Neechan wa Chuunibyou – Tome 7 – Chapitre 7

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Chapitre 7 : Qui se soucie de savoir si vous êtes un Dieu ?

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Chapitre 7 : Qui se soucie de savoir si vous êtes un Dieu ?

Partie 1

Ils pouvaient sentir s’approcher un miasme hideux et nauséabond.

Cela devenait de plus en plus épais avec le temps, suggérant que la présence du mal augmentait graduellement en puissance. En d’autres termes, ils pouvaient dire que la résurrection du Dieu maléfique était proche.

Ils avaient eu le temps de se préparer. Le fait qu’ils aient d’abord sécurisé le cœur du territoire sacré devrait leur donner un avantage significatif.

Il s’agissait d’un espace rond, dégagé, en pierre, d’environ 20 mètres de diamètre et complètement vide, avec deux portes et rien de plus. L’une des portes était l’entrée qu’ils avaient utilisée pour venir et l’autre était celle d’où le mal émanait.

Ils avaient été capables de se mettre à l’affût avant l’arrivée du Dieu maléfique.

Ils pourraient peut-être l’achever avant qu’il ne ressuscite.

Ils n’allaient pas baisser leur garde, bien sûr, mais ils avaient de l’espoir.

Ils ne voulaient pas non plus sacrifier des innocents. S’ils pouvaient arrêter maintenant sa résurrection, ce serait encore mieux.

Le Dieu maléfique était maintenant proche.

Ils retenaient leur souffle, surveillaient la porte.

Au bout d’un moment, la porte coulissante s’était ouverte.

L’obscurité était là.

Face à leur vue sensible aux phénomènes spirituels, il semblait qu’il y avait quelque chose qui palpitait dans l’obscurité.

Ils avaient alors ouvert le feu.

Ils avaient d’abord concentré autant d’attaques qu’ils le pouvaient sur lui à longue distance. Ils utilisaient des fusils d’assaut. Qu’il s’agisse d’un monstre ou d’un dieu maléfique, s’il avait une forme physique, alors les attaques physiques seraient efficaces.

Ils utilisaient des balles d’argent qui avaient été bénies par le clergé, de sorte qu’ils pouvaient compter sur elles aussi pour faire des dégâts spirituels. Bien sûr, la distance allait diminuer l’énergie spirituelle de l’utilisateur, alors ils ne pensaient pas que cette aura serait totalement nulle.

S’ils pouvaient juste diminuer un peu les défenses du Dieu maléfique, ils pourraient utiliser des outils divins qui canalisaient le chi pour porter le coup de grâce, ou ils pourraient avoir besoin de canaliser directement le pouvoir de l’exorcisme dans une frappe à main nue.

Les balles avaient bel et bien atteint leur cible. Elles n’avaient pas été déviées, elles avaient plongé dans le corps tordu et immonde du Dieu maléfique, provoquant des éruptions du sang et l’arrachage de morceaux de chairs.

« Ça marche ! Cela marche vraiment ! Continuez comme ça ! »

Suivant l’ordre de leur chef, les chasseurs de monstres avaient augmenté l’intensité de leurs tirs. Mais le Dieu maléfique n’avait pas cessé de marcher. Il se déplaçait lentement mais sûrement vers le centre de la pièce.

Les attaques avaient eu un effet certain, mais elles n’étaient pas réussies à le vaincre.

Était-il temps de passer aux attaques directes ?

Juste au moment où ils commençaient à se le demander, un changement avait commencé à se produire.

Le Dieu maléfique s’était mis à grandir.

C’était plutôt comme s’il gonflait.

Juste au moment où ils avaient vu où cela se produire, le Dieu maléfique avait explosé. Il avait gonflé comme un ballon, puis avait éclaté.

« L’avons-nous… vaincu ? » demanda l’un d’eux.

Le sang et la chair s’étaient dispersés comme une brume, et le Dieu maléfique lui-même n’était nulle part visible. Il semblerait possible qu’il ait vraiment été détruit.

Mais ils n’allaient pas être si optimistes. La présence du Dieu maléfique n’avait pas disparu. Au contraire, son miasme avait augmenté massivement.

La brume sanglante avait commencé à se déposer sur le sol, révélant trois formes humanoïdes.

L’un d’eux était le garçon qui avait été l’hôte du Dieu maléfique, Hiromichi Rokuhara.

L’une était une femme sans yeux avec la moitié inférieure d’un serpent.

Et le troisième était un homme mince avec des ailes.

« Trois individus ? » Le commandant semblait hésiter. Si le Dieu maléfique avait ressuscité, cela signifiait qu’ils étaient foutus. Il n’avait pas eu besoin d’aller plus loin dans sa réflexion, mais il était tout de même surpris de voir plusieurs personnes là.

« Je vois ! Quand vous les collez dans une seule personne, cela avait l’air affreux, et je n’avais vraiment aucune idée de ce à quoi ça voulait en venir. Alors c’est un truc de trinité, hein ? » Une fille rouquine parla en entrant par la porte se trouvant derrière le Dieu maléfique.

