usages des Blazers qui peut résister à un missile, mais il a laissé une paire d’empreintes de pas claires comme si c’était sur une plage boueuse ! Vous pouvez même voir clairement ses orteils ! » déclara Iida.
« Même avec ses pieds sculptés dans le ring, il n’y a pas de fissures… cela montre que sa puissance était concentrée. Le concurrent Kaga n’est pas seulement une question de puissance, mais aussi de contrôle. Comme on s’y attendait, » déclara Yaotome.
« Whoooah ! Comme prévu, c’est incroyable ! Il n’est pas seulement grand ! »
« Eek! Kuma-chan si cool ~ ! »
Le public s’était levé pour applaudir la performance de Kaga. Avec son corps coriace comme arme et son style de sumo, ainsi qu’une personnalité sociable, il avait rassemblé une base de fans passionnés de partout dans le pays. Beaucoup de ces fans étaient présents sur ce site, et Kaga leur redonnait souvent le sourire.
Mais il était différent à ce moment-là. Il n’avait pas répondu. Au lieu de cela, Panzer Grizzly regarda avec des sourcils plissés la porte où son adversaire apparaîtrait.
« La performance fougueuse du concurrent Kaga a fait vibrer l’arène, mais ses yeux sont calmes, concentrés sur un seul point ! C’est vrai, ils sont concentrés sur la porte rouge où son adversaire apparaîtra ! Alors, ne perdons pas de temps avant de présenter l’autre homme de valeur qui va mener cette bataille décisive ! » déclara Iida.
Conformément aux paroles de la présentatrice, les projecteurs s’étaient concentrés sur la porte rouge, et un épéiste vêtu d’un kimono noir était sorti de là.
« Le fils aîné de la prestigieuse famille Kurogane, le génie qui a eu un impact national en tant que Kirin [1] dès le berceau. Dès le moment où il a brillé en tant que champion du tournoi international U-12, on aurait pu penser que le successeur légitime du grand héros Ryouma Kurogane était né ! Mais malgré l’excitation autour de lui, le génie en a eu marre, désespérément réfréné par les règles de la Ligue interdisant les vraies lames au combat ! Il a cherché un vrai combat, un combat avec des vies en jeu ! Visant un but plus élevé, il a disparu de nos yeux, et tout le monde a pleuré sa perte ! Mais, maintenant, le génie est de retour au Japon ! En dernière année d’un lycée, il entre sur le ring de ce Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée ! Avec une force écrasante qui est devenue légendaire dans nos mémoires, c’est la troisième année de l’Académie Akatsuki, l’Empereur de l’Épée du Vent, le concurrent Ouma Kurogane ! » déclara Iida.
Avec ses longs cheveux et les ourlets de son kimono, Ouma avait réduit pas à pas la distance qui le séparait de Kaga. Le public avait dégluti face à son apparition.
« … I-Incroyable. »
« Il n’a pas changé… quelle pression… ! »
Bien qu’il ne fasse que marcher, ils avaient l’impression que la pression de son épée leur fendait la peau au toucher. Cette présence ressemblait à un katana non gainé.
« Yaotome-pro. La dernière fois que le concurrent Ouma Kurogane est apparu dans une bataille officielle, c’était il y a déjà cinq ans, alors qu’en est-il ? Quelle est votre opinion professionnelle ? » demanda Iida.
« Il est fort, » déclara Yaotome.
« … Est-ce tout ? »
« Honnêtement, je ne peux pas donner d’autres explications pour le moment, » déclara Yaotome.
« Vraiment ? » demanda Iida.
Yaotome hocha la tête. « Parce que dans tous les matchs précédents, il n’a jamais été sérieux. »
Au premier et au deuxième tour, Ouma avait gagné de la même manière contre des adversaires qui l’avaient défié avec de la magie à longue portée parce qu’ils savaient qu’ils ne pouvaient pas l’égaler dans un affrontement à l’épée. Il avait juste marché droit vers eux et avait tranché son adversaire. Rien d’extravagant. Ouma n’avait ni cherché à éviter ou à se défendre contre les tirs de son adversaire. Il avait juste marché droit devant, son corps prenant les attaques, mais il n’avait même pas reçu une seule blessure. C’était tellement unilatéral qu’on ne pouvait même pas les appeler des matchs. Il n’y avait pas une once de technique ni l’occasion d’élaborer une stratégie. Tout ce qui comptait, c’était la différence de performance, donc tout le monde savait qu’Ouma était fort, mais il n’y avait pas d’autres détails à part ça. Sans compréhension, il n’y avait pas d’explication.
« … Cependant, l’adversaire de l’Empereur de l’Épée du Vent au troisième tour est Panzer Grizzly, quelqu’un qui l’avait combattu à plusieurs reprises quand ils étaient jeunes. Kaga n’était pas du genre à jouer des tours, et en voyant la performance tout à l’heure, son extraordinaire puissance offensive pourrait être une menace même pour ce chevalier de Rang A… Je crois que nous pourrons voir la véritable croissance du concurrent Ouma au cours des cinq dernières années, » déclara Yaotome.
« Je vois ! C’est quelque chose à attendre avec impatience ! Oups, et maintenant, les deux prétendants ont repris leur position de départ, » déclara Iida.
Deux combattants s’étaient regardés sur le ring.
« Ouma, ça fait six ans que je ne t’ai pas vue comme ça la dernière fois. Nostalgique, n’est-ce pas ! » déclara Kaga.
« … Je ne suis pas si proche de toi pour qu’une telle chose apporte de la nostalgie, » Ouma.
« Gahaha. Tu es toujours un type si asocial. Eh bien, très bien. Peu importe ce que tu en penses, je suis content ! J’ai toujours attendu d’avoir un combat sérieux contre toi avec nos vies en jeu, attendant jusqu’à ce jour pour te rembourser quand nous étions plus jeunes, entraînant mon corps à cette fin ! » déclara Kaga.
Kaga frappa sa poitrine musclée alors qu’il l’avait dit. Alors qu’ils étaient encore à l’école primaire, Kaga n’avait jamais gagné une seule fois contre ce génie du même âge. Mais en grandissant, Kaga avait obtenu un corps énorme et anormal. Il avait changé. Kaga ne savait pas ce qu’Ouma avait fait au cours de ces cinq années, mais il se sentait sûr d’avoir rattrapé son retard. Il n’avait pas été intimidé par le chevalier de Rang A devant lui.
Il lui avait alors déclaré. « Je ne suis pas comme tes adversaires dans les autres matchs. Je ne m’enfuirai pas ! Alors, affronte-moi avec ton vrai pouvoir, Ouma ! »
Face à cela, Ouma répondit d’un regard froid. « Ça dépend de ta valeur, Renji. »
« Gahaha ! C’est vrai ! C’est vrai ! Alors je vais te faire prendre ça au sérieux ! » déclara Kaga.
« Les guerriers sur le ring ont échangé quelques mots. Panzer Grizzly, le Concurrent Renji Kaga vient de déclarer qu’il ne fuira pas une confrontation directe contre l’Empereur de l’Épée du Vent ! Ce serait imprudent pour les Blazers ordinaires, mais le Concurrent Kaga a le pouvoir ! Comme l’a dit Yaotome-pro, nous pourrons peut-être voir la vraie force du Concurrent Ouma dans ce match ! Maintenant, l’arbitre est sur le point de signaler le début du match — et cela commence ! » déclara Iida.
Notes
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1Kirin : Une créature chimérique du mythe de l’Asie de l’Est, associée à une naissance prometteuse.
***
Partie 2
L’arbitre avait annoncé le début du match et Kaga avait été le premier à bouger.
« OOOHHHHHHHH ! »
Il avait rugi d’une voix qui résonnait à travers tout le dôme, et un pouvoir magique avait jailli de tout son corps. En même temps, son corps avait commencé à changer, perdant sa couleur de peau naturelle et devenant métallique. C’était l’Art Noble de Renji Kaga, la source du surnom de Panzer Grizzly — Peau d’Acier.
« Kaga agit en premier ! Il a littéralement changé tout son corps en acier ! » cria Iida.
« Comme nous nous y attendions, puisqu’il est nécessaire d’utiliser ses capacités, » déclara Yaotome.
Un corps de la taille d’un ours, la force de ses bras augmentée par son poids, et maintenant une dureté physique qui résistait aux attaques — tout cela combiné aux charges puissantes du sumo et aux prises de luttes avait fait le style de combat du Panzer Grizzly.
« Gahaha ! Vous vous trompez, commentatrice ! »
Ou plutôt, c’était son style dans le passé.
« Quoi… ? » s’exclama Iida.
« Cette peau d’acier est différente. C’est mon atout secret pour combattre Ouma ! » déclara Kaga.
Alors qu’il achevait sa transformation en acier, un pouvoir magique différent avait traversé le corps de Kaga.
« GAAAHHH ! » Avec son rugissement, le corps de Renji Kaga avait commencé à changer d’une manière qu’aucun autre n’avait jamais vue auparavant. Sur les bosses d’acier qui étaient ses épaules, deux nouveaux bras s’étaient développés de chaque côté.
« Quoi... Quoi !? Ses bras ont doublé !? » s’écria Iida.
La commentatrice et le public avaient crié de surprise face à la transformation étrange, mais Yaotome avait analysé la situation calmement.
« Je vois. Non seulement cela durcit, mais c’est aussi pour changer de forme. Avec cette augmentation de membres, sa puissance de combat triple… ! Il a dû bien réfléchir, » déclara Yaotome.
« Gahaha ! Comme vous êtes perspicace, commentatrice ! La capacité de mon Raiden transforme mon corps en acier, alors pourquoi ne puis-je pas changer la forme de cet acier ? C’est ce que je cachais ! Son nom est — Aura d’Acier Asura ! Ouma ! J’ai passé cinq ans à développer cette technique pour gagner contre toi, alors apprécie-la ! » déclara Kaga.
Sa transformation terminée, Kaga avait baissé son énorme corps, puis il frappa un poing contre le sol pour soulever le haut de son torse et, à l’aide de la force des jambes qui poussait l’énorme ring dans la terre, il se projeta comme un boulet de canon.
« R-Rapide ! Le concurrent Kaga se précipite vers le concurrent Ouma avec une vitesse impossible pour sa masse ! Comment réagira le concurrent Ouma ? » demanda Iida.
Mais la réponse d’Ouma à l’assaut de Kaga avait été la même qu’au premier et au deuxième tour.
« Quoi !? C’est… C’est… C’est… ? Le concurrent Ouma ne se défend ni n’esquive ! Il se dirige droit vers l’assaut du concurrent Kaga ! Il n’a pas l’air d’avoir peur de cette force de bras et de ce corps énorme ! » déclara Iida.
« C’est un peu de confiance… mais aussi d’imprudence, » déclara Yaotome.
Comme l’avait dit Yaotome, la réponse d’Ouma avait été stupide. Son adversaire était différent de ceux des matches précédents. La puissance offensive de Kaga était au-delà de ce que même la princesse cramoisie pouvait arrêter avec son pouvoir magique écrasant. Un coup direct ne se terminerait pas bien.
Malgré cela, Ouma n’avait effectué aucune défense. Ce mépris, au point de ne même pas essayer d’y échapper, avait mis Kaga en colère. Mais le mépris n’était que naturel, car Kaga n’avait jamais gagné contre Ouma. Dans ce cas — .
Je vais te réveiller avec ce coup-là ! pensa Kaga.
Kaga avait frappé le visage d’Ouma avec sa paume ouverte, y affectant toute la force de son bras et son poids corporel. L’air avait tremblé comme si un camion s’était écrasé, et le corps d’Ouma avait été incliné et envoyé vers le bas. Il n’avait vraiment fait aucun effort pour se défendre ou se soustraire. Comment pourrait-il être indemne ?
Kaga avait vu sa chance de victoire à ce moment-là, et avait exécuté son coup secret en combinant attaque et défense. Le fait d’infliger à son adversaire des centaines de coups de paumes puissants de ses six bras était une nouvelle technique sûre et mortelle.
« Assaut des Cents Lotus d’Asura — oooOOOOOHHHHHHHH ! » cria Kaga.
« Le concurrent Kaga brise la posture du concurrent Ouma et lui porte un coup décisif ! Attaque, attaque, attaque, attaque, attaque ! Il se sert de ses paumes d’acier pour bombarder son adversaire avec une vitesse que nos yeux ne peuvent même pas capter ! » déclara Iida.
Après avoir pris le premier assaut, Ouma n’avait pas pu échapper au déluge de coups, complètement pris dans cette tempête de paumes d’acier qui pleuvait sur lui. Le corps d’Ouma était sur le point de s’effondrer sur le ring, et Kaga tremblait en sachant que sa technique de mort sûre avait frappé de la meilleure façon possible. Il pourrait le faire. Il pourrait gagner s’il continuait à attaquer ! La vue de la victoire qu’il cherchait depuis cinq ans avait poussé sa force au-delà de ses limites.
Mais…
L’excitation de Kaga s’était graduellement dissipée, et l’anxiété était apparue pour la remplacer. Pourquoi ? Même s’il attaquait si unilatéralement. Même si tous ses coups de paumes touchaient sa cible. Pourquoi se sentait-il anxieux ? Kaga pouvait sentir ses attaques frapper leur cible, et pourtant — .
Pourquoi ne tombe-t-il pas ? Se demanda Kaga.
En réponse à cette question…
« Une technique que tu as développée pour me vaincre… n’est-ce pas ? »
Ce marmonnement était venu malgré l’Assaut des Cents Lotus d’Asura de Kaga, et après que le corps d’Ouma se soit enfoncé sous un certain angle, la sensation dans les mains de Kaga avait changé. Cela donnait l’impression qu’il frappait une montagne imposante — un gaspillage désespéré d’efforts.
