Petite histoire – La Route de Marie
Partie 1
Le monde ne pouvait pas fonctionner comme un jeu.
Il n’y avait aucune fonction de sauvegarde ou de chargement dans le monde réel.
Dans la vie, il n’y avait aucune chance de refaire nos actes.
Mais, si — on pouvait refaire ?
Si l’on pouvait remonter le temps en faisant un choix important, quel genre de vie les attendrait ?
S’il y avait une sauvegarde des données avant l’inscription à l’académie, si Léon choisissait une autre voie, comment l’histoire avancerait-elle ?
C’était ce genre d’histoire.
***
C’était le printemps de ma première année où je pus m’inscrire en toute sécurité à l’académie.
Moi, Léon Fou Baltfault, je me cachais en ce moment dans un buisson du jardin de l’académie.
Celui qui était caché avec moi était mon partenaire Luxon.
« Le prince qui réfléchit devant l’étang a vraiment l’air artistique, hein ? Bien qu’au fond de son cœur, il ne s’inquiète que de quelque chose d’insignifiant comme le fait qu’il soit fatigué d’être le prince. »
C’est Son Altesse Julian, l’une des cibles de conquête de ce jeu.
Il réfléchissait dans un endroit où il n’y a aucun signe d’autres individus, mais — c’est ce que vous appelez un événement.
« Le maître a un mauvais passe-temps, en regardant comme ça, » déclara Luxon.
« Parce que je suis curieux. Ne penses-tu pas que c’est une expérience précieuse que de pouvoir voir dans la vie réelle une scène célèbre d’un jeu auquel tu as joué à fond ? » lui demandai-je.
C’était l’événement de rencontre de la protagoniste avec le prince.
La protagoniste qui était enthousiaste avec l’attente vers une vie d’académie avait giflé le prince impoli.
Si je peux regarder la scène rafraîchissante du prince se faire gifler, alors bien sûr je vais jeter un coup d’œil.
« Le Maître n’a-t-il pas dit que ce n’était pas tes affaires ? » demanda Luxon.
Ce ne sont certainement pas mes affaires, mais il y a aussi une curiosité en moi.
— Je veux au moins confirmer quel genre de fille est la protagoniste.
Y a-t-il une différence entre la protagoniste qui était contrôlée par le joueur et la protagoniste réelle ?
J’avais jeté un coup d’œil pour répondre à ce genre de question.
« Je voulais voir un bel homme se faire gifler, » déclarai-je.
Quand j’avais lâché une excuse au hasard, Luxon avait secoué son seul œil horizontalement.
Son geste m’indiquait qu’il ne pouvait pas comprendre. « Le Maître a une personnalité vraiment merveilleuse. »
« Tu as beaucoup de sarcasme, comme d’habitude, » déclarai-je.
« N’est-ce pas le maître qui me donne beaucoup de chance ? — Oh ? » murmura Luxon.
Le seul œil de Luxon bougea et découvrit une fille qui se faufilait par là.
Elle ne nous voyait pas vu que nous étions cachés ici.
Cette fille n’était pas la protagoniste.
Cette fille ne ressemblait à personne dans l’illustration de la boîte du jeu.
« Cette fille, je l’ai vue à la cérémonie d’entrée, » déclarai-je.
C’était une fille irritante.
Ce n’est pas comme si je la détestais, mais ça m’avait énervé en voyant son visage.
« Maître, elle va parler à Julian. Est-ce la protagoniste ? » demanda Luxon.
J’avais commencé à bouger.
« Il n’y a aucune chance que ce soit le cas. Son look est trop différent, » répondis-je.
La protagoniste dans l’illustration du jeu était plus grande et avec un style de corps plus agréable.
Elle n’était peut-être pas la protagoniste.
Quand je l’avais observée, elle murmurait quelque chose à elle-même. « Calme-toi, Marie. Si tu utilises bien la rencontre avec le prince et que tu fais connaissance avec lui, alors c’est ta victoire. »
J’avais tout compris à cet instant.
— Ah, cette fille est la même chose que moi.
« Luxon, viens, » ordonnai-je.
Je m’étais faufilé vers la fille, Marie, qui estimait le moment où il fallait sortir, et j’avais sauté sur elle quand elle était sur le point d’appeler Son Altesse Julian.
J’avais attrapé son bras et lui avais couvert la bouche avant de l’emmener loin de là.
« Nh ! » Marie ne comprend pas ce qui se passait. Elle avait été terriblement choquée, puis elle avait eu peur.
J’avais gardé mon emprise sur elle et je m’étais empressé de quitter cet endroit pour un lieu où il n’y avait personne d’autre avant de la laisser partir.
Puis elle m’avait regardé en ayant l’air effrayée. « Qu’est-ce que tu as fait !? Je suis pressée, là. Penses-tu que ça finira bien pour toi après avoir fait quelque chose comme ça ? Je ne te pardonnerai jamais. »
Elle agit avec force, mais il est clair comme le jour qu’elle avait peur.
J’avais l’impression d’affronter ma petite sœur de ma vie antérieure.
Est-ce pour ça que je suis énervé ?
« Est-ce parce que tu ne veux pas que je détruise ta rencontre avec le prince ? » demandai-je.
Puis les yeux de Marie s’ouvrirent en grand avant de les plisser lentement.
Elle avait fait une expression plus froide qu’avant.
« On dirait que tu me ressembles, » déclara Marie.
Il semblerait que je ne me trompais pas.
« Qu’est-ce que tu essayais de faire ? Pourquoi allais-tu sortir ? » demandai-je.
J’avais deviné ce que cette fille essaie de faire.
Mais je voulais le confirmer.
« Ce ne sont pas tes affaires, n’est-ce pas ? » déclara Marie.
Marie détourna les yeux. Il semblerait qu’elle ait essayé de profiter de la rencontre pour prendre de l’avance sur la protagoniste.
« De toute évidence, ce sont mes affaires. Toi, comprends-tu ce que tu fais ? » demandai-je.
« Tu es agaçant ! Plus important encore, libère-moi maintenant. La protagoniste viendra si je ne me dépêche pas ! » déclara Marie.
Marie avait essayé de s’enfuir. Je l’avais coincée contre le mur et j’avais mis mes deux mains sur le mur pour lui couper tout chemin d’évasion.
La petite Marie était anxieuse.
« Ne te mets pas en travers de mon chemin. Écoute-moi, le monde sera détruit si la protagoniste et les cibles de la conquête ne se rencontrent pas, » déclarai-je.
En parlant en termes de jeu, cela voulait dire que le jeu serait terminé.
C’est encore trop rapide pour moi de rencontrer la fin dans ma vie, alors je m’en abstiendrai.
« Haaa ? Pourquoi cela arriverait-il ? Pense à une meilleure réplique si tu veux me menacer. Si tu ne me laisses pas partir, je hurlerai pour que les gens viennent ici. Si je crie ici, ta vie à l’académie — non, ta vie sera finie, » déclara Marie.
Cette fille — sa personnalité était aussi mauvaise que celle de ma petite sœur.
Si cette fille criait ici, on me verrait comme le méchant.
Mais, c’était étrange quoiqu’il arrive.
Pourquoi cette fille vise-t-elle le prince ?
« Toi, tu as bien joué à ce jeu, n’est-ce pas ? Alors pourquoi essaies-tu d’écraser l’événement de la rencontre ? » demandai-je.
« C’est évident —, » déclara Marie.
Pendant qu’elle parlait, le son *clac !* était venu de loin.
Nous savions ce que signifiait ce son.
« J’ai donc raté la rencontre qui ne se reproduira plus, » déclara Marie.
Marie était tombée à genoux en s’appuyant sur le mur.
Des larmes s’étaient accumulées dans ses yeux.
« Non, pas possible, même si j’ai fini par entrer à l’académie. Même si j’attends depuis dix ans ! » déclara Marie.
Les larmes s’étaient répandues en grosses gouttes et elle s’était mise à pleurer.
« O, oi. »
« Même si je pensais pouvoir être heureuse cette fois-ci ! C’est de ta faute. À cause de toi, je serai pauvre pour toujours ! » cria Marie.
— Je n’aime pas voir une fille pleurer parce que ça m’énerve.
« Maître, ne vaudrait-il pas mieux partager l’information pour l’instant ? » demanda Luxon.
J’avais également ressenti la nécessité de cela à partir de la suggestion de Luxon.
Si elle avait déjà fini cette partie, elle ne devrait pas penser à écraser l’événement de la rencontre.
