Chapitre 14 : Donnons au héros une mort cruelle
Partie 2
Le roi héros, Wolf. Le Roi Loup, le Roi Lion, le Roi à la Barbe Rouge, un grand roi connut sous plusieurs noms et il n’y avait aucune personne sur ce continent qui ne connaissait pas son nom.
Il avait abattu le géant qui enleva la princesse avec son épée et, en tant que jeune roturier, il parvint en un rien de temps à s’élever au siège du roi et à étendre les frontières du royaume.
Ses exploits pour tuer d’innombrables démons et esprits maléfiques avaient été immortalisés par des chants et portés par des ménestrels dans tout le pays. Son courage avait été loué comme étant digne d’un héros par ses alliés, et ses ennemis, à leur tour, le craindraient comme un Dieu de la mort.
Cependant, Aur ne craignait pas particulièrement Wolf. Son pays était devenu trop grand. S’il devait y avoir une guerre, le facteur décisif pour la victoire serait leur armée et leur stratégie. La force héroïque individuelle ne compterait pour rien.
D’ailleurs, les héros qui avaient vécu de longues vies avaient été rares tout au long de l’histoire, quel que soit l’endroit. Beaucoup d’entre eux étaient morts au milieu de la vingtaine, peu d’entre eux atteindraient l’âge de 30 ans. Wolf pouvait être considéré comme un animal aberrant, ayant atteint l’âge de 50 ans, mais il n’aurait plus beaucoup de temps.
Peut-être reconnaissait-il lui-même ce danger, car Wolf n’apparaissait que rarement sur le champ de bataille de nos jours, il endurait plutôt les douleurs des affaires intérieures. Dans quelques années, il devrait mourir dans son coin. Avec l’utilisation de Yunis, la victoire pouvait venir étonnamment facilement. Bien sûr, Aur n’avait pas l’intention de faire un tel pari, mais le parricide était une fin trop courante pour un héros.
Mais le vrai problème était l’Ordre des Chevaliers, connu pour être le plus puissant du continent. Il n’y avait aucune comparaison avec les militaires du Royaume de Figuria en qualité ou en quantité quand il s’agissait de la compétence de leur infanterie et de leurs sorciers. Bien sûr, Aur n’avait pas dès le départ fait confiance aux soldats humains.
Si c’était tout ce qu’il fallait pour gagner, Figuria serait déjà devenu un grand pays. La force d’Aur résidait dans le donjon et dans l’énorme quantité de magie qui y était stockée. S’il voulait enterrer ses ennemis, il devrait les laisser vivre pour l’instant.
Aur avait donc pris son temps, planifié, tout en agrandissant son donjon.
C’était une semaine avant qu’il ne reçoive des nouvelles de la déclaration de guerre.
« Donnez-moi un rapport de situation. »
C’était dans la Grande Salle de l’assemblée du palais.
Aur avait carrément ordonné cela à la ligne des ministres.
« Oui. Grandiera a déclaré la guerre. Un messager est arrivé alors que Votre Majesté était absente, je l’ai rencontré en tant que représentant. L’ennemi a désigné les plaintes de Blancheau au sud comme le site de la bataille, » le ministre de la Défense avait répondu.
« Et ? » demanda Aur.
« … et, Votre Majesté ? » demanda le ministre.
Le ministre avait retourné une expression emplie de doute à la demande d’Aur pour qu’il continue.
« Combien y en a-t-il ? Où sont-ils actuellement stationnés ? Combien d’hommes pouvons-nous mobiliser immédiatement ? Où est leur armée ? Quelles sont nos chances de gagner ? C’est le genre de choses que je demande, » déclara Aur.
« Euh… nous enquêtons en ce moment. J’ai pensé qu’il serait mieux de vous informer d’abord et de rassembler tout le monde et…, » déclara le ministre.
Le ministre était trempé de sueur quand Aur l’avait regardé fixement. Cette discussion sur l’enquête était un mensonge. C’était Cass qui avait contrôlé la majorité des forces militaires du pays. Il comprenait bien que les ministres étaient une foule sans valeur qui ne pouvait qu’aboyer de vagues ordres d’en haut.
« Rassembler ? Comment pouvez-vous rester là sans vergogne après m’avoir appelé pour ça ? » demanda Aur.
La voix semblait résonner de la terre, les ministres tremblaient visiblement.