Le Dieu maléfique avait apparemment des compagnons. Mais ils n’avaient pas eu le temps de s’inquiéter pour ça maintenant.

 

 

Ils devaient faire quelque chose contre le Dieu maléfique. Même s’ils n’avaient aucune chance de gagner, ils devaient au moins essayer de faire quelques dégâts.

« Hé ! Avez-vous utilisé quelque chose d’enchanté ? Ça fait vraiment mal. » Hiromichi ne cachait pas sa colère.

« Concentrez vos attaques sur le garçon ! Tout le monde au combat au corps à corps ! » Le commandant avait dégainé un katana alors qu’il donnait ses ordres.

Les chasseurs de monstres avaient tous jeté leurs fusils d’assaut de côté et ils avaient dégainé les armes enchantées dans lesquelles ils s’étaient spécialisés.

Hiromichi disparut, puis réapparut brusquement devant un moine. À ce moment-là, le moine frappa Hiromichi avec un vajra.

« Oui, je peux dire que vous avez pas mal de pouvoir spirituel, mais ça ne fait pas mal du tout, » déclara Hiromichi.

Le moine cria, paniqua et le frappa encore et encore. Hiromichi n’avait même pas pris la peine d’esquiver.

« Voilà donc notre endurance. Et notre attaque ? » Hiromichi agita légèrement la main. C’était suffisant pour faire voler la tête du moine.

« Merde ! Érigez une barrière ! Je vais utiliser le Découpeur Dimensionnel ! » Le commandant avait déterminé qu’attaquer seul ne ferait rien. Il n’avait même pas été capable de percevoir les mouvements d’Hiromichi.

« Bien sûr, allez-y. Ça a l’air d’être un bon test. » Hiromichi avait souri avec assurance alors qu’il lui fit signe.

S’il les sous-estimait, c’était à leur avantage, c’était du moins ce que pensait le commandant. S’il les prenait pour des imbéciles, ils auraient peut-être une chance. Il fonça donc vers l’avant avant qu’Hiromichi ne puisse changer d’avis. Il brandissait son épée avant de le basculer vers sa cible.

Cependant, Hiromichi n’avait pas esquivé.

La victoire du commandant était assurée. Le Découpeur Dimensionnel pouvait couper n’importe quoi, aussi solide soit-il.

Mais Hiromichi avait bloqué la lame.

« Quoi !? »

« Heh. Donc ça peut couper à travers n’importe quoi, hein ? Plutôt étonnant… Mais il faut que ce soit une épée japonaise ? Dommage. C’est en violation de la loi sur le contrôle des épées et des armes à feu. » Hiromichi avait ri comme s’il avait trouvé quelque chose de très drôle. « Veux-tu une explication ? J’ai volé ton pouvoir. Ce que j’entends par là, c’est que si tu avais pu me frapper avant que je l’aie volé, tu aurais peut-être gagné, mais… »

Hiromichi avait arraché l’épée. Le commandant n’avait pas pu l’arrêter, car le garçon était beaucoup trop fort.

Hiromichi donna un coup d’essai à l’épée. Il n’avait pas vraiment l’habitude du maniement de l’épée. Il la balançait au hasard, mais avec une seule frappe, il avait coupé en deux le commandant.

« Il était si fragile que je n’avais même pas besoin d’utiliser ce pouvoir, » se lamenta Hiromichi.

Bien que les plus puissants d’entre eux — leur commandant — aient été vaincus, les chasseurs de monstres restants avaient maintenu leur moral. Mais pour Hiromichi, ce qui restait n’était que de la chair à canon. Son expression s’était immédiatement transformée en une expression d’ennui.

« Je suppose que vous avez tous intérêt à mourir. » La main gauche d’Hiromichi brilla. Il l’avait balayée latéralement, libérant un éclair.

La partie supérieure des torses de tous les chasseurs de monstres présents s’était dispersée.

***

La puissance du Dieu maléfique était écrasante.

Cela signifiait peut-être que sa résurrection était complète. Mais malgré cela, il fallait dire qu’il y avait encore quelque chose de mesquin et d’humain dans son comportement.

« Ah, ce n’est pas bon, » murmura-t-il. « Si je ne trouve pas un moyen de me retenir, Yuichi Sakaki va immédiatement mourir… »

Ende ne voyait rien de divin dans son comportement suffisant. « Il y a un peu trop de Hiromichi Rokuhara en toi pour me faire croire que le Dieu maléfique s’est vraiment réveillé… est-ce juste mon imagination ? »

Ende s’était approché d’eux. L’homme mince et la femme-serpent étaient restés immobiles, alors elle les avait dépassés pour s’approcher d’Hiromichi.

« Hmm ? Oh, je ne suis pas Hiromichi Rokuhara. C’est juste que je n’ai pas de personnalité propre, » dit-il. « Je ne suis rien d’autre que la volonté d’éradiquer l’humanité. J’ai besoin d’une fondation sur laquelle m’appuyer, sinon je n’aurai pas l’autodétermination nécessaire pour réaliser cette volonté. »

Il semblerait que l’hôte ait ainsi une influence sur la résurrection du Dieu maléfique. Ende trouva cela assez commode pour ses desseins, car le Dieu maléfique lui-même n’aurait aucune raison de combattre Yuichi. Il était fort possible qu’immédiatement après son réveil, il commence à agir pour détruire l’humanité. Mais Hiromichi en voulait à Yuichi, et s’il était influencé par Hiromichi, le Dieu maléfique voudrait probablement le vaincre.

