Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 8 – Chapitre 6

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Chapitre 6 : Le mariage

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Chapitre 6 : Le mariage

Partie 1

« La force des Roseblades est différente de ce que j’avais imaginé », avais-je dit.

« Oh ? Qu’est-ce que tu as imaginé à la place ? » demanda Luxon.

« Je ne sais pas. Je suppose, un endroit remplit d’aventuriers bourrus qui se promènent. J’ai entendu dire qu’ils sont assez fiers de leur héritage d’aventuriers, alors tu peux penser qu’il est normal de voir plus de ces types rudes et bourrus dans les environs, non ? »

« Eh bien, ta réponse est certainement éclairante à un égard : tu as clairement exprimé ce que tu penses des aventuriers. Un groupe de crapules sauvages — je suppose, toi, y compris. »

« Ai-je tort ? Regarde le monarque ! Il correspond parfaitement à cette définition. »

Bien sûr, Roland avait l’air d’un bon roi à l’extérieur, mais il était pourri jusqu’à la moelle.

À l’invitation des Roseblades, nous étions venus visiter leur terre. Luxon et moi étions en train de visiter l’intérieur de leur ville.

Luxon examina notre environnement. Il commenta : « Ils ont dû continuellement étendre ce qui était déjà construit, mais je vois une telle inefficacité ici. S’ils souhaitaient utiliser le terrain à son plein potentiel, je pourrais énumérer un certain nombre d’endroits qui ont cruellement besoin d’améliorations. »

« Ce n’est pas un jeu », lui avais-je rappelé. « Tu ne peux pas passer en mode construction et réparer les choses à la volée. »

Les mêmes problèmes que les dirigeants des villes avaient rencontrés au Japon. Imaginons que le gouvernement veuille créer une rue : il doit d’abord réunir les habitants pour leur expliquer la situation, puis acheter le terrain nécessaire au projet. Il y avait toutes sortes d’obstacles. L’optimisation de l’efficacité à grande échelle suggérée par Luxon s’accompagnait d’une longue liste d’obstacles.

« Ce monde a sa propre aristocratie, donc je soupçonne qu’ils peuvent mettre en œuvre de telles améliorations bien plus facilement que tu ne le réalises. L’avantage de jouir du pouvoir absolu est que l’on peut agir rapidement. »

« Ouais, eh bien, ce n’est pas mon territoire. Je n’ai pas le droit d’intervenir. »

« Un argument rationnel », avait-il concédé.

Le château des Roseblades était situé à l’intérieur d’une ville fortifiée dont le périmètre était entouré de murs. Cet endroit n’était pas aussi vaste et écrasant que la capitale, mais il était bien plus développé que nos terres. Les rues et les bâtiments en pierre étaient remplis de tant de charme que le simple fait de se promener et d’admirer notre environnement était divertissant.

« Au fait, es-tu bien sûr qu’il était sage de quitter les autres sans discuter avec eux d’abord ? » demanda Luxon.

« La fête est ce soir. On est libre de faire ce qu’on veut en attendant, d’accord ? Et mon vieux et mon frère sont les invités d’honneur. Je ne suis au mieux qu’un figurant. Ils s’en ficheront si je ne suis pas là. D’ailleurs, si j’étais sur l’Einhorn, ils me garderaient attaché de toute façon. » En disant cela, je lui avais lancé un regard plein de ressentiment.

Son objectif s’était détourné de moi. C’était comme s’il refusait de croiser mon regard. « Anjelica et les autres ont pris la décision. Si elles avaient vraiment eu ce qu’elles voulaient, tu n’aurais pas été sur le champ de bataille. » Quoi, était-il en train de suggérer par inadvertance qu’il ne pouvait pas ignorer une demande des filles ?

J’avais soupiré. « Je te le dis, elles s’inquiètent trop. » J’avais enfoui mes mains dans mes poches en marchant.

Luxon avait continué à flotter à côté de moi, agissant comme une mère acariâtre tout le temps. « Je te recommande de faire une pause pour ta santé mentale. Après tout, Maître — manœuvres d’évitement d’urgence ! » Il avait accéléré pour s’éloigner de sa position actuelle. Une fraction de seconde plus tard, un rocher était passé devant moi par le côté.

« Wôw ! Qui a jeté ça ? » Je m’étais retourné pour trouver un groupe de jeunes délinquants.

Un enfant s’était égratigné la lèvre supérieure. Il tenait une autre petite pierre dans sa main droite. « Il y a une chose bizarre qui flotte dans l’air. Les règles du jeu disent que celui qui réussit à la toucher gagne. »

Ces morveux, sortis de nulle part, avaient immédiatement choisi Luxon comme cible de leur compétition. Jeter des pierres sur les gens était une façon brutale de jouer ! J’étais dans mes vêtements les plus décontractés, il était donc logique qu’ils me prennent pour un civil ordinaire.

« L’audace que vous avez, nouveaux humains… » siffla Luxon.

Je l’avais attrapé et m’étais immédiatement mis à courir, mettant autant de distance que possible entre nous et ces enfants.

