Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 7 – Chapitre 8 – Partie 1

+++

Chapitre 8 : Les liens familiaux

Partie 1

Alors qu’il était assis sur le trône dans le Temple de l’Arbre Sacré, Serge était de plus en plus agité. Il ne savait toujours pas où se trouvait Lelia. Il savait qu’elle était avec Léon et son équipage, mais il ne savait pas non plus où se trouvait Léon. Des navires aériens étaient apparemment arrivés du Royaume, mais le brouillage de Luxon empêchait toutes les tentatives d’Ideal de glaner des informations exactes. « Je vais devoir faire tomber ce bâtard et ramener Lelia. »

Incapable d’attendre plus longtemps, il se leva de son siège au moment où Ideal entre dans la pièce. Son humeur massacrante n’avait pas disparu depuis que Serge l’avait accusé d’être un menteur. « L’Einhorn dirige une flotte de trente navires vers nous, » annonce-t-il. « Lady Lelia est logée dans le vaisseau jumeau de l’Einhorn. J’ai confirmé que Louise est aussi avec elle. »

« Ils viennent ici ? Essaient-ils de récupérer Albergue, hein ? »

« Non. Leur objectif apparent est de récupérer Yumeria. Pendant ce temps, ils ont déplacé Lady Lelia vers leur dirigeable blanc et le font rester derrière leur force principale. Faites attention lorsque vous vous lancerez dans la bataille. »

Serge trouvait un peu suspect la façon dont le robot avait recueilli des informations aussi détaillées, en particulier compte tenu de la façon dont Luxon avait perturbé leurs tentatives de le faire jusqu’à présent, mais il avait choisi de l’ignorer. Lelia avait la priorité sur ce qui se passait avec Ideal. « Parfait. Ce sera une bonne occasion d’en finir avec ce bâtard une fois pour toutes. J’ai hâte de voir la tête d’Albergue quand je lui montrerai les cadavres de Léon et Louise. »

Serge avait quitté la pièce de bonne humeur. Ideal l’avait regardé partir en silence.

 

☆☆☆

 

Lorsque Serge était arrivé dans leur hangar à navires, il avait trouvé toutes sortes de personnes qui l’attendaient — des chevaliers, des soldats, des aventuriers et même des mercenaires, chacun étant doté d’un écusson de rang inférieur. Tous les chevaliers qui possédaient de telles armoiries avaient reçu une armoirie légèrement plus forte et avaient été nommés commandants de peloton. Quelques-uns avaient reçu les mêmes armoiries que celles que possédaient les Six Grandes Maisons. Ces individus avaient été nommés chefs de compagnie ou commandants de bataillon.

Les emblèmes que Serge avait attribuées à ces hommes permettaient d’augmenter encore plus la puissance de leurs Armures, bien qu’elles soient parfaitement solides sans ce coup de pouce. Ideal avait redessiné les Armures et augmenté leurs capacités. Tout comme Arroganz, la technologie utilisée pour les fabriquer dépassait de loin les capacités actuelles de n’importe qui dans le monde.

Le plus puissant de tous, cependant, était le Gier à quatre pattes de Serge. Serge se tenait devant lui et se tourna vers ses alliés. « Nous avons quelques idiots qui se dirigent vers nous. De vrais idiots qui pensent pouvoir nous affronter dans une bataille. Vous vous demandez probablement qui serait assez stupide pour faire ce genre d’erreur, hein ? Eh bien, je vais vous le dire : Léon Fou Bartfort, le Héros de Hohlfahrt qui a fait de notre patrie une véritable risée. Je pense qu’il est temps qu’il quitte cette scène. »

Le nom de Léon ne suscitait plus aucune crainte dans le cœur des pilotes présents, car ils possédaient désormais leurs propres blasons. Ils avaient perdu contre lui d’innombrables fois dans le passé, mais les choses avaient changé : ils avaient acquis une nouvelle puissance et croyaient en son potentiel. Ils étaient confiants qu’ils ne pouvaient pas perdre, et Serge partageait ce sentiment. Avec une Armure comme Gier, qui était supérieure même à Arroganz, il était convaincu qu’il pouvait mettre Léon à terre.

