Chapitre 10 : La méchante
Partie 3
Le manoir de Marie était enveloppé dans un sinistre silence en préparation de la cérémonie de mariage.
Cordelia était irritée.
« Franchement, qu’est-ce qu’il pense ? »
Yumeria, qui travaillait avec elle, regardait Cordelia avec inquiétude.
« Est-ce que le Seigneur Léon et les autres nobles vont-ils s’en sortir ? »
Creare les surveillait toutes les deux. « Ils iront bien. Ne vous inquiétez pas pour ça, pensez juste à acheter les ingrédients pour onze personnes quand vous allez vous deux faire des courses, OK ? »
Cordelia avait regardé le canapé. Sur le canapé se trouvait une poupée au visage dessiné de Léon.
Les poupées de Julian et des autres qui n’étaient pas chez eux avaient également été placées à d’autres endroits.
Parfois, les robots déplaçaient leur emplacement.
Cordelia ne comprenait pas ce qu’ils faisaient.
« Quel est le sens de cette démarche ? »
« Oh, c’est quelque chose de très important, vous savez ? Plus important encore, n’agissez-vous pas trop froidement envers le maître ? Si vous êtes une femme de ménage qui est envoyée d’une maison de duc, vous devez savoir qu’il n’est pas bon de mélanger le travail avec les affaires personnelles. »
« C’est parce que le Seigneur Léon ! — C’est parce qu’il est proche de Marie même s’il a déjà une fiancée merveilleuse comme Lady Anjelica. »
Yumeria avait incliné la tête quand elle avait entendu l’inquiétude de Cordelia.
« Hein ? Mais, c’est bien que Sire Léon et Lady Marie s’entendent bien, mais ce n’est pas du tout dans le sens romantique du terme. »
« Vraiment ? »
« Oui. Comment devrais-je le dire… on a l’impression qu’ils sont frère et sœur. »
Cordelia n’avait rien pu répondre après avoir entendu cela.
Cordelia n’avait aucune expérience quant à sortir avec un homme.
Il avait été décidé qu’elle servirait la maison ducale depuis qu’elle était petite. Elle avait également un sens aigu de la vertu à l’époque où elle était étudiante et s’abstenait de toute romance.
En d’autres termes, elle n’avait aucune expérience.
Creare n’avait pas non plus nié l’opinion de Yumeria. « C’est vrai. Ils sont comme frère et sœur, n’est-ce pas ? »
« Maintenant que vous en parlez, je le vois bien — mais c’est un fait qu’en ce moment même, le Seigneur Léon devient accro à une autre femme ! »
« Oh, n’est-ce pas bien ? Le maître risque sa vie pour sauver une pauvre femme qui a été forcée de se marier contre sa volonté. N’est-ce pas ce qu’on appelle la chevalerie ? » demanda Creare.
« Le mariage politique est un phénomène courant. S’il se met en travers et provoque un incident international, combien de personnes seront troublées par cela, à votre avis ? » demanda Cordelia.
« Oh, es-tu dans le camp des partisans du mariage politique ? Mais les romans d’amour dans ta chambre comprennent aussi des histoires avec un homme qui vient au secours de son amoureuse qui est contrainte à un mariage politique, n’est-ce pas ? »
« Comment le savez-vous ? En dehors de cela, la réalité et le fantasme sont différents. Les rêves sont beaux parce qu’ils sont des rêves ! »
Cordelia se comportait comme une adolescente rêveuse.
Yumeria s’inquiétait pour Noëlle.
« Mais, j’ai entendu dire que cette femme est traitée violemment. La personne elle-même ne souhaite pas non plus le mariage. Je ne comprends pas vraiment parce que les circonstances sont trop compliquées, mais j’espère qu’elle pourra être sauvée. »
Cordelia soupira.
« Je le souhaite aussi, mais il y a aussi la question plus importante du pays. Il y a des choses qu’un individu ne devrait pas faire à sa guise. »
Creare avait donné un conseil à Cordelia. « Je peux aussi comprendre tes sentiments, mais j’espère que tu évalueras le Maître de plus près, sans aucun préjugé. »
Un point de vue biaisé — certainement en ce qui concerne Léon, son évaluation serait un peu plus sévère.
Cordelia avait réfléchi à cela.
Cordelia était également une femme de chambre qui travaillait dans ce manoir.
Elle allait immédiatement découvrir si Léon et Marie étaient dans une relation amoureuse, mais elle n’avait jamais trouvé de preuve de cela jusqu’à présent.
« Compris. Il y a aussi des choses sur lesquelles je devrais réfléchir. Je vais croire davantage au Seigneur Léon. Mais, ces choses seront-elles vraiment utiles ? »
La poupée de Léon qui était assise sur le canapé s’était penchée sur le côté et était tombée.
+++
Des silhouettes à l’extérieur du manoir observaient la situation à l’intérieur.
Ils se cachaient derrière l’ombre d’autres bâtiments tout en surveillant constamment.
Une paire de surveillants avait vérifié leur montre.