« Ouais. Hé, arrête de pleurer, » déclarai-je.
Mais, le son de *kuuuuuu* venait de l’estomac d’une Marie en pleurs.
Marie s’était instantanément arrêtée de pleurer et avait appuyé sur son ventre avec ses deux mains. Elle avait l’air gênée.
« — as-tu faim ? » demandai-je.
Marie hocha un peu la tête.
Son geste était similaire à celui de sa petite sœur de la vie antérieure, alors je ne pouvais pas laisser ainsi.
En plus, nous étions tous deux des compagnons de réincarnation. — Je ne pouvais pas l’ignorer.
« Je vais t’offrir un repas, alors partons d’ici pour l’instant, » déclarai-je.
Marie avait saisi la main que je lui tendais.
« D-D’accord, » déclara Marie.
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Nous étions sortis de l’académie et étions allés en ville.
Nous étions entrés dans un restaurant bon marcher. Marie y mangeait la nourriture commandée avec gourmandise.
Elle avait déjà dévoré trois portions de steak et pourtant elle avait commandé encore plus de nourriture supplémentaire.
En ce moment, elle mâchait de la viande encore attachée à l’os.
Sa façon de manger était comme une bête affamée.
« Mange plus lentement. Personne ne te l’enlèvera, » déclarai-je.
J’avais l’impression d’être déjà rassasié en la regardant.
Luxon flottait à côté de moi en observant Marie. Il était très intéressé.
« Le maître est aussi très curieux, mais cette personne est en fait aussi très curieuse, » déclara Luxon.
En entendant que Marie était aussi une ancienne Japonaise, Luxon avait dit « Donc c’est un ancien humain » et avait interagi avec Marie gentiment.
Il y avait assez à manger. Peut-on continuer notre conversation ?
Ce dont nous parlions avant que la nourriture n’arrive, c’était que Marie était une ancienne Japonaise.
Elle ne nous dira pas son âge, mais d’après le contenu de son histoire, je pense que son âge se situait entre la trentaine et le début de la quarantaine.
Il semblerait qu’elle ait été reniée par ses parents et qu’elle ait vécu avec un homme inutile comme petit ami.
Après cela, elle avait des souvenirs comme quoi elle s’était évanouie à cause de la violence de son petit ami, mais quand elle s’était réveillée, elle était dans ce monde.
— Son histoire était trop pitoyable pour que je puisse en rire.
C’est troublant parce que je ne peux pas me moquer de ce genre de sujet pitoyable.
Marie avait fait passer la nourriture qu’elle s’était mise dans la bouche avec de l’eau et avait recommencé à parler après être revenue à la raison.
« Où est-ce qu’on s’est arrêtés déjà ? » demanda Marie.
« Au fait que tu t’es réincarnée en tant que fille cadette de la Maison de Vicomte de Lafan, » déclarai-je.
« Aa ~, c’est vrai, » déclara Marie.
Luxon avait placé un mouchoir devant Marie parce que la zone autour de sa bouche était sale.
Marie l’avait pris et s’était essuyé la bouche avant de continuer.
« La maison dans laquelle je me suis réincarnée est une maison terrible. C’est une maison de vicomte qui a un territoire sur la terre ferme, mais à l’heure actuelle, son territoire est petit et il est aussi très pauvre. Dans ma famille, il n’y a aussi que mes parents qui n’ont qu’une grande fierté et un grand frère et une grande sœur qui sont des ordures, » déclara Marie.
Marie baissa les yeux et déclara. « Ils sont complètement différents de mon Onii-chan de la vie précédente » avec une petite voix.
Cette fille, il semblerait qu’elle avait un grand frère dans sa vie antérieure.
Quelle coïncidence, j’avais aussi une petite sœur.
C’est pourquoi cette fille m’avait rendu excessivement irrité — je ne pouvais pas la laisser seule.
Se pourrait-il que ce soit ma petite sœur ? J’avais envisagé une telle possibilité, mais c’était impossible, alors elle devait être quelqu’un d’autre.
Avoir le grand frère et la petite sœur se réincarnant dans un autre monde ensemble ne serait pas drôle du tout.
En premier lieu, une telle chose peut-elle arriver ? — La possibilité était faible.
« Tu as donc ciblé le prince parce que tu voulais sortir d’une telle vie, non ? » demandai-je.
J’avais sympathisé avec elle, mais ce n’était pas bon de cibler le prince, n’est-ce pas ?
« Parce que je n’ai pas effectué le premier jeu, donc je ne connaissais pas les détails, » déclara Marie.
Marie avait l’air de vouloir pleurer.
Je voulais aussi pleurer ici. Après tout, je ne savais pas que ce jeu avait une suite.
J’étais vraiment content d’avoir pu parler avec Marie.
« Certes, le premier jeu a été difficile. Je l’ai aussi fini à l’aide d’articles payés. Malgré tout, je n’arrive toujours pas à croire qu’il y ait eu une suite, » déclarai-je.
« Pas vrai !? Il était impossible de le finir normalement. On ne peut rien y faire, même si je ne sais pas, n’est-ce pas ? » déclara Marie.
« Marie, la nourriture que tu as commandée est arrivée, » déclara Luxon.
Le serveur avait apporté beaucoup de nourriture.
Marie avait immédiatement recommencé à manger.
Quand j’avais regardé la façon dont Marie avait mangé, elle avait commencé à chercher des excuses honteuses. « Moi, ça fait longtemps que je n’ai pas pu manger beaucoup. Je ne pouvais pas manger jusqu’à être rassasiée dans ma maison. Il y a même eu des jours où il n’y avait que de la soupe insipide à manger. »
Qu’est-ce que la famille de cette fille fait ?
« C’est horrible, » déclarai-je.
« Tu ferais mieux de réaliser à quel point ta vie est bénie, » déclara Marie.
« Je me sens troublé, » déclarai-je.
Suis-je celui qui a même failli être vendu à une vieille sorcière qui a quelque chose de mieux — je ne veux pas le croire.
Mais, c’était un fait que j’avais plus de chance que Marie du côté de la famille.
Mis à part Zola, je pense que mon père et ma mère étaient de bons parents.
On pouvait compter sur mon grand frère Nicks, et Collin était un joli petit frère.
« Mais tu n’auras pas d’ennuis avec la nourriture quand tu seras à l’académie, » déclarai-je.
« J’ai, j’ai faim ! Depuis que je me suis réincarnée ici, mon estomac a toujours eu trop faim, et pour une raison ou une autre, ma croissance est aussi lente, » déclara Marie.
Luxon qui observait Marie semblait en comprendre la cause.
« D’après l’histoire de Marie, je suppose que sa formation excessive en magie curative pourrait en être la cause ? À l’origine, ça ne devrait pas être étrange pour elle de grandir physiquement plus, » déclara Luxon.
« Vraiment ? » demanda Marie.
J’avais demandé à Luxon de parler plus en détail.
« Oui. C’est le résultat du fait qu’elle s’est trop forcée pendant sa période de croissance. Sa croissance physique s’est arrêtée, mais elle a obtenu la compétence qui lui permet de devenir une spécialiste de la magie curative. Elle a dû tellement se forcer. Et si le maître suivait un peu son exemple ? » répondit Luxon.
Me dit-il de travailler plus dur ?
« Je veux vivre ma vie efficacement. C’est mon principe de ne pas faire d’efforts inutiles, » déclarai-je.
« Comme prévu par le maître. Et si tu faisais bouillir la saleté des ongles de Marie et que tu le buvais ? » demanda Luxon.
« Je refuse, » quand j’avais refusé fermement, Marie avait l’air exaspérée.
Elle avait laissé tomber le couteau et la fourchette dans ses mains.
« O, oi, qu’est-ce qui ne va pas ? » demandai-je.
Marie avait tremblé — . « Hein ? — Hein ? Se pourrait-il que je ressemble à une enfant comme ça, c’est parce que… »
« C’est le résultat de tes efforts. Peut-être devrais-tu être fière ? Il n’y a pas de problème avec tes fonctions féminines, tu ne pourras tout simplement pas grandir plus loin que ça, » déclara Luxon.
En d’autres termes, l’apparence de Marie resterait enfantine par rapport à ce que son âge suggère. Il semblerait qu’elle ne pouvait rien attendre de plus de sa croissance future.
Après ça, Marie pleura en mangeant comme une folle pour noyer son chagrin.
Merci pour le chapitre.
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