Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 7 – Chapitre 10 – Partie 1

+++

Chapitre 10 : L’homme le plus dangereux

Partie 1

Peu de temps avant que le duel entre Léon et Serge ne touche à sa fin, les personnes les plus importantes de la Licorne s’étaient réunies sur la passerelle pour assister au déroulement de la bataille. Un flux audio avait capté l’intégralité de la conversation afin que tous puissent entendre, et tandis qu’il écoutait, Albergue avait passé une main sur son visage. « Serge, tout ce que tu voulais, c’était d’être aimé ? Est-ce que je me suis trompé quelque part dans ma façon d’interagir avec toi ? » Il semblait hors de lui, empli de regrets.

Louise avait eu la réaction exactement inverse. « Quelle absurdité ! Il voulait être aimé, alors il a pensé qu’on lui pardonnerait tout et n’importe quoi ? Méprisable. »

Chacun réagissait à sa manière face à ces révélations, mais Marie avait le regard rivé sur le chevalier masqué. Léon avait confié au chevalier le commandement de la flotte qu’il avait constituée. « Le combat est terminé maintenant, n’est-ce pas ? » demande-t-elle.

« Belle dame, j’ai le regret de vous informer que la bataille n’est terminée que sur ce front particulier. Les actions actuelles du reste de l’armée rebelle sont un mystère pour nous — celles du Saint Royaume de Rachel le sont encore plus. Nous devons aussi nous occuper du cerveau de l’armée. » Par cerveau, il voulait dire Ideal. Le robot avait créé un certain nombre d’unités à distance pour exécuter ses ordres pendant qu’il opérait dans l’ombre, et ils n’avaient pas encore localisé son corps principal. Le chevalier masqué était sur ses gardes, ne sachant pas ce qui pouvait se passer dans la tête de leur ennemi.

« Mais nous avons Luxon, donc ça devrait aller, non ? »

« J’espère seulement que vous avez raison », avait-il dit. Julian continuait à jouer le chevalier masqué parce qu’il croyait sincèrement qu’elle ne réalisait pas sa véritable identité. Malheureusement pour lui, Marie savait exactement qui il était, même si elle hésitait à en parler.

Marie avait jeté un coup d’œil de son côté. Kyle était là, après avoir sauvé sa mère avec succès. Ils étaient debout ensemble, regardant la bataille.

Livia avait poussé un petit soupir de soulagement. « C’est fini maintenant. »

Sur leurs écrans, Gier était immobile tandis qu’Arroganz se tenait sur lui, une énorme épée longue à la main. Anjie était tout aussi ravie de la victoire de Léon, mais, fidèle à sa nature, elle ne pouvait pas laisser passer l’occasion de dire du mal de lui. « Cet idiot. Ne pouvait-il pas trouver une façon plus douce de remporter la victoire ? Je vous jure, il serait le héros parfait si seulement il pouvait se taire. »

Marie avait fait la grimace. Même là, il n’a pas l’air d’un héros. Mon frère est toujours aussi pénible… Je ne peux qu’imaginer ce qu’il va ensuite dire. Est-ce qu’il veut embrocher le pauvre gars avec des mots seulement ?

Qu’est-ce que Léon avait prévu de dire à la toute fin ? Marie attendait avec impatience — mais quelqu’un d’autre, Lelia, avait crié : « Arrêtez. Arrêtez-le ! Ne tue pas Serge ! Ce n’est pas nécessaire, n’est-ce pas ? Je vous en prie, je vous en supplie, que quelqu’un l’arrête ! » Elle s’était tournée vers Albergue, cherchant désespérément quelqu’un pour l’aider.

Albergue ne partageait pas son sentiment. « Ce serait un grand soulagement pour lui d’en finir ici. Mieux pour notre pays, et mieux pour Serge. »

Lelia secoua la tête d’un air incrédule, en sanglotant. « Comment pouvez-vous dire une telle chose ? Tout ce qu’il a toujours voulu, c’est d’être aimé ! Soyons honnêtes : vous ne l’avez jamais aimé, n’est-ce pas ? Vous ne diriez jamais quelque chose d’aussi cruel si c’était le cas ! »

Ce n’était pas Albergue, mais Noëlle qui s’était approchée d’elle et l’avait giflée. Les larmes avaient cessé lorsque le visage de Lelia avait enregistré le choc. « Penses-tu honnêtement que Serge pourrait être épargné à ce point ? Ne peux-tu pas imaginer ce qui se passera si nous ne l’appréhendons pas ? Tout ce qui l’attend, c’est encore plus de souffrance si nous ne mettons pas fin à sa misère ici. »

De telles questions n’existaient pas dans la société pacifique que Lelia avait toujours connue, elle n’avait donc aucune expérience pour les traiter. Marie, par contre, ne connaissait que trop bien ce qui était en jeu. Elle avait prétendu être la Sainte et avait failli être crucifiée en guise de punition.

