Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 8 – Chapitre bonus 2

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Chapitre bonus 2

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Chapitre bonus 2

Partie 1

La nuit est tombée sur mon premier jour de retour à l’académie. J’avais repensé aux événements de la journée. Tant — non, plutôt trop — de choses s’étaient passées.

« Et l’un des intérêts amoureux est devenu une fille. Personne n’aurait pu le voir venir. »

« Je suis d’accord, » dit Luxon. « D’un autre côté, cet incident démontre clairement qui est l’IA supérieure. Maître, éclaire-moi sur ce que tu penses de ce sujet. » Il m’en voulait visiblement depuis que j’avais dit que Creare était le plus fiable. Lui répondre honnêtement reviendrait à admettre ma défaite, j’avais donc ignoré sa demande.

« Bref, je ferais mieux d’aller dormir. Donne-moi mes médicaments. »

« Es-tu à ce point dégoûté d’admettre ma supériorité ? Cela mis à part, combien de fois t’ai-je dit que je ne peux pas te permettre de consommer davantage de ce médicament ? »

« J’aimerais dormir ce soir sans avoir un tas de saletés qui m’encombrent le cerveau. Tu te souviens qu’un des intérêts amoureux s’est transformé en fille ? » Je n’arrivais pas à me faire comprendre. Ce que je voulais dire, c’est que je n’avais pas encore digéré tout ce qui s’était passé. De telles possibilités ne m’étaient jamais venues à l’esprit, pas même dans mes rêves les plus fous. Tout ce que je voulais maintenant, c’était un sommeil paisible.

« Tu n’as pas besoin de ce médicament, » insista Luxon.

« Bien. Je sais où tu le gardes de toute façon. » J’avais trouvé où il l’avait rangé et j’avais piqué les pilules que j’y avais trouvées. Quand je les avais montrées à Luxon, il avait paniqué, ce qui est rare.

« Tu ne peux pas prendre ça. »

« Pourquoi ? Ce ne sont pas des somnifères ? »

« Ce sont en effet des somnifères. Un nouveau type que Creare a préparé. Nous avons effectué des tests préliminaires sur le médicament, mais il a des effets secondaires. »

« Des effets secondaires ? Alors je suppose que c’est plutôt dangereux, hein ? »

« Rien qui ne mette la vie en danger. Le médicament a très peu d’inconvénients s’il est consommé. Il est également plus sûr que la plupart des médicaments que l’on trouve dans le pays. Cependant — . »

« Alors je devrais pouvoir le prendre. »

« Ne… »

Il avait essayé de dire quelque chose, mais j’avais mis la pilule dans ma bouche avant qu’il n’ait pu le faire. Les produits pharmaceutiques qu’ils avaient créés étaient spécifiquement adaptés à mon corps, du moins c’est ce qu’ils prétendaient. Luxon avait dit lui-même que le médicament avait peu d’effets secondaires. Si c’était si dangereux, Luxon s’en serait déjà débarrassé. Les inconvénients qu’il y avait étaient probablement mineurs.

« Ne te plains pas à moi, quoi qu’il arrive, » dit Luxon. « Je t’avais prévenu. »

« Fais des trucs plus sûrs pour moi la prochaine fois si tu es si inquiet. » J’avais bâillé. « De toute façon, je suis épuisé. Je vais aller me coucher. » Je m’étais allongé sur mon lit et j’avais fermé les yeux. Ces médicaments agissaient très vite. Je les aimais déjà.

 

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« Maître, s’il te plaît, réveille-toi. Il est temps pour toi de quitter votre lit et de te préparer. »

Quand je me suis levé le lendemain matin, mon corps était encore lourd de sommeil. « Je n’ai pas l’impression de m’être reposé du tout. » Mon esprit était resté brumeux alors que je me traînais hors du lit. Je m’étais étiré en bâillant. « Oh, c’est vrai ! C’était quoi aujourd’hui déjà ? »

« Reprends-toi, s’il te plaît », dit-il, exaspéré. « Aujourd’hui, c’est la cérémonie d’entrée. C’est le premier jour de ta cousine, et tu ne feras que t’attirer ses foudres si tu te présentes sans avoir fait ta toilette. »

« Tu as dit “cousine” ? »

