Chapitre 3 : Il y a une Source Chaude à la Maison de Campagne des Noros !
Partie 3
Un peu plus tôt…
Yuichi avait quitté la maison d’été pour retrouver la vague présence qu’il avait détectée. C’était une nuit étouffante à l’extérieur, alors Yuichi avait fait de son mieux pour masquer ses pas alors qu’il se promenait derrière la villa.
Un faible vent soufflait. Yuichi savait plus ou moins où il allait, et gardait sa cible au centre de son attention.
Il s’était concentré. La présence était dans un arbre. Quoi que ce soit, elle regardait la maison de vacances des Noros.
Yuichi avait marché jusqu’à la base de l’arbre. Qui que ce soit, elle n’avait pas l’air de l’avoir remarqué.
Maintenant, que faire… ? se demanda-t-il.
Il avait localisé sa cible, mais il n’avait pas encore trouvé comment y faire face. Dès qu’il commencerait à grimper à l’arbre, on le remarquait.
Il ne le savait pas, mais c’était à peu près au même moment où Aiko parlait de sa frappe des paumes.
Il avait stabilisé sa respiration, puis avait libéré toute sa puissance en un seul coup.
Ses mains avaient percé le tronc de l’arbre avec un bruit de craquement et quelque chose était tombé de la cime des arbres.
Yuichi avait commencé à juger le moment où il devrait donner un coup de pied à l’ancien occupant de l’arbre, mais ce qu’il avait vu l’avait fait s’arrêter.
C’était une fille avec des oreilles de chat.
« Hein ? » Alors que Yuichi hésitait, la jeune fille avait tournoyé dans les airs et avait atterri à quatre pattes. Ce n’était pas seulement ses oreilles — même la façon dont elle bougeait était comme ceux d’un chat.
Mais ce n’était pas seulement la nature féline de la fille qui avait causé l’hésitation de Yuichi. C’était qu’elle ressemblait à une fille qu’il connaissait. C’était son camarade de classe Yuri Konishi, avec en plus, des oreilles de chat et une queue.
Les oreilles de chat sortaient de ses cheveux blonds coiffés selon quelque chose de complexe. Elle portait un maillot de bain qui ressemblait à une robe noire, et sa queue dorée en sortait en tourbillonnant.
Au-dessus de sa tête se trouvait l’étiquette « Anthromorphe (Chat) ». Auparavant, c’était « Héritière ».
« Hum… ça peut paraître fou, mais es-tu… ? Konishi ? » Yuichi s’était aventuré à demander ça. C’était peut-être la dernière personne qu’il s’attendait à voir lorsqu’il avait frappé cet arbre.
« En effet, » déclara-t-elle. « Quelle coïncidence de te rencontrer ici ! »
« Une coïncidence ? Essaies-tu de faire passer ça pour une coïncidence ? » Yuichi n’avait jamais eu une vraie conversation avec elle, mais sa personnalité était plus franche qu’il ne s’y attendait. « Très bien, nous dirons que c’est une coïncidence. Mais c’est toujours la propriété familiale de Noro. Tu ne peux pas rester ici sans permission. »
« Je vois. Mais je n’ai pas besoin de permission… s’il n’y a pas de témoin pour me dénoncer !! » Yuri lui avait soudainement sauté dessus.
Elle avait brandi sa main droite, préparant une large frappe sur Yuichi. Yuichi avait vu les griffes mortelles à l’extrémité de ses doigts. Elles avaient la longueur de petits couteaux. Elle n’était pas humaine.
Yuichi s’était éloigné, faisant face à Yuri en faisant un large mouvement. S’il se concentrait trop sur les griffes, elle pourrait le frapper d’un coup de pied. Elle avait poursuivi avec un autre crochet du gauche désespéré, qu’il avait esquivé en baissant le haut de son corps.
Yuri avait continué sur sa trajectoire et avait atterri, puis avait fait demi-tour vers Yuichi.
« Qu’est-ce qui se passe ici ? » Mutsuko était arrivée en courant vers eux, nue, à l’exception d’une serviette de bain autour d’elle.
« Hé ! Habille-toi avant de venir ici ! » cria Yuichi.
Yuri avait profité du moment de distraction de Yuichi pour s’enfuir.
« Quoi ? Tu te battais contre quelqu’un ? » demanda Mutsuko. « Hé ! »
« Va t’habiller ! » lui avait ordonné Yuichi. « Je vais tout expliquer à l’intérieur. »
Yuichi gardait ses sens en éveil alors qu’il retournait à la maison d’été, mais toute trace de Yuri avait disparu. Il semblait qu’elle s’était vraiment enfuie.
♡♡♡
Aiko était allongée sur le lit de sa chambre d’amis, regardant le plafond.
Elle s’inquiétait de ce que Yuichi lui avait dit. On aurait dit que sa vie était en danger.
Apparemment, Yuichi n’avait pas au départ prévu d’en parler à Aiko. Mais maintenant, avec un vrai assassin dans les parages, ce serait irresponsable.
Yuri Konishi était ici.
Bien sûr, il était possible que ce ne soit qu’une coïncidence. La famille Konishi pourrait très facilement avoir une maison d’été ici aussi, et si c’était le cas, ce serait un endroit naturel pour elle de passer ses vacances d’été.
Mais si elle se faufilait sur sa propriété et les espionnait, il fallait que ce soit plus que cela. En plus de cela, elle était aussi une Anthromorphe.
Aiko ne savait pas pourquoi Yuri en avait après elle. Yuichi ne semblait pas non plus savoir grand-chose à ce sujet. Il avait juste dit que cela serait difficile à expliquer, et il ne semblait pas qu’il mentait ou qu’il essayait de couvrir quelque chose, alors Aiko avait laissé tomber.
Bizarrement, elle n’était pas particulièrement inquiète que sa vie soit en danger. Elle s’était convaincue que Yuichi la protégerait.
Elle les imaginait tous les deux comme une princesse et son chevalier en armure brillante. Si elle était vraiment en danger, alors Yuichi resterait près d’elle et il ferait attention à elle. Et, bien qu’elle ne devrait peut-être pas penser de cette façon, elle sentait que cela lui donnait une longueur d’avance sur Natsuki.
Oh ! À quoi je pense… ? Aiko ne savait même pas ce que Natsuki ressentait vraiment pour Yuichi, mais elle avait commencé à la considérer comme une rivale.
Mais en fait… comment je me sens vraiment ? C’était vrai qu’elle avait de l’affection pour Yuichi. Mais jusqu’à quelle ampleur ? Elle ne pouvait même pas répondre à cette question.
Les questions se retournant sans cesse dans son esprit, Aiko s’était mise à dériver dans ses pensées, avant de se lever.
Elle marchait de façon instable dans un couloir la nuit.
Il n’y avait pas de lumière, mais elle savait ce qui l’entourait aussi facilement que s’il faisait jour.
L’obscurité n’avait pas d’importance pour Aiko. Elle pouvait sentir Yuichi.
C’était le sang — l’odeur sucrée et sirupeuse du sang qui pulsait sous sa peau.
Aiko suivait l’odeur de Yuichi. Avec des pas instables, mais persistants, elle s’était dirigée vers l’endroit où il se trouvait.
Elle avait entendu une voix.
C’était la même qui lui avait chuchoté pour qu’elle tue Kyoya.
Elle lui disait maintenant de sucer le sang de Yuichi. Elle lui disait de faire de lui son esclave.
Dans son cœur, elle savait que c’était mal. Mais elle n’avait pas pu résister à la tentation. Yuichi lui appartiendrait. Ne serait-ce pas merveilleux de l’avoir pour elle toute seule ?
L’instant d’après, Aiko se tenait devant Yuichi. Il était dans son lit, respirant lentement au rythme du sommeil. Il avait poussé les couvertures jusqu’au coin du lit, peut-être parce qu’il faisait si chaud.
Aiko avait souri. Yuichi ne montrait aucun signe de vouloir se réveiller.
Elle s’était assise sur le lit et lui caressa doucement le cou. Les trous qu’elle y avait mis une fois auparavant avaient cicatrisé. Elle avait placé sa bouche au même endroit. Cette fois, elle lui apposera sa marque — sa preuve de propriété — et elle ne disparaîtra jamais.
De petits crocs sortirent de la bouche d’Aiko. Elle s’était allongée sur le lit, son corps sur celui de Yuichi. Sa bouche se rapprochait de son cou.
« Qu’est-ce que tu fais ? Je ne peux pas baisser ma garde une minute ! Je vois que j’avais raison de rester debout au cas où cela se produirait, » cria une voix.
Aiko, qui avait tout oublié sauf Yuichi, s’était figée.
Le couvre-lit poussé dans le coin du lit s’était déplacé, et Yoriko était sortie de dessous.
Aiko regarda Yoriko avec des yeux rougeoyants.
« Noro ? … Qui es-tu !? » Yoriko la regarda dans la peur.
« … Hein ? Yoriko ? Qu’est-ce qui se passe ? » Soudain, tout s’était remis en place, et Aiko était restée confuse. Elle n’était pas tout à fait sûre où elle était. Elle semblait chevaucher Yuichi, et Yoriko était tout près, lui criant dessus.
« Qu’est-ce que c’est ? C’est ma réplique ! Tu te fous de moi ! » cria Yoriko. « Je n’aurais jamais pensé que tu essaierais de te faufiler ici la nuit ! J’étais de garde contre la fille Takeuchi ! »
« Hein ? Se faufiler ? Hein ? » demanda Aiko.
« Faisais-tu du somnambulisme ? » Yoriko semblait enfin se rendre compte qu’Aiko n’était pas complètement saine d’esprit.
« Hé, peux-tu me lâcher ? » demanda Yuichi. Il regarda Aiko en étant mal à l’aise. Il était naturel qu’il se réveille, avec le bruit qu’elles faisaient en se disputant.
« Oh ! Euh, désolée ! » Aiko s’était rapidement retirée de lui.
Yuichi s’était assis et s’était gratté la tête. Il venait de se réveiller, et il était clairement confus au sujet de ce qui se passait. « Que faites-vous ici ? »
« Désolée, je pense que je faisais du somnambulisme…, » c’est tout ce qu’Aiko pouvait dire. Elle avait l’impression d’avoir rêvé.
Yoriko avait répondu. « Je dors toujours dans ta chambre, donc je me sentais seule, et j’ai décidé de venir ici avec toi… »
« Faites ce que vous voulez, mais taisez-vous, » après ça, Yuichi s’allongea de nouveau et il recommença immédiatement à dormir.
Aiko ne savait pas quoi faire après ça.