Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 9 – Chapitre 1 – Partie 2

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Chapitre 1 : Le premier prince

Partie 2

La cérémonie d’ouverture, qui faisait bâiller, était arrivée à son terme. Alors que les nouveaux étudiants sortaient de l’auditorium, j’avais été tiré par l’oreille par l’une de mes fiancées, Anjelica Rapha Redgrave ou Anjie en abrégé.

« Aïe. Ça fait mal ! »

Anjie fronça les sourcils et continua à me tenir fermement l’oreille. Elle m’en voulait d’avoir demandé à Julian de jouer le rôle de représentant des élèves à ma place. « Tu aurais dû prévenir Julian plus tôt si tu voulais lui imposer tes devoirs, imbécile. »

« Ce n’est pas de ma faute ! Pas vraiment, en tout cas. Ils m’ont demandé ça sorti de nulle part. J’aurais aimé qu’ils me préviennent avant. »

« J’aurais aimé que tu me consultes plus tôt », avait-elle rétorqué.

« Oui, madame. Je suis désolé. »

« Je ne peux pas lui reprocher d’être nerveux s’ils lui ont demandé de faire ça à l’improviste. » Ma seconde fiancée, Olivia (ou Livia en abrégé), était assez compatissante pour comprendre mon point de vue. Elle pencha la tête sur le côté, manifestement perplexe. « Mais je me demande pourquoi en premier lieu, ils lui ont mis ça sur les épaules… ».

Ma troisième fiancée était également présente, Noëlle Zel Lespinasse, une jeune fille originaire de la République d’Alzer. Son statut de noble était équivalent à celui d’une princesse, mais en raison de son éducation roturière, elle parlait de manière beaucoup plus décontractée que ce à quoi on pourrait s’attendre. Ses cheveux étaient attachés en queue de cheval sur le côté droit de sa tête et elle portait l’uniforme de notre école.

« Je parie que l’école n’a pas vraiment eu le choix, puisque Léon a encore grimpé dans le classement aristocratique », dit Noëlle. « Je veux dire, pensez-y. S’il était resté comte, ils auraient pu s’en tirer en confiant les honneurs au prince Julian. Le fait que Léon soit devenu marquis a dû tout faire basculer dans la panique. Je parie qu’ils ont eu une énorme dispute interne pour savoir qui choisir. »

Le raisonnement de Noëlle était logique. Jusqu’à la dernière minute, l’équipe de l’école s’était trouvée dans l’impasse quant au choix de la personne qui prononcerait le discours, ce qui explique qu’elle n’ait pu m’informer que le jour de la cérémonie. Pourtant, le fait de savoir que mon choix avait été source de débats ne me rassurait pas.

Livia frappa dans ses mains. « Cela semble probable ! »

« C’est vrai !? » Noëlle sourit.

Leur joyeux échange avait incité une Anjie à l’air acariâtre à me lâcher enfin l’oreille, et elle se lança alors dans une explication sur les circonstances de l’affaire.

« Je déteste décevoir, mais ce n’est pas ce qui s’est passé », déclara-t-elle. « Ils ont choisi Léon spécifiquement parce qu’ils ne voulaient pas que le prince Julian soit chargé du discours. »

J’avais massé mon oreille rouge palpitante en jetant un coup d’œil à Anjie. « Pourquoi ça ? Parce que c’est un crétin fini ? »

« Même si j’aimerais être d’accord avec cette raison, il y avait plus que cela. Vois-tu ces nouveaux étudiants qui nous regardent ? » Anjie jeta un regard dirigé vers l’avant, où les étudiants de première année se déversaient hors de l’auditorium. À la fin de la file d’attente, un garçon blond avait les yeux rivés sur nous. Un garçon beaucoup plus grand, aux cheveux d’un roux éclatant, marchait à ses côtés.

« Vous connaissez ces types ? »

Noëlle secoua la tête, et Livia fit bientôt de même. Anjie était la seule à les connaître.

« C’est le prince Jake », nous dit-elle. « Le garçon aux cheveux roux est son frère adoptif, Oscar. »

« Prince ? Est-ce donc le petit frère de Julian ? »

J’avais déjà entendu parler du Prince Jake par Marie, qui était l’un des intérêts amoureux du troisième volet du jeu et une sorte de mouton noir de la famille royale. Je m’étais dit qu’Anjie aurait probablement une explication plus détaillée, et elle n’avait pas déçu.

« Du point de vue du prince Julian, il n’est que son demi-frère. Ils ont des mères différentes. Le prince Jake est cependant le premier dans la ligne de succession, ce qui fait de lui le candidat le plus sérieux pour être nommé prince héritier. »

« Le candidat le plus sérieux ? » reprit Livia, confuse. « Mais le prince Julian a déjà été déshérité… alors son demi-frère ne devrait-il pas devenir automatiquement prince héritier ? »

« C’est un peu plus complexe que cela. Le prince Jake déborde lui aussi d’ambition, ce qui rend les choses plus délicates. Lorsque le prince Julian occupait encore son poste de prince héritier, le prince Jake a fait tout son possible pour faire savoir qu’il finirait par porter la couronne à sa place. »

C’était un geste assez odieux de sa part, alors que Julian avait déjà été désigné comme successeur du roi.

