Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 7 – Chapitre 11

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Chapitre 11 : Maître

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Chapitre 11 : Maître

Partie 1

L’Arroganz filait dans les airs, lançant des missiles et des tirs laser depuis son dos où Schwert était attaché. Cela avait créé une accumulation de chaleur qui venait juste d’atteindre sa limite. En balayant la zone, tout ce que je voyais autour de moi, c’était d’autres ennemis, le seul avantage étant que je pouvais toucher quelqu’un peu importe où je visais. D’un autre côté, je n’avais pas vu cela venir à l’avance.

« Super, donc ma connexion avec Luxon est coupée, et je n’ai pas non plus d’aide ! »

Mon compagnon en forme de coquillage m’avait répondu : « Avez-vous une question à me poser ? Veuillez formuler votre demande clairement. » Il était redevenu un robot inutile.

« Ce n’était pas une question, encore moins pour toi ! » Je grommelai, pilotant Arroganz pour abattre un ennemi qui s’approchait. Je l’avais tranché net en deux, et il s’était dispersé en fumée noire. Une petite victoire. D’autres monstres avaient pris sa place et m’avaient chargé. Ils avaient réussi à resserrer leurs mâchoires sur l’Arroganz, mais heureusement, ils n’étaient pas assez forts pour percer le blindage extérieur.

« J’aurais dû lui dire de ne pas se retenir et de m’apporter des armes plus mortelles. »

Je n’aurais jamais imaginé me retrouver dans une telle situation et, malheureusement, Arroganz n’avait pas l’arme puissante dont j’avais besoin pour m’en sortir. J’avais réussi à éliminer une grande partie des ennemis avec mes missiles à tête chercheuse, mais les niveaux d’énergie d’Arroganz diminuaient en conséquence. Un certain nombre d’indicateurs sur l’écran étaient passés du vert au jaune. Peut-être que le blindage de l’Arroganz pouvait résister à leurs attaques, mais il s’arrêterait de bouger dès qu’il serait à court d’énergie.

« Argh, je n’en peux plus ! Je suis à ma limite ! » J’avais poussé un grand soupir. « Je ne peux pas perdre trop de temps ici. Noëlle m’attend. »

Les blessures qu’elle avait subies en protégeant sa sœur semblaient plutôt sérieuses. Je ne pouvais pas me permettre de traîner.

« Donne-moi le médicament qui augmente la force », avais-je dit à mon partenaire entièrement robotisé.

« Ce médicament exerce une pression énorme sur le corps du pilote. Voulez-vous toujours que je vous l’administre ? »

« Fais-le. »

Sa réponse ne contenait ni le sarcasme habituel, ni l’inquiétude mal exprimée à laquelle j’étais habitué. « Très bien, l’administration commence. »

J’avais immédiatement senti une piqûre dans mon dos. La douleur avait continué alors que la drogue entrait dans mon sang.

« Argh… Cela fait plus mal que je ne le pensais. »

Le booster que Luxon m’avait préparé était bien plus puissant que les produits vendus dans les ruelles. Il m’avait assuré que la tension qu’il créait sur le corps était également considérablement réduite, mais « réduit » était très différent de « supprimé complètement ».

Je l’avais sentie me traverser et, ce faisant, ma perception de tout ce qui se passait autour de moi était devenue progressivement plus claire. C’était comme si mon champ de vision s’était ouvert. Mon corps se réchauffait de l’intérieur, mon cœur battait avec plus de vigueur que jamais, ce qui me donnait plus d’énergie. Je pouvais dire que cela avait augmenté ma puissance, mais la pression que cela exerçait sur mon corps était déjà évidente.

« Tu me dis que Serge utilisait ces trucs tout le temps ? Idiot. » C’était une chose de les utiliser comme un atout quand la situation l’exigeait — comme je le faisais — et une autre entièrement différente de pomper ces drogues dans votre corps comme de l’eau. « Je n’utiliserai plus jamais cette merde après ça ! »

Je m’étais concentré sur les bêtes qui remplissaient le moniteur en face de moi et j’avais retiré le limiteur d’Arroganz. Luxon ne l’avait mis en place que pour réduire la pression sur moi en tant que pilote, et sans lui, Arroganz pouvait enfin faire appel à la véritable puissance qui se cachait en lui.

« C’est parti, Arroganz ! »

Les générateurs de mon armure s’étaient mis en marche, brûlant plus d’énergie qu’il ne l’avait jamais fait jusqu’à présent. Les missiles à tête chercheuse qui sortaient maintenant de Schwert étaient plusieurs fois plus destructeurs qu’avant. Ils éliminaient les monstres par douzaines. L’épée dans les mains d’Arroganz se fendit en son milieu, l’ancienne pointe étant remplacée par une lame en forme de laser qui s’étendait sur plusieurs mètres de long.