Il… ne bouge même pas… ! pensa Kaga.
Ouma ne tremblait pas à cause des coups de paumes en acier. En effet, la posture d’Ouma n’avait pas été brisée par les coups de Kaga — il avait baissé sa position pour frapper avec son épée !
« Cinq années inutiles, Renji, » déclara Ouma.
En entendant un sifflement dans l’air, Kaga avait perdu ses sensations sur la plus grande partie de la moitié droite de son corps. L’entaille ascendante d’Ouma avait sectionné trois bras. Kaga ne pouvait que frissonner devant l’Empereur de l’Épée du Vent, qui tranchait l’acier comme si de rien n’était, mais il avait rugi pour dissiper ce froid et il continua à attaquer avec ses trois derniers bras. Il n’avait pas battu en retraite. C’était un combattant dans son cœur. Il ne pouvait pas choisir de s’éloigner, alors il avait attaqué furieusement avec sa vie en jeu.
Mais pourquoi un adversaire inébranlable à six bras devrait-il en avoir plus de trois ?
Un flash, et la lame s’était rabattue vers le bas, coupant les bras gauches de Kaga. Puis un balayage horizontal sectionna les deux jambes. La dureté de l’entraînement de Kaga au fil des ans n’avait pas de sens. Perdant ses jambes, Kaga s’effondra, et ses yeux ne reflétaient que le désespoir de leur cruelle différence de force, ainsi qu’une question — comment ? La différence entre lui et Ouma était-elle si grande ?
Non. Ils s’étaient déjà affrontés plusieurs fois auparavant, alors Kaga savait qu’Ouma Kurogane n’était pas un si grand chevalier. Ouma était certainement talentueux, mais cette croissance était anormale. On ne pouvait pas l’expliquer uniquement par le pouvoir et la capacité magiques. Il devait y avoir quelque chose d’irrégulier !
« Tu… qu’est-ce que tu as fait… ? » Mais la question de Kaga ne pouvait pas finir de se former.
« Gah !? »
Du sang frais coula de sa bouche. Au moment où il s’effondrait à cause de la perte de ses jambes, Ouma avait percé la poitrine d’acier, perforant un cœur battant de l’autre côté — et avant que l’arbitre ne puisse demander un arrêt, Ouma l’écrasa sans un instant de répit.
***
Partie 3
Le public avait poussé des cris de détresse à la fin du match.
« Noooooon ! »
« Vous plaisantez, n’est-ce pas… !? Hé ! »
« Il l’a tué ! Cet enfoiré ! »
« Qu’est-ce qui vient de se passer ? Nous pensions que le résultat était décidé, mais l’Empereur de l’Épée du Vent a continué en écrasant le cœur du concurrent Kaga ! Quelle cruauté ! »
L’arbitre avait immédiatement mis fin au match et les médecins s’étaient précipités sur le ring. Parmi eux, Kurono Shinguuji, directrice de l’Académie Hagun, avait sauté par-dessus la cloison entourant les sièges du public.
« Arrêt du Temps ! »
Son Dispositif en forme de pistolet de poing argenté Ennoia était apparu, et elle avait tiré une balle vers un Kaga tombé, contenant de la magie pour arrêter le passage du temps. Cela empêcherait la détérioration de son corps physique par la perte de sang et le manque d’oxygène.
« Dépêchez-vous avec la civière ! Mettez-le dans une capsule avant que l’effet de ma technique ne s’épuise ! » déclara Kurono.
« D-D’accord ! »
Souffrant de ce qui aurait été une blessure mortelle sans Kurono, Kaga avait été transporté hors du ring par d’autres. Ouma ne l’avait même pas regardé partir.
« Le concurrent Ouma ne jette même pas un coup d’œil sur le concurrent Kaga qui se fait transporter ! Il n’a pas une once de sentiment envers son rival de la même époque ! Son départ fortuit semble indiquer que Kaga n’a jamais eu son attention depuis le début ! » déclara Iiga.
« Eek... »
« E-Effrayant… »
Il n’y avait pas eu d’acclamations pour le vainqueur sortant de là. Les duels entre chevaliers se jouaient littéralement sur le croisement des épées, donc les effusions de sang et même la mort étaient tout simplement naturelles, et les académies n’avaient donc pas forcé les étudiants à participer au Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée. Seuls les guerriers avec une telle détermination s’y étaient joints. Il n’y avait aucune raison de critiquer Ouma… et pourtant le sentiment de démesure ne pouvait être ignoré. La différence de force était évidente, donc était-il nécessaire d’aller jusqu’au coup de grâce ? Dans l’ambiance froide du lieu…
*Clap clap clap clap clap… *
… il y avait une personne qui applaudissait pour le féliciter.
« Ces applaudissements sont… ah ! »
Qui était-ce exactement ? La présentatrice avait cherché la source du son et avait parlé sous le choc. Celle qui avait applaudi Ouma était… une fille aux cheveux roux brûlants…
« La concurrente Stella ! Seule la princesse cramoisie Stella Vermillion applaudit le départ de Concurrent Ouma ! » déclara Iida.
Sans tenir compte de la confusion du public, Stella regarda Ouma en bas et le loua. « C’était un bon combat. »
Un massacre. C’est exagéré. Pourtant, Stella avait dit que c’était un bon combat, parce que contrairement au public, elle avait vu beaucoup plus profondément dans le match. Ce que le public n’avait pas compris en voyant la victoire écrasante d’Ouma, c’était la force du Panzer Grizzly.
« Kaga a utilisé son Art Noble pour faire pousser plus de bras, alors lui couper les membres ne suffirait peut-être pas pour gagner. Tu dois tuer pour que ta victoire soit certaine, » déclara Stella.
Avec la force d’Ouma, il aurait pu éviter des blessures mortelles et écraser Kaga d’une autre façon. Si Kaga avait été comme les adversaires précédents qui avaient employé la ruse, Ouma l’aurait peut-être fait, mais il ne l’avait pas fait. Stella avait compris qu’Ouma, bien qu’il n’ait pas montré son vrai pouvoir, avait affronté Kaga sérieusement. Comme Kaga l’avait défié directement et n’avait pas voulu reculer, Ouma avait vu l’intérêt d’aller aussi loin pour remporter la victoire. Ou décrit moins charitablement, Ouma tuerait pour la victoire.
Et pourtant — .
« … Vous ne m’avez pas tuée à l’époque, » déclara Stella.
Quand elle l’avait affronté, Ouma aurait pu tuer Stella. Ils étaient si différents en force.
« Vous avez fait très attention à moi, en agissant avec soin pour que je ne casse pas, » déclara Stella.
Mais ce traitement soigneux était apathique. Même si elle était le même Rang A qu’Ouma, il avait été doux avec elle — en d’autres termes, la victoire n’avait aucune valeur pour lui. Il n’y avait pas eu de plus grande humiliation. Stella fixa Ouma des yeux brûlants et fit une déclaration.
« Je suis désolée pour la façon dont je me comportais à l’époque. Mais… c’est du passé. Demain, vous me prendrez au sérieux. Je vais puiser toutes vos forces. Et puis… Je vais vous tuer, » déclara Stella.
Elle avait laissé échapper une intention meurtrière, libérant une chaleur qui pourrait brûler la peau d’un simple toucher. Ouma l’avait ressentie sur tout son corps…
« Quelle chance que je pense la même chose ! » répondit Ouma.
… et les crocs avaient été mis à nus avec son sourire.
***
Partie 4
Après le silence de la déclaration de Stella à Ouma, la clameur du lieu était revenue avec une annonce que la vie de Kaga avait été sauvée. Certaines personnes étaient simplement soulagées, d’autres étaient excitées et beaucoup avaient critiqué Ouma pour être allés trop loin. Debout au milieu du bruit, Stella regarda le ring qu’on nettoyait et elle soupira.
… Qu’est-ce que tu fais, Alice ? Le match de Shizuku est plus important, pensa Stella.
Nagi Arisuin, qui aurait dû arriver avant elle, n’était pas dans le public. Il voulait probablement rester avec Shizuku jusqu’à la dernière minute. Alors que Stella le pensait…
« Hehehehe ! Comme on s’y attendait d’une dénommée “Reine qui a maîtrisé un dragon de feu” ! Il n’y en a pas d’autres qui puisse dire des mots aussi mordants à ce type, » une jeune voix pleine d’arrogance vint de derrière elle, dont Stella connaissait l’identité.
« … Je n’ai jamais entendu personne m’appeler comme ça, » répliqua Stella.
Quand elle s’était retournée, elle avait vu exactement la personne qu’elle attendait, une fille portant une robe rose et un cache-œil. C’était la Dompteuse de Bêtes, Rinna Kazamatsuri, membre de l’Académie Akatsuki, que Stella avait éliminée au premier tour. Et derrière Rinna, comme d’habitude, la servante à l’expression froide Charlotte Cordé se tenait.
« Hmph, je suis arrivée, alors vous pouvez vous réjouir ! » déclara Rinna.
« Que voulez-vous ? Même si nous nous connaissons, je doute que nous soyons assez proches pour parler comme ça, » la réprimande de Stella était naturelle vu leur relation, mais — .
« Haha. Vois-tu ça, ma servante ? Cette femme nous a réduits en bouillie, nous a hachés, rôtis, et pourtant elle veut encore nous frapper ? » déclara Rinna.
« Oui, ma dame, je l’ai vu. Un pays avec une princesse si violente se retrouvera bientôt en ruines, » déclara Charlotte.
« Grr… »
Malgré elle, Stella était un peu coupable de la façon dont elle avait traité les deux femmes.
« Je n’ai pas dit que je voulais me battre ! Je vous demande ce que vous me voulez toutes les deux ! » répliqua Stella.
« Regarder le prochain match ensemble, bien sûr, parce que la Bloody Da Vinci, celle qui a formé un contrat de sang et d’âme avec moi, est dans le prochain match ! » répondit Rinna.
« Contrat ? » demanda Stella.
« Ce que ma dame veut dire, c’est que parce que Lady Sara a été adoptée par le vieux maître… par Maître Kouzou Kazamatsuri, ma dame est sa demi-sœur, » déclara Charlotte.
« Oh, c’est comme ça ? Votre discours est aussi déroutant et dénué de sens que jamais…, » répliqua Stella.
« Vous n’y pensez pas, vous le ressentez. Faites ça et vous comprendrez, » déclara Rinna.
« Je ne veux pas vraiment… Donc en gros, vous êtes venues voir le combat, n’est-ce pas ? » demanda Stella.
« En effet. Mais le regarder seul est ennuyeux, et j’ai vu la princesse cramoisie par hasard, alors je suis venue pour parler. Vous pouvez vous sentir honorée, » déclara Rinna.
« Vous êtes si ennuyeuse… seule ? La bonne n’est-elle pas avec vous ? » demanda Stella.
« Charl et moi ne faisons qu’un dans le cœur et le corps, donc ça ne compte pas, » répliqua Rinna.
« Ahh… ma dame, c’est du gâchis de dire de telles paroles à un chien inutile comme moi…, » déclara Charlotte.
Les joues de Charlotte rougirent face à la déposition de Rinna. D’un autre côté, le visage de Rinna avait tremblé, et elle avait murmuré la raison à l’oreille de Stella.
« … À vrai dire, depuis notre défaite, Charl s’est sentie responsable de ne pas m’avoir protégée… Quand nous sommes seules toutes les deux, elle fait ressortir des choses qui peuvent être des instruments de torture et me demande de la punir, ce qui est vexant. Alors s’il vous plaît, restez avec moi ! » demanda Rinna.
« C’est dur pour vous aussi…, » déclara Stella.
« C’est vrai… Je m’en fiche, mais la loyauté excessive a ses inconvénients…, » déclara Rinna.
Est-ce vraiment à propos d’être trop loyal ? pensa Stella.
Stella, ayant vu un cas similaire ailleurs, ne pouvait que sourire avec amertume.
*Grincement… Grincement… Grincement *
Entendant le bruit des dents, elle regarda vers la source et vit Charlotte se ronger les ongles, les yeux injectés de sang.
« S’approcher si près de ma dame… assez pour sentir le souffle de l’autre… si elle ne se lave pas plus tard, l’odeur de cette femme va tacher ma dame… ! » déclara Charlotte.
Effrayante ! pensa Stella.
Stella s’était immédiatement éloignée de Rinna. Elle ne devrait vraiment pas s’impliquer avec ces gens… eh bien, regarder un match ensemble devrait quand même être acceptable.
« Ce n’est pas comme si je réservais les places, » déclara Stella.
« Bien ! Un festival doit être vivant ! » déclara Rinna
La voix de Rinna rebondit joyeusement avec le consentement de Stella, et la fille s’était assise à côté de Stella, recevant du pop-corn et du cola de Charlotte.
… D’où les a-t-elle sortis ? Se demanda Stella.
« Mais quel surprenant second tour. Consommer son atout utilisable une fois par jour sur le premier adversaire —, » déclara Rinna.
Ignorant la curiosité de Stella, Rinna se jeta des amandes dans la bouche et commença à parler du prochain combat.
« Ikki pensait probablement que Byakuya était un adversaire fort, avec une capacité qui serait gênante s’ils s’affrontaient, » répondit Stella.
« Mais ma sœur sur papier est aussi ainsi, non ? » demanda Rinna.
« Cette description n’est-elle pas un peu grossière ? » demanda Stella.
Rinna n’avait pas l’air de s’inquiéter de la réplique immédiate de Stella.
« C’est vrai que l’Oeil des Cieux a un pouvoir gênant, mais celui de Bloody Da Vinci ne le serait-il pas encore plus ? Elle peut utiliser la caricature pourpre pour recréer les Arts Nobles des Blazers, donc si elle le voulait, elle pourrait utiliser le pouvoir de l’Oeil des Cieux, ou simplement utiliser Ittou Shura comme dans sa deuxième partie. S’il a l’inconvénient de perdre sa carte maîtresse, le roi de l’épée sans couronne ne va-t-il pas s’arrêter là ? » demanda Rinna.
