Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 8 – Chapitre 4 – Partie 3

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Chapitre 4 : Collier

Partie 3

Un air étrange imprégna le port le jour suivant.

« Nous apprécions l’accueil chaleureux pendant que nous étions ici. C’est regrettable que les choses aient dû se terminer de cette façon. » Mlle Dorothea nous avait salués, puis était montée à bord du dirigeable des Roseblades. Elle avait regardé ses pieds pendant tout le trajet, ses yeux brillaient de larmes non versées. Ses serviteurs suivaient de près, refusant de nous honorer d’un seul regard.

Apparemment, quand Nicks avait révélé la vérité à Mlle Dorothea, elle avait pleuré. Voir à quel point elle était désemparée m’avait fait mal au cœur. Les serviteurs et chevaliers de Roseblade qui avaient jeté un coup d’œil à Nicks lui avaient lancé des regards sales et pleins de ressentiment.

Alors que je me tenais à côté de lui, j’avais murmuré : « Pourquoi n’as-tu pas rejeté la faute sur moi ? »

« J’ai ma fierté en tant que grand frère. Il serait pathétique de t’utiliser comme bouclier. » Après avoir regardé Mlle Dorothea embarquer, il s’était retourné et avait quitté le port.

Anjie s’était approchée pour combler son absence. « Ne le prends pas au mot », avait-elle prévenu, ayant entendu. « Lord Nicks n’a pas dit que c’était ton plan parce qu’il ne voulait pas te causer de problèmes. Deirdre a dû comprendre ce qu’il voulait faire, puisqu’elle n’a rien dit non plus. »

« Il l’a fait pour moi ? »

« Ton frère est un bon gars. Les gens comme lui sont plutôt rares, tu sais. Tu ferais mieux de ne pas le prendre, lui ou le reste de ta famille, pour acquis. »

Le dirigeable des Roseblades avait décollé du port, se réduisant à un point minuscule tandis qu’il s’éloignait. Mlle Deirdre n’avait pas pris la peine de me dire un mot avant de partir.

« J’ai vraiment perdu gros cette fois, » avais-je marmonné. Mes actions irréfléchies m’avaient coûté plus que je ne l’avais jamais imaginé.

« Toi et ta familles se seraient éloignées de toute façon si ton frère avait refusé. Elle a dû se préparer à cette éventualité avant de venir ici. »

 

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Dans l’une des pièces du dirigeable des Roseblades, Deirdre tentait de consoler sa sœur.

« La coïncidence est certainement une chose terrifiante », avait-elle déclaré.

« Oui. »

« Je suppose que te dire de ne pas trop te laisser abattre ne servira à rien, n’est-ce pas ? »

« Non. »

« Mais il y a beaucoup d’autres hommes dans le monde », poursuit Deirdre. « Peut-être peux-tu encore trouver ton partenaire idéal quelque part. »

Il y avait eu une courte pause avant que Dorothea ne réponde.

« Trop, c’est trop. » Elle était allongée sur son lit, un oreiller serré contre sa poitrine, le dos tourné à sa jeune sœur. « J’ai poursuivi mon rêve assez longtemps. Il est temps d’abandonner. À notre retour, je dirai à Père de m’utiliser dans n’importe quel combat politique qu’il jugera bon. Si je ne peux pas avoir ce que je veux, alors je préfère ne rien espérer du tout. »

Deirdre soupira. Elle savait que sa sœur était gravement blessée par toute cette épreuve. Si seulement ils nous avaient rejetés dès le début ! Le plan sauvage de Léon n’avait fait que compliquer inutilement les choses. Il était sûr de supposer que les Roseblades et les Bartforts ne seraient jamais liés par le mariage après cette mésaventure. Bien que, cela ne signifie pas non plus que nous pouvons être hostiles envers eux. Léon a fait un tel gâchis de tout ça.

Les Roseblades n’avaient pas l’intention de se venger des Bartfort. Aussi gênant que cela puisse être de se frotter au Duc Redgrave et à sa famille, qui soutenaient Léon, c’est avec Léon lui-même qu’ils souhaitaient le plus éviter une mauvaise relation.

Je dois suggérer à Père de laisser Dorothea tranquille pour le moment, se dit Deirdre. Elle s’apprêta à quitter la pièce — et un chevalier paniqué fit irruption dans la porte, la stoppant net dans son élan. En temps normal, il s’agirait d’une violation flagrante des bonnes manières, mais à en juger par l’état d’urgence dans lequel il se trouvait, Deirdre pouvait déjà deviner qu’il s’agissait d’une urgence.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda-t-elle.

« Pirates des cieux ! Il y a plus de dix navires qui se dirigent vers nous ! »

« Dix, vous dites ? Pourquoi y a-t-il tant de vaisseaux pirates des cieux ici !? »

À l’extérieur, leur vaisseau continuait à faire flotter des drapeaux portant l’emblème de Roseblade. Le ciel qui aurait dû être vide autour d’eux était occupé par des pirates sur le point de lancer leur raid.

 

☆☆☆

 

« Seigneur Léon, essayez un peu de remonter votre moral. »

Après le départ des Roseblades, je m’étais drapé dans le canapé du salon et j’avais laissé mon esprit vagabonder. Mlle Yumeria, vêtue de sa tenue habituelle de servante, avait dû penser que cela signifiait que j’étais déprimé.

Noëlle s’était assise avec moi dans son fauteuil roulant, avec le jeune arbre sacré — sorti de son étui pour une fois — sur ses genoux. Elle m’avait expliqué plus tôt qu’elle était sur le point de l’emmener dehors pour prendre l’air.

« Je comprends que tu veuilles réfléchir, mais tu devrais vraiment travailler un peu ton attitude. Mlle Anjelica s’inquiète de te voir si déprimée. Elle s’en voulait, se disant : “Je suis allée trop loin avec lui.” »

J’étais si morose qu’en me voyant, Anjie s’en voulait de ne pas avoir joué un rôle plus actif. Je ne voulais pas l’inquiéter outre mesure, surtout pas quand elle s’était tenue à l’écart dans l’espoir explicite que j’y gagne une expérience précieuse.

« Tu n’as pas à t’inquiéter pour moi », ai-je dit.

« On peut difficilement s’en empêcher. Mais si tu vas te morfondre… pourquoi n’emmènerais-tu pas ce petit bonhomme prendre un bain de soleil ? » Noëlle avait soulevé le jeune arbre dans ses mains en parlant, le tendant vers moi.

« Tu veux que j’emmène le jeune arbre et… que je prenne le soleil ? »

Yumeria joignit ses mains et sourit. « Oui ! Cette petite plante préfère l’air extérieur, en fait. Mais ce n’est pas comme si nous pouvions le planter n’importe où, alors pour le moment, nous essayons au moins de l’emmener de temps en temps dehors. »

Le jeune arbre deviendrait un Arbre Sacré. Comme l’avait dit Yumeria, nous ne pouvions pas le planter sans réfléchir, de peur que quelqu’un ne le vole. Il était également possible qu’à l’avenir, quelqu’un puisse revendiquer le terrain sur lequel nous l’avions planté. Le jeune arbre avait été confiné dans un pot exigu pour le moment.

« Je suppose que je devrais chercher un endroit où planter le jeune arbre, » me dis-je à voix haute. Je n’avais rien d’autre à faire, alors je me suis dit que j’allais entraîner Luxon avec moi, mais la suggestion avait à peine quitté ma bouche que j’avais entendu une cacophonie de bruits frémir dans toute la maison.

« Qu’est-ce qui se passe ? »

Je m’étais promené dans le couloir et j’avais aperçu un fonctionnaire qui était normalement en poste au port. C’était un homme mince, à lunettes, qui me faisait penser à un paillasson mou, alors que son style vestimentaire — une chemise blanche avec une bande noire sur la manche — le faisait ressembler à un vrai gratte-papier, ou à l’employé de bureau japonais typique. C’était d’autant plus étrange qu’il se soit précipité ici. Il était en train de discuter de quelque chose avec mon père.

« Plus de dix vaisseaux pirates des cieux, vous dites !? Le vaisseau des Roseblades est-il indemne ? » demanda mon père.

« O-Oui ! Les chevaliers de leur vaisseau sont sortis en armure et ont fait un atterrissage d’urgence dans notre port. Tous les navires de l’ennemi sont à leur poursuite, donc les Roseblades ont demandé notre aide. »

Le visage de mon père s’était assombri. Une baronnie paumée comme la nôtre avait très peu de navires de guerre à sa disposition. Le coût d’entretien d’un seul vaisseau de guerre était astronomique. Notre richesse croissante nous avait permis d’en acheter quelques-uns récemment, mais cela ne nous laissait que trois navires de guerre. S’opposer à ces pirates avec un tel nombre était de la folie. Malheureusement, c’était la Maison Roseblade qui demandait notre aide, nous serions en mauvaise posture plus tard si nous refusions.

Alors que mon vieux père était confronté à la plus difficile des décisions, je m’étais approché et j’avais dit : « Donne-moi l’emplacement et je vais y aller avec l’Einhorn pour les aider. »

Mon père s’était retourné pour me faire face, sa mâchoire s’était effondrée de surprise. « Léon ? Tu peux vraiment t’occuper de ça ? » Il savait parfaitement à quelle vitesse Einhorn pouvait agir, mais il hésitait tout de même pour une raison obscure. « Non… non, ne faisons pas ça. Pour l’instant, nous devons rassembler des hommes et faire les préparatifs au port. »

« Compris, monseigneur. » Le fonctionnaire s’était précipité hors de la maison sur l’ordre de mon père.

J’avais piétiné après mon père. « Pourquoi as-tu dit non ? Ce serait plus rapide pour moi d’y aller ! »

« Fais un peu plus attention à ce qui t’entoure avant de te porter volontaire », avait-il grommelé. Il avait jeté un coup d’œil par-dessus mon épaule, puis il était sorti de la maison en courant.

Je m’étais retourné pour trouver Livia debout derrière moi.

« Vas-tu encore te battre ? » demanda-t-elle d’une voix inquiète. Ses yeux étaient fixés sur le sol.

« Livia ? Ne t’inquiète pas, tout ira bien. J’ai Luxon avec moi, et l’Einhorn n’aura aucun problème à abattre quelques pirates. Et Arroganz est à bord. J’ai ça dans la manche. »

Elle avait relevé son visage, son expression trouble et impénétrable. « Ne m’as-tu pas dit que tu te reposerais… ? »

« Eh bien, oui, mais Mlle Deirdre… »

Un bruit de pas résonna autour de nous, Anjie arriva en courant avec Miss Clarisse et Luxon.

« Léon, ne pars pas », déclara Anjie. Se précipiter ici l’avait laissée à bout de souffle. « Ma maison et les Atlees ont des navires dans le port, quatre à eux deux. Si les nôtres rejoignent les forces des Bartforts sur le terrain, nous devrions nous en sortir. »

Elle n’était pas la seule à ne pas vouloir que je sois impliqué. Miss Clarisse avait aussi rapidement pris la parole pour apporter son soutien à Anjie.

« Les Roseblades sont une maison forte. Ils ne perdront pas facilement face à certains pirates. Et comme Anjelica l’a dit, les Atlees vont intervenir pour aider. Tu restes ici et tu te reposes. »

« Non, je vais sortir. Ça ira plus vite avec moi là-bas », avais-je dit.

Les maisons Redgrave, Atlee et Roseblade — cette dernière étant déjà en train de combattre les pirates — étaient parmi les plus importantes du Royaume de Hohlfahrt. Ils prenaient un soin particulier à s’assurer que leur puissance militaire était à la hauteur, donc je n’avais aucun doute sur leur fiabilité au combat. Cela ne changeait rien au fait que ma présence signifiait que nous pouvions mettre fin à tout cela beaucoup plus facilement.

« J’ai causé beaucoup de problèmes à Miss Deirdre et à sa sœur. C’est le moins que je puisse faire pour arranger les choses », avais-je dit.

« Ne bouge plus, imbécile ! »

Au moment où Anjie avait essayé de m’attraper pour que je ne puisse pas partir, une voix avait retenti dans le couloir, suivie de pas de tonnerre. Nicks me chargeait. Il m’avait attrapé par le col de ma chemise et m’avait poussé contre le mur.

« Nicks !? » J’avais haleté de surprise.

Ses sourcils s’étaient froncés et il m’avait regardé fixement. « Léon, fais-moi une faveur. J’ai besoin de ton aide. »

« Hein ? Euh, mais, je suis sur le point de partir dans mon vaisseau — . »

« C’est mon tour. Je vais m’assurer que Mlle Dorothea et les autres soient en sécurité… mais je veux que tu me prêtes ton navire. »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

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