Monster no Goshujin-sama (LN) – Tome 4 – Chapitre 1 – Partie 1

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Chapitre 1 : La fin d’une journée tranquille

Partie 1

Je m’étais enfoncé de plus en plus profondément. L’obscurité enveloppait mon environnement. Je ne pouvais rien voir. Je ne pouvais rien toucher. Je me sentais en quelque sorte dans un environnement familier, et j’avais soudain réalisé que je rêvais. C’était ce cauchemar que j’avais vu une fois auparavant.

Cette idée m’était venue un mois après mon arrivée dans ce monde. Après la destruction de l’habitation temporaire que nous, les étudiants, avions construite, la Colonie, je m’étais retrouvé à errer dans la forêt. J’y avais rencontré mes serviteurs, des monstres de ce monde, et j’avais commencé à vivre dans cette grotte. Un soir, après avoir rencontré mon ancien camarade de classe Kaga et après lui avoir demandé : « Qu’est-ce qu’il y a ? », j’avais dû le tué en représailles pour avoir essayé de prendre ma vie, j’avais fait un rêve très similaire à celui que je faisais maintenant. Bien que, cette fois, je n’avais pas ressenti l’isolement étouffant. Je pouvais sentir quelque chose de l’autre côté de l’obscurité lourde. Cela m’avait apporté la paix de l’esprit.

Ce n’était qu’un rêve, mais c’était quand même étrange pour une personne. Je n’avais cependant toujours aucune idée de ce que tout cela signifiait. Ma conscience avait finalement commencé à émerger de l’obscurité. Toujours incapable de voir, de sentir ou de savoir quoi que ce soit, je m’étais réveillé.

« Bonjour, Maître. »

J’avais lentement ouvert les yeux et regardé sur le côté. Une fille était assise, complètement nue, et me regardait fixement. Tout ce qui se trouvait sous les courbes charmantes de sa taille était caché sous les draps, alors que rien du tout ne cachait le haut de son corps éblouissant.

Dans un sens, c’était une vue excessivement stimulante. Si c’était la nuit, je n’aurais peut-être pas pu retenir mes pulsions croissantes… Ou peut-être que je n’avais pas pu me retenir la nuit dernière précisément parce qu’il était tard. Son corps se cambrant dans la pièce sombre. Son souffle doux. La voix coquette qui s’échappait de ses lèvres. J’avais revécu les souvenirs succulents de la nuit précédente. Normalement, je réprimais de tels désirs, ce qui avait pu provoquer un dysfonctionnement de mes freins.

 

 

« Tu peux dormir un peu plus longtemps si tu veux, » dit-elle gentiment, en tendant sa main fine vers ma joue. La douce sensation de sa paume et sa chaleur bienveillante avaient stimulé mon envie d’être un peu présent, mais…

« … Non, je vais me lever. Bonjour, Lily. » J’avais secoué la tête et m’étais levé du lit. « Maintenant que j’y pense… La dernière fois, Rose n’était pas loin, n’est-ce pas ? »

« Qu’est-ce que tu veux dire ? » Lily avait demandé avec curiosité en s’asseyant à côté de moi.

Mon pouvoir, inhérent à ceux qui avaient été transportés dans ce monde — appelé une tricherie par nous et une bénédiction par les locaux — me permettait de communiquer avec le cœur des monstres. Lily semblait trouver étrange que j’évoque le nom de mon deuxième serviteur né de ce pouvoir. Elle avait remonté les draps jusqu’à sa poitrine et avait penché la tête avec curiosité.

« Et Rose ? » demanda-t-elle.

« Rien. Je faisais juste un rêve étrange. »

« Hmm. Quel genre de rêve ? »

« C’était… Euh… C’était quoi ? »

Même un rêve qui avait laissé une impression profonde se dissolvait comme le sucre dans le café une fois réveillé. C’était simplement ce qu’étaient les rêves. Il n’y avait plus aucune trace tangible de ce que j’avais vu dans mon esprit.

« Bon sang. Es-tu encore à moitié endormi ? » dit Lily avec un petit rire.