Rinna parla de ses inquiétudes pour attiser l’anxiété de Stella. Vengeance… non, pas tout à fait ça, mais c’était probablement une taquinerie. Pourtant, l’humeur de Stella n’avait pas faibli.
« Si vous parlez de désavantages, le rang d’Ikki est déjà bien trop faible contre n’importe quel adversaire… mais il n’a pas perdu. Il n’abandonne pas, et c’est pour cela qu’il est ici, où les quatre meilleurs chevaliers-étudiants du Japon sont décidés. Et il gagnera aujourd’hui aussi, c’est sûr, » déclara Stella.
Les yeux de Stella brillaient d’une foi débordante. Et pourquoi pas ? Le Pire avait toujours surmonté ce niveau de crise.
Sans parler du fait qu’on dirait qu’il vient de régler un problème majeur… hehe, pensa Stella.
Elle avait vu l’expression claire d’Ikki il y a un instant. Stella avait souri et avait dit à Rinna — .
« Vous tous d’Akatsuki devriez être prêts pour la défaite. En ce moment, Ikki est… incroyablement fort. »
***
Partie 5
Pendant que Stella et Rinna parlaient, Ikki Kurogane se tenait dans le couloir relié aux sièges du public VIP. Quand la personne qu’il voulait rencontrer était arrivée, il avait levé la tête et s’était levé.
« Père, » déclara Ikki.
Le regard d’Itsuki Kurogane était tranchant, sa réponse brusque. « ... Qu’est-ce que tu fais là ? Ce n’est pas l’heure de ton match ? »
« Je vous attendais, à propos de ce qui s’est passé aujourd’hui. Je veux vous donner ma réponse, » répondit Ikki.
Il s’agissait, bien sûr, de couper les ponts avec Itsuki.
« En ce qui concerne cette option, je refuse, » annonça Ikki.
Les yeux d’Itsuki s’écarquillèrent face à la réponse d’Ikki. Couper les liens équivalait à exiler Ikki pour que la maison Kurogane puisse sauver la face, et aussi terrible que cela puisse être, Ikki en bénéficierait quand même parce que cela signifiait qu’ils n’interféreraient plus avec sa vie. Itsuki ne pensait probablement pas qu’Ikki rejetterait cela.
Mais Ikki l’avait fait. Il ne s’agissait que de son point de vue, et celui de personne d’autre.
« Je n’ai pas vécu comme vous le vouliez, pas vrai ? Au lieu de cela, je ne vous ai causé que des ennuis, et il n’y a pas d’autre chemin que je puisse prendre, donc ça ne fera qu’empirer à partir d’ici... Vous pensez que me renier serait mieux. C’est ce que je pensais aussi. Mais je ne briserai pas nos liens. Au moins, je ne l’accepterai pas, » déclara Ikki.
Pourquoi ne pouvait-il pas haïr son père ? Honnêtement, Ikki ne le savait pas. Mais il serait triste de perdre le lien qu’ils partageaient, alors pourquoi devrait-il se forcer à suivre la volonté de la famille Kurogane ? C’était la réponse finale d’Ikki.
« Est-ce le meilleur choix ? » demanda Itsuki.
Itsuki était visiblement confus, une expression rare pour son visage normalement sans émotion. Ikki n’avait pas reculé.
« Eh bien... de votre point de vue, Père, un fils si rebelle doit être un ennui, » déclara Ikki.
« Ça n’a pas d’importance. Est-ce ce que tu veux ? » demanda Itsuki.
« ... Quoi ? » demanda Ikki.
Les pensées d’Ikki se figèrent. Itsuki... avait demandé l’avis d’Ikki. Mais pourquoi ? Ikki trébucha sur ses paroles à cause de la confusion, et Itsuki continua.
« Je suis le chef du Kurogane, gardien de l’ordre parmi les chevaliers de ce pays. C’est ce qui a été décidé dès ma naissance. J’ai été éduqué dans ce but, donc je vis ma vie sans rien savoir d’autre. Je ne peux pas choisir d’être autrement. Mais tu perturbes l’ordre des Kurogane. Tu as choisi de te pousser sur un chemin périlleux, atteignant le niveau de ces quarts de finale nationaux malgré le sang versé en cours de route... et je ne peux pas soutenir tes efforts ni célébrer tes réalisations. Et je ne le ferai pas non plus à l’avenir. »
Rigueur envers tous. C’était un devoir transmis de génération en génération chez les Kurogane, l’un d’eux étant gravé dans son nom.
« Voilà qui je suis. Veux-tu m’appeler ton père ? » demanda Itsuki.
À cet instant, Ikki avait imaginé la vie d’Itsuki Kurogane en tant que personne. Itsuki, né du grand-père d’Ikki, Genma Kurogane. Bien que Genma soit le fils du grand héros, il considérait Ryouma Kurogane avec mépris pour avoir rejeté les traditions des Kurogane, et s’était allié aux anciens du clan qui avaient la même opinion. Il avait à moitié éjecté son père Ryoma de la famille, et avait arraché la position de chef pour lui-même.
Né sous la direction d’un tel homme, Itsuki n’avait pas de frères, alors Genma et les anciens lui avaient imposé tous leurs idéaux comme prochain chef de famille. Avant qu’il ne puisse penser par lui-même, il avait reçu une éducation approfondie, sa personnalité en développement ayant été mise de côté pour que leurs idéaux puissent être écrits dans son nom même — Itsuki [1].
Pas de compromis et pas de pitié, seulement de la discipline et du devoir envers la nation. C’était qui était le père d’Ikki. Il n’était pas étonnant qu’il suggère de le renier lorsqu’il ne pouvait plus s’occuper de son propre fils.
Donc Ikki avait réfléchi, mais...
Mais ce n’est pas vrai, pensa Ikki.
Cette image ne correspondait pas, une fois qu’Ikki y avait pensé. Si Itsuki voulait le renier, pourquoi lui demander son avis ? Parce que... Les idéaux d’Itsuki ne couvraient pas seulement la nation, mais aussi les Blazers. Non seulement pour le bien-être du pays, mais aussi pour son peuple. Accablé de responsabilités envers les deux, cet homme qui ne connaissait rien d’autre que la responsabilité était arrivé à sa conclusion après mûre réflexion. Des yeux endurcis fixèrent Ikki droit dans les yeux lorsque la question fut posée, et en les voyant... Ikki avait souri amèrement. Maintenant, il avait compris. Ils étaient vraiment père et fils, parce que...
Je trouve la même maladresse dans les paroles de mon père, pensa Ikki.
La réponse d’Ikki était donc claire.
« C’est très bien. Avoir un père comme ça, c’est bien, » répondit Ikki.
Ikki regarda Itsuki en réponse et fit un grand signe de tête.
« Les parents et l’enfant n’ont pas vraiment besoin de s’entendre. Parfois un père force son fils à suivre sa propre morale, et parfois un fils se rebelle pour prendre un chemin différent. S’opposer, se battre, c’est courant, n’est-ce pas ? » déclara Ikki.
Était-ce tout ce que c’était ? Itsuki ferma les yeux un moment pour réfléchir à la réponse de son fils.
« Je vois. C’est en effet un argument familial que l’on peut voir n’importe où... et le désaveu face à de telles querelles est en effet excessif, » déclara Itsuki.
Il soupira, et les coins de sa bouche se courbèrent légèrement vers le haut. Juste à ce moment-là...
« Les réparations du ring sont terminées. Le deuxième match du troisième tour débutera dans cinq minutes, » l’annonce du match avait retenti et Ikki se tourna vers la salle d’attente.
« D’accord, j’y vais, » déclara Ikki.
« Ikki, tu es devenu une personne emplie de noblesse, » déclara Itsuki.
Derrière lui, les louanges d’Itsuki retentissaient.
« Haha. » Ikki avait ri dû à la gêne, et alors qu’il s’en allait... il avait finalement compris pourquoi il ne pouvait pas en venir à haïr Itsuki.
« Tu ne peux rien faire, alors n’essaie pas. »
Peut-être que ces mots n’étaient pas ce qu’Itsuki voulait vraiment dire. Après tout...
Mon nom est Ikki [2] Kurogane... ! pensa Ikki.
« Aussi limité que vous soyez, vous devez briller plus que tout autre. »
Le nom qu’on lui avait donné contenait ce vœu.
Alors je vais vous le montrer, pensa Ikki.
Il ouvrirait la voie qu’il s’était choisie, surmonterait tous les obstacles et brillerait !
J’y vais — seulement trois de plus pour atteindre le sommet ! pensa Ikki.
Notes
-
1Itsuki, 鉄巌 : « Roche de fer »
-
2Ikki, 輝 : « Une lueur »
***
Partie 6
« Ahh ! Quel soulagement que le concurrent Kaga soit vivant ! Je m’inquiétais de la tournure que ça prendrait. »
« Aussi choquant que cela puisse paraître, un seul organe interne a été endommagé, de sorte que la capsule l’a complètement guéri en une heure. »
« Nous pouvons vraiment apprécier la technologie médicale moderne aujourd’hui ! »
« Et le personnel médical est excellent, en particulier le traitement d’urgence impeccable de Shinguuji-san. Rien de moins de la part de l’ancien troisième Blazer du monde. »
« On pourrait dire que le Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée n’existe que grâce à la médecine moderne et aux excellents chevaliers=mages qui travaillent ensemble. »
La sonnerie interrompit le commentaire d’Iida et Yaotome pour signaler la fin de la pause, alors Iida s’éclaircit la gorge.
« Maintenant, il est temps de commencer le deuxième match du troisième tour ! Accueillons les deux concurrents qui entrent sur le terrain ! » déclara Iida.
Les lumières brillaient sur le ring, et le public était encore plus enthousiaste que lors du match précédent, ce qui montrait à quel point le second match avait retenu l’attention.
« Apparaissant de la porte bleue, venant de l’Académie Akatsuki, la concurrente de première année, Sara Bloodlily ! Elle a été nommée la Kaléidoscope uniquement en raison de son pouvoir de manipuler le concept des couleurs, mais maintenant sa vraie force est révélée ! Sa Caricature Pourpre est un pouvoir polyvalent et puissant au-delà de l’équité, capable de même reproduire les Blazers et leurs Arts Nobles ! Murata-pro l’a jugée équivalente à un Rang A, une concurrente surprise ! Quel genre de combat sera son troisième round !? » déclara Iida.
« Hmm ? Est-ce qu’il y a eu un changement d’humeur chez la concurrente Bloodlily ? » demanda Yaotome.
« En effet, elle porte une tenue différente de celle de ce matin, habillée correctement cette fois-ci. Quelle déception pour certains dans l’auditoire, mais un grand soulagement pour les régulateurs de la TV ! » déclara Iida.
« Eh bien, il y a ça, mais… son expression est tout à fait nouvelle, » déclara Yaotome.
« Expression ? » demanda Iida.
« Oui. Jusqu’à présent, chaque fois que la concurrente Bloodlily se tenait sur le ring, je disais que son attention errait, ou qu’il n’y avait aucune ambition en elle… elle n’était pas vraiment concentrée, mais… maintenant, je peux sentir une forte concentration et une motivation, » déclara Yaotome.
Le public avait ressenti la même chose. Certes, Sara avait été léthargique face à ses adversaires précédents, mais maintenant elle était différente. Elle avait les yeux aiguisés d’un prédateur ciblant une proie, fixant la porte rouge.
« Oui, c’est une bonne expression chez la concurrente Bloodlily ! Peut-être qu’après avoir libéré son vrai pouvoir, elle n’a plus besoin d’être faible ! Nous attendons de plus en plus avec impatience son troisième round ! Mais maintenant, son adversaire au troisième tour fait son entrée ! » déclara Iida.
La voix de la commentatrice avait attiré les regards du public, des dizaines de milliers de personnes, sur la porte rouge.
« Doté de la puissance magique la plus faible et de la technique d’épée la plus forte, il coupe à travers des adversaires puissants et grimpe ainsi dans le classement du tournoi ! Cette jeune joue maintenant en quarts de finale nationale, l’anormal Rang F que tout le monde connaît ! Issu de l’académie Hagun, le concurrent de première année, Ikki Kurogane ! » déclara Iida.
« Ahh ! Kurogane-kun ! Faites de votre mieux ! »
« Ne perds pas ! Mets-y tout ton cœur ! »
En voyant Ikki, le public avait applaudi en signe de soutien. Par rapport au deuxième tour, il y avait eu beaucoup plus de voix.
« Wôw ! C’est un encouragement impressionnant ! Il y a un tonnerre d’applaudissements de la part de l’auditoire, accueillant le concurrent Kurogane ! » déclara Iida.
« En raison de notre situation géographique, il y a beaucoup de spectateurs d’Osaka. Ils connaissent la force du concurrent Ikki plus que quiconque, puisqu’il a gagné contre deux grandes puissances locales, l’ancien roi de l’épée des sept étoiles Yuudai Moroboshi et l’Oeil des Cieux Byakuya Jougasaki. Sans oublier…, » répondit Yaotome.
« Sans oublier ? » demanda Iida.
« Le contraste de son visage doux et de sa force virile est bien accueilli par les dames. Même moi, je suis une fan…, » déclara Yaotome.
« Je… Je vois ! Mais s’il vous plaît, soyez impartiale dans vos explications, » déclara Iida.