Luxon n’avait pas l’air très content de ma décision. « Pourquoi fuis-tu ? Si tu rapportes cela à la maison du comte, ils veilleront à ce que ces enfants soient correctement punis. Tu es un marquis maintenant, Maître. Ils ont commis un crime grave, qui exige qu’ils soient jugés. »

« C’est bon. On est en train de courir. Je n’ai pas envie de ce genre d’ennuis ! »

Les mots de Luxon reflétaient les valeurs de ce monde. Tout bien considéré, le Royaume de Hohlfahrt était gentil avec ses habitants, même selon mes propres valeurs. Mais si un roturier désobéissait ou manquait de respect à un aristocrate sans raison valable, il le payait. Je m’étais dit qu’il serait plus facile de fuir pour éviter tout ça.

J’avais volé dans l’une des plus grandes rues, en actionnant mes jambes à toute vitesse. Cet endroit était pratiquement une cour de récréation pour ces enfants, je savais qu’ils me coinceraient si j’étais assez stupide pour m’engager dans l’une des ruelles. Un tronçon de route principale était ma meilleure chance.

« Bon sang, il est rapide ! »

Les enfants avaient couru après moi, mais leurs jambes n’avaient pas pu suivre.

« Haha ! Vous avez intérêt à ne pas me sous-estimer, bande d’idiots ! J’ai renforcé mes jambes dans les donjons. Vous allez voir à quel point elles sont rapides ! »

Quand j’avais enfin réussi à me débarrasser d’eux, je m’étais caché dans un café au hasard.

« Ouf, c’était épuisant », avais-je dit.

Je n’avais libéré Luxon qu’une fois que j’avais trouvé un siège. Un serveur était venu prendre ma commande — j’avais demandé une boisson — puis il était parti rapidement. Luxon avait attendu qu’il soit parti pour commencer à m’interroger.

« Pourquoi as-tu fui ? » demanda-t-il encore. « Ils ont lancé leur attaque sur nous avec des intentions hostiles. »

« Ce sont des enfants. Laisse tomber. »

« Est-ce un ordre ? »

« Je suppose que oui, mais c’est aussi quelque chose que je demande comme une faveur. »

« Une faveur ? »

Punir les enfants pour des choses aussi insignifiantes était une ligne que je refusais personnellement de franchir. C’est peut-être la faute des valeurs que j’avais développées dans ma vie antérieure. Je ne pouvais pas le supporter.

« Je préfère laisser couler les choses quand c’est possible. Oh, hé, attends… » J’avais fait une pause. « Peut-être que j’aurais dû informer les parents de ces enfants de tout ça. Ils auraient pu les punir pour ça. J’ai reculé cette fois-ci, mais si ces enfants essayaient de le faire avec un autre aristocrate, ce serait un sérieux problème. » J’avais hoché la tête à plusieurs reprises, convaincu.

« Permets-moi de clarifier : tu refuses de les punir par les voies officielles, mais tu es plus que désireux de te venger d’eux ? Je croyais que ta politique était de ne jamais faire de mal aux enfants ? »

« Eh bien, tu sais. Ils m’ont fait chier, alors ils vont le regretter. »

La lentille de Luxon bougea d’un côté à l’autre. « Un individu mesquin jusqu’au bout. »

« Je t’ai déjà dit que ça ne me dérange pas d’être mesquin, j’en suis presque sûr. De toute façon, c’est mieux pour ces enfants d’être grondés pendant qu’ils sont jeunes, quand ça ne les affectera pas trop. Je suis inquiet pour leur avenir, tu vois. En y pensant comme ça, est-ce que ça ne fait pas de moi l’exact opposé de la mesquinerie ? Au contraire, je suis prévenant. »

Ça semblait un peu effronté, même pour moi. Sérieusement, je pense sincèrement que c’était une bonne idée de les confronter aux conséquences de leurs actes à cet âge. Jeter des pierres quand il y avait de la foule aurait pu blesser sérieusement quelqu’un. Ils devaient s’arrêter.

« Quelqu’un de vraiment attentionné — le contraire de toi, en somme — ne s’abaisserait pas à de stupides méthodes de vengeance. Il réprimanderait les enfants directement. Ai-je tort ? »

« Tu as raison. Peu importe ! Il est temps de flairer l’identité de ces enfants et de faire connaître leurs frasques à leurs parents. Quel bon moyen de tuer le temps jusqu’à la soirée ! »

 

☆☆☆

 

« Voilà, justice a été rendue ! »

Après avoir vérifié où vivaient ces enfants, j’avais raconté à leurs parents qu’ils jetaient des pierres sur l’une des routes principales de la ville. Ces morveux s’étaient fait engueuler, comme on pouvait s’y attendre.

À mon retour au château des Roseblades, ma famille était réunie dans une pièce spacieuse. J’y avais relaté les détails de mes aventures.