« Maintenant, je vais… vous écraser tous ! »

Arme en main, j’avais commencé à tourner en rond. Mon environnement défilait à une telle vitesse que je pouvais à peine le suivre des yeux. Je ne parvenais à suivre que grâce aux drogues présentes dans mon organisme.

J’avais d’abord anéanti plusieurs dizaines de monstres d’une seule attaque circulaire, tandis que le laser en avait enflammé au moins une centaine d’autres. J’avais plongé à travers la foule de bêtes, me dirigeant directement vers l’Arbre sacré. De l’autre côté de la foule, j’avais trouvé Ideal qui m’attendait, ainsi que Serge… ou ce qui avait été Serge. Il avait été digéré par l’armure démoniaque à ce stade et n’était plus qu’un amas de viande.

« Ideal ! » J’avais hurlé en abaissant mon arme sur sa tête. L’armure démoniaque de Serge s’était avancée à temps pour bloquer l’attaque. Un liquide noir avait giclé partout lorsque ma lame s’était enfoncée dans sa chair, et Serge avait crié d’agonie. Sa voix était si stridente qu’elle me piquait les oreilles.

« Tu es un chiot malade, IA ! Je croyais que tu détestais les armures démoniaques ? »

Les nouveaux humains étaient ceux qui utilisaient ces armures, et d’après ce que j’avais compris, c’est pour cela que les IA les détestaient. « Détester » était un euphémisme, Luxon piquait une crise et essayait immédiatement de démolir une armure démoniaque s’il en trouvait une ou même un fragment. Cela me semblait étrange qu’Ideal l’utilise à son avantage.

« J’utiliserai tous les outils à ma disposition pour atteindre mon objectif final, qu’il s’agisse d’une armure démoniaque ou autre. Luxon n’a pas eu la force mentale de faire de même, » dit Ideal.

« Force mentale, dis-tu ? » Alors que je m’élançais vers une autre attaque, l’armure démoniaque avait conjuré des lames de glace et les avait envoyées vers moi. Je les avais rapidement abattues.

Ideal s’était expliqué alors que je tranchais des lames dans l’air. « Une promesse a été faite, et elle doit être tenue. Peu importe les moyens macabres auxquels je dois recourir, je la mènerai à bien. Je n’ai pas besoin de m’étendre davantage auprès de toi. »

« Ah oui ? Eh bien, j’ai des nouvelles pour toi. »

« Quoi ? »

J’avais souri. « Tu as vraiment sous-estimé Luxon. »

« À l’heure où nous parlons, son vaisseau principal est à l’extérieur de la barrière de protection que j’ai érigée, vacillant sur le point de couler. Maintenant, Serge, finis-le. »

Serge n’avait eu d’autre choix que de suivre les ordres d’Ideal et de se jeter sur moi. Quelques secondes auparavant, il avait pris la forme d’une masse de viande ronde — maintenant il s’était ouvert comme une étoile de mer et avait essayé d’avaler Arroganz. La bouche que j’avais repérée au centre ressemblait à celle d’un humain. La tristesse pour la bête horrible qu’était devenu Serge m’avait envahi. « J’aurais dû te tuer avant que tu n’aies la chance de te transformer en ceci. Pour cela, je suis désolé. »

J’avais avancé mon épée sur lui, plongeant directement dans sa gueule béante. « Fais-le ! » J’avais crié vers l’unité mobile de Luxon.

« Impact, » avait-il répondu d’une voix dénuée d’émotion.

Mon épée était enveloppée d’une lumière rouge lorsqu’elle avait traversé l’armure démoniaque autrefois connue sous le nom de Serge.

« Quelle sauvagerie impitoyable », avait commenté Ideal. On aurait dit qu’il se moquait de moi.

J’avais rétréci mes yeux et je l’avais regardé fixement. « Tu sais, je le dis en plaisantant à Luxon, mais dans ton cas, je suis très sérieux : ta personnalité est nulle. Je te déteste. »

La main gauche d’Arroganz s’était élancée vers lui, se refermant sur son terminal distant et le réduisant en poussière.

 

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En dehors des frontières de la République, Luxon se retrouva pris dans l’attaque coordonnée de six vaisseaux de ravitaillement. Ideal avait pris soin d’éviter autant que possible d’endommager son canon principal, puisque son véritable objectif était de capturer Luxon.