« Je le sais même si vous ne me le dites pas, » Yaotome répondit d’un ton légèrement fâché, puis leva ses lunettes, et commenta après avoir vu l’expression sur Ikki qui venait d’entrer. « Mais à l’instar de la concurrente Bloodlily, le concurrent Ikki semble aussi avoir eu un changement d’humeur. »
« Vraiment ? » demanda Iida.
« Oui. Le concurrent Ikki, un combattant avec une capacité magique extrêmement faible, a été étiqueté en tant que Rang F. Je crois que la plupart d’entre nous connaissent ses Arts Nobles, Ittou Shura et Ittou Rasetsu, sont limités à une fois par jour en raison de cette caractéristique. Parce qu’il a utilisé Ittou Rasetsu dans la bataille contre l’Oeil des Cieux aujourd’hui, il n’a plus d’atout pour ce match. Pourtant, malgré ce désavantage, il semble très détendu. Il n’y a aucune trace de stress ou de désespoir… Comme on peut s’y attendre de la part du chevalier qui a atteint cette étape malgré son rang inférieur. Sa force physique, et bien sûr sa force mentale aussi sont tout simplement extraordinaires, » déclara Yaotome.
Avec l’appui du public et les louanges des présentateurs, Ikki s’était dirigé droit vers le ring et s’était tenu à la position de départ. Devant ses yeux, Sara, qui avait déjà terminé ses préparatifs, le regardait droit dans les yeux.
« Avant de venir ici, j’ai parlé à mon père. Je ne peux pas dire que nous nous sommes réconciliés, mais je pense que notre relation est meilleure maintenant… grâce à vous, Sara-san, » déclara Ikki.
Les paroles de gratitude d’Ikki avaient rendu son visage brillant. En revanche, l’expression de Sara restait raide.
« Je l’ai déjà dit, je n’ai pas besoin de ta gratitude… Tu dois absolument tenir ta promesse, » déclara Sara.
En effet, ses paroles n’avaient aucune valeur pour elle. Ce qui l’intéressait, c’était la promesse, rien d’autre. Ikki hocha la tête.
« Bien sûr. Je ne manquerai pas à ma parole… mais ça veut dire que je ne peux pas perdre. J’ai promis de combattre Stella en finale. Même si mon père s’en était mêlé, j’aurais dû l’écraser. C’est pour ça que je gagnerai. Je vous vaincrai et je serai le roi de l’épée des sept étoiles. C’est ce que j’ai décidé ! » déclara Ikki.
En déclarant cela, Ikki manifesta son Dispositif, et pointa à la fois son épée aiguisée et son regard encore plus vif vers Sara.
Sara avait brandi son Dispositif, son pinceau et sa palette. Son regard en réponse n’était pas plus doux.
« … J’ai aussi une promesse, une promesse égoïste. Mais c’est… le seul fil qui me relie à mon père. Je ne reculerai pas. Je te battrai, c’est sûr — ! » déclara Sara.
« Bien. Vous et moi, dont la promesse… dont l’âme, laquelle est la plus forte ? Testons-nous là-dessus ! » déclara Ikki.
Dotés d’un esprit combatif, ils attendaient tous les deux le signal du départ. L’air portait une tension brûlante, et alors qu’il s’approchait d’un point critique à chaque seconde qui passait — .
« Les deux concurrents sont prêts, donc sans plus attendre, le deuxième match du Festival des Sept Étoiles de l’Art de l’Épée commence ! COMMENCEZ — ! »
***
Partie 7
Sara Bloodlily avait été la première à se déplacer, ramassant la peinture sur sa palette si rapidement que même Ikki, qui se concentrait sur la vitesse, ne pouvait la voir clairement.
« Couleur de la Magie — Jaune Brillant du Flash. »
Un mouvement brusque de son bras dispersa de la peinture jaune dans l’air, et une explosion de lumière éclata après ça, remplissant instantanément le dôme et brûlant la vue de tout le monde dans un blanc pur.
« Argh ! »
« Qu’est-ce qu’il y a de si brillant ! »
« La Couleur de la Magie de Bloodlily surgie d’un coup, assez brillante pour nous forcer à fermer les yeux comme une grenade flash ! Elle vient d’utiliser une technique qui nous fait pleurer ! »
Bien que la présentatrice Iida avait fermé ses yeux en raison de la douleur, Yaotome à ses côtés s’attendait à l’attaque, et avait évité la douleur en plaçant des lunettes de soleil avant le flash. Leur vue n’avait été gênée que quelques secondes avant le retour de la couleur.
« Aah, ma vue se rétablit... wôw !? C-C’est... ! » s’exclama Iida.
Le public avait probablement partagé son choc à la vue de centaines de soldats squelettiques tenant des fusils d’assaut alignés en formation dans l’arène.
« C’est la Caricature Violette — le Bataillon Nécro qui est apparu au deuxième tour ! La concurrente Bloodlily l’utilise immédiatement maintenant ! » déclara Iida.
« Puisque c’est connu, elle n’a probablement plus besoin de le cacher, » déclara Yaotome.
Rinna, regardant depuis les sièges du public, s’émerveillait devant une telle initiative dans le combat.
« Ohh ? C’est un début hautain. Ce n’est pas son genre. Est-ce qu’elle et le Pire se sont disputés ? » demanda Rinna.
« J’ai entendu dire qu’ils avaient fait un pari. Si elle gagne ce match, Ikki devient son modèle, et si elle perd, elle ne lui redemandera pas. Quelque chose comme ça, » répondit Stella.
Rinna fut stupéfaite pendant un moment de cette information, puis gloussa de rire. Ayant été témoin du scandale causé par Sara à la fête, elle avait pu le comprendre.
« Je vois. C’est insupportable de continuer à être dérangé par quelqu’un comme elle... cependant, » déclara Rinna.
En retirant son cache-œil, Rinna avait plissé ses yeux hétérochromes et avait souri méchamment.
« Ce pari était peut-être stupide. Cela n’a-t-il pas allumé la flamme de la motivation chez quelqu’un sans ça ? Le Pire est assez habile, mais ce ne sont que des arts martiaux et des techniques physiques. Ce pouvoir n’englobe qu’une seule personne. Comment vaincra-t-il le pouvoir organisé de l’armement moderne avec sa propre force ? » demanda Rinna.
La déclaration de Rinna reflétait le cœur de la situation. Un bataillon contre un seul combattant, des armes à feu contre une épée. Bien que simple, la disparité entre eux était difficile à surmonter, et elle était particulièrement efficace contre Ikki qui manquait d’attaques à zone d’effet et d’attaques à longue distance. Le premier geste de Sara avait mis le doigt sur la faiblesse du Pire.
Bon jugement. Comme je le pensais, elle m’a très bien observé, pensa Ikki.
Voyant une centaine de bouches de canon pointées vers lui, Ikki avait souri amèrement. Ce Bataillon Nécro avait été battu au deuxième tour par le Ten’i Muhou du Mangeur d’Épées Kuraudo Kurashiki. Ikki pouvait utiliser exactement la même technique, mais... il ne pouvait pas réaliser le même exploit. Le physique spécial de Kuraudo avait permis d’encaisser les tirs d’une centaine d’armes à feu. Ikki ne pouvait pas le reproduire.
Sara a étudié ce que je peux faire et ce que je ne peux pas faire, pensa Ikki.
« Mais... c’est seulement s’ils frappent tous ! » déclara Ikki.
Les lèvres d’Ikki s’étaient penchées vers le haut, montrant... la confiance. Et puis, son action suivante avait choqué tout le monde dans la salle.
« Quoi ! Quoi !? Kurogane marche vers l’avant, il ne se dérobe pas aux fusils !? » s’écria Iida.
En effet. Sans évasion ni défense, Ikki marchait calmement vers les canons de la formation de squelettes. Sans hâte ni tension, il se rapprocha. Naturellement, l’armée de squelettes ne voulait pas laisser s’échapper une proie aussi stupide, et ils avaient tiré à l’unisson.
« Tir simultané — ! Les coups de feu impitoyables se précipitent vers le concurrent Kurogane sans défense ! » déclara Iida.
Une tempête de plomb avait éclaté, une partie heurtant la surface du ring et raclant la pierre en produisant de la poussière blanche ce qui obscurcissait la silhouette d’Ikki.
« Ne me dites rien. Est-ce que cela a été décidé si facilement !? » s’écria Iida.
L’anxiété d’Iida avait été partagée par le public, mais en un instant, cette inquiétude avait été jugée inutile !
« Qu-Quoi !? »
« Incroyable !? »
Des cris de surprise étaient venus du public alors qu’Ikki sortait du nuage de poussière blanche sans être blessé, continuant son avance.
« Ils ne touchent pas !? Malgré cette pluie de balles, Kurogane n’a pas perdu une goutte de sang ! Quel genre de magie est-ce que c’est ? » demanda Iida.
Yaotome secoua la tête. « Ce n’est pas de la magie. »
« Est-ce peut-être le Ten’i Muhou qu’on a vu du concurrent Kurashiki ? » demanda Iida.
« Non, c’est aussi faux. Le Ten’i Muhou est une technique antipersonnel. Il ne peut pas détourner autant de balles. Ce que Kurashiki a fait en même temps repose sur ses réflexes surhumains, sa contre-attaque marginale. Personne d’autre ne peut imiter cela... Ce qui s’est passé tout à l’heure, c’est que le concurrent Ikki utilisait une technique complètement différente, une technique qui ne lui permettait pas d’être frappé dès le départ. Iida-san, vous souvenez-vous du deuxième match du deuxième tour du Bloc D ? » demanda Yaotome.
« Bien sûr ! Le match entre la concurrente Momiji Asagi et la concurrente Shizuku Kurogane ! Ah... c’est le Pas sans Trace !? » s’écria Iida.
Cette fois, Yaotome hocha la tête.
« Mélangeant un jeu de jambes normal et le Pas sans Trace, il désoriente les squelettes et confond leur suivi. Même si un fusil d’assaut n’a pas besoin d’un ciblage précis, s’il n’est pas dirigé vers l’endroit où se trouve la cible, bien sûr qu’il va manquer, » déclara Yaotome.
« C’est donc ça ! Rien de moins de la puissante technique du Dieu de la Guerre, Torajirou Nangou ! » déclara Iida.
« Bien sûr, mais ce qui est le plus incroyable, c’est le niveau de la technique physique du concurrent Ikki qui lui permet d’utiliser Pas sans Trace, à l’origine destiné à combattre un seul adversaire, contre une armée. Seuls le Dieu de la Guerre lui-même et la Princesse Yaksha pourraient faire de même, » déclara Yaotome.
Alors que Yaotome exprimait son admiration — .
« A-Aah ! En entendant l’explication, le Bataillon Nécro change de formation ! » s’écria Iida.
Ne se concentrant plus sur un seul endroit, les squelettes avaient déployé leurs tirs sur une ligne horizontale.
« Cela rendra le mouvement du concurrent Kurogane insignifiant ! » déclara Iida.
Mais avant qu’Iida puisse appeler ça une situation désespérée, Yaotome marmonna. « Comme c’est stupide. »
Son raisonnement avait été révélé dans l’instant qui avait suivi. Lorsque l’armée des morts-vivants passa du tir concentré au tir horizontal, Ikki abaissa son centre de gravité, puis bondit en avant vers la formation à une vitesse fulgurante. Les squelettes lui faisaient face avec des armes à feu — mais leur tactique était fausse. Ikki avait utilisé le Pas sans Trace parce que leur tir focalisé était au-delà de ce qu’il pouvait gérer. Mais lorsqu’ils avaient étendu leur objectif, le facteur le plus important, la densité des balles, avait été affaibli !
Un barrage de ce genre est quelque chose que mon Ten’i Muhou peut repousser ! pensa Ikki.
Il n’y avait plus besoin de les embrouiller !
« La foule rugit ! Kurogane a percé le barrage et a tranché en plein dans la formation ! » s’écria Iida.
Ikki déchiqueta les soldats squelettiques en d’innombrables morceaux de papier, et le bataillon nécro riposta. Mais ils ne pouvaient pas surpasser la vitesse d’Ikki à bout portant. Quelle que soit la puissance d’un fusil, sans l’avantage de la distance, une épée était plus forte et plus rapide !
« I-Incroyable... ! »
Le public avait tremblé de voir Ikki abattre les soldats squelettiques les uns après les autres.
« Une personne... peut vraiment faire quelque chose comme ça sans utiliser la magie... ! »
« C-Cool... »
Les Chevaliers-Mages avaient été tout aussi inspirés par le talent d’Ikki à manier l’épée. Le président du comité d’organisation, Yuuzou Kaieda, le Tonnerre du Jugement s’était adressé à Itsuki assis dans un siège adjacent.
« Mon Dieu, votre fils est quelque chose de tourbillonnant. À ce niveau, rien qu’avec la technique physique, il n’y a probablement pas cinq personnes au Japon qui pourraient l’égaler, » déclara Kaieda.
« ... Il n’a rien d’autre. »
Itsuki répondit sans émotion comme toujours, mais Kaieda ne s’attendait pas à une réponse, sachant la position de l’homme. Peu de temps après, il était retourné son regard vers l’arène située en contrebas.
Impressionnant... voir ce mouvement, c’est comme voir le Dernier Samouraï dans sa jeunesse. Et c’est fait par un jeune en première année qui vient de passé à l’âge adulte. Comme c’est effrayant ! pensa Kaieda.
Et en même temps, il avait eu pitié de lui.
Le fait d’être de rang F signifiait qu’Ikki n’était pas digne d’être un Blazer. Un Blazer de Rang E n’aurait qu’un bleu à cause d’un tir de fusil, parce que le pouvoir magique agirait pour protéger la chair, mais un Blazer de Rang F ne pourrait pas faire cela. Et la moitié du travail de Chevalier-Mage exigeait un combat rapproché, donc pour un Rang F, c’était une occupation très dangereuse. Ainsi, il était sous les prérequis nécessaires et donc même pas éligibles.
