Neechan wa Chuunibyou – Tome 3 – Chapitre 3

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Chapitre 3 : Il y a une Source Chaude à la Maison de Campagne des Noros !

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Chapitre 3 : Il y a une Source Chaude à la Maison de Campagne des Noros !

Partie 1

Pour l’instant, les choses se déroulaient comme prévu. Mais Yuri Konishi ressentait encore une légère sensation d’anxiété. Est-ce que tout continuerait à faire avancer en douceur ?

Sa priorité avait été de restaurer la forme de bête de Takashi, et il avait déjà subi le rituel de lycanthropie sur l’île de Kurokami.

Mais imaginer qu’Aiko Noro et son groupe pourraient aussi y venir — ce qui lui permettrait de régler les comptes avec elle, juste après ça — semblait presque trop beau.

Le regard de Yuri Konishi était resté concentré sur Aiko Noro, envoyant de l’eau alors qu’elle se baignait.

Cette fille — la « libraire » — avait dit qu’elle mettrait tout en scène, qu’elle les attirerait même sur l’île de Kurokami. Yuri ne savait pas comment elle s’y était prise, mais il est clair qu’elle avait réussi. Depuis l’île de Madono, l’île de Kurokami n’était qu’à une courte distance en bateau.

« Franchement, pourquoi dédaigner un tel cadeau qui m’est ainsi offert ? » Yuri Konishi avait ri, se débarrassant de ses soucis.

Elle surveillait actuellement Aiko Noro et son groupe depuis un arbre. Grimper aux arbres était facile pour sa forme mi-animale, ce qui avait également étendu sa portée visuelle et auditive.

Elle était actuellement dans un pin à environ trois kilomètres d’Aiko et de son groupe. Elle avait des oreilles de chat et une queue, et était habillée en maillot de bain. Il ressemblait plus à une robe noire qu’à un maillot de bain au premier coup d’œil ; la jupe cachait tout jusqu’aux chevilles. Il était probablement difficile de nager correctement avec, mais Yuri avait toujours fait passer les apparences en premier.

« Ça se passe bien pour lui ? » se demanda Yuri en tournant les yeux vers la mer.

Elle pouvait à peine distinguer l’île. L’Île de Kurokami, la pierre angulaire de ses plans actuels. Quand Yuri y serait retournée, la bestialisation de Takashi serait probablement terminée.

Yuri caressa doucement le carnet de notes qu’elle tenait dans sa main. Elle l’avait reçu de la fille « libraire » et il contenait des informations sur les Anthromorphes. C’est à partir de ce livre qu’elle avait appris à restaurer les pouvoirs de Takashi.

« Bien sûr, j’espère que ça marche…, » elle ne l’avait pas dit à Takashi, mais Yuri savait que les chances de succès n’étaient que d’environ 50 %. Elle voulait désespérément qu’il réussisse. Après tout, il était son seul homme de main en ce moment.

Bien sûr, elle ne croyait pas vraiment qu’une armée d’Anthromorphes d’un seul individu suffirait à changer le monde. Mais ce serait la première étape. Le premier pas pour tout changer — vers un monde de ténèbres sur lequel elle régnerait.

L’île de Kurokami. Une fois qu’Aiko et ses amis y seraient allés, tout serait fini.

Ils n’auraient aucun moyen de se défendre. De tout cela, Yuri en était certaine.

♡♡♡

La villa familiale de Noro était équipée d’un grand sauna. Le bain se trouvait être une source d’eau chaude en plein air.

Naturellement, comme il ne s’agissait pas d’une installation commerciale, il n’y avait pas de distinction entre les hommes et les femmes. Il n’y avait pas non plus de directives sur ce qu’il fallait faire si un grand nombre de personnes utilisaient la maison en même temps.

« Je pense que la chose la plus naturelle à faire serait de le diviser en équipes. L’heure du bain pour les hommes, l’heure du bain pour les femmes, l’heure du bain pour les familles, » proposa Yoriko.

« Hein ? Attends un peu. L’une des périodes semble un peu bizarre…, » Aiko avait incliné la tête sur le côté.

« Non, tout est parfaitement normal, » insista Yoriko. « Ibaraki utilisera l’heure du bain des hommes. Orihara et Takeuchi utiliseront l’heure du bain des femmes. Le bain familial numéro 1 sera moi, ma sœur et mon frère et le bain familial 2 sera toi et ton frère. »

« … Yoriko… c’est ridicule…, » répliqua Aiko.

Ils étaient retournés à la maison après toute une journée à jouer sur la plage. Les membres du club de survie s’étaient mis d’accord pour que chacun prenne à tour de rôle la cuisine. Comme Aiko et Yoriko étaient en service de cuisson pour la première nuit, elles faisaient actuellement du curry dans la cuisine.

« Est-ce vraiment le cas ? Je pense que c’est naturel pour les familles de se baigner ensemble, n’est-ce pas ? » demanda Yoriko.

« Yoriko… te baignes-tu avec ton frère tous les soirs ? » Des images louches commençaient à se former dans l’esprit d’Aiko.

« C-Certainement pas ! Il ne le permettrait jamais ! Il est très exigeant à cet égard ! Ne te moque pas de moi ! » cria Yoriko, alors que ses joues étaient brillantes et cramoisies.