Je vais tourmenter cette ordure jusqu’à son dernier souffle pour s’être moqué de moi.

Si les deux s’étaient donnés à fond et que Serge avait perdu, il aurait été amer, mais il aurait pu l’accepter… mais Léon ne l’avait jamais traité une seule fois comme un véritable adversaire. Il avait fait semblant de perdre pour tromper Louise. Quand sa vraie force avait émergé, il n’avait fallu qu’un coup de poing pour mettre Serge à terre. Serge n’avait jamais été aussi humilié de toute sa vie. « C’est l’heure ! » avait-il hurlé. « Montrons à ces idiots désabusés du Royaume de Hohlfahrt ce dont la République est vraiment capable ! »

« Ouais ! » Ses soldats avaient répondu d’une seule voix, se précipitant vers leurs armures.

Serge était monté dans le cockpit de Gier. Il était considérablement plus grand que celui d’Arroganz et lui offrait beaucoup d’espace. Une fois qu’il s’était installé dans son siège et qu’il avait tenu les manettes de commande dans ses mains, l’écran devant lui s’était allumé et lui avait donné une vue de son environnement. L’image était si claire qu’il était difficile de croire qu’il regardait à travers un écran et non avec ses propres yeux.

Gier s’était lentement levé sur ses quatre pattes. Une lance était serrée dans sa main droite, et un énorme bouclier reposait dans sa main gauche. Bien que l’Armure ait été conçue pour ressembler à un centaure, elle évoquait aussi la vue d’un chevalier monté sur son cheval.

Peu à peu, le Gier s’éleva dans les airs, et les autres Armures produites en masse suivirent bientôt. Des centaines d’entre elles étaient en l’air assez rapidement, et elles avaient commencé à se rassembler en formation. Les dirigeables qu’Ideal avait construits se mobilisaient en même temps afin de pouvoir affronter l’ennemi dans la bataille.

« Viens et encaisse-le, ordure. Cet endroit sera ta tombe. » Serge se lécha les lèvres en regardant au loin la flotte d’Hohlfahrt qui approchait. Sa soif de vengeance brûlait plus fort que jamais. Il était comme un carnivore attendant sa proie.

L’ennemi ne possédait qu’une trentaine de vaisseaux, et chacun d’entre eux fonçait droit sur le Temple de l’Arbre Sacré sans plan de bataille élaboré. Les lèvres de Serge s’étaient retroussées à cette vue. « Vous n’êtes que des idiots, volant droit vers votre mort ? Nos gros canons peuvent très bien vous atteindre d’ici ! A tous les vaisseaux, commencez à tirer ! »

Au commandement de Serge, les canons des vaisseaux avaient tourné leur bouche de canon vers l’Einhorn. Ce n’était pas comme les précédents, montés sur le côté du vaisseau, c’était des tourelles rotatives. Elles n’étaient pas complètement automatiques, mais constituaient une avancée notable par rapport aux précédents vaisseaux de la République. Elles pouvaient tirer simultanément et recharger immédiatement en préparation d’un autre tir. Leur précision et leur vitesse surpassaient de loin toutes les armes que la République possédait auparavant, mais le plus grand avantage était leur large rayon d’action. Les vaisseaux eux-mêmes étaient plus rapides qu’avant, et beaucoup plus résistants. Ceux qui étaient à bord avaient de bonnes raisons d’être confiants dans leurs chances au combat.

Il ne fallut que quelques instants pour que les canons tirent et atteignent leur cible, enveloppant l’Einhorn dans un nuage de fumée, mais Serge n’allait pas s’arrêter là. « Encore ! Continuez à tirer ! Arrosez-les de munitions jusqu’à ce que vous soyez à sec. Donnez-leur tout ce que vous avez ! » La puissance écrasante dont disposait Serge l’avait rempli d’une telle euphorie qu’il avait les yeux injectés de sang lorsqu’il hurlait ses ordres. Il se représentait la vue de Léon et des autres, ensanglantés et malmenés, dans sa tête. Cela l’excitait au point de l’essouffler.

