Nozomanu Fushi no Boukensha – Tome 4 – Chapitre 3 – Partie 2

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Chapitre 3 : La société de négoce Stheno

Partie 2

« Alors, veuillez m’excuser… »

Après ça, un grand homme au ventre rond entra dans la pièce. Ses vêtements étaient tape-à-l’œil, aux couleurs d’un marchand. Tout son être et sa présence annonçaient qu’il était un individu d’une importance particulière. Si je devais deviner, ce n’était rien d’autre que le chef de la Compagnie Marchande Stheno.

Était-ce incorrect… ? Heureusement, mes suppositions avaient vite été prouvées.

« Alors, vous êtes l’aventurier qui a tué cette Tarasque… Sire Rentt Vivie, exact ? Je m’excuse d’avoir demandé votre présence d’une manière aussi soudaine et brusque. Je suis à la tête de la Compagnie Marchande Stheno, Sharl Stheno. Au regard de ces développements… Je vous présente mes excuses les plus sincères. Si vous le désirez, monsieur, nous avons l’intention de vous offrir des rabais dans notre établissement, ainsi que d’autres moyens de rémunération et d’avantages qui pourraient vous être utiles…, » après ça, Sharl Stheno inclina la tête.

 

 

Même moi, je me sentais un peu mal à l’aise à l’idée qu’on m’ait soudainement offert autant de conditions avantageuses dès le départ. Mais j’avais des soupçons. Y avait-il autre chose dans cet arrangement que je ne connaissais pas… ?

Dans des circonstances normales, de telles concessions étaient habituellement accordées pendant les négociations sur les prix et autres, du moins, c’était comme ça quand j’avais vendu des articles rares à diverses sociétés marchandes dans le passé. Et pourtant…

Les matériaux d’une Tarasque étaient-ils tout simplement aussi respectables ? Ou est-ce que la personne qui souhaitait les matériaux utilisait simplement autant de pouvoir ? Quoi qu’il en soit, je ne pouvais pas baisser ma garde ici. C’était une pensée plutôt exaspérante.

J’avais remodelé mon masque pour que la partie inférieure de mon visage soit visible. Sans laisser remonter à la surface mes vraies émotions, j’avais plutôt ri, m’adressant au commerçant avec désinvolture.

« L’aventurier de classe bronze, Rentt Vivie, à votre service. Et aussi, au sujet de l’état actuel des choses… Il n’y a pas vraiment besoin de tout ça. Après tout, c’est moi qui ai décidé de venir ici aujourd’hui. Dire que la Tarasque pour laquelle j’ai tant travaillée pour la tuer serait maintenant vendue plusieurs fois la valeur estimée de la vente aux enchères… Honnêtement, aucun aventurier ne serait mécontent de ça. En fait, j’étais si content que j’ai même bondi pour me rendre à votre établissement aujourd’hui, » déclarai-je.

Le marchand avait ri en entendant la fin de ma déclaration.

« Vous êtes une personne inattendue et décontractée, Sire Rentt. Tout à fait différent de ce que disent les rumeurs. Elles vous ont peinte comme une personne plus, comment vous le dire… rigide, » déclara Sharl.

C’était une déclaration que je ne pouvais pas ignorer. Jusqu’où les rumeurs à mon sujet s’étaient-elles répandues ? J’avais décidé de poursuivre dans cette voie.

« Des rumeurs, vous dites ? Quel genre ? Pour être franc, je n’ai pas vraiment un bon sens de ces choses, vous voyez. Ce que les autres pensent de moi et tout ça…, » déclarai-je.

J’aurais peut-être été bien connu sous le nom de Rentt Faina, mais comme j’étais maintenant…

Le nombre de personnes avec qui j’avais interagi avait considérablement diminué. À part Lorraine, Clope, et quelques autres, je n’avais presque aucune interaction avec des aventuriers normaux. Peut-être que j’avais ramassé un objet ou deux que les aventuriers avaient laissé tomber et que je leur avais rendu. La conversation ne serait pas particulièrement profonde dans ce cas.

Ce n’était pas que je ne voulais pas leur parler, mais il y avait le danger toujours présent que mon secret soit découvert si je m’attardais. Sharl, d’un autre côté…

« Hmmmm… Sire Rentt. En tant que commerçant, révéler ses sources n’est vraiment pas un comportement respectable, mais cet incident spécifique a été entièrement provoqué par nous. J’ai déjà parlé de concessions, n’est-ce pas ? Je vais vous les dires. Eh bien… pour commencer…, » déclara Sharl.