« Au fait, comment vas-tu exterminer l’humanité ? » demanda Ende avec désinvolture. « Le combat de tout à l’heure a prouvé que tu es certainement fort, mais je suis sûre que tu n’as pas l’intention de tuer les individus un par un. »

« Certainement pas. Mais ne penses-tu pas qu’exterminer l’humanité est devenu relativement facile de nos jours ? Ils ont créé les moyens de le faire entièrement par eux-mêmes. J’ai juste besoin d’assez de puissance pour entrer et utiliser ces moyens. »

Peut-être parlait-il des armes de destruction massive ? Le fait est que l’humanité, à l’heure actuelle, se tenait sur une mince couche de glace.

La paix était maintenue par le fait que toutes les grandes nations du monde avaient des armes pointées les unes vers les autres, mais une seule erreur pouvait faire pencher la balance et déclencher une réaction en chaîne de représailles. Il s’agissait probablement de ce dont parlait le Dieu maléfique.

« Quoi qu’il en soit, j’ai vraiment besoin que tu meures, » avait-il poursuivi.

Il s’agissait d’une possibilité qu’Ende n’avait jamais envisagée. Elle ne pouvait pas mourir, et elle avait supposé que le Dieu maléfique n’avait aucune raison de la tuer.

Mais soudain, sa poitrine était devenue très chaude. Il fallut quelques instants à Ende pour se rappeler ce qu’était ce sentiment soudain : la douleur.

Elle vérifia alors.

L’épée qu’Hiromichi tenait sortait de sa poitrine.

« Ouais, on dirait que le Découpeur Dimensionnel a fait le boulot. »

L’épée avait été arrachée loin d’elle.

Ende recula alors.

« Vous, les Externes, vous semblez vous prendre pour des dieux, mais pour moi, vous n’êtes qu’une partie de la même humanité qui a besoin d’être éradiquée. Évidemment, je vais tous vous tuer si j’en ai l’occasion. »

Ce futur n’aurait pas dû exister, pensa Ende. Cette évolution tout à fait imprévue l’avait laissée à la dérive.

La pièce tournait autour d’elle, suivie d’une sensation de plonger à reculons dans l’obscurité.

« J’ai réduit les possibilités de force. » Celui qui avait dit cela était l’un des corps du Dieu maléfique, qui n’avait pas bougé jusqu’à maintenant. C’était l’homme mince.

« Mon Dieu. Tu as l’air si choquée. Après tout cela, as-tu vraiment peur de la mort ? » Cette voix taquine venait de la femme à moitié serpent.

Ende prétendait généralement qu’elle s’ennuyait de vivre, mais la vérité était qu’elle se sentait très différemment quand la mort était là, la regardant en face.

« Ouf… eh bien, c’est un peu choquant, » elle bluffa en reculant davantage. « Je dois dire que c’est plus effrayant que ce à quoi je m’attendais… »

Heureusement, il avait manqué son cœur. Percer un poumon était une blessure grave, mais il faudrait plus que ça pour tuer un Externe pour de bon.

Pourtant, elle ne survivrait que jusqu’à sa prochaine attaque. Maintenant qu’elle savait ce que le Dieu maléfique pouvait faire, il ne semblait pas y avoir beaucoup d’espoir de s’échapper.

Juste au moment où elle était sur le point d’abandonner, un drone s’interposa entre le Dieu maléfique et Ende.

« Cours ! »

Tandis que Mutsuko criait, le drone s’était illuminé. Il avait émis un flash de lumière dirigé vers le Dieu maléfique.

Ende s’était mise à courir vers la porte en face de celle d’où elle venait.

« Tch ! » Le Dieu maléfique fit claquer sa langue, agacé.

C’était un geste simple, mais cela avait été étonnamment efficace.

« Hé, tout le monde sait que le Taiyo-ken fonctionne même sur les ennemis de haut niveau ! » Mutsuko se vanta.

Ende hésita un moment, se demandant si c’était bien de laisser Mutsuko là. Mais même si elle restait ici, elle ne pouvait rien faire dans son état actuel.

Elle était donc partie en courant.

***

Partie 2

Yuichi se redressa dans le tube de tissu épais et arriva au deuxième étage en un tournemain.

Il trouva deux personnes allongées là, probablement une partie du groupe des chasseurs de monstres d’avant. Il n’y avait pas de blessures externes, mais elles semblaient être mortes.

« Est-ce vous qui avez fait ça ? » demanda-t-il.

Il y avait des spectres qui se promenaient dans l’ancienne salle de classe, mais il n’y en avait pas autant que la dernière fois qu’il s’y trouvait. Quand ils avaient vu Yuichi, ils s’étaient dispersés comme des fourmis. Ils avaient dû se souvenir de la façon dont il les avait déchiquetés la dernière fois.

