Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 7 – Chapitre 6 – Partie 3

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Chapitre 6 : Révolution

Partie 3

« Tsk, tsk. Ce manoir est un vrai bordel. Je suppose que nous ne pouvons plus partir d’ici. »

À la suite d’une intense fusillade, les soldats ennemis — rebelles et miliciens du Saint Royaume de Rachel confondus — étaient effondrés sur le sol. Certains gémissaient de douleur, d’autres étaient inconscients. Nous avions utilisé des balles en caoutchouc non létales et des fusils à sommeil pour les combattre.

J’avais reposé mon fusil contre mon épaule en examinant mon environnement, puis Julian s’était précipité, mitraillette en main. « Nous avons fini de nous occuper des ennemis à l’extérieur. Il y en a qui ont réussi à battre en retraite. Je suppose que nous n’avons pas besoin d’aller les chercher, n’est-ce pas ? »

J’avais haussé les épaules. « Crois-tu vraiment qu’on a du temps à perdre à les pourchasser ? »

« Non, j’en doute. Je me disais juste que tu étais le genre de type qui nous dirait de les traquer et de les écraser. »

Julius avait vraiment cessé de retenir ses coups. Non pas qu’il l’ait fait pour commencer, mais il était plus brutal qu’avant..

« Bartfort, » dit-il. « Nous en avons assez fait. Il serait préférable de s’échapper maintenant. »

J’avais beau vouloir refuser sa proposition et lui dire la vérité — que le monde serait détruit si on laissait faire les choses — je ne pouvais pas, alors je préférais jouer la comédie.

« On ne peut pas. Vous êtes libres de prendre la fuite, mais je reste ici. »

« Mais pourquoi ? » demanda Julian. « C’est un problème que la République doit résoudre. Je ne vois aucune raison pour que tu t’en mêles. »

Lui et les autres ne comprenaient pas pourquoi j’étais si obsédé par la République. Ils ne savaient pas que je voulais fuir autant qu’eux. J’aurais été plus qu’heureux de prendre Noëlle et Miss Louise avec moi et de me diriger vers le Royaume, mais…

« S’il vous plaît, attendez ! » Kyle s’était assis sur le sol en face de nous et avait incliné sa tête en une révérence déférente. Ce n’était pas une coutume du Royaume d’Hohlfahrt de faire cela quand on s’excuse ou qu’on mendie de l’aide, il l’avait appris de Marie. Grâce à sa prosternation constante, l’habitude se répandait.

« Je vous en supplie ! Sauvez ma mère. Je vous en prie ! » Il suppliait désespérément, en partie parce qu’il savait maintenant que Mlle Yumeria était entre les mains de Serge.

Julian fronça les sourcils et secoua tristement la tête. « Kyle, je suis désolé de ce qui t’arrive. Ce serait une chose si tous nos adversaires étaient humains, mais ils ont Ideal de leur côté. S’il est un tant soit peu aussi capable que Luxon, nous serions vraiment désavantagés. »

L’argument de Julian pour l’abandonner était parfaitement raisonnable. Cela n’empêchait pas Kyle de se frapper la tête contre le sol alors qu’il continuait à plaider sa cause.

« Je suis prêt à faire n’importe quoi. Si vous sauvez ma mère, je vous jure que je ne désobéirai pas à un seul ordre. Je corrigerais mon attitude… Je serai plus respectueux. Vous n’aurez même plus à me payer pour mon travail. Je continuerai à vous servir jusqu’à ce que j’aie remboursé cette faveur ! S’il vous plaît, s’il vous plaît… sauvez ma mère ! Je vous en prie… Je vous en supplie ! » Il éclata en sanglots.

Le visage de Julian s’était déformé. Il avait de la peine pour ce garçon. Mais quand il tourna son regard vers moi, son visage se durcit, comme s’il me suppliait d’entendre raison. « Nous avons fait tout ce que nous pouvions. Bartfort, je rentre chez moi, et je t’emmène. »

« Je crains que non », avais-je dit.

« Pourquoi pas ? »

J’avais aidé Kyle à se lever. Sans l’arrogance ou le courage de façade, il avait l’air de l’enfant sans défense qu’il était vraiment. Je ne pouvais pas me résoudre à l’abandonner, en partie à cause de la culpabilité que je ressentais de ne pas avoir été un meilleur fils pour mes parents dans ma vie passée. C’est pourquoi je devais sauver Mlle Yumeria. C’est tout ce qu’il y avait à dire.

« Arrête de pleurer, » je l’avais grondé. « Il n’y a pas de temps à perdre en larmes si nous voulons sauver Mlle Yumeria. »

« Hein ? » Kyle avait levé les yeux vers moi, choqué, le visage couvert de larmes et de morve.

