Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 7 – Chapitre 3 – Partie 2

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Chapitre 3 : La fierté de la République

Partie 2

« Je vais vous expliquer la situation, » dit Ideal, en essayant de l’apaiser. « Vous devriez vous amuser à la fête avec Lord Émile. » Son but était apparemment de se présenter comme le serviteur toujours dévoué, prêt à s’occuper des affaires sans importance pendant qu’elle sortait et s’amusait.

« Ce serait très apprécié, Ideal, » dit Émile. « Oui… N’oubliez pas de vous excuser auprès du Comte Bartfort pour nous. Dois-je préparer un cadeau pour que vous l’emportiez ? »

« Ce serait très utile. »

Émile et Ideal discutaient joyeusement entre eux, ignorant complètement Lelia. Elle avait serré sa main en un poing et avait jeté son regard vers ses pieds. Clément la regardait, tout aussi vexé d’être impuissant à l’aider. La situation actuelle donnait l’impression qu’Émile était plutôt le maître d’Ideal.

« Serge n’a toujours pas été retrouvé », avait-elle marmonné dans son souffle. « Et maintenant, une autre connaissance a également disparu. Même si j’allais à une fête, je ne m’amuserais pas du tout. »

Émile s’était rapproché d’elle et l’avait prise par les épaules. « Veux-tu dire que Serge est si important pour toi ? » Son expression s’était déformée par la tristesse.

« N-Non, ce n’est pas ce que je… »

Émile secoua la tête et l’interrompit avant qu’elle ne puisse terminer. « C’est bon. Je sais que vous étiez plus qu’amis tous les deux, et je n’ai pas l’intention d’évoquer le passé maintenant. Mais laissons Ideal et les autres s’occuper de cette question. Il n’y a pas grand-chose que vous ou moi puissions faire de toute façon. Il ne reste plus qu’à attendre. »

Il avait raison. Lelia n’avait pas d’autre choix que de rester à l’écoute des nouvelles. Elle savait qu’elle ne pouvait rien faire de plus que ce qu’Ideal faisait déjà.

Mais pourquoi en est-on arrivé là en premier lieu ?

À contrecœur, elle a hoché la tête, acceptant l’offre d’Émile.

 

☆☆☆

 

À peu près au même moment, dans l’installation souterraine située dans le quartier des entrepôts, de jeunes nobles et soldats se réunissaient. Tous les aristocrates présents avaient un rang bien inférieur à celui des Six Grandes Maisons et de leurs alliés. Les soldats étaient de jeunes officiers passionnés qui étaient furieux de voir à quel point la République avait été veule ces derniers temps. Certains étaient à la fin de leur adolescence, d’autres au début de leur vingtaine, et ils étaient nombreux. Tous regardaient Serge alors qu’il montait sur la scène qui avait été préparée pour lui.

« Heureux de vous voir tous ici. »

En voyant les vaisseaux de guerre et les armures alignés à l’intérieur du bâtiment, tous les hommes étaient impatients. Ils gardaient la bouche fermée puisque Serge parlait, mais leurs yeux débordaient de détermination avide.

« Je ne vais pas faire un discours ennuyeux, » dit Serge. « J’ai l’intention de détruire la République telle que nous la connaissons actuellement et de la reconstruire. Et pour cela, j’ai besoin de votre aide. »

Beaucoup semblaient impatients de commencer en regardant les armes qu’Ideal avait préparées, mais un grand nombre d’entre eux étaient mal à l’aise.

Un jeune homme, qui était à la fois un soldat et un noble, leva la main. « Je comprends que vous avez les armes dont nous avons besoin pour commencer cette insurrection, mais vous devez réaliser l’évidence : il est bien trop dangereux d’aller au combat contre des nobles de haut rang qui ont la bénédiction de l’Arbre Sacré. »

La raison pour laquelle la République s’enorgueillissait d’être invaincue dans les batailles défensives était précisément due à la bénédiction fournie par l’Arbre Sacré. Aussi passionnés que soient ces jeunes hommes, même eux hésitaient à l’idée d’affronter des aristocrates de haut rang dont les bénédictions dépassaient les leurs.

Serge leva sa main droite en l’air. « Vous n’avez rien à craindre. J’ai ceci. »

Les hommes avaient d’abord été dédaigneux. Ils savaient qu’il possédait un blason impressionnant comme les autres membres des Six Grandes Maisons, mais l’ennemi avait la même chose de son côté. Leurs suppositions avaient manqué de justesse, car l’emblème qui était apparu dans l’air derrière Serge brillait d’un vert pâle. C’était l’emblème du Gardien.

La foule s’était mise à murmurer lorsque Serge s’était éclairci la gorge pour expliquer. « On dirait que vous vous demandez tous pourquoi j’ai le blason du Gardien. Laissez-moi vous expliquer : C’est parce que j’ai une toute nouvelle prêtresse avec moi. Ideal ! »

Ideal, qui était censé servir aux côtés de Lelia, était apparu comme prévu.

« Je l’ai amenée avec moi, » dit-il. « Viens, montre à tous ton visage, Yumeria. »

Yumeria s’était avancée devant les jeunes hommes, vêtue de vêtements blancs sacrés. Elle ressemblait à un fonctionnaire d’église, belle et translucide, et sa vue avait incité l’auditoire à retenir son souffle en signe d’admiration. Son visage était dépourvu d’émotion et ses yeux vides de lumière, mais cet élément même lui conférait une aura étrangement envoûtante.

Elle avait la beauté d’une elfe. Ses longues oreilles effaçaient tout doute supplémentaire quant à sa lignée.

« Une elfe… »

« Pourquoi une elfe est-elle ici ? »

« Est-ce vraiment la prêtresse ? »

Les spectateurs s’attendaient à voir arriver un membre de la maison Lespinasse, ils avaient donc été naturellement choqués de voir une elfe à la place. Cependant, la beauté de Yumeria était suffisante pour les enchanter. Les hommes n’étaient pas les seuls à rougir en la regardant, les femmes aussi.

 

 

Serge jaugea leur réaction avant de se tourner vers l’homme qui l’avait interpellé plus tôt. « Toi là, celui qui a parlé il y a une seconde. Viens par ici. »

« O-Oui, monsieur. »

Tout le monde l’avait regardé en silence pendant qu’il était convoqué devant Yumeria. Serge lui ordonna de tendre sa main droite, et l’homme obéit, révélant un écusson de bas rang sur le dos de sa main. Yumeria avait couvert sa main dans la sienne. Une faible lumière enveloppa son écusson qui commença à se transformer.

« Qu’est-ce que c’est ? »

L’homme, comme beaucoup d’autres présents, était d’une maison noble mineure. Les autres n’avaient pas besoin de regarder sa main pour le savoir.

Les lèvres de Serge s’étaient retroussées et il avait posé une main sur le dos de l’homme, l’incitant à se diriger vers la foule. « Réjouissez-vous, car à partir d’aujourd’hui, chacun d’entre vous pourra utiliser les mêmes armoiries que les Six Grandes Maisons ! »

L’homme avait levé sa main en l’air pour la montrer à tout le monde, et c’était comme Serge l’avait dit — un écusson que seuls ceux au sommet possédaient. L’homme trembla de joie, et bientôt des voix dans la foule s’élevèrent pour demander leur tour.

« J’en veux un aussi ! »

« Dame Prêtresse, donnez-m’en un aussi ! »

« Nous pouvons gagner. Nous pouvons réellement purger tous ces nobles corrompus au sommet ! »

La ferveur des voix de la jeunesse était allée crescendo.

« Silence ! »

Le vacarme avait été instantanément étouffé par l’aboiement de Serge. Il baissa la voix et continua : « Nous allons écraser la République. Si vous acceptez de participer, je ferai en sorte que vous obteniez un emblème. Il y a une toute petite condition, cependant : vous êtes libre de tuer n’importe qui des Six Grandes Maisons si vous le voulez, mais posez un doigt sur les survivantes de la Maison Lespinasse et je vous ferai regretter d’être né. »

Les hommes avaient été décontenancés par cette instruction, ils avaient déjà Yumeria pour faire office de prêtresse. Il n’y avait plus besoin de la maison Lespinasse, n’est-ce pas ?

L’homme doté d’une nouvelle et puissante crête prit la parole. « Donc… vous voulez que nous assurions la sécurité de Lady Lelia et Lady Noëlle ? »

« Oui. »

« Compris. Cependant, j’ai entendu dire que Lady Noëlle reste avec les étudiants d’échange du Royaume. Comment comptez-vous vous y prendre avec elle ? » Son ton était plus poli et révérencieux maintenant, comme s’il avait accepté Serge comme son supérieur.

Les autres attendaient la réponse avec impatience. Mettre la main sur Noëlle signifiait affronter ces dangereux étrangers, et chaque homme dans la pièce voulait savoir ce que Serge prévoyait de faire avec le Comte Bartfort, qui avait causé à la République une peine sans fin pendant son court séjour. Quel genre de position Serge prendrait-il contre l’homme qui s’était moqué d’eux ?

Une ride s’était formée sur le front de Serge lorsqu’il annonça : « Nous allons les écraser jusqu’au dernier ! Mais ce rat de Bartfort est ma proie. Vous n’avez pas à vous inquiéter pour lui. »

Cette assurance avait suffi à convaincre toutes les personnes présentes de prêter serment d’allégeance.

 

☆☆☆

 

« Quel soulagement ! Tout s’est déroulé sans accroc », déclara Ideal.

Serge était retourné dans sa chambre, un espace exigu équipé d’un lit et de quelques bagages seulement. L’équipement d’exercice était éparpillé sur le sol, Serge avait renforcé ses muscles en préparation de son combat contre Léon.

« Il y a beaucoup de gens dans ce pays qui ont des problèmes avec le système actuel, et je ne parle pas seulement des nobles et des soldats. Si nous pouvons faire appel à des aventuriers et des mercenaires, nous aurons une armée prometteuse, » répondit Serge.

« C’est très rassurant de vous entendre dire ça. »

« De toute façon, es-tu sûr de pouvoir livrer les fournitures dont nous avons besoin ? »

Ideal avait bougé son corps de haut en bas comme un signe de tête improvisé. « Bien sûr. Je suis un vaisseau de transport après tout, donc l’intérieur de mon vaisseau est équipé d’une usine. Il me faudrait moins d’un an pour fabriquer des centaines de dirigeables simples que les gens de cette époque emploient. » Ideal était en effet responsable de toutes les armes que Serge et les autres possédaient.

« Mais ça veut dire que cette sale ordure peut faire la même chose, non ? Depuis que ton petit copain est allé s’allier à Bartfort. »

« Luxon possède également une usine, certes, mais mes capacités de production dépassent de loin les siennes. De plus, les vaisseaux et les Armures que j’ai créés sont supérieurs à leurs homologues modernes. Ils ne résisteront peut-être pas à Arroganz, mais la plupart des ennemis n’auront aucune chance contre eux. »

« Ah oui ? Alors il ne reste plus qu’à trouver assez d’hommes pour les faire fonctionner, » dit Serge.

« Correct. »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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