« … Peut-être. »

Je n’étais pas une personne du matin. C’était la routine. C’est pourquoi ni Lily ni moi n’y avions prêté attention.

C’était le matin de mon quatrième jour au Fort de Tilia, le début d’une journée tranquille.

 

 ◆ ◆

Lily m’avait aidé à m’habiller alors que je restais dans un état groggy. Je m’étais assis sur le bord du lit et j’avais levé les yeux vers son sourire, qui semblait cinquante pour cent plus éclatant que d’habitude.

« … Tu as l’air de bonne humeur, » avais-je dit.

« Oh ? »

Lily inclina légèrement la tête et prit dans ses bras la petite renarde Ayame, dont la queue duveteuse battait le sol par anticipation. Après avoir calmé la liane parasite Asarina, qui s’étendait sur le dos de ma main gauche, Lily avait pris place à côté de moi.

« Hehehe. Je veux dire, je me suis beaucoup ressourcée la nuit dernière. »

« … Je vois. Tant mieux pour toi. »

J’étais resté assis, hébété, me demandant ce qu’elle avait rechargé, en attendant que mes pensées paresseuses se réveillent. Après un court moment, un coup avait résonné dans la pièce.

« … Ayame, Asarina. »

Le Fort de Tilia avait été construit pour lutter contre les monstres qui sévissaient dans les Terres forestières, une forêt spéciale riche en mana. C’était l’une des têtes de pont protégeant l’humanité. Si les visiteurs pouvaient voir le slime mimétique Lily, qui pouvait imiter l’apparence de la défunte Mizushima Miho, je ne pouvais pas laisser quiconque voir Ayame ou Asarina, car elles étaient clairement des monstres.

« Désolé de vous faire rester dans des endroits aussi exigus. »

« Kuu ! »

« Maî — tre ! »

Les deux monstres avaient répondu comme pour me dire de ne pas m’inquiéter pour elles, puis elles s’étaient cachées avant que Lily n’aille accueillir notre visiteur. Un garçon à lunettes avec une personnalité plutôt ringarde se trouvait de l’autre côté de la porte. C’était mon ami d’avant que nous soyons envoyés dans ce monde, Kaneki Mikihiko.

« Bonjour, Mizushima. »

« Hm. Bonjour, Kaneki. »

Après avoir salué Lily, qui jouait le rôle de Mizushima Miho, Mikihiko s’était approché de moi. Je n’avais aucune idée de ce qui lui passait par la tête, mais il m’avait adressé un sourire narquois.

« Je suis là. »

« … Bonjour. »

« Tu m’as complètement ignoré. Quel ami ! En fait, tu as toujours l’air un peu endormi, Takahiro, » dit Mikihiko avec exaspération avant que ses yeux ne s’ouvrent en grand. « Un garçon et une fille tout seuls dans une pièce. Et toi, ici, endormi… Est-ce le légendaire lendemain de fête ? »

« … Tu sais que je n’ai jamais été du matin. »

« Oh. C’est vrai. Tahaha. Désolé pour ça. Quand même, Takahiro, tu as laissé passer mon commentaire avec nonchalance. Qu’est-ce que tu en penses, Mizushima ? »

« Hein ? Ooh, hm… Je me le demande ? Teehee. »

« Alors ! C’est trouvé ! Je n’aurais pas dû demander ! Commandante ! Réconforte-moi… ! Je suppose que c’est impossible, hein. Sa garde est bien trop forte, mais bon sang, j’aime aussi cette partie d’elle ! »

« … Tu es vraiment énergique dès le matin, » avais-je dit en regardant Mikihiko avec des yeux à moitié ouverts. « Alors, de quoi as-tu besoin ? Shiran ne vient pas ce matin. »

Shiran était la première humaine de ce monde que je rencontrais depuis que j’avais été téléporté ici — plus précisément, une elfe — et elle m’avait beaucoup appris sur ce monde inconnu. Nous avions également assisté ensemble à un service commémoratif pour les morts dans le mausolée. Ces deux derniers jours, elle m’avait enseigné les bases de l’escrime. C’est plus ou moins comme ça que nous avions fait connaissance.