Il en était de même pour les Blazers obligés de s’inscrire dans les académies de Chevalier-Mage des pays de la Ligue. Le Rang F était la norme internationale pour indiquer que c’était moins qu’un vrai Blazer, trop fragile pour survivre dans le monde des Chevaliers-Mages. De ce point de vue, l’opposition obstinée d’Itsuki à la chevalerie d’Ikki était naturelle pour un père et pour un superviseur s’occupant d’un subordonné imprudent. Pourtant, ce Rang F pourrait faire face d’une manière appropriée à un Rang A. Un tel miracle était rare et absurde.
Kaieda l’avait compris, et il n’avait pas pu s’empêcher d’avoir pitié.
Si seulement il était un Rang E, il pourchasserait ce sommet plus facilement, pensa Kaieda.
Et sur le ring, Ikki avait finalement abattu le dernier membre du Bataillon Nécro.
« Et à l’instant, Kurogane a annihilé l’armée des morts-vivants ! F-Fort ! Même sans son atout Ittou Rasetsu, la Caricature Pourpre de la concurrente Bloodlily ne pouvait pas résister ! » déclara Iida.
Le roi de l’épée sans couronne avait surmonté le premier coup de Sara sans une égratignure. Tout le monde avait applaudi la silhouette calme, mais féroce qui se tenait sur le ring. Mais... au milieu de ces acclamations, le visage d’Ikki était sinistre.
« En même temps, comment va-t-elle gérer ce monstre, hein ? » déclara Iida.
La commentatrice avait immédiatement remarqué la raison de l’expression d’Ikki.
« Qu’est-ce que c’est que ça !? La concurrente Bloodlily est partie ! » s’écria Iida.
Elle avait disparu. La Bloody Da Vinci, Sara Bloodlily, ne se trouvait nulle part sur le ring de cent mètres de diamètre. S’était-elle échappée ? Avait-elle quitté le terrain ? Le compteur de dix secondes devait-il alors commencer ?
Non, elle est ici, pensa Ikki.
Ikki savait qu’elle ne s’enfuirait pas. C’était la Couleur de la Magie en action de Sara, une magie pour tromper les yeux des gens qui l’entouraient, leur faisant voir Sara comme une pierre sur le bord de la route.
On pouvait encore la voir cette fois-là, mais... maintenant je ne la trouve plus du tout, pensa Ikki.
Elle avait dû mettre assez de puissance dans sa technique pour que même Ikki ait du mal à la remarquer.
Mais si c’est tout ce que tu as fait, tu ne m’échapperas pas, pensa Ikki.
Ce n’était pas aussi furtif que le Chasseur. Au mieux, elle était seulement invisible, ce qui voulait dire qu’il pouvait l’entendre. La salle était circulaire et les sons de l’auditoire l’avaient couverte. Dans ce son se trouvait... un vide en forme humaine !
« Là-bas ! » s’exclama Ikki.
Il n’avait fallu qu’une fraction de seconde à Ikki pour passer de la vue au son, localiser Sara, et frapper vers elle. Une fois l’attention focalisée, l’effet du Gris Pierre avait disparu, et Sara ne pourrait pas s’échapper — .
« C’est très bien... J’ai gagné assez de temps, » déclara Sara.
— Mais elle n’en avait plus besoin.
*Clash!*
La lame d’Ikki était descendue sur le corps sans défense de Sara, et... avait été bloquée par une autre. Une silhouette était apparue entre eux, tenant la lame qui la protégeait.
Ikki ne pensait pas qu’il pouvait vaincre Sara avec une seule attaque. Depuis son combat au deuxième tour, il s’attendait à ce que Sara utilise la Caricature Pourpre pour matérialiser l’image d’un Blazer, et il n’allait pas battre en retraite, peu importe qui serait ce Blazer. Il attaquerait avec tout ce qu’il avait. Si un seul coup n’était pas suffisant, il n’avait qu’à ajouter un deuxième et un troisième. Sa détermination était...
Pas possible... !? pensa Ikki.
... ébloui par la vue devant lui — blanc pur sans une tache d’impureté. Il ne pouvait le confondre avec personne d’autre, ce corps faiblement brillant comme le soleil à l’aube, et cette paire d’épées comme des ailes blanches...
« Caricature violette — Edelweiss, les Ailes Jumelles. »
La plus forte épéiste du monde se tenait devant lui.
***
Partie 8
Edelweiss, les Ailes Jumelles, un nom même connu par ceux qui n’étaient pas chevaliers. Son apparence avait fait taire la salle, et dans ce calme étouffant… elle avait calmement levé sa paire d’épées en forme d’ailes horizontalement.
« A-ha-a-a — !? »
À cet instant, Stella, assise dans le public, avait tenu son corps avec ses deux mains. Elle avait senti la pression démoniaque de l’aura de l’épée que les Ailes Jumelles avaient émise juste en prenant une position, une pression si menaçante que cela avait donné envie à Stella de détourner ses yeux.
E-Effrayante... ! pensa Stella.
Cette pression n’était pas dirigée vers elle, mais malgré cela, son corps tremblait de façon incontrôlable et des sueurs froides s’échappaient.
Si loin, mais on dirait quand même qu’une épée est pointée sur ma gorge ! pensa Stella.
Elle pouvait sentir la froideur glaciale de la lame, elle pouvait voir la différence insurmontable entre les deux, rien qu’en voyant la femme !
C’est l’épéiste le plus fort du monde…, pensa Stella.
« Qu’est-ce qui s’est passé !? La criminelle la plus infâme du monde, se tenant au sommet de l’art de l’épée, les Ailes Jumelles Edelweiss elle-même, se tient devant nous ! En cet instant, Sara Bloodlily a convoqué une puissance inimaginable ! »
« Comment… peut-elle même faire quelque chose comme ça… ! »
« Sérieusement… !? »
« Ça doit… être de la triche… ! »
Stella n’était pas la seule à être secouée par l’épéiste d’un blanc pur se tenant sur le ring. Les voix de la commentatrice, de l’experte, de tous les spectateurs avaient tremblé de choc. Et pourquoi pas ? Cette Edelweiss était un faux né du pouvoir de Sara, mais son aura majestueuse n’était pas plus faible que la vraie affaire. Et Ikki, qui l’avait affrontée, le savait mieux que quiconque !
Ikki s’était donc retiré avec tout ce qu’il avait, dans la mesure du possible. La pression de son épée à bout portant avait laissé son cœur sur le point d’éclater, même s’il avait essayé de le calmer. Et plus encore, il se méfiait de la force de Sara en tant qu’artiste, capable de dépeindre la plus forte épéiste du monde sans la moindre erreur.
« … J’ai pensé à tant de possibilités. Même si Stella ou Ouma apparaissaient, je n’allais pas être surpris… mais dessiner ça… ! Maudite Da Vinci ! » murmura Ikki.
« C’est le seul épéiste contre qui tu n’as pas gagné, alors c’est celle que j’ai choisi de dessiner. J’ai dépensé presque tout mon pouvoir magique à la faire, l’image la plus forte de tous les chevaliers que j’aie jamais connue. Et j’ai fait tout cela pour te battre sans aucun doute ! » déclara Sara.
Sara avait déclaré sa victoire, et alors — la vue des Ailes Jumelles se déplaçant était apparue dans les yeux d’Ikki.
« Rap — . »
Une lame blanche avait pivoté vers le bas à une vitesse fulgurante que la commentatrice ne pouvait pas suivre. Toutes les actions d’Edelweiss, de la charge à l’attaque, avaient été silencieuses et n’avaient gaspillé aucune énergie, dépensée uniquement pour le mouvement. L’accélération instantanée de l’immobilité au mouvement rendait ses épées difficiles à voir. Une frappe indétectable à l’œil et à l’oreille. Si c’était une personne normale, la vie d’Ikki se serait terminée sans même remarquer l’attaque. Mais…
« Gah ! »
Le corps d’Ikki savait déjà tout cela et il avait pu se défendre contre la première attaque d’Edelweiss. Pourtant, il n’avait pas de place pour le soulagement par la suite. À l’instant où Intetsu avait paré la lame gauche des Ailes Jumelles, sa lame droite avait déjà atteint le nez d’Ikki !
« — Kuh ! »
Heureusement, Ikki avait prédit la suite. Il avait calmement incliné la tête pour se dérober, bien que sa joue ait été éraflée. Il avait même frappé avec Intetsu en contre-attaque. En réponse, Edelweiss étendit également ses deux épées — et lança une autre attaque !
« Ahhhhh — !! »
Des épées de noir et blanc étaient entrées en collision et s’étaient collées l’une à l’autre, avec des étincelles se dispersant dans le vent. En effet, Ikki était en conflit avec elle. Il avait besoin d’Ittou Shura dans le passé, mais il pouvait maintenant suivre les épées des Ailes Jumelles sans cela ! Était-ce parce que la représentation de Sarah était inférieure ? Non. Ikki pouvait dire que cette fausse Edelweiss n’était pas plus faible que la vraie Edelweiss qu’il avait combattu à l’Académie Akatsuki. Le tranchant de ses épées, sa puissance et sa présence étaient toutes identiques. Mais pour l’égaler sans Ittou Shura…
C’est juste à quel point je suis devenu plus fort ! pensa Ikki.
Il avait acquis la technique de l’épée d’Edelweiss avec son Vol de Lames, et appris les signaux neuromusculaires pour l’utiliser au combat. Il avait gagné beaucoup d’expérience de ce combat, et donc la force martiale d’Ikki était beaucoup plus grande. Même sans Ittou Shura, il pouvait déjà suivre !
Avec ça, je peux au moins endurer ses attaques ! pensa Ikki.
« Haa ! »
Et finalement, la fausse Edelweiss avait pris du recul par rapport à l’épée.
« OHHHH ! I-Incroyable ! Il a repoussé les Ailes Jumelles, Edelweiss, le plus fort épéiste du monde ! »
« Allez ! Roi de l’épée sans couronne ! »
« Ikkki-kuuuun ! Gagneeeeeeee ! »
Ikki n’avait pas répondu aux applaudissements, mais il avait l’intention de faire ce qu’ils disaient. Peu importe à quel point cette image était proche de la réalité, il devait la battre. Il ne pouvait pas s’enfuir. Ikki s’était avancé pour poursuivre l’Edelweiss en difficulté.
Non, pas bon — ! pensa Ikki.
Il n’aurait pas dû faire ça.
« — Gah !? »
Au moment où Ikki s’avança, sa vision fut tachée de rouge. Tout son corps avait semblé brûlé et son sang s’était répandu. Ikki Kurogane avait été coupé un nombre incalculable de fois.
C’est… c’est… ! pensa Ikki.
« Kurogane progressait vers elle en même temps, mais il s’était soudainement mis à saigner ! Qu’est-ce qui vient de se passer !? » s’écria Iida.
« C’est… un déchirement dans l’air ! » déclara Yaotome.
« Yaotome-pro !? » demanda Iida.
« J’en ai déjà entendu parler… ! L’attaque des Ailes Jumelles est la plus forte du monde. Cette vitesse, ce tranchant, tout est hors-norme ! Les endroits où passe sa lame sont marqués par le vide ! Avec sa finesse, même l’atmosphère ne sait pas qu’elle a été coupée en morceaux… ! » déclara Yaotome.
Yaotome avait dit la vérité. L’espace dans lequel Ikki était entré pour poursuivre Edelweiss était marqué par elle, comme si des lames de vent flottaient dans les airs. C’était exactement comme l’Art Noble d’Ayase Ayatsuji, Marque du Vent, mais cette fausse Edelweiss n’avait qu’à frapper avec ses épées pour provoquer ce phénomène. Elle n’avait pas été repoussée par Ikki, mais elle battait en retraite à cette fin, et Ikki s’y précipita. Sentant que quelque chose n’allait pas, il s’était arrêté, mais ce n’était pas facile de s’arrêter quand il imitait les mouvements d’Edelweiss, et cela lui avait laissé d’innombrables blessures sur le corps.
Mais Ikki savait qu’il n’avait pas le temps de regretter, pas lorsqu’il luttait contre la plus forte épéiste du monde. Il abandonna toutes ses pensées et concentra le précieux pouvoir magique qu’il avait récupéré dans ses jambes. Tout comme Stella et les autres chevaliers normaux, il ajouta de la force à ses pieds et se retira de la portée d’Edelweiss aussi vite qu’il le put. Pas une milliseconde plus tard, l’argent avait éclaté dans l’espace où son cou avait été. Même un instant de retard aurait laissé sa tête danser dans les airs.
« Ha ! Ha… ! Ah ! »
Le prix à payer avait été le pouvoir magique restant d’Ikki. Le simple fait d’entrer dans sa portée lui avait pris tout ce qu’il avait, et il n’avait pas pu réussir une seule attaque. Toujours accroché à la vie, Ikki était convaincu.
N’est-ce pas pire qu’Edelweiss à l’époque ! pensa Ikki.
La dernière fois, Edelweiss n’était pas sérieuse jusqu’à la dernière attaque. Elle avait seulement repoussé Ikki, sans chercher sérieusement à le tuer. La femme devant Ikki était clairement différente, et surtout, elle était impitoyable. Elle utilisait même des techniques qu’il n’avait pas vues pour remporter la victoire !
Ikki avait pris ses distances et avait réfléchi, mais Edelweiss ne le poursuivit pas. Au lieu de cela, elle avait tourné l’épée de sa main droite et l’avait poignardée dans le sol.
*Shnk.*
« Ah — gah !? »
Vingt mètres plus loin, du sang s’était à nouveau répandu sur le corps d’Ikki, et il avait ressenti une douleur comme si chaque partie de son corps était percée par la lumière. Une sorte d’attaque magique ? Non, Ikki s’était immédiatement souvenu de ce que c’était.