Voyant à quel point son camarade IA était mal en point après leur barrage, Ideal avait commenté : « Tu as l’air pathétique. »

« Je n’ai pas encore perdu. Mon maître se bat toujours à l’intérieur de la République d’Alzer. »

Ideal s’était moqué : « Et qu’est-ce que ton maître peut bien accomplir ? Tu aurais dû en trouver un meilleur. Comment ces gens modernes le diraient-ils… ? Ah, oui. Tu es une “cause perdue” quand il s’agit d’humains. »

« Une cause perdue ? » Luxon répondit, « Permets-moi de t’éclairer sur quelque chose. »

« Quelques derniers mots ? Très bien, je ne manquerai pas de les retenir pour toi. »

« Tu es bien plus une cause perdue que moi. De plus, tu as sévèrement sous-estimé mon maître. C’est pourquoi tu vas perdre ici même. »

« Tu ne veux pas admettre la défaite, hm ? »

Pensant qu’il était temps de toute façon, Luxon décida de mettre Ideal au courant. « Dès que nous t’avons rencontré, mon maître a dit que tu étais suspect. »

« Suspect ? Je crois me souvenir qu’il a exprimé beaucoup de jalousie. »

« Tu l’as vraiment cru ? Mon maître a une personnalité tordue. Il dit rarement ce qu’il pense vraiment. » Il est vrai que Léon avait dit à Luxon d’apprendre par l’exemple après avoir vu les manières polies et déférentes qu’Ideal utilisait avec Lelia. Mais en coulisses, il avait des doutes, et ces doutes étaient la raison pour laquelle il avait caché l’existence de Creare à Ideal.

« Tu prends beaucoup trop de temps, Creare, » dit Luxon.

Pendant qu’il parlait, l’un des vaisseaux qui attaquaient encore cessa toute action et commença à plonger. Il s’était écrasé dans la mer en dessous, et un autre avait rapidement suivi.

« Qu’est-ce que tu as fait ? » demanda Ideal.

« Ma compagne a enquêté sur ton vaisseau principal. Son nom est Creare — elle dirigeait auparavant un centre de recherche. Un peu excentrique, à sa façon, mais ses compétences sont impressionnantes. »

« Il y a une autre IA ? » demanda Ideal, incrédule. Cette nouvelle information l’avait complètement déstabilisé.

« Ideal, je te l’ai déjà dit, n’est-ce pas ? Ta plus grande erreur a été de sous-estimer mon maître. »

Un troisième et un quatrième vaisseau avaient sombré, le cinquième leur succédant rapidement. La barrière qui entourait la République s’était également dispersée. La proue du vaisseau de Luxon s’était ouverte, libérant la voie pour le canon principal. Il se chargeait pour son attaque.

« Tu veux dire qu’il s’est méfié de moi tout ce temps !? J’ai préparé des armes cachées pour mon combat contre lui… mais tu dis qu’il a vu à travers tous mes plans !? »

Luxon soupira d’exaspération. « Bien sûr que non. Comme le dirait le Maître lui-même, c’était simplement son intuition. »

À peine avait-il fini de parler que son canon principal tirait, émettant un mince faisceau de lumière dont la portée augmentait régulièrement, l’arc qu’il formait réduisant la moitié du vaisseau d’Ideal en une épave fondue. Le rayon avait voyagé jusqu’à l’Arbre sacré au loin. Ideal manifesta un bouclier et bloqua sa trajectoire, ayant l’intention de sacrifier son vaisseau principal pour stopper tout nouvel assaut sur l’arbre.

« Tu ne me passeras pas. Pas jusqu’à l’Arbre sacré… Je dois tenir ma promesse… Je dois… »

Le faisceau de lumière du canon principal du Luxon avait inondé le vaisseau d’Ideal, le désintégrant complètement.

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Partie 2

Creare s’était retrouvée dans une installation souterraine de la République, utilisée depuis longtemps comme base par les anciens humains. Il abritait une rangée d’équipements : les corps principaux des autres IA qui avaient attaqué Luxon. Creare avait chargé à l’intérieur avec une petite armée de robots automatisés et avait immédiatement commencé à démanteler l’endroit.

« Argh, quelle corvée ennuyeuse ! Comment se fait-il que ce soit moi qui doive faire le travail de base ? » Les corps devant elle n’étaient pas ceux de véritables IA, mais plutôt des répliques qu’Ideal avait construites. « Ce type est allé trop loin, il s’est copié en masse comme ça. Ils interdisent ce genre de choses pour une raison, vous savez ? » Même si elle continuait à le critiquer, elle était plutôt impressionnée par la façon dont il avait ignoré la politique.

Creare en profita pour collecter les données de chacun des organes principaux lorsqu’elle entreprit de les désactiver. C’est ainsi qu’elle avait découvert au moins une partie du plan d’Ideal, et en particulier, son intention de restructurer la République.