Oh. Quel marchand d’une empathie inattendue… !

« Par où commencer ? » Sharl avait poursuivi. « Honnêtement, Sire Rentt, il était étonnamment difficile de recueillir des informations sur vous. Nous savions que vous étiez un aventurier — c’était très simple. Mais nous ne savions pas quel genre d’individu vous étiez. Cependant, et je n’étais pas d’accord avec cela, monsieur, les voix des masses vous décrivent comme “un individu des plus effrayants”… »

« Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? » demandai-je.

« Bien que vous soyez un aventurier de classe Bronze, vous ne parlez à personne. Peut-être pourriez-vous être une personne réservée qui ne se soucie pas beaucoup des autres ? Cependant, d’autres aventuriers qui ont été témoins de vos mouvements et de votre comportement dans les Donjons n’ont pas vu les compétences d’un aventurier de la classe Bronze, mais quelque chose de plus, » déclara Sharl.

Je vois… L’aventurier occasionnel avec qui je croisais les chemins… J’avais supposé qu’il y en avait qui m’avaient doublé, moi aussi, quand j’étais en plein dans un combat. C’était une des règles du Donjon de ne pas s’impliquer avec quelqu’un qu’on ne connaissait pas. Mais même alors, rien n’empêchait un aventurier d’en observer sournoisement un autre. Selon la situation, un aventurier peut même observer ouvertement les batailles d’un autre. Ce n’était pas poli, mais ce n’était nullement interdit. La plupart des aventuriers n’y prêtaient pas beaucoup attention tant que le spectateur ne se mettait pas en travers de leur chemin.

Sharl avait dû obtenir ses informations de cette façon en parlant aux aventuriers que j’avais croisés quelque part sur le chemin.

Mais… réservé et ne se souciant pas beaucoup des autres ? Je n’avais pas beaucoup parlé… à part à Sheila à la guilde. Ensuite, il y avait eu Dario à la salle de dissection, même si c’était lui le responsable, et je n’avais pas vraiment parlé à une autre personne là-bas…

Hmm… Avais-je l’air d’une personne sans amis ?

En vérité, je n’en avais vraiment pas. Si je devais montrer quelqu’un du doigt et déclarer qu’il était mon ami… Eh bien, il y avait Lorraine.

Je ne devrais pas trop y penser. Je me sentais déjà seul.

Il était vrai, cependant, que j’avais beaucoup d’amis dans la vie.

« On dirait que vous faites beaucoup d’éloges ! Bien que je ne sois pas quelqu’un d’aussi remarquable. Après tout, il y a beaucoup d’autres personnes qui sont à mon niveau…, » déclarai-je.

Je n’étais pas humble ici. Honnêtement, si je devais estimer mes propres capacités, je serais peut-être un aventurier de classe Argent inférieure, ou du moins quelque part par là ? Bien que j’aie eu pas mal d’atout dans ma manche et que j’aie parfois montré des montées massives de potentiel, ce n’était pas tout à fait le cas dans des circonstances normales dans ma vie quotidienne.

Au contraire, le fossé entre Rentt Faina et moi était assez grand. J’avais aussi la ferme conviction que je deviendrais plus fort à partir de maintenant. C’était une bonne chose.

Sharl avait acquiescé face à mes paroles. « J’avais aussi entendu de telles rumeurs. J’ai aussi entendu dire que vous êtes très efficace, Sire Rentt. Non seulement vous êtes fort, mais vous ne laissez aucune ouverture à vos ennemis. Vous ne vous battez pas pour perdre des batailles, c’est du moins ce qu’on dit… Et que l’aura de la… détermination est présent en vous ? Ça semble presque… inhumain. Ce n’est pas comme si je ne comprenais pas très bien le dernier point, Sire Rentt… »

Ne pas se battre en perdant des batailles… Je me serais échappé si j’avais l’impression que les choses allaient s’aggraver. Bizarrement, cela semblait être tenu en haute estime.

Quant à la détermination… Est-ce que j’avais vraiment tout ça en moi ? Hmm. Je voulais faire de mon mieux et donner le meilleur de moi-même, mais je n’avais pas l’intention de laisser sortir cette étrange… aura ? Pas du tout.