« C’est vrai. Je ne sais jamais ce qui va t’embarrasser, Yoriko. » Aiko ne savait pas pourquoi elle était si énervée, mais c’était quand même plutôt mignon. « Mais accepterait-il de prendre un bain en famille ? »

« Tout à fait. Si c’est la règle de la maison, il n’y a pas de mal à l’appliquer. Après tout, “Quand on est à Rome, on agit comme des romains”. Alors, qu’en penses-tu ? » demanda Yoriko.

« Pas question. Je ne veux pas prendre un bain avec mon frère, » Aiko avait réfléchi avant de répondre. Elle avait de vagues souvenirs du bain avec son frère, mais c’était avant même qu’elle soit à l’école primaire. Elle ne pouvait pas y retourner après tout ce temps.

« Je suppose que non, » avait déclaré Yoriko. « Alors pourquoi ne te joins-tu pas à nous, Noro ? La coutume veut que l’hôte partage son bain avec ses invités. »

« C’est encore pire, » cria Aiko. « Je pense qu’on devrait séparer les hommes et les femmes. »

« Je ne pensais pas que ça marcherait, » bouda Yoriko. « Je voulais simplement le dire à voix haute. » On aurait dit qu’elle l’avait vraiment voulu.

Cependant, alors qu’elles parlaient de ça, elles avaient fini leurs préparatifs pour le dîner.

♡♡♡

Après avoir terminé le curry, le club de survie avait eu une discussion.

Celui-ci était réservé aux membres, de sorte que les cinq personnes assises autour de la table étaient Mutsuko, Kanako, Yuichi, Aiko et Natsuki. Les autres étaient retournés dans leurs chambres de bonne heure.

« Faire des choses de plage a fini par rendre ça plus amusant ! » annonça Mutsuko. « Peut-être qu’on aurait dû aussi jouer au beach tennis ! »

« S’il te plaît, non… tu prendrais ça trop au sérieux, sœurette, » déclara Yuichi.

Pour ce qui était de la concurrence avec d’autres, Mutsuko avait toujours donné 100 % de sa personne. Mais elle détestait aussi perdre, et elle ne voulait pas te laisser perdre à dessein, ce qui faisait d’elle une personne très problématique avec qui jouer.

« Quoi qu’il en soit ! Le premier jour, c’est le jour du voyage, il n’y a donc pas de mal à s’amuser, » avait dit Mutsuko. « Mais à partir de demain, nous devons nous entraîner sérieusement ! Alors le démarrage du camp de formation sera fait ! »

« Que veux-tu dire par démarrage du camp ? Qu’est-ce qu’on va démarrer exactement ? Quel est l’intérêt pour notre club d’avoir un camp de formation ? » demanda Yuichi.

Tout ce que Mutsuko leur avait dit, c’est qu’ils devaient participer à un camp de formations. Normalement, leur club ne faisait pas grand-chose, sauf s’asseoir et parler, de sorte qu’il ne pouvait pas imaginer ce qu’un camp de formations impliquerait.

« Quoi qu’il en soit, nous avons besoin que notre homme soit envoyé au front, Yu, devienne plus fort ! » cria Mutsuko. « Cela rendra ainsi notre club plus fort ! »

« Sommes-nous une équipe sportive maintenant, ou quelque chose comme ça ? » murmura Aiko.

« Tu dois aussi faire un sérieux examen de conscience après la dernière fois, Yu ! » Mutsuko avait continué. « Qu’est-ce que c’était ? Tu as commencé ce combat à la moitié de ta puissance, et tu n’es devenu sérieux qu’après avoir été le dos contre le mur ! Tu dois libérer toute ta puissance dès le début ! »

Yuichi s’était lui-même trop critiqué pour ça, espérant qu’elle aurait pu le dire avant ce moment-là. Mais il ne pouvait pas non plus se disputer avec elle à propos de ça.

« Tu avais aussi trop peur ! » Mutsuko poursuivit. « Qu’est-ce qu’un vampire ? Rien ! »

« Euh, hey…, » Yuichi jette un coup d’œil à Kanako, sans savoir s’ils devaient parler des vampires en sa présence.

« Hm ? » Leurs yeux s’étaient croisés, et Kanako avait incliné sa tête. Elle ne semblait pas avoir la moindre idée de ce dont ils parlaient.

« Alors ? Qu’est-ce qu’on fait ? » Natsuki avait demandé ça à Mutsuko.

« Excellente question, Takeuchi ! » répondit-elle. « La vérité, c’est qu’il y a un super endroit tout près ! »

« Eh bien, j’ai déjà un mauvais pressentiment à ce sujet…, » marmonna Yuichi.

« L’île de Kurokami ! » proclama Mutsuko. « C’est tout près ! Nous irons là-bas demain ! »

Elle avait ensuite expliqué qu’ils iraient là-bas en bateau. La famille Noro avait apparemment un bateau privé, et Akiko pouvait le conduire.

