Chapitre 7 : Combat inévitable et mon courage
Partie 2
« Lâche-moi, petite ! Je n’ai plus besoin de toi ! »
L’homme leva son poing pour l’abattre sur la tête de Carol.
« Ne t’avise pas de la toucher ! »
J’avais donné un coup de pied dans le côté de l’homme aussi fortement que possible.
Carol ayant toute son attention, il ne m’avait pas vu arriver. Mon pied était entré en collision avec lui, il s’était plié en deux et vola. Je m’étais précipité vers Carol et lui avais attrapé les épaules.
« Tu vas bien ? Tu n’es pas blessée ? »
« Je vais bien. Merci, Yoshio. »
Je l’avais examinée, puis j’avais laissé échapper un soupir de soulagement.
« Merci mon Dieu. Ne refais plus rien de tel, d’accord ? »
« Je suis désolée. »
Je l’avais prise dans mes bras. Elle tremblait. Se dresser contre un adulte avait l’air terrifiant, mais elle l’avait fait, et pour moi.
Merci, Carol.
« Oh, mon Dieu ! Vous avez abattu les trois ! Je suppose que c’est tout ce qu’on peut obtenir en engageant ce genre de personnes. C’est vraiment pénible. »
Malgré ses paroles, Habatake semblait parfaitement calme.
Je venais de vaincre ses hommes, mais il ne semblait pas du tout dérangé. Avait-il un autre tour dans sa manche ?
« Pourrais-tu m’aider maintenant ? »
« Je suppose que je n’ai pas le choix, hein ? »
Quelqu’un d’autre sortit du mini-van. J’en avais eu le souffle coupé.
Ses cheveux dorés étaient coiffés en épis, et son jean était troué.
« Encore toi ? »
« Hey. Content de te voir. »
C’était le voyou qui m’avait attaqué dans le parc près du sanctuaire.
« On dirait que tu as vu un fantôme. Quoi, tu ne t’attendais pas à ce que je me sorte du pétrin dans lequel tu m’as mis ? »
J’avais secoué la tête avant même de pouvoir m’arrêter.
« D’accord ! Et si je disais que ce téléphone était mon double et que l’écran que tu as vu dessus n’était qu’une illusion ? »
Oh.
J’avais jeté un coup d’œil à Habatake. Ce dernier me sourit et me fit un signe enthousiaste du pouce en retour. Je n’étais pas sûr d’avoir déjà rencontré quelqu’un de plus ennuyeux.
« Vous travailliez déjà ensemble à l’époque ? »
« C’est vrai. Tu ne peux pas faire un mouvement sans connaître ton adversaire et l’ampleur de la menace qu’il représente. », dit Habatake
Le voyou s’était mis à rire : « Je t’ai bien eu, hein ? »
Sa panique dans le parc était juste simulée. Ce type devrait quitter son groupe et devenir acteur.
« Qu’est-ce que tu veux dire par “eu” ? C’est toi qui es parti seul après avoir convenu que nous travaillerions ensemble, et tu as laissé un lézard renverser la situation. Tu n’étais même pas au courant de l’illusion que j’ai placée sur ton téléphone ! C’était censé être une mesure de sécurité, juste au cas où. », dit Habatake.
« Je pensais que tu avais dit que tu ne lui dirais rien… »
Apparemment, il n’était pas un si bon acteur. Si Habatake était avec lui quand il m’avait attaqué au sanctuaire, les choses auraient pu être bien pires.
Même avec toutes ces nouvelles informations, la situation restait inchangée. Cela signifiait simplement que j’avais un autre ennemi à affronter.
« Assez de bavardages pour le moment. Es-tu prêt à m’aider ? »
« Bien sûr. Allez, fais ton truc. »
Le voyou appuya sur quelques boutons de son téléphone. Le dur empoisonné et celui que j’avais frappé s’étaient redressés.
« Comme ces gars sont faibles, je peux les contrôler facilement. Empoisonner celui-là avec ton lézard était une perte de temps ! »
Ils savaient tout des pouvoirs de Destinée, ce qui me mettait dans une situation difficile. Ils avaient probablement déjà planifié cela sous la direction d’Habatake. Je pouvais encore faire en sorte que Destinée utilise son souffle empoisonné sur le punk, mais il gardait ses distances. Et comme il savait que j’allais essayer, il fit de son mieux pour rester dans le vent.
Je pourrais dire à Destinée de libérer sa pétrification sur le dur et de l’utiliser sur le punk à la place, mais il n’y avait aucune garantie que cela interrompe son miracle. De plus, j’aurais un tout autre dur à gérer. La seule option concevable était de sortir d’ici. Rapidement.
« Carol. Quand je donne le signal, nous allons courir aussi vite que possible, d’accord ? », avais-je chuchoté dans son oreille.
« Ok. »
Elle fit un petit signe de tête en retour.
« Oh, j’aurais probablement dû mentionner qu’essayer de courir est une perte de temps. Retourne-toi et vois par toi-même. »
Habatake pointa du doigt derrière moi.
J’avais jeté un coup d’œil par-dessus mon épaule aussi vite que j’avais pu, craignant que ce soit une tentative de me distraire. Il y avait deux hommes en bleu de travail qui tenaient des panneaux indiquant « Passage interdit ».
« Ils bloquaient la route pour éviter que des personnes innocentes ne s’y aventurent, mais je les ai appelés en renfort. J’essaie toujours d’avoir toutes mes bases couvertes. Saviez-vous que cette phrase vient du baseball ? »
Je ne me souciais pas de l’étymologie de son idiome, mais cela expliquait pourquoi il était si calme.
N’y avait-il rien d’autre que je puisse faire ?
Il y avait les trois durs devant moi, un pétrifié et deux sous le contrôle du punk. Derrière et à droite d’eux se trouvaient Habatake et le punk lui-même. Directement derrière moi, il y avait les deux hommes en bleu de travail. La gare était à notre droite, mais il y avait une bonne distance entre elle et nous. La voie de bus était à notre gauche, mais elle n’était pas très proche non plus. Je ne voyais personne d’autre que nous dehors, probablement à cause de la neige (qui n’était plus influencée par mon miracle).
« Sois gentil et abandonne maintenant, s’il te plaît. Nous allons prendre le livre et la fille. »
« Allez les chercher. »
Sur l’ordre du punk, les deux durs commencèrent à marcher vers nous, les yeux vides de toute émotion. Pire encore, ils étaient dans le vent.
Que dois-je faire maintenant ? Utiliser le regard de Destinée sur l’un et attendre que l’autre soit assez proche pour être affecté par son poison ? Je vais devoir retenir ma propre respiration. C’est risqué, mais je n’ai pas d’autre choix !
J’avais échangé un regard avec Destinée, tout en murmurant mes instructions. Ce dernier acquiesça. Les durs continuèrent à s’approcher petit à petit. Nous attaquerons au moment où ils feront deux pas de plus.
Mais les hommes disparurent, soudainement mis de côté par la silhouette d’une femme qui passait devant nous, la jambe tendue dans un coup de pied volant.
« Huh ? »
Je ne savais pas si c’était moi, Habatake ou le voyou qui avait dit ça. Ils étaient aussi surpris que moi, se tenant immobiles comme si le temps lui-même s’était arrêté. C’était plus qu’inattendu. Qui était cette personne ?
Sa frange était coupée parfaitement droite, et elle portait une jupe tailleur soigné. Les jambes fines qui s’étiraient sous la jupe étaient recouvertes de collants noirs. Elle semblait avoir à peu près le même âge que Sayuki : une vingtaine d’années.
« Hé ! Tu es encore sous le choc après avoir vu comment mes jambes sont superbes, non ? », dit-elle en me souriant et en me faisant un clin d’œil.
Être capable de dire quelque chose comme ça à un moment comme celui-ci… Elle devait avoir des nerfs d’acier.
« Qui es-tu ? », avais-je demandé.
Elle était de mon côté, non ? Je veux dire, elle vient juste de me sauver.
« Je t’expliquerai plus tard ! Mais je suis du côté des grands dieux ! Maintenant, partons d’ici ! »
Mais bien sûr. Il était important de savoir qui elle était pour le moment. Je pourrai lui en demander plus sur elle une fois qu’on sera loin de ces types !
« Tu avais des alliés qui travaillaient avec toi aussi ? Je suppose que j’ai été stupide de supposer que tu n’en avais pas. Tu n’as pas l’air du genre à avoir beaucoup d’amis. »
Habatake était libre de s’épancher sur la façon dont il comprenait soudainement la situation, mais j’aurais préféré qu’il s’arrête.
Et même si notre situation était meilleure maintenant, nous étions toujours confrontés à Habatake, au punk, à trois durs zombies et à deux ouvriers. Un de ces durs était encore pétrifié, les deux que la femme avait mis à terre se relevaient lentement. Deux contre sept, c’était toujours mieux qu’un contre sept, mais ce n’était pas génial.
« Je ne sais pas qui tu es, mais tu es une vraie plaie. Attrapez-la, les gars ! Elle est sur le chemin ! »
Sur les ordres du punk, les deux durs à cuire se dirigèrent vers la femme.
« Vous deux, ne restez pas plantés là ! Faites quelque chose ! »
Habatake cria alors aux hommes en bleu de travail qui avaient commencé à se déplacer presque malgré eux vers nous. On aurait dit qu’il n’avait pas beaucoup d’emprise sur eux.
Je m’étais placé devant la mystérieuse femme et j’avais fait face aux durs zombifiés. Son coup de pied était impressionnant, mais je ne pouvais pas rester en retrait et la laisser faire tout le combat à ma place.
« Ooh, tu me protèges ? Qui a dit que la chevalerie était morte ? »
« J’ai vécu sans fierté pendant si longtemps. J’aimerais en récupérer une partie. »
J’avais failli faire un pas en arrière quand l’un des durs sortit un canif, mais j’avais réussi à tenir bon.
Combien de fois ai-je été menacé avec des armes maintenant ? Franchement, les gars…
merci pour le chapitre