Nozomanu Fushi no Boukensha – Tome 8 – Histoire Annexe 2

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Histoire Annexe : Isaac Hart

« Je savais que tu viendrais. Nous aimions tous le sang, mais toi plus que tout. J’ai causé tout ce remue-ménage juste pour toi, » dit un homme en robe avec un sourire. Il se tenait au sommet d’un bâtiment à la périphérie de Maalt. Debout devant lui, il y avait moi, Isaac Hart.

« Je n’ai jamais demandé ça, et tu veux que je sois heureux ? Je n’ai plus rien à faire avec toi. Quitte cette ville immédiatement. »

Si je puis dire, jamais auparavant je n’avais été aussi impitoyable envers mes anciens alliés. Dans le passé, je n’aurais jamais parlé ainsi. Mes alliés étaient mes amis, mes frères et mes camarades. Nos liens étaient plus forts que le sang. Je n’aurais jamais pu imaginer que je couperais les ponts avec eux, mais la vie est pleine de surprises.

Des rencontres inimaginables pouvaient changer la vision des choses. Il n’était plus un allié pour moi. Mais je savais qu’il ne ressentait pas la même chose. Je le savais parce que, si les choses avaient été légèrement différentes, j’aurais été à sa place et il aurait été à la mienne.

Il semblait choqué par ce que je disais, et son visage pâle était devenu encore plus blanc. « De quoi parles-tu, Isaac ? Tu devrais être heureux. Souris comme tu le faisais dans le temps. Notre plan se met en place. Ce qui n’était qu’une chimère pourrait bientôt devenir réalité. Reviens avec nous. Reviens, Isaac ! »

Au début, il avait eu l’air perturbé. Mais son ton était devenu progressivement plus sombre jusqu’à ce que, finalement, il y ait de la colère dans sa voix. Toutes sortes d’émotions se bousculaient en lui. C’était douloureux pour moi aussi, mais rien de ce qu’il disait ne me plaisait. Ni le plan, ni nos rêves, ni le plaisir que nous avions eu ensemble. Je me souvenais de tout ça, mais ça me semblait lointain maintenant. Les souvenirs fanés pouvaient être agréables à évoquer, mais je n’avais jamais voulu y revenir.

« Shumini, tu es un vieil ami, » avais-je dit. « Alors je vais te le dire une dernière fois. Quitte cette ville, ou bien. »

Avant que je puisse en dire plus, des flèches étaient venues d’en bas — et de la magie aussi.

« Il est là ! C’est lui ! » déclara l’un d’eux. Ce n’était pas moi qu’ils visaient, mais Shumini.

« Soyez maudits, humains ! » grommela Shumini. « Nous étions au milieu de quelque chose d’important. »

Shumini avait commencé à rassembler du mana dans ses mains. On aurait dit qu’il avait l’intention d’utiliser un gros sort. Il y avait environ une douzaine d’aventuriers sur la route près du bâtiment, et ils étaient tous impatients de tuer.

« Puissance mystique qui habite toute chose, obéis-moi et réduis tout en cendres, » avais-je scandé. « Tempête de feu ! »

J’avais envoyé une boule de feu sur son bras. Elle n’était pas particulièrement puissante, mais contrairement au sort massif qu’il s’apprêtait à utiliser, je pouvais la lancer rapidement. La boule de feu avait touché le bras de Shumini et avait redirigé son sort. En conséquence, il avait manqué les aventuriers en bas. Il avait touché un bâtiment de la ville. Cette zone avait déjà été évacuée, c’est pourquoi j’avais attiré Shumini ici. Cependant, il est vrai que les propriétaires de ce bâtiment n’apprécieraient guère ce qui s’est passé, mais ils pourraient être dédommagés plus tard.

Shumini regarda les aventuriers qui lui lançaient des sorts et des flèches, puis me lança un regard furieux. « Qu’est-ce que tu viens de faire ? » avait-il demandé. « Pourquoi les aider ? Ce n’est pas ce que tu es. Te souviens-tu de l’époque où nous nous battions côte à côte ? Nous avons tué des humains, détruits des villes, et nous nous sommes régalés de leur sang ! »

« Oui, je m’en souviens. » Je m’étais souvenu des cris cacophoniques des humains alors qu’ils périssaient. Je n’avais jamais remis en question mes actions. Je pensais que c’était ce qui devait être fait.