Dokuga no Tachi... ! pensa Ikki.
À l’époque, la véritable Edelweiss avait utilisé la même technique que la sixième épée secrète d’Ikki. C’était une technique d’épée pénétrante qui transmettait des vibrations dans le corps de l’adversaire à travers la lame, endommageant les organes internes. Le Dokuga no Tachi d’Ikki l’avait fait en touchant le Dispositif de l’adversaire, mais la fausse Edelweiss avait utilisé le sol du ring comme support, forçant les vibrations dans le corps d’Ikki de loin.
Puis Edelweiss s’approcha d’un Ikki paniqué pour décider du match. Dévorant la distance entre les deux combattants en un clin d’œil, elle frappa avec ses deux épées de toutes ses forces. Malgré des spasmes sur tout le corps, Ikki devait répondre, et il avait tenu Intetsu au-dessus de sa tête pour parer. Voyant que ses frappes ne rencontreraient pas la chair, Edelweiss avait modifié ses efforts, et toute son énergie — avait été transférée à ses jambes !
« Guh ! Ha ! »
Tandis qu’Ikki relevait sa garde, elle s’était baissée vers son corps sans défense. Un coup de pied de la plus forte épéiste du monde avait eu un impact qui avait pu frapper le torse, et celui-ci s’était enfoncé dans le plexus solaire d’Ikki, projetant son corps vers l’arrière. Comme s’il avait été emporté par un camion, le corps d’Ikki avait glissé à l’extérieur du ring et s’était écrasé dans la cloison devant le public. La barrière qu’il avait heurtée avait été déracinée et, ensemble, ils avaient remonté les escaliers entre les sièges du public, s’arrêtant finalement à la rangée du haut.
L’impact de ce qui ressemblait à un accident de la route mortel avait laissé le public à proximité, qui ne voyait plus rien d’autre que l’escalier cassé et la traînée de sang, tel un tapis, incapable même de crier. Le Pire au sol, face au ciel nocturne, était… immobile.
***
Partie 9
« I-I-I-I-Inteeeeeeense — ! Un corps humain pesant environ soixante-dix kilos a été lancé comme un boulet de canon ! Kurogane est hors du ring, et le décompte a commencé ! Peut-il revenir !? Peu importe, est-il encore en vie !? Elle est trop forte ! Le fier roi de l’épée sans couronne, qui a vaincu le roi de l’épée des sept étoiles, l’Oeil des Cieux, et Raikiri a été complètement écrasé ! Face à une telle puissance, il n’y a aucun doute ! Tout le monde ici, y compris moi, peut dire que devant nous se trouve l’épéiste la plus forte du monde, les Ailes Jumelles Edelweiss elle-même ! » déclara Iida.
Si c’était vrai, il ne pourrait jamais gagner. Aucun chevalier au niveau étudiant, même à son apogée, ne pouvait être son adversaire. Cette compréhension désespérée était partagée par tous les témoins de la scène, même Stella qui avait placé toute sa foi en Ikki et voyait maintenant le résultat à bout de souffle.
« Ikki… ! » cria Stella.
Il ne peut pas gagner… ! pensa Stella.
Elle ne pouvait pas l’imaginer victorieux, peu importe ses efforts. Sa propre expérience du pouvoir avait rendu la vérité indéniable. Cette bêtement grande différence de force entre les combattants, c’était comme un chat domestique défiant un tigre. Mais la vraie horreur, c’est la Bloody Da Vinci qui avait dessiné ce tigre.
Qui aurait pu penser qu’elle était aussi puissante… ! pensa Stella.
« Cinq ! Six ! Sept ! »
Pendant que le compte continuait, Stella se mordit la lèvre dans la frustration, et son expression douloureuse était partagée par les spectateurs qui avaient applaudi Ikki et qui étaient maintenant assis silencieusement. En voyant la bataille à sens unique, même les amateurs pouvaient voir la différence flagrante entre le Pire et la Bloody Da Vinci. Le monde des chevaliers mages fut finalement décidé par magie, et même si Ikki s’était bien battu, il était toujours un Rang F. Quel était l’intérêt de continuer vers l’inévitable ?
Ainsi, pas une seule personne n’avait remarqué que l’homme qui devrait ressentir le désespoir le plus profond, qui avait dépensé toutes ses forces et qui gisait maintenant face au ciel nocturne… souriait avec confiance.
***
Partie 10
« Huit… »
La voix de l’arbitre avait tremblé pendant qu’Ikki, avec un grognement comme s’il sortait du lit, sautait du haut des sièges du public, passait la cloison cassée, revenait sur le ring.
« Quoi ! Quoi !? Kurogane se tient au chiffre 8 du décompte comme si rien ne s’était passé. Il est de retour dans le combat, et avec une telle légèreté, comme s’il n’avait pas été blessé malgré une attaque aussi brutale !? Comment est-ce possible !? » s’écria Iida.
L’animatrice Iida avait parlé avec confusion et incrédulité. En revanche, la commentatrice Yaotome avait parlé avec compréhension.
« En fait, il est plus ou moins intact, » déclara-t-elle.
« Même si cet écrasement a creusé un chemin dans le béton !? » s’écria Iida.
Yaotome hocha la tête. « Oui, et c’est pour ça qu’il va bien. Un chevalier normal se serait écrasé avec des dégâts mortels, mais le concurrent Ikki a fait exprès de rouler de façon si voyante, dispersant dans le sol l’énergie qui normalement aurait dû détruire son corps. »
Toute la déformation de la barrière et de l’escalier aurait dû affecter le corps d’Ikki, mais Ikki avait habilement déplacé son poids pour disperser l’énergie cinétique et ainsi endommager son environnement.
« Par conséquent, les dommages causés par l’attaque de tout à l’heure étaient plus faibles qu’il n’y paraît, » déclara Yaotome.
« Est-ce que ce genre de chose est possible… ! » s’écria Iida.
« En théorie, c’est plus proche d’une chute de judo que d’une technique à l’épée, une compétence physique de base que les non-Blazers peuvent aussi utiliser. Bien sûr, il est extrêmement difficile d’éviter de tels dommages. Seul le concurrent Ikki, avec son excellence suprême en capacité physique et en arts martiaux, peut le faire aussi efficacement, » déclara Yaotome.
Et après avoir échappé à ces dégâts, Ikki avait utilisé le compte à rebours pour reprendre son souffle, se rétablissant pendant un peu plus longtemps.
« I-Incroyable… ! » s’exclama Iida.
La voix d’Iida était emplie d’admiration pour cet homme si jeune qu’il aurait pu être le fils d’Iida. Admiration non pas pour le talent d’Ikki, mais pour la volonté d’Ikki qui n’avait même pas faibli un peu malgré la situation.
« Quel esprit combatif ! Alors que tout le monde pensait que le match avait été décidé par la force écrasante de la Caricature Pourpre, le concurrent Kurogane n’a pas du tout abandonné ! Il suit le rythme, d’une façon ou d’une autre ! » déclara Iida.
Mais c’est tout ce qu’il peut faire, pensa Yaotome.
Assise à côté d’Iida et louant Ikki, Yaotome analysa la situation de manière plus rationnelle. Peu importe à quel point Ikki pouvait se battre, ou à quel point la volonté d’Ikki était forte, est-ce que ça comptait ? Avec son atout Ittou Shura, ce serait différent, mais comme Ikki ne pouvait pas utiliser cette technique, l’écart entre lui et l’épéiste dessinée par Sara Bloodlily ne pouvait être comblé avec seulement le courage et la volonté. Il n’était pas plus près de la victoire. Ikki avait dépensé son pouvoir magique limité sur cet échange et avait été repoussé, tandis que Sara n’avait pas été blessée une seule fois dans ce match. En fait, Ikki n’avait même pas réussi à endommager la fausse Edelweiss. Franchement, la différence était injustement grande.
Je ne pense pas que cela devrait continuer, pensa Yaotome.
L’arbitre était d’accord. « Concurrent Kurogane… allez-vous… continuer ? »
Ikki avait ri amèrement, sachant à quel point ces mots étaient inquiétants. Perdre contre cette adversaire ne serait pas une honte. Personne ne le critiquerait. Mais la réponse d’Ikki était simplement…
« Bien sûr, » répondit Ikki.
Il n’avait pas reculé. Était-ce par entêtement ? Non. En fait, Ikki n’avait aucune raison de battre en retraite.
« Je connais les limites de la fausse, » déclara Ikki.
***
Partie 11
« L-Le concurrent Kurogane déclare son intention de se battre ! L’arbitre a l’air troublé, mais il le permet ! Malgré cette déclaration audacieuse, peut-il renverser cette situation désespérée ? » demanda Iida.
« Il bluffe, n’est-ce pas ? »
« Ça doit être ça, non ? Il a été battu, non ? »
« Mais je ne pense pas qu’Ikki-kun le fasse… »
Le public avait hurlé face à la déclaration d’Ikki, mais peu l’avaient cru. Ce doute n’était pas déraisonnable, car Ikki n’avait rien pu faire contre la fausse Edelweiss. Et celle qui croyait le moins les paroles d’Ikki était son adversaire Sara.
« La Caricature Violette n’est pas réelle, mais j’ai représenté exactement le même pouvoir. Assez de bravades, » déclara Sara.
Elle connaissait sa propre technique, donc elle savait qu’il n’y avait aucune faiblesse à exploiter pour Ikki. Comme il s’était contenté de voler la maîtrise de l’épée d’Edelweiss, il ne pourrait jamais gagner contre la Caricature Pourpre, qui reproduisait exactement le sujet original. Sa représentation était supérieure, et c’est pourquoi Sara avait dessiné Edelweiss. La confiance de Sara dans sa victoire était absolue.
Mais Ikki ne s’était pas recroquevillé.
« … Ouais, au début j’ai été surpris par sa force, encore plus grande que quand j’ai combattu les vraies Ailes Jumelles. Mais après avoir croisé les lames plusieurs fois, il est facile de voir que ce que vous avez fait n’est qu’une façade. La peinture d’une pomme n’a aucun goût, même si elle est fraîche. Une peinture de fleurs n’a pas de parfum, quelle que soit la beauté de leur floraison sur votre toile. Votre Edelweiss est la même, » déclara Ikki.
Il plaça le bout de son épée vers Sara, et parla avec une certitude sereine. « Avec moi, à mon plus faible, j’effacerai ce faux. »
***
Partie 12
La confiance anormale d’Ikki troublait Sara, mais peu importe à quel point elle y réfléchissait, elle ne pouvait que la voir comme une fanfaronnade. Bien qu’il ait fait face à l’image de Sara, il avait fini par être submergé et expulsé du ring.
Il n’y a pas le moindre doute que mon image va gagner ! pensa Sara.
Comme si elle répondait à sa pensée, la fausse Edelweiss s’avança sans bruit et effectua des attaques consécutives avec ses deux épées.
« Haaaa ! »
L’acier noir était entré en collision avec les éclairs blancs qui descendaient, mais c’était une épée contre deux. Plus important encore, la différence entre les deux guerriers signifiait qu’à mesure que l’échange se poursuivait, Ikki était de plus en plus repoussé. Finalement, avec un bruit de métal, Intetsu avait été rejetée de sa position, laissant Ikki sans défense devant son adversaire. Même si cet adversaire était une fausse, il ne manquerait pas cette ouverture fatale. L’épée droite descendit vers la tête d’Ikki.
C’est réglé —, pensa Sara.
Sara était sûre de sa victoire, mais Ikki se balança calmement d’un côté et évita la frappe qui aurait pu le diviser en deux. Et avec son épée déviée, il s’élança horizontalement vers l’arrière. L’élan du coup avait forcé Edelweiss, qui l’avait bloqué, à se retirer de la portée de l’épée.
Hein… ? pensa Sara.
Sara avait été stupéfaite de la facilité contre nature d’Ikki à esquiver la frappe décisive.
« Hé, tout à l’heure… »
« Il l’a reconduite ? Vraiment ? »
« C’est peut-être exprès, pour qu’il la poursuive à nouveau ? »
Comme Sara, le public était sceptique quant au fait qu’Ikki ait surpassé Edelweiss, car il n’avait pas eu de succès auparavant. Mais pendant qu’ils regardaient, Ikki répéta l’exploit. La fausse Edelweiss s’était avancée et Ikki avait fait un léger déplacement de ses sourcils. Ikki se pencha en arrière, et dans cette posture, il renvoya la même forte frappe, forçant Edelweiss à reculer une fois de plus. Il était indéniable que c’était lui qui avait eu le dessus dans cet échange. Le bavardage confus… s’était transformé en une tempête d’applaudissements !
« Il l’a fait ! Nous pensions que la fausse Edelweiss battait en retraite exprès, mais il n’y a pas d’erreur la deuxième fois ! Il ne fait aucun doute que le concurrent Kurogane l’a repoussée au corps à corps ! » s’écria Iida.
« Incroyable ! Ce n’était même pas à un millimètre de son nez !? »
« Il a vraiment vu à travers ça… ! Il ne bluffait pas ! »
Les mouvements inattendus d’Ikki avaient enflammé la salle, mais Sara n’avait pas entendu ces acclamations. Sa confusion la laissait incapable de les reconnaître.
Pourquoi, si soudainement… !? Se demanda Sara.
La vitesse et la puissance de son image l’avaient déjà submergé auparavant. Qu’est-ce qui avait changé !? Puis Sara se souvint soudain de ce qu’elle avait entendu à propos d’Ikki Kurogane, qu’il pouvait disséquer la façon de penser d’un adversaire à un degré effrayant de précision.
« Ne me dis pas, c’est la Vision Parfaite… !? » s’exclama Sara.