« Il sera bientôt temps. Quelle est la situation à l’intérieur du manoir ? »
« Il y a peu de mouvement. Les onze personnes sont à l’intérieur du manoir. »
« Observez-les attentivement. Aujourd’hui est un jour important. »
« C’est très bien et tout, mais, qu’en est-il du port ? Il y a deux navires à une corne là-bas, n’est-ce pas ? »
« La flotte de sécurité est de garde là-bas. L’armée est également envoyée, mais il n’y a pas de mouvement. Il n’y a personne qui est monté à bord des navires, nous pouvons donc être rassurés. »
Les deux hommes avaient continué à surveiller le manoir.
« — Malgré cela, il y a trop peu de mouvement. »
« Il n’y a pas de problème tant qu’ils restent à l’intérieur du manoir. Si nous pouvons passer par cette étape aujourd’hui, Le Seigneur Loïc deviendra le gardien et nous serons également libérés de cette tâche. »
Les guetteurs qui avaient été dépêchés de la maison Barriere surveillaient le manoir.
Il en était de même au port.
Ils ne se souciaient plus des apparences et avaient même une flotte qui surveillait l’Einhorn et la Licorne.
Si Léon et d’autres personnes faisaient un quelconque mouvement, Loïc en serait immédiatement informé.
+++
Le temple de l’arbre sacré.
C’était un lieu de rencontre pour les six grands nobles, mais il était également utilisé lorsque la prêtresse organisait une cérémonie.
Son usage était autorisé aujourd’hui parce que la prêtresse se mariait.
Les membres des six grands nobles qui s’y étaient réunis chantaient des louanges auprès de Loïc.
Le chef de la Maison Faiviel Lambert et ses semblables lui passaient ouvertement de la pommade.
« Haha ~, c’est vraiment une occasion joyeuse. Avec cela, le Gardien sera réintégré à Alzer. Après tout, on ne peut pas laisser le morveux du royaume continuer à se pavaner avec arrogance pour toujours. J’attends beaucoup de toi, Loïc. »
Le Gardien serait en mesure de recevoir la plus grande bénédiction de l’arbre sacré.
Le pouvoir qui en découlerait serait immense.
Loïc accumulait des attentes sur lui-même.
« Noëlle est la prêtresse du jeune arbre, vous savez ? Nous ne savons toujours pas quel pouvoir le gardien sera en mesure de tirer. »
« C’est vrai ? Mais, c’est quand même très joyeux pour la prêtresse et le gardien de revenir. Avec cela, Alzer peut aussi être en paix. »
Ils avaient obtenu une nouvelle prêtresse de l’arbre sacré.
C’était déjà une bonne nouvelle pour la République.
Et là, la prêtresse allait choisir son gardien.
Les six grands nobles avaient également beaucoup d’attentes quant à ça.
Bellange jeta un coup d’œil à Albergue.
« Il y a longtemps qu’un gardien n’est pas apparu parmi les six grands nobles. L’ancien gardien était après tout un roturier. N’est-ce pas Albergue ? »
C’était un sarcasme envers Albergue.
Albergue avait fermé les yeux et n’avait pas répondu.
Albergue plia les bras sans rien dire. Fernand était à ses côtés.
« Président par intérim, il ne faut pas lui prêter attention. »
Albergue était revêche.
Après que Fernand l’ait apaisé, il donna ses bénédictions à Loïc.
« Je sais. — Loïc, permets-moi de t’adresser mes félicitations. »
« Merci beaucoup, Monsieur le Président en exercice. »
« C’est le conseil d’une personne qui n’a pas pu obtenir l’écusson du gardien dans le passé. Ne baisse pas ta garde jusqu’à la toute fin. »
Albergue avait seulement dit cela et avait quitté la salle. Bellange s’était moqué de lui.
Fernand avait également suivi Albergue et avait quitté la pièce, mais avant de sortir, il avait échangé un regard avec Loïc.
Après leur sortie, Bellange s’était mis à rire.
« C’était le hurlement du perdant. Ce type est un homme pathétique dont les fiançailles avec la prêtresse ont été annulées par la prêtresse elle-même. Loïc, ne fais pas attention à lui. »
« Je sais ça. Malgré cela, le président en exercice est également une personne pitoyable. Après tout, il n’a pas remarqué que Fernand a changé de camps. »
Les autres chefs s’étaient mis à parler.
« Ne se sont-ils pas un peu disputés hier ? »
« Il s’est fait rembarrer par ce morveux de Fernand. En fin de compte, Albergue n’est pas si important. »
« J’ai hâte de voir quel genre de visage il fera quand il apprendra la trahison de Fernand. »
Toutes les maisons autres que la Maison Rault faisaient preuve d’unité.
Une telle chose était extrêmement rare.
Loïc avait remercié Léon dans son cœur. Nous sommes unis grâce à toi. Mes remerciements, monsieur le héros.
Ironiquement, les six grands nobles faisaient preuve d’unité avec Bellange au centre face à la menace qui venait de Léon.
Ils étaient également anxieux, car l’attitude d’Albergue envers Léon leur paraissait servile.
Loïc était donc apparu comme une lumière d’espoir à ce moment-là.
Ton existence m’a donné de la force. Le flux de l’époque est complètement à mes côtés. Tu peux juste regarder de l’extérieur sans pouvoir faire quoi que ce soit.
Loïc était convaincu de sa victoire.
Puis un serviteur de la maison Barriere était entré dans la pièce.
« Tout le monde, il sera bientôt temps. »
La cérémonie de mariage de Noëlle et Loïc allait commencer.
merci pour le chapitre