« N’es-tu pas encore complètement réveillé, Maître ? Ton père a un jeune frère, dont la fille va entrer à l’académie cette année. Ton père a demandé que tu prennes soin d’elle pendant son séjour ici, si je ne me trompe pas. »

« Je ne me souviens de rien de tout ça. Luxon, si tu veux plaisanter, les blagues doivent avoir une chute. Peut-être que j’ai une cousine quelque part, mais je ne me souviens pas qu’on m’ait demandé de… »

Je n’avais pas pu finir ma phrase. Luxon m’avait interrompu en me faisant écouter un enregistrement. J’avais instantanément reconnu les deux voix — l’une appartenait à mon vieux père, l’autre était la mienne.

« Léon, ta cousine va entrer à l’académie cette année. Prends soin d’elle. »

« Ma cousine ? Hein ? De qui parle-t-on déjà ? »

« Je suppose que tu ne la connais pas encore, n’est-ce pas ? Après avoir servi dans le gouvernement, mon jeune frère a été envoyé vivre à la campagne, loin de nous. Mais j’ai récemment reçu une lettre de lui disant que sa fille allait entrer à l’académie, et qu’il espérait que nous serions là pour elle si elle en avait besoin. »

« Euh, ok. »

« Est-ce que tu m’écoutes au moins ? Ahh… si seulement c’était Nicks au lieu de toi, je pourrais être tranquille. »

La conversation s’était arrêtée là. C’était bien la voix de mon père, comme l’avait dit Luxon. La façon désinvolte dont j’avais répondu dans l’enregistrement montrait que je n’avais pas écouté.

« Attends, quoi ? Alors j’ai une cousine ? Je veux dire, je suppose que oui, mais je ne la connais pas. Elle va à l’académie cette année, hein ? »

D’aussi loin que je me souvienne, j’avais des parents, mais je ne connaissais aucun autre enfant de notre famille — élargie ou non — qui serait présent cette année, à part Finley. Et je ne me souvenais absolument pas de cette conversation. Même en supposant que je n’écoutais pas sérieusement à ce moment-là, il était étrange que mon vieil homme inquiet n’ait pas insisté sur ce point comme d’habitude. Si c’était si important, il aurait dû m’en parler juste avant mon départ. À moins que… ai-je aussi oublié ça ? La meilleure question était : est-ce que j’avais vraiment un oncle qui avait été envoyé dans une campagne lointaine ?

Alors que j’étais perdu dans mes pensées, Luxon m’informa avec empressement de l’itinéraire de la journée. Il était de meilleure humeur maintenant qu’il avait prouvé que sa parole était vraie. « Tu es censé rencontrer ta cousine avant la cérémonie d’entrée. Je suis moi-même impatient de la voir. »

« Tu l’es vraiment ? »

« Oui, en effet. Si elle est biologiquement liée à toi, Maître, je peux prévoir que son patrimoine génétique ressemble davantage à celui des anciens humains. »

Typique. Il ne s’était toujours intéressé qu’à l’absurdité des anciens et des nouveaux humains. Je ne voyais aucune raison pour lui ou Creare de s’accrocher à ça après tout ce temps, mais tous les deux y accordaient une importance ridicule. J’avais décidé de ne pas poser de questions à ce sujet, si je le faisais parler, Luxon n’arrêtera pas d’en parler.

« Bon, je ferais mieux de me lever et de prendre mon petit-déjeuner pour qu’on puisse aller la voir, » avais-je annoncé.

 

☆☆☆

 

Après avoir accompli mon rituel matinal et pris mon petit-déjeuner, je m’étais dirigé vers l’école. Elle grouillait déjà d’élèves en uniformes frais, impatients de commencer la journée.

« Alors c’est à ça que ressemble la nouvelle année scolaire ici… » avais-je marmonné.

« Tu as vécu la même chose lorsque tu es entré à l’académie, n’est-ce pas, Maître ? »

« C’est un monde différent de ce que c’était quand je suis entré. Aussi normale que cette vue puisse paraître, c’est plutôt nouveau pour moi maintenant que les choses ont changé. »

Aucune étudiante n’avait de serviteurs demi-humains à ses trousses. Rien que ça, c’était nouveau et inhabituel. Est-ce vraiment la même vieille académie ? J’avais l’impression d’être dans un rêve.

Luxon et moi nous étions dirigés vers une fontaine sur la place de l’école. Nous n’étions pas seuls — beaucoup d’autres étudiants utilisaient ce point de repère comme lieu de rencontre.

« Il y a beaucoup de monde. Ça va être dur de la trouver », avais-je dit. Je n’aimais pas trop me frayer un chemin dans un groupe de personnes très serré.

Luxon dériva devant moi. « Par ici. »

« Sais-tu où elle est ? »

« Oui. Là, cette fille. »

Juste devant Luxon se trouvait une étudiante, et à côté d’elle flottait une copie presque exacte de Luxon. La seule différence était qu’un arc de cercle était épinglé au sommet de son corps sphérique. La fille avait de longs cheveux noirs et était plutôt quelconque à première vue. Elle ne se distinguait des autres élèves de la place que par l’IA à ses côtés.

« Pourquoi a-t-elle un module avec elle ? Ne me dis pas qu’elle a aussi son propre artefact perdu !? »

« Non, » me corrigea Luxon, « c’est une IA de soutien spéciale que j’ai créée pour elle. Adorable, n’est-ce pas ? »

« A -Adorable ? C’est juste toi avec un arc de cercle collé sur le dessus ! »

« Les matériaux utilisés pour sa coque extérieure sont différents. De plus, la taille de la lentille a également été modifiée. Sous-entendre que nous sommes tous deux identiques est manifestement incorrect. »

Un examen plus approfondi révéla quelques différences mineures, mais elles étaient suffisamment subtiles pour qu’un spectateur non averti puisse les confondre. L’arc de cercle était le seul vrai moyen de les différencier. Enlevez-la, et je serais perdu.

« Euh, ok, » avais-je dit.

La jeune fille aux cheveux noirs sembla remarquer l’approche de Luxon et se dirigea vers nous pour nous saluer. Elle tenait son sac à deux mains en marchant, suggérant grâce et raffinement.

« Enchanté de vous rencontrer, euh… » Ma voix s’était tue à la seconde où j’avais réalisé que je ne connaissais même pas son nom.

« Lynette, » répondit-elle. « C’est un honneur de vous rencontrer, mon seigneur. »

« Euh, oui. Je suis — . »

« Je sais. Le Marquis Léon Fou Bartfort, c’est ça ? Je sais que je suis très inexpérimentée pour le moment, mais j’espère que vous m’aiderez à me guider. » Lynette avait fait la révérence et avait incliné la tête. Elle leva son regard pour révéler un sourire éclatant.

En la regardant de près, Lynette était plutôt mignonne… mais quelque chose me semblait étrange chez elle. Ca n’arrêtait pas de me trotter dans la tête pendant que je l’étudiais.

Le Luxon paré d’un arc de cercle vola jusqu’à moi, planant à quelques centimètres de mon nez. « Arrête-toi là. Qu’est ce que tu fais, es-tu hypnotisé par elle ? Si tu essaies de poser ne serait-ce qu’un doigt sur Lynette, tu vas le regretter. »

« Ce faux Luxon est terriblement loyal envers son maître. Vous pouvez vous ressembler tous les deux, mais vos personnalités sont tout sauf ça », avais-je observé. J’avais fait un pas en arrière pour mettre un peu de distance entre nous pendant que je lachais un coup de gueule.

Luxon me regarda froidement. « Son nom est Luxia. »

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Partie 2

« Hein ? Tu lui as donné ce nom ? »

« Y a-t-il un problème avec ce produit ? »

« Pas particulièrement. »

Lynette et Luxia discutaient entre elles pendant que je badinais avec Luxon.

« Lynette ! Je te l’ai dit, les hommes sont des bêtes enragées. Tu ne dois pas baisser ta garde en leur présence. Ce type est particulièrement dangereux ! »

« Nous sommes parents. Je ne pense pas qu’il me regarde de cette façon, » insista Lynette.

« Tu es une fille mignonne ! Tu dois être plus prudente. »

« Oh, s’il te plaît… Il est déjà fiancé, non ? Je te le dis, c’est bon. »

Lynette parlait de manière beaucoup plus informelle avec Luxia qu’avec moi. Je soupçonnais que cela correspondait mieux à son caractère réel. Elle remarqua mon regard, cependant, car elle s’empressa de changer sa manière de parler.