Elle se fait des illusions en pensant que cet endroit est comme le Japon. Certains points sont similaires, pour être juste. Mais ce monde est bien plus dur que la société pacifique dans laquelle nous avons grandi.

Les droits de l’homme avaient beaucoup moins de poids dans ce monde. Si Léon n’y mettait pas fin à la vie de Serge maintenant, tout ce qui l’attendait à l’avenir était un cauchemar vivant.

Lelia s’accrocha obstinément à sa sœur, incapable de comprendre. « Ne les laisse pas faire ça ! Je t’en supplie, sauve-le. Si quelqu’un peut le faire, c’est bien toi, non ? Ce Léon est censé être un gros bonnet chez nous, n’est-ce pas ? Supplie-le d’intervenir ! »

Noëlle s’était détournée. Comprenant qu’il était inutile de la supplier, Lelia avait tourné son regard vers Anjie, qui avait froncé les sourcils en s’excusant : « Ne placez pas plus de fardeaux sur les épaules de Léon qu’il n’en a déjà. Je suis désolée, mais c’est vraiment la plus grande miséricorde que nous puissions faire de mettre fin à sa vie ici. »

« Et vous, alors ? » Lelia avait regardé Livia, silencieuse, d’un air implorant. « Vous ne voulez pas non plus aider ? Je sais que si vous le demandiez, Léon serait plus que prêt à faire des pieds et des mains pour le faire. »

Étant une autre fille qui s’était réincarnée ici avec une connaissance préalable du jeu, Marie avait reconnu ce que Lelia essayait de faire. Elle essayait d’utiliser la nature bienveillante de Livia à son avantage. Malheureusement pour elle, Livia avait traversé un certain nombre d’expériences douloureuses depuis sa rencontre avec Léon. Elle était toujours gentille, mais il y avait plus en elle que cette gentillesse.

« J’ai laissé mon propre égoïsme lui causer des problèmes. D’ailleurs, je ne peux rien faire, » dit Livia.

Lelia avait baissé sa tête en signe de défaite. « Pourquoi personne ne l’aide-t-il ? S’il vous plaît. » De grosses larmes roulaient sur ses joues.

Clément s’approcha d’elle et tenta de l’éloigner, ne voulant pas qu’elle voie la vilaine scène qui s’ensuivrait. « Lady Lelia, vous ne devez pas regarder. Allons ailleurs. »

« Non ! Je ne veux pas ! » Lelia s’était éloignée et avait déclaré : « Serge et moi ne sommes pas différents l’un de l’autre ! Tout ce qu’il a toujours voulu, c’est d’être aimé. C’est douloureux de voir à quel point je peux compatir à cela. Tout ce que je voulais, c’était aussi d’être aimée ! »

Clément fronça les sourcils, intrigué par ses paroles. « Vos parents vous aimaient profondément. »

« Comment peux-tu dire ça ? Noëlle était leur préférée. Elle avait les aptitudes pour être prêtresse. J’étais la paria alors que tous les trois étaient ensemble et discutaient joyeusement. Je… Je suis toujours passée après elle ! » Lelia avait gémit de désespoir, certaine d’être moins aimée que sa grande sœur jumelle.

Noëlle avait attrapé Lelia par le col et avait crié : « Reprends-toi ! »

« Laisse-moi partir ! Tu ne comprendrais jamais ce que ça fait de ne pas être aimé ! »

« Je ne comprendrais jamais ? Tu n’as pas le droit de dire… »

Marie avait tenté d’entrer dans la mêlée et de les arrêter. Oh là là, elles se battent à nouveau. Peut-être que ce serait mieux si ces gars-là restaient séparés — hein ? Avant qu’elle ne puisse s’interposer entre la fratrie, elle aperçoit du coin de l’œil un homme qui tenait une arme à la main. « Noe — »

« Ma dame ! » interrompit Clément. Il bouscula les filles et se plaça devant leur assaillant potentiel, les bras écartés. L’homme n’avait pas hésité, il avait appuyé sur la gâchette. Un bruit sec retentit, suivi d’un autre et d’un autre, les balles traversant facilement le corps musclé de Clément. Le sang gicla sur le sol, le seul bruit étant le silence qui régnait dans le sillage de l’attaque.

