Murazukuri Game no NPC ga Namami no Ningen toshika Omoenai – Tome 3 – Section 10 – Chapitre 7

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Chapitre 7 : Combat inévitable et mon courage

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Chapitre 7 : Combat inévitable et mon courage

Partie 1

« On dirait que tu m’as encore eu. »

Le salarié lambda du train, Habatake, sortit alors du bus. C’était un sournois, mais il était apparemment assez joueur pour admettre quand il était pris.

« Ce bus est une autre illusion, non ? Mais qu’est-ce qui s’y cache vraiment, une sorte de minivan ? »

« Encore gagné ! Mon Dieu, rien ne t’échappe ? »

Ce dernier claqua des doigts, et le bus fut remplacé par une camionnette.

Elle ressemblait à la camionnette blanche que nous utilisions à mon travail, avec des rideaux tirés sur ses fenêtres. Et je n’avais pas moyen de savoir si quelqu’un d’autre se cachait là-dedans. Il avait clairement utilisé le même truc que la fois où il s’était fait passer pour un gobelin.

« As-tu utilisé tes illusions pour tromper les gens à l’intérieur de la station afin qu’ils ne viennent pas ici ? »

« Oui, c’est ça. »

Cela signifiait qu’il pouvait avoir au moins deux illusions actives à la fois.

« Tu ne travailles donc pas seul ? »

« Oh ? Qu’est-ce qui te fait penser ça ? Je suis très intéressé par ton raisonnement. »

Était-ce du sarcasme ? Malgré son ton poli, il était manifestement en train de se moquer de moi. Cela commençait à me taper sur les nerfs.

« Tu ne peux pas utiliser les miracles directement pour nuire à un autre joueur, donc tu dois trouver un moyen de contourner cette règle. Me faire marcher volontairement dans un bus déguisé serait tout juste acceptable. Ça doit être le genre de pari tordu dont tu es si fier. »

« Je vois, je vois. S’il te plaît, continue. »

Habatake hocha la tête d’un air moqueur.

« Tu avais prévu de laisser tomber l’illusion et de demander à ton complice de nous attraper de l’intérieur du bus une fois que nous serions assez proches ? »

« Oh, je suis impressionné ! Tu es plutôt intelligent pour un reclus. Dire que je pensais que tu n’arriverais jamais à rien. »

Il essaie vraiment de m’énerver. Tout ceci n’était qu’une blague pour lui.

Je n’avais jamais moi-même pensé que j’arriverais à quelque chose.

La neige devenait plus lourde, mais je sentais à peine le froid. Ma colère et la chaleur de Carol qui s’accrochait à moi me tenaient chaud.

« Mais comment as-tu su que le bus était un faux ? Je pensais avoir fait du bon travail dessus. »

Il avait raison. Mettez-le à côté d’un vrai bus, et je n’aurais pas été capable de faire la différence. Mais il n’avait pas tenu compte de la neige. Comme le bus était en fait un petit van, la neige semblait disparaître par le toit en tombant. Sans cela, je serais tombé dans le panneau.

Il y a quelques minutes, après avoir vérifié les options de notre itinéraire sur mon téléphone, j’avais activé le miracle météorologique pour faire tomber la neige. J’étais au niveau 2 maintenant — je pouvais aussi faire des miracles dans le monde réel.

« Quoi encore ? Tu veux encore négocier ? »

J’avais souri tout en essayant de jouer les durs. Je ne pouvais pas me permettre de montrer une quelconque faiblesse qui pourrait inquiéter Carol. De plus, nous avions une carte maîtresse. J’avais jeté un coup d’œil au sac à dos de Carol. Une petite main était sortie d’un trou dans la fermeture éclair et m’avait donné un coup de pouce confiant. Destinée était vraiment un allié fiable.

« Non, nos négociations ont déjà été rompues. Et même si je te proposais une meilleure offre, tu ne la prendras pas, pas vrai ? »

« C’est exact. »

« Tu as raison, je ne peux pas te nuire directement. C’est pourquoi je n’avais pas d’autre choix que de demander de l’aide, même si je ne le voulais pas. »

Habatake soupira et leva sa main gauche.