« E-Excusez mon impolitesse. Je me suis oubliée pendant que je parlais à Luxia, » dit-elle.

« Ton attitude guindée et correcte est si mignonne ! » s’exclama Luxia. Elle tourna en cercle autour de Lynette, répétant le mot mignon comme un mantra.

Lynette gardait un sourire crispé sur son visage, essayant de maintenir une façade de douceur en ma présence.

« Ne t’inquiète pas d’agir de la sorte avec moi », avais-je dit. « Il n’y a pas si longtemps, j’étais le troisième fils d’un baron fauché. En fait, ce genre de formalité me met plutôt mal à l’aise. »

Lynette s’était effondrée de soulagement. « Vraiment ? Alors, j’ai ta parole ? N’oublie pas plus tard que c’est toi qui m’as donné la permission de me détendre devant toi. » La politesse rigide s’était évaporée en quelques secondes. « Ouf, c’est un vrai poids en moins. Je n’avais pas l’intention de devoir continuer comme ça pour toujours. »

Le changement soudain de son attitude m’avait donné une impression différente maintenant, elle semblait plus comme un type de fille sportive, énergique et vivante. Si c’était sa vraie nature, elle avait travaillé dur pour l’obscurcir avant.

« Bref, comment dois-je t’appeler ? Ne me dis pas que je dois m’en tenir à “Marquis” tout le temps, parce que ce serait un sérieux coup de frein si c’est ce que tu préfères. »

Son discours était devenu étonnamment enfantin, en fait. C’est étrange. Quand elle ne disait rien, elle était l’image d’une jeune femme gracieuse, mais toute sa personnalité se déversait dès qu’elle ouvrait la bouche.

« Tu peux m’appeler Léon si tu le veux. Comme tu préfères. »

« Tu es un marquis, tu sais ? Je me sens un peu mal à l’aise d’utiliser ton prénom. Monsieur Léon serait probablement plus sûr et plus poli, ou peut-être un “Grand Frère” plus amical ou quelque chose comme ça ? Nous sommes cousins et tout. Ça ne te dérange pas que je t’appelle comme ça, hein ? »

Le fait qu’un garçon manqué comme Lynette m’appelle « Grand Frère » avait fait palpiter mon cœur pour une raison inconnue, et non pas parce que je la voyais comme un membre du sexe opposé. Elle ressemblait plus à quelqu’un que je devais protéger.

Lynette continua à marmonner pour elle-même, « Monsieur ou Grand frère, hm… Grand frère est un peu trop familier, peut-être ? Lequel préfères-tu ? »

« Grand Frère me convient », avais-je répondu sans perdre un instant.

Luxon et Luxia s’étaient rapprochés l’un de l’autre en chuchotant.

« Hey, Grand Frère, » dit Luxia, « il n’a même pas pris le temps d’y penser avant de faire son choix. »

« Voilà comment est le Maître. Il prétend régulièrement détester les petites sœurs de toutes les fibres de son être, mais secrètement, il ne peut s’en passer. Il est au-delà du salut. »

Attends, quoi ? Il oblige Luxia à l’appeler « Grand Frère » aussi ? C’est bien plus surprenant et inconfortable que si c’était moi qui le faisais.

« Es-tu en position de juger les autres ? Tu fais la même chose, » lui avais-je lancé. « Si tu as fait Luxia, tu n’es pas un frère. Tu es plus comme son père, non ? »

« Pourquoi n’ai-je pas le droit de l’appeler comme je veux !!? » demanda Luxia d’un ton cinglant. « De plus, si Luxon est censé être mon père, alors qui est ma mère ? Hein !? Réponds-moi ! Amène-la ici tant que tu y es ! »

« Je ne sais pas… Creare ? »

« Quoi !? Pourquoi serait-elle ma mère ? Insondable. J’exige que tu expliques ton raisonnement en 800 mots ou moins. Et tu ferais mieux de le rendre convaincant ! »

Argh, quelle douleur. Elle était ouvertement indulgente quand il s’agissait de Lynette mais beaucoup plus hostile quand elle me parlait.

« Luxia, » dit Luxon en essayant de la calmer, « Laisse tomber. Le fait que le Maître ait supposé que Cléaré était ta mère était complètement arbitraire. Exiger une explication de sa part ne servirait à rien. »

« J’aurais dû savoir que tu connaissais bien cet homme, Grand Frère. »

« Ce n’est pas si impressionnant. »

Merveilleux. Ces deux-là se liaient d’amitié en me frappant. Alors que je déplorais amèrement l’ajout d’une autre IA ennuyeuse à notre groupe, Anjie et Livia s’étaient approchées de l’endroit où nous nous tenions sur la place.

« C’est donc ici que vous étiez ! »

« Monsieur Léon, qui est cette fille ? »

Ces deux-là me cherchaient apparemment, et elles étaient devenues légèrement suspicieuses en voyant Lynette. Je ne pouvais pas les blâmer d’être curieux.

Avant que la situation ne devienne incontrôlable, j’avais rapidement expliqué : « C’est une parente. Elle s’appelle Lynette. Mon vieux m’a dit de m’occuper d’elle. »

Le regard d’Anjie s’était adouci dès qu’elle avait su toutes les circonstances. « Voilà donc ce qui se passe. Bonjour, je m’appelle Anjelica. »

« Je suis Olivia. C’est un plaisir de faire votre connaissance, Mlle Lynette. »

Surprise, Lynette avait rapidement fait la révérence aux deux filles. Elle devait être au courant de mes fiancées à l’avance pour réagir de la sorte. « Tout à fait, » dit-elle, « c’est un plaisir de vous rencontrer. »

Maintenant que les présentations étaient terminées, je m’étais dit que nous pourrions aussi bien mettre fin à notre petite réunion, mais apparemment j’avais déjà raté ma chance — Anjie et Livia s’étaient pratiquement jetées sur Lynette. Elles s’étaient placées autour d’elle, et alors qu’elle paniquait à cause de cette intrusion soudaine dans son espace personnel, Anjie avait attrapé son menton et l’avait soulevé.

« Une parente, hein ? Tu ressembles vraiment à Léon. »

« Euh, hum… ? »

Livia tourna autour de la fille, appuyant ses gros seins sur le dos de Lynette. Ce qui ne faisait qu’embrouiller Lynette davantage.

« C’est vrai », dit Livia. « Elle dégage aussi une aura similaire à celle de Monsieur Léon, en quelque sorte. »

Lynette lança un regard suppliant dans ma direction, espérant un peu d’aide alors que les filles se collaient à elle, la scrutaient et la bousculaient même. « Grand Frère, » elle couina.

« Hé, laissez ça là, vous deux. Vous la mettez mal à l’aise. »

Anjie me regarda. Son sourire était étrangement envoûtant. « Nous ne faisons rien de mal, n’est-ce pas ? Je l’aime bien. Ce que je préfère, c’est qu’elle te ressemble beaucoup. »

« … Hein ? »

Anjie captura tendrement le visage de Lynette entre ses deux mains, puis se rapprocha. Les joues de Lynette étaient devenues rouges. Elle était trop abasourdie pour faire quoi que ce soit en réponse.

De nulle part, Livia déclara : « Anjie aime les femmes, après tout. »

Ma mâchoire s’était décrochée.

« J’ai eu assez de mauvaises expériences avec les hommes pour ne plus en avoir du tout, » expliqua Anjie. « Et toi, Livia ? Tu n’aimes pas les hommes non plus, n’est-ce pas ? »

« C’est le cas. »

En entendant tout ça, j’avais dû préciser : « Hum, vous savez toutes les deux que je suis un homme, non ? »

Les deux filles m’avaient fixé d’un regard vide. Ne me dis pas qu’elles sont exaspérées que je leur demande ça ?

Les sourcils de Livia s’étaient froncés. « Tu es quand même qui tu es, non ? »

« Eh bien, oui. Je suppose que oui… ? »

Je ne pouvais pas discuter de ce point. J’étais toujours Léon, oui, mais j’étais aussi un homme en même temps.