« Écoutez. Je n’ai aucun intérêt à savoir si vous vivez ou mourez. C’est à vous de décider si vous voulez grossir ou mourir de faim… Cependant, c’est une autre histoire quand vous me bloquez le chemin. La population, les soldats, tout le monde sont là pour me servir. Je n’aurais aucune pitié pour mes ennemis… Si vous comprenez ça, dépêchez-vous de finir cette “enquête” ! » déclara Aur.
« Oui… oui ! » Les ministres se levèrent tous, se prosternèrent et quittèrent la salle.
Cette terre en décomposition finira par se détériorer. Mais c’était très bien. Bien qu’il soit le roi, Aur n’était pas attaché à Figuria, et il n’avait pas l’intention de la voir prospérer. S’ils se battaient et survivaient, alors ils pourraient tout à fait nourrir le donjon. Il les laisserait tomber, lentement, de sorte qu’ils ne seraient jamais une menace réelle.
« Hahahahahahahha, il t’a appelé ! »
« Tu ris trop. »
Il ne restait plus qu’Aur et Lilu qui n’arrêtait pas de rire.
« Je te l’ai déjà dit. C’est plus facile à dire, » déclara Aur.
« Mais tu as dit que tu… hehehe, » ria Lilu.
« Assez de ça, fais ton rapport, » déclara Aur.
Aur exhorta Lilu, qui n’arrêtait pas de rire et continuait à tenir sa bouche avec ses mains.
« D’accord, d’accord. Voilà, c’est là, » déclara Lilu.
Lilu avait remis le rapport résumé. Il contenait des détails écrits sur la formation de l’ennemi, le nombre de soldats et le nombre de bêtes qui feraient partie de la force de combat, etc.
« … C’est moins que ce que je pensais, » déclara Aur.
Le visage d’Aur exprimait sa méfiance en voyant les chiffres. L’ennemi comptait 5 000 hommes. Cela avait dépassé le nombre de soldats qu’il pouvait préparer, mais pas par une marge incroyable. Grandiera aurait sûrement pu réunir 10 fois ce nombre.
« Nous sous-estiment-ils ? » demanda Lilu.
« … C’est peut-être ça, » répliqua Aur.
Aur acquiesça d’un signe de tête à la réponse sans engagement de Lilu.
« Quoi, non, vraiment ? » demanda Lilu, bien qu’elle l’ait suggéré elle-même.
« Pour être honnête, je ne vois pas d’autre raison possible, » répliqua Aur.
« Est-ce pour nous donner un faux sentiment de sécurité et nous tendre une embuscade ? » demanda Lilu.
C’était aussi quelque chose qu’Aur avait envisagé, mais ce n’était pas très probable.
« Les plans et les attaques furtives sont pour les faibles. Vous pouvez vaincre des ennemis plus forts si vous réussissez, mais la perte sera grande si vous échouez. Il y a peu de raisons pour le puissant Grandiera d’employer une telle méthode. Cela signifierait beaucoup moins de dommages pour eux de compter sur le nombre et la force brute, » déclara Aur.
« Hmm, alors… euh, ça coûte de l’argent d’en utiliser beaucoup parce que les soldats vont avoir faim, non ? Peut-être est-ce pour économiser de l’argent ? » dit Lilu après avoir plissé ses sourcils et bien réfléchi à la question.
« Il est vrai que faire marcher les soldats aurait un coût énorme… mais, il serait inversement proportionnel au nombre de victimes. Combien d’argent et de temps penses-tu qu’il faut pour entraîner un soldat ? Une marche ne serait pas comparable à cela…, » déclara Aur.
« Hmph ! Comment une succube pourrait-elle savoir quoi que ce soit à ce sujet ? » Lilu rugit et fut bientôt en colère.
En effet, Aur n’avait pas de grandes attentes d’elle, mais la succube avait un côté étrange et très sérieux en elle.
« Qu’il en soit ainsi. Au contraire, il vaudrait mieux qu’ils nous sous-estiment quand ils attaquent. Et s’ils recourent à n’importe quelle ruse, nous n’avons qu’à l’écraser, » déclara Aur.
La robe d’Aur avait bougé alors qu’il jetait un sort. En un instant, les deux formes avaient disparu et avaient été téléportées dans le donjon.
Merci pour le chapitre