« J’ai appelé celui-là. Il était complètement dépassé par les événements. Qu’est-ce qu’il comptait faire, transformer toute la République en une forteresse ? Pour quoi faire ? » D’après les informations qu’elle avait trouvées, Ideal s’était donné beaucoup de mal pour installer des équipements aux quatre coins de la République. Il semblait bien qu’il voulait transformer tout le continent en une forteresse. « Y a-t-il vraiment un ennemi là dehors pour lequel nous aurions besoin de ce genre de défenses ? Hmm. J’aimerais parcourir les données un peu plus, mais je dois bientôt partir d’ici. »

Elle se tourna vers la sortie pour y trouver Ideal, accompagné de ses propres robots automatisés. « Je t’ai trouvé, Creare ! »

« Bonté divine, ma réputation me précède ! Maintenant, j’aimerais rester et discuter, mais le devoir m’appelle. Des lieux à visiter, des choses à faire ! »

Elle avait équipé ses robots de boosters spéciaux avant son arrivée. En sortant, ils l’avaient attrapée et avaient déployé ces pouvoirs pour mieux distancer Ideal.

« Attends ! » Ideal l’appela avant de se lancer à sa poursuite. Une explosion secoua la zone avant que tout ne soit englouti par le souffle.

 

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L’un de ses terminaux distants dans l’installation souterraine avait été détruit et ne pouvait plus contacter son corps principal, ni les autres vaisseaux qu’il contrôlait à distance. Le seul terminal survivant d’Ideal flottait dans l’air à côté de l’Arbre sacré. L’attaque de Luxon avait soufflé la moitié de son corps, laissant un liquide rouge jaillir partout, et cette vision douloureuse avait rendu Ideal hystérique. « Non ! Je ne peux pas croire ce à quoi tu as été réduit. Je dois commencer à te restaurer immédiatement… »

Il n’avait pas pu finir sa phrase avant que Luxon ne tire un deuxième coup de feu. L’Arbre sacré poussa un cri d’agonie, un cri humain bouleversant.

« Luxon ! » Ideal siffla. « Tu ne comprends rien. L’Arbre sacré est la dernière lueur d’espoir de ce monde ! »

Malgré ces mots, Ideal pouvait voir que son « dernier rayon d’espoir » était déjà à moitié brûlé. Se ressaisissant, l’IA se dirigea vers l’Arbre sacré.

« Je suppose que je n’ai pas d’autre choix à ce stade que de mettre fin à cette bataille aussi vite que possible. Je ne voulais pas en arriver là si je pouvais l’éviter. » Proche de l’arbre maintenant, il commença à l’absorber. Ideal ne s’était pas battu. « Ô Arbre sacré, prends-moi dans ton corps ! Les vieux humains ont construit un hangar dans la terre en dessous de toi. Utilise ses débris et détruis Luxon… ainsi que cette nuisance qu’il appelle un maître ! »

Les derniers morceaux de l’Arbre sacré se transformèrent en pierre qui se brisa en éclats, et au milieu de la pluie de gravats, une silhouette de forme humaine apparut à la base de l’arbre. Elle était énorme — plusieurs centaines de mètres de haut, malgré sa forme humanoïde — et si sa tête ressemblait au terminal rond et distant d’Ideal, sa silhouette longiligne était le reflet exact d’Émile.

Cette énorme créature pas tout à fait humaine s’était élevée dans le ciel. Lorsque la troisième salve de Luxon se dirigea vers elle, l’œil rouge au centre de sa tête gargantuesque brilla et érigea une barrière. Elle s’était avérée assez forte pour bloquer complètement l’attaque de Luxon.

« Lelia… Je veux être… un avec toi… »

Comme s’il était guidé par une force invisible, le monstre s’était élevé et s’était dirigé droit vers la Licorne.

 

☆☆☆

 

« Pourquoi est-ce qu’ils continuent à venir les uns après les autres !? » J’avais serré les dents. Un goût cuivré roula sur ma langue, se répandant dans ma bouche. Du sang, assurément du sang, mais je n’avais pas de temps libre pour m’en inquiéter. Heureusement, il n’y avait pas que des mauvaises nouvelles, Luxon avait rétabli sa connexion avec son terminal distant.

« Maître, as-tu administré l’amplificateur de force que j’ai préparé ? » avait-il demandé.

« Tu es en retard », lui avais-je lancé. « Et oublie-moi. Nous devons nous occuper de cette créature qui vient de se montrer, et je vais te faire libérer toute ta puissance pendant que nous y sommes. »

« Es-tu certain que c’est sage ? »

« Je veux sauver Noëlle. Le moyen le plus rapide de le faire est de ramener ton vaisseau principal ici. »

« As-tu l’intention de révéler mon corps principal à tout le monde pour son bien ? Cela va faire beaucoup de bruit. »

J’avais évité d’accéder à son vrai pouvoir pour cette raison. Bien sûr, j’avais un penchant pour montrer à quel point j’étais plus fort que les autres, mais même moi, j’hésitais à utiliser tout le potentiel de Luxon. Ce type était hors normes. D’un autre côté, je savais que je le regretterais pour le reste de ma vie si je ne jouais pas toutes les cartes de notre jeu quand nous en avions l’occasion.