Anjie m’avait jeté un regard méprisant. « J’étais là, à me demander ce que tu avais bien pu faire en t’éclipsant, et tu te venges sur des enfants ? Léon, ne peux-tu pas calmer ton tempérament un tout petit peu ? »

Même Livia semblait préoccupée par mes actions. « Je suppose que ces enfants auraient pu causer d’autres problèmes à l’avenir. Ce n’était pas une mauvaise idée de les gronder à un âge où les conséquences sont moins graves. Cependant, chercher à savoir où ils vivent, c’est un peu exagéré. »

« Tu es allé si loin ? » demanda Noëlle, ses lèvres se plissant sur les bords en un sourire crispé. « Tu te rends compte que ce ne sont que des enfants, non ? Tu aurais pu les gronder juste après qu’ils aient jeté la pierre et en rester là. »

Aucune d’entre elles ne rejetait complètement ce que j’avais fait, mais je n’étais pas non plus noyé dans le soutien. Elles semblaient toutes un peu décontenancées par moi. Nous avions continué à parler de toute façon, jusqu’à ce que Colin apparaisse soudainement.

« Nelly, maman demande à te voir dans l’autre pièce. »

« Elle l’a fait ? Alors, je ferais mieux d’y aller. »

Noëlle avait tendu le bras pour déplacer les roues de sa chaise elle-même, mais en jeune homme diligent qu’il était, Colin s’était précipité derrière sa chaise et avait attrapé les poignées. Il s’était bien mieux comporté que ces gamins des rues. J’étais fier d’être son grand frère.

« Je vais pousser ta chaise pour toi », avait-il dit.

« Merci de toujours m’aider comme ça. »

Colin rougit et regarda ses pieds, heureux d’avoir son approbation.

Anjie les regarda partir et se passa une main sur le front. « On dit que les premiers amours ne sont pas destinés à durer… mais je le plains quand même pour celui-là. »

Le visage de Livia était tout aussi désespéré alors qu’elle regardait mon frère partir. « Oh, Colin. Il est toujours en train de pousser sa chaise, alors il a rarement l’occasion de la regarder dans les yeux. J’ai entendu dire que lorsqu’il essaie de lui parler face à face, il est trop troublé et s’enfuit. »

Les deux filles étaient devenues étrangement sérieuses en poursuivant ce sujet.

« Ça doit être pour ça que Noëlle ne l’a pas encore réalisé. C’est tellement évident d’un point de vue extérieur. »

« Il rougit et se cache derrière sa chaise, pour qu’elle ne puisse pas bien le regarder. C’est là le problème. D’après ce que j’ai entendu, lorsquil lui parle, il ne parvient à prononcer qu’une poignée de mots, au mieux. »

« C’est un cercle vicieux, » avait convenu Livia. « Mais je me demande sans cesse si quelqu’un doit dire quelque chose. »

« Hmm… Personnellement, je… »

De quoi parlent-elles ?

« Hey, c’est quoi cette conversation ? » avais-je demandé, sincèrement confus.

Les deux filles m’avaient regardé, sidérées. Elles avaient échangé des regards puis avaient secoué la tête. Elles avaient refusé de me dire quoi que ce soit.

« Hein ? Qu’est-ce que c’est ? Luxon, sais-tu de quoi il s’agit ? »

« Maître, tu es exceptionnellement inconscient. Je suis presque impressionné par la profondeur de ton ignorance, je t’en félicite. »

« Okaaaay, et ? Crache le morceau. »

« Veux-tu bien y réfléchir par toi-même ? »

En fin de compte, pas une seule personne dans la salle n’avait voulu me dire un mot.

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Partie 2

La fête organisée par les Roseblades ce soir-là répondait parfaitement aux demandes de mon vieux père et de Nicks. Les seules personnes présentes étaient celles de nos maisons respectives, et le lieu était conçu comme un buffet où l’on pouvait rester debout et manger, ce qui donnait une atmosphère plus détendue sans les formalités ennuyeuses.

J’avais passé mon temps à empiler de la nourriture dans mon assiette. Mon père et mon frère, quant à eux, s’étaient retrouvés entourés de membres de la famille Roseblade, qui les avaient couverts de gratitude pour le rôle qu’ils avaient joué dans la chasse aux pirates. Aucun des deux ne semblait à l’aise avec ça. J’avais gardé mes distances et les avais observés de loin.

Mlle Deirdre et Mlle Dorothea se tenaient à côté du comte Roseblade.

« L’invité d’honneur a l’air de passer un mauvais moment », avais-je commenté avec tout l’intérêt d’un observateur non affilié.

Luxon était à sa place habituelle, flottant à côté de moi. « Je suppose que c’est dû à son manque de familiarité avec ce genre de fêtes. Aussi, Maître, permets-moi : Tu n’as consommé que de la viande à cet événement jusqu’à présent. Je te suggère fortement d’ajouter quelques légumes à ton assiette. »

« Je prendrai tes commentaires en considération », avais-je dit d’un ton moqueur.

« Oh, est-ce ainsi ? » Il avait semblé comprendre immédiatement que je lui avais renvoyé ses mots, et cela ne lui avait pas plu. Il avait une gamme impressionnante d’émotions pour une IA.

