Chapitre 13 : Protagoniste insensible
Table des matières
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Chapitre 13 : Protagoniste insensible
Partie 1
J’avais laissé Jean et Noëlle-chan à l’intérieur de la pièce et j’avais parlé avec Marie dehors.
Marie faisait une expression fatiguée dans l’arrière-cour du manoir en me remettant un gros paquet de papier.
« Va un peu dormir si tu es fatiguée à cause de la guérison, » déclarai-je.
« Je ne pourrai pas me sentir soulagée si je ne t’ai pas remis ça, » répondit Marie.
J’avais feuilleté les documents que Pierre avait rassemblés pour les lire brièvement. Les papiers étaient remplis de diverses données sur les objets que Pierre avait détournés.
Luxon avait jeté un coup d’œil dans les documents.
« Oh, n’est-ce pas le relevé des transactions avec ces marchands ? » demanda Luxon.
« Gardait-il le registre des transactions illégales dans tout ça ? » demandai-je,
« Peut-être n’avait-il pas entièrement confiance en Pierre ? Il devait les garder comme atout quand il en aurait besoin, » déclara Luxon.
« H ~ mm, » murmurai-je.
Apparemment, ce marchand commerçait même des « orbes », ce qu’il était interdit de faire sortir de la République.
Selon la loi de la République, il s’agissait sans aucun doute d’un crime digne de la peine capitale.
« Cela a augmenté nos arguments pour du chantage, » déclarai-je.
« Maître, tu fais une expression méchante, » déclara Luxon.
« Mon visage est comme ça depuis que je suis né, donc les gens m’ont souvent mal compris. Ça me rend vraiment triste, » déclarai-je.
Alors que je riais, le regard de Marie errait en montrant qu’elle était mal à l’aise.
« C-ça, grand frère — Je suis désolée ! » déclara Marie.
Et puis elle s’était agenouillée. En voyant cela, j’avais regretté d’en faire un peu trop.
« Cette fois, c’est ma responsabilité. Je ferai plus attention la prochaine fois, alors pardonne-moi ! » déclara Marie.
Le tatouage qui ressemblait à un collier autour du cou de Marie avait disparu. La malédiction de l’arbre sacré avait été dissipée.
« — C’est bien que la malédiction ait été dissipée, » déclarai-je.
« Hein ? »
J’avais prêté ma main à Marie quand elle avait levé son visage et je l’avais aidée à se lever.
« Pensais-tu sérieusement que j’étais en colère contre toi ? » demandai-je.
« Bien sûr que si ! Le visage de Grand Frère était effrayant à ce moment-là ! » déclara Marie.
Je ne savais pas quoi dire quand je voyais ma petite sœur de ma vie antérieure disant ça d’une manière enfantine alors même qu’elle devait être une vieille à l’intérieur.
« Luxon avait déjà obtenu l’information quand Pierre s’est battu avec toi, » déclarai-je.
« Eh !?? »
Luxon hocha la tête.
« Oui, mais de l’information manquait, alors j’ai décidé qu’il serait dangereux de se battre à ce moment-là. En même temps, c’était une bonne occasion d’infiltrer le cercle d’amis de Pierre, alors j’ai changé de camp sans consulter le maître, » déclara Luxon.
Marie semblait soulagée et était tombée à genoux comme une poupée dont les ficelles avaient été coupées.
Son teint s’était aussi amélioré. Elle était même devenue en larmes.
« Dis ça depuis le début ! J’étais vraiment effrayée ! » s’écria Marie.
« Il vaut mieux que le nombre de personnes qui savent quelque chose comme ça soit le plus petit possible, » déclarai-je.
Je tenais les documents de Marie sous mon bras, mais Marie marmonna soudain « Ha ! » avec une expression paniquée.
« Mais qu’adviendra-t-il de Pierre maintenant ? Je ne sais pas s’il pourra retourner à l’académie après que le Grand Frère l’ait écrasé de cette façon. Et si cela poussait Alzer à entrer en guerre contre le royaume ? » demanda Marie.
Même moi, j’avais pensé au risque que Marie mentionnait, mais je n’avais plus la patience de me taire sans rien faire si cela arrivait.
D’ailleurs. — Ce ne serait même pas une guerre.
« Je ne pense pas qu’il y aura une guerre. J’ai montré la puissance d’Einhorn pour que cela n’arrive jamais. Mais, comme tu l’as dit, Pierre a peu de chances de retourner à l’académie, » déclarai-je.
« N’est-ce pas un gros problème ? L’événement où Pierre cause des ennuis à l’héroïne est un événement majeur à mi-parcours ! » déclara Marie.
C’était certainement un événement important pour que l’héroïne puisse décider avec qui elle sortait.
Cependant, j’avais pensé que ce serait une erreur de faire en sorte que Noëlle sorte avec quelqu’un juste pour ça.
Après tout, elle était si proche de Jean, alors j’avais pensé qu’il valait mieux continuer à les surveiller.
En plus, il y avait une assurance.
« Pas de problème. Après tout, il semble qu’Émile soit sérieux dans ses relations avec Lelia, » déclarai-je.
Luxon poursuivit mon explication d’une manière que Marie pouvait facilement comprendre. « Émile envisage sérieusement de se marier avec Lelia. En ce qui concerne le symbole de l’arbre sacré, il semble que la condition d’en hériter soit principalement décidée par la lignée du sang. »
« Qu’est-ce que tu veux dire ? » demanda Marie.
« Noëlle et Lelia sont sœurs jumelles. Cela signifie qu’elles ont toutes les deux la possibilité de devenir prêtresse, » répondit Luxon.
Il n’y aurait aucun problème à choisir la prêtresse. Et si la prêtresse était choisie, elle pourrait choisir le protecteur suivant.
Le problème serait résolu si Lelia était choisie comme prêtresse et qu’Émile en devenait le protecteur.
Si le pire des cas se produisait et que Noëlle était choisie, Jean, son candidat pour être son amoureux, pourrait tout simplement devenir le protecteur. Pourrait-il en devenir un ?
Il n’était pas l’une des cibles de conquête, mais il ne devrait pas y avoir de problème.
Quoi qu’il en soit, le danger pour le monde pourrait être évité de cette façon.
« Alors tout ira bien ! » déclara Marie.
Marie semblait soulagée une fois de plus, pensant que Léon devait être content d’avoir envoyé Luxon aux côtés de Pierre. Grâce à cela, Luxon pouvait s’enquérir de diverses choses auprès de Pierre et aussi enquêter sur la situation domestique de la République dans les moindres détails.
« Mais il y a aussi une question qui en est ressortie, » déclara Luxon.
« Question ? »
J’avais demandé à Luxon ce qu’il avait à dire à ce sujet, mais Noëlle était arrivée en courant dans l’arrière-cour.
« Léon ! » cria Noëlle.
J’avais pu deviner ce qui s’était passé grâce à son expression.
L’expression triste de Noëlle devait signifier que Noëlle-chan était décédée.
***
Jean m’avait remercié avec des yeux rouges d’avoir pleuré tout en tenant les cendres de Noëlle-chan.
« Je te suis vraiment redevable. Je rembourserai sûrement les frais d’hôpital et de guérison un jour, » déclara Jean.
Je regardais Jean serrer dans ses bras la boîte remplie de cendres et je me grattais la tête en refusant. « Je n’en ai pas besoin. »
« Mais —, » commença Jean.
« J’utilise déjà l’incident cette fois-ci pour obtenir de l’argent. Je vais avoir une richesse absurde après ça, alors considère les frais de guérison et d’hospitalisation comme un service, » répondis-je.
Jean baissa les yeux avec un regard troublé avant de sourire.
« Tu es vraiment très gentil, Comte, » déclara Jean.
« Je m’interroge là-dessus, » répondis-je.
Je ne pouvais pas dire que c’était mon expiation pour l’avoir abandonnée.
« Tu t’es occupé de Noëlle-chan quand je n’étais pas là. Comte, tu es gentil, » déclara Jean.
J’avais changé de sujet sans y répondre.
« As-tu l’air de pouvoir retourner à l’académie ? » demandai-je.
« Oui. Mais, il semble que l’académie sera fermée pour un moment. C’est — il semble qu’il se passe plusieurs choses, » déclara Jean.
Eh bien, c’était ma faute.
Les six grands nobles d’Alzer se disputaient sur la façon de nous traiter en ce moment.
« Ces questions seront bientôt réglées. Tu t’entends bien avec Noëlle, » déclarai-je.
Jean avait l’air un peu surpris de mes paroles. Mais il hocha la tête.
« Eerr — oui, » répondit Jean.
— Se pourrait-il que ce type soit vraiment un protagoniste insensible ?
N’avait-il pas remarqué les sentiments de Noëlle ? Oi oi oi, épargne-moi ça.
« Ignorons les détails pour l’instant, restons calmes pendant un moment. Demande à Marie de jeter un coup d’œil si ton corps est douloureux, » déclarai-je.
« Merci beaucoup pour tout, » déclara Jean.
Jean inclina profondément la tête. Je l’avais observé avant de m’occuper de la prochaine affaire.
— Il est temps d’arracher des compensations d’Alzer !
***
Louise avait été rappelée au manoir de la Maison Rault.
Elle avait été interrogée par son père Albergue sur l’incident cette fois-ci dans son bureau.
« Louise, pourquoi as-tu fait ça ? » demanda Albergue.
Louise penchait la tête en bas. Albergue n’avait pas été en mesure de l’interroger trop sévèrement parce qu’il savait que la faute revenait à la République. Cependant, sa position de politicien l’avait forcé à critiquer la décision de Louise.
« Tu es citoyenne de la République d’Alzer. Tu as le devoir de donner la priorité au bien-être de ton pays, » continua son père.
Louise ne répondit que « je comprends » d’une voix faible.
« Pierre avait certainement trop fait dans cette affaire. Mais ce sera un problème si l’arbre sacré reste en possession de quelqu’un qui n’est pas de ce pays. En plus, c’était Einhorn ? Ce dirigeable est une grande menace, » déclara Albergue.
Pour être honnête, il souhaitait pouvoir obtenir les deux.
Si c’était impossible, il voulait obtenir ne serait-ce qu’un seul d’entre eux, mais actuellement les deux objets étaient en la possession de Léon.
Pour Albergue qui devait négocier avec Léon à l’avenir, cela rendrait la négociation difficile.
« Père comprendra quand tu rencontreras Léon, » déclara Louise.
Les paroles de Louise firent rétrécir les yeux d’Albergue en raison de sa colère.
