Monster no Goshujin-sama – Tome 3 – Chapitre 1 – Partie 1

Bannière de Monster no Goshujin-sama (WN) ***

Chapitre  1 : Le vent souffle de l’Est

Partie 1

En frappant le sol, j’avais poussé mon corps vers l’avant.

Courant à travers la forêt parsemée d’innombrables obstacles, j’avais évité les arbres alignés des deux côtés.

Je sentais le vent, le pseudo-vent produit par ma course.

C’était le vent que moi seule pouvais sentir dans ce monde.

La pression de l’air indiquait à quel point la vitesse à laquelle je courais était anormale, ce qui donnait l’illusion que je serais soufflée en arrière même si j’avançais.

J’avais reconnu cette anomalie.

Sans elle, il y aurait des choses que je ne pourrais pas protéger. Alors je devais fuir, et continuer à courir. Avec la chaleur dans ma poitrine qui m’alimentait, mon corps courait.

Et puis, j’étais finalement arrivée à une énorme forteresse

Son nom : Forteresse d’Ebenus. L’une des têtes de pont de l’humanité faite pour retenir les monstres qui habitent la mer des arbres du nord — une forêt teintée d’un épais pouvoir magique — m’avait saluée de la même manière que lorsque j’étais partie.

Heureuse, j’avais poussé un soupir de soulagement… c’est pourquoi je ne pouvais pas lui pardonner.

Tout en calmant la colère dans mon cœur, j’avais terminé le dernier de mon voyage vers la forteresse.

***

« H-Huh ? Attends, n’est-ce pas… Eno ? Es-tu de retour !? »

Quelques minutes après être rentrée dans la forteresse, certains de mes amis m’avaient vue marcher rapidement dans le passage et m’avaient appelée.

Chacun d’entre eux était l’un de mes amis — les membres de l’Unité Expéditionnaire.

Il y a plus de 4 mois, nous avions été transférés dans ce monde sans savoir pourquoi.

Dans une forêt épaisse isolée de la société humaine, des monstres au-delà du bon sens avaient dénudés leurs crocs pour nous dévorer. Afin de lutter contre cette crise claire et rechercher un lieu où chacun puisse vivre à l’aise, l’Unité Expéditionnaire avait été créée.

Pour une raison quelconque, en étant transférés dans ce monde, certains d’entre nous avaient obtenu des pouvoirs au-delà du bon sens.

Nous avions nommé ce pouvoir pour combattre les monstres « les Talents de triche ». Et nous avions pris des mesures pour protéger nos amis impuissants qui avaient été jetés dans un autre monde avec nous et nous avions formé l’« Unité Expéditionnaire ».

J’avais un pouvoir particulièrement fort, même parmi eux.

La plus rapide de l’Unité Expéditionnaire, qui s’enorgueillit de ses capacités physiques écrasantes. La « Grande Coureuse » Eno Yuna. C’était l’actuel moi.

« Hey. Qu’est-ce qu’il se passe ? »

« Où est cet idiot de Watanabe ? Et Juumonji ? »

« Je n’arrivais pas à les joindre à la Forteresse de Tilia, où tu es allée, alors je m’inquiète pour eux… »

« Désolée. Je dois parler au chef de club… non, au Leader, à ce sujet. Je pense que les détails viendront de lui plus tard, » déclarai-je.

Aussi amusant que cela puisse être de leur parler, j’avais des choses à faire, je me dirigeais vers ma destination actuelle.

La forteresse d’Ebenus nous laissait emprunter quelques pièces pour l’Unité Expéditionnaire. La pièce vers laquelle je me dirigeais était celle du chef. Endurant mon désir de commencer à courir, j’avais marché à toute allure dans le couloir.

« A-Attends. Eno ! Un invité arrive dans la chambre du chef. »

« Un invité ? » demandai-je.

J’avais plissé les sourcils devant les paroles de l’élève qui me suivait. C’était Asahi Kawazu.

« Je suis vraiment désolée, Kawazu-kun. Mais, cet invité est-il un comte ou quelque chose de l’Empire, ou l’envoyé d’un vicomte de quelque part qui fait ses salutations ? Ce n’est pas le moment de dire ça, » déclarai-je.

« Non. Il n’est pas…, » commença Kawazu.

En échangeant de tels mots, nous étions arrivés dans la salle.

La porte, si haut de gamme qu’elle vous aurait fait penser « est-ce vraiment une installation militaire ? » était la preuve que notre chef n’épargnait aucune dépense dans cette forteresse.