En balayant la zone, j’avais remarqué que même Noëlle avait un groupe de personnes agglutinées autour de son fauteuil roulant. Il semblait que les gens s’interrogeaient sur la situation dans la République d’Alzer. Ils étaient également curieux de Noëlle elle-même, étant donné sa position de prêtresse du jeune arbre. Ma mère et Colin étaient collés à ses côtés. Je gardais néanmoins un œil sur elle, juste au cas où je devrais me précipiter là-bas pour aider.

Livia s’était approchée pendant que j’étais distrait et m’avait attrapé par le bras. « Monsieur Léon, ma robe te semble-t-elle étrange ? »

« Elle est parfaite sur toi. »

Je savais pourquoi elle était nerveuse. Livia n’était pas habituée à ce genre de robes. « Anjie et moi avions préparé nos robes ensemble, mais il est rare que j’aie l’occasion de porter quelque chose d’aussi cher que ça. Tu es sûre que ça n’a pas l’air bizarre ? »

Le jeu de couleurs blanc et bleu de sa robe la mettait magnifiquement en valeur, à mon avis.

Anjie, vêtue d’une superbe robe rouge, s’avança et passa son bras autour de celui de Livia. Elle gardait les épaules en arrière et la tête haute avec confiance, ayant déjà porté des robes comme celle-ci à de nombreuses fêtes auparavant.

« Ne t’inquiète pas. Elle te va très bien, » dit Anjie. « Plus important, le comte Roseblade a exprimé son intérêt à te parler, Léon. »

 

 

« Hein ? Je n’ai rien à lui dire. » J’espérais éviter ces subtilités, mais j’aurais dû m’en douter. Anjie ne m’aurait jamais laissé m’échapper si facilement.

« Il peut difficilement ignorer un marquis que sa famille a invité à cette fête. » Sa voix avait une qualité maternelle, gentille mais ferme, comme si elle grondait son enfant et le persuadait de suivre le protocole social. « Tout ce que tu as à faire, c’est de l’engager dans une petite conversation. Tu ferais mieux de t’y habituer dès maintenant. »

J’avais acquiescé à contrecœur, ne serait-ce que parce qu’elle m’avait assuré qu’il s’agirait d’une rapide série de civilités.

Anjie avait jeté un coup d’œil à Livia. « Amène Noëlle par ici. »

« Bien sûr. »

Quand Livia était partie pour satisfaire la demande d’Anjie, celle-ci s’était glissée vers moi et passa son bras dans le mien. Elle s’était penchée vers moi, ses lèvres n’étant pas à plus d’un cheveu de mon oreille, son souffle humide chatouillant ma peau. Sa voix était un murmure érotique quand elle parla finalement… « Il y a quelque chose de bizarre dans l’atmosphère de cette fête. »

La voir dans une robe si formelle m’avait excité plus que je ne le pensais, mais par un retournement de situation plutôt décevant, elle s’était préoccupée de la fête.

« … Crois-tu qu’ils vont essayer de se venger de nous ? » Je m’étais mis sur mes gardes, soupçonnant une vengeance pour l’impudence dont nous avions fait preuve à leur égard chez nous.

« Cela ne semble pas être le cas, » dit Luxon. « Je ne détecte aucun danger dans les environs ni de poison dans la nourriture. Peut-être Anjelica se trompe-t-elle. »

J’avais ressenti une brève lueur de soulagement. Puis Anjie insista : « Non. Il y a quelque chose de bizarre. Ce n’est pas de l’hostilité… mais il y a quelque chose qui me turlupine au fond de mon esprit. »

Son sixième sens fait des siennes ou quoi ? Ou son intuition, peut-être ? Quoi qu’il en soit, elle avait remarqué que quelque chose n’allait pas.

J’avais inspecté les lieux avec précaution, mais je n’avais rien vu de suspect. Miss Clarisse participait à la fête à nos côtés, mais elle s’était insérée au milieu du brouhaha et était entourée d’une forêt dense de gens. Elle était là depuis le début de la fête. Nous n’avions pas encore eu l’occasion de nous parler — lorsque j’avais essayé de l’appeler, il y avait trop de corps pour que ma voix parvienne jusqu’à elle.

« Hmm. Je ne sens rien », avais-je dit.

Livia était vite revenue avec Noëlle. Comme s’il avait attendu leur signal, le Comte Roseblade s’était approché immédiatement avec Miss Deirdre derrière lui. Mlle Dorothea n’était pas avec eux. Mes yeux s’étaient promenés par hasard et l’avaient aperçue près de Nicks, qui avait réussi à échapper à la foule et à se réfugier au bord de la pièce.

Anjie avait aussi dû le repérer elle, car elle commenta : « Une autre façon de montrer que vous êtes tous les deux des pois dans une gousse ».

« De quelle manière ? »

« Oh, ne t’en fais pas. » Anjie avait ricané dans son souffle, mais elle avait fait une révérence gracieuse à l’approche du Comte Roseblade. Livia l’avait rejoint tardivement, imitant Anjie, bien qu’elle n’ait pas la même grâce et la même finesse.