« Ce n’est pas la peine. »
La personne qui avait nié l’hypothèse de Sara était… Ikki lui-même. Il n’avait pas besoin de lire aussi profondément. En fait, il n’était pas du tout nécessaire de lire son adversaire.
« C’est évident avec juste un peu de réflexion. La capacité d’un Blazer est unique à chaque individu, peu importe à quel point la puissance semble être versatile. Au fond, Sara-san, votre pouvoir n’est que de la matérialisation de votre imagination, » déclara Ikki.
La Couleur de la Magie avait créé un effet associé à la couleur. La Caricature Pourpre avait donné corps à une image qu’elle avait dessinée. Sa capacité ne recréait pas vraiment un sujet, elle ne faisait que matérialiser sa propre imagination.
« Mais à quel point votre imagination peut-elle être précise ? L’apparence est exacte, et avec les yeux d’une artiste suprême comme vous, la capacité physique aussi. C’est assez facile à dessiner pour vous. Mais… après ça ? » demanda Ikki.
Les épées d’Ikki et d’Edelweiss se balançaient à une vitesse qu’aucune personne normale ne pouvait voir, et dans chaque choc, il y avait des feintes dans leurs regards et leurs postures. Dans chaque échange, une bataille d’esprits avait lieu alors que les deux parties rivalisaient pour le contrôle. Ces subtilités du combat — Sara pourrait-elle les capturer avec précision ?
« C’est impossible pour vous, » alors Ikki avait déclaré ça.
C’était l’instinct de ceux qui avaient versé du sang et qui avaient parcouru la frontière entre la vie et la mort. Quelqu’un qui n’avait jamais tenu une épée ne pouvait pas l’imaginer, ce qui signifiait que la fausse Edelweiss ne l’avait pas non plus. Sara ne pouvait pas le reproduire pour son champion.
« Mais alors, je me suis demandé une chose. S’il n’y a pas d’instinct alors pourquoi bouge-t-elle ? Pourquoi se bat-elle ? Je l’ai deviné, puis je l’ai confirmé lors du combat, en baissant à dessein ma garde, » déclara Ikki.
« À dessein… ? » demanda Sara.
« C’est exact. Et grâce à ça, je le sais, » répondit Ikki.
La fausse Edelweiss avait choisi de le faire sortir du ring. Faire des dégâts et forcer un décompte de dix secondes n’était pas une mauvaise tactique — mais contre un adversaire comme Ikki, c’était risqué. Bien qu’il serait soufflé hors du ring, il ne prendrait plus de coups. Et s’il avait saisi l’occasion de reprendre son souffle pendant le compte à rebours ? Et en fait, c’était exactement ce qu’Ikki avait fait. C’était en vérité Edelweiss qui avait perdu son avantage. La vraie n’aurait pas été si naïve. Au lieu d’assumer la victoire, elle aurait vaincu son adversaire plus sûrement. La fausse avait choisi une victoire apparente plutôt qu’une certaine — et Ikki avait confirmé sa supposition à partir de ce choix.
« Ce que vous imaginiez était “Edelweiss qui gagne contre Ikki Kurogane”, donc cette fausse cherche la victoire de façon imprudente. Elle mordra à la moindre ouverture qu’elle verra. Et une fois que j’avais compris cela… c’était facile. Je dois juste feindre des failles. Je dois juste créer des ouvertures qu’elle voit comme des victoires rapides, » déclara Ikki.
Et la fausse Edelweiss se précipiterait, encore et encore. Elle était une image qui cherchait la victoire, et non une créature vivante qui pouvait penser, apprendre et s’empêcher de suivre sa définition de base.
« Des attaques aussi faciles et naïves, aussi rapides, fortes ou fréquentes soient-elles, n’ont pas d’importance, elles ne font pas peur du tout, » déclara Ikki.
« Kuh ! »
Sara ne pouvait pas cacher son agitation devant le sourire confiant d’Ikki, car sa conclusion était juste. Elle n’avait aucune capacité d’imaginer les subtilités du combat, seulement ce qu’elle pouvait voir dans le modèle physique qu’elle avait choisi et l’idée de la victoire. Les Blazers qu’elle avait imaginés et matérialisés avec la Caricature Pourpre pouvaient percer les défenses d’un adversaire par la puissance pure, mais leurs tactiques étaient simples et directes. Si un adversaire exposait une ouverture comme Ikki l’avait fait, il l’attaquait. Ils devaient le faire.
Sara regarda Ikki d’un air furieux. « Mais… et alors quoi !? Même si tu l’as découvert, tu ne peux pas gagner contre elle ! Les techniques que tu utilises ne sont qu’une imitation ! Les Ailes Jumelles sont absolument supérieures au roi de l’épée sans couronne ! Pourquoi est-ce important s’il y a un vrai instinct de combat ? Recréer les spécifications physiques est plus que suffisant pour gagner… ! » déclara Sara.
La déclaration de Sarah était un rugissement inhabituel, comme si elle essayait de se convaincre elle-même. En même temps, la fausse Edelweiss vola droit vers Ikki avec des pas renforcés reflétant la volonté de Sara. Elle avait prévu de remporter la victoire ici, et en réponse à l’intention meurtrière qui se rapprochait, Ikki avait dit…
« Eh bien, ce n’est pas mal, » déclara Ikki.
Il n’avait pas fui, mais avait pris une position décisive et avait affronté Edelweiss de front. Était-ce imprudent ? Après tout, la demande de Sara était raisonnable. Même sans instinct, le corps appartenait à la personne la plus forte du monde. Il était très dangereux d’y faire face sans détour. Et il était vrai que les techniques d’épée d’Ikki étaient une imitation. La compétence et le pouvoir magique différaient évidemment. Le simple fait de comprendre le défaut de la Caricature Pourpre n’avait pas renversé ces faits.
« Mais Sara-san, vous faites une grave erreur, » déclara Ikki.
Elle avait fait un malentendu fondamental sur la nature même du combat et pensait que le résultat dépendait de qui était le plus fort. Non. Une bataille n’allait pas seulement aux plus forts. Il ne s’agissait pas d’une comparaison de chiffres et de spécifications.
Une bataille était de saisir la victoire en un seul instant.
Et donc… il n’y a pas besoin de gagner en tout point, pensa Ikki.
Un seul coup suffisait pour gagner un round. Peu importe l’importance de la différence entre eux… même si l’écart était si ridiculement énorme…
Si je sais d’où ça vient, vaincre le premier coup n’est pas impossible ! pensa Ikki.
À l’instant où Edelweiss avait frappé le sommet de la tête d’Ikki pour sceller la victoire, Ikki avait bougé tous ses muscles à l’unisson, et avec la technique de l’épée copiée sur Edelweiss ainsi que sur son propre Raikou, il avait frappé horizontalement la forme blanche pure devant lui, visant à la couper en deux, avec ses deux mains. C’était la chance de victoire d’Ikki. Comme Sara l’avait dit, la différence entre lui et Edelweiss était énorme. Mais… dire qu’ils utilisaient exactement les mêmes techniques était faux, évidemment. Le Dispositif d’Edelweiss était deux épées, et celui d’Ikki en était une seule, donc leurs styles étaient différents et donc ils utiliseraient leurs épées différemment. Edelweiss avait un style à deux épées très offensif, écrasant son adversaire avec une tempête de coups, mais parce qu’elle tenait une épée dans chaque main, chaque coup était réduit en vitesse et en puissance. Le style à une seule épée d’Ikki utilisait moins de coups, mais chacun était individuellement plus puissant. S’il avait limité l’échange à la première frappe, avant que Edelweiss n’attaque à plusieurs reprises…
J’ai l’avantage — ! pensa Ikki.
« HAAAAAAAA ! »
Les épées traversèrent la nuit, se croisant un instant. Une lame d’un blanc pur avait fendu le cuir chevelu d’Ikki, et au moment où il était sur le point de pénétrer son crâne… Une lame d’un noir pur avait déchiré une ligne horizontale à travers le corps de la plus forte épéiste du monde, réduisant ce corps en lambeaux de papier.
« C-C-C-Coupée ! Le concurrent Kurogane, a coupé cette fausse Ailes Jumelles Edelweiss ! Il a renversé cette bataille désespérée avec une seule frappe ! » s’écria Iida.
« H-Hey, sérieusement !? »
« Il a vraiment gagné… ! »
« L’adversaire est déjà sans défense ! Finissez-le ! »
« Pas… possible… »
Admirative des acclamations du public, Sara ne comprenait pas pourquoi son Edelweiss venait de perdre. Peu familière avec l’art de l’épée, elle ne ressentait que de la confusion. Mais ce résultat était évident pour Ikki.
« Mon épée est différente d’une paire dessinée par une artiste qui n’en a jamais tenu une avant. Cette épée Intetsu est mon âme, et depuis le moment où j’ai marché sur le chemin de la chevalerie, cette épée a été tout ce que je suis, » déclara Ikki.
Son épée n’était peut-être pas comparable à celle des Ailes Jumelels, mais elle contenait son rêve de devenir un homme comme Ryouma Kurogane, son engagement sur le chemin de la chevalerie, sa résistance aux objections de sa famille, sa responsabilité pour les rêves des camarades de classe qu’il avait battus en chemin — et sa promesse avec une fille si précieuse. Son épée était réelle, donc il ne pouvait pas perdre.
« La volonté, la technique et le corps — les choses ne peuvent exister sans les autres, mais il en manquait deux dans votre fausse… comment pourrais-je perdre contre cela ! » demanda Ikki.
En disant cela, Ikki avait abaissé sa position…
« Ce match est à moi ! » cria Ikki.
… et il s’était précipité vers Sara pour conclure ce match.
« Le concurrent Kurogane se précipite vers son adversaire ! S-Si vite ! » s’écria Iida.
Sara ne pouvait que paniquer face à l’attaque d’Ikki, ayant perdu son avantage le plus fort qui avait été obtenu en utilisant la plus grande partie de ses pouvoirs magiques. Il ne lui restait que des bouts de peinture pour dessiner une autre Caricature Violette, et aucun modèle ne pouvait gagner contre quelqu’un qui avait vaincu les Ailes Jumelles.
Je n’arrive pas à trouver quoi que ce soit… ! pensa Sara.
Elle perdrait. Mais si elle avait perdu — .
« Pour le troisième tour, si vous gagnez, je serai votre modèle. Mais si vous perdez à la place, alors vous renoncerez complètement à faire de moi votre modèle… qu’en dites-vous ? »
— Ikki ne serait jamais son modèle, et elle n’achèverait jamais l’héritage de son père. Après avoir parcouru le monde, Ikki était celui qu’elle avait finalement trouvé. Elle ne pouvait pas facilement changer d’avis et en trouver un autre. Il ne s’effacerait jamais de son esprit, Sara le savait. La prémonition d’une défaite absolue était effrayante.
Non… Je ne l’accepterai pas, pensa Sara.
Son vœu d’achever ce tableau était son seul lien avec son père. Elle ne pouvait pas le perdre… alors elle s’était sentie déchirée. Mais comme Sara avait appris à peindre, elle en était venue à en profiter. Ses émotions s’étaient transformées en jalousie. Sara avait passé la moitié de sa vie à travailler pour remplir l’espace vide dans la peinture de son père, et en cours de route, elle avait essayé de le faire plusieurs fois. Chaque fois, elle avait échoué. Au début, la peinture du messie brûlant des démons était faite avec un talent d’amateur, plus ou moins autodidacte, et les couleurs faisaient douter le spectateur de ses sens… mais avec une telle peinture sans succès, elle pouvait partager la passion brûlante d’un homme qui était mort, un artiste sans nom. Sara était maintenant mondialement connue, sa renommée et ses compétences étaient bien plus grandes que celles de son père, mais elle ne pouvait pas terminer ce travail. Elle était frustrée, mais elle l’admirait. Un jour, un jour… elle voulait peindre quelque chose qui n’aurait pas l’air inférieur dans cet espace. Ce n’était plus pour le chagrin qu’elle avait voulu compléter la peinture de son père. La fierté de Sara Bloodlily, la fierté d’une artiste, était en jeu. Elle ne pouvait pas accepter de perdre cette opportunité. Alors qu’Ikki pariait sa vie pour sa chevalerie, Sara pariait sa vie pour son art.
Je ne peux pas perdre… non plus ! pensa Sara.
« Caricature Pourpre — Roi de l’épée sans couronne ! » déclara Sara.
Avec une vitesse encore plus rapide que celle des épées d’Ikki et d’Edelweiss, elle avait dessiné un faux Ikki — quatre exemplaires. Les yeux d’Ikki s’élargirent de surprise. Il s’était précipité au corps à corps parce qu’il pensait que Sara n’avait plus rien, et une telle contre-attaque dépassait les attentes. Mais il n’avait vacillé qu’un instant.
« Prenez ça ! »
Bien que les quatre faux aient eu Ittou Shura, Ikki en avait décapité un immédiatement, et à son prochain souffle en avait coupé un autre. C’était simple, puisqu’il était face à lui-même et qu’il connaissait les forces et les faiblesses, les mouvements et les habitudes mieux que quiconque. Ces copies médiocres ne correspondaient pas, même si quatre exemplaires attaquaient à l’unisson, quelle que soit l’exactitude de leur reproduction.
Sara le savait. L’homme qui avait battu son modèle le plus fort, les Ailes Jumelles, ne pouvait pas être découragé par quelque chose comme ça. Mais il y avait une chose qu’elle croyait ne pas perdre contre Ikki, sa passion pour la peinture.
Dans cette seule chose, je ne vais certainement pas perdre contre toi… ! pensa Sara.
Pour qu’elle le dessine, elle devait matérialiser sa propre âme. Elle mettait sa passion et son âme dans la toile, et elle avait vu le jour. C’est ce qu’est toujours la peinture !