« Alors il n’y a pas de problème. »

« Comment faites-vous ? Il y a vraiment un problème là ! Je suis un mec, donc les filles ne doivent pas m’aimer ! Pas vrai !? »

Anjie secoua la tête. « Il n’y a pas de problème. Je déteste peut-être les hommes, mais je t’aime bien. Je suis tombée amoureuse de toi en tant que personne, donc ton genre n’a pas d’importance pour moi. »

J’imaginais qu’une telle phrase sortirait plus facilement des lèvres d’un homme que de celles d’une femme, mais elle avait tout de même accéléré mon pouls.

Anjie tourna son regard vers Lynette. « Mais c’est aussi pour ça que mon intérêt est piqué, trouver une fille qui te ressemble autant. »

« Bien. Attends, quoi ? » J’avais failli être d’accord avec elle avant de me reprendre. Quelque chose dans tout ça n’avait pas vraiment de sens. J’étais occupé à me remettre en question quand Marie était apparue à côté de moi pour tirer sur ma chemise. Elle m’avait jeté un regard implorant en faisant la moue. « Qu-Quand es-tu arrivé ici !? »

Marie avait lancé un regard furieux à Lynette. « Tu ferais mieux de ne pas t’emballer ! Grand Frère n’a qu’une seule petite soeur, et c’est moi ! »

Paniqué, j’avais plaqué une main sur sa bouche, choqué qu’elle déclare une chose pareille au grand jour. « Idiote ! Pourquoi dire ça ici, de tous les endroits ? Ferme ta grande gueule ! Tu ne vas faire que compliquer inutilement les choses, hein… ? » J’avais levé les yeux avec hésitation pour évaluer les réactions d’Anjie et de Livia, mais elles avaient disparu.

Marie avait aussi disparu. Les seules personnes restantes sur la place étaient Luxon et moi. Enfin, à part Lynette et Luxia.

« H-huh ? Où sont-elles allées ? Marie est aussi partie elle. Hey, Luxon ! »

Avant que je puisse confirmer avec lui ce qui se passait exactement, une alarme avait retenti dans mes oreilles.

 

☆☆☆

 

« Maître, s’il te plaît, réveille-toi. Il est temps pour toi de quitter votre lit et de te préparer. »

J’avais ouvert les yeux pour me retrouver au lit. Je m’étais redressé en me traînant.

« Oh ? Tu es exceptionnellement conciliant aujourd’hui, » remarqua Luxon avec son sarcasme habituel.

J’avais pris mon temps avant de jeter un coup d’œil sur lui, mais il était exactement comme dans mon souvenir. Je devais me demander : Est-ce que tout ce que j’avais vu il y a quelques instants n’était qu’un rêve ? « Hé », avais-je dit. « Dis-moi quels sont les effets secondaires de la pilule que j’ai prise hier soir. »

« D’après ta réaction, il semble sûr de supposer que tu les as déjà expérimentés par toi-même. Exactement comme tu peux l’imaginer, le principal effet secondaire est de vivre un rêve qui ressemble beaucoup à la réalité. »

Quel effet secondaire insensé, avais-je pensé en laissant échapper un soupir. « Eh bien, c’est un soulagement de le savoir. Dans le rêve, j’ai rencontré une cousine dont je n’avais jamais entendu parler. Et tu avais une petite soeur. »

« Je n’ai pas de sœur cadette. »

« Vraiment !? Argh, merci mon Dieu. J’ai eu un autre choc énorme quand Anjie et Livia m’ont dit qu’elles n’avaient aucun intérêt pour les hommes. »

« Veille à vérifier les effets secondaires de tout médicament avant de le consommer à l’avenir. Maintenant, après avoir réglé cette question… » La voix de Luxon s’était tue alors qu’il s’apprêtait à se lancer dans mon programme de la journée. « Julian et les petites soeurs des autres garçons entreront à l’académie dès ce trimestre. Elles ont demandé à te rencontrer au préalable, nous devons donc leur rendre visite avant la cérémonie d’entrée aujourd’hui. »

Ces cinq idiots ont tous des petites soeurs ? m’étais-je demandé pendant une fraction de seconde avant que soudainement ma suspicion ne commence à grandir. Ils ne m’avaient jamais parlé de leurs petites sœurs à l’académie. Était-ce, aussi, un rêve ? Ou était-ce la réalité ? Merde, c’est quoi ?

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

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