Murazukuri Game no NPC ga Namami no Ningen toshika Omoenai – Tome 3 – Section 10 – Chapitre 5 – Partie 2

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Chapitre 5 : En voyage

Partie 2

Chaque chose en son temps. Cette chose doit avoir un lien avec un joueur jouant un dieu corrompu. Je ne m’attendais pas à ce que quelqu’un fasse un geste aussi audacieux avec autant de témoins.

« Qu’est-ce qu’un gobelin vert fait au Japon ? », avais-je demandé, sans m’attendre à ce qu’il réponde.

« Donne-moi le livre et la fille. »

Il avait répondu ! Et beaucoup plus facilement que je ne le pensais. Ça voulait dire qu’il pouvait comprendre le langage humain ? Les gobelins émettaient des sons dans le jeu, mais je ne les ai jamais vu parler ensemble. C’était quoi cette chose ?

C’était probablement un monstre invoqué par un miracle, ce qui serait logique de la part d’un dieu corrompu. Mais ça reste terrifiant.

« Donne-moi le livre et la fille », répéta le gobelin avec impatience.

« Et si je dis non ? »

« J’utiliserai la force. »

Le gobelin s’avança vers moi lentement.

Il avait une massue, et je n’avais pas d’arme. J’étais plus grand, mais je n’avais pas de réelle expérience du combat. Je n’avais pas confiance en mes chances.

« Qu’est-ce que tu veux dire par “livre” ? », avais-je demandé, en faisant l’idiot.

« Ne sois pas stupide. Je veux dire le livre saint. Je ne te ferai pas de mal si tu me le donnes. »

Il était intelligent et calme, je pouvais lui parler bien plus facilement qu’avec ce voyou du parc. De toute façon, il était au courant pour le livre saint.

« Pourquoi es-tu là ? Tu es un gobelin vert. Est-ce que quelqu’un te contrôle ? »

« Je n’ai pas à répondre à tes questions. Donne-moi le livre saint et la fille. »

Il n’avait visiblement pas envie de prolonger inutilement la conversation. Je m’étais un peu calmé en réalisant qu’il pouvait me comprendre parfaitement, malgré son apparence.

« Tu souhaites donc recourir à la force si je refuse. N’est-ce pas contraire aux règles ? Tu n’as pas le droit de blesser directement les autres joueurs. »

« J’ai entendu dire que tu n’étais que de niveau 1. On dirait que mes sources ont besoin d’être mises à jour. »

Il savait qui j’étais, et maintenant il savait que j’étais niveau 2. J’avais pris une grande inspiration et j’avais regardé de mon côté. J’avais chuchoté à Carol, qui s’accrochait toujours à mon pantalon, et après un moment de réflexion, elle me répondit en chuchotant.

« Arrête ça. J’ai de nombreuses façons d’obtenir ce que je veux. »

« Pourquoi ne pas simplement foncer ? Viens prendre ton game-over. »

J’avais sorti le livre saint de ma poche et l’avais montré au gobelin. Je l’avais vu tressaillir, mais rien de plus.

S’il essayait de prendre le livre par la force, tout ce que j’avais à faire était de me défendre. En supposant que cette créature avait été invoquée par miracle, la partie serait terminée dès qu’elle poserait un doigt sur moi. Je ne me laisserais évidemment pas toucher, mais c’était un dernier recours. Je préférais que cette chose nous laisse tranquilles sans faire d’histoires.

« Tu n’es pas un vrai gobelin, hein ? Tout ceci n’est qu’une illusion ou un déguisement créé par un miracle. »

Je savais que différents dieux avaient accès à différents miracles, et que ces miracles correspondaient souvent aux attributs du dieu. J’avais déjà vu des capacités similaires à celle-ci dans des mangas, des animes et des jeux. C’était une petite avance que j’avais obtenue grâce à ma vie de reclus.

« Tu as vu clair en moi, hein ? »

« Attends, j’avais raison ? »

« C’était quoi ça ? »

« Oh, rien… »

Wôw, j’ai réussi à l’avoir. La silhouette du gobelin commença à s’estomper. Une seconde plus tard, celle-ci disparut pour laisser place à une silhouette d’homme d’âge moyen légèrement grassouillet. Il avait un costume usé et une calvitie naissante. L’allure typique du salarié moyen.

« Je ne m’attendais pas à ce que tu vois à travers mes pouvoirs. »

« Tu étais trop grand pour être un vrai gobelin vert. Ceux du jeu sont plus petits. »

Ce type de déguisement avait souvent l’inconvénient de ne pas pouvoir tenir compte de la taille de la personne. L’illusion devait vous recouvrir complètement, sinon certaines parties de votre personne réelle restent visibles. Dans le jeu, les gobelins verts étaient à peu près aussi grands qu’un enfant humain. Celui-ci était évidemment plus grand.

Et puis il y avait la façon dont il parlait. Les gens du Village du Destin ne parlaient pas une langue terrienne, je l’avais appris en observant Carole. Notre conversation chuchotée de tout à l’heure ne servait qu’à confirmer qu’elle ne comprenait pas ce qu’il disait. Ce qu’il disait n’était pas traduit automatiquement. Il parlait japonais.

J’aurais pu me tromper, mais le type lui-même l’avait admis. Je n’allais pas m’en plaindre.

Il me sourit amicalement : « Je suppose qu’il n’y a plus de raison de se cacher. Quoi qu’il en soit, que diriez-vous de me vendre ce livre ? »

« Je pensais que vous alliez utiliser la force ? »

« Je pourrais tout simplement vous le prendre. Je gagnerais plus d’argent de cette façon, mais j’ai pensé être gentil et proposer une négociation. De cette façon, nous pouvons tous les deux en profiter. »

En supposant qu’il disait la vérité, il n’avait plus l’intention de me faire du mal. Il valait effectivement mieux se parler que se battre, mais je devais tout de même ne pas baisser ma garde.

« Combien me donneriez-vous donc pour le livre ? »

« Disons cinq millions de yens ? C’est la moitié de sa valeur. »

Il le vendrait donc probablement pour 10 millions de yens. Le voyou du parc m’avait d’ailleurs mentionné ce même prix. Ce type était donc au moins honnête sur la valeur du livre.

« Vous avez été un NEET reclus pendant longtemps, non ? Cela signifie que vous avez besoin d’argent, non ? »

« Vous en savez autant sur moi ? »

« Bien sûr. Mon travail étant de, ah oui, je ne vous avais pas dit que je suis un vendeur. Mais je ne fais pas que vendre des produits, je collecte aussi des informations de temps à autre. Je n’aurais jamais pensé que vous deviendriez assez indépendant pour emmener une petite fille, venant d’un autre monde en plus, jusqu’à Hokkaido. »

Il fouinait donc dans mon quartier et collectait des informations sur moi ? J’étais content d’être parti de chez moi dès que j’avais pu.

« J’ai moi-même besoin d’argent. Le jeu et ses microtransactions, et les jeux d’argent, font partie intégrante de ma vie maintenant. J’étais enterré sous une montagne de dettes. Ma femme et ma fille en avaient marre de tout ça. Elles m’ont quitté. Et aujourd’hui, je ne travaille que pour payer mes dettes. Je n’ai jamais eu d’espoirs ou de rêves. »

N’est-ce pas entièrement de ta faute ?

Je n’étais pas en position de critiquer qui que ce soit, mais ce type était la définition même du déchet inutile.

« Puis j’ai eu un coup de chance. Non seulement je pouvais gagner de l’argent avec ce jeu vidéo extraordinaire, mais votre livre et cette petite fille vont me rapporter un gros bonus. Assez pour effacer complètement mes dettes. Je pourrais alors retourner jouer et dépenser de l’argent dans les jeux. »

C’était vraiment un bon gros bon à rien.

Est-ce que tous les joueurs jouant des dieux corrompus ont du mal à joindre les deux bouts ? Ce type, ce voyou, Yamamoto-san… tous les dieux corrompus peuvent échanger des points contre de l’argent.

Si c’était une coïncidence, elle était vraiment énorme. Et pourtant, j’étais aussi mal financièrement, et j’étais du côté des grands dieux. Peut-être que les finances n’étaient pas le seul facteur.

« Je comprends que vous ayez besoin d’argent, mais je ne vais pas simplement vous remettre ce livre ou la fille. Ils sont tous les deux irremplaçables pour moi. »

« Dans le métier, c’est ce qu’on appelle une rupture des négociations. C’est dommage, mais je suppose que je n’ai pas d’autre choix que d’abandonner. N’hésitez pas à me contacter si vous changez d’avis. Je mets ma carte ici. »

L’homme posa alors sa carte de visite sur le sol avant de se retourner pour quitter le wagon.

Est-ce vraiment tout ce qu’il voulait ?

L’homme s’arrêta juste avant d’ouvrir la porte.

« Je vais y aller maintenant. Contactez-moi si vous arrivez à survivre assez longtemps. »

Après avoir dit ces mots sinistres, il partit.

J’avais pris la carte avec précaution. Elle portait le nom d’une entreprise et un numéro de téléphone. Son propre nom était griffonné sur un côté.

« Est-ce que tout va bien, Yoshio ? »

Carol leva les yeux vers moi avec anxiété en s’accrochant à ma taille.

« Nous avons fini de parler. Je pense que c’est probablement bon maintenant. »

Ses derniers mots m’avaient troublé, mais j’espérais que cela n’aille pas plus loin.

« Souviens-toi juste qu’il y a beaucoup de mauvaises personnes comme ça. Assure-toi de rester près de moi, d’accord ? »

« OK ! »

Nous étions retournés à nos places. Tout était encore calme. Les autres passagers étaient tous endormis. Une vague de somnolence s’était abattue sur moi, mais je n’allais pas tomber dans le panneau comme un idiot. Je devais rester éveillé, au moins jusqu’à ce que nous arrivions à Hokkaido.

« Yoshio ? Yoshio, j’ai faim. »

Carol leva les yeux vers moi, son visage rougissant alors que son estomac laissait échapper un petit gargouillis.

« Bien, c’est l’heure du déjeuner. Tu veux ouvrir ta boîte à lunch ? »

J’essayais de rester aussi naturel que possible.

« Ouais ! »

Se battre avec un estomac vide étant impossible, nous avions donc pris notre déjeuner ensemble.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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