Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 8 – Chapitre 5

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Chapitre 5 : Le grand frère du chevalier Ordure

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Chapitre 5 : Le grand frère du chevalier Ordure

Partie 1

Avec plus de dix vaisseaux ennemis autour d’eux, le vaisseau des Roseblades n’avait aucun espoir de victoire. Au lieu de cela, il avait opté pour une retraite à pleine vitesse dans la couverture nuageuse, où la visibilité était mauvaise. Ils ne pouvaient rien voir devant eux, mais cela signifiait que les pirates ne pouvaient pas non plus se verrouiller sur eux. C’était un endroit avantageux, bien qu’ils ne pouvaient pas y rester éternellement, les indices étaient en mouvement, et quand ils finissaient par sortir, l’ennemi les trouvait.

Deirdre et Dorothea étaient restées ensemble dans une pièce, regardant par la fenêtre. L’humidité avait perlé sur le verre, rendant difficile de voir à travers.

« Je ne peux qu’espérer que les chevaliers que nous avons envoyés pour appeler des renforts soient arrivés à terre sains et saufs. »

Au moment précis où leur navire avait atteint les nuages, ils avaient envoyé leurs chevaliers en armure. Leurs hommes avaient volé dans différentes directions, espérant augmenter leurs chances d’être secourus en atteignant de multiples sources. Leurs chances de survie étaient assurées d’augmenter de manière significative si un seul chevalier parvenait à délivrer leur plaidoyer. Leur meilleure chance et la plus proche de leur position actuelle était, bien sûr, la Maison Bartfort.

Ils devraient d’ailleurs se sentir coupables de l’absurdité scandaleuse qu’ils ont commise. Je suis presque sûre qu’ils enverront des forces ici pour nous aider, mais mon vrai souci est de savoir s’ils arriveront à temps ou non, pensa Deirdre. Tout ce qu’elle pouvait faire était de prier pour qu’ils le fassent.

Dorothea serra ses mains contre sa poitrine. Deirdre devina que sa grande sœur était inquiète, à en juger par la pâleur de son visage.

« Tu as l’air si calme et posé, » dit Dorothea. « Pas du tout comme moi. » Elle tremblait en parlant.

Deirdre lui sourit, essayant de briser la tension qui régnait dans l’air. En vérité, elle était absolument terrifiée — mais contrairement à Dorothea, elle s’était retrouvée plusieurs fois dans des circonstances mettant sa vie en danger, ce qui lui permettait de garder un certain calme. Son premier contact avec le danger avait eu lieu pendant le voyage scolaire, lorsqu’elle et les autres élèves avaient rencontré les forces militaires de l’ancienne principauté de Fanoss. La deuxième fois, c’était quand ils avaient lancé une invasion sur la capitale du royaume. Elle avait vu le champ de bataille de près et avait même affronté une partie de l’horreur elle-même.

« Mon visage pourrait te faire penser le contraire, mais j’ai déjà été en danger auparavant, » dit-elle. « Il se trouve que j’ai le bonheur d’avoir de la chance. Je suis sûre qu’on va s’en sortir. »

« C’est rassurant. »

Les servantes dans la pièce semblaient également réconfortées par le discours confiant de Deirdre. Elles ne savaient pas que ce n’était que de la bravade.

Les deux fois, quelqu’un a plongé pour me sauver. Non, pas « quelqu’un ». Léon. C’était lui dans chaque cas. En se rappelant cela, elle s’était sentie coupable de son attitude avant le départ du port. J’aurais dû au moins dire un au revoir correct. Il serait plutôt tragique que ce soit la dernière fois que je le voie avant de mourir.

La lumière avait commencé à passer à travers la fenêtre.

« Sommes-nous sortis de la couverture nuageuse ? Comment est-ce dehors ? »

Une fois que leur vaisseau s’était complètement détaché des nuages, les dirigeables des pirates étaient apparus. Les filles dans la pièce avaient poussé un cri de terreur. À travers la vue de leur fenêtre, aussi petite soit-elle, elles pouvaient voir trois vaisseaux.

« Ces types ne sont pas des amateurs, » marmonna Deirdre avec amertume.