Il allait avoir un réveil brutal.

« Tch ! Je suppose qu’ils ne tomberont pas si facilement. »

Les courbures de l’Einhorn avaient traversé le rideau de fumée noire. Bien qu’il ait été légèrement endommagé par l’assaut, il était encore en parfait état de marche.

« Gardien, » une transmission paniquée d’un des alliés de Serge le frappa. « L’ennemi se dirige vers nous ! »

La qualité des pilotes employés par Serge était plutôt médiocre. La majorité d’entre eux étaient des amateurs plutôt que des soldats bien entraînés.

« Calmez-vous. Nous avons l’avantage du nombre. Tant que vous les encerclez et les frappez, il n’y a rien à craindre. Il est grand temps qu’ils envoient leurs armures, alors allons-y et rencontrons-les ! »

Serge s’attendait à ce que les vaisseaux ennemis ralentissent et qu’ils déploient leurs armures pour le combat, mais à sa grande surprise, l’Einhorn avait maintenu sa vitesse maximale et avait foncé en plein milieu de la flotte rebelle de Serge.

« Sont-ils complètement idiots ? »

Le Temple de l’Arbre Sacré se profilait derrière Serge et ses hommes. Yumeria était à l’intérieur — la fille que Léon et les autres étaient venus sauver. Courir tête baissée à travers une armée pour y arriver était insensé. Bien que, comme Serge se le rappelait, Léon avait fait exactement la même chose quand il était venu sauver Louise auparavant.

« Je suppose que les Hohlfahrtiens sont une bande de sangliers imprudents qui chargent aveuglément dans la bataille. » Serge soupira, exaspéré et agacé. Il manœuvra Gier hors de la trajectoire de l’Einhorn puis il émit une nouvelle vague d’ordres.

L’Einhorn avait traversé un peloton d’Armures des rebelles dont les pilotes étaient trop assommés pour fuir ou agir. Il avait percuté tous les vaisseaux qui n’avaient pas réagi à temps, les mettant hors d’état de nuire alors qu’il se dirigeait droit vers le temple. Puis, sans prévenir, il vira à droite et changea de cap. Le vaisseau avait alors perdu tout son élan et s’était écrasé sur le sol juste devant le temple, projetant des nuages de poussière. Une fois que le vaisseau s’était posé en toute sécurité — si on peut appeler cela un atterrissage — l’écoutille du hangar s’était ouverte et un certain nombre d’Armures en étaient sorties. Serge les avait toutes vues auparavant : blanche, verte, bleue, rouge et violette. Cette fois, cependant, il y en avait une autre parmi elles, de couleur grise et noire. Arroganz.

Les yeux de Serge s’étaient ouverts en grand. Il avait saisi la boîte métallique qu’il avait emportée avec lui dans le cockpit et en sortit une aiguille. C’était un amplificateur de force qu’Ideal avait spécialement préparé pour lui. Il offrait une grande puissance sans se soucier de la tension qu’il imposait à l’utilisateur.

« Je t’ai enfin trouvé, espèce de bâtard pourri ! » Serge hurla en enfonçant l’aiguille dans sa peau et en injectant le médicament dans son sang. Ses yeux se révulsèrent après quelques secondes, mais bientôt son corps se calma et il redevint normal. Il y avait quand même des effets secondaires notables : Une quantité anormale de sueur perlait sur sa peau, et le blanc de ses yeux commençait à se remplir de sang.

« Ce truc marche vraiment… il est bien plus puissant que la merde que j’utilisais avant. Mes sens sont tellement plus aiguisés maintenant. La douleur ne compte plus ! » Pleinement alimenté, Serge avait foncé vers Léon et les autres afin de les poursuivre. Ils se dirigeaient déjà vers l’intérieur du temple. « J’ai besoin que dix d’entre vous me suivent à l’intérieur ! Nous allons poursuivre l’ennemi et l’éliminer ! »

Comme il l’avait ordonné, seulement dix Armures avaient suivi derrière lui. Le reste de l’armée rebelle défendant le périmètre du temple avait engagé les forces Hohlfahrtiennes restées à l’extérieur.