Le comte Roseblade s’était arrêté devant moi. Sa voix était joviale et il déclara : « Je suppose que c’est la première fois que nous nous rencontrons face à face, n’est-ce pas ? J’ai déjà entendu tant de rumeurs à votre sujet, Marquis Bartfort. Tout d’abord, permettez-moi de vous faire part de ma sincère gratitude pour le rôle que vous avez joué en aidant mes filles. »

La différence d’âge entre nous était énorme. Normalement, un homme aussi âgé que le comte ne m’aurait jamais parlé avec un tel degré de formalité — il me montrait un tel respect en raison de mon titre supérieur. Je n’avais pas l’habitude que des adultes me parlent ainsi.

« Oui, euh, j’espère que vous me laisserez exprimer ma gratitude pour nous avoir invités ici », avais-je dit. Malgré tous mes efforts, mes mots étaient sortis guindés.

« Tout cela mis à part, » intervint gentiment Miss Deirdre, « tu as certainement réussi à te trouver de belles fiancées, Héros. »

J’avais fait un sourire. « Elles sont plus incroyables que je ne le mérite. »

Sa remarque était une tentative flagrante de me taquiner. Recevoir des railleries d’un visage familier était bien plus facile à gérer que de converser avec des adultes de haut rang. Malheureusement, son père avait également jugé bon de se joindre à la mêlée.

« On dit que les grands hommes ont un grand appétit sexuel, n’est-ce pas ? Peut-être que trois n’est pas assez pour vous, mon seigneur. »

« Non, je dirais que c’est déjà trop », avais-je dit rapidement.

« Difficilement ! Notre nouveau héros a l’obligation de voir sa lignée se perpétuer. Vous n’étiez que le troisième fils de votre famille quand vous avez commencé, et maintenant, après toutes vos aventures impressionnantes, vous vous tenez devant moi en tant que marquis. Vous êtes le premier dans toute l’histoire du Royaume de Hohlfahrt à avoir accompli autant en une seule génération. Un héros décoré tel que vous serait pardonné s’il prenait des épouses supplémentaires, j’en suis sûr. »

Les Roseblades avaient eux-mêmes commencé comme aventuriers. J’étais sûr qu’une partie de la raison pour laquelle il reconnaissait si facilement tout ce que j’avais fait était due à mon succès en tant qu’aventurier. Cela ne rendait pas la situation moins embarrassante, c’était comme si des parents vous taquinaient sur votre vie amoureuse lors d’une réunion de famille.

J’avais jeté un coup d’œil à mes trois fiancées souriantes. Elles écoutaient toutes calmement, sans signes évidents de colère. J’avais supposé qu’elles avaient considéré sa suggestion comme une conversation futile et rien de plus.

« Pendant que nous sommes sur le sujet, que pensez-vous de ma Deirdre ? » demanda le comte Roseblade.

« Hein ? Je pense qu’elle est belle. »

Quelle autre réponse pourrais-je donner dans cette situation ? Les magnifiques cheveux blonds de Deirdre étaient coiffés en tire-bouchon, et elle portait une robe bleue parfaitement ajustée qui formait un contraste saisissant avec la robe rouge d’Anjie.

Miss Deirdre cacha sa bouche avec son éventail pliant. « Bien sûr ! C’est normal que tu dises cela. »

Le comte s’était également réjoui de ma réponse. « Ma fille est très heureuse d’entendre de telles louanges, comme vous pouvez le voir. Je pense cependant que j’ai pris assez de votre temps précieux. Profitez des festivités de ce soir. »

J’avais laissé échapper une respiration calme et tremblante au moment où ils étaient partis. « Ouf, je suis vraiment sur les nerfs en ce moment. »

« En effet, tes réponses étaient visiblement maladroites, » observa Luxon. « T’es-tu senti intimidé par le pouvoir que détient cet homme ? »

« Je ne peux pas le nier. Qu’est-ce que je peux dire ? Je suis un gars timide. »

« Tu es bien trop impudique pour être classée comme telle. »

Pendant que nous plaisantions tous les deux, l’expression d’Anjie s’était durcie. Elle fixait le comte Roseblade et Miss Deirdre en souriant, bien que son sourire n’atteigne pas ses yeux. « Les Roseblade convoitent trop. »

« Comment ça ? » J’avais penché la tête, ne comprenant pas pourquoi son humeur s’était autant dégradée.

La tension étant retombée, Noëlle se sentait suffisamment à l’aise pour répondre à la question d’Anjie. « Tu vois, je pense que tu as mal compris sa question tout à l’heure. Il demandait essentiellement si tu étais intéressé par une quatrième épouse, non ? »

« Non. Pas question. »

Offrir sa fille comme quatrième épouse ? Ce n’était pas du tout raisonnable de suggérer ça, et encore moins de le prendre au mot. Si je voyais un mec entouré de trois belles femmes, chacune avec sa propre personnalité, je devrais me retenir activement de le frapper. N’importe quel homme serait jaloux. Insinuer qu’un type comme lui devrait ajouter une autre à son harem était absolument ridicule.

Livia semblait être du même avis que les deux autres, malheureusement. « Le comte a eu un regard assez acerbe pendant un moment, n’est-ce pas ? Je ne pense pas qu’il plaisantait. »

Le comte devait être furieux contre moi pour avoir autant de filles à mon bras. En tant qu’homme, je pouvais comprendre ce qu’il ressentait.

« Il est juste jaloux, vous savez ? Si je rencontrais un gars dans ma situation, je le maudirais désespérément pour qu’il se fasse avoir. » Non pas que souhaiter le malheur de quelqu’un fasse beaucoup pour l’amener. Je le savais. Pourtant, ça ne m’empêcherait pas d’être vert de jalousie. Je n’aurais jamais imaginé qu’un jour une telle envie me serait adressée.

Luxon ne put s’empêcher d’intervenir avec son sarcasme habituel. « Tu n’as pas du tout mûri depuis le moment où je t’ai rencontré. Tu as tellement l’habitude de trahir mes attentes… Pourquoi, pour une fois, ne pas les trahir ici et me surprendre d’une bonne manière ? »

Ce genre d’insultes était devenu un élément régulier de nos interactions quotidiennes.

« Je vais y réfléchir si je suis d’humeur. Quoi qu’il en soit, où en est Nicks ? » J’avais balayé du regard la zone où se trouvait ma famille pendant ma discussion avec Luxon. Mon grand frère était le seul à briller par son absence.

L’humeur d’Anjie avait changé de façon soudaine et dramatique. Elle avait l’air presque amusée quand elle suggéra : « Je parie qu’il est acculé dans un coin au moment où nous parlons. »

« Acculé dans un coin ? Hé, attends un peu ! »

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Partie 3

Nicks s’était retiré du lieu de la fête sur un balcon extérieur. Libéré de l’anxiété débilitante qui l’avait consumé à l’intérieur, il prit une grande bouffée d’air et appuya son corps contre la balustrade extérieure.

« J’étais si nerveux là-dedans… »

Ce qu’il mangeait ou buvait n’avait pas d’importance — les saveurs n’étaient pas perceptibles sur sa langue. Tout ce qu’il savait, c’est qu’il se sentait terriblement mal à l’aise. Se mêler à des aristocrates avec lesquels il n’aurait jamais eu à interagir en temps normal l’avait laissé complètement épuisé. Il n’avait pas envie de répéter l’expérience.

Dorothea, qui l’avait suivi à l’extérieur, ricana devant sa réaction exagérée. « Vous avez accompli tant de choses sur le champ de bataille, mais je vois que vous êtes sans espoir quand il s’agit de faire la fête. »

Nicks s’était gratté la joue. « Je ne suis pas habitué à ce genre de choses. Nos fêtes à la maison sont plus animées. »

Animé était un euphémisme. Les fêtes des Bartforts étaient carrément odieuses. Personne ne se souciait de respecter les bonnes manières, alors la salle hurlait de rires et de chamailleries. Nicks n’aimait pas non plus ces fêtes, pour être honnête. Il préférait la monotonie de la vie quotidienne et ne voyait pas l’intérêt de faire du grabuge.

« Pourtant, n’avez-vous pas participé à des fêtes de ce genre à l’école ? » demande Dorothea.

« J’avais des amis avec moi à l’époque, et nous étions tous étudiants. Il y avait plein d’idiots autour de nous qui bafouaient les formalités. Le truc, c’est qu’on était aussi dans la classe générale, donc on se disait que la haute société n’avait rien à faire avec nous. »

L’expression de Dorothea devint mélancolique alors qu’elles se remémoraient leur séjour à l’académie. « Je préférais être seule, donc j’ai moi-même peu de souvenirs de ce genre. En y repensant, j’ai raté l’occasion de parler à tant de gens. Si je l’avais fait à l’époque, je ne serais peut-être pas aussi perdue aujourd’hui. »

« Hein ? Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? » Nicks était perplexe. Qu’est-ce qu’elle essaie de dire ? Est-ce qu’elle veut dire qu’elle veut que nous soyons amis ? Nan, c’est impossible.

Ces deux-là avaient fait la pire des rencontres possibles. Qu’elle recherche son amitié était tout simplement absurde. Au lieu de sauter aux conclusions, Nicks attendit patiemment qu’elle continue.

Dorothea prit une inspiration tremblante et expira lentement, essayant de calmer ses nerfs. Elle reprit courage avec une expression déterminée et déclara : « Lord Nicks, pourriez-vous m’accorder une dernière chance ? »

« Une dernière chance ? », répéta-t-il sans réfléchir, jusqu’à ce que la signification lui revienne. « Attendez, ce genre de chance ? » Il lui avait fallu un moment pour vraiment comprendre sa demande, mais quand il l’avait fait, il avait été choqué.

« Je le pense vraiment. J’ai vraiment développé des sentiments pour vous. S’il vous plaît, je vous en supplie, donnez-moi une autre chance. »

« Euh, quoi !? Mais, euh… vous vous souvenez ? Je vous l’ai déjà dit : je veux vivre une vie détendue avec ma future femme, et cela signifie que nos idées sur le mariage ne correspondent pas du tout. »

Dorothea était une belle femme. C’était indiscutable. Cependant, elle avait aussi ouvertement proclamé son animal fétiche. Nicks n’était pas d’accord avec ça.

Plutôt que d’admettre qu’ils étaient incompatibles, Dorothea avait déclaré avec sérieux : « La personne qui tombe amoureuse en premier est la perdante. Cela ne me dérange pas si je dois devenir votre animal de compagnie. Bien au contraire, en fait. Je suis heureuse de devenir la femme que vous désirez, mon seigneur. »

« Mais je ne pense pas que vous devriez vous pousser à faire quelque chose qui vous met mal à l’aise. On dit que c’est un poison pour l’âme de supprimer des choses, et des trucs comme ça… »

Et de toute façon, pensait-il, je ne pourrais jamais traiter ma future femme comme mon animal de compagnie ! Je deviendrais fou même en essayant !

Aussi désespéré qu’il soit de se sortir de cette situation, il était piégé au cœur de la forteresse des Roseblades : leur château. Ses yeux s’étaient dirigés vers la sortie du balcon, mais un rideau avait été tiré dessus. Il avait aperçu une silhouette à travers la vitre.

Dorothea avait joint ses mains et avait baissé son regard. Des larmes coulaient sur ses joues. « Alors que puis-je faire ? Comment puis-je vous convaincre de m’accepter ? »

« Eh bien, euh, pour l’instant, je pense que vous devriez essuyer vos larmes ! De plus, hum… votre famille ne le permettrait pas, j’en suis sûr. J’ai été irrespectueux envers vous une fois auparavant. »

« On pourrait dire la même chose de moi. J’ai porté un collier lors de notre rencontre, tout comme vous. »

Nicks ne pouvait s’empêcher de s’étonner de la tournure que prenait cette conversation. Il dut prendre un moment pour réfléchir à ses paroles. Pourquoi cette femme voulait-elle absolument l’avoir comme partenaire ?

« C’était la première fois », dit-elle, comme si elle lisait dans ses pensées.

« Qu’est-ce que c’était ? »

« Pour la première fois de ma vie, mon cœur battait si fort que je ne savais plus quoi faire de moi. »

Le cœur de Nicks battait la chamade. Elle avait semblé si froide et distante au début, maintenant elle pleurait devant lui comme une enfant. Incapable de la laisser dans un tel état, il l’entoura de ses bras pour tenter de la réconforter. Sa beauté sous la lumière argentée de la lune était déjà un encouragement, mais son état de détresse l’obligeait également à l’aider. Il était un grand frère, après tout. Rester là et ignorer sa détresse n’était pas une option.

Dorothea se figea sous son contact, choquée par ce contact soudain. Leurs pouls s’étaient accélérés comme un seul homme.

 

 

« Euh, euh, » se risqua Nicks en tremblant. Il n’avait pas bien réfléchi avant de la tenir dans ses bras. Heureusement, Dorothea l’avait rapidement entouré de ses propres bras. Les deux étaient restés ainsi pendant un moment.

 

☆☆☆

 

« Qu’est-ce que ce grand dadais fait ? » Mes yeux s’étaient écarquillés quand j’avais jeté un coup d’œil au balcon. Nicks se tenait là avec ses bras autour de Miss Dorothea. Elle était la chose la plus éloignée de son type ! À quoi pensait-il, en la serrant comme ça ?

Livia, qui les avait observés avec moi, rougit et commença à s’agiter. « Je pense qu’aucun d’entre nous ne s’attendait à le voir la serrer dans ses bras de façon si spectaculaire, sans raison apparente, n’est-ce pas ? »

Les yeux de Noëlle s’illuminèrent en regardant les deux. « Peut-être pas, mais c’est une scène parfaite. Il faut beaucoup de courage pour avouer ce que l’on ressent à quelqu’un dont on est amoureux. » Ses joues étaient aussi rouge vif. Je suppose que la scène lui avait rappelé sa propre situation dans le passé.

« Je pensais que vous étiez tous les deux semblables, mais quelle surprise… ! Lord Nicks a fini par faire le premier pas », avait commenté Anjie. Elle m’avait jeté un regard en coin. « Tu pourrais apprendre une chose ou deux de lui, Léon. »

« Si vous voulez mon avis, on dirait qu’il s’est laissé emporter par le moment et qu’il a suivi le mouvement. »

Nicks n’aurait jamais fait une telle chose à une fille dans des circonstances normales. Quelqu’un avait dû utiliser une sorte de sorcellerie pour perturber ses facultés mentales. Ça doit être ça.

Anjie avait laissé échapper un petit soupir d’exaspération, mais elle s’était ensuite retournée pour regarder par-dessus son épaule.