Il vérifia derrière lui, mais il ne vit aucun signe de poursuivants, alors il était sorti de la classe.

Un long couloir en bois s’étendait devant lui. C’était certainement une disposition différente de celle des bâtiments scolaires du lycée Seishin, mais il sut tout de suite de quel côté il fallait aller. Il n’avait qu’à suivre les empreintes fraîches.

Yuichi continua, écrasant occasionnellement un spectre qui l’attaquait.

Le couloir était incurvé, ce qui l’empêchait de voir très loin devant lui. Non seulement la disposition était différente de celle de l’école, mais il semblerait qu’elle ne pouvait pas exister dans leur monde.

En marchant, il vit plus de traces de sang, de rouille et de brûlures, alors que l’atmosphère d’un autre monde s’était renforcée.

Est-ce que je marche dans une spirale ? C’est une voie à sens unique, mais comment savoir quelle salle de classe est la sortie ?

Le couloir était courbé à droite tout le temps. Il y a probablement quelque chose au centre de la spirale, pensa-t-il.

Alors qu’il marchait, il aperçut une silhouette qui se tordait de douleur.

On aurait dit que c’était l’un des chasseurs de monstres qui étaient venus avant lui. Si l’homme était encore en vie, Yuichi ne pouvait pas l’abandonner.

Yuichi s’approcha, mais ses yeux s’ouvrirent en grand après avoir reconnu la personne — la dernière personne qu’il s’attendait à voir ici.

« Hein! » Ende leva les yeux vers lui, le visage déformé par la douleur.

Sa robe était tachée de sang et elle semblait blessée. Il n’avait pas vu Hiromichi ou Mutsuko à proximité, alors il s’était demandé ce qu’Ende faisait ici toute seule.

« Je suis venu ici parce que tu as dit que ce serait la bataille finale. Qu’est-ce qui se passe, bon sang ? » demanda-t-il.

Bien sûr, depuis son entrée au lycée, il n’avait pas compris la plupart des choses dans lesquelles il s’était impliqué. C’était peut-être un peu tard pour en parler.

« Ha ha ha ha ha, ça pue un peu, » déclara faiblement Ende. « J’ai été trahie. »

Elle ne semblait pas mentir, donc ce n’était probablement pas un piège.

« Était-ce ma sœur ? » demanda Yuichi.

« Soupçonnes-tu directement ta propre sœur ? Tu peux être étonnamment cruel, » déclara Ende.

« Je ne sais jamais ce qui peut arriver quand il s’agit d’elle, » répondit-il.

« J’ai été poignardée par le Dieu maléfique ressuscité. Je suppose que je ne suis vraiment un dieu que de nom… C’est là que l’excès de confiance extérieure vous amène. »

« Est-ce que ça va ? » Yuichi s’agenouilla à côté d’Ende.

Il roula sa chemise pour voir d’où venait le sang. Elle semblait avoir été poignardée du côté droit, juste au-dessus de sa poitrine. La plaie semblait déjà coaguler (peut-être parce qu’elle était une Externe), mais elle devrait probablement encore se calmer pendant un certain temps.

« Fais-tu vraiment du harcèlement sexuel en un clin d’œil ? » demanda Ende.

« T’énerves-tu chaque fois qu’un médecin voit une femme nue ? C’est comme ça, d’accord ? »

« Eh bien, je pourrais être assez audacieuse de mon temps. Je ne ferai pas d’histoires. »

« Est-ce que ça guérira ? » demanda-t-il.

« Oui. Je me sens mal, mais ça guérira avec le temps. Puis-je te donner un petit avertissement ? » demanda-t-elle.

« Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Est-on amis maintenant ? » grogna Yuichi.

« Je suppose que ça te semblerait abrupt, mais je t’observe en action depuis un moment, et je suis une fan, » répondit Ende.

« Un fan ne ferait pas toutes ces conneries pour m’attirer des ennuis, » répondit-il.

« Bien sûr que oui, » répondit Ende. « Si tu aimes une bande dessinée sur un héros invincible, quel genre de fan veut lire des moments où leur héros se repose à la maison ? Ils veulent qu’il combatte des ennemis puissants et qu’il sorte de l’impasse, non ? »

« J’en ai vraiment marre d’être toujours comparé à une histoire, » répondit Yuichi.

Même si les mondes dans lesquels ils vivaient étaient vraiment des histoires, quelle importance ? Ça ne changerait rien à la façon dont Yuichi faisait les choses. La nature de leur monde ne signifiait rien.

« Tu es coupé du monde de Mutsuko Sakaki en ce moment, » lui dit Ende. « Ce qui signifie que tu ne reçois plus les bénédictions d’une vision du monde où les choses que les petits frères font vont toujours comme leurs grandes sœurs les planifient. Si tu pars maintenant, tu seras tué sous pouvoir te défendre. »

« Ne voulais-tu pas que je me fasse tuer ? Peut-être qu’il t’a trahi, mais si je perds, ça correspond à ton objectif, n’est-ce pas ? »

« Pour être honnête, j’ai en quelque sorte cessé de m’en soucier, » répondit Ende. « Je parle du fait que je m’ennuie et que je n’ai rien à faire, mais me voilà au bord de la mort. Le monde est encore plein de choses inconnues. Ça me fait réfléchir, j’ai mieux à faire que de jouer avec des lycéens. En plus, j’ai une dette envers Mutsuko. »

« Que s’est-il passé ? » demanda-t-il.