Quant au commentaire sur moi qui semble inhumain… Eh bien. Pour commencer, je n’étais pas humain — non pas que je puisse dire ça, bien sûr. Je me demandais si je pouvais tester Sharl avec une telle déclaration, juste pour voir sa réaction. Mais si je le faisais, ma vie dans la société humaine s’achèverait instantanément. Même s’il s’agissait d’une plaisanterie, à prendre à la légère… Je ne pouvais pas être aussi désinvolte.

« Hmm… Donc, en gros, les masses me voient comme un individu lâche et dangereux ? Ce genre de chose donc ? Alors, il semble que je n’aie pas de traits remarquables, » déclarai-je.

« Pourquoi l’interpréter ainsi, Sire Rentt… ? Quoi qu’il en soit… nous pourrions peut-être laisser cela de côté. Mais il y avait quelque chose que je n’arrivais tout simplement pas à découvrir, peu importe à quel point nous creusions, » déclara Sharl en secouant lentement la tête, une main sur son front. J’avais incliné la tête d’un côté dans la confusion.

« Hmm ? Et qu’est-ce que ça pourrait être ? » demandai-je.

« Votre lieu de naissance, Sire Rentt. Nous savons que vous êtes de l’Empire Rermutt, mais nous n’en savons pas plus que ça. Pourrais-je vous demander où vous êtes né ? » demanda-t-il.

« Hein… ? Moi, Rentt Faina, une personne de l’Empire Rermutt ? » c’est ce que je voulais dire. Cependant, j’avais entendu dire que Lorraine et Sheila avaient coopéré pour cacher un peu mon passé, donc je n’étais pas si surpris.

Sheila, qui avait accès aux dossiers de la Guilde des Aventuriers, avait très probablement modifié certains documents et enregistré cette information avec l’aide de Lorraine. Si je devais le deviner, mes liens étroits avec Lorraine avaient probablement donné l’impression d’être du même endroit qu’elle. Les aventuriers venaient souvent de milieux douteux, mais c’était la nature du travail.

J’aurais pu dire la vérité à Sharl, mais c’était quelque chose que je ne pouvais pas faire avec désinvolte avec un commerçant. J’étais un peu étrange, oui, mais peu d’individus enquêteraient sur quelqu’un aussi intensément. C’était une bonne chose que nous ayons fait toutes les petites choses que nous avions faites pour établir mon identité. En fait, ma rencontre avec un marchand comme celui-ci était aussi l’un des nombreux scénarios que Lorraine avait imaginés.

« Ce n’est rien de si mystérieux, ha. Avez-vous entendu parler de la ville mécanique d’Aavan ? Dans l’Empire Rermutt, bien sûr, » déclarai-je.

Je n’en savais rien. Je n’y étais jamais allé. Lorraine m’avait parlé de l’endroit, c’est ainsi que j’avais appris à le connaître.

Par exemple, je savais que c’était une ville de fer, de magie et de pétrole. Il était bien développé, avec des objets magiques et des machines de toutes sortes. Parmi tout cela, il y avait une pléthore de mécaniciens et de mages. C’était des ouvriers et des artisans qui fabriquaient de nouveaux produits, travaillant 24 heures sur 24, toute la journée, tous les jours. C’était un endroit qui avait attiré de nombreuses personnes à la recherche d’un emploi. Cependant, je ne savais pas si c’était la raison du nombre d’orphelins à Aavan, travaillant comme domestiques et assistants.

Beaucoup d’individus viendraient à Aavan depuis les bidonvilles, attirés par la perspective d’obtenir des moyens pour se nourrir. Moi aussi, je serais l’un de ces orphelins — c’est du moins mon histoire.

Avec cela, j’avais décrit l’atmosphère et les odeurs d’Aavan, des détails dont je me souvenais des croquis que Lorraine m’avait montrés de l’endroit. Sharl, pour sa part, semblait convaincue.

« Je vois. C’était donc quelque chose comme ça…, » déclara Sharl.

Il était impossible de dire si le marchand croyait mes paroles d’un simple coup d’œil. Mais il me semblait que mes paroles étaient quelque peu convaincantes. J’avais répondu à plusieurs de ses questions, et je n’avais pas fait d’erreurs fatales… avec un peu de chance.

J’avais fait une note mentale pour demander à Lorraine la qualité de mes réponses plus tard.

« Il semble que nous ayons eu une longue discussion, Sire Rentt, » poursuit Sharl. « J’ai l’impression d’avoir maintenant une meilleure compréhension de votre personnalité. Hélas, l’heure est venue. La personne qui veut vous parler arrivera bientôt… Cela ne vous dérange pas ? »

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3 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

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