« C’est déjà bien assez qu’il ait l’audace de s’appeler un roi, mais ensuite il est allé nous voler notre précieuse Mlle Yumeria ? Serge s’en est vraiment pris à moi. Alors je vais t’aider. »

Julian plaça son visage dans ses mains et redressa la tête en arrière, consterné. « Es-tu fou ? Si la force de notre adversaire rivalise avec celle de Luxon, il est forcément bien plus redoutable que tous les adversaires que nous avons affrontés auparavant ! »

J’avais secoué la tête. « Crois-tu que j’étais tranquille pendant tout ce temps, à me tourner les pouces ? Luxon ! »

Luxon avait foncé vers moi en réponse à ma convocation. « Oui. Les capacités de fabrication d’Ideal surpassent les miennes. J’ai examiné les vaisseaux et les armures qu’il a produits, et j’ai le regret de dire que même les meilleures armes de la République n’ont aucune chance contre eux. L’ennemi a des armes supérieures. »

Le visage de Julian s’était décomposé. « Ils sont déjà plus nombreux que nous. S’ils nous dépassent à ce point en hommes, ils vont sûrement nous écraser. »

« Excusez-vous. Qui a dit que mon Einhorn et mon Arroganz avaient perdu face à l’ennemi ? » s’insurgea Luxon.

Julian avait senti de par notre confiance mutuelle que j’avais élaboré un plan pour sortir vainqueur. Il avait quand même demandé une confirmation. « Pouvez-vous vraiment gagner ? »

« À la condition qu’Ideal ne sorte pas son vaisseau principal. »

Oui, c’était le facteur décisif. Je n’avais aucune idée du sérieux avec lequel Ideal voulait prêter son aide à Serge, mais il n’avait pas encore déplacé son vaisseau principal. Ses objectifs n’étaient pas clairs, et cela me troublait plus qu’autre chose. « En parlant de ça, où est le vaisseau principal d’Ideal ? »

« À une bonne distance de la République. Il l’utilisait pour surveiller le mien, » dit Luxon.

« Alors, il est temps de lancer notre attaque. Nous allons ramener Mlle Yumeria. Kyle, juste pour que tu saches, je vais te mettre au travail. »

Kyle essuya ses larmes avec sa manche. « Compris ! »

Julian avait attrapé mon épaule. « Ne m’as-tu pas entendu ? Ils sont plus nombreux que nous. De plus, si Mlle Yumeria est vraiment leur prêtresse maintenant, elle sera sous haute surveillance. Tu ne peux pas penser que nous pouvons intervenir tout seuls !? »

« Quand ai-je dit que nous allions charger seuls ? Je te l’ai déjà dit, je me suis préparé à ça. »

Luxon leva les yeux au plafond. « Maître, il semble qu’ils soient arrivés. »

Nous étions sortis pour trouver Jilk et les autres déjà dans leurs armures, regardant un ciel parsemé d’un grand nombre de dirigeables.

« Est-ce l’ennemi !? » Julian avait couiné de peur.

Heureusement, comme il l’avait vite compris, ces navires battaient le pavillon du Royaume de Hohlfahrt. Parmi eux se trouvait un vaisseau presque identique à l’Einhorn : la Licorne.

 

☆☆☆

 

Mes amis et moi nous étions retrouvés sur le pont de l’Einhorn, où je me tenais devant eux, les bras écartés.

« Merci à tous d’être venus à mon secours quand j’en avais le plus besoin ! »

Ceux qui avaient répondu à mon appel étaient mes camarades de l’académie — héritiers de baronnies pauvres et autres. Leur présence témoignait de la bonne conduite que j’avais tenue, vraiment, aucun trésor ne pouvait se comparer à la valeur inestimable des incroyables amitiés que nous avions cultivées ensemble. Malheureusement, à peine Daniel et Raymond avaient-ils posé les yeux sur moi (pour la première fois depuis longtemps, d’ailleurs) qu’ils avaient commencés à brandir leurs poings dans ma direction.

« C’est toi le gros con qui nous a forcés à venir ici ! »

« Si tu n’avais pas menacé de nous enlever nos dirigeables autrement, nous ne serions même pas ici — souffre donc pour avoir obtenu ton aide ! Tu ne nous as pas laissé d’autre choix ! »

Les autres hommes semblaient tout aussi mécontents.

« Oui, ils ont raison. Sans ce maudit contrat, nous vous aurions laissé pour mort ! »

« Tu l’as dit. Ma famille m’a poussé à venir à cause de ce stupide contrat ! »

« Pourquoi nous mêlez-vous à cette rébellion étrangère ? » Un homme s’était écrié en se tenant la tête entre les mains, comme s’il regrettait tous les choix qu’il avait faits et qui l’avaient conduit ici.

Tout avait commencé parce que je leur avais offert gratuitement des dirigeables de pointe, il y a longtemps. C’était un système que je connaissais bien dans ma vie précédente : en échange d’un téléphone gratuit, vous étiez lié par un contrat de service de deux ans. J’avais repris ce même concept et l’avais appliqué à ces vaisseaux. La différence était que mon contrat n’avait pas de date d’expiration.

Bien qu’ils aient réussi à me porter un coup, l’homme compatissant et compréhensif que j’étais était plus que disposé à pardonner l’offense.