« Alors pourquoi ! ? »

« Je ne savais rien. Je ne m’attends pas à être pardonné pour ce que j’ai fait, mais je ne peux pas laisser cela se reproduire, » avais-je déclaré.

Shumini avait reculé et était tombé à genoux comme s’il avait perdu l’équilibre. Il s’était mis à rire. « Je vois, tu as donc changé. Je suis sûr qu’un humain t’a trompé. J’ai raison, n’est-ce pas ? Où est l’insolent humain qui t’a trompé ? Je vais aller le tuer. Et tu redeviendras comme avant, n’est-ce pas ! ? »

Je pouvais dire maintenant qu’il ne serait pas convaincu. C’était trop tard. Je savais depuis le début que nos intérêts n’étaient plus les mêmes. Malgré cela, je m’étais accroché à la plus petite lueur d’espoir. Pendant longtemps, nous avions partagé les mêmes objectifs et voyagé ensemble. Peu importe comment les choses avaient changé, je pensais que peut-être je pourrais lui faire comprendre. Mais bien sûr, je ne pouvais pas. J’avais oublié qu’il n’abandonnerait pas si facilement ses aspirations. C’est moi qui avais failli, pas lui.

« Je n’ai pas été dupé », avais-je dit. « Mais si tu as l’intention de continuer à nuire aux habitants de cette ville, je n’hésiterai pas à me retourner contre un vieil ami. C’est pour cela que je suis ici. » J’avais sorti mon épée. C’était l’épée qu’on m’avait donnée il y a longtemps.

« Très bien, alors je vais devoir recourir à la violence, » répondit Shumini. « Je te promets de ne rien faire de trop brutal. Je vais juste te faire mal jusqu’à ce que tu me donnes un nom. »

Il avait sorti son arme, une épée rouge sang. Nos lames s’étaient affrontées. Il maniait un San Arm, une arme spéciale que les vampires possédaient. Avec assez de puissance, leurs lames des ténèbres pouvaient couper n’importe quoi. Les forgerons vampires forgeaient les lames avec le sang de celui qui les utilisait. Elles pouvaient être comprimées et stockées dans le corps, et elles avaient des capacités spéciales.

Le San Arm de Shumini m’avait rappelé des souvenirs. Je l’avais vu comme un partenaire fiable quand il le maniait à mes côtés. Je pensais que si nous nous battions ensemble, nous pourrions réaliser nos ambitions. Maintenant, l’épée me semblait lourde. Ce qui avait été rassurant dans les mains d’un ami était devenu redoutable dans celles d’un ennemi.

Mon arme était la même. Elle n’avait pas été utilisée depuis longtemps et n’avait pas reçu de sang, donc elle avait perdu sa couleur d’origine, mais elle était toujours aussi résistante. Une arme ordinaire s’écaillerait ou se briserait en frappant un San Arm, mais pas cette épée. Pourtant, je ne pouvais pas nier que je n’en avais pas pris soin depuis longtemps.

« Qu’est-ce qui ne va pas, Isaac !? » Shumini avait rugi. « As-tu oublié l’art vicieux de l’épée que tu utilisais autrefois ? Tu penses que tu peux me battre comme ça !? »

Il avait lancé une rafale de coups, me mettant sur la défensive. Je ne pouvais que deviner combien de sang son épée avait dû boire. Cela fait de nombreuses années que nous nous étions séparés. La différence que tout ce temps avait faite était maintenant claire. Je m’étais éloigné de toutes les batailles intenses. Je tuais encore quelques monstres, bien sûr. Mais c’est tout. Mon travail principal était de servir de majordome à la famille Latuule, ce qui n’impliquait aucun combat contre des humains ou des humanoïdes. Pour être francs, mes sens s’étaient émoussés.