J’avais senti une présence de l’autre côté de la porte.

Avant que je n’attrape la poignée de porte, la porte s’était ouverte.

De l’autre côté se trouvait un grand homme de près de deux mètres de haut.

Ce n’était pas la personne que je cherchais. L’invité que Kawazu-kun avait mentionné plus tôt était probablement cet homme.

Il émanait de cet homme une atmosphère profonde, comme s’il était cette forteresse elle-même.

Je suppose qu’il avait plus de 30 ans. Ses épaules étaient larges et son corps bien entraîné était volumineux. Son armure massive était différente de celles des Chevaliers de l’Empire et de l’armée de l’Empire qui étaient stationnés dans la forteresse d’Ebenus.

Mais ce qui m’avait un peu surprise, c’est que son visage ressemblait vaguement au nôtre.

Il n’y avait qu’une seule race dans ce monde — j’avais entendu dire quelque part auparavant qu’« il n’y avait que des blancs dans notre monde ».

Mais les traits de l’homme devant moi, bien que profondément gravés, ressemblaient à ceux des Japonais. Ce serait peut-être plus facile à comprendre si j’appelais ça un « visage mi-japonais ». Ses yeux étaient noisette, mais la couleur de ses cheveux courts et uniformément coupés était le noir que j’avais l’habitude de voir.

Derrière lui, il y avait encore un autre grand homme chauve à la peau sombre. Sa couleur de peau était assez plus claire que celle des Noirs de notre monde, mais c’était rare pour un humain dans ce monde. Au moins, je n’avais jamais vu quelqu’un comme eux dans la forteresse d’Ebenus ou la forteresse de Tilia.

Mais il y avait des gens profondément marqués, même parmi les Japonais. Peut-être n’était-ce rien d’autre que des « différences individuelles »…

Le fait que j’ai pu observer les deux hommes comme ça, c’était parce qu’ils me regardaient.

Leurs yeux noisette me fixaient de dessous leurs sourcils épais.

Leurs regards n’étaient certainement pas ceux d’un homme qui jetaient un regard vulgaire sur une femme… Au contraire, si ça l’avait été, j’aurais enfoncé mes poings dans leur torse.

Mais ce n’était pas cela… leurs regards étaient presque comme s’ils essayaient de confirmer mon existence.

Pour une raison ou une autre, ça m’avait fait penser à mon père, un policier.

Mon père respecté me regardait ainsi, moi qui étais mauvaise et encore très jeune. Sa sévérité quelque peu nostalgique avait fait que mon corps s’était recroquevillé spontanément.

« Excusez-moi, mademoiselle. »

Tandis que je m’éloignais avec une grimace, l’homme avait posé sa main sur sa poitrine et s’était excusé poliment.

Il avait rompu sa ligne de mire et j’avais expiré le souffle que j’avais inconsciemment retenu.

L’homme qui avait fait preuve d’une présence étonnamment digne avait continué à marcher dans le couloir et était parti. Après l’avoir vu partir, j’avais repris mes esprits après qu’on m’ait appelée sur le côté.

« … Pourquoi… es-tu ici, Eno-san ? »

La personne debout à l’entrée de la pièce était une grande fille en uniforme.

« … Kuriyama-san, » déclarai-je.

Moeko Kuriyama. Elle en était à sa troisième année, et elle avait un an de plus que moi. Elle était la garde du Leader de l’Unité Expéditionnaire. Ses yeux aiguisés me regardaient de dessous ses lunettes sans monture, puis Kawazu-kun se plaça à côté de moi.

« Et pourquoi es-tu ici, Kawazu-san ? On t’a donné du travail, n’est-ce pas ? » demanda Kuriyama.

« A —, euh…, » balbutia Kawazu.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Kuriyama.

« … Désolé. Je vais y retourner maintenant, » déclara Kawazu.

Après avoir conduit Kawazu, qui m’avait suivie d’un regard froid, Kuriyama-san s’était tournée dans cette direction.

« Eno. N’aurais-tu pas dû être à la forteresse de Tilia pour sauver les survivants de la colonie ? Ne te rappelles-tu pas que tu devais t’engager dans le sauvetage jusqu’à ce qu’un autre ordre te soit donné ? » demanda Kuriyama.

« Oui, c’est vrai. Je suis revenue tout à l’heure. J’ai quelque chose à dire au Leader, peux-tu lui dire que je suis là ? » demandai-je.