Noëlle passa une main sur son menton. « S’ils se disputent le pouvoir, il est logique qu’ils veuillent éviter que le prince Julian prononce le discours. Mais… ne sont-ils pas en train d’exagérer les choses ? »

J’avais acquiescé. Plus précisément, je ne voulais pas me retrouver au milieu d’une dispute entre frères et sœurs.

« Il sera le prochain roi tant qu’il restera discret, n’est-ce pas ? Je ne vois pas pourquoi il voudrait causer des problèmes inutiles », avais-je dit.

Anjie baissa le regard. « À la cour, le prince Jake a la réputation de faire exactement cela. L’administration de l’école n’a probablement pas voulu s’impliquer dans une affaire aussi sensible, c’est pourquoi ils sont très prudents. »

« Hein. » Même l’école le considérait comme un enfant à problèmes avec trop de pouvoir ? Je n’avais vraiment pas envie de m’engager avec un type comme ça.

L’auditorium se vida et la longue file d’attente des étudiants commença à se résorber. Le prince Jake et son ami Oscar avaient choisi ce moment pour franchir les portes.

« Léon, » déclara Anjie d’une voix sévère. « Tu verras que de plus en plus de gens t’approcheront à l’avenir. Beaucoup seront des racailles ordinaires et nous n’aurons pas à nous en préoccuper beaucoup, mais de temps en temps, des personnages vraiment encombrants se présenteront. Quoi que tu fasses, ne leur fais pas de promesses insensées. »

« Je ne suis marquis que de nom. Qui va perdre son temps à essayer de me faire des avances ? » Je m’étais moqué de l’avertissement d’Anjie, mais son expression était restée très sérieuse.

« Si ton rang n’était qu’un titre vide, tous les autres aristocrates du royaume te traiteraient comme un inutile gâchis d’espace. »

Cela m’avait fait réfléchir. « Ah. Donc les choses vont être assez dures à l’avenir ? »

Le visage d’Anjie s’était adouci lorsqu’elle avait compris que je prenais le problème au sérieux. « Tu auras de plus en plus souvent à traiter avec des personnalités importantes. Je sais que tu détestes avoir à gérer ce genre d’engagements sociaux. La seule chose à garder à l’esprit, c’est que tu dois toujours rester sur tes gardes avec ces personnes… Tu dois même te méfier de ma famille. »

« Ta famille ? Mais les Redgrave se sont si bien occupés de moi pendant tout ce temps… »

J’étais curieux quant à savoir ce que signifiaient ses paroles et la raison pour laquelle elle me mettait en garde contre sa propre chair et son propre sang. D’ordinaire, je m’appuierais fortement sur les Redgrave pour obtenir du soutien en raison de ses liens avec eux. Les manières d’Anjie ne suggéraient pas qu’elle avait des preuves pour étayer ses craintes, mais quelque chose dans les coulisses de la maison devait être suffisamment inquiétant pour la mettre sur les nerfs.

« Mon père et mon frère aîné préparent quelque chose. S’il n’en résulte rien, tant mieux, mais je ne peux rien garantir pour l’instant », déclara Anjie.

« Normalement, n’est-ce pas l’inverse ? » demanda Noëlle. Elle avait l’air troublée par l’attitude d’Anjie. « J’aurais pensé que tu demanderais à Léon d’aider ta famille, pas que tu l’éloignerais d’eux. »

Anjie déplaça sa main gauche à sa hanche, renversa ses épaules et plaça sa main gauche sur sa poitrine gonflée. Avec l’assurance d’un amoureux en pâmoison, elle déclara : « Je suis la future épouse de Léon. Quelle que soit l’opinion que les autres ont de moi, ma priorité absolue est la prospérité de notre famille. »

Livia s’esclaffa. « Tu es en train de dire que Monsieur Léon est ta toute première priorité, n’est-ce pas ? » Elle avait résumé le sens inavoué des paroles d’Anjie, mais je ne savais pas trop comment y répondre.

Les trois filles tournèrent vers moi leur visage plein d’attente. J’avais détourné le regard et m’étais gratté le sommet du crâne.

Luxon avait observé tranquillement toute cette interaction jusqu’à maintenant. « Tu es si parfaitement prévisible, Maître », remarqua-t-il. « Un moment opportun pour prononcer quelques paroles d’esprit et de miel te tombe sous la main et tu n’y arrives toujours pas. »

Tais-toi.

Mais s’il existait une réponse parfaite à utiliser dans ce genre de situation, j’aurais aimé qu’il me le dise.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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