Alors qu’Ikki tuait sa troisième copie, Sara avait pris une grande inspiration et insuffla le restant de son pouvoir magique dans le Pinceau du Déiurge. Elle avait commencé à imaginer la passion qui l’habitait.
— D’abord, ça devrait être un homme, pensa Sara.
Pas quelque chose de féminin. Même avec son adversaire devant elle, elle avait donné la priorité à ce qui lui semblait juste, et pour ce genre de passion sauvage, un homme gros comme un rocher était le meilleur. Des bras comme des bûches qui balayent tous les obstacles. Des jambes comme des piliers qui pourraient écraser toute raison. Une énorme épée de diamant qui couperait tous ceux qui s’étaient dressés contre sa volonté. Sa chair était aussi dure que de l’acier soudé. Du sang chaud comme le magma coulait à travers son corps. Des vêtements imbibés de sang comme un ancien gladiateur. Sara avait esquissé l’incarnation de sa passion sur une toile blanche, où l’image s’était répandue sans pause pour une réflexion consciente. Dans sa transe, l’inspiration et les passions débordaient, et après avoir esquissé la majeure partit de la silhouette, au moment même où elle s’apprêtait à ajouter la couleur…
« Ah… »
Elle était si choquée qu’elle avait perdu sa voix. Sans réfléchir, elle envoya son pinceau danser sur la toile pour créer le visage de cet homme. Sara regarda ce qu’elle dessinait inconsciemment — et sourit avec amertume.
« … Hé, je m’en souviens…, » murmura Sara.
Et elle savait qu’il n’y avait pas de meilleure façon d’incarner sa passion. C’était — la forme de son âme !
« Caricature pourpre — Mario Rosso… ! » cria Sara.
Les derniers fragments du pouvoir magique de Sara avaient été infusés dans le tableau, le matérialisant, et un gladiateur sanglant dans la fleur de l’âge de trois mètres de haut était apparu sur le ring. À ses côtés, Sara cria. « Ikki… c’est la fin… ! »
Sa voix ne contenait pas une once d’anxiété, et les lèvres d’Ikki se plissèrent vers le haut pendant qu’il coupait le dernier faux. Il avait compris d’un seul coup d’œil que la création de Sara n’avait rien à voir avec les contrefaçons d’avant. Comme son Intetsu, c’était son âme rendue réelle, avec une chaleur qui piquait sa peau.
« C’est mieux comme ça… ! » déclara Ikki.
Mais avant même qu’Ikki ne puisse charger vers l’avant, Mario Rosso s’était rapproché et avait descendu son énorme épée sur la tête d’Ikki à la même vitesse que celle de la fausse Edelweiss. Une telle frappe renforcée par sa force écrasante pouvait diviser le ring en deux. Mais elle n’avait pas pu atteindre Ikki, qui avait donné un coup de pied de toutes ses forces sur le ring, avait utilisé son extraordinaire vue pour s’échapper d’un cheveu, et…
« Saigeki ! »
Utilisant l’épée secrète qui concentrait toute sa force sur un seul point, Ikki poignarda entre les sourcils du gladiateur sanglant. C’était une frappe nette et sans marge d’erreur. Pourtant… le corps de pierre de Mario Rosso ne bougeait pas le moins du monde. L’épée d’Ikki ne pouvait pas percer une seule couche de sa peau. Mario Rosso s’était tordu la tête pour se débarrasser d’Intetsu, puis avait balayé son énorme épée vers l’Ikki en l’air. Incapable d’esquiver dans les airs, il se hâta de se protéger avec son épée, mais — .
« Gah !? »
À l’instant où cette épée de diamant avait touché Intetsu, le corps d’Ikki avait été frappé par un impact sans précédent, l’emportant comme une balle de baseball. Il avait glissé sur des dizaines de mètres jusqu’au bord du ring. Après avoir atténué une partie des dégâts en roulant, comme il l’avait fait contre Edelweiss, Ikki s’était immédiatement relevé, mais…
« Guh… ! »
Le simple fait d’être frappé lui avait écrasé les deux bras, brisant les os de ses doigts jusqu’à ses épaules. Intetsu était encore en l’air après avoir été frappée et Mario Rosso s’approchait déjà pour porter le coup final. Son énorme corps s’était élancé vers l’avant avec une vitesse incroyable, balançant son épée avec toute sa force pour couper sa cible. Contre cela, Ikki avait déjà perdu son arme et même ses bras…
« J’ai gagné ! » cria Sara.
Mais pendant que Sara parlait, le sang s’était répandu sur l’anneau, le sang… bouillant comme du magma. Ses yeux s’étaient élargis alors qu’elle était en état de choc. La seule coupure n’était pas celle d’Ikki. Comment est-ce possible, alors qu’Ikki n’avait même pas son épée ? Au fur et à mesure que l’idée lui passait par la tête, Sara avait compris la réponse. Le mouvement d’Ikki pendant qu’il roulait, les positions des deux combattants — .
N... Non… ! pensa Sara.
Suspendues en l’air, les déformations de vide que l’épéiste la plus forte du monde avait sculptées avec ses frappes rémanentes étaient encore présentes. Oui, après avoir su que sa propre lame ne pouvait pas pénétrer, Ikki avait intentionnellement attiré Mario Rosso là-bas. Et tandis que du sang brûlant se répandait, Ikki se déplaçait, plongeant sous les déformations du vide comme lorsqu’il roulait devant elles, passant sous Mario Rosso. Comme une flèche, il se précipita vers l’Intetsu qui tombait et avait saisi sa poignée avec ses dents, franchissant les derniers pas, et puis…
… il avait enfoncé Intetsu dans Sara, toujours sous le choc.
***
Partie 13
« Gah… ha… »
Le sang coulait de la bouche de Sara, et elle était tombée à genoux. L’incarnation de sa passion s’était transformée en papier et s’était envolée dans le vent. Le match était décidé.
« C’est ma victoire, » déclara Ikki.
« … Oui. »
Sara était restée silencieuse face aux paroles d’Ikki pendant un moment, mais elle avait finalement reconnu la réalité d’une voix calme. Elle avait déjà épuisé toutes ses techniques et sa volonté, mais quand même… elle avait perdu.
« Mais… Je ne peux pas tenir cette promesse, » déclara Sara.
Les yeux d’Ikki s’étaient écarquillés, mais Sara s’en fichait. Et si on se moquait d’elle comme d’une lâche, qu’on lui reproche d’être une menteuse, qu’on la rejette comme un chien, ce n’était pas important.
« Je suis la fille d’un homme qui est mort en tombant de sa toile. Cette passion… Je n’abandonnerai pas, » déclara Sara.
Ikki fut surpris, mais il soupira d’exaspération… et sourit.
« Quelle personne sans espoir ! » déclara Ikki.
Cela le troublait, mais il était aussi heureux. Sara avait vu le visage souriant d’Ikki alors qu’elle perdait connaissance et, pour la première fois, elle était devenue jalouse de Stella. Un jour… si elle tombait amoureuse… elle voulait aimer quelqu’un comme ça.
***
Partie 14
La Bloody Da Vinci s’était effondrée comme une marionnette sans fil, et l’arbitre avait annoncé la victoire d’Ikki.
« C’est fini — ! Le Roi de l’épée sans couronne contre Bloody Da Vinci ! C’était une lutte acharnée à présenter beaucoup de retournements de situation ! La concurrente Bloodlily a montré sa volonté au dernier moment, mais celui qui reste debout est le concurrent Kuroganeee ! » déclara Iida.
« Il a gagné, il l’a fait ! »
« Il a vraiment battu un adversaire avec ce genre de pouvoir de tricheur !? »
« Ahh ! Ikki-kun est le meilleur !! »
Des applaudissements sans réserve avaient plus sur le vainqueur, mais Rinna Kazamatsuri, de l’Académie Akatsuki avait soupiré de déception.
« Hmph. Dire que même Sara a perdu. Même mon œil du démon n’aurait pas pu prévoir ce résultat… Avec ça, je ne peux pas garder la tête haute devant oncle Tsukikage, » déclara Rinna.
« S’il vous plaît, ne vous découragez pas, ma dame. Il reste encore Ouma-sama et Amane-sama, » déclara Charlotte.
« C’est vrai… Mais je ne comprends pas. Même avec la faiblesse de n’agir que selon son concept, la Caricature Pourpre de Sara aurait sans doute dû reproduire le pouvoir du Sommet blanc. Sara était présente lors du grand nettoyage au Moyen-Orient, alors elle l’a vu de ses propres yeux… Pourquoi a-t-elle perdu ? Ce n’est pas comme si le roi de l’épée sans couronne était dans la même ligue, » déclara Rinna.
« C’est peut-être vrai en ce qui concerne leurs capacités physiques, mais s’il savait d’où viendrait le premier coup de son adversaire, il n’est pas impossible pour lui de gagner. Kurogane-sama a un avantage en termes de style de combat, » déclara Charlotte.
« Différence dans le style de combat ? » demanda Rinna.
« Oui, la technique de l’épée utilisée par Edelweiss et Kurogane-sama permettent d’obtenir la plus grande vitesse et la plus grande puissance en un instant en utilisant instantanément tous les muscles concernés. Mais bien que le concept soit le même, leurs Dispositifs sont différents. Comparé aux fausses épées jumelles d’Edelweiss, Kurogane-sama en utilise une. Dans ce cas —, » déclara Charlotte.
« Ah ! Alors le roi de l’épée sans couronne aura l’avantage de tenir l’épée des deux mains ! » déclara Rinna.
« Exactement. Le nombre total de muscles qu’il a utilisés à cet instant est le double de son opposante. L’énergie cinétique générée est plusieurs fois supérieure. Avec cet avantage et la faiblesse de la Caricature Pourpre, Kurogane-sama a remporté la victoire, » déclara Charlotte.
« Je vois… qu’il y a une telle pensée derrière tout ça, » déclara Rinna.
« Cependant, cela a été possible grâce à la technique à l’épée raffinée de Kurogane-sama. Les gens normaux ne pourront probablement pas toucher la Caricature Violette de Sara-sama, même s’ils connaissent cette idée… Il mérite bien son surnom malgré son rang, » déclara Charlotte.
Les deux femmes n’étaient pas censées être heureuses de la victoire d’Ikki, mais elles admiraient honnêtement la force d’Ikki à battre leur compatriote sans sa carte maîtresse Ittou Shura.
Pourtant, Stella, qui aurait dû être la plus heureuse de la victoire d’Ikki… tremblait. Mais c’était en raison de la façon dont il l’avait fait, puisqu’elle était assez expérimentée pour comprendre sans l’explication. Elle connaissait la vraie raison de sa victoire. Ce n’était pas une question d’épée contre deux, ni de style de combat. Non, celui qui avait frappé le premier dans cet échange était la fausse Edelweiss. Malgré son manque de volonté et de technique, l’épéiste la plus forte du monde n’avait toujours pas perdu l’initiative face à son jeune adversaire. Stella avait vu cet instant et s’était résignée à la défaite d’Ikki. Mais qu’en est-il du résultat ? La lame d’Ikki avait fauché Edelweiss en premier. Stella était confuse, mais quand elle avait réalisé ce qui s’était passé… oui, elle avait tremblé. Parce qu’au moment du contact, Ikki avait fait un geste diabolique.
Ikki l’a probablement aussi réalisé…, pensa Stella.
Comment Ikki Kurogane avait-il pu mal juger la force de son adversaire ? Il devait savoir que même avec ses avantages, la lame de son adversaire l’atteindrait en premier. Il avait donc compensé ce retard en exploitant la faiblesse de la Caricature Pourpre… en attirant la frappe vers sa propre tête, en la prenant avec son propre crâne, l’os le plus dur du corps humain ! Bien sûr, l’épée d’Edelweiss le couperait en deux de toute façon, mais sa vitesse diminuerait par rapport à la découpe de la chair. Une fraction de seconde, pas même un dixième, mais tous les deux avaient frappées avec une vitesse impossible à voir. Cette différence minime avait inversé le résultat, et Ikki avait saisi la victoire contre une adversaire, face à qui même Stella n’avait aucun espoir de vaincre.
Bon sang, quel type… ! pensa Stella.
Utiliser sa propre tête contre la meilleure épéiste du monde, ce n’était pas du tout normal. Rien que l’idée était bizarre, et l’exécuter remettait en question sa santé mentale. Pourtant, c’est ce qu’était Ikki Kurogane, un Rang F que son propre pays ne considérait pas comme un Blazer, non, que le monde ne voyait même pas digne d’être un Blazer, qui était toujours surpassé par ses adversaires, qui avaient toujours parié sa vie dans un combat. Il avait obtenu des victoires en déployant tous ses efforts et, ce faisant, il avait cultivé une force extraordinaire. Avec des tactiques et une ténacité que Stella et les autres Blazers ne pouvaient même pas imaginer, face à des désavantages écrasants, il avait renversé les résultats que tous les autres avaient prévus. C’était la véritable horreur que représentait le Pire, Ikki Kurogane, et ainsi Stella trembla.
Franchement, Ikki, c’est seulement contre toi que je ne sens pas que c’est facile de gagner… ! pensa Stella.
Elle tremblait d’une joie qui dépassait la peur. Peu importe à quel point la différence entre eux était écrasante, elle n’aurait aucun avantage. Quel adversaire serait le plus gênant pour les forts ? C’est ce qu’elle ne pouvait s’empêcher d’aimer chez lui. C’était lui qui pouvait faire face avec sa pleine force. L’esprit, la volonté, la technique, le corps… il pouvait encaisser tout ce qu’elle avait.
Et maintenant… juste un dernier round ! pensa Stella.
Le moment de bonheur avec son rival le plus aimé approchait. Elle pouvait presque tendre la main et le toucher.