Murazukuri Game no NPC ga Namami no Ningen toshika Omoenai – Tome 2 – Section 5 – Chapitre 1 – Partie 2

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Chapitre 1 : Amie d’enfance et mes regrets

Partie 2

J’avais payé et sorti mon téléphone avant de quitter le magasin. Je savais à peine comment l’utiliser, et j’oubliais toujours de le vérifier. Récemment, j’avais fait un effort conscient pour en prendre l’habitude. Je vérifiais néanmoins bien plus l’application Village du Destin que mes messages.

« Tout est calme dans le village. Pas non plus d’appels ou de messages manqués. »

Rien de surprenant. Les seules personnes qui me contactaient étaient ma famille et mon patron. J’avais bien un téléphone à l’école, mais je m’en étais débarrassé après avoir terminé l’université. Je n’avais jamais vraiment eu beaucoup d’amis, et j’avais complètement cessé de les contacter lorsque j’étais devenu grabataire. Depuis lors, je ne parlais vraiment qu’avec ma famille. Je ne parlais à mes amis que s’ils prenaient l’initiative du contact, jusqu’à ce que mon dernier ami, qui était resté avec moi pendant des années, finisse par arrêter d’essayer.

Mais je ne pouvais pas revenir en arrière. Je le savais mieux que quiconque. Une fois que j’avais fermé mon cœur, la vie était devenue trop difficile. J’avais vécu enfermé dans une cage que j’avais moi-même fabriquée.

J’avais quitté le magasin en frissonnant, l’air froid de l’hiver me frappant de plein fouet. Mon souffle sortait en petites bouffées de brume blanche.

« Je ne suis qu’un paquet de regrets ambulant. »

Quand avais-je vu mon amie pour la dernière fois ? Je la connaissais depuis l’enfance, nous avions grandi l’un à côté de l’autre. Elle était dans mes souvenirs les plus anciens. Nous étions pratiquement ensemble depuis notre naissance, nous fréquentions les mêmes écoles, et même la même université. Ma poitrine était lourde quand je pensais à elle.

« J’ai fui. Du travail, de mes amis, de ma famille. De mes souvenirs, et de la réalité. »

J’avais regardé le ciel nocturne en rentrant chez moi. Les maisons et les lampadaires étaient peu nombreux le long de cette route, laissant les étoiles et la lune bien visibles.

« Nous sommes allés voir des étoiles filantes quand nous étions à l’école… »

Pendant les meilleurs instants de ma vie, elle était toujours là avec moi.

Je me demande ce qu’elle fait maintenant ?

Comme je n’avais pas envie de rentrer directement à la maison, j’avais pris un chemin détourné. En arrivant chez moi, j’avais remarqué une femme en costume devant la maison de notre voisin. Son pied gauche était plâtré et elle avait des béquilles. Elle luttait pour sortir sa clé.

« Seika… »

Tsumabuki Seika, mon amie d’enfance. Ses longs cheveux bruns foncés étaient attachés en arrière, et elle portait une paire de lunettes sans monture. Pendant une seconde, je fus stupéfait de la voir. Elle se retourna alors au son de ma voix, ses yeux s’agrandirent.

Combien de temps cela faisait-il ?

Le visage de Seika était féminin, avec des yeux doux et arrondis. Comme moi, elle avait la trentaine, mais semblait avoir la vingtaine tout au plus.

« Yoshi… »

Je m’étais demandé de quoi j’avais l’air pour elle, debout dans ma salopette. Nous avions toujours dit que nous trouverions du travail au même endroit, mais je n’avais pas porté de costume depuis des années. Le seul que j’avais était actuellement dans mon placard, et il prenait la poussière.

« Ça fait un moment. Et, euh, s’il te plaît, ne m’appelle pas Yoshi. Je ne suis pas un dinosaure. »

J’étais moi-même surpris du fait que je puis lui parler si facilement. Tant de temps avait passé, mais quelques années sans contact n’étaient rien face à plus de deux décennies d’amitié. Même si nous ne nous parlions pas, j’avais vu Seika il y a quelques semaines à peine. Les jours où je me levais assez tôt, je la voyais parfois partir au travail depuis la fenêtre de ma chambre. Je n’étais cependant pas sûr du temps qui s’était écoulé depuis qu’elle m’avait vu. Probablement des années.

« Ton pied va bien ? »

« Oh, oui. J’ai eu un accident et je suis allée à l’hôpital, mais c’est juste une fracture. Un collègue m’emmène au travail, donc tout va bien. »

La nuance de soulagement dans sa voix et la façon dont elle porta sa main à sa joue avec gêne me rappelèrent des souvenirs. Je n’avais pas pu m’empêcher de sourire.

« Heureux que ce ne soit pas pire que ça. »

Maintenant qu’elle était là, je réalisais qu’il y avait une tonne de choses dont je voulais parler, mais on était en plein milieu de la nuit et il faisait froid. De plus, Seika était blessée. Je ne pouvais tout simplement pas la garder ici. Je ne lui avais parlé que sur un coup de tête, et je n’avais en fait rien d’important à lui dire.

« À plus tard. »

« Attends une seconde. Pourquoi n’entres-tu pas ? Je veux dire, il n’y a que moi et ma grand-mère ici. »

De la tristesse colorait sa voix. Les parents de Seika étaient décédés il y a quelques années, et depuis, elle vivait ici avec sa grand-mère.

« Je passerais plus tard. Je ne veux pas réveiller Okiku-baachan. »

De plus… nous serions tous les deux seuls, deux adultes ensemble au milieu de la nuit… même si je la connaissais depuis l’enfance.

« Oh, c’est vrai… »

Seika baissa les yeux vers le sol avec un petit signe de tête.

Je me souvenais de cette habitude qu’elle avait. Cela signifiait qu’elle avait renoncé à essayer de me convaincre. Elle avait toujours été comme ça. Dès que ses idées étaient rejetées, elle se retirait instantanément par respect pour les autres.

« Reparlons-en bientôt. Je suis sûre que maman aimerait aussi te parler. Pourquoi ne viendrais-tu pas avec Okiku-baachan un jour ? »

« Quoi ? Tu es sérieux ? »

Les yeux de Seika s’élargirent de surprise.

C’était la première fois depuis des années que je lui tendais la main.

« Bien sûr. Tu peux venir quand je ne suis pas au travail. »

Je savais que mon manque d’emploi était quelque chose qui l’inquiétait, je m’étais donc dit que je devais lui dire que j’avais trouvé quelque chose maintenant. Bien qu’elle l’ait probablement déjà deviné avec ma combinaison.

« Oh c’est vrai, j’ai entendu dire que tu avais trouvé un travail. Obaasan et Sayuki-chan me l’ont dit. Ils ont dit que tu travaillais vraiment dur. »

Seika m’avait regardé dans les yeux, un sourire tendre sur le visage.

Je ne savais pas qu’elle parlait encore à ma famille. Contrairement à moi, Seika avait trouvé un emploi dès la sortie de l’université et travaillait maintenant pour une grande entreprise. Elle gagnait sans doute beaucoup plus d’argent que moi, mais il n’y avait ni pitié ni mépris dans sa voix. Elle semblait sincèrement heureuse pour moi. Il y avait seulement quelques semaines, j’aurais été trop cynique pour prendre ses paroles pour argent comptant.

Seika était la même que d’habitude. Même si l’âge avait un peu changé ses traits, son cœur restait bon. Contrairement au mien.

« Oh, et les fruits et la viande que ta famille a partagés avec nous étaient délicieux. »

« Je suis content que tu aies aimé. »

J’avais un vague souvenir de ça, maman avait demandé si elle pouvait les partager avec les voisins. J’avais probablement juste haussé les épaules. J’étais sur le point de faire demi-tour et de rentrer chez moi, mais j’avais réalisé que je ne devais pas la laisser se débattre avec ses clés. Je m’étais approché et j’avais tenu ses épaules afin qu’elle ne tombe pas, je lui avais pris la clé et j’avais ouvert la porte.

« On se voit plus tard. »

« M-merci. Je viendrai te voir bientôt, ok ? »

« J’attends ça avec impatience. »

J’avais fermé la porte pour elle une fois qu’elle était à l’intérieur et j’avais pris le chemin de la maison.

Au moment où je franchissais la porte, je poussais un énorme soupir tout en m’effondrant contre elle. Je ne lui avais presque rien dit, mais j’étais épuisé. Seika et moi savions combien nous nous entendions bien. Même à l’époque, les gens avaient l’habitude de dire que nous étions pratiquement mariés. Nous étions plus que des amis, mais nous n’étions jamais devenus des amants. Mon plan était de lui faire savoir ça une fois que nous serions diplômés et que j’aurais trouvé un bon travail.

Mais ce n’était jamais arrivé. Seika avait immédiatement trouvé du travail, alors que je n’avais strictement rien obtenu, devenant de plus en plus désespéré chaque jour. Je ne pouvais pas lui avouer alors qu’elle avait un meilleur emploi que moi. J’avais donc continué à viser des emplois aussi bons que les siens, voire meilleurs, mais j’avais échoué à chaque fois. Elle était toujours là pour m’encourager, mais même ça commençait à m’irriter. Je m’étais alors éloigné d’elle. Le seul mot qui pouvait me décrire serait… pathétique.

« Elle a attendu et pensé à moi tout ce temps… Attends, de qui je me moque ? Elle a probablement arrêté de s’en soucier depuis longtemps. »

Mon monde s’était figé, mais la société continuait d’avancer sans moi. Et même si Seika était assez dévouée pour attendre que je reprenne mes esprits, elle restait une femme charmante. Le monde continuant donc à tourner, j’étais sûr qu’elle avait rencontré des hommes dix fois plus impressionnants que moi à présent. Il se pourrait même qu’elle soit aussi tombée amoureuse de l’un d’eux, et je n’avais pas le droit de me plaindre. Seika n’était pas encore mariée, mais elle sortait probablement avec quelqu’un. Peut-être était-ce la personne qui la conduisait au travail.

Je savais que nous ne pouvions pas revenir en arrière, mais peut-être qu’elle serait prête à être amie…

J’avais senti ma poitrine se gonfler douloureusement de regret. J’avais envie de me frapper en plein visage.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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