« Je ne te dirai pas d’oublier Léon. Mais n’oublie pas que ton attitude a aussi mis Serge dans une impasse. Écoute-moi, Louise — Léon est mort, » déclara Albergue.
Louise s’était mordu la lèvre inférieure et avait serré les mains pour retenir ses larmes.
C’était rare qu’elle soit aussi obsédée.
Il pensait que sa fille garçon manqué avait mûri pour devenir une femme calme.
Mais en regardant ce qui s’était passé cette fois-ci, comme prévu, il semblait qu’elle s’était un peu forcée.
« Louise, il y a aussi la question de Serge. Ne parle pas trop de Léon devant lui, » déclara Albergue.
« Je sais, » répondit Louise.
« — Tu peux partir, » déclara Albergue.
Albergue soupira profondément après que Louise eut quitté le bureau.
Il posa ses coudes sur la table et croisa les bras pour y poser son front.
« Il n’y a que des problèmes. »
Après avoir dit cela, il avait ouvert un tiroir verrouillé et il en avait sorti une photo.
Il y avait l’image d’un enfant énergique de cinq ans. L’image montrait un enfant souriant.
Le garçon aux cheveux noirs tenait dans ses bras Louise de derrière, qui était encore une enfant sur la photo.
— Le garçon était son fils décédé, Léon Sara Rault.
Il était décédé à l’âge de cinq ans à cause d’une maladie.
« Léon, si seulement tu es encore en vie, » murmura Albergue.
S’il était encore en vie, il devrait avoir à peu près le même âge que Léon — que le comte Baltfault.
Albergue en avait eu assez de lui-même alors qu’il se demandait ce que son fils ferait s’il était encore là.
« Si seulement Serge pouvait au moins s’installer —, » murmura Albergue.
Il s’était plaint de son fils adoptif Serge qui n’était toujours pas retourné à l’académie avant de remettre la photo dans le tiroir et de retourner à ses papiers.
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Partie 2
Le lendemain, sur le lieu de la négociation avec Léon.
Albergue n’avait pas pu cacher son choc.
Fernand qui était à ses côtés s’inquiétait pour lui.
« Président par intérim, y a-t-il un problème ? » demanda Fernand.
« N-non, ce n’est rien, » répondit Albergue.
Il avait dit cela, tout en comprenant pourquoi Louise prêtait autant d’aide à quelqu’un du royaume.
L’apparence de Léon était exactement la même que celle de son fils s’il avait grandi jusqu’à cet âge.
C’était un jeune homme aux cheveux noirs et aux yeux noirs et à l’air moyen qu’on pouvait trouver partout, mais son air lui rappelait son fils.
Il y avait tant de similitudes, mais Léon lui-même était impudent envers eux en tenant d’une main l’étui contenant la jeune pousse de l’arbre sacré.
« Eh, qu’est-ce que vous avez dit ? » demanda Léon.
Le visage de Lambert était rouge. Léon lui demandait de façon provocante de lui répondre.
« Ne m’obligez pas à le dire plus d’une fois ! Je dis que la Maison Faiviel a subi d’énormes dégâts parce que votre dirigeable se déchaînait. J’exige que vous payiez la compensation pour ces dommages, » déclara Lambert.
« Je ne vous entends pas ~, » déclara Léon.
Il agissait comme si les chefs des six grands nobles réunis ici n’avaient pas été présents.
Les autres têtes de famille avaient aussi l’air irritées. Mais ils se méfiaient de Léon qui était en possession de l’arbrisseau de l’arbre sacré.
— A-t-il entendu parler du jeune arbre sacré par Louise ? Se demanda Albergue.
Léon n’avait pas du tout l’air nerveux devant ceux qui possédaient la protection divine de l’arbre sacré.
Son attitude était-elle basée sur l’ignorance, ou était-ce parce qu’il était pleinement conscient de leur situation — Albergue ne pouvait pas décider ce qui était le cas ici.
Léon leur avait demandé avec l’étui sur sa main. « Au fait, on dirait que vous me demandez d’assumer la responsabilité, mais êtes-vous vraiment d’accord avec ça ? »
« C’était de toute évidence de votre faute ! » cria Lambert.
« Seigneur Lambert, nous devrions aussi écouter ce qu’il a à dire. Alors, comte Baltfault, est-ce que vous voulez dire par là qu’il est déplacé que nous vous demandions d’assumer la responsabilité ? » demanda Albergue.
Albergue avait fait taire Lambert, sinon la négociation n’aurait pas progressé.
« Avez-vous vraiment besoin de demander ? Nous avons été trompés pour être d’accord avec le serment de cet arbre sacré et notre prince héritier s’est retrouvé avec un collier maudit à la suite des méfaits de l’un des vôtres. De plus, on m’a volé mon dirigeable, et pourtant Pierre qui a fait tout ça et qui s’est même déchaîné avec le vaisseau n’a pas du tout été blâmé. Pourquoi est-ce à moi qu’on demande d’en prendre la responsabilité alors que c’est vous qui agissez comme vous le voulez depuis le début ? Et n’avez-vous pas oublié que c’est moi qui ai stoppé le déchaînement d’Einhorn ? C’est ce qu’ils appellent rendre le mal pour le bien, » déclara Léon.
Léon se plaignait sans cesse, mais il souriait tout le temps.
Il ne savait pas ce que ce jeune homme pensait à l’intérieur.
« — Eh bien, laissons de côté la prétention du public ici. Si vous faites de tout cela ma responsabilité, alors cela signifie que vous êtes prêts à en subir les conséquences, n’est-ce pas ? » demanda Léon.
« Conséquences que vous avez dites !? » demanda Lambert.
Lambert fit cesser la conversation, et les autres têtes de famille le regardèrent fixement pour le faire taire.
Léon continua son discours en souriant. « Vous avez subi une défaite écrasante en affrontant un seul vaisseau du royaume. Si vous en faites la responsabilité de Pierre, cela ne se terminera que par un incident honteux entre vous, mais si vous en faites ma responsabilité, cela ne signifie-t-il pas la fin de votre ridicule mythe d’invincibilité ? Les analyses de votre invincibilité dans les combats défensifs s’arrêteront là et tout le monde le saura très rapidement, vous pouvez en être assuré ! »
C’était Fernand qui avait réagi calmement à cette déclaration. « Je m’interroge à ce sujet. En réalité, vous n’avez pas combattu du tout à l’époque, et la bataille n’était pas non plus terminée. Elle a été arrêtée au milieu. Cette bataille était plus comme un match nul. »
Léon tourna son regard vers Fernand qui bluffait et il montra le sourire de quelqu’un qui l’avait vu à travers lui. « Alors, n’hésitez pas à me mettre la responsabilité sur le dos. Ce sera la fin pour vous à ce moment-là. Combien de vaisseaux ont été abattus par un seul vaisseau ? Est-ce qu’il y a un seul de vos vaisseaux dont vous êtes si fiers, a-t-il réussi à égratigner l’Einhorn ? — De plus, qui vous a dit que le royaume n’a qu’un seul Einhorn à sa disposition en ce moment ? »
Fernand avait essayé de détendre l’atmosphère. « Vous avez un tempérament plutôt colérique, n’est-ce pas, monsieur le héros ? »
« Colérique ? Si j’étais vraiment une personne colérique, la maison Faiviel serait devenue une mer des flammes en ce moment même, » déclara Léon.
Albergue regarda brièvement Lambert serrer les mains dans la frustration avant de prendre la place de Fernand dans les négociations avec Léon. « Je comprends ce que vous voulez dire. Et qu’attendez-vous de nous ? »
« Pour commencer sur une bonne base, une compensation. Si vous ne pouvez pas préparer l’argent, je suis d’accord pour accepter des marchandises. Je rapporterai ce qui s’est passé cette fois-ci comme une simple querelle entre vous, alors vous devriez aussi inclure l’argent du silence en plus de l’indemnisation pour les dommages que nous avons reçus lors de cet incident. Bien sûr, vous devez aussi inclure des excuses officielles pour les mauvais traitements que nous avons subies depuis notre venue ici, » déclara Léon.
« — Je vois. »
Léon disait que « Je protégerai votre honneur et votre fierté. Alors, donnez-moi de l’argent ».
Lambert avait claqué le poing sur la table. « Ce salaud a dit ce qu’il voulait juste parce que je suis resté silencieux ! Nous n’avons jamais perdu contre Hohlfahrt jusqu’à présent ! »
Le sourire de Léon ne s’était toujours pas effondré. « Alors, la prochaine fois, cela sera pour de vrai, — Messieurs de la République, vous qui êtes soi-disant invaincue que dans les combats défensifs, on se reverra bientôt si c’est ce que vous voulez. Ah, si vous mettez la responsabilité sur moi, alors je suppose que vous aurez aussi une marque noire dans votre dossier défensif de bataille. Votre légendaire invincibilité sera finie avec ça, et le monde entier le saura ! »
Les expressions des membres de la République devenaient amères en entendant ces mots.
Si l’on savait qu’ils avaient perdu contre le royaume, d’autres pays les mépriseraient aussi.
Le démérite d’une telle chose serait immense.
De plus, maintenant qu’il y avait la possibilité que d’autres pays développent des dirigeables puissants, ils ne pouvaient plus facilement essayer de résoudre leur problème par la guerre.
Albergue considérait l’incident cette fois-ci comme une bonne occasion. Hmm, ce n’est pas mal. Et même, c’est pratique.
« — Très bien. Alzer vous préparera une compensation monétaire, » déclara Albergue.
Fernand protesta contre Albergue qui accepta facilement les conditions. « Président par intérim, avez-vous l’intention d’accepter sa demande telle quelle ? »
« La faute de l’incident, cette fois, revient à Alzer. Alzer s’excusera sincèrement, » déclara Albergue.
C’était une mauvaise décision en tant que président par intérim, mais personnellement Albergue voulait faire un bon usage de l’incident cette fois-ci.
— Pour son propre objectif.
Mais Albergue s’était excusé auprès de sa fille au fond de son cœur. Louise, tu dois te sentir comme ça aussi.
L’image du fils d’Albergue se superposait à celle de Léon devant lui. Il avait légèrement regretté que cela l’ait fait s’adoucir dans ses rapports avec lui.
Il ne pouvait pas critiquer sa fille comme ça.
Léon avait été surpris. « — Eh, allez-vous vraiment accepter mes conditions ? »
On aurait dit qu’il ne s’attendait pas à ce que toutes ses demandes soient acceptées.
« Est-ce surprenant ? » demanda Albergue.
« — Eh bien, ouais, » répondit Léon.
En voyant tout à l’heure l’attitude impudente de Léon, Albergue s’était dit que c’était peut-être l’attitude de base de Léon.
« Nous vous avons fait vivre une expérience désagréable pendant vos études ici. Toutes mes excuses. Aussi, ce n’est qu’une suggestion de ma part en tant qu’individu, mais —, » déclara Albergue.
***
Fernand s’approcha d’Albergue après la fin des négociations avec Léon.
« Président par intérim, le royaume va s’enhardir avec ça. S’il vous plaît, réfléchissez-y encore une fois, » déclara Fernand.
Fernand était jeune et extrêmement compétent, mais il avait un fort sentiment patriotique.
À cause de cela, il avait été sensible dans l’affaire qui avait désavantagé la République.
« Nous devrions fermer les yeux sur cette petite perte. Nous venons d’obtenir une bonne occasion de réformer notre prise de conscience, » déclara Albergue.
« Prise de conscience ? » demanda Fernand.
« L’idée que nous serons toujours prospères en nous appuyant sur l’arbre sacré est ancienne, » déclara Albergue.
Fernand avait été choqué. « Monsieur le Président par intérim, votre déclaration n’est-elle pas tout à l’heure trop controversée ? »
« Qu’est-ce qui est controversé à ce sujet ? L’évaluation des pays étrangers à l’égard d’Alzer qui s’est complètement appuyé sur l’arbre sacré tout en les regardant de haut est terrible, et c’est de notre faute. En même temps, notre sentiment de danger envers les pays étrangers est trop laxiste, » déclara Albergue.
Fernand aussi semblait avoir une idée de ce que disait Albergue. Il n’avait pas été en mesure de se défendre.
« Il semble que vous invitiez cette personne à votre manoir, mais est-ce que ça ira vraiment ? C’est un homme qui se battrait même avec nous, » déclara Fernand.
« Il est en possession de l’arbrisseau de l’arbre sacré. J’aimerais avoir un autre angle de négociation avec lui, » déclara Albergue.
« C’est certainement nécessaire, mais il n’est pas nécessaire que ce soit le président par intérim qui s’en occupe personnellement, n’est-ce pas ? » demanda Fernand.
« Je m’intéresse aussi personnellement à lui, » déclara Albergue.
Il avait énuméré diverses raisons, mais il voulait personnellement parler à Léon.
Il continue d’apparaître dans mon esprit même si je sais qu’il n’est pas mon fils. Est-ce parce qu’ils se ressemblent autant que ça ?
Albergue se souvient de son fils.
***
J’avais été invité à venir au manoir de la Maison Rault plusieurs jours après les négociations.
Les réparations pour moi avaient été payées immédiatement alors qu’Alzer menait également des négociations avec le royaume de Hohlfhart effectué par l’intermédiaire des fonctionnaires des deux pays. Ce serait marrant que Roland soit accablé de travail à cause de ça, alors je n’avais pas touché du tout à ce côté-là.
La Maison Rault était même allée jusqu’à me préparer un dirigeable pour m’emmener sur leur territoire — dans leur forteresse sur leur île flottante pour un dîner.
C’était une ville forteresse. L’ambiance était différente de celle de l’ancien territoire de Lespinasse.
« Cet endroit semble appartenir au roi d’un pays, » j’avais murmuré ça.
Luxon qui se camouflait me murmura à l’oreille. « — Maître, je crois que le risque d’assassinat est faible, mais ne baisse pas ta garde. »
Luxon enquêtait sur l’immense château pendant qu’on attendait dans la salle d’attente.
Il avait fait des recherches approfondies pour déterminer si les aliments qui seraient servis étaient empoisonnés ou non. Le résultat — il semblait que Léon était vraiment invité juste pour un dîner.
« Est-ce qu’ils essaient de me séduire parce qu’ils désirent l’arbrisseau de l’arbre sacré ? » demandai-je.
« C’est la plus probable des possibilités. Il semble qu’ils envisagent aussi l’échange de technologie. — Cependant, la situation semble étrange malgré tout, » déclara Luxon.
« Étrange ? Y a-t-il un problème ? » demandai-je.
« Les serviteurs qui voyaient le visage du maître s’agitent. Beaucoup de serviteurs vétérans sont particulièrement agités, » déclara Luxon.
Le serviteur qui m’avait fait visiter était aussi comme ça.
Il avait l’air vraiment surpris.
« Louise avait également l’air surprise lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois. À l’époque, elle m’a demandé de l’appeler “Onee-chan” ou quelque chose comme ça, » déclarai-je.
« Est-ce quelqu’un qui a ce genre de hobby ? » demanda Luxon.
« Si elle veut vraiment devenir ma grande sœur, j’espère pouvoir échanger Jenna avec elle, » déclarai-je.
J’avais versé des larmes quand je m’étais souvenu de ma petite sœur biologique qui devait avoir des difficultés en ce moment dans le royaume.
Si je pouvais vraiment l’échanger avec Louise, j’étais sûr que je dirais instantanément « On change, s’il vous plait ».
Un serviteur était venu m’informer que la préparation était terminée pendant que je parlais avec Luxon.
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Partie 3
À l’intérieur d’une pièce avec un plafond très haut.
Je dînais avec trois autres personnes autour d’une grande table. C’était une sensation vraiment étrange de manger comme ça.
Il y avait des domestiques en attente autour de nous. Ils nous aidaient pour notre dîner.
Albergue était assis juste devant moi. Louise et la femme d’Albergue étaient assises à ses côtés.
Elles portaient toutes les deux une robe.
L’atmosphère du dîner était vraiment comme le dîner de la noblesse — non, le dîner de la famille royale même.
Les plats étaient devenus un peu froids, mais ils étaient quand même délicieux.
« Les plats vous conviennent-ils ? » Albergue me l’avait demandé.
J’avais parlé de mon impression sans aucune flatterie. « Ils sont délicieux. La sauce est différente de ce que nous avons dans le royaume, mais j’aime ce goût étranger. »
L’assaisonnement alimentaire serait différent selon les pays, mais je pourrais manger sans problème.
La viande tendre était accompagnée d’une sorte de légume que l’on ne trouvait pas dans le royaume.
Quand j’avais essayé de le manger, il avait un goût amer.
Je pouvais le manger, mais ce n’était pas quelque chose que je voulais manger de ma propre initiative.
Je m’étais un peu forcé à le mettre dans ma bouche avec de la viande pour en couvrir le goût. Mais j’avais remarqué que les trois devant moi me fixaient du regard.
« Eh, euh… est-ce que mes manières sont mauvaises ou quelque chose comme ça ? » demandai-je.
« N-non, ce n’est pas ça. Peut-être n’aimez-vous pas ce légume ? » demanda Albergue.
Il semblait avoir senti, d’après mon expression, que je n’aimais pas ce légume.
« C’est un légume que je n’avais jamais mangé dans le royaume. Je n’aime pas son amertume particulière, mais je peux quand même le manger, » répondis-je.
« Je… Je vois. »
Je commençais à douter en voyant l’air agité d’Albergue, mais sa femme avait soudain versé de grosses gouttes de larmes. Elle avait dit. « Pardonnez-moi. Je dois quitter mon siège un moment » et elle s’était levée.
Louise m’avait parlé alors qu’elle quittait la pièce avec une servante qui l’accompagnait.
« Je suis désolée pour ça. Maman va bientôt revenir. Elle ne part pas parce qu’elle déteste Léon. J’espère que tu peux comprendre ça, » déclara Louise.
« Pouvez-vous m’en donner la raison ? » demandai-je.
J’avais des doutes sur l’atmosphère de cet endroit. Puis Albergue m’avait parlé en baissant légèrement le regard.
« J’avais un fils, » déclara Albergue.
« Vous voulez dire Monsieur Serge ? » demandai-je.
« Je ne parle pas de mon fils adoptif Serge, mais de mon fils biologique. Il s’appelait Léon, » déclara Albergue.
— Une autre histoire que je n’avais jamais entendue auparavant avait surgi. Mais j’avais senti des pièces du puzzle se mettre en place en entendant ça.
Cela devait être la raison pour laquelle Louise me prêtait son aide cordialement, parce que j’étais semblable à ce fils.
« Donc c’est quelque chose comme ça, » déclarai-je.
« J’espère que vous ne vous vexez pas. Je n’aurais jamais pensé que vous seriez aussi semblable avec ce garçon, » déclara Albergue.
« J’ai déjà entendu dire que dans le monde, il y a au moins deux personnes qui vous ressemblent. Ce n’est sûrement qu’une coïncidence, » déclarai-je.
Albergue sourit tristement en murmurant. « Vous avez raison. »
Louise m’avait souri. « Léon — mon petit frère détestait aussi ce légume. Léon, tu lui ressemblais quand tu t’es forcé à le manger. Ça a dû faire en sorte que maman se souvienne aussi de beaucoup de choses. »
Il y avait un garçon qui portait le même nom que moi et qui était mort quand il avait cinq ans.
Maintenant qu’ils l’avaient mentionné, j’avais retrouvé la mémoire de ma vie passée, c’était aussi quand j’avais cinq ans.
J’avais l’impression qu’il y eût un lien ici, ou peut-être que c’était juste une coïncidence ?
« Ce qui me rappelle que votre fils ne vient pas à l’académie en ce moment, n’est-ce pas ? Où est-il en ce moment ? » demandai-je.
J’avais essayé de demander parce que je n’avais jamais vu Serge, mais l’expression de Louise s’était un peu brouillée.
« Il est sorti pendant les vacances de printemps et n’est jamais revenu jusqu’à maintenant. Il communique périodiquement avec nous, pour que nous sachions au moins qu’il va bien, » répondit Louise.
« Il est sorti ? » demandai-je.
Albergue avait alors dit. « C’est un enfant gênant, » tout en m’expliquant légèrement.
« J’ai entendu dire que le travail d’aventurier est jugé acceptable dans le Hohlfahrt. Mais on ne peut pas dire que c’est un travail respectable ici à Alzer, » déclara Albergue.
Cet endroit était différent du royaume, le statut social de l’aventurier y était faible.
« Serge — mon fils a un désir ardent pour le travail d’aventurier. Quand les vacances sont arrivées, il a utilisé un dirigeable et est parti à l’aventure. Si c’est vous, pouvez-vous comprendre ce que Serge ressent ? » demanda Albergue.