Ni Lelia ni Noëlle ne pouvaient comprendre ce qui se passait. Tous les autres étaient également figés sur place par le choc.

Louise avait fixé le tireur, la bouche tremblante. « P-Pourquoi as-tu fait une telle chose… Pourquoi tu lui as tiré dessus, Émile ! »

C’était bien Émile qui se tenait là, l’arme à la main, et pas une arme ordinaire. C’était bien plus mortel que n’importe quelle autre arme à feu disponible dans ce monde. Ses yeux étaient dépourvus de toute lumière alors qu’il le tenait et tournait silencieusement le canon vers Lelia.

 

 

Ce comportement était tellement éloigné de ce que les gens attendaient d’Émile qu’ils étaient trop secoués pour réagir à temps.

« Au revoir », dit Émile.

Réalisant que sa cible était Lelia, Noëlle prit une décision en une fraction de seconde pour repousser sa sœur. « Recule ! »

« Hein ? »

Lelia ne pouvait pas digérer ce qui se passait. Elle n’avait pas eu le temps d’essayer avant qu’Émile n’appuie à nouveau sur la gâchette. Pop, pop, pop, ça résonne. Albergue se précipite vers lui, paniqué, et parvient à le plaquer au sol, lui arrachant l’arme des mains. Le visage d’Émile était resté sans émotion pendant tout ce temps, son regard étant fixé sur Lelia.

Lelia était en sécurité — sa sœur y avait veillé en la poussant hors de la ligne de mire.

« G-Grande Soeur ? » Ses lèvres avaient tremblé quand elle avait parlé. Noëlle était debout devant elle, le dos tourné. Et quand elle avait finalement penché la tête par-dessus son cou pour regarder derrière elle, du sang avait coulé le long de son menton.

« Tu es vraiment… une idiote, » râla Noëlle. « Tout comme… Serge. » Les taches de sang dans son dos avaient commencé à devenir de plus en plus grandes. Les taches étaient nombreuses, Émile lui avait tiré dessus à plusieurs endroits. Un liquide cramoisi s’était accumulé sous elle. Et lentement, Noëlle avait perdu ses forces, s’écroulant sur le sol.

« Noëlle ! » Marie s’était précipitée vers elle et avait vérifié ses blessures. C’était bien pire que ce qu’elle aurait pu imaginer, étant donné la létalité de l’arme utilisée contre elle. Elle essaya immédiatement d’utiliser sa magie de guérison, mais elle réalisa au moment où elle regarda les blessures de Noëlle que cela ne servirait à rien. Je ne peux pas la soigner. C’est fatal.

La couleur s’était progressivement retirée des joues de Noëlle. En voyant la quantité de sang jaillir de toutes ses blessures, les yeux de Marie s’étaient piqués de larmes. « Noëlle, tiens bon. Tiens bon encore un peu, et mon frère sera là, je te le jure. Léon va venir te sauver, tu verras. »

Noëlle avait souri malgré la douleur. « D-D’accord. Au moins avant la fin… J’aimerais le revoir. »

« Ce ne sera pas la fin ! » La voix d’Anjie était tendue par l’émotion. « Envoyez un message à Léon. Si quelqu’un peut faire quelque chose, c’est sûrement Luxon ! »

Livia se précipita vers Marie pour l’aider avec sa propre magie de guérison, mais sa mâchoire tomba lorsqu’elle vit les blessures par elle-même. Vexée par son impuissance, elle détourna son regard.

Marie se tourna vers elle. « Tu peux l’aider, n’est-ce pas ? Tu es… tu es bien plus douée que moi pour ce genre de choses. La guérison est ton point fort, n’est-ce pas !? » Elle voyait de l’espoir en Livia, qu’elle pensait bien plus douée qu’elle pour cet art, mais Livia se contenta de secouer la tête.

« Je peux l’aider à gagner du temps, mais c’est tout. Avec mon chéri parti, nous devrons demander de l’aide à Lux. »

Le pont s’était transformé en émeute et les gens avaient couru partout, paniqués. Kyle et Carla s’affairaient à essayer de soigner Clément.

+++

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire