Murazukuri Game no NPC ga Namami no Ningen toshika Omoenai – Tome 2 – Section 6 – Chapitre 2 – Partie 1

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Chapitre 2 : Le conseil des villageois et leur Dieu incertain

Partie 1

Après plusieurs années sans contact, je parlais enfin normalement à Seika. Je ne pouvais pas être plus heureux, mais j’avais encore du mal à trouver des sujets de conversation. Nous nous étions promis de redevenir comme avant, mais cela ne pouvait pas se faire du jour au lendemain, surtout après ce que je lui avais dit toutes ces années auparavant.

Quand elle avait trouvé ce travail, je l’avais bien sûr félicitée, mais j’étais au fond de moi paniqué et agacé.

« Je vais me concentrer sur la recherche d’un emploi, alors s’il te plaît ne me contacte pas jusque là. »

Après avoir dit ça, j’avais complètement arrêté de lui envoyer des messages. La vérité était que… j’étais jaloux, et je ne voulais pas qu’elle le sache. Je n’avais postulé qu’à des emplois qui étaient à son niveau ou mieux… et je n’en avais obtenu aucun. Et au fur et à mesure que je m’enfonçais dans le gouffre sans fin du chômage, je me sentais de plus en plus mal dans ma peau. Cela finit par creuser encore plus la distance entre nous. Ma motivation diminua, mon cœur s’endurcit, et les années passèrent. Toutes ces années à fuir les responsabilités firent de moi ce que je suis maintenant. Après tout ça, qu’est-ce que j’étais censé dire à Seika ? Comment étais-je censé agir avec elle ? J’avais déjà assez de mal à parler à ma famille. Toutes mes mauvaises décisions m’avaient rattrapé.

Au moins, j’étais habitué au chat vocal. J’avais passé beaucoup de temps pendant les années à parler avec des alliés dans des jeux en ligne.

« Je suppose que tout se passera bien tant que je n’ai pas à regarder quelqu’un dans les yeux. Mais même dans ce cas… »

J’avais téléphoné à Seika plusieurs fois à l’époque, mais j’étais nerveux et je ne savais jamais quoi dire. Je ne me souvenais même pas de quoi on avait parlé. Et essayer d’envoyer des messages instantanés ou des e-mails ne faisait qu’empirer mon manque de compétences en communication dans la vie réelle. Y avait-il un signe plus clair montrant que vous étiez reclus que celui d’exceller dans l’envoi de SMS ?

« Je suppose que j’ai encore un long chemin à parcourir. »

Je pensais avoir fait d’énormes progrès en parlant avec Sayuki et mes collègues de travail, mais quand il s’agissait de Seika, mes nerfs prenaient le dessus. La mémoire musculaire de nos années d’intimité était la seule raison pour laquelle je pouvais lui parler.

« Parler est difficile. »

Il devait y avoir un moyen de s’entraîner. Comme toujours, j’étais assis sur ma chaise, regardant l’écran de l’ordinateur et mes villageois qui travaillaient dur.

« Peut-être que ces gars-là peuvent m’aider. »

Ils étaient très doués pour créer des liens solides entre eux et avec les étrangers. Même Gams, qui n’était pas un beau parleur, ne s’était pas trop mal débrouillé. Je pourrais l’utiliser comme modèle.

Comme si elle lisait dans mes pensées, Carol s’était précipitée vers lui pour entamer une conversation.

« Que fais-tu aujourd’hui, Gams ? »

« Je vais bientôt sortir avec Murus. »

« Murus, hein ? »

Le sourire radieux de Carol s’effaça pour laisser place à une expression qui ressemblait beaucoup à celle de Chem chaque fois que Gams lui accordait, à son avis, trop d’attention.

« Ne t’absente pas trop longtemps, d’accord ? Et ne te blesse pas ! », dit Carol.

« Bien sûr. », dit Gams en souriant et en lui tapotant doucement la tête.

Carol sourit alors en réponse. Elle semblait heureuse, mais je savais que je ne devais pas copier le comportement de Gams. Seuls les beaux garçons pouvaient s’en tirer en tapotant la tête des filles. On voit ça tout le temps dans les dessins animés, mais essayer de le faire dans la vraie vie serait effrayant et ne ferait qu’énerver la fille.

Maintenant que j’y pense, Gams engageait rarement la conversation, et ses réponses étaient toujours brèves. « Bien sûr » ou « Oui ». Il pouvait passer des jours entiers sans former une seule phrase. Peut-être que Rodice serait un meilleur modèle pour moi, puisque son travail impliquait de parler aux gens. Et comme il avait aussi une femme et un enfant, il avait au moins un certain degré de responsabilité. J’avais balayé la zone du regard à la recherche du marchand.