« Moi aussi, j’ai obtenu mon poste actuel en réussissant en tant qu’aventurier, ce qui me permet de le comprendre un peu, » répondis-je.
— Dans mon cas, ma vie serait en danger si je ne réussissais pas.
Je ne comprenais pas le sentiment de quelqu’un qui était né dans une famille riche et qui était parti à l’aventure à cause de ses goûts personnels.
Je suppose que Serge aurait de meilleures affinités avec Julian et les autres plutôt qu’avec moi.
« Peut-être que s’il parle avec Son Altesse Julian et les autres, ils vont s’entendre, » déclarai-je.
« Alors je devrais leur donner une chance pour cela, pour l’avenir aussi, » déclara Albergue.
Louise s’était montrée insatisfaite de la réponse d’Albergue. « Je ne reconnaîtrai pas Serge. Pour lui, de viser à devenir quelque chose comme aventurier, même s’il sera le prochain chef de la Maison Rault, il n’est pas apte. »
Albergue avait averti Louise de ses paroles. « Louise, la façon dont tu dis ça est impolie envers Léon. »
« Je-Je suis désolée, » déclara Louise.
« Ce n’est pas grave. Mais, ne serait-il pas problématique qu’il ne soit pas revenu, même si l’académie a commencé ? » demandai-je.
Notre plan était tombé en panne parce que Serge n’était pas là.
Je voulais au moins entendre la raison.
Louise avait baissé les yeux. « Cet enfant était juste dans sa phase rebelle. Il voulait juste nous attirer des ennuis. »
« Louise, ça suffit avec ça. Je suis désolé, nous vous exposons la honte de notre famille comme ça et nous avons gâché le dîner, » déclara Albergue.
Albergue s’était excusé auprès de moi, alors j’avais répondu « C’est bon » et j’étais revenu à mon repas.
Même ainsi, étais-je vraiment si semblable à son fils qui était décédé ?
Je me sentais rafraîchi maintenant que j’avais compris la raison de la demande de Louise de l’appeler Onee-chan, mais il me semblait qu’il y avait encore quelque chose de plus profond dans la relation de la Maison Rault avec Serge.
***
« Comme c’est gentil ! Grand frère est allé faire un dîner extravagant tout seul, je suis jalouse ~ !! »
À mon retour, Marie m’avait accueilli avec une jalousie non dissimulée.
Plusieurs semaines s’étaient écoulées depuis mon intrusion dans le manoir de Marie.
Mes journées ici avaient été remplies de beaucoup de turbulence.
« Je ne suis pas allé jouer, tu sais ? » déclarai-je.
« Mais, le repas était luxueux, n’est-ce pas ? » demanda Marie.
« C’était délicieux ~, » déclarai-je.
Marie avait mordu son mouchoir d’un regard frustré quand je lui avais raconté mon impression.
C’est pourquoi je lui avais donné le gâteau que je lui avais rapporté en souvenir.
« Tiens, un souvenir, » déclarai-je.
« Wa ~ i, je t’aime grand frère ! » déclara Marie.
Il était facile de gérer ça, vu que Marie avait vu son humeur s’améliorer ainsi en lui donnant du gâteau.
Je ne voulais pas croire qu’il y avait cinq idiots dont la vie était chamboulée parce qu’ils avaient été séduits par ce genre de femme.
J’étais entré dans une pièce vide avec Marie qui tenait le gâteau et préparait le thé.
« Grand frère, où est Luxon ? » demanda Marie.
« Il répare Einhorn. Le corps principal de Luxon arrive de ce côté, donc elle sera terminée dans quelques jours, » déclarai-je.
Luxon avait également parlé de la révision d’Arroganz.
Apparemment, il enlevait les décorations en pointes et nettoyait le cockpit qui avait été utilisé par Pierre.
Einhorn aussi n’avait eu que son intérieur sale, donc plutôt que de l’appeler réparation, il s’agirait surtout de nettoyer et de réapprovisionner le navire.
« Son corps principal n’était pas déjà là avant ? » demanda Marie.
« Auparavant, il flottait au milieu d’Alzer et de Hohlfahrt pour servir de relais. Mais le corps principal a été envoyé ici à cause des problèmes qui se sont produits de ce côté. À cause de cela, je ne peux plus envoyer de courrier à Anjie et Livia, » déclarai-je.
Pour l’instant, je ne pouvais pas envoyer de courrier parce que le signal de communication était extrêmement mauvais.
Je me demandais si elles allaient bien toutes les deux en ce moment.
Marie avait ouvert l’emballage du gâteau avec des yeux pétillants.
« Ça a l’air délicieux ! » déclara Marie.
« Ne le mange pas entièrement. C’est aussi la part des autres, » déclarai-je.
« Je le sais bien, » déclara Marie.
Marie avait sorti le gâteau et m’avait attendu pour préparer le thé tout en parlant du plan.
« Au fait, grand frère, comment s’est passée la discussion ? » demanda Marie.
« Ça se passe trop bien que j’ai peur à la place. Tout le monde à la Maison Rault m’aimait bien, » déclarai-je.
Dire qu’ils avaient un fils mort qui me ressemblait exactement — je n’arrivais toujours pas à le croire.
« Est-ce que ça va aller ? C’est le dernier boss, » déclara Marie.
« Je serai sur mes gardes, » déclarai-je.