Mais même ainsi, je devais le faire. Je devais le faire pour cette ville, et pour elle. J’avais resserré ma prise sur mon épée. Des pointes dépassaient de la poignée. Elles avaient creusé dans ma main et avaient fait couler de mon sang. Mais rien de mon sang n’avait coulé sur le toit. L’épée l’avait bu avant que cela puisse tomber.

Également connues sous le nom d’armes suceuses de sang, les armes San Arms pouvaient absorber le sang de leurs manieurs et de leurs victimes pour gagner en puissance. Cela faisait longtemps que je n’avais pas ressenti cela, ce qui m’avait fait grimacer. Je pouvais sentir mon sang se précipiter dans l’épée. Elle devait avoir faim. Je ne l’avais pas nourrie depuis des années, c’était compréhensible. Mon épée s’était progressivement transformée. Une lame rouge avait grandi autour de la lame mince et argentée. Elle s’était transformée d’une rapière en une grande épée.

Shumini avait vu ça et s’était éloigné de moi. Il savait que c’était mon vrai style de combat. Nous nous connaissions bien. Nos armes, nos techniques de combat, nos idées, nos choses préférées et détestées — rien de tout cela n’était un secret pour l’autre. C’est pourquoi nous ne pouvions pas nous accepter comme nous étions maintenant. Nous nous demandions pourquoi il fallait en arriver là, et pourquoi l’autre camp refusait de comprendre. C’était probablement ma faute. J’avais changé, pas lui. Il était le même qu’avant. J’aurais peut-être dû le laisser me tuer, mais je ne pouvais pas.

« Maintenant, faisons-le, Shumini, » avais-je dit et j’avais préparé mon épée, la tenant à deux mains. Elle était maintenant aussi longue que ma propre taille.

« Maintenant, c’est le vrai toi, Isaac, » fit remarquer Shumini avec un sourire. « Continue comme ça. Souviens-toi encore du temps que nous avons passé à nous battre ensemble. »

Je m’en souvenais déjà. L’esprit combatif avait surgi en moi. Je me sentais comme un chien à qui on présente de la viande, et j’étais envahi par le dégoût de l’injustice. Je réalisais maintenant que ces sentiments s’étaient simplement enfoncés au plus profond de mon cœur, mais que je n’avais aucune intention de les en ressortir. J’avais décidé de les laisser là pour l’éternité.

J’avais brandi mon épée et j’avais accéléré vers Shumini. Shumini m’avait vu arriver et avait positionné son arme. J’avais déplacé ma lame directement vers lui, mais il l’avait parée. Je l’avais prévu, alors j’avais utilisé l’élan pour tourner et lui donner un coup horizontal. Mais Shumini l’avait aussi bloqué avec son épée. Le poids plus important de ma lame l’avait cependant fait reculer un peu, et je l’avais suivi. Je ne m’étais pas retenu du tout.

Des flèches et des sorts avaient été projetés vers lui depuis le sol. Ils n’étaient pas très puissants, alors Shumini les avait simplement repoussés avec son épée.

« Je savais qu’ils allaient m’interrompre, » avait-il dit. Il avait essayé de lancer un autre sort, alors je l’avais frappé sur le côté pour l’envoyer voler. « Tu m’as encore arrêté ? » s’était-il plaint.

« Les aventuriers vont continuer à attaquer. Si tu ne veux pas d’interruptions, allons ailleurs, » avais-je dit.

S’il avait dit non, j’aurais pu le traîner ailleurs par la force. Mais Shumini jeta un coup d’œil aux aventuriers au sol, en vit d’autres courir vers le bâtiment, et hocha la tête. « Très bien. »

Il ne voulait probablement pas que ces insectes rampent autour de lui et le piquent avec des flèches et de la magie. Shumini préférait toujours savourer les délices en paix. Les interruptions le rendaient furieux. Cela me rappelait de doux souvenirs, mais je ne voulais pas y penser.

« Par ici. Viens avec moi, » avais-je dit. Je voulais dire que ce serait sa tombe, mais ça pourrait aussi finir par être la mienne. Je devais prendre ça au sérieux.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

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