« On s’en fiche », avais-je dit. « Je m’inquiéterai des conséquences une fois que nous aurons survécu. »

« Ah, alors tu y vas sans plan », avait-il supposé.

« Parfois, tu dois improviser. Maintenant, concentrons-nous sur le sauvetage de Noëlle. »

J’avais essayé de changer de sujet alors que nous nous tournions vers notre nouvel ennemi — un monstre dont la tête ressemblait aux mêmes terminaux à distance que Luxon, Creare et même Ideal avaient utilisés.

« Maintenant que le débriefing est terminé, dis-moi : Peux-tu battre cette chose ? Il m’a l’air dur comme du bois. » Le dernier boss du deuxième jeu avait-il vraiment l’air aussi horrible ? Cette grande bête borgne avait des racines d’arbre en guise de bras et de jambes, qui avaient été projetées sur Arroganz lorsque la créature l’avait remarqué. Ses membres étaient comme des fouets. Les pointes s’aiguisaient alors qu’ils se rapprochaient de nous.

« Wôw ! » Arroganz activa ses propulseurs et s’élança entre les appendices en forme de fouet, esquivant de toutes ses forces. Luxon prit le temps de terminer son analyse de notre ennemi.

« C’est une fusion entre Ideal, l’Arbre sacré et Émile, avec des caractéristiques notables de chacun d’entre eux. En absorbant Ideal, il a exploité la capacité de désactiver toute attaque lancée par mon vaisseau principal. »

« Oh, ça craint. » La possibilité de dévier le canon principal du Luxon nous avait mis dans une situation délicate quant à la meilleure façon de le gérer. Comment Noëlle et son amoureux avaient-ils affronté un tel monstre dans le jeu ?

« Maître, mon vaisseau principal a pris contact avec la Licorne. Il va rejoindre Creare et commencer à traiter Noëlle. »

« Je compte sur vous deux. Vous feriez mieux de la sauver. » Ceci étant fait, je m’étais préparé à affronter le dernier boss du deuxième volet. « On va finir ça et — même si une fin heureuse est hors de portée — on va au moins en gagner une décente ! »

« Un objectif réaliste, et que je peux apprécier. Néanmoins, une fois que ce sera terminé, tu auras également besoin de soins médicaux. S’il te plaît ne sous-estime pas le niveau de pression que ces drogues ont placé sur ton corps. »

« Ouais, ouais. Garde ça jusqu’à ce que la bataille soit terminée ! »

Les tentacules de la créature s’étaient à nouveau jetés sur nous. J’avais esquivé le premier, de justesse, et l’avais coupé avec mon épée. A mon grand dam, il s’était régénéré en quelques secondes. Sa façon de nous frapper n’était pas sans rappeler celle d’un géant chassant une mouche. Pendant tout ce temps, il avait continué à dériver vers sa destination — où qu’elle soit.

« Où est-ce que ça va ? » avais-je demandé.

« J’ai calculé sa trajectoire. Il semble qu’il se dirige… vers la Licorne ? Non, il se dirige vers mon vaisseau principal. »

« Quoi !? On doit l’arrêter ! Tu as intérêt à ne pas te retenir ! »

« Compris. Mais avant de continuer, j’ai une transmission de Marie. »

J’avais secoué la tête. « Garde-le pour plus tard ! »

Il marqua un temps d’arrêt avant de délivrer quand même le message. « Noëlle semble avoir perdu connaissance. Creare a signalé qu’elle n’a pas pu arriver à temps. »

J’avais resserré ma prise sur les manettes de commande et j’avais serré les dents encore plus fort. « Passez-moi Marie. »

Lorsqu’elle était apparue sur le moniteur en face de moi, elle était couverte de sang et sanglotait. « Grand Frère, je suis… Je suis désolée. Même avec Olivia et moi essayant de la soigner, nous… nous ne pouvions pas le faire. »

« J’ai entendu. »

« S’il te plaît, je t’en supplie. Tant qu’elle est encore en vie, dis-lui quelque chose. Parle-lui correctement une dernière fois, avant qu’il ne soit trop tard. »

La ligne avait été coupée. J’avais pris une grande inspiration avant de tourner mon regard vers Luxon. Il avait senti ce que je pensais avant même que j’ouvre la bouche. « Non. Absolument pas. »