« Où es-tu, Rodice ? Pas dehors, donc… Oh ! Il est là ! »

Il était assis devant la table à manger en bois et travaillait pendant que Lyra faisait la vaisselle à proximité. Chem polissait ma statue en bois. Soudainement, elle regarda vers l’entrée de la grotte et fronça les sourcils. Elle remballa ses outils de nettoyage et se précipita dehors.

Je me demande ce qui lui a pris ? Argh, peu importe.

« As-tu fini de trier ces documents, mon chéri ? »

Lyra posa le dernier plat et s’approcha de son mari.

Il est en train d’écrire cette liste, hein ?

Rodice avait dit à Dordold qu’il établirait une liste des produits que mes villageois étaient prêts à vendre et de ceux qu’ils cherchaient à acheter. Il avait renvoyé le marchand avec une courte liste, puis s’était attelé à la rédaction d’un document plus complet une fois qu’il avait eu le temps de vérifier le stockage de la grotte.

« Ils sont pratiquement prêts. Le fait que nous ayons rencontré Dordold me rend si heureux. Je pensais toujours aller à la ville la plus proche pour vendre une partie de notre surplus, mais je n’en ai jamais eu l’occasion. C’est une chance d’être tombé sur un marchand. »

« Peut-être que le Seigneur nous a-t-il conduit à lui. »

« C’est ce que j’aimerais penser. »

Rodice et Lyra s’étaient approchés de l’autel pour me faire une prière de remerciement. Bien qu’elles ne soient pas aussi dévotes que Chem, leur foi était forte, et ils ne manquaient jamais leurs prières quotidiennes. Ils avaient raison de dire que je les avais conduits à Dordold, mais la plupart du temps, ils me remerciaient pour des choses avec lesquelles je n’avais rien à voir. Je me sentais un peu coupable.

« Je ne suis pas aussi puissant que vous le pensez. »

En fait, j’étais pathétique en tant que divinité. Mais pathétique ou pas, je ferais tout ce que je pourrais pour mes villageois. Ce n’était pas leur faute s’ils étaient coincés avec moi comme leur Dieu.

« Ne te pousse pas trop. Ça ne sert à rien de travailler jusqu’à ce que tu t’effondres. », dit Lyra

« Je le sais. C’est juste que voir tout ce que fait Gams me donne envie de faire mieux. »

Rodice posa alors son stylo sur la table et soupira.

« Je suis la personne la plus âgée ici, mais je suis toujours pratiquement inutile. »

Je savais exactement ce qu’il ressentait. Gams combattait des monstres et faisait une tonne de travail physique chaque jour, et il ne se plaignait jamais. Même moi, je voulais travailler plus dur quand je le regardais, et j’étais le gars le plus paresseux de la planète. Je n’étais pas surpris de voir que Rodice, qui vivait dans le même monde que lui, se compare constamment à Gams. Rodice n’était pourtant pas aussi inutile qu’il le prétendait. Il travaillait lui-même beaucoup, faisant ce qu’il pouvait avec son corps frêle, sans craindre de transpirer. Tout comme Gams, il ne se plaignait jamais, repoussant ses limites physiques absolues et dormant ensuite comme un mort. Chaque jour, encore et encore.

De la façon dont je le voyais, Rodice était tout autant un homme que Gams.

« Et je ne veux pas que Gams nous vole également notre petite Carol ! »

Oh. C’était donc pour ça. C’est logique. Les pères étaient souvent surprotecteurs.

« Oh, chéri. »

Lyra s’approcha de son mari inquiet et posa une main douce sur son épaule.

« C’est trop tard pour s’inquiéter de ça. »

Aïe !

Les épaules de Rodice s’affaissèrent de plusieurs centimètres. Lyra avait raison, mais elle n’avait pas besoin de le dire !

« Allons, ce n’est pas si grave. Les enfants sont destinés à quitter les jupons de leurs parents tôt ou tard. »

« Peut-être… mais elle n’a que sept ans ! »

« Tu m’as moi, non ? »

« Oui. Je t’ai. »

Est-ce que tous les couples sont comme ça ? Lyra avait toujours eu l’air d’une femme indépendante et puissante, mais lorsqu’elle était seule avec Rodice, elle pouvait vraiment user de son charme. Ils semblaient tous les deux rayonner d’une aura rose maladive quand ils se regardaient dans les yeux. J’avais alors décidé qu’il était temps de détourner le regard de la grotte. Lyra avait tendance à se comporter davantage comme la mère de Rodice que comme sa femme, mais ils étaient capables de flirter l’un avec l’autre quand ils étaient seuls. Cela me fit grincer des dents, car les voir me rendit un peu jaloux.