« J’allais être tuée et Mutsuko m’a sauvée. C’est pourquoi je te préviens : tu ne peux pas gagner comme tu es en ce moment. Si tu pars maintenant, tu pourrais survivre. Prends quelques personnes que tu veux protéger et quitte cette école. »

« Lâche-moi un peu, » Yuichi s’en était plaint. S’il avait été prêt à faire quelque chose comme ça, il ne serait pas venu ici. De plus, si ce qu’elle avait dit était vrai, s’enfuir signifierait abandonner sa sœur. Yuichi ne pouvait même pas penser à faire ça.

« Je m’attendais à ce que tu dises ça. »

« Alors pourquoi t’es-tu donné la peine de me le dire ? »

« Parce que tu ne peux pas gagner, » répondit Ende. « Un dernier avertissement : ce n’est pas parce que tu rejoindras Mutsuko que tu retourneras tout de suite à sa vision du monde. Alors, ne compte pas là-dessus. »

Yuichi ne pouvait même pas comprendre l’avertissement d’Ende. Elle parlait de l’arracher loin de la vision du monde de Mutsuko, mais il n’avait remarqué aucun signe de changement. Il ne se sentait certainement pas plus faible.

« Et Rokuhara ? » demanda Yuichi. « Son vœu a-t-il été exaucé ? »

Soi-disant, le Dieu maléfique pouvait exaucer n’importe quel vœu. Ça semblait impossible, mais si c’était si puissant, il n’avait aucune chance.

« Hiromichi ? Il est mort. »

« Quoi, son désir était-il de reposer en paix ? » demanda Yuichi dubitativement.

« Son désir était de devenir le Dieu maléfique et de détruire le monde. Ce souhait a été exaucé. Le Dieu maléfique s’est manifesté en utilisant son corps comme avatar. »

« Je ne savais pas qu’il était si en colère contre le monde, » dit Yuichi. Il avait l’air d’un vrai crétin selon Yuichi, certes, mais il ne pensait pas qu’il irait si loin.

« Plus il absorbait dans son corps des réceptacles divins, plus son désir de destruction grandissait, » dit Ende. « Cette influence l’a poussé à aspirer à la destruction de l’humanité. Apparemment, c’est comme ça que ça marche. »

« Alors c’est ça le truc, hein ? Quel jeu d’arnaque... »

Le dieu ne pouvait pas briser une promesse, alors il avait utilisé un détail technique pour la contourner. Mais cela signifiait que le souhait de Monika ne pouvait pas être exaucé, et celui de Yuichi non plus, de se débarrasser du Lecteur d’Âmes.

« Heh. Mutsuko a dit la même chose. Je suppose que les frères et sœurs pensent vraiment de la même façon… »

Yuichi se sentait un peu ennuyé par la comparaison, mais cela donnait l’impression que le Dieu maléfique n’était pas omnipotent. Après tout, s’il était omnipotent, il n’aurait en premier lieu pas été scellé.

S’il était vraiment omnipotent, l’humanité aurait été détruite depuis longtemps. Ce qui veut dire que Yuichi avait de l’espoir de le combattre.

« Si je continue, est-ce que je vais tomber sur le Dieu maléfique ? » demanda Yuichi.

« Oui. C’est une route à sens unique. Il y a une porte au bout. Je ne pense pas qu’il m’ait poursuivie, alors il est probablement toujours là, » répondit-elle.

« J’irai, mais que feras-tu ? » Yuichi hésitait un peu à la laisser seule ici. En tant qu’Externe, elle allait peut-être bien, mais il se sentait obligé de demander.

« Je pense que je pourrais te montrer le chemin, » dit Ende. « J’ai essayé de m’enfuir, mais je veux vraiment voir comment ça finit. »

« Très bien. Je ne sais pas comment ça va finir, mais reste dans un coin. »

Yuichi avait placé Ende sur son dos. Elle avait une petite carrure, donc elle n’était pas vraiment un fardeau.

Yuichi avait recommencé à marcher dans le couloir en spirale.

Pendant qu’il marchait, Ende lui avait dit tout ce qu’elle savait sur le Dieu maléfique. Il était sceptique quant aux informations qu’elle lui avait données, mais il semblait quand même utile de s’en souvenir.

Finalement, il était arrivé au bout du couloir.

Il y avait là une porte — une porte coulissante ordinaire comme on en voit dans n’importe quelle salle de classe. Yuichi l’ouvrit et arriva dans une pièce en cercle.

C’était l’opposé de la salle dans laquelle il marchait : les murs et le sol étaient en pierre, et dans son extravagance et sa tranquillité, il semblait digne du nom de « territoire sacré ». Mais elle était aussi remplie de l’odeur du sang.