Le Comte Roseblade se tenait là derrière nous. Il n’avait pas l’air le moins du monde surpris par ce que je considérais comme un développement bouleversant. « Oh, mon cher, il semble que ma Dorothea ne soit pas du genre à être sous-estimée. Quel choc ! Je n’aurais jamais imaginé qu’elle ait déjà développé des sentiments pour un homme. » Sa voix résonna assez fort dans la salle pour que mes parents s’approchent en courant.

« Je pouvais imaginer que cela se produise avec Léon, mais Nicks entre toutes les personnes !? » avait dit mon père en un souffle.

Ok, je comprends. Nicks est le genre de gars qui suit les règles, donc il se rapproche d’une fille comme ça, c’est une vraie bombe. Mais pourquoi me mêler à ça ?

Ma mère s’était couvert la bouche avec sa main, pour dissimuler sa bouche grande ouverte. Elle était trop abasourdie pour réagir au spectacle qui s’offrait à elle.

« Je suis terriblement désolé, » dit mon père au comte. Il exprimait sa culpabilité de voir son fils poser ses mains sur la précieuse fille du comte.

Le Comte Roseblade était parfaitement calme en comparaison. « On peut difficilement reprocher à ma fille de s’être fait voler son cœur par le chevalier qui lui a sauvé la vie. Laissons-leur un peu d’intimité. » Il avait rassemblé ma famille et avait renvoyé tout le monde à la fête.

« Ce qui se passe ici est évident », dit Anjie une fois qu’il était parti, croisant ses bras sur sa poitrine. « Vous vouliez qu’ils soient seuls comme ça depuis le début. »

« Hein ? Pourquoi dis-tu ça ? » avais-je demandé.

« Parce que Dorothea est folle de Nicks. »

« Elle l’est ? Mais il lui a déjà dit que toute cette histoire de collier était un mensonge, n’est-ce pas ? Quelle raison aurait-elle de tomber amoureuse de lui ? »

Les trois filles avaient secoué la tête, lassées par mon manque évident de compréhension. Tu ne comprends vraiment rien, n’est-ce pas ? semblaient dire leurs visages.

Livia était gentiment intervenue pour expliquer : « Monsieur Léon, beaucoup de jeunes filles rêvent qu’un chevalier vienne les sauver du danger. »

J’avais hoché la tête. « Oui, j’ai déjà entendu parler de ça. »

Noëlle s’était penchée en avant, les doigts croisés. D’une voix rêveuse, elle avait admis : « Je sais exactement ce qu’elle ressent. Si un type met sa vie en danger pour venir te sauver, tu ne peux pas t’empêcher de penser à lui. » Elle avait jeté quelques coups d’œil dans ma direction, pensant probablement au temps que nous avions passé ensemble dans la République.

J’ai fait du bon travail à l’époque, si je peux me permettre.

Miss Deirdre s’était approchée pour se joindre à la conversation. « J’en ai fait l’expérience moi-même, à l’époque où j’étais attaquée par les militaires de la Principauté. Léon a vraiment prouvé à quel point il est fiable durant ce conflit. »

« Quelle coïncidence », déclara Anjie, une main posée sur sa hanche. « Je me souviens de ça — Léon m’a aussi sauvée. Mais laissons de côté la nostalgie. Tu as vraiment fait des pieds et des mains pour organiser tout ça. »

« Oh ? De quoi peux-tu bien parler ? » Miss Deirdre feignait l’ignorance, mais je voyais le sourire derrière l’ombre de son éventail.

« Tu t’es assurée que Clarisse soit trop préoccupée pour intervenir. Puis tu t’es arrangé pour que Lord Nicks et Dorothea passent du temps ensemble et finissent par s’aventurer sur le balcon. La lune est magnifique ce soir, ce qui lui donne une atmosphère romantique. Il suffit qu’une fille montre un peu de faiblesse pour que n’importe quel homme normal se retrouve les bras autour d’elle avant de pouvoir y penser. »

Ma mâchoire s’était décrochée. « C’est une blague. A-t-elle joué la comédie pendant tout ce temps ? » J’avais jeté un autre coup d’œil par la fenêtre sur les deux. J’avais pensé que Nicks avait été complètement dupé.

« Je leur ai donné une simple occasion d’être seuls ensemble, » protesta Miss Deirdre, qui ne voulait pas laisser l’honneur de sa sœur aînée être entaché par de fausses accusations. « Je leur ai laissé le soin de faire le reste. C’est blessant que tu puisses même insinuer que c’est une comédie. »

Je ne savais pas qui croire.

« Tu laisses les autres influencer ton opinion beaucoup trop souvent », avait observé Luxon, qui semblait totalement désintéressé par ce sujet.

« Tais-toi, d’accord ? Ce genre de choses n’est pas mon point fort. »

« Tu n’as pas besoin de me dire ça. Je suis profondément conscient qu’en matière de romance, tu n’y connais rien. »

Petit crétin odieux. Chaque fois que tu ouvres la bouche, tu en dis bien plus que nécessaire.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

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