Des dispositions avaient été prises pour que je puisse l’accompagner lors de son entraînement matinal habituel lorsque cela était possible, mais la jeune lieutenante de la troisième compagnie des Chevaliers de l’Alliance avait du travail à faire ce matin. Il semblerait qu’elle était en mission de patrouille dans les environs. Tout récemment, elle avait mené une expédition de longue durée dans les Profondeurs pour secourir les étudiants qui avaient échappé à la Colonie. Normalement, elle n’était pas censée recevoir un autre ordre d’envoi avant un certain temps. Cependant, les Chevaliers de l’Alliance étaient à court de personnel. Ils avaient besoin de toutes les mains qu’ils pouvaient trouver.

C’était plutôt malheureux. Si l’occasion se présentait, je voulais lui parler de quelque chose. Vu qu’elle ne venait pas ce matin, je n’avais pas d’autre choix que de reporter cela jusqu’à ce que l’occasion se présente. Nous aurions sûrement de nombreuses occasions de nous parler tant que je resterais dans cette forteresse.

« Oh. J’ai entendu dire que la lieutenante est occupée ce matin, » dit Mikihiko en agitant la main en l’air. « En fait, j’ai aussi l’intention d’aider la commandante, donc je ne peux pas participer à l’entraînement de toute façon. »

« Quoi, toi aussi ? »

« Oui. Je dois rentrer très vite. Elle sera furieuse si je suis en retard. Elle peut être une femme effrayante. »

Le ton enjoué de Mikihiko traduisait à quel point il était fou de la femme qui servait de commandante de la troisième compagnie. Il avait vécu le même enfer que moi le jour de la chute de la colonie. La commandante était pour lui ce que Lily était pour moi. Je pouvais très bien comprendre son comportement à cet égard.

« … Hm ? Alors, qu’est-ce que tu es venu faire ici ? »

« Oh, c’est vrai. À propos de Kei. Elle vient ici aujourd’hui encore, n’est-ce pas ? »

« Oui. »

J’avais demandé à Kei, la nièce de Shiran, d’être notre accompagnatrice. C’était surtout un moyen de la protéger. L’autre jour, elle avait presque été agressée par l’un des élèves, Sakagami Gouta. Heureusement, nous avions réussi à l’éviter grâce aux efforts de Lily, mais nous n’avions rien pu faire contre la source du mal elle-même.

Le pouvoir que nous appelons tricherie — que les locaux appellent bénédictions — était une ressource extrêmement utile dans ce monde, constamment menacé par les monstres. Il existait en fait un historique de visiteurs d’autres mondes ayant protégé l’humanité, de sorte que les habitants vénèrent les visiteurs venus de loin comme des sauveurs avec une ferveur presque religieuse. En revanche, les elfes avaient été historiquement traités moins favorablement. En tant qu’elfe, Kei avait besoin du patronage d’un autre visiteur pour la protéger. C’était le moyen le plus rapide de résoudre la situation.

« Alors, qu’en est-il de Kei ? » avais-je demandé.

« Il vaut mieux pour elle qu’elle évite de se retrouver seule autant que possible, non ? J’ai donc demandé à une de mes connaissances des Chevaliers de l’Alliance de l’escorter ici. Il a un peu râlé, mais ce type a un caractère bien trempé, donc je ne pense pas qu’il se retirera même si Sakagami tente quelque chose de stupide. Il a une bonne excuse, vu qu’elle est ton assistante et tout. C’est aussi une demande personnelle de ma part. »

« Je vois. Désolé que tu aies dû faire tout ça. »

« Peu importe, mec. Ne t’inquiète pas pour ça. Je dois aussi beaucoup à Kei. J’ai déjà prévu un tas d’autres trucs. »

Mikihiko avait souri. J’étais un peu curieux de savoir pourquoi il semblait s’amuser autant, mais vu que la sécurité de Kei en dépendait, il ne faisait rien d’imprudent. Contrairement à son comportement, il n’était pas du genre à s’amuser.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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