C’était peut-être naturel dans le royaume du Dieu maléfique, mais il y avait aussi des cadavres éparpillés tout autour d’eux. La plupart d’entre eux étaient déformés, alors qu’il ne restait rien d’autre que leur moitié inférieure.

« J’en ai marre d’attendre ! Il n’y a rien ici ! Qu’est-ce qu’il peut bien faire ? » Il entendit la voix de Mutsuko venant du centre de la pièce.

Droit devant lui, au milieu de la pièce, Mutsuko était attachée à une croix.

« Qu’est-ce que tu fais, sœurette ? T’es-tu fait trahir ou quoi ? » demanda Yuichi.

Ses mains, ses pieds et son torse étaient attachés par des chaînes, et elle était couverte de sang, suggérant qu’elle avait été battue.

Trois individus se tenaient devant la croix, probablement le Dieu maléfique.

Hiromichi Rokuhara, portant un katana.

Un homme mince avec des ailes.

Une femme sans yeux dont le dessous du corps était celui d’un serpent.

Une aura menaçante planait autour de chacun d’eux.

 

 

« J’ai oublié de le mentionner, mais le Dieu maléfique est maintenant une trinité, » dit Ende alors qu’elle s’accrochait à son dos.

« Ouais, je l’avais compris. » Yuichi avait posé Ende. Cela pourrait être dangereux pour elle à l’intérieur de la pièce, mais si elle voulait voir comment les choses allaient se passer, c’était son seul choix. « Hé, pourquoi as-tu attaché ma grande sœur débile ? »

« Tu viens de me traiter de débile, Yu !? C’est vraiment stupide de dire ça ! » Mutsuko avait riposté. Sa voix n’avait pas sa force habituelle, peut-être parce qu’elle savait qu’elle était responsable du désordre dans lequel elle se trouvait.

« J’ai pensé que ce serait drôle si elle était morte avant que tu arrives ici, » déclara Hiromichi. « Mais je pensais que si tu arrivais ici et que tu ne pouvais toujours pas la sauver, cela causerait un désespoir encore plus profond. N’est-ce pas le cas ? »

L’entité possédait le visage d’Hiromichi et parlait avec sa voix, mais Ende avait dit qu’Hiromichi était mort, et que c’était désormais le Dieu maléfique, dont la personnalité était simplement influencée par le garçon qu’ils avaient connu.

Yuichi avait pensé à contrecœur à sa lutte contre le Dieu maléfique comme une inéluctabilité. La vie des gens de son école était en jeu, et vu la façon dont les choses se déroulaient, il ne pouvait pas simplement les abandonner. Il agissait surtout par sens du devoir.

Mais maintenant, c’était différent. Dès le moment où il avait vu sa sœur, ligotée et apathique, c’était devenu le combat personnel de Yuichi.

Il était en colère.

Il allait écraser ceux qui avaient fait ça à sa grande sœur. Il avait pris cette décision en un instant.

Avec des pas parfaitement naturels, Yuichi commença à marcher vers Hiromichi.

***

Partie 3

« Je me souviens que tu t’es battu contre mon précédent avatar. Prévois-tu aussi d’utiliser une deuxième fois la même technique ? » demanda le Dieu maléfique.

Tous les trois avaient partagé les souvenirs de l’avatar. Ils se souvenaient de ce que Yuichi avait fait la dernière fois.

« Hmm, tu as vraiment l’air d’être en colère, » avait-il ajouté.

Yuichi n’essayait pas de cacher sa colère, mais il n’agissait pas non plus de façon imprudente, chacun de ses gestes était empreint de calme. Bien sûr, rien de ce qu’il avait fait ne marcherait sur eux. Yuichi semblait avoir confiance en sa vitesse, mais ils pouvaient tout simplement lui voler cette capacité.

Yuichi était à portée du Dévoreur de Compétence.

Ils avaient ainsi activé le Dévoreur de Compétence.

Cependant, le poing de Yuichi était déjà enfoncé dans leurs tripes.

« Hein ? »

Ils ne pouvaient pas voler la compétence.

Leurs défenses avaient été violées.

Ils n’avaient pas compris ce qui s’était passé.

Ils avaient testé leurs prouesses défensives plus tôt, donc ils savaient que peu importe combien de fois ils allaient être attaqués, ils ne devraient même pas être capables de ressentir la douleur. Pourtant, le corps d’Hiromichi, en tant que partie du Dieu maléfique, chancelait de douleur.

« Qu’est-ce que c’est exactement qu’une “compétence” ? Si tu parles d’une technique, ce n’est pas quelque chose que tu peux prendre à une personne, » déclara Yuichi, répondant à la question silencieuse se trouvant dans l’esprit du Dieu maléfique.

« Putain de merde ! » Le Dieu maléfique frappa avec son épée.

C’était le Découpeur Dimensionnel. Il n’y avait aucune défense qui pouvait arrêter cette compétence. Cela fonctionnerait parfaitement contre n’importe quel adversaire.

Mais Yuichi avait bougé et esquivé, alors qu’il l’avait frappé en même temps avec son pied.