« Si vous voulez en vouloir à quelqu’un pour votre situation difficile, en voulez à vos anciens vous-mêmes pour avoir accepté le contrat pour ces vaisseaux, » avais-je dit. « Mais pour l’instant, obéissez aux conditions que je vous ai données et donnez-moi un coup de main. »

Julian secoua la tête avec dégoût, exprimant à la fois ce que lui et les autres ressentaient. « Tu es vraiment une ordure. »

« Oui, c’est assez sournois, » avait convenu Jilk.

Brad, pendant ce temps, se lamentait sur le sort de mes camarades de classe. « Cela pourrait signifier mettre la main sur les meilleurs dirigeables et armures qui existent, bien sûr, mais je ne vois pas beaucoup d’avantages si vous devez obéir à Bartfort. »

« Je n’arrive pas à croire que tu puisses être si cavalier en matière d’amitié, » cracha Greg.

Chris, qui avait trouvé le temps d’enfiler son pagne à un moment donné, secoua la tête en signe de sympathie. Mes camarades de classe avaient frémi d’horreur en le voyant, mais il ne faisait pas attention à leur dégoût. « On ne peut pas parler d’amitié quand votre relation est liée par un contrat. »

Ils pouvaient dire ce qu’ils voulaient (et ils le faisaient sûrement), mais ce qui comptait, c’était que nous avions une certaine force de combat de notre côté. « Nous avons trente dirigeables ici pour combattre avec nous », avais-je dit. « Pas de quoi se plaindre, n’est-ce pas ? »

Daniel s’était écrié : « Bien sûr que oui ! Pourquoi devrions-nous nous impliquer dans le conflit interne d’un autre pays !? »

« Et de tous les pays possibles, il fallait choisir la République, » dit Raymond, les yeux embués comme s’il était au bord des larmes. « C’est une puissance étrangère réputée pour être invaincue en combat défensif ! Si tu veux nous entraîner dans la bataille, choisis au moins ton adversaire avec sagesse ! Tu ne peux pas t’empêcher de chercher la bagarre avec tout le monde ! »

J’aimerais qu’il ne dise pas ça comme si j’étais une sorte de belliciste assoiffé de guerre qui veut du sang à tout prix.

« Je suis un pacifiste, vous devez savoir. C’est eux qui ont commencé, » leur avais-je rappelé.

« Un vrai pacifiste ne répondrait pas à une provocation par une bataille ! »

Alors que nous nous chamaillions entre nous, un petit navire avait accosté sur le pont. Anjie et Livia avaient rapidement débarqué.

« Léon ! »

« Monsieur Léon ! »

Les deux filles s’étaient précipitées vers moi et m’avaient pris dans leurs bras. J’avais entendu mes amis faire claquer leur langue en arrière-plan, preuve évidente de leur jalousie.

Mes fiancées étaient plus préoccupées par mon bien-être que par leur ego fragile. Anjie avait appuyé son front contre ma poitrine en m’enlaçant. « Tu nous inquiètes toujours autant. Dans quoi t’es-tu fourré cette fois-ci ? »

Si méfiant ! Ma dame, vous me blessez.

« Je n’ai rien fait, » lui avais-je assuré. « Mais il y a une rébellion en cours au sein de la République. Ou plutôt, je suppose que l’on pourrait dire qu’on pourrait dire une révolution ? »

La République n’avait aucun espoir de battre Serge puisqu’il avait Ideal de son côté, et comme Serge possédait maintenant l’emblème du Gardien, ils étaient dans une situation bien pire, les Six Grandes Maisons n’avaient aucun moyen de le combattre, lui ou son armée.

Anjie avait levé son menton et m’avait regardé. « Tu ferais mieux de nous mettre au courant de tout, et aussi… » Elle avait tourné son regard vers Luxon.

Livia semblait également sur les nerfs en le scrutant. C’est elle qui avait ensuite pris la parole et avait dit : « Lux, il y a quelque chose que j’aimerais te demander. »

« Oui ? »

« Tu… ne trahirais jamais Monsieur Léon, n’est-ce pas ? »

Je ne comprenais pas pourquoi elle demandait une telle chose maintenant. Et alors que j’étais préoccupé par ma confusion, Luxon m’avait regardé.

« Pour autant que mon maître soit suffisamment qualifié pour son rôle, alors je ne vois aucune raison de le trahir, » dit-il enfin.

« Attends une seconde. Cela implique que tu me trahirais si tu penses que j’ai des lacunes. »

« Correct. »

Sa réponse insupportablement honnête m’avait poussé à le prendre à deux mains. « Tu sais, je pense que tu aurais besoin d’un bon rafraîchissement sur ce qu’implique une relation maître-serviteur. »

« Je n’ai pas besoin d’une telle explication de ta part. D’ailleurs, n’as-tu pas des questions plus urgentes qui requièrent ton attention ? »

« Bien sûr que si ! Et j’aurais le temps de m’en occuper si tu n’étais pas constamment une épine dans mon pied ! »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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