Nozomanu Fushi no Boukensha – Tome 3 – Chapitre 2 – Partie 10

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Chapitre 2 : Et une requête tout aussi singulière.

Partie 10

C’est ainsi que j’avais pu inspecter de nombreux objets magiques.

La variété de la collection de la famille Latuule m’avait impressionné, à part le dirigeable modèle réduit, il y avait le dispositif de protection qui m’avait piégé plus tôt, ainsi qu’un objet qui me donnait une certaine flottabilité. Il y avait aussi des objets pour l’annulation de tous les types de poisons, une arme qui cristallisait le mana en une lame physique, une armure qui combattait aux côtés de son maître tant qu’elle était nourrie de mana… et même une sarbacane qui tirait des boules de feu sur sa malheureuse cible. Je n’aurais jamais pensé que de tels objets pourraient même exister !

Pour moi, deux objets m’avaient plu : le petit dirigeable et un objet magique capable d’altérer la voix de celui qui le maniait. Le dirigeable était… vraiment agréable à bien des égards. Mais ce dernier était un objet qui pouvait m’aider avec ma voix râpeuse. Le problème, c’est qu’un jour, un tel objet me dépasserait.

« Avez-vous pris votre décision ? » demanda Laura, son attitude gracieuse n’avait guère diminué face à mon hésitation et à mes réflexions prolongées.

J’étais reconnaissant de son hospitalité, mais j’étais vraiment un peu trop lent à me décider. Aussi malheureux que ce fût, et aussi regrettable que cela l’ai été, c’était un choix important.

Je n’avais pas d’autre choix que d’accepter les circonstances, et j’espérais que la patience de Laura aurait tenu bon. Mais Laura n’avait pas eu l’air vraiment ébranlée par mes délibérations sans fin.

« En vérité, je suis assez troublé par les possibilités. Hm… ? » déclarai-je.

En me frottant le menton d’une main libre, mes yeux s’étaient posés sur quelques… objets insolites dans le sous-sol. Je n’avais pas pris la peine de cacher ma curiosité, posant la question à Laura presque immédiatement.

« Qu’est-ce que c’est que ceux-là ? » demandai-je.

« Ahhhh… Oui. Comme vous pouvez le voir, Monsieur Vivie. C’est un matériau issu de monstres. Bien qu’il ne s’agisse pas d’objets magiques, je suis quelque peu conquise par leur complexité, et j’en ai donc une petite collection, » répondit Laura.

J’avais regardé les objets en question. Le montant n’était pas du tout « petit », mais peut-être que les Latuules avaient simplement un sens différent de l’échelle. L’écaille d’un dragon, la corne de licorne, les os de géants… Des matériaux précieux étaient empilés les uns sur les autres ou cachés dans des petits recoins ici et là. Ils valaient tous une bonne somme d’argent.

Vraiment impressionnant !

J’avais continué à inspecter la pile, pour tout simplement m’arrêter à un certain objet. Suivant ma ligne de vision, Laura m’avait devancé avec une question qui lui était propre.

« Celui-là est peut-être à votre goût ? » demanda Laura.

« Hmm, peut-être, » répondis-je.

Laura avait récupéré l’objet pendant que je hochais la tête, le tenant devant moi. Il s’agissait d’un récipient long, mince et cristallin avec un liquide sombre et cramoisi scellé à l’intérieur de ses confins.

« C’est une fiole de sang de vampire, » poursuit Laura. « Un matériau couramment utilisé dans la fabrication de médicaments magiques, comme catalyseur alchimique, ou pour la fabrication d’armes, d’équipements, et autres… »

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« Bien que je ne puisse offrir aucune assurance quant à savoir si le fluide à l’intérieur est vraiment le sang d’un vampire, cela m’importe peu, car j’étais plus intéressé par le conteneur en lui-même. C’est un objet magique qui conserve son contenu pendant une longue période, c’est pourquoi je l’ai récupéré lors d’une vente aux enchères, » déclara Laura.

« Vous ne vous souciez pas du fluide qu’il contient ? » demandai-je.

La déclaration de Laura était compréhensible à la lumière des tendances de la famille Latuule où les objets magiques passaient en premier et les matériaux magiques en second. Même ainsi, le sang d’un vampire n’était pas un objet banal.

Il était possible de recueillir le sang d’un vampire qui venait de réapparaître dans un labyrinthe, mais dans la plupart des cas, cela ne se produisait jamais. S’ils étaient livrés à eux-mêmes, les vampires avaient tendance à former des réseaux de relations vastes et complexes, reliant les familiers et les esclaves avec leur pouvoir issu de leur sang. Si un petit vampire devait évoluer davantage, les chances qu’il soit facilement capturé s’amenuiseraient rapidement. Les vampires matures, en particulier, étaient difficiles à distinguer des êtres humains normaux, et ils vivaient très longtemps. Certains vampires exerçaient même d’immenses pouvoirs sociaux à travers le pays, et étaient difficiles à gérer.

En d’autres termes, on ne pouvait pas extraire le sang d’un vampire simplement parce qu’on le voulait. Je n’avais pas pu m’empêcher d’être surpris par la déclaration dédaigneuse de Laura, mais hélas, vu son amour et son intérêt pour les objets magiques, il fallait s’attendre à tout cela. Pour moi, cependant, la fiole dans ses mains valait son poids en or — peut-être un peu plus.

Malgré son manque d’intérêt, Laura avait rapidement fourni une explication plus détaillée du contenu du flacon.

« Eh bien, Monsieur Vivie. La rumeur dit que le sang d’un vampire donne une vie éternelle s’il est consommé, transformant pour ainsi dire la personne en question en un autre vampire. Les nobles stupides qui désirent la vie éternelle achètent souvent de tels objets — et bien sûr, ils peuvent être vendus à des individus de cette nature pour une bonne somme, » déclara Laura.

« Une… Une rumeur ? » demandai-je.

Même moi, j’avais entendu parler de telles rumeurs : si un être humain était mordu par un vampire et injecté avec une partie de son sang, cet être humain deviendrait un vampire à part entière. Edel était un bon exemple, car il avait consommé mon sang et était devenu une existence qui était un peu proche de la mienne. Même les familiers étaient des vampires, mais je suppose qu’il y avait une certaine distinction dans les classifications que je ne connaissais pas.

Dans tous les cas…

« Mais la véracité de ces affirmations est discutable. Il existe effectivement des dossiers sur des individus qui ont bu du sang de vampire, mais ces dossiers mentionnent aussi qu’ils ont perdu la tête et, dans certains cas, qu’ils sont même morts. Dans d’autres cas, ils sont simplement devenus invalides pour le reste de leur vie. Même si, hypothétiquement, il y a eu des individus qui ont réussi à le faire, aucun dossier détaillant de tels événements n’a été laissé de côté. Après tout, les vampires sont immortels, qui d’autre déclarerait ouvertement qu’ils sont des vampires au monde civilisé en général ? » demanda Laura.

Une situation à laquelle je pouvais très bien m’identifier sur le plan personnel, sans doute, puisque je n’avais pas l’habitude d’annoncer ma constitution immortelle au grand public. Certaines personnes particulièrement proches de moi étaient au courant de mon secret, mais même moi, je ne voulais pas laisser de traces de mes perspectives d’évolution pour la postérité.

« Je suppose que oui, » déclarai-je.

« Il ne s’agit donc que d’une rumeur, ni plus ni moins. Pourtant, face aux possibilités d’une vie immortelle ou d’une invalidité, les gens semblaient prêts à prendre de tels risques. Du moins, ces individus semblent exister, peu importe l’époque, c’est pourquoi cette petite fiole aurait un prix tout à fait respectable…, » déclara Laura.

Le ton de la voix de Laura était visiblement méprisant, non pas que je puisse lui en vouloir pour une telle vision des choses. Pour une raison ou une autre, Laura semblait penser que ceux qui cherchaient la vie éternelle avec tant d’insouciance n’étaient que des idiots, du moins, c’est ce que son comportement suggérait. Était-ce vraiment le cas ?

Bien que je ne pensais pas que la vie éternelle était nécessairement une mauvaise chose, mes associés les plus mortels finirent par vieillir et mourir, me laissant assister à leur mort à maintes reprises. Mon cœur finirait-il par pourrir et par lâcher prise face à la perte de tous ceux qui m’étaient chers ? Je ne pouvais pas nier une telle possibilité. Même si je vivais éternellement, ceux qui m’entourent seraient toujours réclamés par la mort. Je suppose que je serais triste, mais l’impact serait faible. Petit, oui, mais répété deux fois ? Trois fois ? Des centaines, des milliers de fois… ?

J’étais un peu désabusé à la perspective de la vie éternelle. Si je ne pouvais pas revenir à mon moi humain, un tel jour arriverait-il un jour ? Vais-je voir Lorraine et Sheila vieillirent avant de mourir alors que leurs derniers instants se refléteraient devant moi ?

Ça semblait… solitaire et douloureux. D’un autre côté, ce n’était pas quelque chose que je pouvais raisonnablement imaginer pour l’instant. La vie éternelle était-elle une bénédiction ou une malédiction ? Jusqu’à ce que je vive assez longtemps, je suppose que je ne serais jamais capable de le dire.

J’avais reporté mon attention sur la fiole de sang de vampire que Laura avait dans ses mains. Pour une raison inconnue, j’étais rempli d’un fort… désir. C’est ce même sentiment qui m’avait submergé quand j’avais mordu l’épaule de Lorraine… juste avant mon évolution vers un Thrall.

Je pourrais dire que ma réaction était un simple désir de sang comme moyen de subsistance, mais je ne pouvais pas écarter cette possibilité dans mon esprit. À savoir, la possibilité que la fiole dans ses mains soit exactement ce dont j’avais besoin pour ma prochaine Évolution Existentielle.

Avant ça, j’avais vaincu beaucoup de monstres dans le marais des Tarasques, et dans tous les cas, c’étaient des bêtes fortes. Mais malgré le nombre de monstres que j’avais tués et la force vitale que j’avais absorbée, je n’étais encore rien de plus qu’un Thrall. Il y avait une légère possibilité que je n’aie pas eu ma juste part, mais j’avais le sentiment de ne pas remplir certaines conditions qui, si elles étaient remplies, annonçaient mon évolution.

Avant d’arriver ici, je n’aurais jamais pu imaginer ce qu’était cet ingrédient manquant. Mais maintenant, entre ses mains…

Une fiole de sang de vampire…

Si je consommais cela, j’évoluerais sûrement, peut-être en transcendant mon état actuel d’existence.

Était-ce mon instinct au travail… ? L’instinct qui me poussait vers cette fiole était beaucoup plus faible que lorsque j’étais forcé à prendre une bouchée de Lorraine. C’était peut-être dû à mon sens aigu du moi, en plus du fait que mes facultés logiques étaient en grande partie intactes. Au contraire, je n’étais pas sur le point d’être possédé et d’arracher la fiole des mains de Laura.

En tout cas, j’étais maintenant sûr de ce que je voulais.

J’étais une créature qui se nourrissait de sang. Peut-être que j’étais juste gourmand, et cette fiole de fantaisie rendait son contenu d’autant plus délicieux, je ne pouvais pas ignorer cette possibilité. Il était également tout à fait possible que rien ne se produise même si je buvais le sang, mais je suppose que c’est ainsi que les possibilités fonctionnaient.

Si je laissais passer cette opportunité, je devrais capturer un vampire de mon côté, ce qui n’était pas un exploit facile. J’avais peu de choix en la matière, et c’est ainsi que j’avais pris ma décision.

« … J’aimerais bien avoir ceci, » déclarai-je.

« Cette fiole de sang de vampire ? Vous ne cessez de m’étonner par vos choix intéressants, Monsieur Vivie…, » déclara Laura.

Les yeux de Laura s’ouvrirent en grand en raison de l’étonnement. J’avais l’impression que Laura pensait que je choisirais autre chose —, je suppose, le petit dirigeable, étant donné le plaisir que j’avais à m’en servir. Il y avait aussi beaucoup d’autres objets magiques qui m’auraient aidé d’une façon ou d’une autre, comme des armes assorties, des objets de convenance et d’autres. Même si le sang de vampire pouvait être transformé en médicaments ou en élixirs, je suppose que peu de gens le demanderaient et le consommeraient juste pour voir ce qui arriverait.

Je pourrais le vendre, bien sûr, mais il y avait beaucoup d’autres objets magiques dans ce sous-sol, dont certains permettraient d’obtenir beaucoup plus d’argents. Cependant, à la lumière de ma situation personnelle, c’était sans aucun doute le choix le plus judicieux.

« Peut-être est-ce l’un vos intérêts personnels ? Ou alors, y a-t-il une raison plus profonde à votre choix ? » demanda Laura.

« … L’un de mes associés effectue des recherches sur les aspects biologiques des monstres. Je suppose qu’elle apprécierait beaucoup un spécimen comme celui-ci, » répondis-je.

C’était, sans aucun doute, un mensonge. Je parlais de Lorraine et, en tenant compte de son travail, il y avait vraiment une part de vérité dans ma déclaration. Mais je ne pouvais en aucun cas dire à Laura la vérité, d’où ma formulation volontairement ambiguë.

Laura semblait comprendre qu’il y avait un sens plus profond dans mes mots. Plissant momentanément ses sourcils, elle m’avait regardé droit dans les yeux pendant un moment, avant de finalement se relâcher, un sourire illuminant son visage.

« Vraiment… ? Dans ce cas, Monsieur Vivie, je vous accorde ce cadeau. Vous recevrez également le récipient avec lui. D’une pierre, deux coups, si vous y pensez, » déclara Laura.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

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