J’avais fini de préparer le thé et j’avais apprécié le gâteau avec Marie.
Je l’avais regardée manger le gâteau tout en retirant de ma poche de poitrine de l’argent placé dans une enveloppe brune.
« Marie, je vais te donner ça, » déclarai-je.
Les yeux de Marie s’étaient élargis dès qu’elle avait vu l’argent.
Son excitation avait surpassé son excitation pour le gâteau.
« Grand frère, c’est pour quoi ! » demanda Marie.
« C’est parce que j’ai réussi à extorquer beaucoup à Alzer. C’est de l’argent de poche pour toi, » déclarai-je.
Marie avait aussi travaillé fort cette fois-ci, c’était donc sa récompense.
J’avais aussi appris quelque chose en vivant avec Marie.
— Elle est un peu, non, pas seulement un peu, elle était simplement pitoyable.
Elle devait s’occuper de ces cinq personnes, en plus d’économiser afin de se débrouiller avec le budget du ménage disponible. Je n’avais pas pu retenir mes larmes en voyant ça.
Marie avait sorti l’argent et avait commencé à le compter.
« Est-ce bien que je reçoive autant !? » demanda Marie.
La somme d’argent que je lui avais donnée était d’environ dix millions sous forme de papier-monnaie de la République.
Mais, même ce montant était un peu insuffisant pour vivre à Alzer tout en s’occupant de ces cinq personnes.
« Toi aussi, tu as travaillé dur cette fois. Utilise l’argent avec précaution, d’accord ? » répondis-je.
Marie pleura en s’accrochant à moi.
Mais elle ne l’avait fait qu’après avoir soigneusement mis l’argent dans sa poche.
« Oniii-chan, merciuuuuuuuu ! » s’exclama Marie.
Je m’étais débarrassé de Marie qui s’accrochait à moi.
« Laisse-moi partir ! Vraiment, tu es toujours une fille calculatrice comme dans le passé, » déclarai-je.
Marie essuya ses larmes. « Avec ça, je n’aurai plus à me soucier de l’argent pour les vêtements d’été. »
La saison allait changer du printemps à l’été.
« Été, hein ? Il y aura beaucoup d’événements là-bas. Pour l’instant, Lelia est notre candidate à la prêtrise, mais selon la situation, Noëlle pourrait devenir la bonne, alors nous devons faire attention, » déclarai-je.
Quand j’avais dit cela, Marie avait arrêté ses mains qui comptaient l’argent qu’elle avait sorti de sa poche.
Marie avait regardé mon visage et avait incliné la tête.
« Grand frère ? Pourquoi considères-tu Noëlle comme une candidate à la prêtrise ? » demanda Marie.
« Ha ? Parce que Noëlle aime bien Jean ? Mais tu sais, Jean est vraiment insensible, il n’a toujours pas remarqué les sentiments de Noëlle pour lui. Ce sera un peu difficile pour eux de devenir amants comme ça, mais ils s’en sortiront d’une manière ou d’une autre si on leur donne un coup de pouce dans le dos, » déclarai-je.
J’aurais aimé que Jean, le protagoniste insensible, soit un peu plus proactif.
S’il l’aimait bien, il devrait le lui dire clairement.
« — Grand frère, » déclara Marie.
« Quoi ? » demandai-je.
« Je ne pense pas que Noëlle soit amoureuse de Jean. Pour être plus exacte, elle l’aime bien, mais pas au sens romantique du terme, ce qui est tout à fait normal, » déclara Marie.
« Hein ? Mais ils sont proches l’un de l’autre, » déclarai-je.
« Ils sont juste amis l’un avec l’autre, n’est-ce pas ? Noëlle n’est pas si consciente envers Jean, » déclara Marie.
— Qu’est-ce qu’elle dit ?
« Eh, mais Jean lui-même, envers Noëlle il est vraiment —, » commençai-je.
« D’après ce que je vois, ils sont tous les deux des amis normaux. Plutôt — grand frère, tu n’as vraiment pas remarqué ? Tu plaisantes, n’est-ce pas ? » demanda Marie.
Je n’avais pas compris ce que Marie voulait dire.
« Eh, ne me dis pas qu’ils sont juste amis l’un avec l’autre ? » demandai-je.
Marie m’avait regardé d’un regard froid quand j’avais dit ça.
« Je m’en fiche maintenant, » déclara Marie.
« Non, dis-moi ! Tu m’inquiètes, là ! » déclarai-je.
Marie avait remis l’argent dans sa poche une fois de plus et avait commencé à manger le gâteau.
« Ça va devenir gênant, alors je ne le dirai pas. De plus, il vaudrait mieux que grand frère réfléchi bien à ce qu’il faut faire maintenant. Quelque chose qui ne peut pas être défait arrivera si tu continues à vivre avec Noëlle comme ça, » déclara Marie.
Quelque chose qui ne peut être défait ?
« Ne me dis pas que tu penses que je vais tomber amoureux de Noëlle ? Dommage. J’ai deux fiancées merveilleuses qui m’attendent à la maison. Je ne ferai pas quelque chose comme les tromper, » déclarai-je.
Marie s’était moquée de moi. « Je souhaite bonne chance à mon Grand Frère avec ça. Je n’aime pas les ennuis après tout. »
Qu’est-ce qu’elle a, cette fille ?
Qu’est-ce qu’elle voulait dire ?