La main d’Hiromichi n’avait pas pu résister à la force, et le katana avait volé.

Les yeux vitreux, le Dieu maléfique regarda les doigts d’Hiromichi, qui étaient pliés dans des directions impossibles.

« Et si tu peux couper à travers n’importe quoi ? La plupart des épées te tueront déjà si elles te touchent, tout comme les balles, » dit Yuichi.

La force de Yuichi défiait le bon sens.

C’était impossible.

Le Dieu maléfique était confus.

Même s’ils avaient acquis des priorités vulgaires en se mélangeant avec Hiromichi, un dieu était toujours un dieu. Ils ne peuvent pas être battus par un humain. Pourtant, le Dieu maléfique ne pouvait pas suivre les mouvements de Yuichi.

Il avait formé un poing avec les doigts cassés d’Hiromichi et il avait frappé aussi fort qu’il le pouvait. C’était un coup assez puissant pour faire tomber la tête d’une personne. Une fois qu’il serait touché, ce serait fini.

Mais Yuichi ne l’avait pas esquivé. Il s’avança droit devant et frappa avec les doigts écartés, un coup perçant.

Le bras de Yuichi avança, dépassant la frappe d’Hiromichi, et continua à avancer.

Les genoux d’Hiromichi s’étaient alors déformés, alors que le simple fait d’entrer en contact avec Yuichi l’avait déséquilibré.

Yuichi plongea ses doigts tendus dans la poitrine d’Hiromichi. En se frayant un chemin à travers le sternum, ses doigts avaient creusé dans le corps et il avait arraché le noyau qui se trouvait à l’intérieur.

« Pas celui-ci, hein ? » déclara Yuichi, écrasant le noyau avant de disparaître immédiatement de la vision d’Hiromichi.

Les dalles s’étaient brisées alors qu’une forte explosion se fit entendre.

Le Dieu maléfique avait essayé d’utiliser les yeux de ses deux derniers corps pour trouver l’emplacement de Yuichi, mais cela n’avait servi à rien.

La femme-serpent avait déjà été coupée en deux, alors que le noyau à l’intérieur de son estomac était tranché.

Le Dieu maléfique regarda Yuichi à travers les yeux de l’homme ailé.

Mais Yuichi avait déjà fait son attaque.

Une lame tranchante dépassait du dos de l’homme ailé. Une lame qui avait jailli du coude de Yuichi lui avait transpercé le cœur.

Il avait embroché le vrai noyau qui contrôlait la trinité, mettant fin au combat.

 

 

☆☆☆

« Qu’est-ce qui s’est passé ? » Ende demanda, ébahie, alors qu’elle regardait Yuichi retirer les chaînes qui reliaient Mutsuko.

Sans être sous l’influence de Mutsuko, Yuichi n’aurait pas dû avoir les capacités de faire ce qu’elle voulait. Même aujourd’hui, il ne devrait pas y avoir d’effets de vision du monde partagés entre les deux individus.

Pourtant, Yuichi avait vaincu le Dieu maléfique avec facilité.

Le fait qu’il en ait écrasé le noyau signifiait qu’il ne renaîtrait plus jamais.

Le Dieu maléfique était maintenant mort.

Et Yuichi et Mutsuko s’approchaient d’elle maintenant.

 

☆☆☆

L’instant d’après, Ende marchait dans le couloir en spirale vers la sortie.

« Qu’est-ce qui s’est passé là-bas ? » Ende avait retrouvé ses esprits et elle l’avait demandé à Mutsuko, qui marchait à côté d’elle.

Yuichi avait un peu d’avance sur elles, peut-être par mesure de sécurité.

« Oh, ça ? » demanda Mutsuko. « C’était bien sûr comme dans ces mangas shonen avec le “mon véritable pouvoir a été scellé” ! »

« Hein ? » s’exclama Ende.

« Yu a un… ce que tu peux appeler… un talent naturel. »

« Hum, ce n’est vraiment pas assez comme explication…, » dit Ende.

Il avait clairement un talent naturel, mais il était impossible de penser que ce serait suffisant pour vaincre un dieu.

« Je vais t’expliquer comment je vois les choses ! » déclara Mutsuko. « Si je l’entraîne pour qu’il puisse faire n’importe quoi avec aisance, il s’en sortirait très bien, non ? Les gens doivent travailler aussi dur que possible, serrer les dents, faire face aux revers et se relever ! Et puisque c’est ce que je pensais, c’est ce qui s’est passé ! »

La vision du monde d’un Titulaire de la Vision du Monde allait être fortement influencée par les pensées et les souhaits de cette personne. C’était probablement la raison pour laquelle la vision du monde de Mutsuko était « Un monde impardonnable qui ne récompense que l’effort. »

« Je ne peux pas l’accepter ! » s’écria Ende. « Le “talent naturel” peut-il vraiment battre le “protagoniste” d’une histoire ? Il a vaincu un dieu maléfique qui est là depuis l’aube de la civilisation !? »

« En fait, as-tu utilisé le Lecteur d’Âme sur lui ? » demanda Mutsuko. « Qu’est-ce que ça disait quand tu regardais Yu ? »

« Il vient de me dire “Yu” ! Ça ne veut rien dire ! » déclara-t-elle.