Trois hommes sortirent du minivan. Ils avaient tous des cheveux bruns, des vêtements tape-à-l’œil et le sourire aux lèvres. En un mot, ils avaient l’air faible. Ils semblaient très similaires aux types que Yoshinaga avait envoyés après moi. Si Habatake disait la vérité, ces hommes n’étaient pas des joueurs. Cela venait avec son propre lot de problèmes.

« Tu n’es pas autorisé à parler du jeu à des étrangers. »

« Exact. J’ai juste dit que j’avais un petit travail pour eux. Trouvez-moi le livre et la fille, et je les récompenserai généreusement. Cette fille n’a même pas de nationalité. La kidnapper ne sera pas techniquement un crime. »

Ce n’était rien d’autre qu’un groupe de durs à cuire payés. Et puisqu’il n’utilisait pas de miracle, le fait que ces hommes me fassent du mal ne serait pas contraire aux règles. Peut-être que les rideaux dans la camionnette servaient moins à les cacher qu’à les empêcher d’être témoins des illusions.

« Hé, ça a l’air si terrible ! On est juste là pour reprendre ce livre que tu as emprunté à un ami. Et tu as dit que cette fille était ta fille, non ? »

L’un des durs sourit, mais il était évident qu’il ne croyait pas à l’histoire que Habatake leur racontait. Il savait qu’il était complice d’un crime.

« Ah oui, désolé. C’est exact. Maintenant, je vais te donner une dernière chance de négocier. Aurais-tu l’amabilité de me passer le livre et la fille ? Je ne te donnerai évidemment rien. »

Sale bâtard avare. Il peut bien évidemment m’offrir n’importe quelle somme d’argent, je ne lui donnerais jamais ce qu’il veut.

J’avais serré Carol contre moi.

« Jamais de la vie. »

Habatake haussa les épaules et sourit : « Ce n’est pas ce que je pensais. Veuillez accepter mes plus sincères excuses. Messieurs ? »

« Oui, monsieur ! »

Les trois durs s’approchèrent lentement. Je savais ce que je devais faire. J’avais plongé ma main dans le sac à dos de Carol et en avais sorti un Destinée enveloppé dans une serviette. Je l’avais tenu en face de moi.

« Ne bougez pas. Dans le cas contraire, je ne me retiendrais pas. », avais-je prévenu.

Un des durs fronça le nez : « C’est quoi cette espèce de lézard dégoûtant ? »

Destinée battit sa queue de manière menaçante. Il n’aimait pas du tout être insulté.

« Quoi, tu crois qu’on a peur d’un petit reptile ? »

« Vous savez qu’ils ont bon goût si vous les écorchez et les faites frire ! »

« Ou on pourrait le vendre à une animalerie et se faire de l’argent. »

Les durs à cuire n’avaient pas ralenti leur approche ou montré de la peur. Ça me convenait, surtout qu’ils étaient sous le vent.

« Utilise ton haleine empoisonnée pour… »

« Dispersez-vous, les gars ! Cet homme a un spray qui peut vous paralyser ! », cria Habatake.

Les durs gardèrent immédiatement leurs distances et commencé à m’encercler.

Il était au courant pour Destinée ? ! Est-ce qu’il me regardait me battre contre ce punk ?

« Tu as une sorte de spray ? Penses-tu que nous sommes des criminels ? »

« Je ne suis pas du tout comme vous ! », avais-je crié.

Le souffle de Destinée ne toucherait qu’un seul d’entre eux s’ils étaient répartis comme ça, et cela dépendait de la direction du vent.

« Tu devrais regarder devant toi ! »

L’un des durs me sauta dessus par le côté, ayant comblé l’écart entre nous pendant que je réfléchissais.

Je lui avais rapidement tourné le dos pour protéger Carol de son coup.

« Ton dos est grand ouvert ! Maintenant-Hey ! Je ne peux pas bouger ! »

Je m’étais retourné afin de voir le dur gelé à mi-course du cou vers le bas. Pendant ce temps, Destinée s’accrochait à mon front, sa tête reposant sur mon épaule. Mais son regard pétrifiant ne fonctionnait que sur une personne à la fois. L’un des durs était maintenant gérer, mais les deux autres étaient toujours des menaces.

« C’est quoi ce bordel ? Je croyais que ce type était un bon à rien de NEET ! Tu nous as menti, vieil homme ! »

« Comment peut-il être gelé comme ça ?! »

Les deux autres durs reculèrent quand ils virent leur ami devenir aussi immobile qu’une statue. N’importe qui ayant un peu de bon sens aurait fait de même. Peut-être que j’étais la personne la plus étrange ici, car j’acceptais le fait que Destinée puisse faire quelque chose comme ça.

C’est maintenant où jamais. Si j’intensifie l’intimidation, ils devraient perdre la volonté de se battre.

« Mais venez donc. Votre ami semble tellement s’amuser. »

Je leur avais fait signe, mais ces derniers commencèrent à reculer lentement.

« Oubliez la fille ! Je paierai le triple à celui qui pourra obtenir ce livre en premier ! », cria Habatake.

Tu n’avais vraiment pas besoin de faire ça…

Les durs échangèrent un regard et hochèrent la tête avant de venir m’entourer de part et d’autre. Ils venaient de me voir utiliser un super pouvoir, et ils étaient encore prêts à tout risquer pour de l’argent.

Je suppose que l’argent est vraiment tout-puissant !

« Gack ! Mes yeux ! Ma gorge ! »

Le dur à ma gauche s’était étouffé en prenant le souffle empoisonné de Destinée dans le visage.

Il n’en restait plus qu’un à traiter, mais déparalyser le premier dur pour geler ce type me prendrait trop de temps. Il était juste au-dessus de nous.

« Prends ça ! »

Alors que je vacillais, Carol bondit en avant et s’accrocha à la jambe de l’homme.

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Partie 2

« Lâche-moi, petite ! Je n’ai plus besoin de toi ! »

L’homme leva son poing pour l’abattre sur la tête de Carol.

« Ne t’avise pas de la toucher ! »

J’avais donné un coup de pied dans le côté de l’homme aussi fortement que possible.

Carol ayant toute son attention, il ne m’avait pas vu arriver. Mon pied était entré en collision avec lui, il s’était plié en deux et vola. Je m’étais précipité vers Carol et lui avais attrapé les épaules.

« Tu vas bien ? Tu n’es pas blessée ? »

« Je vais bien. Merci, Yoshio. »

Je l’avais examinée, puis j’avais laissé échapper un soupir de soulagement.

« Merci mon Dieu. Ne refais plus rien de tel, d’accord ? »

« Je suis désolée. »

Je l’avais prise dans mes bras. Elle tremblait. Se dresser contre un adulte avait l’air terrifiant, mais elle l’avait fait, et pour moi.

Merci, Carol.

« Oh, mon Dieu ! Vous avez abattu les trois ! Je suppose que c’est tout ce qu’on peut obtenir en engageant ce genre de personnes. C’est vraiment pénible. »

Malgré ses paroles, Habatake semblait parfaitement calme.

Je venais de vaincre ses hommes, mais il ne semblait pas du tout dérangé. Avait-il un autre tour dans sa manche ?

« Pourrais-tu m’aider maintenant ? »

« Je suppose que je n’ai pas le choix, hein ? »

Quelqu’un d’autre sortit du mini-van. J’en avais eu le souffle coupé.

Ses cheveux dorés étaient coiffés en épis, et son jean était troué.

« Encore toi ? »

« Hey. Content de te voir. »

C’était le voyou qui m’avait attaqué dans le parc près du sanctuaire.

« On dirait que tu as vu un fantôme. Quoi, tu ne t’attendais pas à ce que je me sorte du pétrin dans lequel tu m’as mis ? »

J’avais secoué la tête avant même de pouvoir m’arrêter.

« D’accord ! Et si je disais que ce téléphone était mon double et que l’écran que tu as vu dessus n’était qu’une illusion ? »

Oh.

J’avais jeté un coup d’œil à Habatake. Ce dernier me sourit et me fit un signe enthousiaste du pouce en retour. Je n’étais pas sûr d’avoir déjà rencontré quelqu’un de plus ennuyeux.

« Vous travailliez déjà ensemble à l’époque ? »

« C’est vrai. Tu ne peux pas faire un mouvement sans connaître ton adversaire et l’ampleur de la menace qu’il représente. », dit Habatake

Le voyou s’était mis à rire : « Je t’ai bien eu, hein ? »

Sa panique dans le parc était juste simulée. Ce type devrait quitter son groupe et devenir acteur.

« Qu’est-ce que tu veux dire par “eu” ? C’est toi qui es parti seul après avoir convenu que nous travaillerions ensemble, et tu as laissé un lézard renverser la situation. Tu n’étais même pas au courant de l’illusion que j’ai placée sur ton téléphone ! C’était censé être une mesure de sécurité, juste au cas où. », dit Habatake.

« Je pensais que tu avais dit que tu ne lui dirais rien… »

Apparemment, il n’était pas un si bon acteur. Si Habatake était avec lui quand il m’avait attaqué au sanctuaire, les choses auraient pu être bien pires.

Même avec toutes ces nouvelles informations, la situation restait inchangée. Cela signifiait simplement que j’avais un autre ennemi à affronter.

« Assez de bavardages pour le moment. Es-tu prêt à m’aider ? »

« Bien sûr. Allez, fais ton truc. »

Le voyou appuya sur quelques boutons de son téléphone. Le dur empoisonné et celui que j’avais frappé s’étaient redressés.

« Comme ces gars sont faibles, je peux les contrôler facilement. Empoisonner celui-là avec ton lézard était une perte de temps ! »

Ils savaient tout des pouvoirs de Destinée, ce qui me mettait dans une situation difficile. Ils avaient probablement déjà planifié cela sous la direction d’Habatake. Je pouvais encore faire en sorte que Destinée utilise son souffle empoisonné sur le punk, mais il gardait ses distances. Et comme il savait que j’allais essayer, il fit de son mieux pour rester dans le vent.

Je pourrais dire à Destinée de libérer sa pétrification sur le dur et de l’utiliser sur le punk à la place, mais il n’y avait aucune garantie que cela interrompe son miracle. De plus, j’aurais un tout autre dur à gérer. La seule option concevable était de sortir d’ici. Rapidement.

« Carol. Quand je donne le signal, nous allons courir aussi vite que possible, d’accord ? », avais-je chuchoté dans son oreille.

« Ok. »

Elle fit un petit signe de tête en retour.

« Oh, j’aurais probablement dû mentionner qu’essayer de courir est une perte de temps. Retourne-toi et vois par toi-même. »

Habatake pointa du doigt derrière moi.

J’avais jeté un coup d’œil par-dessus mon épaule aussi vite que j’avais pu, craignant que ce soit une tentative de me distraire. Il y avait deux hommes en bleu de travail qui tenaient des panneaux indiquant « Passage interdit ».

« Ils bloquaient la route pour éviter que des personnes innocentes ne s’y aventurent, mais je les ai appelés en renfort. J’essaie toujours d’avoir toutes mes bases couvertes. Saviez-vous que cette phrase vient du baseball ? »

Je ne me souciais pas de l’étymologie de son idiome, mais cela expliquait pourquoi il était si calme.

N’y avait-il rien d’autre que je puisse faire ?

Il y avait les trois durs devant moi, un pétrifié et deux sous le contrôle du punk. Derrière et à droite d’eux se trouvaient Habatake et le punk lui-même. Directement derrière moi, il y avait les deux hommes en bleu de travail. La gare était à notre droite, mais il y avait une bonne distance entre elle et nous. La voie de bus était à notre gauche, mais elle n’était pas très proche non plus. Je ne voyais personne d’autre que nous dehors, probablement à cause de la neige (qui n’était plus influencée par mon miracle).

« Sois gentil et abandonne maintenant, s’il te plaît. Nous allons prendre le livre et la fille. »

« Allez les chercher. »

Sur l’ordre du punk, les deux durs commencèrent à marcher vers nous, les yeux vides de toute émotion. Pire encore, ils étaient dans le vent.

Que dois-je faire maintenant ? Utiliser le regard de Destinée sur l’un et attendre que l’autre soit assez proche pour être affecté par son poison ? Je vais devoir retenir ma propre respiration. C’est risqué, mais je n’ai pas d’autre choix !

J’avais échangé un regard avec Destinée, tout en murmurant mes instructions. Ce dernier acquiesça. Les durs continuèrent à s’approcher petit à petit. Nous attaquerons au moment où ils feront deux pas de plus.

Mais les hommes disparurent, soudainement mis de côté par la silhouette d’une femme qui passait devant nous, la jambe tendue dans un coup de pied volant.

« Huh ? »

Je ne savais pas si c’était moi, Habatake ou le voyou qui avait dit ça. Ils étaient aussi surpris que moi, se tenant immobiles comme si le temps lui-même s’était arrêté. C’était plus qu’inattendu. Qui était cette personne ?

Sa frange était coupée parfaitement droite, et elle portait une jupe tailleur soigné. Les jambes fines qui s’étiraient sous la jupe étaient recouvertes de collants noirs. Elle semblait avoir à peu près le même âge que Sayuki : une vingtaine d’années.

« Hé ! Tu es encore sous le choc après avoir vu comment mes jambes sont superbes, non ? », dit-elle en me souriant et en me faisant un clin d’œil.

Être capable de dire quelque chose comme ça à un moment comme celui-ci… Elle devait avoir des nerfs d’acier.

« Qui es-tu ? », avais-je demandé.

Elle était de mon côté, non ? Je veux dire, elle vient juste de me sauver.

« Je t’expliquerai plus tard ! Mais je suis du côté des grands dieux ! Maintenant, partons d’ici ! »

Mais bien sûr. Il était important de savoir qui elle était pour le moment. Je pourrai lui en demander plus sur elle une fois qu’on sera loin de ces types !

« Tu avais des alliés qui travaillaient avec toi aussi ? Je suppose que j’ai été stupide de supposer que tu n’en avais pas. Tu n’as pas l’air du genre à avoir beaucoup d’amis. »

Habatake était libre de s’épancher sur la façon dont il comprenait soudainement la situation, mais j’aurais préféré qu’il s’arrête.

Et même si notre situation était meilleure maintenant, nous étions toujours confrontés à Habatake, au punk, à trois durs zombies et à deux ouvriers. Un de ces durs était encore pétrifié, les deux que la femme avait mis à terre se relevaient lentement. Deux contre sept, c’était toujours mieux qu’un contre sept, mais ce n’était pas génial.

« Je ne sais pas qui tu es, mais tu es une vraie plaie. Attrapez-la, les gars ! Elle est sur le chemin ! »

Sur les ordres du punk, les deux durs à cuire se dirigèrent vers la femme.

« Vous deux, ne restez pas plantés là ! Faites quelque chose ! »

Habatake cria alors aux hommes en bleu de travail qui avaient commencé à se déplacer presque malgré eux vers nous. On aurait dit qu’il n’avait pas beaucoup d’emprise sur eux.

Je m’étais placé devant la mystérieuse femme et j’avais fait face aux durs zombifiés. Son coup de pied était impressionnant, mais je ne pouvais pas rester en retrait et la laisser faire tout le combat à ma place.

« Ooh, tu me protèges ? Qui a dit que la chevalerie était morte ? »

« J’ai vécu sans fierté pendant si longtemps. J’aimerais en récupérer une partie. »

J’avais failli faire un pas en arrière quand l’un des durs sortit un canif, mais j’avais réussi à tenir bon.

Combien de fois ai-je été menacé avec des armes maintenant ? Franchement, les gars…

***

Partie 3

J’avais toujours pensé que l’autre monde était bien plus dangereux que celui-ci, mais la violence existait bel et bien ici aussi.

J’avais échangé un regard avec Destinée, qui était à mes pieds et qui fixait les durs à cuirs. Nous avions tous deux hoché la tête, comme si nous savions ce que l’autre pensait.

« C’est tout ou rien maintenant ! Vous - »

J’avais élevé la voix, essayant d’intimider l’ennemi.

L’arrivée soudaine d’une voiture me coupa la parole. Cette dernière quitta la route et traversa la place dans une traînée blanche, droit vers nous.

« Hé, Senpai ! Je suis venue te sauver ! N’es-tu pas heureuse de voir mon joli visage ? »

Une fille blonde et bronzée passa la tête par la fenêtre du conducteur. Malgré son choix juvénile de maquillage, elle semblait être une adulte.

La voiture dérapa sur le côté avant de s’arrêter juste à côté de nous. Il y avait seulement quelques centimètres entre moi et le pare-chocs.

C’est ce qu’on appelle être près du but.

« Bon timing ! Allez, Yoshio-kun, Carol-chan ! »

La femme ouvrit alors la porte arrière et nous fit entrer rapidement.

La phrase « l’ennemi de mon ennemi est mon ami » me traversa l’esprit. J’espérais que c’était vrai.

« Monte, Carol ! »

« Okay ! »

Destinée et moi avons sauté après Carol, et à la seconde où nous étions à l’intérieur, la voiture démarra. La neige fut propulsée autour de nous alors que nous évitions de justesse Habatake et le punk. Ils se remettaient de leur choc, mais c’était trop tard. Ils avaient juste crié après nous.

« On se barre d’ici ! », dit la conductrice.

« Pour une fois, je ne dirai rien sur ton excès de vitesse, puisque nous devons les secouer. »

La femme parlait avec animation sur le siège avant tandis que la voiture filait sur la route principale. Je m’étais retourné pour voir une forme blanche derrière nous, minuscule, mais qui grossissait. C’était le minivan de Habatake.

« Ils nous poursuivent ! »

« Oh merde, c’est vrai ! Ils sont sérieux, hein ? »

La conductrice s’était tordue pour voir par la fenêtre arrière.

La femme en costume la ramena à la place du conducteur d’un coup sec.

« Pour l’amour de Dieu, garde les yeux sur la route ! »

J’avais regardé le compteur de vitesse. Nous roulions à plus de 100 km/h, ce qui signifiait que le van allait encore plus vite que ça.

« Compte tenu de ces routes en hiver, ils sont vraiment imprudents. »

« Penses-tu qu’ils puissent être des locaux, Senpai ? »

Les femmes ne semblaient pas préoccupées par l’approche du mini-van. Elles formaient un duo improbable, l’une portant un costume sobre et l’autre étant habillée de façon décontractée, mais à la mode. J’avais une tonne de questions à leur poser, mais ça pouvait attendre qu’on soit sortis de ce pétrin.

« Je vais rejoindre la route principale. Je ne veux pas que des civils aient un accident à cause de nous. »

« Bonne idée. Cette route par ici est toujours vide. »

Comme je ne connaissais pas la géographie de cet endroit, je n’étais d’aucune aide. Je m’étais juste concentré pour garder Carol occupée. Elle avait le visage collé contre la fenêtre, captivée par la vue.

Elle était rayonnante : « Yoshio ! L’extérieur passe si vite ! »

Je suppose que je n’avais pas besoin de m’inquiéter pour elle. Je pensais qu’elle aurait peur, mais elle semblait s’amuser. Je m’étais penché pour boucler sa ceinture de sécurité.

Notre autre passager était penché sur l’appui-tête, un regard sérieux fixé sur le van qui approchait. Destinée et moi, nous avions plissé nos yeux et nous étions concentrés sur la scène. Le voyou conduisait avec Habatake sur le siège passager. Je ne pouvais pas dire si le reste des gars étaient là aussi.

« Nous ne nous sommes pas encore présentés, n’est-ce pas ? Yoshio-kun ? »

Je m’étais retourné au son de mon nom.

« Je suis Sewatari Seri. Je suis du côté des grands dieux. Je joue un dieu qui gouverne la fortune. », dit la femme en costume.

Elle jouait un dieu de la fortune ? On dirait qu’elle pourrait être liée au Dieu du destin.

« Je suis la suivante. Quoi de neuf, je suis aussi du côté des dieux majeurs ? Je travaille avec Senpai, et je joue le Dieu de la Na (ture ??)… », dit la fille maquillée.

Sewatari-san toussa soudainement, l’interrompant.

Était-elle sur le point de dire quelque chose qu’elle ne devrait pas ? Quelque chose qui irait à l’encontre des règles ?

« Je suis une fille sexy qui aime se détendre ! Mon nom est Nattyan ! Enchantée de te rencontrer ! »

Était-elle vraiment sexy ? Je ne le savais pas trop. Mais vu qu’elle conduisait, elle devait avoir au moins 18 ans. C’était donc plus une femme qu’une fille. Mais ce n’était pas comme si j’allais dire ces choses à voix haute.

« Je suis Carol ! Lui, c’est Yoshio ! Et voici Destinée ! »

J’étais sur le point de me présenter quand Carol le fit pour moi. Destinée agita amicalement sa queue dans les bras de Carol, qui l’avait tendue.

« Tu es vraiment adorable, Carol-chan. Voudrais-tu être ma fille ? »

« Tu aimes les petites filles comme elle, hein, Senpai ? C’est un peu effrayant. »

« Non, ça ne l’est pas ! Il n’y a rien de plus précieux que l’innocence d’une petite fille ! »

La réponse de Sewatari-san était si passionnée que j’avais décidé de garder Carol loin d’elle. Juste pour être sûr.

