Murazukuri Game no NPC ga Namami no Ningen toshika Omoenai – Tome 3 – Section 10 – Chapitre 6 – Partie 1

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Chapitre 6 : Un rêve bien réel et ma foi

Partie 1

« Je pense que nous en avons fait assez ici pour nous en sortir », remarqua une jolie fille aux longs cheveux bruns.

Elle portait une robe rappelant celle d’une prêtresse, qui avait dû être blanche à un certain moment. Et si l’on omettait ses vêtements sales et les gravats dans ses bras, on aurait dit qu’elle appartenait à une église.

« Oui. Cette zone est en principe dégagé. »

À côté de la fille se tenait une jeune femme avec de magnifiques cheveux noirs attachés en arrière. Elle essuya la sueur de son front. En tant qu’elfe, ses traits étaient androgynes, mais je savais que c’était une femme.

« Pourquoi ne faisons-nous pas une pause ? », dit un homme depuis l’endroit où il réparait la clôture en rondins autour de la grotte.

Son visage et ses bras étaient couverts de cicatrices, et bien que son comportement soit distant, il avait un bon cœur.

« Oui, tu as raison. Les trous dans la clôture ont été couverts. Nous n’avons plus besoin de nous inquiéter des monstres de l’extérieur », dit la plus jeune fille.

« Le fait que la tour de guet ait survécu me rend vraiment heureuse, même s’il est dommage que nous ayons perdu les chevaux. »

Les restes de plusieurs bâtiments entouraient la grotte, il ne restait que leurs fondations. L’un d’eux avait abrité l’un des couples de la grotte, et l’autre était une écurie, bien qu’il n’y ait plus moyen de le savoir. La tour de guet était restée miraculeusement indemne.

Tous trois s’assirent sur des rondins qu’ils utilisaient pour les réparations, où ils furent rejoints par deux autres personnes.

« Bonjour, Kan, Lan. Allez-vous vous reposer avec nous ? »

« Oui. »

« Volontiers. »

Comme à leurs habitudes, ils ne dirent pas grand-chose. Ils s’étaient allongés tous les deux sur la terre nue. C’était un couple d’hommes bêtes ayant l’apparence de pandas roux, et c’était d’habiles charpentiers.

C’était normalement des créatures propres et aimant les bains, mais leur fourrure était actuellement si sale qu’il était difficile de dire de quelle couleur elle était, ce qui témoignait de l’ardeur avec laquelle ils travaillaient pour réparer le village.

« Je vais aller voir si Rodice et Lyra souhaitent se joindre à nous. »

La jeune fille s’apprêtait à se lever lorsque son frère lui attrapa la main.

« Non, laissez-les. On devrait les laisser tranquilles. »

« Oh… tu as raison. Penses-tu que j’ai fait le bon choix en envoyant Carol au Seigneur ? »

Son frère la prit par les épaules et l’attira dans son étreinte. Cette dernière ferma les yeux et se pencha sur lui.

« Nous ne savions pas que nous allions survivre à l’époque. Tu as fait ce qu’il fallait », dit doucement l’elfe en s’approchant des frères et sœurs.

« Merci, Murus. »

Les deux hommes bêtes acquiescèrent. Le groupe arpenta leur grotte endommagée, où un couple s’affairait à réparer en silence. L’un d’eux était un ex-marchand. Autrefois timide et velléitaire, il arborait désormais une expression de pierre en collectant les outils qui ne pouvaient plus être utilisés. Sa femme travaillait aussi près de lui qu’elle le pouvait. C’était la femme qui donnait confiance et soutien aux villageois.

Leurs visages étaient ternes et sans expression tandis qu’ils travaillaient.

« Tu devrais te reposer un peu, Lyra. »

« Toi aussi. »

Bien que clairement inquiets l’un pour l’autre, leurs voix manquaient d’énergie. Il était facile de dire qu’ils étaient en deuil et anxieux pour leur fille. Ils voulaient qu’elle sache qu’ils étaient en sécurité, mais ils n’avaient aucun moyen d’envoyer ce message.

« Lyra. S’il te plaît, crois que nous allons revoir Carol. Le Seigneur s’occupe d’elle pour l’instant. »

« Chéri… même si elle est arrivée là où se trouve le Seigneur, comment reviendrait-elle ? Je ne pense pas que nous la reverrons un jour. »

Les larmes jaillirent des yeux de la mère, et son mari courut afin de la serrer fortement dans ses bras.

« Nous la reverrons. Le Seigneur doit veiller sur nous, même maintenant. Nous devons avoir la foi. Tout va bien se passer. »

C’était généralement sa femme qui le réconfortait, mais dans des moments comme celui-ci, il était tout à fait capable de prendre le relais.

Attendez-moi. Je vous promets que je renverrai Carol à la maison saine et sauve.

*****

« Je savais que ce n’était qu’un rêve. »

Au moment où j’avais ouvert les yeux, les villageois avaient disparu, et j’étais de retour dans le train. Ce n’était rien d’autre qu’une vision créée par mon propre désir. Pourtant, la joie de revoir mes villageois après si longtemps m’avait envahi.

« Je n’ai pas le temps de me détendre. »

Je m’étais redressé, essayant de faire le vide dans ma tête.

Je n’avais pas l’intention de m’assoupir, mais mon estomac plein et ma tension mentale l’avaient emporté. J’avais vérifié mon téléphone. On venait juste de passer l’heure de déjeuner.

« J’ai dormi pendant vingt minutes, hein ? »

Carol était appuyée contre moi, profondément endormie. Le livre saint était toujours en sécurité dans ma poche, mais je m’en voulais encore d’avoir été stupide. C’était le moment de rester sur ses gardes.

Personne ne semblait pourtant avoir tenté quoi que ce soit pendant que je dormais. Ce type aurait tout de même pu revenir et me prendre le livre. Peut-être qu’il faisait vraiment marche arrière. Je voulais le croire, mais il ne semblait pas particulièrement digne de confiance. Peut-être qu’un autre facteur l’empêchait de revenir.

Je fixais le sol dans mes pensées quand Destinée sortit sa tête du sac à dos de Carol. Il me regarda droit dans les yeux.

« Tu faisais de la surveillance ? »

Ce dernier n’avait pas répondu. Quoi qu’il en soit, le fait que nous soyons en sécurité me rendait sincèrement heureux. L’anxiété ne troublant plus mon esprit, j’avais vérifié la situation autour de nous. Le profond silence qui régnait avant que je ne m’endorme avait disparu. Les passagers avaient recommencé à parler.

« Je suppose que le miracle qu’il a utilisé sur eux s’est dissipé. »

En supposant que c’était ça, je devais ajouter « narcolepsie surprise » aux pouvoirs de l’homme d’affaires. Mais il se pourrait bien qu’il ait pu avoir un complice.

Maintenant qu’ils sont réveillés, on devrait être un peu plus en sécurité.

J’avais laissé une petite vague de soulagement m’envahir, même si je me suis résolu à ne pas me rendormir.

*****

Après un long, long voyage en train, nous étions enfin arrivés. Nous avions changé pour un train local au terminus et avions voyagé pendant un peu plus d’une heure. On avait enfin fait nos premiers pas à Hokkaido.

« Yoshio, regarde ! Tout est blanc ! Whoa ! Et il fait si froid ! »

Carol courut devant la gare pendant que je restais là à frissonner.

Je suppose que c’est pour ça qu’on dit que les enfants doivent être à l’extérieur.

Mon visage était trop gelé pour lui offrir un sourire correct, mais j’avais réussi à faire un sourire crispé.

« Il fait si froid que ça fait mal. »

Les mots quittèrent ma bouche comme une brume blanche. Nous nous étions promenés dans la gare pendant un moment avant de sortir. Je venais de faire ma première expérience de températures vraiment glaciales.

La gare elle-même était un bâtiment neuf et très propre. Le quartier environnant était vivant et florissant. C’était une station bien plus impressionnante que celle de chez moi.

Une grande place et un rond-point se trouvaient justes devant la gare, le tout étant recouvert de neige. Le mot « magnifique » me traversa l’esprit pendant une fraction de seconde, avant que le vent glacial ne l’emporte. Ma ville natale pouvait être froide, mais ce n’était rien de comparable à Hokkaido. J’étais à peine sorti ces dix dernières années, et je n’étais pas du tout habitué à ce genre de temps. Le vent froid était implacable dans son assaut sur moi, sans se soucier de mes sensibilités.

« Retournons à l’intérieur de la station. »

« Quoi ? On vient juste de sortir d’ici ! »

« Nous avons beaucoup de préparatifs à faire. »

« D’accord… »

Carol était très obéissante et faisait rarement des caprices, ce qui rendait ce voyage beaucoup plus facile qu’il ne l’aurait été. J’avais repensé à mon jeune cousin et à la façon dont il se comportait. Il fouillait dans les frigos des gens quand il était en visite, mangeait bruyamment à l’heure des repas et refusait même de goûter ce qu’il n’aimait pas. C’était un tel petit monstre que même papa craqua et il déclara à sa sœur de ne plus l’amener chez lui. Il appelait ce gamin « petit singe ». Comparé à lui, Carol était un ange. J’étais vraiment impressionné par les compétences parentales de Rodice et Lyra.

Nous étions entrés dans un café dans la gare et nous nous étions assis à une table dans un coin. J’avais commandé des boissons chaudes, du gâteau et des fritures pour nous deux. Le gâteau était pour Carol, et les fritures pour moi.

« Tu vas bien, Destinée ? »

J’avais doucement dézippé le sac à dos ours de Carol sur le siège à côté de nous. Destinée était à l’intérieur, enroulée autour d’une chaufferette jetable. J’avais enlevé la panure de la nourriture frite et lui avais passé la viande. Ce dernier l’attrapa avec ses deux griffes avant et plongea ses dents dedans avec avidité. Il gardait le chauffe-mains près de lui. Il devait être sensible au froid comme les lézards normaux.

« Utilise la chaufferette autant que tu en as besoin, OK ? »

Destinée fit alors un signe de tête fatigué. Comme il avait l’air un peu fragile, j’avais pris une serviette dans mon propre sac afin de l’envelopper. Espérons que cela gardera un peu de chaleur. Comme il avait une pile de chauffe-mains, il pouvait en utiliser autant que nécessaire. Je lui avais appris à les activer avant notre départ et il pouvait s’en servir tout seul. Un voyage avec une petite fille et un lézard aurait pu être un cauchemar, mais ils étaient tous deux assez intelligents pour simplifier grandement le processus.

J’avais sorti mon téléphone au cas où je recevrais un appel. J’avais contacté mon patron à l’entreprise de nettoyage pour lui faire savoir que j’étais à Hokkaido, et il m’avait dit que le travail ne devrait pas être trop chargé même s’ils reprenaient le 5. Je pouvais donc me détendre et m’amuser un peu. Comme j’avais demandé des nouvelles de Yamamoto-san, le patron me dit qu’ils s’étaient croisés au sanctuaire. Apparemment, Yamamoto-san était étrangement joyeux et incroyablement impatient de retourner au travail. Son enthousiasme était en partie la raison pour laquelle le patron était d’accord pour me laisser me balader à Hokkaido pendant un moment. J’étais à la fois soulagé et un peu découragé d’entendre que je n’étais pas nécessaire.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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