J’étais mauvaise quand il s’agissait d’interagir avec cette Senpai plus âgée d’un an.

Dans notre ancien monde, elle était une excellente étudiante, et j’avais entendu des choses comme « c’est un génie qui veut faire des études de médecine pour réussir dans l’entreprise familiale ». En fait, elle était très intelligente, et soutenait le Leader… mais, je n’avais pas pu m’empêcher de sentir quelque chose de sombre et de froid.

Pourquoi l’avait-il nommée pour ça et l’avait-il gardée près de lui ? C’était le seul domaine où je ne comprenais pas la décision du Leader.

… Constatant que je pensais de telles choses, je m’étais réprimandée.

Ce n’était pas ça. Elle était l’une de mes alliées dans l’Unité Expéditionnaire, quelqu’un en qui je pouvais avoir confiance. Elle était l’une de mes braves alliées qui avaient décidé d’aller en Extrême-Orient pour protéger toute l’école.

D’ailleurs, le Leader l’avait reconnue et l’avait gardée près de lui. Ce Leader l’avait fait. À ce moment-là, il ne faisait aucun doute qu’elle était l’une des personnes en qui vous pouviez avoir le plus confiance.

Le Leader avait dû voir les bons points en elle que je ne pouvais pas voir.

… Même s’il l’avait fait, ça ne voulait pas dire que je la trouvais moins difficile à gérer.

« Cette voix… Est-ce Eno ? » demanda le leader.

Alors quand la voix d’un garçon était venue de l’intérieur de la pièce, j’avais été un peu soulagée.

« Laisse-la entrer, Moeko. Il y a beaucoup de choses que j’aimerais entendre d’Eno, » déclara le Leader.

« … D’accord. S’il te plaît, entre. Eno-san, » déclara Kuriyama.

Kuriyama s’était écartée, et elle m’avait laissée entrer dans la pièce.

Faisant attention à Kuriyama-san derrière moi, j’étais entrée dans la pièce.

Dans le coin de la pièce spacieuse se trouvait un canapé faisant face à une table à pieds courts. Jusqu’à tout à l’heure, je suppose qu’il accueillait l’invité là-bas. Notre chef, Kojirō Namajima, était présent.

C’était un garçon avec un visage et une silhouette bien en évidence, même à mes yeux, et j’avais l’habitude de voir ça.

Un masque sucré donnait l’impression qu’il n’y avait rien d’étrange à ce qu’il ait un groupe d’individus qui l’idolâtre. Des sourcils épais et pleins d’intention étaient présents et sa silhouette haute et tendue était vêtue de vêtements de ce monde.

Dans l’Unité Expéditionnaire, il y en avait qui revêtaient les vêtements de ce monde, et d’autres qui ne les revêtaient pas. Certains d’entre nous, comme moi, avaient continué à porter nos uniformes parce qu’on se sentait simplement plus à l’aise que les vêtements de ce monde, mais au contraire, le Leader avait été le premier à mettre les vêtements de ce monde, et à se débarrasser de son uniforme et autre chose.

Je pense qu’il l’avait fait pour déclarer ses intentions. En raison de son poste, il avait eu en particulier de nombreuses occasions de rencontrer des personnes importantes de ce monde, comme cet envoyé.

Parmi les membres de l’Unité Expéditionnaire résidant ici à la forteresse d’Ebenus, il y avait environ 30 étudiants de sexe masculin qui l’imitaient. J’avais déjà ri avec ma copine que « les hommes ne sont que des idiots »… c’était arrivé juste avant que je ne parte pour sauver la forteresse de Tilia, n’est-ce pas ?

« Tu es revenue saine et sauve, Eno. Tout le monde était inquiet, » déclara le leader.

Le leader s’était levé et il était venu vers moi.

Cela seul avait changé l’atmosphère. Je me sentais soulagée qu’il ne fasse que me parler.

En fin de compte, je crois que c’est son charisme.

Je m’étais rendu compte que je commençais à me sentir à l’aise, et c’est pourquoi je m’étais reprochée, « ce n’est pas ça ».

« Je m’excuse de ne pas avoir pu te joindre. Chef de Cl — … désolé, Leader, » déclarai-je.

« Même si tu m’appelles chef de club, ça ne me dérange pas, » répondit-il.

Même pour de tels échanges, cela faisait très longtemps.

Nous appartenions au même club de kendo quand nous étions dans notre ancien monde. Bien sûr, les activités elles-mêmes étaient divisées entre les filles et les garçons, mais nous avions eu des échanges grâce à notre relation de Senior et Junior.

Maintenant que j’y avais pensé, il était peut-être un peu différent des autres étudiants de l’époque.

Sans lui, j’ose dire que nous n’aurions pas tenu quelques jours dans ce monde. Même quand je ne faisais que me souvenir de moi-même, je le savais très bien.

Après être venue au monde, j’avais obtenu un pouvoir extraordinaire.

Mais, il n’y avait pas de sens au pouvoir avec seulement de la force derrière lui. J’avais essayé de protéger tout le monde des monstres attaquants, mais ce n’était pas suffisant. C’est lui qui avait fait de ma volonté de « protéger » une réalité.

Je m’en souvenais encore clairement, même maintenant. Le deuxième jour de notre transfert.

À cette époque, même la construction du village temporaire que nous avions plus tard surnommé « la colonie » n’avait pas encore commencé, mais nous avions pris notre courage à deux mains et avions commencé à explorer la région qui nous entourait.

Il y avait encore une centaine de tricheurs conscients de leur pouvoir. En explorant les environs, nous avions rencontré des monstres d’innombrables fois.

Le bruit de la bataille attira l’attention des monstres. La bataille contre les monstres qui approchaient avait attiré encore plus de monstres vers nous.

Le temps que je m’en rende compte, la situation était devenue impossible à régler. Après tout, nous venions d’être transférés d’un Japon paisible, nous n’avions même pas une expérience de combat décente.

Nous devions être un peu plus prudents. Cependant, c’était impossible pour nous à ce moment-là, nous n’avions pas agi de façon ordonnée.

J’avais déjà la capacité contre nature de courir plus vite que n’importe qui d’autre à l’époque, et j’étais un peu habituée à balancer une épée. Mais même mes yeux étaient peints en noir de désespoir.

Par exemple, je pourrais probablement survivre seule.

Mais, et si les monstres se précipitaient vers les centaines d’étudiants impuissants qui ne savaient rien ? … Il n’y avait aucun moyen de les protéger tous.

J’avais été écrasée par ma propre impuissance, en pensant à l’avenir noir indéniable.

Même si je pensais « qu’est-ce que je fais ? » je savais que je ne pouvais rien faire.

Pourtant, je m’étais dit qu’il fallait que je me batte, et j’avais tourné mes jambes vers les nombreux monstres.

Mais ensuite, un autre tricheur s’était rassemblé et il était venu.

Devant les monstres pressés de la partie profonde de la mer des arbres, portant l’épée d’or brillante qui était sa capacité, il m’avait frappé l’épaule pendant que je tremblais de peur, pensant à l’avenir tragique, et parlant :

— Sors-le de ta poitrine. Eno Yuna. Peu importe qui le nie, même si tu ne le reconnais pas, je reconnaîtrai ta volonté comme quelque chose de précieux.

— Et pas seulement toi, Eno. Est-ce que la valeur des autres est juste ça ? Que « ça s’arrête là » ?

— Je ne le reconnaîtrai pas. Peux-tu accepter ce qui est en jeu ici ? Dans un endroit comme ça, mourir comme ça ? N’abandonne jamais. Continue avec moi !

De plus, il balança son épée brillante et attira leur attention, en se démarquant délibérément. D’abord, il avait attiré les monstres dans un endroit loin des étudiants impuissants que nous devions protéger derrière nous.

Dès lors, il avait joué un rôle énorme en massacrant plus de monstres que n’importe qui d’autre avec une force puissante et un cœur inébranlable, et si un autre étudiant allait mourir d’un manque d’expérience de combat, il les avait même couverts.

Moins de 50 personnes participèrent à la bataille à l’époque, mais son pouvoir augmenta à de nombreuses reprises en raison de cette seule action.

Après la fin de la bataille, notre centre était naturellement devenu lui. L’Unité Expéditionnaire avait été formée par sa proposition. Au début, il y avait environ 50 personnes, mais le nombre de membres avait augmenté progressivement. Il n’y avait pas d’autres mouvements pour faire une organisation, mais ses actions énergiques nous avaient unis.

Même si nous n’étions qu’une foule désordonnée, avec ce pouvoir, il nous avait réunis : notre héros. C’était… l’« Épée de Lumière », Kojirō Namajima.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre.

Laisser un commentaire