Monster no Goshujin-sama (LN) – Tome 4 – Chapitre 1 – Partie 3

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Chapitre 1 : La fin d’une journée tranquille

Partie 3

Nous avions fini par rentrer juste au moment où Kei arrivait.

« Bonjour. »

La fille aux mêmes cheveux blonds et yeux bleus que Shiran avait hoché la tête en nous saluant énergiquement. Elle était avec le chevalier dont Mikihiko nous avait parlé. Il me semblait familier. Je l’avais examiné de plus près et j’avais reconnu en lui l’homme à qui Shiran avait parlé lorsque nous étions dans le bureau des Chevaliers de l’Alliance l’autre jour. Il s’appelait Marcus.

Après que Marcus ait laissé Kei avec nous, nous étions entrés dans notre chambre. Ce qui avait suivi était l’heure de cours. Bien que, celui qui jouait le rôle de professeur n’était pas l’un des enfants plus âgés présents, mais la toujours enfantine Kei. Elle avait étalé plusieurs livres sur la petite table et avait commencé à nous enseigner les monstres de ce monde.

« D’après ce que Shiran nous a dit la dernière fois, tous les monstres viennent des Terres forestières. Cela veut-il dire qu’il n’y a pas beaucoup de monstres forts en dehors des Terres forestières ? » avais-je demandé.

« C’est fondamentalement vrai, mais il y a des exceptions. »

Kei avait serré les poings au sommet de ses genoux et s’était penchée en avant, faisant de son mieux pour me répondre. Cela soulignait à quel point elle était enthousiaste, ce qui était très attachant. Une fine chaîne portant une pierre runique rouge de la taille d’un doigt pendait à son cou. Il s’agissait d’une pierre runique de traduction.

« Grâce aux efforts des grands sauveurs dans l’histoire, nous avons réussi à nous frayer un chemin à travers les Terres forestières. Quoi qu’il en soit, même dans les terres qui ont été nettoyées, il y a des restes de la région boisée. Nous les appelons les bois sombres. Il arrive souvent que des monstres puissants qui ne peuvent être vaincus par des moyens normaux installent leurs nids dans ces endroits. Pour se débarrasser de ces forêts, il faudrait être résolu à subir de grandes pertes. La Rage des Terres en est un exemple célèbre. »

« Je vois. Ce qui veut dire qu’il y a une raison majeure de laisser derrière soi des morceaux de la région boisée. »

« Oui. À l’inverse, les monstres qui n’ont pas l’habitude de s’installer sont traités comme des catastrophes lorsqu’ils sont en dehors des Bois. Contrairement à ceux de la forêt noire, ils causent de graves pertes lorsqu’ils sont laissés en liberté. Beaucoup d’entre eux ont été supprimés par les estimés sauveurs du passé. »

« Donc, c’est aussi une de leurs tâches. »

« C’est ainsi que ça s’est terminé. Pour ce qui est des autres cas, il y a une légende qui parle d’un monstre qui dominait un petit pays. Oh, mais elle est considérée comme apocryphe par l’Église et n’est pas reconnue comme un fait. »

« Vraiment ? »

L’Église mentionnée par Kei était la Sainte Église, qui traitait les visiteurs d’autres mondes comme des objets de leur foi. Presque tous les villages avaient une église dans laquelle ils répandaient les légendes des sauveurs. Qu’est-ce que cela signifiait pour une telle église de rejeter une telle légende ? J’avais levé la tête avec curiosité.

« Je veux dire, un monstre possédant l’intelligence pour dominer un pays, c’est impossible, » dit Kei.

« … Eh bien, c’est vrai. »

Du coin de l’œil, j’avais pu voir Lily, assise sur le lit, ricaner.

« Apparemment, il a même été transformé en une pièce de théâtre tenue dans la capitale impériale à un moment donné dans le passé. La tragédie du roi mort-vivant Carl. C’est l’histoire du roi d’un pays qui excellait dans la magie. La mort de son amoureuse, une des grandes sauveuses, l’a rendu fou. À la fin, il s’est transformé en un monstre mort-vivant appelé liche. »

J’avais déjà rencontré un autre type de monstre mort-vivant : les goules. Un groupe de chevaliers de l’Alliance se déplaçant séparément du groupe de Shiran lors de leur opération de sauvetage dans les Profondeurs avait été anéanti par des monstres. Ces chevaliers s’étaient transformés en monstres morts-vivants.