« C’est comme ça que tu le vois quand je suis la figure centrale, non ? Qu’en est-il des autres points de vue ? »

Ende avait activé le Lecteur d’Âme et elle avait regardé Yuichi, qui marchait devant elles. Contrairement au Lecteur d’Âme de Yuichi, celui d’Ende était complet. Elle pouvait l’allumer et l’éteindre librement, et voir des informations plus détaillées.

Les mots sur la tête de Yuichi disaient maintenant : « Le dernier debout : L’Ultime Ligne de Défense de l’Humanité. Le Gardien du monde centré sur l’être humain dans lequel nous vivons actuellement. Il lutte contre ceux qui tentent de renverser l’ordre mondial et de le retravailler pour le centrer sur les dieux et les créatures mythiques. »

« C’est beaucoup trop gros et long ! Qu’est-ce que c’est que ce bordel !? » s’exclama Ende.

« Dieux, yokai, monstres, habitants de monde imaginaire… ce sont toutes des rêveries impossibles créées par l’imagination d’humains totalement ordinaires, » expliqua Mutsuko. « Ils n’existeraient pas s’il n’y avait pas d’humains. Dans leurs propres mythologies, ils existaient avant les humains… mais pourraient-ils continuer à exister si les humains partaient ? Sont-ils vraiment si stables ? »

« Donc Yuichi a le pouvoir de nier leur existence ? » demanda Ende.

« Je ne crois pas que cela soit si grand que ça. Disons qu’il y a un monde où les gens peuvent utiliser la magie, et un monde où les gens ne peuvent pas. Que se passe-t-il si les deux se heurtent l’un à l’autre ? »

« Vous vous retrouvez avec un conflit mondial. Les deux vont fusionner, avec le monde plus faible absorbé par le plus fort. Dans la plupart des cas, le monde le plus spécial est le plus puissant. Donc si cela arrivait, le monde magique écraserait le monde normal. »

« Ouais. Ça peut sembler être ainsi au premier coup d’œil, et Yu ne nie pas non plus l’existence des dieux, des yokais, ou de la magie. Mais ce n’est pas aussi à sens unique qu’on pourrait le croire. Une fusion signifie que les deux mondes se mélangent pour créer un nouveau monde. Et Yu ne pense pas une seconde qu’il pourrait y avoir un ennemi qu’il ne peut pas battre. »

« Tu veux dire que… Yuichi Sakaki a créé un monde où il est invincible ? »

« Pas si loin que ça, » déclara Mutsuko. « Mais il peut s’assurer qu’il y a toujours une chance qu’il puisse gagner. Et s’il y a une chance qu’il gagne, il gagnera ! » La confiance de Mutsuko semblait être éternelle et absolue.

« Qu’est-ce que c’est que ce bordel… ? Alors quel est l’intérêt d’un monde impitoyable qui ne récompense que l’effort ? » se plaignit Ende.

Ende avait supposé que la vision du monde était la raison pour laquelle Yuichi Sakaki était si fort. Dans un monde où ceux qui faisaient des efforts étaient les plus forts, il pouvait toujours battre ceux qui ne faisaient pas d’efforts.

« Ah ça. C’est uniquement pour qu’il s’entraîne ! » déclara Mutsuko. « Et quand il est déchaîné, ses efforts s’allient à son talent naturel et tout cela le rend encore plus fort ! »

« Tu rends ça si simple… » Ende ne pouvait toujours pas vraiment l’accepter, mais comme Yuichi Sakaki avait vraiment gagné, elle n’avait d’autre choix que de le faire. « J’ai encore des questions. Alors qui es-tu, Mutsuko Sakaki ? Comment sais-tu tout cela ? Pourquoi l’avoir poussé à s’entraîner comme ça ? »

« Ha ha ha ! Si jamais on a une deuxième saison, je te le dirai ! » Mutsuko avait ensuite couru jusqu’à Yuichi, laissant Ende perplexe. « Je n’arrive pas à croire que tu aies utilisé le sabre, Yu ! Je suis si heureuse ! Je savais que tu voulais l’utiliser depuis la première fois que je te l’ai montré ! »

« La ferme ! Je ne savais pas ce que j’allais affronter ici, alors j’ai décidé de prendre toutes les choses les plus dangereuses que je pouvais porter ! »

L’arme que Mutsuko avait créée, appelée sabre éjectable, était fixée sur l’avant-bras de Yuichi. Il s’agissait d’une lame qui allait être placée de son avant-bras jusqu’au coude et qui allait surgir lorsqu’elle était activée. Apparemment, il était venu ici équipé et l’avait utilisé pour achever le Dieu maléfique.

« Ah, pourquoi l’enlèves-tu ? » Mutsuko s’était alors plainte. « Pas besoin d’être timide ! »

« C’est sur le chemin ! Il n’est toujours pas rétractable ! »

Yuichi avait enlevé le sabre éjectable de son bras et il l’avait jeté au sol.

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