 

☆☆☆

 

Loïc prit la tête de l’unité alors qu’il était dans son Armure blanche tandis qu’Arroganz et les autres le suivaient de près. « Par ici ! »

Ils détruisirent tous les mécanismes de défense qu’Ideal avait mis en place au fur et à mesure qu’ils s’enfonçaient, mais ils furent accueillis par une Armure ennemie avant qu’ils aient pu couvrir une trop grande distance.

« Tch ! » Loïc fit claquer sa langue. Il se dirigea pour engager son adversaire, mais Greg l’écarta d’un coup de poing.

« Toi, reste en arrière. On va s’occuper de ça. »

« M-Mais attendez, je sais aussi me battre ! » protesta Loïc.

Les mots avaient à peine quitté sa bouche que Greg embrochait l’Armure ennemie avec sa lance. Le pilote était encore sain et sauf, heureusement, mais Greg avait arraché son arme avec une force brutale avant de repousser l’Armure d’un coup de pied.

« Les idiots qui pilotent ces choses pourraient être tes amis, tu sais ! » Greg lui avait répondu. « Tout ce que tu as à faire c’est de montrer le chemin. Ne t’occupe pas d’eux. » Aussi froides que soient ses paroles, il faisait ça par égard pour l’autre homme.

« … Merci, » marmonna Loïc. « Avec cela de côté — en supposant que ce que je vois est correct — alors il devrait être juste devant. »

Une énorme porte se trouvait devant eux. Chris passa devant les autres et la poussa, mais il fut acceuillit par une pluie de tirs. « Bon sang, ils étaient là à nous attendre ! »

Ideal avait préparé un certain nombre de tourelles automatiques pour servir de défense supplémentaire, et elles n’avaient fait aucun quartier en tirant sur les intrus. Arroganz avait foncé en avant et s’était occupée d’eux. Il n’avait eu qu’à poser sa main directement sur chacune d’elles et à libérer une onde de choc pour les désactiver.

« Arroganz, tu es trop téméraire ! » dit Chris.

Arroganz s’était retournée pour leur faire face et leur avait répondu : « Je vous l’ai dit, nous n’avons pas le luxe du temps de notre côté ! Vous êtes en train de fouiner un peu trop ! »

Jilk utilisait son fusil pour abattre les tourelles ennemies pendant que les autres se chamaillaient. « Tu aimes un peu trop causer des problèmes aux autres. »

« Je vais m’assurer que nous n’aurons pas d’ennemis venant de l’arrière, » dit Brad en prenant position à l’entrée de la zone.

Une fois qu’ils eurent fini de se débarrasser des défenses, et que la poussière et la fumée se furent dissipées, ils remarquèrent qu’une partie de l’Arbre sacré dépassait du mur de la pièce en face d’eux. Il avait littéralement fait partie du bâtiment. Il y avait une cavité au milieu où Yumeria était assise, entourée de racines, comme si l’arbre lui-même l’avait capturée. La bataille faisait rage autour d’elle, mais son visage restait vide.

Arroganz s’était approchée d’elle, mais il avait reçu un choc.

« Je vous remercie de ne pas vous approcher plus que ça, » dit Ideal en descendant du plafond, flanqué d’un certain nombre de tourelles. Sa voix robotique était remplie de mécontentement et il déclara. « Yumeria a un rôle à remplir. Je ne peux pas vous permettre de la prendre. »

« Tu n’as pas à nous dire ce que nous devons faire, sale kidnappeur ! » Greg lui avait gloussé dessus.

Son emportement en avait déclenché un autre chez Ideal. « Il est déjà assez répréhensible que des humains de bas étage comme vous aient osé s’aventurer si près de l’arbre sacré, mais non seulement vous ne comprenez pas votre inconvenance, mais vous vous en délectez. Vous êtes vraiment même inférieur à des déchets. »

+++

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire