Nozomanu Fushi no Boukensha – Tome 7 – Chapitre 2 – Partie 5

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Chapitre 2 : Sauvetage

Partie 5

Les contrats magiques étaient de qualité très variable et avaient toutes sortes d’utilisations et d’effets. Leur utilisation la plus élémentaire et la plus courante consistait à pénaliser celui qui rompait le contrat. Mais même la variété standard pouvait varier en qualité. On pouvait généralement les acheter dans les guildes d’aventuriers ou de commerçants, mais ce qu’Augurey entendait par « bonne » était un peu différent. Ce type de produit n’imposait pas simplement une pénalité, il avait le pouvoir de forcer tous les signataires à respecter les termes du contrat aussi longtemps qu’il existait. Ces types étaient un peu spéciaux, même parmi les contrats magiques dans leur ensemble, et pour les morceaux de papier, ils étaient assez chers. Ils étaient extrêmement dangereux s’ils étaient utilisés avec mauvaise intention, de sorte qu’ils n’étaient pas disponibles dans les guildes et ne pouvaient être utilisés qu’à certains endroits.

« Nous y sommes, » déclara Augurey en arrivant dans un grand bâtiment. « C’est notre temple local dédié à Hozei, le Dieu des contrats. »

Des piliers blancs soutenaient le lourd plafond de l’imposant bâtiment. Il était si grand qu’il avait dû être construit loin du centre de la ville, plus près de ce que l’on pourrait considérer comme la périphérie. Lorsque le roi avait affaire au chef du temple, il se rendait dans un bureau de prêtres qui était apparemment situé au centre de la capitale. Puis ils envoyaient un message à ce temple, et le chef du temple se rendait d’ici au château. Tout cela ressemblait à une affaire complexe. J’avais commencé à me sentir mal pour les prêtres.

Mais de toute façon, malgré la taille énorme de ce bâtiment, ce n’était même pas le temple principal de ce dieu. Les principaux temples des dieux étaient situés un peu partout, alors que l’emplacement de ce temple était déterminé par la ville. J’avais entendu dire que les temples principaux étaient parfois plus petits aussi, donc c’était logique après y avoir réfléchi. Cependant, le Dieu des contrats avait une relation étroite avec les humains, c’est peut-être la raison pour laquelle il y avait un temple aussi grand dans une ville comme celle-ci. Mais je n’avais aucune idée de l’endroit où se trouvait le temple principal.

« Si l’on considère que tu as déménagé de Maalt pour venir ici, tu as assez bien compris la disposition de cette ville, » dis-je à Augurey en entrant dans le temple.

« Je suis ici depuis un certain temps, » avait-il répondu. « J’ai fait beaucoup de promenades en ville pour mon travail et autres, donc à ce stade, j’ai la carte en mémoire. Mais quand il s’agit de ruelles, je ne suis pas aussi confiant. »

Les aventuriers devaient parfois rencontrer leurs clients directement pour certains travaux, comme je l’avais fait pour Laura. Dans ces situations, les aventuriers savaient qu’il fallait connaître le plan de sa ville. Mais on pouvait se demander combien d’aventuriers le faisaient réellement. Les jeunes de Maalt l’avaient fait, du moins, grâce aux conférences que nous avions organisées pour les nouveaux aventuriers. Augurey était peut-être un aventurier dans la capitale aujourd’hui, mais il avait ses racines à Maalt.

Le temple était rempli d’une aura de tranquillité. Non seulement c’est ce que l’on ressentait, mais tous les temples de cette taille abritaient un bon nombre d’utilisateurs de la divinité qui purifiaient l’air quotidiennement, si bien que l’endroit était en fait rempli d’air pur. Un vampire appréciant cet air était un peu étrange, mais un vampire qui pouvait utiliser la divinité l’était tout autant. C’est peut-être pour cette raison que cela ne m’avait pas affecté. Cependant, j’aimais aussi les endroits sombres.

« Bienvenue au temple de Hozei. Qu’est-ce qui vous amène ici aujourd’hui ? » demanda un prêtre après que nous ayons progressé d’un bon pas à l’intérieur.

Au fond de la grande salle, il y avait une statue géante de Hozei, et je pouvais voir les gens la prier. Hozei tenait un bâton qui rendait la justice dans une main et une balance pour garantir l’impartialité dans l’autre. Elle avait les cheveux longs et ses vêtements étaient amples. Ses yeux fixaient droit devant elle, montrant la force de ses convictions, comme si elle ne pardonnait jamais la moindre injustice. Elle demandait à ceux qui se tenaient devant elle s’ils étaient prêts à porter le poids de leurs contrats ou à accepter les conséquences de leur rupture. Les dieux avaient toutes sortes de personnalités, mais Hozei était connue pour être l’une des plus dures. Je préférais les dieux plus décontractés, mais ce n’était pas le lieu de le mentionner.

« Nous sommes ici pour un contrat magique avec la bénédiction de Hozei, » avais-je dit au prêtre. Je n’avais pas eu besoin de préciser la qualité, car les contrats magiques ordinaires n’avaient pas la bénédiction de Hozei. Les temples d’Hozei savaient également comment établir ces contrats standard, mais il était de notoriété publique que ceux-ci étaient produits par une extension de la magie ordinaire. Ce que nous voulions, cependant, c’était un contrat magique qui imposait une limite aux actions du contractant, et la création de celles-ci exigeait de la divinité. Cela signifiait qu’elles étaient faites par des saints et recevaient donc la bénédiction de Hozei.

« Alors, vous devrez l’utiliser à l’intérieur du temple, si cela est acceptable, » déclara le prêtre.

« C’est bien. Pouvons-nous avoir une chambre pour nous seuls ? » demandai-je.

« Oui, je vous emmène dans une salle enchantée par la magie de l’insonorisation. Par ici, je vous prie. »

Le prêtre nous avait conduits devant la statue géante de Hozei et dans un couloir plein de portes. Chaque porte que nous avions passée avait un panneau qui disait « En service » en lettres rouges, donc il y avait probablement des gens à l’intérieur. Finalement, nous avions atteint une porte sans panneau.

« Nous voilà, » dit le prêtre, en ouvrant la porte et en nous invitant à entrer.

Nous étions entrés tous les trois dans la pièce, tout comme le prêtre, qui s’était ensuite tu. Je m’étais demandé ce qu’il faisait jusqu’à ce que Lorraine me frappe sur le côté et me murmure qu’il voulait un don. J’avais complètement oublié cela, mais nous avions préparé un sac en cuir à offrir à l’avance.

« Offrez ceci à Hozei. Nous prions pour qu’elle nous donne sa bénédiction, » avais-je dit en tendant le sac. Le prêtre avait baissé la tête et l’avait pris.

« Le voici, » dit-il en nous remettant un morceau de parchemin qui contenait clairement la divinité. C’était le contrat magique que nous recherchions. « Il est utilisé de la même façon que n’importe quel contrat magique. Il diffère cependant en ce qu’il a un certain contrôle sur vos actions, alors gardez cela à l’esprit. Je dois y aller maintenant. S’il y a quelque chose que vous ne comprenez pas, sonnez cette cloche. Je viendrais tout de suite. » Dès qu’il eut fini son explication, il quitta la pièce.

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« Comment entend-il la cloche si la pièce est insonorisée ? » avais-je demandé en regardant la cloche qui se trouve au milieu de la table. Elle était décorée d’une iconographie religieuse.

« C’est difficile à sentir, mais c’est en fait un objet magique avec une faible quantité de mana, » avait expliqué Lorraine. « J’imagine que cette cloche a une contrepartie qui sonne en même temps que celle-ci. La magie d’insonorisation bloque également une bonne partie du mana, mais je suppose que cette cloche a été spécialement fabriquée dans ce but. »

Son explication semblait logique, mais pour un étudiant en première année de magie comme moi, il m’aurait été difficile d’arriver à la même conclusion. Je pouvais à peine détecter le mana, il me semblait juste être un objet ordinaire. Elle était magnifiquement conçue et fabriquée avec des matériaux de valeur, donc je me demandais plutôt s’il y avait des problèmes avec les gens qui le volaient, si tant est qu’il y en ait. Mais si c’était un objet magique, il était probablement difficile à voler. La plupart des endroits de ce type empêchaient le vol grâce à un sort qui déclenchait une alarme lorsque vous quittiez les lieux. Il y avait des groupes de magiciens qui étaient spécialisés dans ce domaine. Le crime le plus courant dans le monde était le vol, donc ils étaient très demandés et apparemment ils faisaient un tabac.

« Très bien, alors nous n’avons pas à nous inquiéter du prêtre. Devrions-nous discuter du contrat maintenant ? » demandai-je,

« Allons-y. Augurey, êtes-vous prêt pour cela ? » demanda Lorraine de façon menaçante.

« Pour quoi faire ? Je ne pense pas que ce soit grand-chose. »

« Vous êtes sur le point d’apprendre beaucoup de choses. Si vous aviez simplement accepté de vous taire, vous n’auriez pas besoin de savoir, mais ce contrat change les choses. Si nous devons rédiger des conditions détaillées, nous devrons tout vous dire, » déclara Lorraine.

« Oui, je suppose que vous avez raison. Si le contrat m’obligeait simplement à garder le silence sur la façon dont vous êtes venu à la capitale, et que je devais continuer à garder le silence au cas où vous viendriez ouvertement à la capitale à d’autres occasions, je ne pourrais rien dire. Mais si vous deviez appliquer certaines limites, il est possible d’être plus précis sur ce que je ne peux pas dire. Cela ne serait-il pas plus pratique pour vous deux ? »

« Ce serait un grand fardeau pour vous, n’est-ce pas ? Nous pourrions faire un contrat comme ça, mais ce serait vraiment restrictif. Cela pourrait avoir des conséquences imprévues, » déclara Lorraine.

« C’est peut-être vrai, mais si j’étais à votre place, je conclurais le contrat sans me soucier de ces conséquences. Vous avez toujours été plutôt sympa pour les aventuriers. Trop sympa, pourrait-on dire. Surtout toi, Rentt. »

Cela m’avait frappé là où ça fait mal.

« C’est peut-être vrai pour Rentt, mais pas pour moi, Augurey, » déclara Lorraine.

« Que voulez-vous dire ? » demanda-t-il.

« J’ai l’intention de vous dire un certain nombre de choses, mais si vous essayez de vous enfuir sans passer le contrat, je vous poursuivrai jusqu’aux profondeurs de l’enfer et m’assurerai que vous ne pourrez plus jamais me défier. Maintenant que vous êtes entré dans cette pièce, vous allez signer ce contrat, » déclara Lorraine.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

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