Mutsuko avait l’air excitée. « Il y a une légende qui dit qu’il y a un trésor de pirates enterré sur l’île de Kurokami ! Et qu’ils y tiennent des rituels mystérieux dont les étrangers n’ont pas le droit de témoigner ! Et qu’il y a des observations d’OVNIs et d’énigmes ! Et qu’ils adorent un dieu maléfique qui peut vous tuer si vous le regardez ! Et qu’il y a une installation militaire où l’armée a fait des recherches pendant la guerre ! Et qu’ils ont leur propre art martial unique qui ne s’est jamais répandu au-delà de l’île ! »

« C’est trop de choses ! Réduis-le un peu ! » cria Yuichi. Naturellement, Mutsuko aimait tout cela, mais c’était beaucoup trop à la fois.

« Devrait-on vraiment aller dans un endroit avec tous ces trucs bizarres ? » demanda Aiko avec nervosité.

Son inquiétude n’était que naturelle. Même si tout cela n’était pas vrai, même si la moitié l’était, il pourrait y avoir de sérieux problèmes. Yuichi ne pouvait pas non plus rejeter tout cela comme une absurdité.

Il savait maintenant que le monde était plein de vampires, d’Anthromorphes et de tueurs en série qui venaient se promener dans la société, sans se faire remarquer.

« Tout ira bien ! » avait insisté Mutsuko.

Yuichi avait fait une pause, attendant d’entendre si elle avait une quelconque justification pour cette déclaration.

Rien n’était venu.

« Tu n’as aucune base d’informations pour ça ! » avait-il crié.

« Bref, qui t’a raconté tout ça ? » demanda Yuichi. Connaissant Mutsuko, il se pouvait qu’elle eût fait des recherches depuis un certain temps, mais cela semblait encore un peu en dehors du champ de bataille.

« Oh, ça ? » demanda-t-elle. « Quelqu’un a écrit une lettre à la Société pour la préservation des arts martiaux traditionnels. »

La Société pour la préservation des arts martiaux traditionnels était l’une des organisations que Mutsuko dirigeait pendant son temps libre.

Une grande vague de formes d’arts martiaux avait commencé à disparaître dernièrement par manque d’héritiers. Mutsuko avait créé sa société pour combattre cela. C’était l’un des rares cas où la sœur de Yuichi avait mis son énergie au profit du monde entier.

« Wôw, quelqu’un t’a vraiment contactée ? » demanda Yuichi.

Des choses plus étranges étaient arrivées, supposait Yuichi. Le mode opératoire habituel de Mutsuko était de faire irruption dans un dojo et de recueillir leurs secrets par la force.

« Oui ! » dit Mutsuko avec joie. « Il semble que l’île est l’hôte d’une forme de Xiang Xing Quan qui a été apporté de Chine et développé dans une direction unique là-bas ! Mais le dépeuplement récent signifie qu’il n’y a personne pour en hériter, et qu’il va bientôt disparaître ! Alors, ils m’ont écrit ! »

Xiang Xing Quan se référait aux arts martiaux dérivés des mouvements d’animaux.

« Alors j’ai enquêté sur l’île pour savoir quel genre d’endroit c’était, et j’ai découvert qu’il y a des tonnes de choses intéressantes là-bas ! » Mutsuko avait ajouté. « Comment ne pourrions-nous pas y aller ? »

Yuichi avait des sentiments mitigés au sujet de la Société pour la préservation des arts martiaux traditionnels. Cela signifiait que Mutsuko avait une connaissance des arts martiaux réels. Il souhaitait vraiment qu’elle lui apprenne à le faire, plutôt que le style de combat bizarre qu’elle avait développé à base de manga.

« On va camper sur l’île ! » Mutsuko avait annoncé. « Ce sera l’entraînement à la survie ! Nous pouvons monter une tente sur une montagne ou dans une forêt quelque part, et cuisiner pour nous-mêmes pendant trois jours ! »

« Euh, je suis désolée. J’ai peur de ne pas pouvoir aller camper, » déclara Kanako, ce qui avait freiné l’enthousiasme de Mutsuko.

« Hein ? Comment ça se fait ? » demanda-t-elle.

« J’ai une date limite pour mon livre, » explique Kanako.

Ils savaient tous que Kanako écrivait des romans, mais pour autant qu’ils le sachent, elle ne les publiait qu’en ligne. Quelle était la date limite ?

« Pourquoi ne peux-tu pas le remettre à plus tard comme dans quelques jours ? Ah, bien sûr, je ne dis pas que je prends ton travail à la légère…, » déclara Aiko.

Yuichi avait acquiescé. Un camp de formation d’été semblait être une excuse raisonnable pour ne pas mettre à jour son roman Web.

« Oh, à ce propos ! Le livre d’Orihara a été sélectionné pour l’édition ! Le Seigneur Démon ! » s’exclama Mutsuko.

Elle faisait référence au travail de Kanako, Mon Seigneur-Démon est trop mignon pour tuer et maintenant le monde est en danger ! alias Le Seigneur-Démon ou On ne peut pas tuer le Seigneur-Démon. Yuichi avait entendu dire qu’il avait un public, mais il n’avait jamais rêvé qu’il serait publié.

« C’est exact. J’espérais pouvoir le terminer pendant notre camp de formation, mais camper à l’extérieur serait…, » Kanako s’était excusée en baissant la tête.

« J’ai trouvé ! Orihara, reste ici et concentre-toi sur ton roman ! Nous irons camper de notre côté ! D’accord ? » Mutsuko se leva, frappant la table. « Nous nous dirigerons vers l’île dès demain matin ! »

Yuichi était content, mais il aurait aimé qu’elle lui en parle dès le début.

***

Partie 2

« Allons voir les filles dans le bain ! »

Yuichi fit claquer la porte au visage du visiteur. Il souhaitait qu’elle le frappe et l’envoie voler, mais hélas, il n’avait pas eu autant de chance.

Il y avait eu un autre coup. Yuichi avait le sentiment que les coups ne s’arrêteraient pas s’il l’ignorait, alors il n’avait pas d’autre choix que d’ouvrir la porte. Naturellement, c’était encore Ibaraki.

« Allez, mec ! Écoute-moi un peu ! » déclara Ibaraki.

Après la réunion du club de survie, ils s’étaient séparés et étaient retournés chacun dans leur chambre.

« Très bien. Que veux-tu ? » demanda alors Yuichi.

« Je suis là pour t’inviter ! Allons jeter un coup d’œil ! Allez ! » déclara Ibaraki.

Ils avaient décidé que l’heure du bain serait après le dîner. Les filles y allaient d’abord, puis les garçons.

« Réfléchis un peu. La moitié des filles là-dedans sont mes sœurs. Je ne suis pas intéressé, » déclara Yuichi en rentrant dans sa chambre.

La pièce elle-même n’était que d’environ dix pieds sur dix, mais en tant qu’endroit pour dormir, elle était bien assez grande pour ça. Les meubles qu’elle contenait semblaient convenir à un vieux manoir occidental historique.

Ibaraki avait suivi Yuichi dans la chambre, tandis que Yuichi l’ignorait et s’était assis sur le lit.

« Yuichiiii ! C’est une chose que les mecs en bonne santé au lycée doivent faire, tu sais ? » Ibaraki s’était plaint.

« Je croyais que tu n’étais pas au lycée, » rétorqua Yuichi.

Ibaraki portait un uniforme de lycée, lorsqu’il traînait en ville. Il l’avait porté la première fois qu’ils s’étaient rencontrés, mais cela ne voulait pas dire qu’il allait au lycée. C’était juste du camouflage pour mieux tromper les autres.

« Ce n’est pas une raison ! » avait pleurniché Ibaraki.

« Au fait, n’es-tu pas un Oni ? » demanda Yuichi. « Aimes-tu au moins les filles humaines nues ? »

« Bien sûr que si ! » déclara Ibaraki. « Il n’y en a pas beaucoup chez nous, alors il faut parfois avoir des filles humaines pour pouvoir aller de l’avant. »

« Je sais que j’ai demandé, mais je ne voulais pas entendre parler de ta vie sexuelle, » déclara Yuichi.

« … Écoute, tu… tu continues à faire ça, et ça fait mal, tu sais ? » Ibaraki s’était plaint. « De toute façon, pourquoi suis-je le seul que tu traites de cette façon ? Tu es gentil avec toutes les filles. Tu as aussi l’air plutôt respectueux du vampire. »

« Écoute, » déclara Yuichi. « Je sais que tu essaies de te rapprocher de moi, mais te souviens-tu comment on s’est rencontrés ? Tu as essayé de me tuer, moi, un lycéen qui n’avait rien fait de mal. »

« Takeuchi a fait la même chose ! » avait-il protesté. « Elle a aussi essayé de te tuer, tu t’en souviens ? »

En fait, Yuichi pensait qu’« essayé » n’était pas le bon mot. Elle essayait encore. Natsuki l’attaquait parfois encore avec l’intention de le tuer.

« C’est différent. Je peux faire face à elle, donc ce n’est pas grave, » Yuichi regarda par la fenêtre, alors qu’une pensée lui vint à l’esprit. Il ne voulait pas laisser Natsuki tuer des personnes, mais combien de temps devrait-il rester avec elle ? Pour l’instant, il était un exutoire pour les pulsions meurtrières de Natsuki, mais elle n’aurait pas cette option sans lui à ses côtés.

« De toute façon, ce n’est pas ce dont je suis venu parler, » déclara Ibaraki. « Le bain ! Allons au bain ! »

« Tu ne devrais pas…, » commença Yuichi.

Il y avait une chance sur deux que sa sœur ait mise en place des défenses importantes contre les hommes qui regarderaient dans le bain. Ou bien le permettrait-elle, dans le cadre naturel d’un épisode de sources chaudes ? Mais juste au moment où Yuichi y pensait, il avait soudain détecté une présence étrange à proximité.

« Bon, vas-y tout seul. Et reste avec elles, d’accord ? » C’était une présence qu’il avait ressentie vaguement sur la plage, et plusieurs fois dès lors.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? » demanda Ibaraki.

« Il y a quelqu’un d’autre ici, » répondit Yuichi. « Quoi qu’il en soit, je vais aller vérifier. Je n’aime pas te demander de l’aide, mais j’ai besoin que tu t’occupes des filles. Si de toute façon tu vas jeter un coup d’œil, c’est le bon moment, n’est-ce pas ? »

« Qu’est-ce qui t’arrive, mec ? Tu as une morale confuse. Ça t’est égal si je vois tes sœurs nues ? » demanda Ibaraki.

« Ça ne leur fera pas mal, n’est-ce pas ? » demanda Yuichi.

« Je n’ai jamais rencontré un type qui a dit ça dans la vraie vie…, » répondit Ibaraki.

« Je n’ai pas besoin d’un sermon d’un type qui a fait irruption ici en parlant de voyeurisme…, » répliqua Yuichi.

Yuichi avait décidé de laisser le reste à Ibaraki, et avait quitté sa chambre pour vérifier la situation à l’extérieur.

 

♡♡♡

 

L’eau de source était censée améliorer le teint de la peau. Elle était connue sous le nom d’« eau de beauté », et elle avait été détournée ici vers la maison d’été de la famille Noro.

« Wôw, c’est plus grand que ce à quoi je m’attendais ! » cria Aiko.

C’était un bain en plein air. Presque toutes les parties du manoir étaient de style occidental. Le bain était le seul conçu de style purement japonais.

« Veux-tu parler des seins d’Orihara ? » demanda Natsuki, fixant la poitrine de Kanako.

« Non ! » cria Aiko.

Certes, les seins de Kanako étaient gros, mais Aiko avait parlé de la taille du bassin. Il pouvait accueillir dix personnes et il restait encore de la place. Il y avait aussi plusieurs endroits pour se laver.

« Oh ? Noro, n’as-tu pas un bain de cette taille à la maison ? » demanda Mutsuko. C’était une question compréhensible.

« Non, rien d’aussi gros, » dit-elle. « Ils sont juste pour une seule personne. »

« Je vois. Je suppose qu’utiliser quelque chose comme ça tous les jours serait plus de problèmes que ça n’en vaut la peine ! » Une Mutsuko nue avait fait un saut en courant et avait plongé dans le bain.

« Sœurette ! Tu dois d’abord te laver ! » cria Yoriko.

 

♡♡♡

 

Elles étaient toutes entrées dans l’eau chaude.

Son effet était tout de suite évident à voir. Aiko frotta sa peau, sentant à quel point elle était lisse et agréable au toucher.

« Ah, je vois pourquoi ils l’appellent “eau de beauté”. J’ai vraiment l’impression que ça améliore ma peau, » Aiko n’avait jamais été auparavant dans un bain comme celui-ci. Elle ne savait même pas qu’ils en avaient une ici dans cette maison de vacances.

« Mais c’est du tout cuit d’une façon ou d’une autre ! » s’exclama Mutsuko. « Avoir de l’eau de beauté et un bain aussi grand… Noro, est-ce que ton père a l’intention d’amener une maîtresse ici ou quelque chose comme ça !? »

« Mon père n’est pas ce genre de personne ! » déclara Aiko, un peu agacée. Elle était certaine que son père était dévoué à sa mère.

« Sœurette… c’est extrêmement grossier, » déclara Yoriko.

Il semblait que lorsque les sœurs étaient ensemble, Yoriko travaillait dur pour garder Mutsuko en ligne. D’ailleurs, Yuichi faisait généralement tout ce que Mutsuko disait, et était donc inutile à cet égard.

« Je n’ai pas été à une source d’eau chaude depuis si longtemps ! C’était quand la dernière fois ? » Mutsuko avait bavardé, comme si l’échange n’avait même pas eu lieu. Aiko se rendait compte peu à peu que Mutsuko se contentait de dire ce qui lui passait par la tête, et qu’elle n’écoutait jamais les autres.

« … Mais, voyons voir… quoi faire dans une source chaude…, » Mutsuko continua avec une expression bienheureuse, profitant apparemment de l’eau chaude.

« Nous n’avons rien à faire, n’est-ce pas ? Je crois qu’on s’assoit et qu’on se détend…, » Aiko répondit, se demandant ce qu’il pourrait y avoir d’autre.

« Non, j’ai l’impression qu’il y a un événement spécial qui doit se produire dans une source chaude ! » annonça Mutsuko.

« Vraiment ? » Aiko n’avait aucune idée de ce dont parlait Mutsuko.

« Oui ! Le voyeurisme est le coup habituel ! » cria Mutsuko. « On ne peut pas avoir un épisode de sources chaudes sans un voyeur pour nous épier ! »

« Voyeur ? D’où viendrait-il ? » Aiko regarda tout autour d’elle. Elle n’avait pas été particulièrement prudente jusqu’à présent, mais elles étaient à l’extérieur. Il ne serait pas impossible pour quelqu’un de les espionner. Aiko s’était soudain sentie gênée.

« Oh, ne t’inquiète pas ! » déclara Mutsuko. « Ils construisent généralement ces choses pour qu’on ne puisse pas les voir facilement de l’extérieur ! Ma reconnaissance n’a trouvé que trois endroits d’où on pouvait nous voir, tout en ayant un bon point de vue ! »

« En quoi est-ce que c’est une situation “ne t’inquiète pas” ? Et quand as-tu fait, euh, été en “reconnaissance”, exactement ? » demanda Aiko.

« Pendant que vous prépariez le dîner ! » répondit Mutsuko.

« Alors, qu’est-ce qu’on fait si l’événement de voyeur arrive ? » se demandait Aiko.

Et si Yuichi les voyait ? Le visage d’Aiko devint rouge à cette pensée, et elle s’enfonça profondément dans le bain.

« Bien sûr, il y a des obstacles à l’observation ! » s’exclama Mutsuko. « S’ils pensent qu’ils pourront jeter un coup d’œil aussi facilement, ils ont autre chose à surmonter ! Mais s’ils peuvent surmonter les pièges que je leur ai tendus, ils méritent à mon avis de voir un peu de peau ! »

« Tu ne peux pas décider de ça sans nous demander ! » cria Aiko, sa voix se cassait. Mutsuko avait eu tort de les mettre dans cette position sans aucun avertissement. Si Mutsuko l’avait demandé, bien sûr, Aiko aurait certainement été contre.

« Eh bien ! Tu n’as pas besoin de t’inquiéter du voyeurisme en ce moment, » déclara Mutsuko. « Comparons la taille des seins ! »

« Ça n’a aucun sens ! Pourquoi devons-nous faire cela ? » Bien que ses seins aient été exposés tout le temps précédents, Aiko les avait soudainement recouverts de manière consciente.

« On n’a pas le choix ! » déclara Mutsuko. « C’est ce qu’on fait dans une source d’eau chaude ! »

« Nous avons le choix ! Ce n’est pas ce que sont les sources d’eau chaude ! » cria Aiko.

Mais maintenant qu’elle avait pris sa décision, il n’y avait plus moyen d’arrêter Mutsuko. Elle était déjà aux côtés d’Aiko en un clin d’œil.

L’ordre s’était avéré être Kanako, Natsuki, Aiko, Yoriko, puis Mutsuko, bien que la marge entre Aiko et Yoriko soit mince.

« Orihara, les tiens sont étonnants ! Ils flottent ! » Mutsuko n’avait pas l’air d’être gênée d’être la plus petite du groupe. « Mais quel gâchis d’avoir tous ces trésors ici et rien pour les utiliser ! »

« C’est vrai ! » Yoriko acquiesça. « Nous les utiliserions beaucoup mieux si nous avions eu un bain mixte, pour pouvoir les montrer à mon frère et lui demander de les presser ! »

« Qu’est-ce qu’elles ont, ces sœurs ? » D’une manière ou d’une autre, Aiko avait l’impression que le bain l’épuisait plus qu’autre chose.

« En parlant de ça… on n’a jamais vraiment parlé, n’est-ce pas, Takeuchi ? » dit Yoriko, se rapprochant soudainement de Natsuki.

« Vraiment ? Je ne crois pas que nous ayons quoi que ce soit à dire, » répondit Natsuki sèchement.

« Tu es vraiment collante avec mon frère, n’est-ce pas ? » demanda Yoriko.

« “Collante” n’est pas une description exacte de ce que je fais. Bien que je n’ai jamais essayé de mettre des mots sur ma relation, » Natsuki semblait parfaitement calme. Si Yoriko avait pressé Aiko comme ça, elle se serait sûrement déjà perturbée.

« Oh ? » demanda Yoriko, ses yeux perçants. « Alors, comment le décrirais-tu ? Te colles-tu contre lui avec ce corps dont tu es si fière ? »

Les courbes de Natsuki valaient certainement la peine d’être fières ; elle avait une silhouette impressionnante.

« H-Hey ! Yoriko ! » Craignant qu’une bagarre n’éclate, Aiko avait essayé d’intervenir.

« Tout ce que je dirai, c’est… la “meilleure description” dont tu parlais tout à l’heure ? Sakaki a serré mon corps, » Natsuki se serra dans ses bras, soulevant sa poitrine.

« Ah… » Yoriko s’était raidie.

« Dur ! »

« Takeuchi ? » demanda Aiko.

« Trop dur. C’était vraiment incroyable avec lui. Après ça, je ne pouvais plus bouger pendant des heures. » Le visage de Natsuki brillait d’extase. Ce n’était pas une expression que l’on voyait très souvent.

« A-Attends… est-ce que tu… parles de… ? » Le combat de Yuichi avec Natsuki avait été rejoué dans l’esprit d’Aiko. Il avait utilisé une frappe des deux paumes pour l’achever. Et vu de côté, il avait l’air de tâtonner les seins de son adversaire.

« Il t’a envoyée dans les airs jusqu’à l’autre côté de la pièce ! Arrête de déformer les événements ! » cria Aiko.

Yoriko était restée paralysée.

« Il n’en reste pas moins que j’ai eu plus de contacts physiques avec lui que vous deux, » déclara calmement Natsuki.

Plaisantait-elle ? Est-ce qu’elle essayait vraiment de se venger d’elles ? Aiko n’avait pas beaucoup parlé avec Natsuki, donc elle n’avait jamais vu ce côté d’elle auparavant.

« I-Il a… touché mes cuisses, et m’a portée dans ses bras, et aussi…, » Aiko bégayait, mais cela sortait peut-être à cause d’une sorte d’étrange compétitivité.

« Noro ? » Yoriko s’était soudainement réenclenchée et elle avait concentré son attention sur Aiko. « J’aimerais t’en parler plus en détail plus tard. »

Aiko aurait préféré ne rien avoir dit avant ça.

« Euh, » elle était sur le point de dire autre chose, quand elle avait été interrompue par le bruit d’une chute venant de l’extérieur.

« Qu’est-ce que ça pourrait être !? » Les yeux de Mutsuko brillaient d’excitation face à un signe potentiel de problèmes.