« De toute façon, on dirait que je ne pourrais plus rien apprendre de Rodice. »

Ça ne se passait pas aussi bien que je l’espérais. Je n’avais également personne à qui demander comment parler aux femmes dans la vraie vie. Sayuki était hors-jeu. Si je le lui demandais pour Seika, cette dernière me rirait probablement au nez. J’avais un ami en ligne qui se vantait toujours d’être génial avec les femmes, mais pour quelqu’un qui avait une vie amoureuse aussi épanouie, il passait beaucoup de temps sur l’ordinateur. Nous étions simplement tous trop polis pour le lui faire remarquer.

« Oh, je devrais probablement leur envoyer la prophétie du jour. »

J’étais tellement absorbé par mes problèmes sociaux que j’avais failli l’oublier. Et même si je n’avais rien d’important à dire, je leur envoyais un message tous les jours.

« Je pourrais encore leur envoyer un truc vague, et… attendez une seconde. »

Je pourrais peut-être demander conseil à mes villageois ! Je devrais faire attention à rester divin, bien sûr, mais ça pourrait marcher. J’avais trouvé un bref message et l’avais tapé. Après l’avoir modifié pour le rendre plus divin, j’avais appuyé sur la touche Entrée.

« Tout le monde ! La prophétie du jour est arrivée ! », dit Chem.

J’avais attendu que tout le monde soit à la grotte et fasse une pause pour l’envoyer, afin qu’aucun d’entre eux ne soit trop occupé pour écouter.

« Prêts ? C’est parti. Aujourd’hui, j’ai quelque chose à demander à mes fidèles disciples. Un jeune adepte a des problèmes avec sa vie amoureuse. Malheureusement, je ne suis pas familier avec l’amour et la romance entre humains, et je vous demande donc votre avis. Oh… »

Chem s’était arrêtée, confuse, et relu la prophétie plusieurs fois.

Les autres villageois avaient l’air tout aussi perplexes.

« Chem, le Seigneur nous demande-t-il un conseil romantique ? », demanda Lyra tout en fronçant les sourcils.

« Je crois que oui. Je l’ai lu plusieurs fois, mais il n’y a aucun doute là-dessus. Il semblerait qu’il le demande au nom d’un de ses disciples. »

J’avais peut-être pris un peu d’avance. C’était vraiment une question bizarre à poser de la part d’un dieu. J’aurais dû réfléchir davantage aux mots, mais c’était trop tard maintenant. Tout ce que je pouvais faire était de trouver une excuse pour couvrir mes traces demain.

« Cela signifie-t-il que Dieu écoute nos problèmes romantiques ? Puis-je lui demander des conseils sur ma vie amoureuse ? », demanda Carol.

« Silence, Carol. Il ne faut pas déranger le Seigneur avec des choses insignifiantes. Je vais d’abord le lui demander, pour m’assurer que tout va bien. »

« Ce n’est pas juste ! Tu vas me voler mon homme ! »

« Où diable as-tu appris un tel langage ? »

Heureusement, la chamaillerie de Chem et Carol semblait les avoir détournés de leurs soupçons. Je n’avais cependant pas envie de répondre aux prières de ce pauvre Gams. Peu importe avec qui je me rangeais, quelqu’un serait blessé.

« OK, très bien, vous deux ! N’oubliez pas que le Seigneur nous a posé une question ! Nous comptons tellement sur Lui, et maintenant nous avons enfin l’occasion de Lui rendre la pareille ! Nous devons réfléchir sérieusement à notre réponse ! », dit Lyra.

« J’ai peur de ne pas pouvoir énormément contribuer. Je ne suis pas familier avec la romance humaine… », dit Murus.

Avec Lyra et Murus à bord, je savais au moins qu’ils me prenaient au sérieux. Enfin, les femmes, au moins. Gams et Rodice s’étaient éloignés du groupe pour regarder de loin. J’aurais probablement fait de même à leur place. Il valait mieux laisser ce genre de choses aux filles… même si c’était un peu bizarre de voir deux hommes adultes se comporter comme des écoliers, intimidés par les filles qui parlaient d’amour, de béguins et autres choses. Je suppose que les discussions sur l’amour étaient généralement plus populaires auprès des filles, quel que soit le monde.

La seule question maintenant était de savoir si mes villageois allaient trouver quelque chose de bien.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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