Prologue
Partie 1
Les trahisons arrivent toujours soudainement.
Une trahison attendue n’est ni effrayante ni douloureuse.
Mais les traîtres cherchent généralement le meilleur moment pour vous trahir.
C’est ce qui se passe en ce moment !
« Léon, si tu n’expliques pas correctement, tu auras un “non”. »
Le coup d’Olivia était un peu penché, mais ses yeux étaient ouverts.
Ses yeux relâchaient une pression ne me permettant pas de mentir.
Devant ces yeux, moi, Léon Fou Baltfault, je tremblais.
J’avais ouvert la bouche pour donner une excuse, mais ma gorge était si sèche que je n’avais rien pu dire.
J’étais très nerveux.
« C-Calmez-vous, toutes les deux. Parlons-en. De cette façon, nous pourrons résoudre tout malentendu. »
De plus, il s’agissait d’un piège tendu par ce satané Luxon !
Inutile de dire que mes mots n’avaient aucun poids. Anjie, Anjelica Rafua Redgrave, regardait un lit de bébé qui se trouvait dans le coin de la pièce. Elle toucha le berceau avec ses mains et sourit. Mais ce sourire m’avait donné la chair de poule. Elle était en colère. Elle était furieuse.
Si je devais décrire les émotions d’Anjie en ce moment, l’analogie parfaite serait-elle celle d’un volcan avant son éruption ? Ou est-elle sur le point d’exploser en ce moment même ?
« Il vaudrait mieux que tu réfléchisses bien à tes prochains mots, afin de t’assurer que ton excuse soit fiable. Bien sûr, je veux parler de l’excuse que tu nous donneras sur la raison pour laquelle tu amènerais une autre femme dans cette maison préparée par la République pour tes études ici, et qui dispose même d’un lit pour bébé. »
« Laissez-moi vous expliquer ma situation actuelle. »
Comme je ne pouvais pas rester éternellement dans la maison de Marie, j’avais décidé de retourner dans la maison qu’ils avaient préparée pour moi.
En ce moment, nous avions la prêtresse choisie par le jeune arbre sacré, Noëlle Beltre, sous notre responsabilité. Son vrai nom est Noëlle Zel Lespinasse. En tant que gardien de la prêtresse, j’avais décidé de la ramener chez moi pour la protéger.
Je n’avais pas d’autres intentions, je le jure ! Je voulais juste la protéger des idiots de la République.
Noëlle, la nouvelle prêtresse, était maintenant quelqu’un de désiré — et pas pour de bonnes intentions — par tous les nobles de la République. C’est pourquoi, si je devais la garder en sécurité, le meilleur chemin à prendre était de la garder près de moi. Elle-même le comprenait et elle le désirait, donc jusqu’ici, il n’y avait pas de problème.
« Je ne cherche pas d’excuses. »
Noëlle avait baissé la tête.
Elle avait de beaux cheveux blonds, une coiffure avec une seule queue de côté avec des pointes roses. Elle avait un peu honte devant Livia et Anjie.
« Je m’excuse, tout est de ma faute. C’est ma faute pour avoir laissé cela se produire… »
Plus Noëlle devenait réservée, plus les regards de Livia et Anjie devenaient féroces. C’est pourquoi je devais arrêter Noëlle avant que les choses ne deviennent incontrôlables.
« C-Calmes-toi un peu Noëlle, OK ? Laisse-moi leur parler, je vais tout leur expliquer, » avais-je dit.
J’ai tellement peur de bégayer !
Je n’étais pas infidèle, j’avais été mis dans cette situation par accident ! Dans cette situation, il était vrai que c’était difficile de le nier !
Elles étaient venues chez moi au pire moment possible.
Les deux filles avaient vu le moment où je tenais Noëlle dans mes bras, et oui, en le regardant sans contexte, cela ressemblait sans aucun doute à de la triche. Sans parler du lit de bébé qui se trouve dans cette pièce.
Peu de temps après mon arrivée en République, j’avais rencontré un nouvel ami nommé Jean et, en raison de plusieurs circonstances, je m’étais retrouvé à m’occuper de son chien adoré pendant un certain temps.
Cependant, c’était un très vieux chien qui avait besoin de soins particuliers, alors j’avais acheté un lit de bébé pour qu’il puisse dormir. Le seul problème est… que le nom de ce chien était Noëlle.
Avoir le même nom que la fille à mes côtés rendait la situation encore plus compliquée. C’est pourquoi, aux yeux d’Anjie et de Livia, j’avais non seulement amené une fille dans ma maison de la République, mais je lui avais même préparé un berceau.
En supposant qu’il y ait 10 personnes qui regardent ça, le seul résultat possible serait que 10 de ces 10 personnes arrivent à la conclusion que je suis infidèle. En fait, si quelqu’un d’autre était à ma place, je penserais aussi la même chose.
Mais sérieusement, je n’étais pas un homme adultère.
La situation en était arrivée là à cause de la trahison de Luxon.
Normalement, dans ce genre de situation, ma fiancée ne devrait certainement pas être là pour assister à cette scène. Dans ce cas, pourquoi ça s’est terminé comme ça ?