Les épidémies de goules dépendaient de la densité de mana dans la région. Par exemple, les cadavres se transformaient souvent en goules sur les champs de bataille jonchés de morts. L’âme contient du mana, donc lorsque de nombreuses vies étaient dispersées au vent en un seul endroit, la densité de mana dans la zone était amplifiée. Les Terres forestières étaient une région spéciale, riche en mana, et les épidémies de goules y étaient fréquentes.

« Les liches sont essentiellement les mêmes que les goules, car ce sont des monstres morts-vivants. Cependant, on dit que ce sont des monstres puissants qui, bien qu’imparfaits, sont presque immortels et peuvent utiliser librement la magie. »

« Donc, c’est quelque chose comme une goule de haute classe ? » avais-je demandé.

« Quelque chose comme ça. On dit que le roi mort-vivant Carl utilisait sa volonté implacable pour maintenir son intelligence. Pendant longtemps, personne n’a été capable de le vaincre. Mais finalement, les membres du Saint Ordre qui avaient servi sous les ordres de son amoureuse ont été envoyés, et le Roi Mort-Vivant a disparu dans les flammes de la purification. »

« Alors ce roi mort-vivant est déjà mort ? »

« Teehee. Ce n’est qu’un conte de fées, Takahiro. L’Église enseigne que le roi fou a mené son pays vers une révolte ouverte contre l’Empire. Cela s’est passé il y a plusieurs siècles, donc naturellement, il est mort depuis longtemps. »

« Je vois. »

J’avais donné une réponse appropriée et j’avais soupiré de façon à ce que Kei ne le remarque pas.

C’est malheureux… J’avais pensé ça en moi-même. J’avais une raison d’interroger Kei sur un monstre aussi célèbre. En mettant un pied dans le monde des humains, nous nous éloignions du monde des monstres. Cela signifiait qu’il serait difficile pour moi de renforcer notre force de combat. D’un autre côté, nous pouvions recueillir des informations beaucoup plus facilement dans le monde des humains, un avantage certain pour être ici.

En apprenant tout ce que je pouvais sur les monstres puissants, peut-être pourrais-je rencontrer des monstres rares ou hauts qui pourraient potentiellement devenir mes serviteurs. Kei n’avait pas l’air d’y croire, mais d’après ce qu’elle m’avait dit sur le Roi Mort-Vivant, cela laissait supposer l’existence de monstres qui avaient conscience d’eux-mêmes sans que je sois un facteur. J’étais plutôt intrigué par cela.

Mais même sans un tel motif, le simple fait d’apprendre à connaître les monstres était utile au cas où nous les rencontrerions. Les chevaliers étaient particulièrement bien informés sur les monstres des Franges, où se trouvait la forteresse, et ces informations étaient donc très précieuses. Les Franges étaient en fait une région assez vaste avec de nombreux endroits, chacun avec des monstres que je n’avais jamais vues auparavant. Tout cela était très intéressant pour moi. De plus, j’avais pu entendre une autre histoire amusante.

« Il y a aussi un monstre célèbre ici dans les Terres forestières du Nord. Des histoires vieilles de 500 ans parlent de la grande Arachne blanche. Je ne sais pas si elles sont vraies ou non, mais il y a une araignée décrite comme étant si belle qu’on ne penserait pas qu’elle vient de ce monde. On le retrouve dans les récits héroïques des sauveurs. »

J’avais presque recraché le thé dont je venais de prendre une gorgée.

« A-Arachne blanche… ? »

« Oh. Cela vous intéresse-t-il ? Lors de la retraite de la campagne dans les Abysses, il y a cinq cents ans, la grande Arachne blanche faisait partie des monstres qui ont attaqué l’armée épuisée. Le sauveur qui les menait était déjà en train de mourir d’une blessure mortelle, mais une bataille héroïque s’est quand même déroulée entre eux. Leur duel s’est terminé sans vainqueur. Il est possible que la Grande Araignée blanche erre encore dans les Bois à ce jour. »

Je veux dire, elle est censée être assez proche de la forteresse en ce moment… Non pas que je puisse mentionner cela. Même si c’était avant qu’elle n’ait un ego, Gerbera avait apparemment eu un passé malicieux. Elle m’avait déjà raconté comment elle avait rencontré une armée humaine, mais elle n’avait pas parlé d’une bataille épique contre leur chef.

Quoi qu’il en soit, notre temps avec Kei avait été éducatif et agréable. Nous avions pris notre déjeuner ensemble, et nos cours avaient continué dans l’après-midi jusqu’à ce que Shiran revienne de sa patrouille et nous rende visite. Shiran allait nous enseigner l’escrime aujourd’hui aussi.

« Désolé de vous demander d’utiliser votre temps libre pour nous, » avais-je dit.

« Ne le soyez pas. C’était mon offre au départ. D’ailleurs, je vous l’ai déjà dit, mais je n’ai pas vraiment d’autre chose à faire que de m’entraîner. Vous êtes plutôt enthousiaste à ce sujet, Takahiro, donc il y a aussi un intérêt à vous enseigner. »

« Vous êtes un bon professeur. Ce serait du gâchis si je ne le prenais pas au sérieux. »

« Je… je ne crois pas que ce soit le cas… »

Shiran avait détourné ses yeux bleus tout en touchant ses oreilles pointues. Son innocente démonstration de timidité m’avait fait sourire et j’avais décidé d’ajouter une demande supplémentaire.

« Mais j’ai l’impression que vous êtes un peu trop prévenante. Vous pouvez être un peu plus stricte, si vous le voulez. »

« … Je crains que vous ne vous blessiez si je suis plus stricte. »

« Parfois, devenir plus fort signifie passer par la douleur. Je ne vais pas me plaindre juste à cause de quelques os cassés. Ils peuvent être guéris par la magie, de toute façon. S’il vous plaît, allez-y aussi loin que vous le voulez. Sinon, ça n’a pas de sens. »

« Je vois. Vous avez continué jusqu’à ce que vous atteigniez les limites de votre endurance hier, donc je ne doute pas que vous soyez sérieux… »

La voix de Shiran semblait un peu étonnée, mais je sentais aussi un sentiment favorable envers mon attitude.

« Si vous avez fini de parler, alors allons-y, Takahiro ! » Voyant que notre conversation était terminée, Kei s’était précipitée vers moi et m’avait pris la main. « Je vais recevoir des leçons de Shiran aujourd’hui aussi. Faisons de notre mieux ! »

Kei avait tiré ma main comme pour dire qu’elle ne pouvait pas attendre un instant de plus. Shiran s’était renfrognée, l’expression troublée, en regardant la petite fille.

« Kei. Tu es un peu trop familier avec Takahiro… »

« Allons, allons, Shiran. C’est bon, n’est-ce pas ? » dit Lily, en essayant d’arranger les choses. « Majima a un petit frère, mais pas de petite sœur. Il est heureux d’avoir une jolie fille comme Kei si attachée à lui. »

« Mais… » Shiran avait regardé sa nièce saisir fermement ma main. Puis son expression s’était détendue et elle avait souri. « … Très bien. Mes excuses, Takahiro, s’il vous plaît, prenez bien soin de Kei. »

« Oui ! » Kei avait applaudi, apportant un sourire sur tous les visages.

« Je suppose qu’il n’y a rien à faire, » dit Shiran avec un regard affectueux.

C’était une scène si paisible qu’on n’aurait pas cru que nous étions au milieu d’une forêt où sévissent des monstres. J’avais continué à regarder le profil de Shiran en me rappelant ce qu’elle m’avait dit dans le mausolée.

« Même si je ne la reverrai peut-être jamais de mes propres yeux, je veux protéger ma ville natale. Je veux protéger les autres villages qui partagent les circonstances de mes compatriotes. Je veux protéger les camarades qui se battent à mes côtés. »

Ce genre de scène était sûrement ce que Shiran voulait protéger. Ici et maintenant, je pouvais le sentir sur ma peau.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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