***

Partie 3

Un peu plus tôt…

Yuichi avait quitté la maison d’été pour retrouver la vague présence qu’il avait détectée. C’était une nuit étouffante à l’extérieur, alors Yuichi avait fait de son mieux pour masquer ses pas alors qu’il se promenait derrière la villa.

Un faible vent soufflait. Yuichi savait plus ou moins où il allait, et gardait sa cible au centre de son attention.

Il s’était concentré. La présence était dans un arbre. Quoi que ce soit, elle regardait la maison de vacances des Noros.

Yuichi avait marché jusqu’à la base de l’arbre. Qui que ce soit, elle n’avait pas l’air de l’avoir remarqué.

Maintenant, que faire… ? se demanda-t-il.

Il avait localisé sa cible, mais il n’avait pas encore trouvé comment y faire face. Dès qu’il commencerait à grimper à l’arbre, on le remarquait.

Il ne le savait pas, mais c’était à peu près au même moment où Aiko parlait de sa frappe des paumes.

Il avait stabilisé sa respiration, puis avait libéré toute sa puissance en un seul coup.

Ses mains avaient percé le tronc de l’arbre avec un bruit de craquement et quelque chose était tombé de la cime des arbres.

Yuichi avait commencé à juger le moment où il devrait donner un coup de pied à l’ancien occupant de l’arbre, mais ce qu’il avait vu l’avait fait s’arrêter.

C’était une fille avec des oreilles de chat.

« Hein ? » Alors que Yuichi hésitait, la jeune fille avait tournoyé dans les airs et avait atterri à quatre pattes. Ce n’était pas seulement ses oreilles — même la façon dont elle bougeait était comme ceux d’un chat.

Mais ce n’était pas seulement la nature féline de la fille qui avait causé l’hésitation de Yuichi. C’était qu’elle ressemblait à une fille qu’il connaissait. C’était son camarade de classe Yuri Konishi, avec en plus, des oreilles de chat et une queue.

Les oreilles de chat sortaient de ses cheveux blonds coiffés selon quelque chose de complexe. Elle portait un maillot de bain qui ressemblait à une robe noire, et sa queue dorée en sortait en tourbillonnant.

Au-dessus de sa tête se trouvait l’étiquette « Anthromorphe (Chat) ». Auparavant, c’était « Héritière ».

« Hum… ça peut paraître fou, mais es-tu… ? Konishi ? » Yuichi s’était aventuré à demander ça. C’était peut-être la dernière personne qu’il s’attendait à voir lorsqu’il avait frappé cet arbre.

« En effet, » déclara-t-elle. « Quelle coïncidence de te rencontrer ici ! »

« Une coïncidence ? Essaies-tu de faire passer ça pour une coïncidence ? » Yuichi n’avait jamais eu une vraie conversation avec elle, mais sa personnalité était plus franche qu’il ne s’y attendait. « Très bien, nous dirons que c’est une coïncidence. Mais c’est toujours la propriété familiale de Noro. Tu ne peux pas rester ici sans permission. »

« Je vois. Mais je n’ai pas besoin de permission… s’il n’y a pas de témoin pour me dénoncer !! » Yuri lui avait soudainement sauté dessus.

Elle avait brandi sa main droite, préparant une large frappe sur Yuichi. Yuichi avait vu les griffes mortelles à l’extrémité de ses doigts. Elles avaient la longueur de petits couteaux. Elle n’était pas humaine.

Yuichi s’était éloigné, faisant face à Yuri en faisant un large mouvement. S’il se concentrait trop sur les griffes, elle pourrait le frapper d’un coup de pied. Elle avait poursuivi avec un autre crochet du gauche désespéré, qu’il avait esquivé en baissant le haut de son corps.

Yuri avait continué sur sa trajectoire et avait atterri, puis avait fait demi-tour vers Yuichi.

« Qu’est-ce qui se passe ici ? » Mutsuko était arrivée en courant vers eux, nue, à l’exception d’une serviette de bain autour d’elle.

« Hé ! Habille-toi avant de venir ici ! » cria Yuichi.

Yuri avait profité du moment de distraction de Yuichi pour s’enfuir.

« Quoi ? Tu te battais contre quelqu’un ? » demanda Mutsuko. « Hé ! »

« Va t’habiller ! » lui avait ordonné Yuichi. « Je vais tout expliquer à l’intérieur. »

Yuichi gardait ses sens en éveil alors qu’il retournait à la maison d’été, mais toute trace de Yuri avait disparu. Il semblait qu’elle s’était vraiment enfuie.

 

♡♡♡

 

Aiko était allongée sur le lit de sa chambre d’amis, regardant le plafond.

Elle s’inquiétait de ce que Yuichi lui avait dit. On aurait dit que sa vie était en danger.

Apparemment, Yuichi n’avait pas au départ prévu d’en parler à Aiko. Mais maintenant, avec un vrai assassin dans les parages, ce serait irresponsable.

Yuri Konishi était ici.

Bien sûr, il était possible que ce ne soit qu’une coïncidence. La famille Konishi pourrait très facilement avoir une maison d’été ici aussi, et si c’était le cas, ce serait un endroit naturel pour elle de passer ses vacances d’été.

Mais si elle se faufilait sur sa propriété et les espionnait, il fallait que ce soit plus que cela. En plus de cela, elle était aussi une Anthromorphe.

Aiko ne savait pas pourquoi Yuri en avait après elle. Yuichi ne semblait pas non plus savoir grand-chose à ce sujet. Il avait juste dit que cela serait difficile à expliquer, et il ne semblait pas qu’il mentait ou qu’il essayait de couvrir quelque chose, alors Aiko avait laissé tomber.

Bizarrement, elle n’était pas particulièrement inquiète que sa vie soit en danger. Elle s’était convaincue que Yuichi la protégerait.

Elle les imaginait tous les deux comme une princesse et son chevalier en armure brillante. Si elle était vraiment en danger, alors Yuichi resterait près d’elle et il ferait attention à elle. Et, bien qu’elle ne devrait peut-être pas penser de cette façon, elle sentait que cela lui donnait une longueur d’avance sur Natsuki.

Oh ! À quoi je pense… ? Aiko ne savait même pas ce que Natsuki ressentait vraiment pour Yuichi, mais elle avait commencé à la considérer comme une rivale.

Mais en fait… comment je me sens vraiment ? C’était vrai qu’elle avait de l’affection pour Yuichi. Mais jusqu’à quelle ampleur ? Elle ne pouvait même pas répondre à cette question.

Les questions se retournant sans cesse dans son esprit, Aiko s’était mise à dériver dans ses pensées, avant de se lever.

Elle marchait de façon instable dans un couloir la nuit.

Il n’y avait pas de lumière, mais elle savait ce qui l’entourait aussi facilement que s’il faisait jour.

L’obscurité n’avait pas d’importance pour Aiko. Elle pouvait sentir Yuichi.

C’était le sang — l’odeur sucrée et sirupeuse du sang qui pulsait sous sa peau.

Aiko suivait l’odeur de Yuichi. Avec des pas instables, mais persistants, elle s’était dirigée vers l’endroit où il se trouvait.

Elle avait entendu une voix.

C’était la même qui lui avait chuchoté pour qu’elle tue Kyoya.

Elle lui disait maintenant de sucer le sang de Yuichi. Elle lui disait de faire de lui son esclave.

Dans son cœur, elle savait que c’était mal. Mais elle n’avait pas pu résister à la tentation. Yuichi lui appartiendrait. Ne serait-ce pas merveilleux de l’avoir pour elle toute seule ?

L’instant d’après, Aiko se tenait devant Yuichi. Il était dans son lit, respirant lentement au rythme du sommeil. Il avait poussé les couvertures jusqu’au coin du lit, peut-être parce qu’il faisait si chaud.

Aiko avait souri. Yuichi ne montrait aucun signe de vouloir se réveiller.

Elle s’était assise sur le lit et lui caressa doucement le cou. Les trous qu’elle y avait mis une fois auparavant avaient cicatrisé. Elle avait placé sa bouche au même endroit. Cette fois, elle lui apposera sa marque — sa preuve de propriété — et elle ne disparaîtra jamais.

De petits crocs sortirent de la bouche d’Aiko. Elle s’était allongée sur le lit, son corps sur celui de Yuichi. Sa bouche se rapprochait de son cou.

« Qu’est-ce que tu fais ? Je ne peux pas baisser ma garde une minute ! Je vois que j’avais raison de rester debout au cas où cela se produirait, » cria une voix.

Aiko, qui avait tout oublié sauf Yuichi, s’était figée.

Le couvre-lit poussé dans le coin du lit s’était déplacé, et Yoriko était sortie de dessous.

Aiko regarda Yoriko avec des yeux rougeoyants.

« Noro ? … Qui es-tu !? » Yoriko la regarda dans la peur.

« … Hein ? Yoriko ? Qu’est-ce qui se passe ? » Soudain, tout s’était remis en place, et Aiko était restée confuse. Elle n’était pas tout à fait sûre où elle était. Elle semblait chevaucher Yuichi, et Yoriko était tout près, lui criant dessus.

« Qu’est-ce que c’est ? C’est ma réplique ! Tu te fous de moi ! » cria Yoriko. « Je n’aurais jamais pensé que tu essaierais de te faufiler ici la nuit ! J’étais de garde contre la fille Takeuchi ! »

« Hein ? Se faufiler ? Hein ? » demanda Aiko.

 

 

« Faisais-tu du somnambulisme ? » Yoriko semblait enfin se rendre compte qu’Aiko n’était pas complètement saine d’esprit.

« Hé, peux-tu me lâcher ? » demanda Yuichi. Il regarda Aiko en étant mal à l’aise. Il était naturel qu’il se réveille, avec le bruit qu’elles faisaient en se disputant.

« Oh ! Euh, désolée ! » Aiko s’était rapidement retirée de lui.

Yuichi s’était assis et s’était gratté la tête. Il venait de se réveiller, et il était clairement confus au sujet de ce qui se passait. « Que faites-vous ici ? »

« Désolée, je pense que je faisais du somnambulisme…, » c’est tout ce qu’Aiko pouvait dire. Elle avait l’impression d’avoir rêvé.

Yoriko avait répondu. « Je dors toujours dans ta chambre, donc je me sentais seule, et j’ai décidé de venir ici avec toi… »

« Faites ce que vous voulez, mais taisez-vous, » après ça, Yuichi s’allongea de nouveau et il recommença immédiatement à dormir.

Aiko ne savait pas quoi faire après ça.

***

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