Parmi tous les aristocrates du royaume, les Roseblade étaient considérés comme l’un des plus militaristes. C’était une évidence pour le chef de famille d’envoyer ses filles sur un navire dirigé par des hommes ayant une grande expérience de la bataille, et si même eux étaient incapables de distancer l’ennemi, alors ces pirates des cieux étaient vraiment des clients difficiles. Mais aucun groupe normal de pirates n’aurait autant de vaisseaux dans sa flotte. Deirdre pouvait voir maintenant qu’aucun nom n’était inscrit sur les drapeaux de l’ennemi. Elle devait supposer qu’ils étaient nouveaux dans la région et qu’ils avaient dérivé ici depuis un pays voisin.

« Je n’ai aucune idée de l’origine de ces hommes, mais ils ne s’en sortiront pas facilement maintenant qu’ils ont levé les armes contre les Roseblades, » dit Deirdre en soufflant.

Leur navire préparait déjà ses canons géants pour tirer sur les pirates. Bien que désavantagés, les hommes à bord opéraient exactement comme lors de leurs exercices d’entraînement. L’ennemi surveillait de près le navire, trop prudent pour s’approcher. Assez rapidement, cependant, ils avaient manœuvré leurs navires pour pointer leurs canons sur le navire des Roseblades. Le barrage de tirs avait commencé peu après.

Des tirs de canon s’étaient dirigés vers le vaisseau, explosant au contact de sa barrière magique défensive. Bien qu’ils aient été protégés du gros de l’attaque, son contrecoup avait violemment secoué le vaisseau des Roseblades.

Aucun des meubles autour d’eux ne bougea, ayant été fixés au sol en cas de situation comme celle-ci, mais les plus petits objets de la pièce furent projetés en l’air et retombèrent promptement sur le sol. De même, les personnes présentes dans la pièce avaient du mal à garder leur équilibre et tombaient au sol.

« Pourquoi ne riposte-t-on pas !? » s’écria Dorothée, confuse.

Le point de vue de Deirdre sur la situation à l’extérieur lui disait que si l’ennemi continuait ses attaques, leur navire se retrouverait battu de tous les côtés et coulerait.

Mais je ne peux pas voir toute la situation d’ici, donc c’est difficile à dire.

Deirdre et Dorothea étaient des filles de la Maison Roseblade, oui, mais elles n’étaient pas des militaires. Le capitaine et son équipage avaient déterminé qu’elles ne seraient qu’une gêne si elles s’aventuraient sur le pont, et l’accès leur avait donc été refusé dès le départ. Mais ce que Deirdre avait vu par la fenêtre, c’était que les pirates envoyaient des Armures couvertes de pointes. Leur nombre était écrasant, ce qui en faisait une force formidable à affronter.

Un frisson parcourait l’échine de Deirdre en observant leur formation. On pourrait les confondre avec une véritable armée.

L’ennemi était organisé. Ils étaient bien trop puissants pour être de simples pirates.

Le navire des Roseblades avait envoyé ses propres Armures, mais il était immédiatement clair qu’ils étaient désavantagés en termes de nombre. Deirdre imaginait déjà le pire résultat possible — lorsqu’un navire sortit de nulle part pour lancer une attaque sur les pirates.

Deirdre ouvrit son éventail et le pressa sur sa bouche. « Tu es un plaisir pour les yeux, Einhorn. »

Des soupirs de soulagement et des applaudissements retentissent dans toute la pièce, mais la même sueur froide s’accrocha au dos de Deirdre. Elle s’était montrée confiante devant les autres filles, mais cette confiance cachait une terreur si forte qu’elle pouvait à peine se tenir debout. La vue de l’Einhorn avait fait disparaître toute cette tension instantanément. Elle devait faire preuve de toute sa volonté pour ne pas s’effondrer sur le sol.

Malheureusement, elle avait tout de suite remarqué quelque chose d’étrange chez l’Einhorn.

« Pourquoi Arroganz ne se déploie-t-il pas ? »

 

☆☆☆

 

Le pont de l’Einhorn était une véritable fête de la saucisse. Mon père était le chef de file des hommes en sueur dont j’étais entouré. Il aboyait des ordres.

« V-Vous avez vraiment chargé directement dans les lignes ennemies, hein ? Bien, messieurs, dépêchez-vous et déployez-vous ! Je veux toutes nos Armures sur le terrain ! »

C’était un pur chaos. Les soldats de Bartfort s’agitaient sur le pont, essayant de manipuler un vaisseau qu’ils n’avaient jamais touché auparavant. Je ne pouvais rien faire. J’étais attaché dans le fauteuil du capitaine.

« Rappelez-moi pourquoi vous avez pensé que ce serait une bonne idée de me pendre comme ça ? »

« Parce que tu as la mauvaise habitude d’aller trop loin. On ne t’aurait même pas emmené si ça avait été le cas », grogne mon père.

L’Einhorn ne pouvait atteindre une performance optimale sans Luxon, et j’étais le seul dont Luxon acceptait les ordres. Cela signifiait que je devais les suivre, qu’ils le veuillent ou non. En échange, ils avaient fait en sorte que je ne puisse rien faire.

« C’est dingue. L’Einhorn est mon vaisseau ! » J’avais crié.

« Et c’est pourquoi tu nous transportes ici. Je suis plus inquiet de savoir si Nicks et les autres vont bien ou pas. »

Nicks s’était déployé avec les autres en Armures pour faire face à l’ennemi.

Luxon expliqua : « J’ai produit ces armures dans mon usine et je peux me porter garant de leurs performances. J’ai déjà calculé la différence de puissance entre nous et nos ennemis. Il ne devrait y avoir aucun problème. »

Ce n’était pas suffisant pour convaincre mon père.

« » Devrait » étant le mot clé. Il n’y a pas d’absolus dans la bataille. »

Puisqu’il était si inquiet, j’avais décidé de tenter ma chance et de plaider ma cause. « Alors, pourquoi ne pas me laisser sortir pour que je puisse le soutenir ? Ou au moins, détache-moi. »

« Non. Tu vas toujours trop loin quand tu es laissé à toi-même. »

« Les dames de la maison étaient très, très claires sur le fait qu’elles ne te permettaient pas de sortir sur le terrain », avait ajouté Luxon.

Aucun d’eux ne semblait vouloir me laisser partir. Est-ce que Nicks va s’en sortir tout seul, cependant ?

 

☆☆☆

 

L’air s’était transformé en une mêlée générale chaotique. Nicks pilotait son Armure métallique non décorée dans la bataille aux côtés de ses camarades, tandis que l’Einhorn continuait à lancer ses boulets de canons sur les vaisseaux ennemis en arrière-plan.

L’apparition soudaine de l’Einhorn avait pris les pirates par surprise, mais il ne leur fallut pas longtemps pour déterminer que ce nouvel intrus était un ennemi. Ils avaient commencé leur attaque dès que Nicks et ses hommes étaient apparus.

« Avez-vous, sales rats, une idée des invités que vous attaquez ? Hein !? »

L’attitude normalement polie de Nicks avait disparu sur le champ de bataille. Il injuriait ses ennemis tout en les attaquant.

L’armure de Nicks était équipée d’un bouclier dans sa main gauche et d’un glaive dans sa main droite. Il utilisait ce dernier pour embrocher son ennemi d’un seul coup. Les unités ennemies tombaient comme des mouches, heureusement, dans la mer en contrebas — la plupart de leurs hommes s’en sortaient avec la vie sauve. Il n’avait pas les moyens de s’inquiéter des ennemis au-dessus de lui, et Nicks avait donc cherché des ennemis au niveau de ses yeux.

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Partie 2

« Tch ! » Il claqua la langue alors qu’une armure ennemie s’écrasait sur lui depuis le ciel. Il bloqua l’attaque avec son bouclier, mais de justesse. L’élan de l’attaque les envoya tous deux en chute libre dans les airs, mais ils continuèrent chacun à échanger coup sur coup, les armes s’entrechoquant.

Cet ennemi était un pilote expérimenté, plus redoutable que les autres qu’il avait affrontés. Après avoir réduit la distance, Nicks avait entendu un cri.

« C’est le navire avec une seule corne ! Ce doit être le navire du Chevalier Ordure ! »

L’Einhorn avait une apparence si unique qu’il avait acquis une réputation impressionnante. Curieusement, l’ennemi connaissait aussi l’épithète peu flatteuse qui avait été collée à Léon.

« Ah oui ? Et qu’est-ce que ça donne ? » cracha Nicks. Il repoussa l’armure ennemie d’un coup de pied pour créer une distance entre eux deux.

En pivotant et en tournant dans les airs, ils se chargeaient l’un l’autre, les armes ricochant encore et encore dans un combat acharné.

« Es-tu le Chevalier Ordure ? » demanda le pilote ennemi.

« C’est mon petit frère. »

« Attends. Le Chevalier Ordure a un grand frère ou une grande sœur ? »

« Excuse-moi d’être trop ennuyeux pour être mémorable ! »

D’après les échanges qui avaient eu lieu pendant leur combat, Nicks avait compris à quel point le nom de Léon s’était répandu. Son complexe d’infériorité avait atteint des sommets sans précédent.

Mon petit frère est un tel champion qu’on me fait passer pour l’ennuyeux, l’oubliable, hein ?

Léon avait attiré l’attention sur lui dès qu’il avait mis le pied dans l’académie. Tout ce qu’il faisait le mettait en valeur. Ses pitreries étaient le sujet constant des conversations de nombreux étudiants. Bien qu’il le déteste, il n’était que juste que les gens fassent des comparaisons lorsqu’ils apprenaient que Nicks était le frère aîné de Léon. Il vivait essentiellement dans l’ombre de Léon et était considéré comme ordinaire et inintéressant à cause de cela, ce qui avait conduit les gens à lui dire qu’il était une « triste excuse pour un grand frère » et « indigne d’intérêt ».

Heureusement, Nicks n’avait dû supporter tout cela que pendant une seule année scolaire, mais même après avoir obtenu son diplôme, il entendait parler des dernières réalisations remarquables de son frère et se comparait à elles. Il était convaincu qu’il ne pourrait jamais être comme son jeune frère, quels que soient les efforts qu’il déployait. Ils étaient frères et sœurs de sang, alors pourquoi étaient-ils virtuellement des mondes à part ?

Nicks mentirait s’il disait qu’il n’était pas jaloux de Léon. Les nombreuses réalisations de son petit frère l’avaient propulsé dans l’échelle sociale. En un clin d’œil, il avait accroché trois femmes étonnantes — et s’était même fiancé avec elles. Nicks savait cependant qu’il était inutile de perdre du temps à désirer ce que Léon avait réussi. Il était aussi beaucoup trop gentil pour s’accrocher à cette amertume.

Tous les abrutis autour de moi veulent dire que Léon est un héros, qu’il est incroyable. Ils n’ont pas la moindre idée de la peine qu’il m’a donnée toute sa vie ! Tout ce que Léon était dans l’esprit de Nicks était l’incarnation d’un petit frère gênant.

« Eh bien, si le Chevalier Ordure ne sort pas, nous n’avons rien à craindre, » dit le pilote ennemi. « Il faut juste te tuer puis fuir ! »

Nicks avait chargé le pirate à toute vitesse. Quand ils s’étaient affrontés, il avait frappé son bouclier contre son adversaire et l’avait déséquilibré.

« Il ne perdrait jamais son temps avec un minable comme toi ! » cracha Nicks.

Il se souvenait du moment où ils avaient embarqué ensemble sur l’Einhorn.

 

☆☆☆

 

« Vous ne voulez pas qu’on laisse Léon se battre ? » demanda Nicks.

« C’est exact. »

Avant d’embarquer sur l’Einhorn, Anjie, Livia et même Noëlle étaient venues les saluer. Le statut d’Anjie en tant que fille de duc dépassait de loin le sien, mais elle alla jusqu’à s’incliner devant lui lorsqu’elle fit sa demande.

« Vous savez qu’il irait là-bas même si je lui barrais la route, n’est-ce pas ? »

« C’est précisément pour cela que je veux que vous fassiez en sorte que cela n’arrive pas, » insista Anjie.

Cela n’expliquait guère comment Nicks était censé accomplir cette tâche, ni même pourquoi c’était important.

Livia expliqua : « Monsieur Léon s’est beaucoup trop battu en peu de temps. Son état mental est pire qu’il ne le croit. Pendant qu’il était en République, il s’est poussé bien au-delà de ses limites. Il ne dort pas non plus correctement — il doit recourir à des médicaments pour l’aider à passer la nuit. Alors s’il vous plaît… ! »

Ce n’était que lorsqu’elle avait parlé des somnifères qu’il avait compris : son jeune frère traversait une période difficile.

Livia avait ouvert la bouche pour en dire plus, mais les mots s’étaient coincés dans sa gorge. Son inquiétude pour Léon l’avait submergée. Noëlle s’était avancée pour la couvrir. « Nous nous sentons mal de vous demander cela, mais même Luxon a dit qu’il serait mieux de le laisser se reposer pour le moment. Nous vous en supplions. Si Léon essaie d’aller au combat, arrêtez-le pour nous. »

Voyant combien ils étaient tous inquiets, Nicks n’avait pu que faire un signe de tête saccadé. Je t’envie, Léon. Regarde à quel point ils t’aiment et se soucient de toi.

 

☆☆☆

 

« Vous savez, cet imbécile fourre toujours son nez là où il ne faut pas, puis il dépasse ses limites. C’est un vrai casse-pieds, tout le monde s’inquiète pour lui tout le temps ! Et c’est un putain de marquis maintenant ! Comment se fait-il que je doive encore nettoyer après lui, hein !? » Nicks frappa violemment son pied contre l’armure de l’ennemi, évacuant toute sa rage refoulée dans ce coup de pied. C’était suffisamment lourd pour qu’il fasse tomber l’arme du pirate avec son glaive.

Alors qu’il se rapprochait de la position de l’ennemi, le pirate avait paniqué et avait tenté de s’enfuir. Au moment où il s’était détourné, Nicks a empalé leur armure avec son glaive. Le pirate avait dû éviter d’être blessé, car il avait poussé un cri strident.

« J’ai compris, ok ! Je me rends ! Je me rends, alors laissez-moi partir, s’il vous plaît ! »

« C’est un peu tard pour ça. Tiens, va nager avec les poissons. » Nicks arracha sa lame de l’armure du pirate et envoya l’armure dégringoler dans l’océan.

Haletant après cette rencontre intense, Nicks scruta la zone à la recherche d’autres ennemis à affronter.

« Idiot, » grommela-t-il dans son souffle. « Combien de soucis a-t-il l’intention de continuer à causer à tout le monde ? Il devrait se mettre à ma place pour une fois. Je n’ai pas le temps de perdre mon temps à le protéger tout le temps. »

Les pensées de Nicks se tournèrent alors vers ses douces futures belles-sœurs qui avaient fait preuve d’une telle attention pour le bien-être de Léon. Aussi bavard qu’il ait été au sujet de son frère, Nicks était soulagé. « Avec des filles comme elles qui s’occupent de lui, je suppose qu’il n’a plus besoin que je joue les baby-sitters. » Il y avait quelque chose de triste à voir le frère dont il avait aidé à s’occuper quand il était petit, grandir et devenir totalement indépendant.

Alors qu’il râlait et gémissait en lui-même à propos de l’ennuyeux frère dont il avait été affublé — et dont il serait bientôt libéré — le regard de Nicks se posa sur le vaisseau des Roseblades. Une Armure ennemie s’y était posée.

« Vous ne savez pas quand il faut abandonner, n’est-ce pas ? »

Nicks vola directement sur le pont du vaisseau des Roseblades. Dans une ultime tentative de faire des ravages, l’ennemi s’était mis à avancer comme un fou dès qu’il avait atterri sur le pont. Nicks fonça droit sur lui, tenant son bouclier en avant comme un bélier pour frapper son adversaire. Il réussit à faire tomber le pirate du pont et à le projeter vers l’océan. L’impact avait été si violent que les fonctions de son armure s’étaient arrêtées. Malheureusement, il en avait été de même pour l’armure de Nicks.

« Merde, maintenant je l’ai fait. »

Une alarme retentit à ses oreilles depuis le cockpit, l’informant qu’un dysfonctionnement s’était produit sur l’une des pièces de l’Armure. C’était une bonne chance que la bataille semblait être terminée maintenant. Les cieux autour d’eux s’étaient calmés. Une fois que Nicks fut certain qu’il était en sécurité, il ouvrit l’écoutille et sortit.

« Je me demande si Luxon va m’engueuler pour ça, » marmonna-t-il. Les dommages qu’il avait causés à l’Armure pourraient lui valoir des ennuis. Il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter.

Il sauta sur le pont pour y trouver l’équipage des Roseblades réunis. Parmi eux se trouvait l’un des chevaliers qui l’avaient dévisagé un peu plus tôt lorsqu’ils étaient partis du port des Bartforts. Maintenant, cependant, il avait attrapé Nicks par les deux mains et avait souri.

« Vous avez sauvé notre peau. Je suis sérieux. Nous vous devons tout ! »

« Hein ? Euh, euh, je suppose… ? »

Nicks avait forcé un sourire, jouant maladroitement de ses contributions. En vérité, il était un peu soulagé. Peut-être que ça compense tous les problèmes que j’ai causés… ?

Tout le monde était de bonne humeur maintenant que la bataille était terminée. Certaines des femmes qui étaient à bord étaient sorties sur le pont. Dorothea était l’une d’entre elles.

« Lord Nicks ? » demanda-t-elle timidement.

Elle était probablement sortie pour exprimer sa gratitude pour l’aide apportée. Mais au moment où elle était sortie et avait vu Nicks, ses yeux s’étaient élargis et sa mâchoire s’était décrochée.

Nicks avait également été surpris par son apparition soudaine. « Euh, Mlle Dorothea… »

L’atmosphère était pleine de faste quelques instants avant son arrivée, mais dès que les deux individus s’étaient retrouvés face à face, l’air était devenu tendu. Nicks avait l’air coupable. Dorothea, quant à elle, baissa le regard comme si elle avait le cœur brisé.

Malgré l’amertume de la séparation, Dorothea avait réussi à dire : « Au nom de la famille Roseblade, permettez-moi de vous remercier pour ce que vous avez fait. Nous sommes très reconnaissants pour votre aide. Vous êtes vraiment notre sauveur, Lord Nicks. »

Nicks avait rapidement agité ses mains devant lui pour écarter l’idée. « Oh, allez… Je n’ai rien fait de spécial. »

Dorothea avait souri avec tristesse. « Vous savez, quand vous parlez trop humblement, ça passe pour du sarcasme. Votre maison a mis sa vie en danger pour assurer notre sécurité. Agir comme si ce n’était rien donne l’impression que nos vies n’avaient aucune valeur. »

Ayant grandi dans une campagne détendue, Nicks était humble de nature. Il n’avait pas réalisé que son attitude pouvait être mal interprétée jusqu’à l’avertissement de Dorothea.

« Vous avez raison. J’ai fait une erreur. »

Les deux individus étaient restés maladroitement debout l’un devant l’autre, enfermés dans le silence maintenant qu’il avait accepté sa gratitude. Les spectateurs s’impatientaient de plus en plus au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient.

Deirdre avait alors ouvert son éventail pour attirer l’attention des gens. Elle l’avait utilisé pour protéger sa bouche pendant qu’elle ordonnait : « Nous allons laisser notre invité s’occuper de ma sœur aînée. Le reste d’entre vous, retournez à vos postes. Dorothea, si tu veux bien, escorte notre invité à l’intérieur. » Son regard se porta sur les cieux, où elle aperçut l’Einhorn qui se rapprochait. « Je vais aller leur parler.

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Partie 3

L’Einhorn et le vaisseau des Roseblades s’étaient alignés parallèlement dans le ciel. Les vaisseaux alliés avaient rempli l’air, emmenant les pirates des ciels en détention. Mlle Deirdre avait quitté le vaisseau de sa famille pour se rendre sur le pont de l’Einhorn, où nous étions tous les deux en train de discuter. Pour une raison inconnue, mon père ne m’avait toujours pas détaché.

Luxon flottait à côté de moi, mais tous les autres étaient occupés à courir partout. Mon père avait même inventé une excuse pour éviter de parler à Miss Deirdre, sans doute à cause de son statut supérieur. Ce n’était pas vraiment un problème, vu la façon dont nous nous connaissions tous les deux, il pensait probablement que j’étais le mieux placé pour ce travail de toute façon.

Miss Deirdre était d’humeur joyeuse. « Tu m’as sauvée de nombreuses fois à présent. Je te jure que je te le revaudrai. »

Eh bien, si elle voulait sérieusement me rendre heureux, rien n’apporterait plus de lumière à mon cœur qu’une rétrogradation de mon poste actuel. Malheureusement, je savais que le rat de Roland interviendrait pour bloquer toute tentative dans ce sens.

« Si tu veux me remercier, alors oublie tout ce qui s’est passé entre nous cette fois-ci. Ce n’était vraiment pas mon frère… c’est-à-dire, ce n’était pas la faute de Nicks. Assure-toi que Mlle Dorothea sache que c’est moi qui suis à blâmer, pas lui. »

« Je ne manquerai pas de le faire savoir. Les digressions mises à part, cependant… J’aimerais vraiment te remercier comme il se doit, et à cette fin, je souhaite t’inviter à visiter les terres de notre famille. »

Je suppose qu’ils voulaient organiser une sorte de banquet pour montrer leur gratitude. Nos réalisations ici l’avaient justifié, pour être honnête, mais ma famille n’était pas très douée pour les fêtes officielles. Je doute qu’un seul d’entre eux l’apprécie, même s’ils y participaient. En même temps, nous n’étions guère en mesure de refuser l’invitation. J’avais décidé d’accepter quand même, en partie, pour m’excuser de l’injustice que nous leur avions faite. J’espérais que le fait de s’excuser en personne les aiderait à oublier l’incident.

« Tant que c’est un événement décontracté », avais-je dit. « Nous n’aimons pas les fêtes officielles, nous sommes des campagnards et tout ça. Nous ne pratiquons pas beaucoup les manières de la haute société dans ces régions. »

« Je vais m’en occuper, ne t’inquiète pas. Nous ne causerions jamais d’embarras à nos invités. »

Une fois cela réglé, j’avais redressé mon cou pour chercher Nicks. « Alors, euh, de toute façon, où est mon grand frère ? »

Deux Armures étaient retournées au vaisseau, transportant l’Armure de mon frère entre elles, mais le pilote n’était pas à bord.

L’éventail de Deirdre s’était déployé pour masquer sa bouche. « Oh, il est occupé à parler avec ma sœur pour le moment. »

 

☆☆☆

 

De retour à bord du vaisseau des Roseblades, Nicks se retrouva assis en face de Dorothea, une table les séparant. Une servante lui avait préparé du thé, mais il avait déjà vidé sa tasse. Maintenant, ils étaient seuls tous les deux. Dorothea avait rapidement fait partir la femme de chambre.

Qu’est-ce que je fais ici ? se demanda Nicks. Il ne voulait pas rendre les choses plus désagréables pour Dorothea qu’il ne l’avait déjà fait, mais une autre excuse semblait nécessaire.

Dorothea l’avait interrompu avant qu’il ne puisse essayer. « Puis-je vous poser une question ? »

« O-Oui ! » répond-il, la voix cassée. Son dos s’était redressé tandis que ses mains avaient formé des poings sur ses genoux.

Dorothea avait l’air encore plus épuisée que dans son souvenir. Le fait que leur navire ait été attaqué par des pirates avait dû l’effrayer au plus haut point, elle était tellement épuisée que ses yeux brillaient de larmes.

« Suis-je vraiment une partenaire aussi inacceptable ? », avait-elle demandé.

« Hein ? »

« Lord Nicks, me détestez-vous ? S’il vous plaît, dites-moi ce que vous trouvez si déplaisant chez moi. Si c’est quelque chose que je peux arranger, je jure que je le ferai, donc… » Elle ravala la fin de sa phrase et secoua la tête. Après avoir redressé sa posture, elle força un sourire. « Excusez-moi. Ce que je voulais dire, c’est que… J’ai pensé qu’il pourrait m’être utile de savoir ce qui vous perturbe tant chez moi, alors j’ai pensé vous le demander. »

« Oh… ok. Eh bien, euh, je ne, euh, vous déteste pas ou quoi que ce soit. Ce n’est absolument pas le cas. Vous êtes très belle. Se serait un gâchis d’être avec un gars comme moi. »

« Alors qu’est-ce qui vous a fait fuir ? Était-ce… était-ce le collier ? »

Dorothea avait sûrement réalisé que ses inclinaisons n’étaient pas tout à fait ordinaires. Une partie de Nicks voulait répondre « Euh, oui, bien sûr », mais il avait opté pour une réponse plus mature.

« Je réalise que chacun a ses propres préférences. Mais… sortir un collier de nulle part est un peu rébarbatif. Les gens devraient apprendre à se connaître un peu mieux avant d’introduire quelque chose comme ça, non ? Bien que je suppose que cela ne semble pas très convaincant venant de moi. »

Si Léon était là, il lui dirait exactement pourquoi c’est mal et en plus, il serait franc à ce sujet. Autant Nicks enviait la confiance en soi de Léon, autant il reconnaissait qu’ils étaient deux personnes différentes.

Dorothea avait laissé tomber son regard sur ses genoux.

Nicks poursuivit : « Je suis originaire de la campagne. Le style de vie ultra-glamour des gens de la ville ne me convient pas. Je sais que les mariages politiques sont normaux pour la plupart des aristocrates, mais j’ai grandi avec deux parents qui s’aiment et mènent une vie paisible et sans histoire. J’aimerais qu’il en soit de même pour moi. »

Pour Nicks, trouver une femme et vivre de la même façon que Balcus et Luce serait un rêve devenu réalité.

« Toute la partie sur qui sera le maître dans la relation et tout ça… ce n’est pas vraiment pour moi. C’est pourquoi je ne pense pas que nous devrions être ensemble. »

Leurs personnalités ne correspondaient pas. Il s’ensuit que le fait d’être ensemble les rendrait malheureux à l’avenir. Si Nicks compromettait ses propres désirs et valeurs pour convenir à Dorothea, cela causerait des tensions chez lui, Dorothea serait également insatisfaite du style de vie que Nicks désirait.

Dorothea leva son regard. « Je suppose que nous aurions dû parler franchement comme ça dès le début. » Son sourire triste était toujours là, mais il s’était adouci. Toute amertume avait disparu depuis longtemps. Elle ne ressemblait plus à une princesse de glace qui refusait de laisser quiconque s’approcher d’elle. En la voyant comme ça, Nicks pourrait presque tomber amoureux d’elle.

« Je suppose que oui », avait-il dit. « Si on en avait parlé comme ça, on aurait pu éviter toute cette histoire. »

S’ils avaient parlé comme ça tout de suite, aucun d’eux n’aurait eu à être blessé.

Au lieu de m’appuyer sur Léon, j’aurais dû tenir bon. L’excuse pathétique pour un grand frère que je suis… Nicks avait fixé ses genoux, en se réprimandant intérieurement.

Enfin, il leva le menton, se redressa et inclina la tête. « Je suis vraiment désolé pour tout ce qui s’est passé. »

« Vous vous êtes excusé plus que de raison maintenant. » Quand elle l’avait rassuré, il leva les yeux au ciel. « Cependant… il y a une chose que je voudrais vous dire. »

Nicks était prêt à ce qu’elle lui dise ce qu’elle pensait. Ce fut une surprise quand elle rougit.

« Lorsque vous avez volé pour nous sauver en temps de besoin, Lord Nicks, vous m’avez paru vraiment mémorable. »

« Hein ? Euh, ne me dites pas que vous avez entendu tout ça… ? » C’était à son tour de rougir rouge tomate, gêné d’apprendre qu’elle avait surpris sa conversation avec l’ennemi.

Dorothea avait souri d’un air amusé. « Je vois. Même un preux chevalier qui se précipite volontiers sur un dangereux champ de bataille peut se sentir embarrassé par ses propres paroles, hm ? »

« Euh, eh bien, je… oui. »

« Vous êtes un homme étonnant. Vous devriez avoir plus confiance en vous. »

« C’est un peu difficile de faire ça avec un frère aussi accompli que Léon. Je ne peux pas m’empêcher de me comparer », avait avoué Nicks.

« Oh ? Alors, vous avez des problèmes avec votre frère ? »

« Je mentirais si je le niais. Mais je sais aussi que si quelqu’un me demandait de faire toutes les choses qu’il a faites, je n’aurais pas la moindre chance d’y arriver. »

La conversation avait repris à partir de là. Les deux individus souriaient en bavardant jusqu’à ce que la femme de chambre revienne enfin les appeler.

 

☆☆☆

 

Les Roseblade résidaient dans une ville où ils entretenaient un énorme château pour leurs propres besoins. Le chef de famille, le comte Roseblade, était un homme grand et musclé, avec des traits durs sur le visage qui laissaient penser qu’il était un patriarche strict. Cette impression s’était vite effondrée. Naturellement désemparé d’apprendre que ses deux filles avaient été attaquées par des pirates, il avait immédiatement jeté ses bras autour des deux filles lorsqu’elles étaient arrivées au château.

« Je suis ravi que vous soyez toutes deux de retour ici saines et sauves ! »

Dorothea et Deirdre avaient l’air exaspérées par cette démonstration d’affection exagérée, notamment parce que leurs domestiques étaient présents pour assister à la scène.

« Père, tu mets tous les autres dans l’embarras. »

« Savez-vous à quel point je me suis inquiété pour vous deux ? J’ai l’intention d’envoyer une force militaire dans l’espace aérien où vous avez été pris pour cible. Je veillerai à ce que tout vaisseau pirate dans cette zone soit abattu ! Chacun d’entre eux ! »

Deirdre détourna le regard, trouvant cela trop épuisant pour se donner la peine de discuter avec lui. Dorothea lui fit face avec sérieux malgré son emportement, et lui dit : « Père, il y a quelque chose que j’aimerais te demander. »

« Qu’est-ce qu’il y a ? J’ai entendu dire que l’entrevue est tombée à l’eau, mais je suis sûr que tu auras une autre chance. Nous devons juste trouver un moyen de cacher ton petit fétiche… »

Dorothea fit la grimace. L’insistance inconsidérée de son père sur les défauts qu’il lui reprochait était profondément irritante. « S’il te plaît, écoute, » répéta-t-elle. « Vois-tu... »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

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