Pourtant, cette conversation m’avait appris une chose : Carol pouvait les comprendre. Sinon, elle n’aurait pas su faire une introduction après qu’elles aient fait la leur. Elles ne mentaient donc pas sur le fait qu’elles jouaient au jeu.

« J’adorerais vous expliquer correctement, mais nous devrions vraiment faire quelque chose pour notre situation difficile d’abord. Ne savent-ils pas que les hommes collants ne sont pas attirants ? »

Sewatari-san regarda derrière nous avec dégoût.

« Je ne sais pas. J’aime bien quand un homme sait ce qu’il veut. », dit Nattyan.

J’avais jeté un coup d’œil derrière nous. Le mini-van était encore plus proche qu’avant. Pendant que nous parlions, nous avions quitté la ville en trombe pour nous engager sur une route longue et droite qui traversait de larges champs de neige. Il était impossible de dire si les champs étaient des terres agricoles ou simplement des zones sauvages vides.

J’avais déjà vu à la télévision de longues routes comme celle-ci s’étendant vers l’horizon, mais les voir en vrai était tellement plus impressionnant que j’étais perdu. Je n’étais pas le seul, Carol avait de nouveau le visage collé à la fenêtre, captivée par notre environnement enneigé. C’était comme si notre voiture roulait dans un monde entièrement blanc. Un conte de fées.

« C’est beau, non ? Même s’il n’y a rien ici. Ce serait bien si nous pouvions ralentir, et si vous pouviez vraiment prendre le temps de… »

Les mots de Sewatari-san furent noyés par le son d’un klaxon derrière nous. Le van était si proche maintenant que je pouvais clairement voir les visages des hommes sur les sièges avant.

« Ils ne vont pas essayer de nous enfoncer ? Tu dois toujours payer cette voiture ! »

« Je ne l’ai que depuis deux ans. Mais je ne pense pas qu’ils seront aussi imprudents. Ils ne sont pas autorisés à nuire directement à un autre joueur. D’où toutes ces méthodes sournoises. », dit Sewatari-san.

Nous percuter devait être contraire aux règles. Est-ce que ça veut dire qu’on est en sécurité tant que l’on continue à rouler ?

« On ne peut pas les laisser nous suivre comme ça. »

« Non. On doit se débarrasser d’eux, mais je ne sais pas par où commencer. »

Les règles fonctionnaient malheureusement dans les deux sens. Nous ne pouvions donc pas les blesser directement. Mais il y avait quelqu’un qui pouvait.

Destinée était toujours en train de fixer l’arrière. Remarquant mon regard, il s’était retourné et m’avait regardé avec ses grands yeux ronds. Les pouvoirs de Destinée ne comptaient pas comme des miracles, c’était donc la seule chose qui pouvait nous sortir de ce pétrin. J’avais passé en revue nos options dans ma tête, en essayant de trouver la meilleure.

« Um, Nattyan-san ? Serait-il possible de ralentir un peu ? »

« C’est Nattyan, d’accord. Je pourrais évidemment ralentir, mais ils vont nous rattraper ! »

« C’est pour ça que je demande. »

Ça avait l’air d’une demande absurde, mais j’avais incliné la tête aussi profondément que possible, en espérant avoir l’air de savoir ce que je faisais.

« Hé ! Tu as du cran, tu es gentil, et tu es humble ! J’aime ça ! C’est drôle, parce que tu as l’air super ordinaire de l’extérieur. »

Essayait-elle de me féliciter ou de m’insulter ?

« Oui ! Yoshio-kun a cette lueur vraiment cool dans les yeux quand il prend une décision sur quelque chose. »

Sewatari-san avait l’air presque fière, comme si elle me connaissait déjà, mais je ne me souvenais pas l’avoir jamais rencontrée.

« D’accord ! Comme tu veux, Yoshiocchi ! À quelle vitesse dois-je aller ? »

« Eh bien, le GPS dit qu’il y a une grande courbe à venir. Crois-tu que tu puisses descendre à 30 km/h justes avant de l’atteindre ? »

« Bien sûr ! Je fais ce genre de choses tout le temps dans les jeux ! »

Ce n’était pas particulièrement encourageant, mais je n’avais pas d’autre choix que de lui faire confiance. Maintenant, je devais juste m’assurer que Destinée et moi étions sur la même longueur d’onde.

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