Conclusion : C’est à cause de Luxon.
J’avais essayé d’utiliser 100 % de mon cerveau pour trouver la solution la plus optimale dans ce cas. OK, je n’avais pas à m’inquiéter pour ça. Je n’étais pas sûr de moi, mais si je parlais avec une expression sévère, j’étais sûr que les deux filles me comprendront.
« Les filles… réfléchissez bien à tout ça. Ce n’est pas vrai, mais en supposant que je sois vraiment infidèle, ne trouveriez-vous pas ce cadre vraiment bizarre ? » avais-je demandé.
Au moment où j’avais dit que « ce n’est pas vrai », j’avais eu l’impression que les yeux d’Anjie et de Livia dégageaient une aura encore plus froide qu’auparavant. Mon dos ne pouvait s’arrêter de transpirer et je ne pouvais m’empêcher de trembler.
« Bizarre ? Veux-tu bien arrêter d’essayer de changer de sujet ? »
La voix d’Anjie était cruellement froide. Je jure sur ma virilité qu’à partir de maintenant, quoi qu’il arrive, je ne la tromperai jamais. Je ne devais pas la mettre encore plus en colère. C’était ce que mon esprit, mon cœur… non, ce que mon âme elle-même avait compris en cette occasion.
« C’est certainement étrange. »
« Livia ? » Anjie avait cessé de me regarder et s’était tournée vers Livia. Il semblerait qu’elle ait réussi à comprendre ce que j’essayais de dire.
« Léon n’est même pas allé nous accueillir cette fois-ci lorsque nous sommes venues visiter à nouveau la République d’Alzer. La dernière fois, nous ne l’avons pas prévenu et il est quand même allé nous recevoir, non ? »
« Eh bien, c’est parce que Luxon aurait dû le prévenir, non ? … Ah, je comprends. » Apparemment, Anjie avait déjà compris. Finalement, elles avaient compris ce que je voulais dire.
« S’il avait quelque chose à cacher, il aurait eu le temps de cacher toutes les preuves, mais sinon, c’est parce que Luxon ne l’a pas prévenu, je vois. »
Luxon était habituellement précis et bruyant dans ses rapports, mais cette fois-ci, il n’avait rien dit. Au fond, il m’avait clairement trahi !
Livia avait hoché la tête et avait ensuite continué à parler de ce qui lui semblait étrange.
« De plus, Creare se comportait un peu bizarrement ces derniers temps. Si Léon avait quelque chose à cacher, il lui aurait dit de gagner du temps pour lui, tu ne crois pas ? S’il y a vraiment des preuves, je ne pense pas qu’il les aurait laissées en évidence. »
Oui, exactement ! Normalement, l’un de ces deux-là aurait dû m’en informer avant. Tous deux étaient extrêmement compétents, ils auraient donc dû m’aider à effacer les preuves de mon infidélité… évidemment, ce n’est pas comme si j’avais vraiment besoin de cacher quelque chose. Oui, je n’ai pas été infidèle !
« Vous ne voyez pas !? C’est clairement une trahison de ces deux foutues IA ! »
Il semblerait que le pire soit déjà passé après que les deux filles aient trouvé la réponse seule. C’est le pouvoir de l’amour !
Quand j’avais enfin eu le temps de respirer, la femme à lunettes qui voyait tout de dos sur la pièce avait murmuré. « … Mais cela ne change rien au fait que le Seigneur Léon jouait intimement dans cette pièce avec Lady Noëlle. »
« Cette femme est une… »
Elle s’appelait Cordélia Fou Easton. Une servante de confiance qu’Anjie avait envoyée pour m’aider dans mes tâches quotidiennes. En vérité, je croyais qu’elle était une femme de chambre raisonnable et cool, mais il semble qu’elle était une autre traîtresse.
Attends un peu. Est-ce juste moi, ou il y a beaucoup de traîtres autour de moi ? Anjie m’avait encore regardé fixement. Son regard, qui s’était un peu adouci auparavant, est redevenu froid.
« Dans ce cas, cela voudrait-il dire que Luxon a voulu donner une leçon à son maître condescendant ? »
Puis Livia avait soutenu la nouvelle théorie d’Anjie. « C’est possible. Je suppose qu’il voulait mettre Léon dans une situation de resserrement, pour que Léon cesse de s’amuser et de profiter de sa liberté. »
« Luxon est très filial. Léon, tu dois être heureux d’avoir un serviteur qui se soucie tant de redresser son maître dans le droit chemin… »
« C-Ce n’est pas tout à fait vrai… »
Cela ne se passait pas bien. J’avais pensé à plusieurs choses que je pourrais dire et qui pourraient changer le cours de ces événements, mais mon corps ne réagissait pas.
J’avais cherché partout quelqu’un qui serait prêt à m’aider, et finalement mes yeux avaient fini par tomber avec tous mes espoirs sur Yumeria.
Le remarquerait-elle ?
Peut-être que oui, car même au milieu de cette atmosphère lourde, Yumeria avait pris une respiration et s’était exclamée.
« Je… je pense que Sire Léon est aussi un homme, donc nous devrions lui pardonner, même s’il est tombé dans les tentations ! »
… et ses mots avaient jeté de l’huile sur le feu.
Si je devais décrire cette situation, elle serait représentée par une bombe sur le point de tomber dans le feu. Avec ça, il semblerait que j’avais vraiment été infidèle.
Yumeria l’avait remarqué et avait commencé à essayer de réparer son erreur.
« Ce n’est pas ce que je voulais dire ! Je veux dire qu’il a peut-être poussé ses plaisanteries un peu trop loin, mais… eh bien, je… Je veux dire que Sire Léon n’a d’yeux que pour vous deux ! Hmm ? … Ne devrait-il pas être réservé à une seule personne ?... »
Certes, si l’on parle de ce qui est normal et de ce qui ne l’est pas, avoir deux fiancées en même temps n’a rien de normal. Pendant que je pensais à cela, la situation avait empiré.
De plus, cette guerre était déjà une perte. Peu importe ce que moi ou Noëlle dirons, Livia et Anjie ne nous croiront pas.
De plus, Cordélia n’avait pas envie de se mêler de ce qui ne la regarde pas, manifestement elle n’avait pas pris la peine d’aider Yumeria à se clarifier. Sans compter que les intelligences artificielles qui devraient aider dans cette affaire, Luxon et Creare, avaient fui quelque part, il était très probable qu’ils m’aient piégé. Non, en fait, c’était déjà un fait qu’ils m’avaient trahi.
« Je le savais, les gens ne devraient pas faire confiance aux intelligences artificielles. »
Parmi toutes les choses que les êtres humains avaient construites, les intelligences artificielles étaient toujours les plus susceptibles de les trahir.
Apparemment, Luxon n’était pas l’exception. Il m’avait trahi ! Je ne te pardonnerai certainement pas, je ne pardonnerai à aucun des deux !
« Luxon, est-ce que tu m’écoutes ? Je sais que tu l’as fait. N’oublie pas que nous, les humains, finissons toujours par être au sommet ! Alors j’espère que tu es prêt ! »
Je l’avais dit à voix haute en riant à la fin de Luxon, qui regardait sûrement ça depuis un autre endroit.
Maintenant, la seule chose que je pouvais faire était de rire. Si je ne le faisais pas, je pourrais bien finir par pleurer. En me voyant rire pour rien, Noëlle avait été surprise tandis que Cordélia avait ressenti de la répulsion. Mais ce qui m’avait vraiment fait mal, c’était le visage de Yumeria qui était vraiment inquiète pour moi.
« Sire Léon, ne craquez pas, revenez à vous ! Tout ira bien, je suis sûre que tout sera résolu ! »
Qu’est-ce qui va bien se passer ? Ça n’a pas d’importance, merci quand même de t’en soucier. J’aime cette gentillesse que tu dégages. Après m’avoir vu rire sans contrôle, Livia et Anjie avaient pris chacune de mes bras et m’avaient agrippé.
Quiconque verrait cela sans contexte dirait que j’ai deux belles fleurs, une dans chaque main, mais en réalité, elles m’empêchaient de fuir. Les deux filles avaient des sourires vides sur leurs visages. Quant à mes bras, on pouvait entendre le bruit de mes fiancés qui les serraient.
« Léon, il est préférable de tout nous dire… sinon, tu seras traité comme un mauvais garçon. »
« Prêt à tout nous dire ? Il vaudrait mieux que tu t’accroches, nous avons tout le temps du monde alors je ne te laisserai pas dormir. »
Ce « je ne te laisserai pas dormir » m’aurait mis mal à l’aise et même excité si elle l’avait dit dans une autre situation.
Oui, si elle l’avait dit dans une situation normale !
Et donc, les deux filles m’avaient emmené hors de la pièce, en me tirant par les deux mains. Puis, Noëlle avait tendu la main vers moi. « Léon !? » J’avais tourné mon visage, oui, juste mon visage et j’avais essayé de sourire avec toutes les forces qui me restaient pour la rassurer.
« Ne t’inquiète pas, Noëlle, je suis sûr qu’elles vont me comprendre après avoir tout expliqué. »
Je suis innocent. Je n’ai pas été infidèle. C’est pourquoi Livia et Anjie me comprendront.
Oui, si elles me laissent juste parler…
« Léon, cette fois tu as été un mauvais garçon ! »
Elles vont sûrement…
« J’aurais dû te sermonner un peu plus sur les relations avec les filles avant de te laisser venir ici. Je ne te dirai pas de ne pas t’amuser, mais à partir de maintenant, tu devras le faire en sachant ce qui t’attendra. »
… Est-ce que je vais revenir vivant ?
« Luxon, pourquoi m’as-tu trahi ? » Pendant que les deux me prenaient par le bras, je haussais les épaules et regardais le sol, comme si j’étais un criminel fraîchement arrêté. Mais je jure que je n’ai pas triché !
Je n’ai rien fait de mal !