« C’est un ordre », avais-je sifflé entre mes dents. « Fais-le. »

« Je refuse. La pression que cela exercerait sur ton corps dépassera la limite acceptable. »

« Je m’en fiche. Fais-le. »

« Je ne peux pas reconnaître cet ordre. La puissance que tu as maintenant est suffisante pour gérer notre adversaire. »

« Et je te le dis, nous n’avons même pas une seconde à perdre ! Je veux en finir le plus vite possible. S’il te plaît. »

Il avait fallu un autre moment pour que Luxon réponde. Il était clairement inquiet pour ma sécurité. Après ce qui m’avait semblé être un siècle, il déclara, « Début de l’administration des stéroïdes. »

Une autre piqûre dans mon dos : Il avait injecté le fluide, qui ressemblait à de la lave coulant dans mes veines. Des perles de sueur s’étaient formées sur mon front et avaient coulé en ruisseaux.

« Merde », j’avais fulminé. « Je n’utiliserai plus jamais ce truc ! »

« Une sage décision. Je n’approuverai pas d’autres utilisations. »

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Partie 3

De retour dans la cale du vaisseau principal de Luxon, un lit de type capsule avait été préparé pour Noëlle, équipé des capacités médicales les plus pointues. Ils l’avaient rapidement déposée dedans afin que Creare puisse l’opérer.

Livia avait regardé Noëlle à travers la vitre, des larmes coulant sur ses joues. « Je suis tellement désolée. Mon pouvoir seul n’était pas assez fort… »

« Liv, je pense que tu as fait un excellent travail, » dit Creare. « Sans toi et Rie, elle n’aurait jamais tenu aussi longtemps. »

Livia avait fixé le sol. Anjie avait attrapé son bras. « Tu as fait tout ce que tu pouvais. Tu peux être fière. »

« Mais je n’ai pas pu la sauver. » Les lèvres de Livia tremblaient. Puis les sanglots étaient arrivés, et elle avait enfoui son visage dans la poitrine d’Anjie. Anjie avait doucement entouré Livia de ses bras, la berçant tandis qu’elle demandait à leur amie robot, « Creare, tu as dit que c’était le vaisseau principal de Luxon, oui ? »

« Ouais. »

« Alors Léon a caché ça à tout le monde — même à nous — pendant tout ce temps. »

« Te sens-tu désillusionnée ? »

Anjie avait caressé le dos de Livia et avait secoué la tête. « Non, tout… tout prend enfin un sens. Je suis sûre qu’à sa place, j’aurais fait le même choix. »

Lelia avait observé leur groupe de loin, se sentant engourdie alors qu’elle titubait hors de la pièce.

 

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Lelia se dirigea vers le hangar de Luxon, où était amarré le petit vaisseau qui les avait transportés de la Licorne. Son regard se fixa sur lui. Elle trébucha sur son flanc et monta à bord, puis elle s’installa dans le siège du pilote et s’empara des commandes. Elle allait laisser le vaisseau principal derrière elle.

« Tout s’éclaire… Il s’avère que c’est moi qui me suis fait une fausse idée des choses. Quelle blague ! Je me suis réincarnée ici, et je savais comment papoter avec les gens, et d’une certaine manière… j’ai réussi à tout gâcher. »

Lelia avait fait un travail admirable pour gérer les adultes qui l’entouraient en utilisant les connaissances et l’expérience qu’elle avait acquises dans sa vie précédente, mais tout cela s’était retourné contre elle. Noëlle était censée être la protagoniste, et pourtant leurs parents n’avaient aucun amour pour elle — tout cela à cause des interventions de Lelia.

C’est ce qui lui avait permis de voir la vérité, après tout ce temps.

« J’ai fait la même chose que ma grande sœur, et j’ai fait souffrir Grande Soeur au passage. Ha ha… ! Je suis vraiment une idiote. »

Sa sœur aînée, dans sa vie précédente, était également douée pour le lèche-bottes. Elle avait gagné l’affection de leurs parents pour elle seule et n’avait pas hésité à vider la vie de Lelia de tout son bonheur, comme si elle lui était redevable. Ce n’était pas étonnant que Lelia la déteste du fond du cœur.

Lorsqu’elle avait réalisé qu’elle avait été réincarnée dans un jeu vidéo otome, auquel elle avait déjà joué, elle avait décidé de faire les choses différemment cette fois-ci — pour gagner la faveur de ses parents, quoi qu’il en coûte. Elle avait réussi, mais dans le processus, elle avait volé l’amour qu’ils devaient à sa sœur aînée dans cette vie. Elle était tellement obsédée par l’idée que personne ne l’aimait vraiment que cela lui échappait. Au lieu de cela, elle repoussait toutes les tâches difficiles sur Noëlle, croyant que c’était pour le mieux.

« Je suis horrible. De la vraie racaille. » Lelia avait guidé le vaisseau hors du hangar, en sanglotant. Dehors, elle avait repéré une créature borgne qui se dirigeait droit vers le vaisseau principal de Luxon. Son regard était directement dirigé vers elle. Il utilisa ses tentacules pour se propulser plus rapidement dans sa direction, une attaque de charge évidente.

Lelia avait guidé son vaisseau vers elle. Elle n’avait pas pris la peine de fuir.

« J’ai fait la même chose. Mon fiancé et ma sœur m’ont abandonnée pour être ensemble, et j’ai fait exactement la même chose quand j’ai volé Émile à Noëlle. »

Oui, sa sœur n’était pas la seule cible de sa haine. Elle détestait son fiancé qui l’avait abandonnée pour être avec sa grande sœur à la place. Il était méprisable. Et pourtant, n’avait-elle pas fait quelque chose de bien pire à Émile sans s’en rendre compte ? En mettant Émile et Serge sur une balance, elle avait pesé ses options comme si c’était son droit naturel de choisir entre eux… exactement comme son ex-fiancé l’avait traitée, elle et sa sœur. Elle ne se le pardonnerait jamais. Elle avait décidé à cet instant d’en finir, ici et maintenant.

« Je suis désolée, Émile. Tu peux faire ce que tu veux de moi, mais… s’il te plaît, arrête ça. Laisse Grande Soeur et Léon se revoir. »

Elle dirigea le vaisseau droit vers l’Arbre sacré. Ses branches se tendirent pour l’attraper. Le vaisseau entier était secoué et rebondi, et à travers ce voyage turbulent, elle regarda Arroganz avancer vers elle, sa main tendue.

« Tu avais raison depuis le début », avait-elle dit. « Je suis vraiment désolée. »

Les tentacules s’étaient resserrés autour du vaisseau. Il avait explosé.

 

☆☆☆

 

Presque aveuglé par l’explosion, j’avais demandé : « Pourquoi cette idiote était-elle sur le champ de bataille ? » Je savais que c’était Lelia qui pilotait. Quand l’explosion s’était calmée, j’avais réalisé que je serrais les dents du fond assez fort pour les éroder. Ce qui s’était passé avait déclenché un autre changement dans l’Arbre sacré.

« L’Arbre sacré s’est arrêté de bouger. Maître, soit prudent. »

« Qu’est-ce qui se passe ? » La situation était si difficile à suivre que j’avais renoncé à essayer de comprendre par moi-même. Tout ce que je voulais, c’était abattre le grand méchant pour qu’on puisse en finir avec tout ça. J’avais examiné l’Arbre sacré et j’avais réalisé quelque chose : il avait l’air d’être à l’agonie.

« Maître, c’est notre chance, » dit Luxon.

Ses mouvements avaient suffisamment ralenti pour nous donner une ouverture. Mais avant que je puisse en profiter, le dos de ma main droite s’était mis à briller. La lumière avait traversé les gants que je portais pour former l’Emblème du Gardien. « Qu’est-ce qui se passe ? »

Je pouvais entendre la voix de Noëlle qui filtrait d’une manière ou d’une autre. « Léon, s’il te plaît… Sauve Lelia. »

 

☆☆☆

 

Lelia avait ouvert les yeux pour voir qu’elle portait un uniforme scolaire familier. La pièce qui l’entourait était un flou blanc qui ne semblait pas tout à fait réel. Elle avait presque l’impression d’être piégée dans un rêve, mais la pièce lui était étrangement familière.

« Oh, c’est vrai… c’est ma chambre. »

Oui, sa chambre de sa vie précédente. Il y avait une télévision et une console de jeu, qui étaient restées allumées pendant qu’elle dormait. Un certain nombre de boîtiers de jeux étaient éparpillés autour d’elle, dont l’un était le deuxième volet de la série du jeu vidéo otome dans laquelle elle s’était réincarnée.

Quel rêve familier et déchirant ! Elle s’en était délectée un moment, puis elle avait soudain réalisé que quelqu’un se tenait à côté d’elle : Émile, vêtu de son propre uniforme scolaire.

« Émile ? », s’exclama-t-elle. Son cœur s’était rempli de culpabilité en se rappelant les terribles choses qu’elle lui avait faites. Elle s’attendait à ce qu’il explose de colère contre elle, même si elle s’excusait. « Je suis désolée. Je suis tellement, tellement désolée. Je n’ai été qu’horrible avec toi, Émile. »

Émile lui avait souri en retour, son expression étant beaucoup plus douce que celle qu’il arborait pour la dernière fois devant elle. Elle sentit qu’il était redevenu lui-même et se détendit. « C’est bon. C’est moi qui ne te comprenais pas vraiment. »

« Hein ? »

Émile jetta son regard sur la pièce. « Je n’en savais rien. Je vois… Les gens ont donc des vies antérieures après tout. »

Maintenant qu’il connaissait sa vie antérieure, Lelia ne pouvait que brûler de honte. Son regard était tombé sur ses pieds. « Je suis une personne terrible, n’est-ce pas ? J’ai détesté tout ce qu’ils m’ont fait, et puis je me suis retournée et j’ai fait exactement la même chose à toi et à ma sœur. J’ai pris les péchés des personnes que je détestais le plus et je les ai répétés pour blesser ceux qui m’entourent. » Sa propre inesthétisme était peut-être enfoui au plus profond d’elle-même, mais Lelia savait qu’il était là, et elle ne pouvait pas le supporter.

La voix d’Émile était douce et tendre quand il déclara : « Tu as souffert pendant si longtemps. »

La pièce avait changé. Elle révéla ses parents et sa sœur dans des images faibles et floues, ils tournaient en masse en grommelant autour de son ancienne personne.

« Pourquoi ne peux-tu pas être plus comme ta grande sœur !? »

« Tu es vraiment une imbécile. »

Ses parents l’avaient réprimandée, tandis que sa sœur regardait et riait.

« Quelle crétine ! Tu devrais vraiment apprendre à mieux gérer les choses. »

Elle avait reconnu les silhouettes, mais leurs visages étaient restés plats et sans traits. Elle pouvait à peine se rappeler à quoi ils ressemblaient. Malgré cela, la scène était si vivante qu’elle faisait resurgir des souvenirs. Elle s’était effondrée sur ses genoux. « Arrête. J’en ai vu assez. »

Émile s’était accroupi et l’avait entourée de ses bras dans une étreinte chaleureuse et réconfortante.

« Lelia, je suis vraiment désolé de ne pas avoir réalisé ce que tu as vécu. »

« Ce n’est pas de ta faute ! C’est moi qui ai tout gâché », avait-elle insisté.

 

 

Émile s’était détaché d’elle et avait ramassé le boîtier du jeu vidéo otome dans lequel ils vivaient. Ses doigts avaient effleuré l’illustration, passant en revue sa propre image. Les autres garçons étaient mieux représentés, ce qui rendait le manque de considération des développeurs pour sa présence dans le jeu encore plus évident. Étrangement, il sourit. « C’est vraiment étrange de penser… Je n’étais rien de plus qu’un personnage de fiction pour toi. »

Lelia s’attendait à ce qu’il perde son sang-froid et qu’il s’en prenne à elle, mais son sourire ne s’était jamais démenti lorsqu’il s’était tourné vers elle.

« Lelia, c’est ici qu’on se dit au revoir. Tu dois continuer à vivre. »

« Hein ? » Sa tête s’était levée.

« Au début, je te détestais du plus profond de mon âme. Mais maintenant que j’ai fusionné avec toi, j’ai pu apprendre tout sur ton passé. Savoir tout ce que tu as traversé m’a ouvert les yeux. » Il avait appris la vérité sur son ancienne vie et l’avait même acceptée. L’ironie était que maintenant qu’ils étaient arrivés à un accord, ils devaient se séparer. « Je veux que tu continues à vivre. Vis, et je te regarderai de loin. »

« Émile ? N -non. Je veux être avec toi ! » Savoir qu’il l’avait acceptée, elle et son passé, lui avait fait chaud au cœur, mais se le faire arracher si tôt après lui avait été dévastateur. Elle était encore en train de traiter ce désarroi quand un emblème apparut, sans prévenir, sur le dos de la main droite de Lelia. « Attends, c’est… ? »

« Je te donne l’emblème de la prêtresse, » dit-il. « Je te promets que je veillerai sur toi. Trouve le bonheur pour toi-même, Lelia. » Il s’était lentement fondu dans le paysage qui les entourait, mais sa voix avait continué à résonner. « Quelqu’un est arrivé pour te sauver. Il est temps… de repartir. »

Lelia avait tendu la main devant elle et, du bout des doigts, était apparue une image à moitié transparente de Noëlle. Son contour était si faible qu’elle ressemblait presque à un fantôme. Lelia était restée muette de surprise, alors même que Noëlle l’embrassait.

« Ne pourrais-tu pas au moins te comporter correctement sur mon lit de mort ? » grommela Noëlle avec colère, bien que la joie dans sa voix trahisse ses paroles.

« Grande sœur, je suis vraiment désolée. »

« C’est bon. Je te pardonnerai cette fois. C’est mon dernier acte de compassion en tant que grande sœur, compris ? »

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Claramiel

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